Vous êtes ce collègue qui arrive à l’heure, qui respecte les délais, qui anticipe les problèmes et propose des solutions. Celui ou celle qui, sans fanfaronnade, fait son travail avec sérieux et constance. Et pourtant, au lieu d’être perçu comme un atout, vous devenez une cible. On vous soupçonne de vouloir « briller », de chercher à « vous faire voir« , voire de menacer un équilibre invisible où la médiocrité est un refuge confortable.
Et derrière ces regards en biais, ces remarques faussement anodines, ces silences qui en disent long, il y a une injonction silencieuse mais oppressante : « Fais-toi plus discret. Moins visible. Que ta compétence ne nous rappelle pas nos propres limites. »
C’est à chaque fois une invitation à essayer d’être plus silencieux, histoire que la prétendue intelligence se voit moins et cesse donc d’intimider les éventuels vis-à-vis. Ou alors un avertissement à peine voilé : « Ne sois pas surpris si on ne veut plus ou pas du tout de toi. »
Ce conditionnement est insidieux. Il pousse à s’effacer pour ne pas déranger, jusqu’à faire croire que le problème vient de soi alors qu’il est dans le regard des autres. On apprend, souvent trop tôt, que briller dérange. Que trop d’assurance fait peur. Que trop de compétences mettent mal à l’aise. Alors, pour éviter les conflits, on rogne, on lisse, on édulcore. On devient une version atténuée de soi-même, persuadé que c’est la seule façon d’être accepté.
Mais à quel prix ?
Parce qu’à force de plier, on se casse. À force de taire ce qui fait notre force, on finit par ne plus savoir qui on est sans ce filtre d’auto-censure. Et c’est là que le piège se referme : en croyant éviter le rejet, on s’enferme dans des relations, des environnements où l’on doit sans cesse se justifier d’exister pleinement.
De la frustration à la malveillance : quand la jalousie se transforme en danger
Il faut être lucide : certains ne se contenteront pas de murmurer dans votre dos. Ils vont nourrir une frustration silencieuse qui peut se transformer en haine pure. Ils vont ruminer, vous observer, s’empoisonner eux-mêmes de jalousie jusqu’à tenter de vous empoisonner pour de vrai.
On parle ici de malveillance active. De ces collègues ou supérieurs qui ne reculeront devant rien pour vous nuire. D’abord en douce, par des rumeurs, des sabotages, des blocages de promotion. Puis parfois, par des moyens plus sombres : intimidation, accidents « arrangés », attaques spirituelles, voire violences physiques.
Et le plus ironique ? Vous ne faites pas tout cela pour de l’argent. Vous ne travaillez pas plus dur parce que vous espérez une augmentation chaque matin. Vous le faites par conscience professionnelle. Parce que vous aimez bien faire les choses. Parce que le travail bien fait est une récompense en soi. Mais certains ne comprendront jamais ça.
Dans leur logique, si vous êtes autant impliqué, c’est que vous avez un plan caché. Ils ne peuvent pas concevoir qu’on puisse simplement aimer bien faire son travail, même sans contrepartie immédiate. Alors, ils chercheront à vous briser, juste parce que vous êtes une personne consciencieuse.
NE SOYEZ PAS NAÏF : TRAVAILLEZ, MAIS PROTÉGEZ-VOUS AUSSI
Il y a des endroits où croire en soi ne suffit pas. L’effort, l’intelligence, la rigueur sont indispensables, mais ils ne font pas tout. Dans certains environnements, il faut ajouter Dieu ou les ancêtres à l’équation.
Il faut prier. Il faut se protéger. Il faut écouter son instinct et ne négliger aucun signe, aucun conseil. Un malaise en présence de quelqu’un, un avertissement venu d’une personne bienveillante, une sensation étrange devant une boisson qu’on vous offre… rien n’est anodin.
Soyez méfiant. Travaillez bien, mais sachez que tout le monde ne veut pas vous voir réussir. Certains veulent vous voir tomber. Ne leur en donnez pas l’occasion.
Ne changez pas, mais soyez prêts
Il serait tentant de ralentir, d’en faire moins, de se fondre dans la masse pour éviter les tensions. Mais une question se pose : que vaut une acceptation qui repose sur un effacement de soi ? Quelle est la valeur d’une place qu’on ne peut garder qu’à condition de ne pas être entièrement soi-même ?
Ceux qui vous envient ne vous donneront jamais la validation que vous cherchez. Même si vous baissiez votre niveau, ils trouveraient autre chose à critiquer.
La meilleure réponse ? CONTINUER. Travailler avec la même rigueur, ne pas s’excuser d’être performant, et surtout, ne pas chercher à plaire à ceux qui ont choisi de voir en vous un problème plutôt qu’une inspiration.
Mais tout en avançant, priez. Protégez-vous. Restez vigilants. Ceux qui doivent reconnaître votre mérite le feront, tôt ou tard. Quant aux autres… eh bien, qu’ils essayent seulement.