De la crèche au lycée, tout est centralisé
- Sur les 320 crèches/garderies recensées au Gabon, 193 sont situées dans le Grand Libreville (G1). Soit plus de 60 %.
- Même déséquilibre au pré-primaire : sur 1488 établissements, 726 sont à G1.
- Au primaire, même logique : sur 1915 écoles, 745 sont encore dans G1.
Et ce n’est pas mieux au secondaire :
- Sur les 349 établissements d’enseignement général, 158 sont concentrés à G1.
- À lui seul, ce chiffre dépasse la somme des établissements du Haut-Ogooué (44), de l’Ogooué-Maritime (38) et du Woleu-Ntem (33) réunis.
En secondaire technique, même tableau :
- 9 sur les 25 établissements sont dans G1,
- 6 autres dans G2.
Ce qui laisse les autres provinces dans une quasi-absence d’offre technique publique.
Et ailleurs ?
Certaines provinces accusent un retard flagrant :
- Ogooué-Ivindo : 10 lycées d’enseignement général
- Ogooué-Lolo et Nyanga : 12 chacun
Cela signifie que dans certaines zones du pays, un enfant a plus de chances de ne pas pouvoir poursuivre une scolarité normale, faute d’infrastructures.
Moins d’écoles = plus de distances à parcourir, plus de découragements, plus d’abandons.
Un déséquilibre qui se creuse dès le départ
Autre observation importante : l’essentiel des établissements est privé. Exemple :
- Sur les 320 crèches, seules 33 sont publiques
- Au pré-primaire, à peine 30 % des établissements sont publics
- Au secondaire général, 106 sur 349 sont publics, soit moins d’un tiers
Ce qui pose une vraie question d’équité : que devient un enfant dont la famille ne peut pas payer une école privée ?
Conclusion ?
Parler d’égalité des chances au Gabon sans parler de répartition de l’offre éducative, c’est de la poudre aux yeux.
Tant que l’on concentrera les infrastructures dans une seule zone géographique, tant que certaines provinces resteront les oubliées de la République, les inégalités resteront structurelles, profondes, durables.