Electricité

Quand Libreville danse sous les délestages

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Ah, Libreville, notre belle capitale, qui brille surtout… par ses coupures d’électricité. On pourrait presque croire qu’on vit dans un immense jeu de cache-cache avec la lumière. Sauf qu’ici, ce ne sont pas les enfants qui s’amusent, mais bien les populations, épuisées, qui tentent désespérément de suivre le rythme des délestages. Bien sûr, tout cela se déroule sous l’œil bienveillant de « Josué », notre président de la Transition, qui, entre deux rasages de crâne de syndicalistes, semble chercher le remède miracle pour sortir la SEEG de ce pétrin.


Le dernier épisode de notre série préférée « La galère continue » concerne une dette de 15 milliards de FCFA due à Aggreko, le fournisseur qui éclaire 30 % de Libreville. Comme si les délestages n’étaient pas suffisants, ce partenaire menace de couper le jus pour de bon si ses factures ne sont pas payées. On se demande bien pourquoi la SEEG tarde tant à régler cette ardoise, alors que son chiffre d’affaires pourrait lui permettre de le faire. Peut-être que dans les bureaux climatisés, la lumière ne s’éteint jamais, rendant la crise électrique une lointaine abstraction.

Et si ce n’était que ça… Non, il faut ajouter à ce cocktail explosif la découverte d’un vaste réseau de détournement des tickets Edan. Ce scandale, à peine croyable, dévoile une SEEG transformée en véritable passoire, où l’on édite des tickets prépayés d’électricité sans verser un centime à l’État. Pendant ce temps, les populations, celles qui n’ont rien demandé, continuent de subir ces délestages quotidiens sans qu’on leur donne la moindre explication ou un calendrier précis.

La situation aurait de quoi faire sourire si elle n’était pas si tragique. Les citoyens de Libreville n’ont d’autre choix que de subir ces coupures, ajustant leur quotidien au gré des caprices d’une SEEG empêtrée dans ses propres problèmes. Pendant ce temps, la dette s’accumule, les tickets Edan volent sous le manteau, et « Josué », malgré ses efforts, peine à remettre de l’ordre dans cette maison en feu. Les coupures s’enchaînent, mais la lumière au bout du tunnel, elle, se fait toujours attendre.

Alors, pendant que les puissants se renvoient la balle, les Gabonais, eux, restent dans l’obscurité. Au sens propre comme au figuré. Mais qu’on se rassure, le feuilleton continue, et on n’est pas prêt de voir le générique de fin.

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