GabonOpinionPrésidentielles2025

L’heure est à la décision. Encore une fois.

c'est

On nous demande de voter. De « faire notre part ».
Comme si cette part n’avait pas déjà été mille fois trahie par ceux-là mêmes qui la réclament aujourd’hui.

Mais toi…
Toi, pour quoi tu votes ?

On parle beaucoup des kounabelistes.
Ceux qui ont renoncé. Ceux qui ne se battent plus pour les idées, mais pour la survie.
Ils échangent leur dignité contre une enveloppe. Leur bulletin contre un plat de riz. Ils appellent ça du réalisme. Et rient de ceux qui rêvent encore.

Mais on parle moins de ces familles bien installées dans le système.
Celles pour qui le vote n’est pas un choix politique, mais une dette familiale.
On ne vote pas pour un projet.
On vote pour ne pas être celui qui a trahi, celui qui a tourné le dos quand « la famille avait besoin ». Peu importe que l’élu soit un voleur. Au moins, il pense à nous. Il partage les miettes de ses milliards.

On parle encore moins de ces jeunes sans repères, qui n’ont plus que des exemples corrompus à imiter.
Ils savent que ces gens volent. Ils le disent. Mais ils veulent faire pareil.
Parce qu’ils ont compris que dans ce pays, c’est souvent le vice qui gagne. Et que le mérite ne paie plus.

Et puis il y a ceux dont on ne parle jamais.
Ceux qui voient leurs libertés grignotées, jour après jour.
Ceux qui ont des convictions, mais aucune option.
Pris en étau entre des candidats qui ne leur ressemblent pas.
Ils ne veulent pas choisir entre la peste et le choléra. Mais on leur dit qu’ils doivent choisir. Pour la paix. Pour la stabilité. Pour la forme.

Et maintenant, il y a cette nouvelle diversion :
La guerre des diplômes.
Une guerre de classes déguisée, où l’on méprise celui qui a étudié.
On entend : « Les intellectuels ont fait quoi ? », comme si comprendre le système rendait complice.

Et s’il faut reconnaître que des générations de hauts cadres diplômés ont failli,
mettre leur échec sur le dos du diplôme reste une stupidité sans nom.

La vérité, c’est que là où on parle de diplôme, ce sont toujours les mêmes qui se partagent le gâteau.
Les riches veulent rester riches, et ils sont prêts à tout pour le rester.
Mais croyez-moi : le moins nanti qui rêve d’avoir sa place… rêve aussi d’y rester à vie.

Ce n’est donc ni une question de diplôme,
ni même une question de classe.
Le vrai combat, c’est celui de la probité.
De cette valeur que beaucoup revendiquent mais que très peu incarnent.

On se bat pas contre des noms.
On se bat contre un imaginaire rongé.
Contre des générations d’arrangements, de renoncements, d’habitudes et de silences qui nous étouffent.

Et quand on essaie de rappeler les faits, de remettre un peu de clarté dans le brouillard,
on nous oppose des slogans, des postures, des réflexes conditionnés.
Mais non :
ce n’est pas parce qu’un homme parle bien qu’il ment.
Et ce n’est pas parce qu’un autre parle mal qu’on doit lui donner le bon Dieu sans confession.

Alors une dernière fois :
Toi… pour quoi tu votes ?

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