De nombreuses ordonnances correspondent à des services faits. Cette phrase paraît simple. Elle dit tout pourtant. Derrière ces “ordonnances” – ces papiers tamponnés, signés, classés – il y a des entrepreneurs. Des gens qui ont cru à la parole donnée, à l’idée que leur travail serait payé parce qu’il a été commandé. Mais la réalité est tout autre.
Tu attends. Un mois, quatre mois, un an.
Pendant ce temps, tu dois payer ton équipe, honorer les engagements pris. Tu le fais avec ton propre argent, parce que – heureusement – tu as encore un salaire à côté, ou des économies.
Et puis un jour, on t’explique que “tout est bloqué”. Deux ans passent. Et puis, un matin, sans préavis, on te dit :
“On supprime tout.”
Plus rien. Aucun recours. Aucun paiement. Juste le silence administratif.
À qui te plaindre ?
Ce n’est pas de la mauvaise gestion seulement. C’est un système d’asphyxie.
Un système qui décourage les bonnes volontés, qui pousse les prestataires à gonfler leurs prix “au cas où”, qui transforme la confiance en méfiance et la collaboration en survie.
Pendant ce temps, les autorités dénoncent à la télévision les “ordonnances sans service rendu”. Mais qu’en est-il des services rendus sans paiement ? De ces jeunes entreprises qui disparaissent dans le silence parce qu’elles ont eu l’audace de croire à la commande publique ?
C’est ce double discours qui tue l’économie locale. Ce n’est pas le manque d’idées, ni de compétences. C’est l’absence de respect du travail fait.
Il ne s’agit pas ici d’accuser, mais de rappeler une évidence : aucune économie ne peut prospérer si l’État ne paie pas ses dettes. Et aucune jeunesse ne bâtira son pays si le seul retour à l’effort, c’est le mépris administratif.
Last modified: 07/10/2025