Ici, sera évalué l’état des affaires du Gabon, depuis que Monsieur Brice Clotaire Oligui Nguema, a pris les rênes du pays.
Une partie de la population gabonaise a salué le nouveau régime politique qui a insufflé au Gabon un vent de nouveauté, le 30 août 2023, après avoir connu un régime vieillissant, sénile, fragile et incompétent dirigé par le président Ali Bongo. La population s’est réjouie de cette prise de pouvoir par la famille Bongo. Lassé du règne de la famille Bongo, le peuple aspirait au changement. Le changement est-il vraiment arrivé ?
D’un côté, le peuple accueille le nouveau président comme un fils du pays. Le président Ali Bongo était lui aussi un fils du pays, techniquement, mais la plupart des Gabonais ont accueilli ce changement avec enthousiasme.
Comme par hasard, le nouveau président s’est concentré sur la consolidation de sa position en conservant sa lassitude militaire et en se concentrant sur les questions qui intéressent immédiatement les Gabonais. Tous ceux qui étaient étroitement liés à l’ancien régime ont été diabolisés un à un. Cependant, certains proches du régime précédent, soutenus par le nouveau régime, ont du jour au lendemain relégué leurs allégeances respectives au profit du nouveau régime afin de conserver leur hégémonie sur les postes importants de la bureaucratie et des ministères. Les chefs d’entreprise et les commerçants sont également inclus dans cette catégorie de « loyauté déplacée ».
Le gouvernement s’est lancé dans une frénésie d’emprunts inconsidérés, inaugurant fréquemment des projets qui ont suscité l’intérêt des Gabonais. Des projets ont été inaugurés, des photos de visages souriants ont été prises, des réunions prestigieuses avec des capitaines d’industrie ont eu lieu, et des médias complaisants ont fait grand bruit. Globalement, l’impression a été donnée que le Messie était descendu sur le sol gabonais pour libérer les Gabonais de leurs malheurs.
Pendant ce temps, les médias ont été instrumentalisés pour diffuser de la propagande, à l’exception d’une partie qui, n’osant critiquer le nouveau Messie, a continué à présenter des faits inquiétants concernant le bien-être de l’État. Des contenus généreux ont commencé à apparaître sur la santé économique du Gabon, ce qui est vraiment très inquiétant. Selon les médias, la moitié des recettes de l’État est destinée au remboursement de la dette, le reste aux salaires et avantages des fonctionnaires et des ministres, ainsi qu’à leurs conseillers, le reste étant censé être utilisé pour le bien-être public.
En réalité, aucune allocation budgétaire n’a été allouée aux projets pilotés par les différents ministères. Cependant, des montants cumulés ont été annoncés dans les médias. Des photos ont été diffusées dans les médias. Globalement, des efforts concertés ont été déployés pour que le bien-être devienne une réalité pour tous les Gabonais.
En réalité, la situation n’est pas aussi rose qu’on le dit. L’environnement des affaires est profondément vicié en raison de décisions inconsidérées prises sans aucune consultation des parties prenantes, ce qui rend les investisseurs étrangers nerveux. Des prises de contrôle généralisées par l’État ont eu lieu (Assala et SNGB) par la grâce de Dieu Le rachat par Tullow Oil a d’abord été reporté, puis Tullow Oil a décidé de se retirer du Gabon. Les prix du pétrole fluctuent constamment au gré des fluctuations du marché.
Les recettes ou l’assiette fiscale restent inchangées. Les droits d’importation ont connu des pics importants, ce qui témoigne également d’une consommation croissante, dont les paiements sont effectués en devises étrangères. En réalité, aucun chiffre fiable n’est disponible concernant la collecte des impôts directs et indirects.
Les dépenses sont en hausse constante, car les fidélités ne sont pas bon marché. Elles sont, en effet, coûteuses. Récemment, la Banque mondiale et la BAD ont exprimé de sérieuses inquiétudes quant à la situation économique dans leurs rapports annuels publiés en juin et juillet 2025. De plus, World Economics a attribué la note « E » au Gabon pour la qualité des données fournies. L’agence a qualifié les données gabonaises d’« inutilisables pour une prise de décision sérieuse » et « indignes de confiance ».
Fitch a déjà abaissé la note souveraine du Gabon à « CCC », ce qui est suffisant pour dissuader les investisseurs, le risque étant très élevé. Les données du PIB étant profondément falsifiées, aucune conclusion définitive ne peut être tirée.
En un mot, l’économie gabonaise est dans un état de désastre absolu.
Par ailleurs, il y a trois mois, le Gabon a connu de graves pannes d’électricité dues à une alimentation électrique irrégulière, ce qui a suscité un profond mécontentement parmi la population gabonaise. Par la suite, la SEEG, la société de distribution d’électricité, a pris des mesures de fortune, mais les dégâts sont déjà considérables. Les Gabonais n’ont jamais connu de problèmes aussi graves en matière d’approvisionnement en eau et en électricité.
Les infrastructures publiques de la capitale, Libreville, sont en très mauvais état.
Au niveau de la société, une jeune population désengagée représente toujours un danger potentiel, et la criminalité contre les femmes est en hausse. Il ne se passe pas un mois sans qu’un crime sexuel odieux contre des fillettes ne soit rapporté dans les médias. Ce phénomène se produit à intervalles réguliers. La brutalité d’Esther Ludivine, une fillette de 10 ans, illustre récemment la rapidité avec laquelle la société gabonaise dépérit : des briques tombent chaque jour.
Comme si ces événements ne suffisaient pas à tirer la sonnette d’alarme, l’histoire d’un scandale sexuel sur le point de se propager sur les réseaux sociaux et la xénophobie croissante au Gabon, qui a acquis une place disproportionnée sur tous les réseaux sociaux.
Le Gabon s’enfonce-t-il dans un ralentissement économique prolongé, transformant la société en un lieu de rivalité où chacun se battra pour chaque part du gâteau ? Voilà des pistes de réflexion pour que les Gabonais puissent tirer leurs propres conclusions…Le ressentiment généralisé de la société est un signe très inquiétant pour tout gouvernement..
ctri gabon gouvernance institutions libreville opinion politique société
Last modified: 21/08/2025