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#JusticePourMichaëla : quand l’injustice au Gabon porte un visage

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Il y a plus d’un an, Michaëla Dorothée Ngoua, une jeune Gabonaise de 18 ans, pleine de rêves et d’avenir, voyait sa vie fauchée de la manière la plus atroce. Depuis, sa mère pleure chaque jour devant un vide que rien ne peut combler, tandis que le pays observe, impuissant, une justice qui ne mérite même plus ce nom. 

Parce que oui, ce n’est pas de la justice, c’est une farce macabre qu’on nous sert. Et pendant ce temps, les coupables dansent littéralement sur nos douleurs. Est-ce cela, le Gabon ? Un pays où mourir est une fatalité et où la justice n’est qu’un rêve inaccessible pour les familles des victimes ?

Une justice en charpie, une mère en larmes

Les suspects dans l’affaire Michaëla, Chris Anderson Nounamou et Herwann Siadous, avaient avoué leur crime. Deux jeunes, à peine sortis de l’adolescence, ont brisé une vie et détruit une famille. Un finalement libéré et l’autre condamné à 10 ans de prison après un tollé sur la toile qui a poussé les autorités à faire un procès. Mais au lieu de rester derrière les barreaux, le condamné se pavane. Monsieur Siadous, le père, depuis la France, se permet de poster des vidéos sur les réseaux sociaux, comme si tout cela n’était qu’un mauvais rêve. Il défie ouvertement la justice gabonaise, nargue un pays entier, et on le laisse faire.

Comment expliquer qu’un individu reconnu coupable d’homicide involontaire et condamné à 10 ans de réclusion criminelle puisse tranquillement ignorer un verdict et décide de comment il va purger sa peine ? Comment un père, en toute impunité, peut-il organiser la fuite de son fils pour échapper à la justice ? Et le plus choquant : ce même père, Stephane Siadous, a l’audace de publier des vidéos TikTok pour défier les autorités gabonaises. C’est une insulte à Michaëla, à sa famille, et à nous tous.

Le Gabon, royaume de l’impunité

Ne nous voilons pas la face : le Gabon est devenu un territoire où la justice est un luxe que seuls les puissants peuvent se permettre. Tu peux plus facilement aller en prison pour avoir fait le pitre avec le t-shirt du président que celui qui a commis un meurtre, détourné des milliards… ? En fait ici on aime ériger les bandits et malfaiteurs en bon exemple. Jurisprudence : La source, Bilie, Omar…

La corruption gangrène chaque niveau du système, transformant nos tribunaux en marchés où tout se négocie. Ici, les riches et leurs alliés rient des lois, tandis que les familles comme celle de Michaëla doivent se battre simplement pour que leur douleur soit reconnue.

C’est à vomir. 

Aristote disait : « Quel fléau plus terrible que l’injustice qui a les armes à la main ? » Au Gabon, cette injustice est armée de silence, de complicité et d’arrogance. Elle tue deux fois : une fois en arrachant des vies innocentes, et une deuxième fois en privant les victimes et leurs familles du droit à la vérité et à la justice.

Dina en Turquie, Michaëla au Gabon : le même cri de douleur

Le drame de Michaëla rappelle celui de Dina, cette jeune Gabonaise assassinée en Turquie. Mais à la différence de Dina, Michaëla est morte sur sa propre terre. Si la-bas on peut tenter de justifier la mort de cette pauvre innocente jeune fille par le racisme ambiant, quelle est l’excuse pour des faits qui se sont passés sur le territoire Gabonais ?

Pourtant, la justice est tout aussi absente. Alors, soyons honnêtes : si même entre Gabonais, on ne peut pas compter sur notre justice, comment peut-on espérer que d’autres nations prennent au sérieux nos douleurs ? Dina a attendu des mois pour que ses bourreaux soient jugés. Michaëla attend toujours, et chaque jour qui passe aggrave l’insulte faite à sa mémoire.

Dans cette mer d’indignité, ce sont les jeunes qui montent au front. Des voix comme celle de Yann Ndong, alias “Badecon en Chef”, résonnent avec force sur les réseaux sociaux pour exiger des comptes. Mais pourquoi est-ce à eux de porter ce combat ? Pourquoi faut-il que des citoyens ordinaires prennent la place d’institutions censées faire leur travail ? C’est épuisant, c’est révoltant, mais c’est notre réalité.

C’est tout ça qui a transformé les réseaux sociaux en tribunal, c’est à cause de ça que quand les citoyens ont un souci, ils préfèrent ‘’afficher’’ leur bourreau plutôt que de porter plainte. Les gens ont beaucoup plus peur d’être exposés sur facebook que de se retrouver devant un tribunal. D’autant plus que si tu joues bien tes cartes, tu crains seulement de finir sur Tik Tok en trend pour avoir dansé sur le son de Petit Mandela.

Justice pour Michaëla, une exigence nationale

Le combat pour Michaëla est celui de tous les Gabonais. Parce que tant que des familles continueront à pleurer leurs morts sans justice, personne n’est en sécurité. Aujourd’hui, c’est Michaëla. Demain, ce sera qui ? Ta sœur ? Ton fils ? Toi ?

Le Gabon doit se relever. Nous devons exiger des réponses, des sanctions, et un changement profond. Parce que pour l’instant, la justice gabonaise n’est qu’un mépris affiché envers ses propres citoyens. Michaëla aurait pu être notre fille, notre amie, notre sœur.

Sa vie comptait. Sa mort doit compter. Et si nous laissons passer cela, alors nous sommes complices. On nous avait promis la restauration des institutions, on en est à des années lumières. 

Justice pour Michaëla. Justice pour nous tous. Mais surtout, justice pour un pays qui ne peut plus se permettre d’abandonner les siens.

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