GabonOpinionPrésidentielles2025

Hier, j’ai voté.

c'est

Hier, c’était le jour J. Ce jour tant attendu après une Transition mi-figue mi-raisin, où l’on pouvait enfin choisir notre président dans une ambiance presque « normale ».

Je suis arrivé au bureau de vote, accueilli par des Gabonais de tout âge, souriants, nous indiquant la marche à suivre. Le retrait de ma carte d’électeur s’est fait sans encombre, sur simple présentation de mon passeport. Les assesseurs étaient clairs, précis, et l’atmosphère détendue. Et ça, franchement, ça n’a pas de prix.

Il y a encore quelques années, l’attente des résultats était synonyme d’angoisse. Il fallait s’organiser, surveiller le dépouillement, vérifier les PV, collecter les preuves… Pour démontrer une défaite que tout le monde constatait, mais que le système refusait de reconnaître. Cette fois-ci, quelque chose a changé. Un certain climat de confiance règne. Peut-être parce qu’on sait. Tu sais, je sais : le favori gagnera.

Je sais aussi que le candidat pour lequel j’ai voté n’a, objectivement, aucune chance de l’emporter. Mais j’espère que son score sera suffisamment significatif pour qu’il ose se représenter. Qu’il comprenne qu’il compte. Parfois, il ne s’agit pas de gagner. Il s’agit juste d’exister dans le débat. De s’imposer comme un challenger crédible. Et ça, c’est déjà beaucoup.

En ce jour, nous allons avoir un nouveau président légitime. Un chef d’État élu, qui nous gouvernera pendant au moins les sept années à venir. Comme à chaque élection, un nouvel espoir naît. Une attente collective, presque mystique : et si cette fois, c’était la bonne ?

Les Gabonais, en quête depuis si longtemps d’un homme providentiel, pensent-ils l’avoir trouvé en la personne du PR Brice Clotaire Oligui Nguema — au risque d’oublier que cette attente de surhomme elle-même mérite d’être interrogée ?

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