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Refuser de faire l’apologie de la bêtise : est-ce imposer une pensée unique ?

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Avant tout, ce que je vais dire n’engage que moi. Ce que je considère comme de la bêtise peut très bien être vu différemment par d’autres. Néanmoins, comme c’est moi qui écris cet article, je me réserve le droit de partager mon point de vue. Si quelqu’un n’est pas d’accord, il peut très bien prendre son téléphone, écrire à son tour et défendre sa position.

Cela dit, est-ce vraiment imposer une pensée unique que de refuser de cautionner ce qui semble absurde ou nuisible ? Je pense que non, et voici pourquoi.

Refuser la bêtise, ce n’est pas attaquer la liberté

Nous vivons dans un monde où chacun est libre de s’exprimer, mais cette liberté n’est pas un permis pour dire ou faire n’importe quoi. Par exemple, si quelqu’un affirme que sauter d’un pont sans parachute est sans risque, je dirais que cette idée est dangereuse, voire stupide. Mais cela ne veut pas dire que j’empêche cette personne de s’exprimer. Je dis simplement que, dans l’intérêt commun, nous ne devons pas valoriser ce genre de discours.

L’argumentation, un exercice exigeant

Pour qu’une idée soit prise au sérieux, il faut qu’elle repose sur une argumentation solide. Et l’argumentation, attention, roulement de tambours, demande de la logique et des arguments. Ces arguments doivent être basés sur des faits ou des hypothèses résultant d’analyses sérieuses, et non sur des émotions ou des croyances non vérifiées. Refuser de débattre avec des idées dépourvues de ce socle, ce n’est pas imposer une pensée unique, c’est simplement élever le niveau du dialogue.

Limiter la propagation des idées nuisibles

Un exemple concret de cette logique est le « cordon sanitaire médiatique » en Belgique francophone. Ce principe consiste à limiter la couverture médiatique des partis d’extrême droite afin de ne pas leur offrir une plateforme pour propager des idées jugées nuisibles, telles que la haine, la discrimination ou le racisme. Ce n’est pas une atteinte à leur liberté d’expression : ils ont le droit de parler, mais la société a aussi le droit de choisir de ne pas amplifier leur message.

Grâce à ce genre de décision, certaines idées extrêmes n’atteignent pas le grand public, réduisant ainsi leur capacité à diviser ou à nuire. Ce n’est pas imposer une pensée unique, c’est protéger les valeurs de respect et de vivre ensemble qui permettent à une société de prospérer.

Accepter les débats, mais sur des bases solides

Refuser de soutenir des idées absurdes ou nuisibles, ce n’est pas fermer le débat. Au contraire, c’est poser des bases saines pour discuter. La bêtise, c’est souvent le refus de réfléchir, de vérifier les faits ou d’écouter les avis des autres. En disant « non » à cela, on n’impose pas une pensée unique. On demande juste un minimum de rigueur et de bon sens.

Protéger le collectif contre les dérives

Certaines idées peuvent avoir des conséquences graves pour tout le monde. Dire que de telles idées n’ont pas leur place dans les médias ou les débats publics, ce n’est pas imposer une dictature de la pensée. C’est protéger le bien-être collectif. Refuser la bêtise, c’est aussi éviter qu’elle devienne la norme.

La fermeté n’est pas synonyme de dictature

Être ferme face à certaines idées, ce n’est pas étouffer la liberté d’expression. Une dictature impose le silence ; un débat sain encourage les échanges d’idées. Mais ces idées doivent être réfléchies et constructives, pas des provocations gratuites ou des absurdités.

Refuser de faire l’apologie de la bêtise, ce n’est pas imposer une pensée unique. C’est plutôt un acte de responsabilité. C’est dire : « Oui, tu as le droit de t’exprimer, mais moi aussi j’ai le droit de dire que ton idée est mauvaise. » En fin de compte, chacun est libre de penser, d’écrire et de débattre, mais la bêtise n’a pas à être célébrée ni glorifiée.

Et si tu n’es pas d’accord, tu sais quoi faire : prends ton téléphone, écris, et surtout… n’oublie pas les faits et les analyses sérieuses. Le débat mérite d’être intelligent.

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