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On ne guérit jamais vraiment de certains départs

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Il y a des silences qui crient plus fort que des hurlements. Des absences qui te serrent la gorge, même des années plus tard. On croit qu’on s’habitue. On se dit que le temps fera le travail. Mais la vérité, c’est qu’on apprend juste à avancer avec un poids dans la poitrine.

Quand la mort arrache quelqu’un qu’on aime, elle ne prend pas que la personne. Elle emporte un morceau de nous. Et parfois, on ne le récupère jamais.

Il y a des matins où on se réveille, le cœur lourd, sans vraiment comprendre pourquoi. Jusqu’à ce qu’un souvenir vienne nous frapper de plein fouet. Une voix qu’on n’entendra plus. Un rire qui ne reviendra pas. Un message qu’on relit encore et encore, même s’il ne répondra plus jamais.

Et puis, il y a ces numéros qu’on garde dans le téléphone. Ces noms qui s’affichent encore, comme une présence qu’on ne veut pas effacer. Certains n’ont jamais eu la force de les supprimer. Parce que supprimer, ce serait comme trahir. Comme admettre que c’est vraiment fini. Alors on laisse le numéro. On écrit parfois, même si on sait qu’il n’y aura jamais de réponse. On envoie un “tu me manques”, un “je pense à toi”, un simple emoji… juste pour se sentir un peu moins seul, juste pour tenir debout. Parce que ça fait du bien, même si ça fait mal.

Certains s’en remettent. D’autres non. Et il faut qu’on arrête de faire semblant que c’est pareil pour tout le monde. Il y en a que la douleur a brisés à vie. Qui n’ont plus jamais souri comme avant. Qui vivent, mais qui ne respirent plus vraiment. Parce que ce vide-là, il n’y a rien qui le comble.

« Je plie quand tu plies, je pleure quand tu pleures Je prie quand tu pries alors, ton deuil, c’est mon deuil Je vibre quand tu vis, un cœur pour un cœur Puisque je brille quand tu brilles, alors je meurs quand tu meurs »— Youssoupha, Mourir mille fois

Ces derniers temps, on dirait que la mort a pris goût à la jeunesse. Elle arrache des frères, des sœurs, des amis, trop tôt, trop vite. Et on est là, choqués, sidérés, à se demander pourquoi. Pourquoi eux ? Pourquoi maintenant ? Et pendant qu’on enterre nos repères, on se rend compte à quel point tout est fragile.

Alors qu’est-ce qu’on attend pour vivre vraiment ? Qu’est-ce qu’on attend pour se libérer de ce qui nous ronge ? Pour dire “je t’aime” sans honte, pour demander pardon sans orgueil, pour quitter ce qui nous détruit, pour faire ce qui nous ressemble ?

On perd trop de temps à fuir nos rêves, à nourrir des rancunes, à courir après l’approbation des autres. Mais à la fin, qu’est-ce qui restera ? Ce que tu as ressenti. Ce que tu as donné. Ce que tu as vécu sincèrement.

Le deuil nous rappelle que rien n’est éternel. Mais aussi que chaque instant peut devenir un souvenir précieux. Alors ne laisse pas la mort te voler la vie. Sois en paix avec toi-même. Ne reste pas coincé dans le passé ou dans la peur du futur. Avance, même à petits pas. Même les larmes aux yeux. Parce que chaque pas que tu fais, c’est une victoire sur l’oubli.

On ne guérit pas de tout, c’est vrai. Mais on peut choisir de vivre, malgré tout.

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Last modified: 17/07/2025