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Bongo, libération surprise : pourquoi les Gabonais doivent-ils l’apprendre par l’Angola ?

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Il aura donc fallu attendre… une page Facebook étrangère. Oui, c’est par le canal officiel de la présidence angolaise que les Gabonais ont appris ce vendredi matin que Ali Bongo Ondimba, Sylvia Bongo Ondimba et leur fils Noureddin Valentin se trouvent désormais en Angola. Pas par un communiqué de notre gouvernement. Pas par une allocution du ministre de la Justice ou du porte-parole. Mais par un post étranger, en portugais, à 9h du matin.

Avant cela, il y a quelques jours à peine, Gabonreview annonçait que Sylvia et Noureddin avaient quitté la prison pour une résidence surveillée. Une information qui a enflammé les réseaux, créé la polémique, et suscité l’indignation d’une partie de l’opinion publique. Le quotidien L’Union, rarement aussi prompt à réagir, s’était même fendu d’un démenti officiel. Mais aujourd’hui ? Silence radio. Pourtant, les faits sont là, et les images aussi.

Pendant que le monde découvre avec surprise cette triple “libération”, nos autorités regardent ailleurs. Aucune confirmation. Aucune explication. Aucun mot sur ce qu’il s’est passé. On aurait pourtant cru qu’un départ aussi sensible, concernant des figures centrales d’un dossier emblématique de la lutte contre la corruption, méritait un minimum de clarté. Mais non.

Doit-on comprendre que l’affaire est close ? Qu’ils ne seront plus jugés ? Et qu’en est-il des autres détenus, eux aussi interpellés dans la même affaire, qui croupissent encore en prison ? Pourquoi ce traitement différencié ? Pourquoi ce mutisme organisé ? Pourquoi cette impression d’un deal passé dans le dos des citoyens ?

L’indignation est totale. Non seulement parce que des personnes accusées de détournement massif de fonds publics ont été discrètement “réinsérées”, mais surtout parce que les Gabonais l’ont appris par une source étrangère. Il n’y a pas pire mépris, pas plus grand affront pour un peuple qui aspire à la vérité, à la justice, et à un peu de considération.

Ce silence est une faute. Une faute politique. Une faute morale. Une insulte à la transparence que cette transition prétendait incarner.

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