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INA ou Le NOM chez les Myènè, 3ème partie [Liste des prénoms]

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Nous restons toujours dans la thématique du nom en abordant cette fois-ci la question du « prénom » chez nous.

Aujourd’hui, il serait difficile, voire impossible, de revenir en arrière et annuler l’existence du prénom. Surtout que sa suppression n’aurait rien de pertinent. L’objectif désormais, c’est l’appropriation de cette notion qui entre intégralement dans notre identité profonde. Le nom, étant chargé d’histoire et empreint d’une énergie spirituelle, peut aujourd’hui être intégré à notre patrimoine par le fait de donner à nos enfants des prénoms de chez nous.

Au-delà de la simple consonance ou de la traduction première, nous pouvons conférer au prénom choisi une signification ou une représentation plus profonde, plus personnelle. En fait, un prénom en langue pourrait concentrer trois choses fondamentales : la traduction littérale, la signification (car parfois signification et traduction ne veulent pas dire la même chose) ou la représentation.

Pour bien illustrer mon propos, prenons deux exemples concrets. Imaginons un parent qui donnerait à sa fille « Nyôni » (ou Gnôni) qui se traduit en myènè par oiseau. Ce parent dit alors : « Nyoni, comme l’oiseau, qui ne connaît ni frontières ni bornes, afin que nul ni personne ne t’arrête dans la vie. Nyoni, comme l’oiseau, symbole de liberté, afin que cette quête de liberté soit toujours ton partage. Nyoni, comme l’oiseau, afin que tu portes haut ton nom et qu’il atteigne des contrées inconnues par tes ancêtres… »

Un autre donnera « Eremi », qui se traduit par la hache :
« Eremi, afin que tu abattes toujours tous les obstacles qui se présentent devant toi. Car, comme une hache minuscule vient à bout de féroces troncs d’arbres de plusieurs pieds, tu sois toujours le symbole de la détermination et du courage. Qu’à l’image de la hache, alliant le dur et tranchant du fer au souple et doux du bois, tu saches gérer la famille en étant à la fois ferme et tendre quand cela l’exige. »

Voici donc comment, par ces mots, un nom avec une traduction bénigne peut représenter quelque chose de plus grand, au vu de la symbolique qu’on lui confère. Chez les Galwa, il existe plusieurs noms qui sont en réalité la contraction de phrases, ou qui disent peu mais sous-entendent beaucoup plus.

Une observation simple des prénoms dans le monde arabe, au Nigeria ou au Ghana fait ressortir un fait assez intéressant, à savoir la qualité des prénoms. Les prénoms qui y sont donnés sont propres à ces régions et souvent porteurs de belles significations (parfois pas du tout aussi). L’objectif derrière est plus une question d’authenticité que de beauté selon le référentiel occidental. Chez eux, les Odjuku, Bola, Idjéoma, Ziadath et autres n’ont pas à pâlir de honte devant un Jason ou un Michael. Pareil chez nous, pourquoi « Omwèï » sonnerait-il moins beau que « Ibékélia » ? Et pourtant, le premier veut dire « soleil » et donc revêt une signification assez intéressante.

C’est aussi là un travail à faire pour ceux qui recherchent l’authenticité dans les prénoms africains : déconstruire l’influence de l’appréciation à l’occidentale. Créer notre propre repère dans l’appréciation des noms/prénoms qui sont nôtres. Comme les Bambaras, les Zulu, les Ashantis, les populations de l’ancien Dahomey, et autres, osons et portons fièrement nos prénoms.

Enfin, nous ne pouvons pas terminer ce propos sans faire cette remarque : le fait de donner à ses enfants des prénoms africains ne nous rend pas plus africains, ou plus concernés par l’Afrique et son devenir que ceux qui ne le font pas. Nous évoluons dans une ère où la conscience populaire africaine s’éveille, et l’Afrique, terre où beaucoup sont nés, commence à naître elle aussi en eux. Beaucoup d’actions contribuent à nous rapprocher un peu plus de ce patrimoine qui nous est dû. Chacun est libre d’avancer et de poser des actions qui vont dans ce sens, à sa guise. Parmi les grandes figures de l’histoire de l’Africain ou des Afro-descendants en général, tu as des Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Marcus Garvey… Leurs prénoms ne les ont pas empêchés de porter haut l’étendard africain.

Par contre, ce que nous vous déconseillons, c’est la fantaisie derrière les prénoms. Un prénom est une identité que nous donnons à une autre âme, une conscience, une partie de nous certes, mais qui est appelée à suivre sa propre voie. Ne donnons pas à nos enfants des prénoms juste parce qu’ils font beau. Mais aussi pour leur impact et leur signification. Nommez-les, baptisez-les, en préférant toujours des noms qui vous parlent et qui représentent quelque chose pour vous. Donnez à vos enfants Anatole si ce prénom vous inspire quelqu’un à qui vous voulez que votre enfant ressemble, plutôt que Jayce, uniquement parce que ça passe sur MTV. Donnez-leur des prénoms qui ont un sens.


Nous remercions tous ceux qui ont participé à l’élaboration de ce document de près ou de loin  en citant particulièrement Sarah Yenault et Reteno Ndiaye Auguste. Et À la rédaction  Silver Agondjo.

Akéwani

Adya : claie
Aïya : jamais, garde – toi 
Aka : sève 
Akanda : nom propre donné à l’enfant d’une féticheuse 
Akè : rire 
Akewa : merci, remerciement 
Akowa : arqué 
Alirya : nœud, boucle 
Ambya : cadeaux 
Amenjè : la paix 
Amya : combien ?
Anaï : quatre
Anka : seul | unique 
Anto : femmes 
Arima : variété de palmier
Asaï : confusion 
Aseï : au loin 
Asya : bien fait pour toi !
Atani | Otani | Otané : cinq 
Avila : à partir de 
Awa (contraction d’Awana) : les enfants 
Awani : tous les deux 
Awya : Bon | beau 
Ayilé : ne doit pas mourir | Ne doit pas périr 
Azeva : les jeux, réjouissances 
Baki : chasse au filet 
Bale : éveillé 
Bekelya : espérer 
Bela : vouloir 
Bena : planter 
Berya : panser 
Biliya : mettre en réserve 
Bya : venir 
Byanga : dorade 
Dalya : traverser 
Danda : passer au milieu | traverser 
Dasi : cadeaux 
Dava : longueur 
Dendya :
Dewana | lewana : oublier 
Dirya : attacher
Dirye : Variété de grosse canne à sucre 
Diwa : Devenir complet 
Dyana | Idyana : enfanter 
Dyandja : travailler 
Dyao : hier 
Dyena : voir 
Dyina : danser
Dyngo : caractère 
Dyola : s’affermir | devenir fort 
Dyolya : pouvoir 
Edi : grand panier à pêche 
Edingo : pleurs 
Eka : le trône
Ekalé : l’orgueil 
Eliwa : le lac 
Elumi : la gloire 
Enami : homme riche 
Enima : la civette d’afrique 
Enomo : la saison sèche 
Eremi : la hache 
Erya : la crainte 
Eva : flacon 
Evanda : du même âge 
Evila : bénitier 
Evouandé : gentillesse | la beauté 
Ewilo : travail 
Ewya : beau | bon 
Ezila : régime de noix de palme 
Gore : debout 
Iba : la mangue 
Ibagino : la chance | la ferveur 
Ibanga : le matin 
Ibekelya : espérance 
Ibya : l’arrière | la venue 
Ido : la pierre 
Idyoma : sécher 
Idyomba : beau-frère | le mariage 
Iga : la forêt 
Igewa : joie | allégresse 
Igumu : l’espoir 
Ika : étoile filante 
Ike : l’œuf 
Ikoko : la canne à sucre 
Imepa : la beauté 
Imya : la connaissance | le savoir 
Ina : le nom
Inina | Anina : l’âme | les âmes 
Iniva : trésor 
Inya : la nourriture 
Iréza : la peur 
Itanda : la prudence 
Itonda : l’Amour
Itya : la crainte 
Iwya : fleur | floraison 
Iya : maman 
Izali : jeune fille non mariée 
Izuwa : l’Ambiance 
Kalya : s’enorgueillir
Kana : défendre | prendre le parti 
Kanda : clairement 
Kanya : comprendre une langue 
Karya : parler s’agissant d’un perroquet 
Kora : lier 
Korya : examiner 
Mbela : appel 
Nanda : durée 
Ndjègo : panthère 
Ndyèni : luisant 
Ndyoni : la valeur 
Ningo : la pluie
Nkélé : la stérilité 
Nkombe : le soleil 
Ntchale : le patron 
Nyino : le rêve 
Nyiôni : l’oiseau 
Odyo : torche indigène 
Oga : le roi 
Ogègèni : étoile 
Ogéï : fontaine 
Ogoni : le feu 
Ogowa : jaune 
Ogu : l’intelligence 
Ogweli : la lune 
Oka : ailleurs 
Okili : la route | la voie 
Okita : le commerce 
Okossa : canne sauvage 
Oliwa : cage des poules 
Oliwo : nasillard
Olumi : grand arbre 
Olwani : autochtone | habitant d’un village
Ombya : la bonté 
Omweï : le soleil
Orema : le cœur
Orowa : le ciel 
Orwemi tranchant 
Osaï : temps immémoriale 
Oyani/oyane : les adieux / au revoir 
Oyeni témoin oculaire 
Oyila : palmier 
Oyino : danse 
Ralye : rempli 
Renye : attentif 
Rweni : tranchant 
Savina : bénir 
Saya : avoir honte 
Sayina : redouter 
Sika : or | argent | monnaie de l’époque 
Sila : rare 
Sonya : descendre 
Surya : scruter 
Talya : poser 
Tara : épargner | garder 
Tya : craindre 
Walena | Alena : ne pleure pas 
Wami : de moi 
Wani : deux 
Waya : fil de fer 
Wourya : débrouille-toi 
Yina : danse 
Yoliza : sois fort 
Zalya | Salya : être comme 

Chez les punu (N’hésitez pas à corriger ou enrichir) 

Dhiel : malice
Divine : richesse inestimable 
Dicknan : C’est ainsi 
Diboty : merci 
Diely : malin, intelligent 
Duniému : Quelque chose qu’on aime avec admiration 
Dilonguy : conseils
Ilambu : Un Festin
Iromi : beauté
Kédi : le matin 
Kemi : le doute 
Keri : peur
Kori : l’écureuil 
Kaki : l’éclair
Kélisse : Garde 
Kelisi : attendre 
Kini : harmonie | paix 
Kuéli : Quelqu’un d’exempté
Lyntse : Faire vite 
Lybina : Oublier
Madiba : sourd 
Makièli : l’aurore 
Makemi : les doutes 
Mathass : la pensé 
Mbile : écho 
Muboti | Muetse : clair de lune 
Murima : le cœur 
Muyissi : sirène
Mwéni : visiteur | étranger 
Murel : chasseur 
Mbire : l’aigle royal 
Mwètsa : clair de lune
Ndossi : le rêv
Ndemula : Chaleur
Passi : la Peine | la Souffrance
Sabi : clef 
Simba : saluer
Sutu : surprise
Tsoli : oiseau 
Tsomi : ainé
Umarel : le premier
Tsony : la Honte
Wali : étendre 
Wamy : à moi 
Warisse : courage 
Wissi : le temps
Wissy : jour
Yitu : espoir
Yess : la chance
Yessa : chance
Yessie : grâce | bonheur | chance
Yori : préférence | convoitise

Chez les Obamba (N’hésitez pas à corriger ou enrichir) 

Akanawa : la fin des efforts 
Ambawa | Ampassi (pluriel) | Mpassi (singulier) : souffrance 
Ampieme : les raisons 
Amvula (Mvula = singulier (généralement utilisé comme nom de famille)): les pluies
Andja : l’eau 
Angomo : les tam-tams 
Antaba (ntaba = singulier) : les moutons 
Antsiene : les épines 
Dith : ami fidèle 
Djia (Adia, Dia = amour #Dja (o dja) = manger) : l’Amour 
Djiala : les mains 
Dya : l’Amour 
Ekemi : le doute 
Entsele : les épines 
Kandja : la cuisine 
Kani : l’effort
Kanny : la force 
Lengouri : le brouillard 
Lewaga : le malin 
Lwa : la discipline
Mbari : la parole 
Mbori : feuille ou la pourriture 
Mpana : le choc
Mvou : le pont
Mvoula : la pluie
Nayi | Nganyi : acide 
Ndjia : l’étranger 
Ngomo : le tam-tam
Ngondô : lune (utilisé aussi pour désigner une jeune fille)
Ngori : cadeau
Ngouloumbi : mauvais coté 
Ngouma : le porc épique 
Nkala : la colère | crabe | douleur
Nkani : notable 
Nkusu : le perroquet 
Ntsala : les plumes 
Ntsiè : la terre
Ntsimi | Oyéri : l’intelligence 
Obouni (o bouna = pouvoir (arriver à faire quelque chose)) : celui qui réussit
Ojemy : assurance 
Okassa (okassi = femme, okari = femme mariée) : femme
Okassotou : femme simple
Olima (o lima = oublier) : l’oublie 
Oloumi : le mari 
Ompigui : le manguier sauvage 
Ondjoumowa : la sorcellerie est terminée
Ongouma : stérilité 
Onkani : la notabilité 
Ovè (ovè = bien) : c’est bien 
Piébi : le vent 
Tsoueleyaga : prenons
Wally : beauté (beau, belle)
Yala : la poubelle 
Yougui : la fumée

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