Au lieu de se concentrer sur l’explication des textes et des réformes proposées, les échanges se sont orientés vers une opposition presque stérile entre camps, avec de plus en plus de tensions. Le problème ? Cette campagne référendaire ressemble moins à une présentation de projet qu’à un appel à se positionner pour ou contre Oligui. On entend des discours qui résument le choix à un « Oui » ou un « Non » envers sa personne, comme s’il s’agissait avant tout d’un plébiscite pour le président plutôt que d’un vote sur l’avenir de la Constitution. Le message implicite qui circule ? « Voter Non, c’est barrer la route à Oligui, c’est freiner le changement. » Mais une telle vision, binaire et personnalisée, risque de détourner l’attention de ce qui est réellement en jeu dans ce référendum : l’avenir de notre nation, les règles de notre vie politique, et le cadre dans lequel les futures générations évolueront.
Car, il ne faut pas se méprendre, le vote du 16 novembre aura des conséquences profondes. Ce texte de nouvelle Constitution n’est pas un simple document à approuver ou rejeter sans y réfléchir ; il s’agit des fondations sur lesquelles le Gabon pourrait se reconstruire. Pour chaque citoyen, ce référendum représente l’occasion de prendre part directement aux décisions qui modeleront notre avenir politique, économique, et social.
Face à cela, il est donc primordial que nous, citoyens, nous engagions à comprendre les articles, les changements, et les implications de ce projet constitutionnel. Ne nous laissons pas guider uniquement par les discours de tel ou tel leader politique, mais par une compréhension personnelle des textes et de ce qu’ils signifient réellement. Voter en conscience, c’est prendre le temps de s’informer, de réfléchir, de discuter. C’est faire le choix de se projeter dans l’avenir avec lucidité, et non sous l’influence de passions éphémères ou de querelles partisanes.
Rappelons-nous que le référendum n’est pas un acte pour plaire ou déplaire à quelqu’un ; c’est une responsabilité individuelle et collective qui nous engage en tant que citoyens gabonais. Les résultats du vote ne concernent pas uniquement le présent, mais la façon dont nous souhaitons voir le Gabon évoluer et prospérer à l’avenir. Au lieu de céder aux appels de chaque camp, cherchons avant tout à comprendre ce que ce projet de Constitution apporte de neuf, ce qu’il change, et ce qu’il pourrait signifier pour notre quotidien.
Alors, dans les jours qui viennent, informons-nous. Écoutons les explications (lorsqu’il y en a), lisons les textes, partageons des discussions constructives avec nos proches. Le 16 novembre prochain, votons en connaissance de cause, pour des valeurs et pour un projet, et non pour des personnes.