Pourtant, lorsqu’on parle des conséquences de cette absence, le débat semble souvent tourner autour de l’impact sur les filles.
Comme si les garçons, eux, en sortaient indemnes.
« L’absence physique… et l’absence émotionnelle »
Il y a les pères qui sont partis, volontairement ou non.
Et il y a ceux qui sont là sans être là.
Présents physiquement, mais absents émotionnellement.
Ces pères-là parlent peu, écoutent moins voire pas du tout.
Leur silence, souvent perçu comme la norme virile, est en réalité une forme d’éloignement affectif qui conditionne leurs fils à faire de même.
« Les hommes antipathiques : l’héritage silencieux »
Qui sont ces hommes incapables de dire “je t’aime” à leur compagne, à leurs enfants, ou même à eux-mêmes ?
Ceux qui ravalent leurs larmes dans la salle de bain ou qui se perdent dans des aventures sans lendemain ?
Ces hommes-là ne sortent pas de nulle part.
Beaucoup sont les fils d’un vide, d’un modèle masculin absent, instable et défaillant.
On les voit parfois comme des coureurs de jupons, accros au sexe, mais derrière cette façade se cache souvent une quête désespérée de connexion.
Parce que dans une société qui a fait du sexe le seul espace acceptable d’intimité masculine, beaucoup finissent par confondre affection et performance.
Certains hommes ne savent recevoir de l’affection qu’à travers un contact physique sexuel, parce qu’ils n’ont jamais reçu de tendresse autrement.
Une étreinte, un regard, un mot doux ?
Trop vulnérable.
Trop féminin.
Trop dangereux.
« Une masculinité sous pression »
« Un homme ne pleure pas. »
« Un homme doit être fort. »
« Un vrai garçon ne montre pas ses émotions. »
Ces phrases, nous les avons tous entendues.
Elles se transmettent de génération en génération, comme des malédictions collectives ayant pour conséquence, une armée d’hommes qui saignent en silence.
Qui s’effondrent intérieurement en gardant un masque de maîtrise.
« Et les femmes dans tout ça ? »
Paradoxalement, beaucoup de femmes, elles aussi conditionnées, ont du mal à accueillir la vulnérabilité masculine.
L’homme fort, protecteur, pilier, c’est encore un fantasme collectif.
Alors quand un homme pleure, doute, ou se montre fragile, il arrive que cela crée un malaise, voire un rejet.
La vulnérabilité d’un homme est encore trop souvent perçue comme une faiblesse.
« Briser le silence, c’est guérir »
Il est temps de briser le mythe de l’homme invulnérable.
Un homme invulnérable, ça n’existe pas.
C’est un fantasme qui gangrène nos relations, notre société, notre santé mentale collective.
Oui, l’absence du père affecte aussi les hommes.
Ils sont parfois les conjoints, les frères ou les pères que vous regardez avec sévérité et jugement sans jamais comprendre ce qu’ils ont traversé.
Parler de ces réalités n’est pas une excuse pour leurs comportements dysfonctionnels.
Voyons plutôt ceci comme une tentative de comprendre, de réparer et de ne plus transmettre ces traumas aux générations suivantes.
Aux pères, soyez là, vraiment là.
Pas parfaits, pas tout-puissants mais présents.
Aux mères, encouragez vos fils à ressentir, à parler, à pleurer.
Aux femmes, soyez un espace sûr pour la vulnérabilité de vos maris, tout comme vous souhaitez qu’il soit un refuge pour la vôtre.
Aux hommes, vous avez le droit d’avoir mal, le droit d’en parler et surtout le droit de guérir.
Solomoni
Last modified: 04/06/2025