La sortie du Ministre des Mines m’a littéralement bondir. Koh « enlevez vos enfants du tertiaire »… M’enfin ! C’est exactement la raison pour laquelle on en est là. Là oú ? À 1 Gabonais, 1 Taxi. Dès le départ, on a expliqué au Gabonais, qui n’avait alors pas de problème pour se baisser et planter, qu’il n’aurait plus à le faire : le sol est riche en ressources pourquoi developper une economie autour d’autre chose ? Plus d’un demi-siècle plus tard, on voit les résultats. Aujourd’hui alors qu’on court après un élargissement du marché du travail et une diversification de l’offre, une Autorité vient nous expliquer qu’il faudrait reculer. Non, Monsieur !
Et même si tout cela part d’une bonne intention, je suppose la formation puis le recrutement de spécialistes du domaine, la forme du message est problématique. Sous d’autres cieux, pour marquer une préférence vers une formation, on n’essaie pas de déshabiller Paul. On propose des incitatifs :
- Des bourses
- Des contrats courts
- Des formations courtes
- Des salaires attractifs
- Des emplois.
Le dernier point est assez interessant car un Gabonais normal a répondu au Ministre qui prétendait que les ressources humaines locales n’existaient pas. Documents à l’appui, il a montré toute la difficulté de l’intégration au Gabon dans la fonction publique dont PERSONNE ne connait les besoins réels. Ou peut-être qu’ils connaissent mais ils ne veulent pas les dire au public… Notre pays n’est pas réputé pour la transparence de ses institutions.
Et là, vous vous demandez pourquoi je parlais de faire du neuf avec du vieux… Parce que cette sortie du Ministre, aussi maladroite soit-elle, n’est que le reflet d’un mode de gouvernance bien connu au Gabon : on ne règle pas les problèmes, on les déplace. Plutôt que de bâtir une stratégie cohérente et durable, on lance des déclarations à l’emporte-pièce, sans fond ni vision. C’est le règne du coup de com’, du symbole creux, du « faire semblant ». Et surtout, du recyclage permanent des mêmes pratiques et des mêmes discours.
Or, si nous voulons réellement avancer, il faut arrêter de bricoler et poser les bases d’un modèle économique qui fonctionne pour nous. Ce n’est pas en pointant du doigt un secteur ou un autre que nous trouverons des solutions. C’est en nous demandant : comment créer un environnement où chaque Gabonais peut s’épanouir et contribuer au développement du pays ?