Le président gabonais lui-même semble savourer l’euphorie de sa rencontre avec le président américain, arborant sa casquette MAGA dans les rues de Libreville. Cette impression est créée par les médias gabonais et par quelques flagorneurs de la présidence.
Cette affaire illustre parfaitement la naïveté des Gabonais, la facilité avec laquelle ils se laissent berner par leurs dirigeants. Ils ne prennent pas la peine de réfléchir, se contentant d’obéir, y compris les membres de la société civile et les médias censés tenir les dirigeants en haleine. Or, les médias sont les premiers à faire l’éloge, et de manière disproportionnée, des dirigeants politiques.
Dans cette série, Info241.com a également publié un article rédigé par un universitaire. La dichotomie de cet article réside dans le fait que, dans la première partie, il a survolé les généralités, tandis que dans la seconde, l’auteur s’est prosterné docilement devant son président, à travers ses écrits. Le point le plus critiquable est que le titre de l’article est tiré de la seconde partie, ce qui ressemble à un éloge funèbre. En réalité, une évaluation critique de la performance du président gabonais aurait dû être proposée au lecteur afin de l’éclairer et de le maintenir vigilant, afin qu’il soit toujours attentif aux « intérêts gabonais ».
J’en viens maintenant à l’évaluation de la performance du président gabonais à la Maison Blanche. Il a été ferme dans ses propos, ce qui est assez évident puisqu’il ne s’agissait pas d’une réunion bilatérale. En fait, il s’agissait d’une réunion collective avec le chef d’État de cinq pays d’Afrique de l’Ouest. Il n’y avait donc pas d’ordre du jour préétabli.
Lors de cette réunion, le président Brice-Clotaire Oligui Nguema semble copier Trump, ce qui n’était pas nécessaire. Trump étant connu dans le monde entier pour ses excentricités, il était inutile de se comporter comme lui, car il n’apprécierait pas une telle conduite. Lors des réunions diplomatiques, il existe des procédures établies, notamment en matière de politesse et de protocole. Si Trump ne les respecte pas, cela ne signifie pas que tous les autres doivent également les ignorer.
Le président gabonais a commencé par faire l’éloge du président Trump en le recommandant verbalement pour le prix Nobel de la paix. Le prix Nobel de la paix est une obsession pour le président Trump, ces derniers temps. Il a ensuite félicité Trump pour l’accord de paix, prétendument négocié par lui-même entre la RDC et le Rwanda. Ce propos était également redondant, car aucun pays africain n’a pu réaliser cet exploit malgré toute la solidarité régionale et continentale prônée par les nations africaines. En fait, c’était une insulte aux nations africaines que deux voisins débarquent à Washington pour conclure un accord entre eux.
D’un côté, le président gabonais recherchait un « partenariat solide » avec les États-Unis pour enrayer la piraterie dans le golfe de Guinée. De l’autre, il informait le président Trump de la résiliation d’un traité avec l’Union européenne sur la pêche en eaux profondes dans les frontières maritimes gabonaises.
Quant à savoir dans quelle mesure cela était approprié, je laisse à la sagesse du lecteur le soin de le déterminer, mais à mon avis, c’était offensant. Il s’agissait d’une bravade éhontée de la part du président gabonais, qui n’avait que des conséquences négatives, et aucun avantage n’aurait pu être obtenu en offensant son hôte.
A suivre…
Afrique centrale critique politique Diplomatie économie gabonaise illusion de puissance Info241 langage corporel MAGA mauvaise gouvernance médias oligui nguema politique gabonaise populisme relations internationales souveraineté symboles Trump
Last modified: 20/07/2025