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Pères absents, vies brisées : qui paie le prix de la fuite ?

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Aujourd’hui, parlons d’un sujet qui brise des familles et marque des enfants à vie : les pères absents. Ces hommes qui, pour diverses raisons, fuient leur responsabilité, laissant derrière eux des enfants en quête de réponses et des mères épuisées. Pourquoi fuient-ils ? Et surtout, qui paie réellement le prix de leur absence ?  

Combien de fois avons-nous entendu :  « Je n’étais pas prêt. », « La mère de l’enfant est compliquée. » ou encore « Ce n’était pas prévu. ». Ces phrases, bien que fréquentes, ne justifient pas de tourner le dos à son propre enfant. La réalité, c’est qu’un enfant n’a rien demandé. Il vient au monde avec un besoin simple : l’amour et la présence de ses parents. Quand l’un des deux fait défaut, il laisse un vide immense, difficile à combler.  

Un enfant abandonné par son père se pose inévitablement des questions déchirantes : « Pourquoi il ne m’aime pas ? Qu’ai-je fait de mal ? Pourquoi il ne veut pas de moi ? » Ces interrogations deviennent des cicatrices invisibles, mais bien réelles. Elles peuvent entraîner une colère sourde ou une tristesse enfouie, façonnant des adultes qui luttent avec un sentiment d’abandon.  

Le rôle d’un père dépasse le simple soutien financier. Il incarne un repère, un guide, et souvent un modèle. Lorsqu’il est absent, l’enfant peut chercher cet amour manquant ailleurs, parfois dans les pires endroits. Combien de jeunes tombent dans de mauvaises influences, dans la rue, ou adoptent des comportements destructeurs parce qu’ils n’ont pas eu quelqu’un pour leur montrer le bon chemin ? Un père absent, c’est une boussole cassée dans la vie d’un enfant. 

Prenons un exemple. Pierre, 16 ans, est brillant mais turbulent. Sa mère fait de son mieux pour l’encadrer, mais elle est seule et débordée. Pierre trouve du réconfort auprès de personnes qui l’encouragent à prendre des risques inutiles. Avec un père présent, attentif et impliqué, son histoire aurait peut-être été différente.  

Les mamans monoparentales : héroïnes oubliées 

Quand un homme fuit, la mère de l’enfant devient une guerrière malgré elle. Elle se retrouve à jongler entre son rôle de maman et celui de papa, tout en essayant de subvenir aux besoins de la famille. Elle sacrifie souvent ses propres rêves pour offrir une meilleure vie à ses enfants.

Ces femmes, bien qu’incroyables, ne devraient pas porter seules cette responsabilité. Parce qu’au final, un enfant a besoin de deux parents. L’amour maternel est immense, mais il ne peut compenser l’absence d’un père.  

Pourquoi fuient-ils ? 

Certaines raisons reviennent souvent, mais aucune n’est valable :  

– « Je ne suis pas prêt. » Mais si tu es prêt à concevoir un enfant, tu dois être prêt à l’élever.
– « Je ne m’entends plus avec la mère. » Être père, ce n’est pas être mari. Tes différends avec la mère ne devraient pas affecter ton engagement envers ton enfant.  
– « Je ne voulais pas d’enfants. » Alors pourquoi ne pas avoir pris de précautions ? Comme on dit : Si vous ne voulez pas d’enfants, vous avez AU MOINS deux options : l’abstinence ou les préservatifs.

L’immaturité et la peur de l’engagement sont des excuses qui causent des dommages irréversibles. Il est temps de comprendre que faire un enfant, c’est assumer une responsabilité qui ne disparaît pas à la première difficulté. 

Quelques solutions pour un changement durable

1. Éducation et sensibilisation  
Apprenons à nos garçons que devenir père, c’est bien plus qu’un simple titre : c’est une mission, un engagement à vie. Apprenons aussi à nos filles à reconnaître les signes d’un partenaire qui pourrait fuir ses responsabilités.  

2. Lois plus strictes
La société doit cesser de fermer les yeux sur ces comportements. Un homme qui abandonne son enfant devrait répondre de ses actes devant la loi. Un enfant ne peut pas être laissé à la merci des caprices d’un adulte.  

3. Soutien aux mamans seules 
Encourageons des politiques et des initiatives locales pour alléger la charge des mères monoparentales. Des aides financières, psychologiques ou communautaires peuvent faire une énorme différence.  

4. Valorisation du rôle paternel  
Mettons en avant des exemples positifs de pères présents et engagés. Montrons que la paternité est une richesse, pas un fardeau.  

Au final, les pères absents brisent bien plus qu’un lien familial : ils brisent des vies. L’enfant souffre, la mère se bat, et la société en paie le prix. Si nous voulons un avenir meilleur pour nos enfants, il est essentiel que chaque homme comprenne une vérité simple : être père n’est pas un rôle optionnel.  

Et si tu n’es pas prêt à t’investir, alors protège-toi ou abstiens-toi. Parce qu’un enfant, lui, n’a pas le choix de naître ou non. Mais il a le droit de grandir avec l’amour et le soutien de ses deux parents. C’est une question de justice, d’humanité, et de respect.

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