Auteur/autrice : Assoumou

GabonOpinionSanté

Les personnes handicapées physiques et cognitives, les rejetés de la société?

Il y a quelques mois, se faisait le recensement des personnes vivant avec un handicap.
J’y suis allée, après avoir consulté un professionnel de santé mentale pour me rassurer, car, sous d’autres cieux, je suis censée être prise en charge par l’État et recevoir des allocations. Ehhhh ! J’ai rêvé loin, oh !

J’y vais, je sens que, oh, on se moque même de moi, des professionnels qui sont censés me mettre en confiance.

Selon handicap.paris, une personne handicapée est une personne qui présente des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à sa pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres.
Il y a plus de handicapés au Gabon qu’on le pense.

Parlons des handicapés physiques, eux qui ont normalement besoin d’assistance physique et morale, ne reçoivent que 75 000 F par an ! Dans un pays où tu ne peux vraiment vivre avec cette somme par mois. Que sont-ils censés faire avec cette somme ? C’est pour manger de l’alloco ?
Nous sommes décidément les rejetés de la société, les gens qu’on ne calcule pas, ceux qui ne méritent pas plus d’attention que ça !

Je vais dire une chose choquante, mais j’aurais aimé être handicapée physique pour qu’on me prenne au sérieux, qu’on m’écoute, qu’on comprenne mes difficultés, mais hélas…

Bref, j’espère sincèrement que les choses iront mieux petit à petit, sinon, on va se battre pour ça. On n’aura pas d’autre choix.

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GabonOpinion

Je me sens doublement volé

J’aurais pu écrire cet article plus tôt mais il aurait fallu alors que j’ai une boule de cristal pour voir ce que je ne voulais pas. J’ai été optimiste le 30 août 2023 et je n’ai aucun regret de l’avoir été. Aujourd’hui pourtant, un peu plus d’un an plus tard, c’est le coeur lourd que je me réveille en pensant à ce pays.

Je ne sais pas si vous vous rappelez de la campagne pour les élections présidentielles 2023. Les plaies qui n’avaient jamais été refermées plus béantes que jamais. Le PDG tout puissant et ses alliés qui narguaient un peuple en colère. Des menaces, des injures et parfois même des emprisonnements… Pas de mort cette fois-ci grâce au « coup de Libération » du CTRI. Voilà l’issue heureuse de décennies de gabegies financières, mauvaise gestion (appelée plus couramment détournements) et injustices dont souffraient les Gabonais. Nous étions libérés… DU PDG !!! Du moins c’est ce que nous pensions…

Seulement, l’Histoire ne s’arrête pas là et c’est là tout le problème. Si on remercie le CTRI d’avoir empêché l’accession au pouvoir par la tricherie, bain de sang en supplément, du PDG, comment et surtout pourquoi nous impose-t-il la survie de ce parti ?! Les voir m’a profondément bouleversé. Comme l’impression de voir son violeur dans la rue en train de draguer quelqu’un… Un profond dégoût. Un sentiment d’injustice… de trahison même. Comment peut-on imaginer que ceux qui, pendant tant d’années, ont profité des ressources du pays, des vies brisées et des rêves réduits en poussière, continuent de rôder autour de la scène politique, comme si de rien n’était ? La « Libération » qui nous avait été promise semble n’être qu’une illusion, un leurre bien ficelé pour apaiser temporairement notre colère.

Je me sens piégé dans une boucle sans fin. Une même poignée de personnes revient sans cesse, changeant de visages, de discours, mais portant en eux les mêmes germes d’arrogance et de mépris pour ce peuple qui aspire à vivre dignement. Le masque du « changement » est tombé, et ce que nous voyons aujourd’hui n’est autre qu’une perpétuation du système, maquillé de belles paroles et de promesses en l’air.

Et nous, que faisons-nous ? Nous continuons à espérer, à attendre un vrai changement qui n’arrive pas. Peut-être parce qu’au fond, nous n’avons jamais réellement brisé nos chaînes. Peut-être que le vrai combat, celui qui nous permettrait de nous libérer de cette emprise, reste encore à mener.

Alors oui, je me sens doublement volé. Volé de mon espoir, de ma foi en un avenir meilleur, mais aussi de cette promesse non tenue de voir enfin émerger un Gabon libéré, purgé de ses démons, ses perfides trompeurs.

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ÉducationGabon

L’enseignement : une noble quête de la connaissance (pas au Gabon) entre idéaux et réalités

L’enseignement, depuis l’Antiquité, a été considéré comme une activité noble, voire sacrée. Cette
considération trouve ses racines dans les réflexions de grands philosophes comme Aristote et
Platon. Leurs conceptions de la connaissance, de la vertu et de la société idéale éclairent la raison
pour laquelle l’acte d’enseigner est perçu comme une mission élevée.

Aristote et la contemplation : l’enseignant comme guide vers le bonheur 

Pour Aristote, l’homme est par nature un être social, en quête de bonheur. Ce bonheur suprême, il le trouve dans la contemplation, c’est-à-dire dans l’activité intellectuelle par laquelle il cherche à comprendre l’ordre du monde. L’enseignant, dans cette perspective, se révèle être un guide indispensable. Il ouvre les portes de la connaissance à ses élèves, les initiant à la philosophie, aux sciences et aux arts. En les aidants à développer leur intellect, il les rapproche de leur but ultime : le bonheur. 

L’enseignement aristotélicien est donc bien plus qu’une simple transmission de savoirs. C’est une véritable formation de l’âme, une élévation de l’esprit vers les plus hautes sphères de la pensée. L’enseignant, en facilitant cette ascension, participe activement au bonheur de ses élèves et, par extension, au bien-être de la communauté. 

Platon et la cité idéale : l’enseignant comme architecte de la société 

Platon, dans sa République, imagine une cité idéale, un Gabon idéal (si on peut se permettre de rêver) où les philosophes-rois gouvernent avec sagesse et justice. Pour que cette cité ; ce Gabon puisse exister, il est nécessaire de former des citoyens vertueux, capables de penser par eux-mêmes (d’arrêter de kounabéliser et suivre) et d’agir pour le bien commun. C’est là que l’éducation joue un rôle fondamental. 

L’enseignant, dans la cité idéale de Platon, est un véritable architecte de l’âme. Il façonne les esprits des jeunes générations, leur inculquant les valeurs de la justice, du courage, de la tempérance et de la sagesse. En formant des citoyens éclairés, il contribue à la stabilité et à la prospérité de la cité. 

La réalité gabonaise : un écart entre les idéaux et la pratique 

Malheureusement, la réalité de l’enseignement au Gabon contraste fortement avec ces idéaux philosophiques. Comme le souligne un enseignant gabonais, « l’enseignant est le seul vrai sage dans un village, car ce n’est que par la manifestation encadrée de sa sagesse que naîtront toutes les lumières pour quitter du village aux grandes villes » (Merci Etame pour la citation). 

« C’est l’amitié qui porte les hommes à la vie sociale. Le but de l’Etat c’est le bonheur de la vie. Toutes ses institutions ont pour fin le bonheur » 

Mais les dirigeants Gabonais n’ont malheureusement pas cette vision de l’enseignant tel que l’homme qui construit, façonne le bonheur de la communauté et de la nation. 

Les enseignants gabonais, souvent méconnus et sous-payés, exercent leur métier dans des conditions difficiles. Ce mépris, qui se traduit par des problèmes récurrents de recrutement, de rémunération et de conditions de travail, a des conséquences dramatiques, comme en témoigne le décès de Danielle Angue, décédée faute de moyens financiers pour sa prise en charge médicale. Cette situation compromet non seulement la santé et le bien-être des enseignants, mais affecte également la qualité de l’éducation et, par extension, l’avenir du pays. 

Le Gabon et le Gabonais doivent changer ce paradigme qui voit la «noblesse» » du métier d’enseignant à travers le prisme de la souffrance. 

On aime trop rendre la souffrance de l’enseignement, ce chemin de croix, romantique. 

« C’est un sacerdoce, c’est un appel, c’est une passion » 

Quel bonheur peut-on en espérer si l’opinion, la position, l’importance des enseignants sont ignorées? Si ses sentiments et leurs vies sont sacrifiés? La suite de ce chaos qui ne finit plus de grandir est tout aussi logique. 

Le décalage entre les idéaux et la réalité est d’autant plus criant que les mêmes dirigeants qui mettent l’enseignant dans cette situation vont jusqu’à expliquer pourquoi et comment celui-ci devrait se sentir heureux pour tout ce qu’il a déjà. 

Mais l’énarque de l’Éducation Nationale dans sa grande bonté a introduit les APC pour améliorer la condition des enseignants et on peut tous observer que ça se passe à merveille. On peut tous observer comment des enseignants de 6e et 5e s’en sortent avec une approche qui est inconnue et à laquelle ils n’ont jamais été exposé. Elle a vraiment remis l’enseignant au centre et lui a redonné ses lettres de noblesses. 

Quelle championne cette Mme Ntoutoume Leclerq. 

Les idées d’Aristote et de Platon sur l’enseignement restent aujourd’hui d’une grande actualité. Dans un monde de plus en plus complexe, où les défis sont nombreux, le rôle de l’enseignant est plus que jamais essentiel. Malheureusement Aristote et Platon n’avaient jamais anticipé le Gabon et sa vision de l’éducation. 

Il est urgent de repenser les politiques éducatives pour valoriser le métier d’enseignant et offrir aux élèves les meilleures conditions d’apprentissage. 

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GabonOpinion

Quand la transparence fait défaut : Le Gabon et la culture du mystère

Peut-être que le petit nom du Gabon, c’est « Martin Mystère », mais on ne sait pas hein. Ici, tout semble être entouré de secret et de non-dits, comme si révéler des informations allait provoquer le chaos.

Cette culture du mystère, qu’on retrouve dans plusieurs secteurs, fait plus de mal que de bien, surtout dans des domaines aussi sensibles que la justice. Tout commence souvent en grande pompe avec des annonces d’enquêtes, mais ensuite, silence radio.

Au Gabon, il y a une tendance à mystifier les choses, à les cacher sous couvert de secret ou d’exclusivité. On entend souvent des phrases comme « ça c’est réservé à… » ou « ça doit être connu de…« . Cette culture du mystère et du silence, censée préserver la confidentialité, crée en réalité plus de confusion que de clarté. Ce manque de transparence finit par compliquer les processus et créer des situations d’injustice ou d’incompréhension, particulièrement dans des secteurs cruciaux comme la justice.

Prenons l’exemple de la justice. Lorsqu’une enquête débute, elle est souvent médiatisée, mais une fois les premières mesures annoncées, plus rien. Le cas de Michaela, par exemple, a suscité un tollé public et des mesures ont été prises, mais depuis, plus de nouvelles sur l’évolution du dossier. Une magistrate a récemment déclaré : « On ne fait pas du sensationnel », pour justifier cette absence de communication. Mais est-ce vraiment une raison valable ? Cette attitude contribue au flou et au manque de confiance envers le système judiciaire, car les citoyens restent dans l’ignorance.

Comparons cela avec l’affaire Diddy à New York. Malgré son statut de milliardaire, son affaire est traitée avec une transparence totale : les éléments sont disponibles sur le site de la police, et le procureur a même donné une conférence de presse. Si dans une ville de plus de 8 millions d’habitants, des détails aussi sensibles peuvent être partagés publiquement, pourquoi au Gabon, où la population est bien moindre, est-ce vu comme un danger de communiquer sur l’avancement des enquêtes ? Au lieu d’éviter le « sensationnel« , ce silence laisse la place à des spéculations et renforce les frustrations.

En dehors de la justice, le secteur de l’administration publique est un autre exemple où la culture du mystère règne. Prenons par exemple les nominations ou les changements dans les postes-clés. Souvent, on entend parler de réformes, de réorganisations ou de remaniements ministériels, mais les critères de sélection ou les raisons réelles de certains départs restent flous. Parfois, des hauts fonctionnaires disparaissent de la scène publique sans aucune explication, et les citoyens n’ont aucune idée de ce qui motive ces décisions. Cela nourrit la frustration et l’impression que tout est décidé dans l’ombre, sans rendre de comptes à ceux qui sont directement concernés : le peuple.

Un autre exemple concerne les projets d’infrastructures. Lorsqu’on annonce la construction de nouvelles routes ou de bâtiments publics, il y a souvent un grand battage médiatique lors du lancement. Mais après cela, le suivi devient opaque. Des projets se retrouvent abandonnés, les délais ne sont pas respectés, et aucune communication claire n’est faite sur les raisons des retards ou des blocages financiers. Cela laisse les citoyens dans le flou, se demandant pourquoi les choses n’avancent pas alors que des milliards sont dépensés.

Cette culture du secret se retrouve dans tous les domaines. L’Assemblée nationale en est un autre exemple frappant. Tout semble se dérouler entre une poignée de collaborateurs, d’anciens fidèles du régime PDG, des opposants à ABO qui sont maintenant devenus pro-OLIGUI, tout en essayant de ramener les mêmes pratiques qu’ils dénonçaient autrefois. Cela crée un climat où le manque de transparence entraîne des aberrations, comme ces « éléphants blancs« , ces projets ou décisions qui n’aboutissent jamais. 

Le cas d’Alexis Ndouna, retrouvé à la frontière après avoir échappé à des sanctions, illustre bien ce mélange d’opacité et de réticence à communiquer, qui finit par brouiller les cartes et discréditer des institutions qui devraient pourtant incarner la transparence et l’intégrité. Je vais même loin, vous avez tous entendu l’histoire selon laquelle Sylvia et Nourredine étaient dans une villa et non à la Prison ? C’est tout ça qui fait en sorte qu’on ne croit plus au pays la.

Mystifier les procédures ne fait que retarder les choses, ajouter à la confusion, et parfois, condamner les innocents ou laisser les coupables échapper à la justice. C’est un modèle de gouvernance qui étouffe la confiance et la vérité, non seulement dans la justice, mais dans d’autres secteurs vitaux du pays.

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ÉducationGabon

Tom Sawyer au Gabon : Un Paradis pour les Farceurs

Tom Sawyer, le célèbre garçon espiègle de Saint-Pétersbourg, Missouri, aurait-il pu imaginer qu’un jour il trouverait un terrain de jeu encore plus vaste pour ses aventures ? Si Mark Twain avait décidé de le transporter dans le futur, il aurait peut-être choisi le Gabon !

Tom Sawyer au Gabon : Un Paradis pour les Farceurs

Imaginez la scène : Tom débarque à Libreville, un carnet à la main, prêt à documenter ses nouvelles escapades. Il ne lui faut pas longtemps pour comprendre que le système éducatif gabonais est une véritable mine d’or pour les amateurs de farces et d’aventures.

En effet, chaque problème du système éducatif gabonais représentait pour Tom une nouvelle opportunité de s’amuser. « Effectifs immenses dans les salles » ? Pour lui, c’était l’occasion rêvée d’organiser des batailles de papier, de lancer des messages codés et de semer le chaos organisé. Avec autant d’élèves, personne ne remarquerait jamais qu’il n’écoutait pas le cours !

Mais ce n’était pas tout. Le manque d’enseignants dans des matières importantes était une aubaine pour Tom. Il pourrait passer ses journées à discuter avec ses amis, à explorer les environs de l’école ou à inventer de nouvelles histoires. Et si jamais un inspecteur venait à passer, il pourrait toujours prétendre être en train d’étudier en autonomie !

De plus, les enseignants, souvent non formés aux nouvelles méthodes pédagogiques, offraient à Tom l’opportunité de devenir le professeur le plus populaire de l’école. Il pourrait enseigner aux autres élèves ses propres méthodes d’apprentissage, basées sur l’expérience et l’imagination.

Les changements fréquents de manuels scolaires étaient une autre source de réjouissance pour Tom. Une semaine avant la rentrée scolaire, l’annonce du changement des manuels de 6e et 5e était une catastrophe pour les élèves, mais une aubaine pour lui ! Il pourrait profiter de cette confusion pour ne pas faire ses devoirs et inventer toutes sortes d’excuses.

Enfin, le fait que les classes d’examens soient privilégiées au détriment des autres était une aubaine pour Tom, qui n’a jamais été un grand fan des examens. Il pourrait passer tout son temps à explorer les classes délaissées, à construire des forts et à organiser des expéditions secrètes.

Pour Tom, le taux de redoublement et de décrochage scolaire était la preuve que le système éducatif gabonais était complètement dépassé. Il pourrait devenir le porte-parole des élèves et organiser des grèves de l’école pour réclamer des changements.

Imaginez Tom, assis à son bureau, en train d’écrire dans son journal : « Le Gabon est le paradis des farceurs. Ici, l’école est plus une aventure qu’un devoir. Je crois que je vais rester ici un bon moment ! »

Et la ministre de l’éducation nationale, elle, serait représentée comme le personnage de Jeff Thatcher, toujours en train de chercher des moyens de compliquer la vie des élèves. Mais Tom, avec son esprit malin et sa soif d’aventure, serait toujours là pour déjouer ses plans et semer la pagaille.

Cette histoire, bien sûr, est une exagération humoristique. Mais elle met en lumière les problèmes réels du système éducatif gabonais. Tom Sawyer, avec son regard d’enfant espiègle, nous rappelle que l’école devrait être un lieu de découverte, d’épanouissement et de plaisir, et non un lieu de stress et de frustration.

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ConstitutionGabon

Quand le CTRI retire au peuple son droit de penser

À l’heure où notre pays le Gabon est en pleine Transition, à peine sortie d’un traumatisme créé par le PDG et ses membres peu glorieux, voilà qu’on nous parle d’ennemis de la Transition. Il s’agit clairement là d’un fantasme au goût douteux pour encore une fois de plus diviser les Gabonais. Probablement, le wording d’un ancien pédégiste tentant de décrédibiliser une opposition au CTRI.

Car c’est de ce qu’il s’agit. Un ennemi tente de nuire. Or nuire au CTRI qui est actuellement la seule représentation du pouvoir ne peut être réalisé que par des éléments internes : une erreur de casting par exemple comme on l’a vue. La prise de postes de certains « hommes qu’il faut à la place qu’il faut » ne donne pas toujours le résultat  attendu. Et ce n’est pas la critique de l’opposition (disons les termes), qui se forme car il en faut, qui est capable d’enrayer les capacités d’exécution du projet du CTRI. En bref, ce n’est pas parce qu’on critique la politique menée par le CTRI qui veut le bien du Gabon, qu’on est ennemi du CTRI.

Bien au contraire, cette opposition devrait être écoutée et son point de vue devrait être pris en compte. Leurs propositions ne sont pas contre le Gabon et cette période de Transition voulue sans parti politique ne devrait pas être sans proposition hors CTRI. Mais que constate-t-on dernièrement ? Un manque de transparence flagrant notamment au niveau de l’Assemblée Nationale, dont les élus ont été nommés par le CTRI. Nous connaissons notre histoire et l’opacité des débats sur notre constitution pose un réel problème. Nos chambres parlementaires ont jusqu’ici été des repères de partisans du point de vue du  Gabonais Lambda. Comment considérez-vous en 2024 que les débats sur la constitution se soient déroulés sans consultation du peuple par les députés ni retransmission des débats en cours pour savoir le contenu des discussions ?

D’où on est, une fois de plus, nous avons l’impression que cette discussion se fait non seulement sans nous mais à l’avantage d’un rôle de super président dont personne ne veut à part des personnes qui ne voudraient pas prendre leurs responsabilités. Ceux qui suivent l’actualité française observe la crise de démocratie qui y a lieu actuellement et comprennent que lorsqu’un président a la latitude de ne pas respecter L’ESPRIT DÉMOCRATIQUE, il le fait. Et c’est exactement le lit que nous sommes en train de construire pour les années à venir. 

800 amendements dont le peuple n’a aucune idée. L’Assemblée Nationale n’ayant qu’un rôle consultatif, ce sera donc au Comité Constitutionnel National, le même qui a fourni une première ébauche bâclée, de faire le tri et choisir… Peut-on réellement parler de démocratie dans ce cas ? Je pense pour ma part, que la première ébauche devait effectivement être un cadre de discussion mais que la décision aurait dû revenir au peuple et non à un organe géré par le CTRI. 

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DigitalGabon

Quand les Gabonais ne sont pas assez bons pour l’État

Tu es tranquille pour toi dans ton coin en train de chercher les marchés à la loupe et là tu lis dans les médias que le gouvernement est en train de vouloir digitaliser les services publics. On ne peut que se réjouir d’une telle nouvelle quand on est une jeune entreprise locale qui opère dans le milieu. On se dit que c’est l’opportunité de faire un peu de chiffres et peut-être manger à sa faim désormais. Peut-être quitter chez les parents qui supportent nos projets depuis qu’on a décidé de se lancer… Mais niet ! Les Gabonais ne sont pas assez bons pour le Gabon.

Comment expliquez-vous qu’après avoir payé des bourses à des étudiants dans des domaines comme les technologies de l’information, par exemple, l’Etat lui même snobe ses propres rejetons pour aller chercher des expertises qui existent localement en dehors du pays ? C’est à n’y rien comprendre. Pourquoi payer pour la formation de personnes qu’on ne veut pas utiliser ? Nous avons plusieurs entreprises dans la digitalisation des services qui ont du mal à joindre les 2 bouts faute de contrats. Non pas qu’elles soient incompétentes mais le parcours du combattant qui leur est imposé n’a simplement pas de sens. 

Déjà, je me rappelle de l’appel d’offres pour la Banque pour le Commerce et l’Entrepreneuriat du Gabon (BCEG) qu’on a pu voir sur les réseaux sociaux :

  • L’offre n’a été disponible que pendant 1 jour au public… On dirait qu’elle a été supprimée après
  • Il fallait soumissionner dans le délai d’une semaine 
  • Aucun cahier de charges n’a été fourni
  • Ils n’ont même pas pris la peine de répondre aux emails envoyés

Voilà déjà les conditions de travail en partant. Ceux qui ont déjà répondu à un appel d’offres savent le travail que ça demande. Parfois il faut même régulariser sa situation en tant qu’entreprise (c’est faisable en 1 semaine en général). Et finalement, il faut constituer le dossier de candidature qui comporte en général : une solution technique, une solution financière ainsi qu’une description de votre entreprise. Le dernier est le plus simple. Toute entreprise sérieuse a forcément une description de ce qu’elle fait. Pour les 2 autres éléments, il faut TRAVAILLER. Et croyez-moi, 2 jours ce n’est pas suffisant DU TOUT

Une fois cela dit, lorsqu’il y a des appels d’offres, certains sont critères sont clairement discriminants pour nos jeunes entreprises.  « L’entreprise a déjà réalisé ce type de solution pour un gouvernement : 20 points » 🫠 En gros, on nous demande d’être des entreprises d’envergures internationales alors que la plupart d’entre nous est jeune et juste au niveau de startup nationale qui n’arrive pas à décoller à cause de carnets de commandes vides. Comme pour les BTP, et aussi pour des questions de sécurité évidente, le Gouvernement devrait privilégier les entreprises locales

L’utilisation d’une application développée à l’étranger, c’est un cas que l’on connait bien dans certains ministères :

  • L’application ne matche pas avec l’utilisation qu’on en fait localement
  • Elle nécessite des modifications coûteuses qu’il faudra maintenir
  • Elle est susceptible de diverger de sa version de base et de devenir ingérable par le fournisseur
  • On observe une augmentation des risques d’Anomalies + un temps de correction forcément plus grand car les ressources ne sont pas sur place
  • Le fournisseur n’est pas toujours transparent sur les processus. J’ai vu une fois une application mise à jour pendant qu’on travaillait dessus. Puis crasher parce que la mise à jour avait échoué.

L’impact sur le travail ? On se retrouve avec des usagers qui ne comprennent rien à l’application pour laquelle la formation (souvent chère) ne peut-être faite qu’avec des formateurs qui sont moins disponibles. La prise en main est donc longue et parfois déléguée aux Informaticiens alors qu’elle est réservée à des Administrateurs (problème de sécurité là aussi). Concernant les coûts, on ne va pas se mentir. J’ai vu des applications facturées des MILLIARDS où une entreprise gabonais ne demandait pas le 1/5e. Inquiétant. 

Tout ça pour dire, je ne sais pas si c’est un problème de compétences réellement ou un manque de confiance entre nous mais avec des entreprises comme CAPAY, POSI, et j’en passe, il y a moyen de confier certains projets aux Gabonais en toute confiance SI au lieu de donner les marchés aux petits copains incompétents, on essayait de voir qui réellement réalise ses projets de bout en bout. Donnez-nous notre chance, on n’est pas pire que les autres. 

Je te dis tout

ElectricitéLibreville

Quand la SEEG nous empêche de travailler

Qui avait programmé sa reprise en télétravail le jour où les délestages massifs ont repris à Libreville ? C’est Bibi.
Et le premier jour, où j’ai été pris au dépourvu, faire du télétravail à Libreville c’etait commencer une délicate opération chez moi pour un de mes clients en Europe, et me retrouver à la terminer dans l’échoppe d’un tailleur/prêt à porter qui avait encore de l’électricité dans la partie du quartier où il se trouvait.

Les jours suivants, ce fût  apprendre à s’organiser avec un ami du quartier pour que  je puisse travailler chez lui quand il avait du courant et inverser, car nos deux zones ne pouvaient avoir du courant  en même temps.

Faire du télétravail à Libreville ces dernières semaines, c’était être saoulé au plus haut point par la situation mais tout faire pour que les collègues ou clients basés en Europe ignorent tout des galères vécues parce que je n’avais pas envie de t’entendre dire « Ah! T’es toujours au Gabon? »

Ce fût apprendre à éviter les réunions où je savais être susceptible d’avoir à partager mon écran car je sais qu’avec la data mobile, de très bonne qualité cela dit, j’allais quand même me retrouver à dire toutes les 3 minutes « sorry guys,  j’ai des soucis de connexion »

Ce fut aussi  apprendre à connaître le planning de présence au bureau de mon amie dont la société, grand groupe national, a un groupe électrogène, que je conservais en ultime joker.

Mais ce fut aussi avoir de la peine pour les pauvres fonctionnaires qui devaient traiter un dossier pour moi et étaient là, les bras croisés, les ordinateurs éteints ; attendant juste une heure raisonnable pour rentrer chez eux.

Sale période pour tous les travailleurs gabonais.

Vivement des solutions définitives.

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GabonOpinion

Si j’étais Président de la République…

Mes chers compatriotes,

Bon, asseyez-vous bien hein, on va causer un peu. Si demain, par un coup de baguette magique (ou une bonne vieille élection démocratique), je me retrouvais Président de la République, voilà ce qui se passerait.

Premièrement, l’eau et l’électricité, c’est sacré !

Parce que franchement, à quoi ça sert d’avoir un beau frigo si tu sais que dès 18h, c’est lui qui va te manger à cause des coupures d’électricité ? Donc priorité absolue : on arrête les pannes soudaines. Les civettes qui mangent les câbles, je convoque une réunion avec les DG , on fait un vrai audit et on met les moyens pour changer les choses. Et s’ils ne comprennent pas qu’un Gabonais a besoin de lumière et d’eau pour vivre, on les envoie en stage de survie dans un quartier où l’eau ne coule qu’à 4h du matin. Une semaine voire 3 mois là-bas et ils changeront vite de comportement ! Peut-être qu’en vivant les mêmes réalités, ils comprendront la nécessité de changer et d’améliorer les choses. 

Ensuite, l’éducation et la santé, on arrête de blaguer.

Quand un gamin va à l’école, c’est pas pour faire des maths dans une salle avec 99 autres enfants ou suivre des cours sous un manguier, non ! On va remettre l’école au centre du village, avec des salles de classe dignes de ce nom, des profs motivés (et bien payés), et un programme scolaire qui prépare nos enfants à autre chose qu’à être experts en grève.  

Côté santé, plus question de te faire soigner par quelqu’un qui cherche encore son diplôme. On va rendre nos hôpitaux aussi rassurants que des cliniques privées. Pas de lit cassé, pas de « y a plus de médicaments », parce que quand tu tombes malade, t’as déjà assez de soucis pour pas en rajouter avec des problèmes de paperasse.

L’économie ? Ah ça, c’est simple, on crée des emplois, pas des « papiers des postes »

Finis, les contrats fictifs où tu te lèves pour te rendre compte qu’il n’y a rien à faire. On va stimuler les PME, les start-ups, les jeunes qui ont des idées mais qui manquent de moyens. Tu veux devenir entrepreneur ? Hop, un financement transparent, pas besoin de connaître le cousin du cousin d’un ministre pour avoir une chance. Et ceux qui bossent déjà ? Bah on les respecte, on les paie à l’heure et on les forme pour qu’ils montent en compétences, pas juste pour qu’ils stagnent dans le même bureau pendant 20 ans. Après c’est pour mal recevoir les gens et être grincheux comme si c’était de la faute des usagers

Et puis les routes ! Ah les routes !

C’est fini les excuses du genre « On a réparé, mais la pluie a emporté la route ». Si je suis Président, on va utiliser du béton armé comme en Allemagne, pas du « made in on sait pas où ». Parce que si je vous dis qu’il y aura des routes où tu pourras faire Libreville-Mbigou sans t’arrêter pour changer une roue, vous croirez que je rêve, mais croyez-moi, je ne blague pas. Là-bas ils ont encore les ponts en bois. On est au 17ème siècle ?

Ah oui, et la justice, parlons-en un peu.

Aujourd’hui, tu veux une solution à ton problème ? Direction les réseaux sociaux. Non, mais je vous comprends, hein ! La justice est tellement lente que même un chat pourrait obtenir sa retraite avant toi. Si je suis Président, on met des juges compétents, des enquêtes rapides, et une transparence totale. Un problème entre voisins ? Tribunal direct, pas besoin de faire un live Facebook pour espérer que quelqu’un prenne ton affaire au sérieux.

Enfin, les salaires et le pouvoir d’achat !

On va cesser de faire des Gabonais des « Spartatiates » modernes qui doivent choisir entre payer le loyer ou manger du poisson braisé. Le SMIG doit augmenter, les prix doivent baisser, et les contrôles seront renforcés. On va réguler tout ça pour que chacun puisse vivre dignement de son travail.

Alors voilà, chers compatriotes, si j’étais Président, ça se passerait comme ça. Bon, je sais bien que pour l’instant, je suis juste un citoyen qui rêve tout haut, mais c’est aussi notre rôle, non ? Parce que même si je ne suis pas Président, ensemble, on peut continuer à réfléchir et à pousser pour avoir le Gabon qu’on mérite.

En attendant, je reste à ma place, mais si jamais vous voulez voter pour moi en 2025… Qui sait ?! Ah bah non, j’aurais pas encore 35 ans 😔😔

Votre compatriote qui aime son pays et ses nikes avec tout sauf le piment,  

Un Gabonais normal qui rêve.

Et vous, que voudriez-vous améliorer si vous étiez Président(e) du Gabon ?

Je te dis tout

ConstitutionGabon

Quand la circulation des « fakes » documents importants devient une stratégie foireuse

Dans la nuit du jeudi 05 septembre, comme si les Gabonais n’avaient pas assez de drames à gérer entre la pluie qui ne veut pas venir et les coupures de courant, voilà qu’un document très important – genre Constitution 2.0 – a atterri sur WhatsApp. Les gens n’ont pas perdu une seconde avant de partager ce « trésor ».

« C’est le projet de Constitution ! » s’exclamaient les plus informés. Selon eux, c’était ce texte qui allait, rien que ça, décider de l’avenir politique du Gabon. L’objectif était qu’on le lise, s’en imprègne afin d’être prêt au moment du référendum quand il s’agira de voter. 

La bombe était lâchée, et sur les réseaux sociaux, ça chauffait comme quand tes 2 biz t’ont kangué kekpart. 

Entre-temps, Gabon24 – oui, la même chaîne qui nous avait fait la surprise du « coup d’état de la libération » – a tenté de calmer le jeu en déclarant que ce fameux document était… un faux ! Oui, oui, un faux ! Comme par magie. De quoi faire pousser un ouf de soulagement à certains. Mais pas à tout le monde ! Y a toujours les experts du complot qui traînent dans les rues (et sur les réseaux) : « Faux, hein ? On voit bien que les autorités ont vu que ça n’allait pas passer et hop, ils ont vite changé de discours ». Eh bien, pourquoi pas ? Après tout, ça serait pas la première fois que le rétro se mette en marche en haut lieu.

Mais sérieusement, qui a ce temps-là ? Prenons deux secondes pour réfléchir : qui va se lever un bon matin, rédiger une Constitution « bidon », l’imprimer, et PUIS LA SCANNER pour que ça circule sur WhatsApp ? Franchement, c’est pas un truc que quelqu’un fait par plaisir. Si tu cherches bien, même un faux billet de 500 ne passe pas par tant de péripéties.

Au final, vrai ou faux, ce projet de Constitution a fait couler plus d’encre que le dernier match des Panthères. Et même si certains pensent qu’on a juste voulu « tester les eaux », une chose est sûre : les Gabonais ne sont pas là pour se laisser mener à la baguette, ni par un faux document, ni par de vraies décisions douteuses.

Morale de l’histoire : Non ya rien, je voulais juste faire genre je dis un truc intelligent.

Je te dis tout