On ne va pas se mentir, sans les réseaux sociaux, cette affaire serait probablement déjà enterrée. Alors que Michaëla gisait sans vie près de l’échangeur de l’ancienne RTG, la machine judiciaire gabonaise s’est mise en marche… à son rythme. C’est seulement grâce à la vigilance des internautes que l’affaire a refait surface. Les autorités, kanguées, ont dû réagir. Sinon, on serait peut-être en train de parler d’un autre scandale fabriqué pour détourner l’attention, comme il est si facile de le faire au Gabon.
Les suspects, deux mbindis de 17 et 16 ans, qui il ya un an ont avoué leur crime sordide. Mais voilà qu’au lieu de rester derrière les barreaux, ils se retrouvent en liberté. Pire encore, l’un d’eux est aperçu en train de danser sur les réseaux sociaux depuis la France, comme si de rien n’était. Il voulait montrer qu’il ndolo le ndoss. On se croirait dans un mauvais film de gangsters où la justice est une blague. Mais ici, ce n’est pas le fey, c’est le réel. Comment est-ce possible ? Comment des suspects peuvent-ils quitter le pays alors qu’ils sont censés être sous surveillance ?
On parle d’un ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout, qui se décide enfin à faire son travail après un an d’inaction. Il ordonne leur retour en prison et promet des sanctions contre les magistrats corrompus. Mais pourquoi a-t-il fallu une telle pression publique pour que la justice se réveille ? Une question qui devrait laisser un goût amer à tous les Gabonais.
Cette affaire illustre parfaitement ce qu’est devenue la justice au Gabon : un marché où tout se négocie, même les vies humaines. Comme l’a dit mon tonton, avec une sagesse désarmante : « Vrai vrai, le pays là est pourri jusqu’à la racine. Tant qu’on ne met pas les gens en prison, ça va continuer. Personne n’est dissuadé quand tu vois des choses comme ça. »
Le Gabon mérite mieux que ça. Les familles méritent justice, et les coupables doivent payer pour leurs crimes. Si les autorités ne prennent pas de mesures concrètes pour mettre fin à ces scandales, le pays continuera à sombrer dans un gouffre de corruption et d’impunité. Les Bomas en ont assez de ce spectacle désolant où la justice est piétinée. Il est temps de remettre les pendules à l’heure parce que pour le moment, je vous waze que ça fait vraiment pitié hein.