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Le président de tous. Vraiment ?

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Les élections sont désormais derrière nous. Le candidat Oligui est devenu Président de la République Gabonaise, élu avec un score écrasant. Un chiffre qui peut faire sourciller, mais qui, à bien regarder l’évolution de notre scène politique ces derniers mois, semble suivre une certaine logique.

Alors que sa famille politique célèbre — disons les choses comme elles sont —, certains citoyens se permettent de narguer ceux qui n’ont pas voté pour lui. Petite mise au point nécessaire : nous ne sommes pas dans une cour de récréation. Le choix d’un président nous engage tous, qu’on ait voté pour lui ou non. Le président est celui de tous les Gabonais.

Cela signifie que si son mandat est réussi, c’est nous tous qui en profiterons. Et s’il échoue, c’est nous tous qui en paierons le prix. Il est donc temps de dépasser les moqueries stériles et de rappeler une vérité démocratique fondamentale : être dans l’opposition ne fait pas de quelqu’un un ennemi du pays. L’opposition est une voix alternative, une contre-proposition, un garde-fou. Dans toute démocratie qui se respecte, elle est respectée — pas systématiquement dénigrée.

Mais au-delà des postures politiques, je n’ai qu’une seule crainte en ce début de mandat : que les droits et les libertés des Gabonais restent une fois de plus les grands oubliés.

On peut bien applaudir le surnom flamboyant de “Oligui le Bâtisseur”, destiné à marquer les esprits comme “Louis XIV, le Roi Soleil”, mais… qu’en est-il de la dignité humaine ? La vraie.
Celle qui permet un procès équitable.
Celle qui écarte réellement les corrompus.
Celle qui protège nos enfants des prédateurs.
Celle qui donne à chaque citoyen une place, une voix, une sécurité.

Oui, construire est nécessaire. Mais que valent des routes et des bâtiments si la justice reste silencieuse ? Si la peur persiste ? Si les blessures sociales s’élargissent ?

Le visible ne doit pas masquer l’essentiel.

Et ces questions que je me pose aujourd’hui, je les posais déjà il y a deux ans.
Elles sont restées, comme trop souvent dans notre histoire politique, sans réponse.

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