Et les scandales s’enchaînent en haut lieu. Et ce sont – qui d’autre ? – les Bongos qui donnent le la, comme dirait l’artiste.
Expulsés discrètement pour des raisons de santé, les anciens dignitaires de la République, aujourd’hui déchus, ont pris le temps – et surtout la liberté – de contre-attaquer. En toute tranquillité, ils ont porté plainte, preuves à l’appui, contre l’État gabonais. Et ça passe, parce qu’on a laissé faire.
Pendant ce temps, la justice gabonaise jouait la carte du sérieux : « Pas de spectacle ». Pourtant, ce à quoi on assiste désormais ferait pâlir les humoristes en panne d’inspiration. Des vidéos circulent, confondant des membres mêmes de la justice. Et le plus dérangeant n’est même plus la faute, mais l’aisance avec laquelle elle est commise. À visage découvert, le sourire aux lèvres. Presque avec fierté. Comme pour dire : « Nous sommes intouchables ».
On comprend alors que les puissants n’ont jamais craint la justice. Leur silence ? Facile à comprendre : on ne parle pas la bouche pleine.
Soyons clairs. Je ne vais pas verser une larme pour la famille Bongo. Leur règne a été synonyme de souffrance pour d’innombrables familles gabonaises. Mais je n’irai pas non plus applaudir la torture, l’humiliation ou le déni des droits les plus élémentaires. L’État de droit, ce n’est pas un slogan. C’est une exigence. S’il y avait des preuves, il fallait les sortir. Publier. Juger. Éclairer. Non pas pour le buzz, mais parce que cette affaire est aussi une affaire de réconciliation nationale.
Au lieu de ça, on a préféré les secrets d’instruction, les procédures lentes, les silences coupables. Résultat : ce sont les anciens bourreaux qui reviennent, sûrs d’eux, réclamer réparation. Et visiblement, ils sont en position de force. Assez pour faire tomber des têtes dans notre propre système judiciaire. Et bizarrement, je ne vais pas m’en plaindre.
Aujourd’hui, on apprend – après leur offensive – que le cousin de Sylvia Bongo serait lié à un réseau de drogue. Deux ans pour cette révélation. Timing étrange, non ? Si ce ne sont pas des représailles, alors expliquez-nous pourquoi maintenant ?
Bref, tout ça nous éloigne d’une réalité plus proche et qui nous concerne chaque jour :
Avec la fermeture des fast foods, on va manger les coupes-coupes ou ?!