Aristote et la contemplation : l’enseignant comme guide vers le bonheur
Pour Aristote, l’homme est par nature un être social, en quête de bonheur. Ce bonheur suprême, il le trouve dans la contemplation, c’est-à-dire dans l’activité intellectuelle par laquelle il cherche à comprendre l’ordre du monde. L’enseignant, dans cette perspective, se révèle être un guide indispensable. Il ouvre les portes de la connaissance à ses élèves, les initiant à la philosophie, aux sciences et aux arts. En les aidants à développer leur intellect, il les rapproche de leur but ultime : le bonheur.
L’enseignement aristotélicien est donc bien plus qu’une simple transmission de savoirs. C’est une véritable formation de l’âme, une élévation de l’esprit vers les plus hautes sphères de la pensée. L’enseignant, en facilitant cette ascension, participe activement au bonheur de ses élèves et, par extension, au bien-être de la communauté.
Platon et la cité idéale : l’enseignant comme architecte de la société
Platon, dans sa République, imagine une cité idéale, un Gabon idéal (si on peut se permettre de rêver) où les philosophes-rois gouvernent avec sagesse et justice. Pour que cette cité ; ce Gabon puisse exister, il est nécessaire de former des citoyens vertueux, capables de penser par eux-mêmes (d’arrêter de kounabéliser et suivre) et d’agir pour le bien commun. C’est là que l’éducation joue un rôle fondamental.
L’enseignant, dans la cité idéale de Platon, est un véritable architecte de l’âme. Il façonne les esprits des jeunes générations, leur inculquant les valeurs de la justice, du courage, de la tempérance et de la sagesse. En formant des citoyens éclairés, il contribue à la stabilité et à la prospérité de la cité.
La réalité gabonaise : un écart entre les idéaux et la pratique
Malheureusement, la réalité de l’enseignement au Gabon contraste fortement avec ces idéaux philosophiques. Comme le souligne un enseignant gabonais, « l’enseignant est le seul vrai sage dans un village, car ce n’est que par la manifestation encadrée de sa sagesse que naîtront toutes les lumières pour quitter du village aux grandes villes » (Merci Etame pour la citation).
« C’est l’amitié qui porte les hommes à la vie sociale. Le but de l’Etat c’est le bonheur de la vie. Toutes ses institutions ont pour fin le bonheur »
Mais les dirigeants Gabonais n’ont malheureusement pas cette vision de l’enseignant tel que l’homme qui construit, façonne le bonheur de la communauté et de la nation.
Les enseignants gabonais, souvent méconnus et sous-payés, exercent leur métier dans des conditions difficiles. Ce mépris, qui se traduit par des problèmes récurrents de recrutement, de rémunération et de conditions de travail, a des conséquences dramatiques, comme en témoigne le décès de Danielle Angue, décédée faute de moyens financiers pour sa prise en charge médicale. Cette situation compromet non seulement la santé et le bien-être des enseignants, mais affecte également la qualité de l’éducation et, par extension, l’avenir du pays.
Le Gabon et le Gabonais doivent changer ce paradigme qui voit la «noblesse» » du métier d’enseignant à travers le prisme de la souffrance.
On aime trop rendre la souffrance de l’enseignement, ce chemin de croix, romantique.
« C’est un sacerdoce, c’est un appel, c’est une passion »
Quel bonheur peut-on en espérer si l’opinion, la position, l’importance des enseignants sont ignorées? Si ses sentiments et leurs vies sont sacrifiés? La suite de ce chaos qui ne finit plus de grandir est tout aussi logique.
Le décalage entre les idéaux et la réalité est d’autant plus criant que les mêmes dirigeants qui mettent l’enseignant dans cette situation vont jusqu’à expliquer pourquoi et comment celui-ci devrait se sentir heureux pour tout ce qu’il a déjà.
Mais l’énarque de l’Éducation Nationale dans sa grande bonté a introduit les APC pour améliorer la condition des enseignants et on peut tous observer que ça se passe à merveille. On peut tous observer comment des enseignants de 6e et 5e s’en sortent avec une approche qui est inconnue et à laquelle ils n’ont jamais été exposé. Elle a vraiment remis l’enseignant au centre et lui a redonné ses lettres de noblesses.
Quelle championne cette Mme Ntoutoume Leclerq.
Les idées d’Aristote et de Platon sur l’enseignement restent aujourd’hui d’une grande actualité. Dans un monde de plus en plus complexe, où les défis sont nombreux, le rôle de l’enseignant est plus que jamais essentiel. Malheureusement Aristote et Platon n’avaient jamais anticipé le Gabon et sa vision de l’éducation.
Il est urgent de repenser les politiques éducatives pour valoriser le métier d’enseignant et offrir aux élèves les meilleures conditions d’apprentissage.