Auteur/autrice : Assoumou

GabonLa Fière TrentenaireOpinion

La culture gabonaise (du viol).

Vous saviez qu’une fois sur trois (1/3) le « méta » vous obligera à supprimer votre post si vous employez dedans le mot VIOL sans caractère spécial du genre « * », « 0 », un espace ou l’épellation à l’oral ? Si vous n’étiez pas au courant, maintenant vous savez. Le mot « viol » (à force de le répéter aussi souvent, c’est moi qu’on va censurer au final) est quasi interdit sur les réseaux sociaux et d’autres plateformes d’internet.

Selon leurs promoteurs, « le mot « viol » est parfois censuré sur Internet en raison de plusieurs raisons liées à la sensibilité du sujet et aux politiques de modération des plateformes numériques. » Sachant que le viol est un sujet extrêmement sensible et traumatisant, les plateformes en ligne (en particulier les réseaux sociaux) censurent certains termes ou les modèrent de manière stricte pour protéger les utilisateurs, notamment les victimes de violences sexuelles, et éviter de provoquer des réactions négatives ou de la souffrance inutile.

Vu qu’internet en général et les réseaux sociaux en particulier, sont désormais les canaux d’information les plus utilisés chez les moins de 16 ans, il ne faudra pas qu’on s’étonne si d’ici quelques années, plus aucun adulte n’est apte à définir ce terme ou même à nommer l’acte qu’il définit. Cette censure excessive risque de banaliser le problème en le rendant presque invisible dans le discours public, tout en privant les jeunes d’une compréhension adéquate et nécessaire de ce fléau social.

Mais là n’est pas le sujet du jour, même si je pense qu’il était important de rappeler ce fait, aujourd’hui j’ai envie de parler des réactions des familles gabonaises face à ce que j’appellerai « viols internes » tout au long de mon article.

Les « viols internes » désignent ici les cas de violences sexuelles commises au sein même des familles, souvent par des proches tels que des pères, des oncles ou des frères. Ces situations sont particulièrement complexes et délicates à aborder, tant sur le plan émotionnel que social.

Dans de nombreuses familles gabonaises, la culture de la honte et du silence entoure encore trop souvent ce type de violences. Les victimes, souvent des femmes ou des enfants, peuvent se sentir isolées et craintives à l’idée de dénoncer les agresseurs, redoutant les répercussions sur leur réputation et sur celle de leur famille. Cette omerta renforce l’impunité des auteurs et empêche les victimes d’accéder à l’aide et au soutien dont elles ont besoin.

Les réactions des familles face aux viols internes varient considérablement, généralement selon l’importance du membre victime ou même de son bourreau. Selon qu’il s’agisse d’une cousine éloignée ou d’un riche oncle, certaines tentent de minimiser les faits, de les justifier ou de les ignorer, blâmer la victime ou la forcer à se taire espérant que le problème disparaîtra de lui-même.

Combien de fois a-t-on entendu des « vous voulez accuser quelqu’un de viol, or ils ont sans doute juste fait l’amour ensemble » ou des « n’est-ce pas mieux qu’il fasse le désordre dans sa famille plutôt qu’il aille le faire ailleurs où on va l’envoyer en prison ? Vous savez ce que la prison peut faire à un homme ? » sortir de la bouche des chefs de familles censés résoudre des problèmes du genre ?

Récemment, on a tous entendu parler de l’histoire que beaucoup soupçonnaient déjà d’exister dans la famille d’un célèbre homme d’affaires et politique déchu. En regardant l’interview de son ex-femme, j’ai eu froid dans le dos. J’étais partagée entre l’empathie que j’éprouvais pour elle quant aux menaces qu’elle recevait de lui et le dégout que j’avais de l’entendre dire qu’elle a tenté de raisonner sa fille de 13ans en lui disant qu’elle devait arrêter de faire ce qu’elle faisait avec son père.

Comme si l’enfant était selon elle partie prenante volontaire des abus qu’elle subissait de son mari. Je ne vous raconte pas comment ça a été dur d’entendre qu’elle a pris la fuite à l’étranger en laissant sa fille seule à la merci d’un homme aussi violent que puissant… Bref !

Quand certains choisissent la fuite ou le silence, d’autres au contraire, prennent conscience de lagravité de la situation et s’efforcent de soutenir la victime, en l’encourageant à porter plainte et à chercher de l’aide professionnelle. Ceux qui ont le courage de dénoncer sont accusés de vouloir diviser ou jeter l’opprobre sur la famille. Mais, même dans les cas où les familles sont prêtes à agir, elles peuvent se heurter à de nombreux obstacles. La « culture gabonaise » (du viol) en est un.

Cette même culture qui veut que « le linge sale se lave en famille », plus celui qui l’a sali est puissant et plus le linge est sale, moins on doit l’exposer au voisinage. Les traditions et les croyances peuvent perpétuer des attitudes protectrices envers les agresseurs, en invoquant des notions de devoir familial ou de réconciliation… « On est chrétien, on doit pardonner. »
Celui donc, qui se risquera quand-même à dénoncer se frottera souvent à un autre obstacle, le système judiciaire gabonais. Bien que progressant, la justice gabonaise reste encore confrontée à des défis en matière de traitement des affaires de violences sexuelles. On est peu préparés, peu empathiques, les délais de procédure peuvent être longs, les preuves difficiles à rassembler, les pot-de-vin, et les risques de stigmatisation pour les victimes persistent.

On connait tous d’avance les répliques des forces de police « elle était habillée comment aussi ? elle faisait quoi si tard dehors ? » quand une femme tente de déposer une plainte, ou les phrases du style « la faute aux parents, comment on peut laisser un enfant de 2 ans se balader en slip dans la maison sachant qu’il y a un homme adulte là ? » quand il s’agit d’un enfant qu’un malade est venu agressé chez lui…

A force de normaliser le fait qu’un vêtement peut justifier un viol, le silence et les dissimulations, on se rend tous coupables. La génération que nous sommes doit comprendre que la culture du viol passe aussi par le silence à cause de la peur… C’est sans doute dur de le dire ainsi, mais c’est vrai. Je me souviens encore de la vague de haine et toutes les menaces de mort (et de viol, tiens) que j’ai reçues via twitter parce qu’un jour j’ai osé dire qu’une personne adulte qui a été victime d’un pédophile dans son enfance et n’ose pas aujourd’hui dénoncer (même anonymement) cette personne, la laissant poursuivre son travail quotidien avec d’autres enfants se rendait d’une certaine façon coupable de complicité.

C’est aujourd’hui encore mon point de vue. Si plus jeune un oncle avait abusé de moi par exemple, que j’apprenais qu’un jeune membre de ma famille venait à l’accuser et qu’il ne pouvait pas porter sa voix assez haut, pourquoi, maintenant que je suis devenue adulte et que je sais qu’il ne pourra plus me toucher, choisirais-je de garder le silence sur ce que j’ai vécu ? Surtout si je sais que ça peut l’empêcher de le refaire ? Parce que, la culture du viol, c’est bien simple. Bref…

Comme sur le méta, les viols internes sont un sujet tabou dans les familles gabonaises. Ils ont lieu, beaucoup le savent mais très peu osent en parler, très peu osent mettre un nom sur ce que sont les oncles qui dépucellent les enfants de leurs proches, de peur d’être la risée des membres de sa famille. Le bourreau bien connu de beaucoup d’entre nous est souvent malheureusement plus protégé que ses victimes. On ne le punit même pas par une mise à l’écart, obligeant les victimes de violences sexuelles à le côtoyer, pendant les rassemblements familiaux ou d’autres.

Il est bon de noter que les victimes de viols internes peuvent souffrir de traumatismes psychologiques et mêmes physiques à long terme, ce qui nécessite un soutien psychologique et émotionnel adéquat. Si elles ne peuvent trouver ce soutient au sein de leurs familles, vers qui vont-elles se tourner ? Parce qu’on est incapable de répondre correctement à cette question, beaucoup se retrouvent à répéter le schéma. Et ainsi se perpétue la culture gabonaise du viol.

La Fière Trentenaire 😘

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ConteGabonSociété

Le corbeau et la mangeoire

Le vieux roi Hyène, dont le rire résonnait autrefois dans toute la savane, fut chassé du trône par un corbeau rusé et ambitieux. Ce dernier, juché sur une branche au-dessus de la mangeoire royale, proclamait à qui voulait l’entendre : « Finie l’époque des carnassiers voraces ! Désormais, seul celui qui saura honorer ma grandeur goûtera aux délices du royaume. »

Les animaux, médusés, observaient ce drôle de souverain, mais la faim étant un tyran plus redoutable encore, ils s’avancèrent un à un, le bec et le museau pleins d’allégeance.

Le premier fut le Chacal, qui, avec une révérence exagérée, lécha les serres du Corbeau en gloussant : « Ô Majesté, votre plumage surpasse l’ébène, votre bec est plus affûté que l’esprit du Lièvre ! » Séduit par tant de flagornerie, le Corbeau lui offrit une maigre pitance. Aussitôt, tous les autres bêtes s’essayèrent à l’exercice, redoublant d’éloges grotesques. L’Éléphant parla de « plumes divines », la Tortue vanta « l’élégance aérienne » du souverain, et même le Crocodile, pourtant réputé pour son franc-parler, se fendit d’un compliment sur « la noblesse du croassement royal ».

Mais le Singe, moqueur et malin, ne put s’empêcher de ricaner. « Alors c’est ça, la nouvelle loi ? Un festin pour les lèche-plumes et la disette pour les honnêtes ? » Le Corbeau, piqué au vif, lui rétorqua : « Qu’importe la sincérité, seul le respect compte ! » Et pour punir l’effronté, il ordonna qu’on lui retire sa part. Voyant cela, les animaux redoublèrent d’ardeur, s’agenouillant si bas qu’ils en mangeaient la poussière, et le Corbeau, ivre de vanité, en oublia même de manger lui-même.

C’est ainsi que, repu d’adulation mais affamé de bon sens, le Corbeau finit par s’effondrer d’inanition. Le vent, témoin de la scène, siffla doucement dans les branches : « Mieux vaut un roi qui rit qu’un roi qu’on flatte. » Et au loin, la Hyène, éclatant de son rire rauque, savourait son retour inévitable.

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DigitalÉconomieGabon

La Digitalisation au Cœur des Enjeux du Financement du Développement Post-Transition

Du 17 au 18 Mars 2025, j’ai eu l’honneur de participer aux Assises Nationales sur le Financement du Développement Post-Transition au Gabon, organisées par le Ministère de l’Économie et des Participations en partenariat avec le PNUD.

Durant ces deux jours d’échanges intenses, ministres, agences des Nations Unies, hauts cadres de l’administration et chefs d’entreprises ont unanimement souligné l’importance cruciale de la digitalisation dans ce processus de transformation économique.

Le numérique représente un levier stratégique pour le développement, d’autant plus que le Gabon dispose déjà d’atouts majeurs : une infrastructure numérique en place, une forte pénétration du digital parmi la population et un réseau de fibre optique déployé sur l’ensemble du territoire. Toutefois, des défis subsistent, notamment la nécessité de construire un datacenter national pour assurer le stockage et la sécurisation des données.

Une Politique Digitale Aggressive pour un Nouveau Modèle Économique

Le Ministre Mark Doumba l’a bien résumé : « Nous n’avons pas d’autre choix que de faire d’autres choix. » Dans cette optique, il est impératif que le gouvernement adopte une politique digitale ambitieuse afin de développer une industrie des services performante, à l’image du modèle rwandais avec Irembo. Cette dynamique a déjà été amorcée à travers le programme Gabon Digital soutenu par la Banque Mondiale. Un projet structurant est en cours : la mise en place d’un identifiant unique pour chaque citoyen et résident étranger. Cet identifiant constituera la pierre angulaire d’un écosystème interconnecté entre les administrations, facilitant la gestion des données liées à l’état civil, l’éducation, l’emploi, les cotisations sociales, les crédits, les assurances et les pensions.

Au-delà de la modernisation administrative, la digitalisation est un catalyseur essentiel pour la transition d’une économie de rente vers une économie de production. L’adoption généralisée des paiements électroniques offrirait une traçabilité des transactions, et l’État doit l’imposer à tous les commerces, renforçant ainsi la capacité des banques à évaluer les risques et à financer les PME. Toutefois, l’absence de structuration financière représente un obstacle pour ces entreprises. La création d’un Centre de Gestion Agréé au sein de la Chambre de Commerce, comme proposé par le Directeur Général de l’ANPI, serait une solution efficace pour accompagner les PME dans leur gestion comptable et financière.

Optimisation des Recettes Fiscales et Réduction de la Corruption

Le financement du développement repose d’abord sur l’optimisation des recettes avant le recours à l’endettement. La digitalisation permettrait une meilleure gestion des ressources fiscales et une transparence accrue, limitant ainsi les risques de corruption. De même, pour les petites entreprises et les ménages, des mécanismes de financement adaptés doivent être mis en place afin de favoriser leur inclusion économique.

Dans cette perspective, l’État doit créer un environnement propice aux affaires en levant les contraintes administratives, en remboursant la dette domestique et en encourageant une politique pro-business axée sur l’entrepreneuriat. L’exemple du Nigeria montre que le développement de champions nationaux est possible avec une approche stratégique, comme l’illustrent des figures emblématiques telles qu’Aliko Dangote, qui a bâti un empire industriel avec sa cimenterie et aujourd’hui sa raffinerie, ou encore Tony Elumelu, PDG de UBA, qui incarne l’entrepreneuriat africain moderne. Malheureusement, au Gabon, nous n’avons pas encore assez mis en avant ces success stories et pourtant nous avons des exemples. Des figures telles que M. Bikalou (Petrogabon), M. Kouakoua (Mika Services) et Henri Claude Oyima (BGFI) ont démontré qu’avec une bonne structuration, il est possible de mobiliser des financements à travers le système bancaire.

Un Financement Inclusif pour les Petites Entreprises

Enfin, il est essentiel de penser aux plus petites entreprises en leur offrant des mécanismes de financement adaptés. Des fonds d’amorçage doivent être mis en place par des institutions telles que la CDC, le FGIS, Okoume Capital et la SGG (pour la garantie), et former ces entrepreneurs sur la gestion à travers des incubateurs. L’expérience pilote menée par COMILOG avec les microfinances a prouvé l’efficacité d’un tel dispositif : sur un fonds de 2 milliards FCFA, une centaine de projets ont été financés et il reste encore 700 millions FCFA disponibles.

Le Gabon a l’opportunité de se transformer en un véritable hub digital en Afrique centrale. Pour cela, nous devons faire de la digitalisation une priorité absolue, en soutenant l’innovation, en simplifiant les procédures administratives et en développant un cadre financier inclusif pour tous les acteurs économiques. Ce n’est qu’à travers cette synergie entre technologie, gouvernance et entrepreneuriat que nous pourrons bâtir une économie durable et compétitive.

Le défi est grand, mais l’opportunité est immense. Ensemble, accélérons la transformation digitale du Gabon !

Mouhamed SANNI, Chef d’entreprise

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GabonOpinionPrésidentielles2025

Oligui, le bâtisseur ! Mais pas que…

Si vous vous attendez ici à un article qui encense le Président de la Transition, vous lisez le mauvais texte. Loin des médias nationaux qui donnent dans la propagande, il serait de bon ton aussi de rappeler que le Général n’a pas toujours tenu sa parole…

Pour ceux qui n’iront pas beaucoup plus loin dans cet article, je tiens à rappeler que je ne cite que des faits vérifiables à travers les déclarations faites ici et là. Ça ne sert à rien de me tenir la jambe. Je n’ai rien inventé.

Ceci dit, pour ceux qui ont un peu fait attention, on a tous constaté une gymnastique particulière des différentes institutions, qui auraient dû être restaurées, pour répondre aux besoins du Président de la Transition. De la première version de la Charte qui l’empêchait de se présenter à la nouvelle version de la Constitution, tout est mis en place pour paver le chemin du Général de Brigade.

Autour de lui, d’anciens opposants et des PDGistes mis de côté par l’ancien régime : une cour de partisans uniquement là pour atteindre ses desseins. Rappelons-le, BCON a lu Machiavel… qui défend dans Le Prince l’idée qu’un dirigeant peut utiliser la ruse et la perception pour maintenir son pouvoir, affirmant même que l’apparence de la vertu peut être plus importante que la vertu elle-même et que les dirigeants doivent parfois user de tromperie. Dès lors, on peut clairement se dire qu’il n’a jamais été question de partir après la transition.

Modification de la Charte de la Transition
Initialement, la Charte de la Transition stipulait clairement que le Président de la Transition ne pouvait pas se présenter aux futures élections. Un gage de bonne foi censé rassurer les populations sur la sincérité du coup de libération. Mais comme par enchantement, la révision de cette charte a progressivement ouvert la porte à une candidature du Général. Une stratégie bien ficelée où l’on change les règles du jeu au fil du temps pour s’assurer un avenir politique.

Loi pour la polygamie
En pleine période de transition, une loi est adoptée permettant aux membres de l’armée d’être polygames. Coïncidence ? Pas vraiment. Cette loi semble taillée sur mesure pour le Président, dont la situation matrimoniale était déjà connue de tous. Par exemple, il était de notoriété publique qu’il entretenait plusieurs relations avant même cette loi, ce qui rend cette réforme pour le moins suspecte. Pendant ce temps, d’autres réformes essentielles attendent encore, comme la modernisation du système judiciaire ou l’amélioration des services publics.

Main tremblante devant les actions de certains
D’un côté, Oligui prône une politique de tolérance zéro contre la corruption et les abus de l’ancien régime. De l’autre, il ferme les yeux sur les dérives de son entourage. Son propre frère, surnommé l’enfant, a été épinglé pour des faits de malversation, mais cela n’a en rien affecté son influence politique. On pourrait aussi citer des figures du PDG aujourd’hui en poste, malgré leur implication passée dans la mauvaise gestion des affaires publiques. Cette indulgence sélective interroge sur la sincérité de la lutte contre les abus.

Responsable de rien
« Tu me les enlèves », disait-il en parlant des incompétents. Mais qui, au Gabon, donne réellement les directives concernant l’utilisation du budget ? La gestion des priorités budgétaires semble erratique : certains projets purement populistes reçoivent des financements immédiats, pendant que des secteurs clés comme la santé et l’éducation restent sous-financés. L’augmentation de la dette devient inévitable pour répondre à ces choix discutables, qui ne servent souvent qu’à soigner l’image du pouvoir en place.

Retour du tribalisme et de la xénophobie
Lorsqu’un gouvernement manque de propositions concrètes, il lui faut un bouc émissaire. Ces derniers mois, les discours tribalistes et xénophobes sont utilisés comme un outil de diversion politique. Des figures publiques, y compris certains ministres, ont tenu des propos ouvertement discriminatoires sans jamais être rappelés à l’ordre. Ce climat contribue à diviser les Gabonais et détourne l’attention des véritables problèmes économiques et sociaux du pays.

Oligui, le bâtisseur ? Peut-être. Mais gouverner, ce n’est pas que construire des routes et poser des premières pierres. C’est aussi assumer ses engagements, faire preuve de cohérence et ne pas instrumentaliser les institutions à des fins personnelles.

On est encore loin du compte. Mais bon… on va y arriver, « un peu un peu ».

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FemmesLa Fière TrentenaireSociété

1404, Allo !!!? 

Je commence presque toujours mes formations sur le risque industriel en posant une question aux stagiaires « quels sont les numéros d’urgence que vous connaissez ? ». Parmi ceux qui reviennent le plus souvent, il y a le 911 et le 18. Avant de commencer j’ai envie de rappeler que ces deux numéros, souvent apparentés à la police et aux pompiers, ne sont pas valides au Gabon.

Je crois qu’à force de les voir et les entendre dans les shows télévisés occidentaux que nous regardons au quotidien, nous nous sommes laissés avoir par l’idée qu’ils sont actifs ici aussi, mais ce n’est pas le cas.
Cette question, on pourrait la poser dans la rue, à n’importe quel Gabonais normal, et très peu sauront répondre en donnant au moins deux numéros d’urgence valides. Encore moins de personnes sauront vous dire qui appeler pour déclarer quel type d’urgence. Pourtant, on a tous déjà été confrontés à une situation qui nécessitait les forces d’intervention, la police, les pompiers, le SAMU… et j’en passe. Mais très peu d’entre nous (je m’appuie sur un panel d’au moins 90 personnes formées au cours de l’année dernière) connaissent les numéros d’urgence valides dans leur ville.

Si en salle de formation, en situation totale d’accalmie, personne ne se souvient du contact de la police, je peux dire sans m’avancer qu’en cas d’urgence, même doté d’un sang-froid à toute épreuve ou formé à réagir, il nous sera encore moins évident de se rappeler des procédures importantes et surtout, des numéros d’urgence. D’autant que dans notre pays, chaque ville a un numéro d’urgence différent et qu’en plus, selon le quartier d’où tu appelles, il est probable que ton interlocuteur ne fasse que t’orienter vers un autre commissariat, qui n’interviendra que si tu leur fournis le carburant pour… C’est à se demander pourquoi on paie des impôts. Bref !

À l’aube de la Journée internationale des droits des femmes, quelques semaines seulement après que nous nous soyons tous indignés devant les conditions du décès de Béatrice ZANG, j’ai envie de poser la questionQui connaît le numéro vert (gratuit) pour dénoncer les violences faites aux femmes au Gabon ? … Maintenant que vous êtes allés relire le titre de l’article, dites-moi en toute sincérité, si vous le connaissiez avant aujourd’hui ? Parce qu’après tout, qui en parle ?

En ce qui me concerne, je le connais, et à chaque fois que j’en ai l’occasion, je le partage autour de moi. Mais heureusement pour moi et pour les femmes de mon entourage, je n’ai jamais eu à m’en servir. Par contre, je me suis toujours posé la question de savoir comment il fonctionne. J’aurais pu appeler, mais j’ai évité de faire le test pour ne pas éventuellement bloquer la ligne à une victime tentant d’obtenir de l’aide. J’ai donc fait quelques recherches, lu des articles sur le sujet, et j’ai appris que le centre d’appel orienterait les victimes et/ou témoins sur la conduite à tenir en cas de violenceQui, d’autre qu’eux, appeler ; les structures médicales de prise en charge, le commissariat le plus proche, etc. Il peut recevoir jusqu’à 30 appels par seconde, c’est énorme !!!

Quand on sait que selon les chiffres sortis en novembre 2024 par le Ministère des Affaires Sociales, 90% des femmes gabonaises ont déjà été victimes de violences sexuelles et que 64% sont victimes de violences physiques (dont 46% de leur conjoint), il est révoltant de constater que très peu d’entre nous sont familiers au 1404. Mais ce n’est pas entièrement de notre faute. Une part des responsabilités revient aux autorités qui l’ont mis en place et se sont contentées d’en parler deux à trois fois sans plus. Si on nous bassinait chaque jour de ces numéros comme les Américains et les Français le font quotidiennement avec les leurs, si on centralisait les appels d’urgence sur des numéros courts gratuits et faciles à joindre, et si on améliorait le rapport au plaignant des personnes au bout du fil, je crois qu’on n’aurait pas trop de mal à les retenir et surtout à les appeler au besoin.

Parfois, même quand on connaît le contact de la police, on a peur de les appeler, parce qu’au Gabon, la procédure ne se limite malheureusement pas toujours à l’appel. Les témoins sont très souvent exposés quand les autorités se présentent après leur appel. Combien se sont vus devenir des victimes après que des acteurs de violences les aient pris pour cible parce qu’ils avaient osé dénoncer des violences subies par une voisine, une sœur, une amie ? Tu appelles la police, et puisque tu ne peux pas leur donner une adresse précise (tu connais les indications au bled non ? derrière la flaque d’eau…), tu es forcé de les recevoir et parfois de leur indiquer la porte de la maison ciblée. Gare à toi si quelqu’un t’a vu faire.

À une période, j’étais très à cheval avec le règlement des conflits par les forces de l’ordreDes déchets devant ma maison, police. Des jeunes fumant à la fenêtre de ma chambre, police. Tapage nocturne, police… Je me souviens d’ailleurs qu’une fois, j’ai contacté la police parce qu’un de mes voisins policiers frappait sa conjointe. Quelle ne fut pas ma frayeur de jeune fille vivant seule avec ses enfants quand, le lendemain, le type se pointa à ma porte en caleçon-débardeur avec son arme serrée dans une ceinture qui n’était posée là que pour me montrer le fusil. « Je suis venu te saluer voisine ! C’est toi qui as appelé mes collègues hier non ? » m’avait-il sorti d’un air nerveux. Je n’abuse pas quand je dis que j’ai vu ma vie défiler devant moi. Après ça, je n’ai plus jamais contacté la police que parce qu’on m’avait cambriolée, deux à trois ans plus tard. Imaginez que le monsieur s’était vengé ?

La plupart du temps, dénoncer des violences peut nous coûter notre tranquillité, des blessures, voire pire, la mort. Certains se font harceler après avoir dénoncé le « ravisseur », sous le regard impuissant de sa victime. D’autres qui, par vaillance, tentent de s’interposer, se font agresser par le couple une fois que la victime constate que son défenseur prend le dessus sur son bourreauBref, tout est « mélOngé mélOngé » !

En gros, il y a encore beaucoup de choses à revoir dans la gestion des violences faites aux femmesLa communication sur les numéros à joindre, l’aide aux victimes, la protection des témoins, la condamnation rapide du ravisseur… On n’oublie pas le traitement des plaintes et le deux poids, deux mesures quand le ravisseur est un proche.

On est encore loin, mais bon, on va y arriver « un peu un peu »

La Fière Trentenaire 😘

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GabonPrésidentielles2025

Présidentielle 2025 au Gabon : Festival d’amateurisme et course à la célébrité éphémère

À quelques semaines seulement de l’élection présidentielle gabonaise, le pays vient d’assister à un spectacle haut en couleur : un concours inédit de plaisantins, venus plus pour décrocher leur quart d’heure de célébrité que pour gouverner sérieusement.

Parmi les raisons invraisemblables ayant entraîné le rejet des dossiers figurent, pour plusieurs d’entre eux, l’absence d’actes de naissance légalisés (faut-il rappeler qu’il s’agit d’une candidature présidentielle et que même pour une inscription au collège, on demande un acte de naissance légalisé ?), l’incapacité à justifier la caution de 30 millions de FCFA (finalement, les internautes gabonais avaient peut-être raison de demander à chaque nouvelle déclaration de candidature si la personne avait 30 millions), ou encore l’oubli risible de la lettre officielle de candidature (peut-être une stratégie révolutionnaire pour manifester leur « différence » ?). On a même eu une candidate qui n’a pas pu fournir des photos en noir et blanc. Seigneur, sommes-nous revenus à l’époque où seul le studio photo Troisième Œil était habilité à fournir des photos officielles et était fermé chaque fois qu’elle y passait ?

Parmi tous ces farceurs, la palme revient à deux candidats. Le premier, Pierre Claver Maganga Moussavou, parfaitement conscient d’avoir dépassé la limite d’âge, mais qui, visiblement nostalgique de ses multiples tentatives précédentes à la présidentielle, a décidé de tenter encore une fois sa chance. Il semble déterminé à se présenter tant qu’il sera en vie, histoire d’ajouter un peu d’humour dans une compétition qui manquait clairement de piquant.

Bruno Ben Moumbamba, quant à lui, remporte haut la main le prix spécial du dossier le plus vide jamais vu dans une candidature présidentielle : ni déclaration de candidature manuscrite, ni acte de mariage, ni certificat médical, ni photo d’identité, ni certificat de résidence, et bien sûr, encore moins la déclaration des biens. Que cherchait-il donc exactement ? Probablement assouvir un besoin quasi-pathologique d’être au cœur de l’attention publique, symptôme évident d’une recherche compulsive et désespérée de reconnaissance.

Enfin, le cas de Jean-Rémy Yama est particulièrement frustrant pour de nombreux Gabonais qui voyaient en lui le candidat capable de challenger sérieusement le Général-Président-Chef de tout. Oui, c’était plus difficile pour lui d’obtenir un acte de naissance de son père né en 1920, mais les règles n’ont pas été connues la semaine dernière. Si tu veux participer, tu fais le nécessaire, et si le temps d’obtention de la pièce est trop long, libère le spot et place-toi derrière quelqu’un qui aura un dossier en règle dans les temps.

Cependant, au-delà de l’aspect ridicule de ces candidatures farfelues, il serait injuste de ne pas souligner que le montant exorbitant de la caution et le délai particulièrement court pour constituer les dossiers ont probablement privé le Gabon de candidatures plus sérieuses. Si ces conditions avaient été plus raisonnables, qui sait, peut-être aurions-nous assisté à une élection présidentielle digne de ce nom, plutôt qu’à cette parade de prétendants en quête d’un instant fugace de célébrité.

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DroitsFemmesGabon

C’est le 8 mars, offrez nous des fleurs

Je crois qu’il est grand temps d’aller au-delà de la sacro-sainte phrase « ce n’est pas la fête des mères mais la journée internationale des DROITS des femmes » .

Le 8 mars, Journée internationale des droits de la femme, comme d’habitude, a été le temps pour celles qui travaillent de se faire un restaurant entre femmes de l’entreprise, écouter d’autres femmes parler de leurs problèmes de couple, des challenges qu’elles rencontrent en tant que femmes actives, remercier les dames (1ères et ex æquo ?) et autres femmes qui gravitent dans la sphère politique pour leur digne représentation de la femme gabonaise.

On a dit qu’on ne critique pas, alors, oui, ce n’est déjà pas mal. Il faut reconnaître que la femme gabonaise s’exprime, « elle a la bouche » comme on dit chez nous. Il faut reconnaître qu’il existe des textes, des textes qui depuis peu condamnent le harcèlement sexuel au travail (Messieurs, oui, nous savons que les chacalas existent aussi, mais ce n’est pas le sujet), des textes qui favorisent l’inclusion de la femme en société, des textes, décriés de toutes et tous, qui donnent à la femme, le statut de chef de famille au même titre que son conjoint.

Les textes existent, les marches et autres types de soutien aussi. Mais après, quel en est le bilan ?

J’ai envie de m’étendre sur le sujet, mais je ne suis même pas sûre que cela intéresse qui que ce soit. Je vais donc me contenter de jeter un pavé dans la mare et poser quelques questions :
Est-ce qu’on sait si les femmes, lorsqu’elles sont victimes d’agression sexuelle, connaissent leur droit et se sentent libres de porter plainte ? Lorsqu’elles le font, est-ce qu’on parle de la manière dont ces plaintes sont accueillies et de leur issue ?
Est-ce qu’on sait si les femmes souhaitent que l’on retouche, de manière plus approfondie (parce que cela a déjà été fait) le texte sur l’avortement ? Ne devrait-on pas lancer un débat de société quand on connaît la pratique récurrente du sac poubelle où l’on balance neuf mois de souffrance ? Est-ce qu’on évoque le jeu hypocrite des autorités qui savent bien qu’on pratique des avortements clandestins, à tout coin de rue et même dans les cliniques les plus honorables de la capitale ?
Est-ce qu’on se demande comment une femme salariée du privé vit durant ses trois mois de congé maternité, privée de son salaire parce que la CNSS doit prendre le relais ? Cette même CNSS dont le remboursement pourrait contribuer aux frais d’université de l’enfant, tant il arrive tard.
Est-ce qu’on se demande si la tradition du père qui fait épouser ses enfants et les enterre n’est pas un peu déplacée (le mot est doux) dans un monde où la femme battante (qui se débrouille seule face à son ex-amant démissionnaire) a été érigée en norme ?
Enfin, de manière générale, est-ce qu’il ne serait pas judicieux de se dire que notre société matriarcale sur fond d’empreinte coloniale est souffrante, en perte de repères, et que peut-être, en écoutant les maux de Vénus, nous parviendrons à créer une meilleure Terre gabonaise pour tous ?

Le 8 mars n’est pas une journée de fête, c’est un jour qui, dans un pays en construction, doit faire mal, doit réveiller les souffrances endormies, bousculer les hypocrisies entendues et chercher des solutions réelles.

Pensons-y en offrant et en acceptant les fleurs.

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ElectricitéLa Fière TrentenaireOpinion

Les Délestages, Quels impacts sur la vie professionnelle et scolaire ?

« A mon époque, j’allais à l’école à la nage, je sortais de chez moi avant même que le coq n’ait chanté, pour traverser l’Ogooué tranquillement avant que les pirogues des pécheurs ne troublent l’eau… Quand nous n’avions pas de pétrole pour la seule lampe de la maison, j’allais réviser mes cours dans la plaine, pour bien profiter du claire de lune. Ça ne m’a pas empêché d’être le meilleur de ma classe, toutes mes années d’école, au contraire. »

Je crois qu’on a tous déjà entendu au moins une fois une histoire comme celle-là. Bon, j’avoue que j’ai un peu abusé, mais vu qu’on est tous plus ou moins de la même génération, nos parents le sont sûrement aussi. La génération dont toutes les âmes étaient premières de leur classe, bien qu’elles révisassent à la lueur d’une lampe-tempête et allassent à l’école en courant.

Entre-temps, nous sommes nous-mêmes devenus parents, et deux générations plus tard, bien que le monde se soit beaucoup modernisé, la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) ne veut pas faire évoluer les choses, obligeant nos enfants à réviser à la bougie ou aux torches rechargeables, qu’on ne peut que rarement recharger, finalement.

En tant que parent moderne, je me refuse à obliger mes enfants à se contenter de peu alors que je travaille justement pour leur éviter de le faire. Aller à l’école en courant ou s’éclairer au lampadaire du carrefour le plus proche ? Pas question !!! Je m’assure donc qu’il y ait des unités EDAN à n’en plus finir, pour que mon jeune écolier fasse ses coloriages en distinguant le jaune du vert et que ma lycéenne puisse réviser ses cours jusqu’à ce qu’elle s’épuise et apprêter son uniforme pour être propre sur elle-même le lendemain. Pourtant, « Depuis mardi, ça fait depuis des années », ça ne sert pas à grand-chose.

Depuis près d’une année, les délestages font rage dans notre pays. Toutes les unités EDAN du monde n’y changent rien : ma fille lit tous les soirs, je dis bien TOUS LES SOIRS, à la lampe de son téléphone ou à l’une de nos lampes rechargeables.

D’aussi loin que je me souvienne, on n’a jamais autant subi de coupures de courant que maintenant. C’est si fréquent qu’on en vient à s’étonner quand il n’y en a pas eu de la journée. C’est incroyable. On compte désormais les ménages où il n’y a pas au moins une lampe rechargeable ou un ventilateur de la même trempe. Les plus aisés d’entre nous se sont munis de groupes électrogènes, dont le bruit perturbe le Gabonais normal dès que la SEEG reprend « son courant ».

Les manœuvres de l’État pour « aider » la célèbre société dans son rôle de fournisseur en énergie ne semblent pas arranger les choses. Des entreprises privées ont « offert » au Gabon plus d’une dizaine de groupes électrogènes (ceux que le Général jure qu’il a « achetés » là, voilà, ces groupes-là !). Une centrale flottante a été dépêchée d’un pays dont une certaine relation économique avec le Gabon a fait couler énormément d’encre il y a plusieurs semaines. On a remanié le management de l’entreprise, renforcé les équipes, menacé ses agents… Rien n’y fait, on a même l’impression que c’est pire.

Personnellement, chaque jour, je subis au moins deux coupures. Au travail, j’y ai droit entre 10 h et 14 h, puis à partir de 16 h, ce qui me laisse à peine trois heures sur les huit heures de travail par jour prévues par mon contrat. Même si mon poste de travail est muni d’un ordinateur portable, son autonomie ne me permet pas de travailler toute la journée, d’autant qu’il faut envoyer des mails, faire des recherches, imprimer des documents en Wi-Fi, etc. Et dites-vous qu’il m’est impossible de me « rattraper » à la maison, d’abord parce que j’ai une vie familiale à entretenir, mais aussi parce qu’en rentrant, j’ai encore droit à des délestages de 18 h à 21 h, puis de 23 h à 3 h du matin. Vous en avez compté combien ???

Toutes mes journées sont ainsi rythmées par la SEEG. Résultat des courses : je suis incapable d’avoir la même productivité qu’il y a quelques mois, impossible d’atteindre mes objectifs professionnels. Je suis épuisée : dès que mon ventilateur s’éteint, je deviens automatiquement celui de mon fils, et il m’est ainsi impossible de dormir. La journée, je suis à 10 %. J’essaie de maximiser le temps que j’ai, mais quoi que je fasse, le travail s’accumule, le mental est touché…

Une amie entrepreneure dans l’alimentaire m’expliquait récemment qu’elle avait « de nouveau » perdu un congélateur et qu’en plus, elle ne pouvait plus se permettre d’acheter ses matières premières en gros, de peur que tout se gâte au vu des multiples délestages et des pannes de ses équipements. L’impact sur son activité est réel, les coûts au détail lui reviennent plus cher et, après avoir perdu deux congélateurs, elle est au bout du rouleau.

« Je suis forcée de tout débrancher le soir avant d’aller me coucher, mais je ne te cache pas le travail que c’est de nettoyer l’eau du dégivrage tous les jours, avant de commencer à cuisiner… Du travail supplémentaire dont je pourrais me passer, surtout que je dors très mal. »

Débrancher des appareils tels que les réfrigérateurs et les congélateurs ne les endommage-t-il pas plus vite ? Je me suis posé la question. Je ne suis pas ingénieure en électroménager, mais je suis presque sûre que si. Quel autre choix a-t-elle, elle qui n’a pas encore les moyens de s’acheter un groupe électrogène ?

D’un autre côté, j’essaie de me mettre à la place de ma fille lycéenne en série scientifique, qui travaille de jour comme de nuit et qui est forcée de se tuer la vue le soir. Qui, une fois qu’elle a fini ses révisions, ne peut pas dormir paisiblement parce qu’elle devient le festin des moustiques sous cette chaleur de saison des pluies.

« Même en classe, c’est difficile, puisque les brasseurs d’air ne tournent pas. Il y a des profs qui ne veulent même pas bouger de leur chaise. Il fait tellement chaud que beaucoup de camarades s’endorment en plein cours… »

Mais est-ce la fatigue due au sommeil perturbé la veille ou la chaleur du moment qui empêche ces élèves de rester éveillés en classe ? Qui pour répondre ?

À l’heure où j’écris, on est dimanche, il est 10 h 35, et le courant vient de nous lâcher. Jusqu’à quelle heure ? Qui sait ???

Une chose est sûre : les résultats scolaires et professionnels de beaucoup en seront impactés.

Il est urgent que les autorités gabonaises prennent des mesures efficaces pour résoudre ce problème de délestage. Il est temps d’en finir avec le quasi-monopole de la SEEG et d’ouvrir ce marché à plus de structures, pourtant déjà existantes.

En attendant, mes chers compatriotes, il est important de continuer à se mobiliser et à faire entendre nos voix.

La Fière Trentenaire

Je te dis tout

GabonOpinion

Mais qui veut la tête de Mays MOUISSI ?

Le 15 janvier 2025, le Gabon a eu un nouveau gouvernement. Plusieurs changements sont à noter, notamment le passage à 35 ministres. Mais celui qui a fait le plus couler d’encre est la nomination de Mays Mouissi au ministère de l’Environnement et du climat. Ce n’était
cependant que le début d’une semaine pleine de péripéties.

Si le changement de poste de l’ancien banquier a tant défrayé la chronique, c’est parce qu’il comportait une certaine part d’incompréhension. Malgré sa transparence et son efficacité dans la collecte des recettes de l’État, il y a ici ce qui semble être une rétrogradation.

On pourrait penser que la cause est le non-paiement d’une part de dette arrivée à échéance en novembre 2024. C’est peut-être ce qu’on a voulu faire croire. Seulement, c’est là que les choses se compliquent car les prérogatives entre le ministère des Comptes publics et celui de l’Économie prêtaient alors à confusion.

Ce dernier était seulement chargé d’émettre des ordonnancements afin que le premier rembourse la dette. Force est de constater que malgré les ordres de paiements émis en novembre par l’Économie, le Trésor n’a pas payé les créanciers. Plus tard, le ministère des Comptes publics a d’ailleurs reconnu que l’argent a été utilisé pour des dépenses sociales et stratégiques, tout en souhaitant qu’il y ait encore plus d’argent à disposition.

À ce moment et malgré cette précision, aucun média n’est revenu sur le fait de faire porter l’entière responsabilité au désormais ancien ministre de l’Économie. Sur plusieurs articles, le ministère des Comptes publics n’était pas mentionné, comme s’il n’avait rien à voir avec cette histoire et ce même après avoir reconnu que le paiement de la dette lui incombait.

Il est vrai que nous pouvons contrebalancer le bilan de Mays Mouissi en mettant en opposition les recettes records et l’efficacité des mesures pour lutter contre la vie chère. Néanmoins, il est invraisemblable que la cause de ce chamboulement soit liée à la prétendue incompétence de celui qui, quelques semaines avant, avait publié un bilan convaincant de ses 365 jours à l’immeuble Arambo.

Quelques heures plus tard, nouveau coup de tonnerre : Mays Mouissi est appelé pour être entendu à la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI) pour une audition. Selon certains, elle souhaitait l’interroger pour des soupçons d’enrichissement et de perception de retrocommission sur le contrat faramineux avec la société turque Karpoweship. D’autres en revanche ont parlé d’une simple procédure routinière. En effet, le ministre des Transports s’étant livré au même exercice de déclaration de biens, trois jours avant.

C’est alors que Radio France International (RFI) et Gabonreview indiquent qu’il s’agit d’une procédure spéciale. Le deuxième média aurait contacté le bureau du procureur de Libreville qui a tenu à rappeler qu’il n’était pas accusé et qu’il aurait pu bien être entendu en tant que témoin. RFI a précisé qu’il n’était pas le seul à être convoqué, plusieurs autres personnalités l’étaient également. Étonnamment, certains médias n’ont fait leur une et leurs reportages que sur la convocation de Mays Mouissi. D’ailleurs, Gabonactu a ensuite contredit RFI en affirmant que Charles Mba n’y était que pour la procédure d’usage et non pour des soupçons d’enrichissement illicite.

À ce stade, il est assurément difficile de démêler le vrai du faux et tout ceci suscite un certain nombre d’interrogations.

  • Tous les autres ministres y étaient pour une procédure de routine excepté Mays Mouissi ?
  • Pourquoi de nombreux médias ont fait une fixette sur celui-ci alors même que d’autres étaient appelés à être entendus ?
  • Pourquoi ces médias si prompts à relayer la convocation à l’audition de l’ancien responsable éthique du groupe Carrefour, se font si discrets sur le compte-rendu des échanges. N’était-ce donc qu’un pétard mouillé visant à nourrir une campagne de dénigrement ?

La quasi concentration de la couverture médiatique sur le nouveau ministre de l’Environnement, la multiplicité des articles et reportages sur l’audition dénote cruellement du silence qui s’ensuit. Peut-être aurons-nous encore de nombreux articles au conditionnel, qui n’ont aucune valeur factuelle et sont un festival de “aurait”, “devrait”, “pourrait”, dont le résultat n’est rien d’autre que de la suspicion. Beaucoup veulent savoir pourquoi il y a désormais une opacité sur la teneur des échanges entre Mays Mouissi et la CNLCEI.

Je te dis tout

CultureGabon

INA ou Le NOM chez les Myènè, 3ème partie [Liste des prénoms]

Nous restons toujours dans la thématique du nom en abordant cette fois-ci la question du « prénom » chez nous.

Aujourd’hui, il serait difficile, voire impossible, de revenir en arrière et annuler l’existence du prénom. Surtout que sa suppression n’aurait rien de pertinent. L’objectif désormais, c’est l’appropriation de cette notion qui entre intégralement dans notre identité profonde. Le nom, étant chargé d’histoire et empreint d’une énergie spirituelle, peut aujourd’hui être intégré à notre patrimoine par le fait de donner à nos enfants des prénoms de chez nous.

Au-delà de la simple consonance ou de la traduction première, nous pouvons conférer au prénom choisi une signification ou une représentation plus profonde, plus personnelle. En fait, un prénom en langue pourrait concentrer trois choses fondamentales : la traduction littérale, la signification (car parfois signification et traduction ne veulent pas dire la même chose) ou la représentation.

Pour bien illustrer mon propos, prenons deux exemples concrets. Imaginons un parent qui donnerait à sa fille « Nyôni » (ou Gnôni) qui se traduit en myènè par oiseau. Ce parent dit alors : « Nyoni, comme l’oiseau, qui ne connaît ni frontières ni bornes, afin que nul ni personne ne t’arrête dans la vie. Nyoni, comme l’oiseau, symbole de liberté, afin que cette quête de liberté soit toujours ton partage. Nyoni, comme l’oiseau, afin que tu portes haut ton nom et qu’il atteigne des contrées inconnues par tes ancêtres… »

Un autre donnera « Eremi », qui se traduit par la hache :
« Eremi, afin que tu abattes toujours tous les obstacles qui se présentent devant toi. Car, comme une hache minuscule vient à bout de féroces troncs d’arbres de plusieurs pieds, tu sois toujours le symbole de la détermination et du courage. Qu’à l’image de la hache, alliant le dur et tranchant du fer au souple et doux du bois, tu saches gérer la famille en étant à la fois ferme et tendre quand cela l’exige. »

Voici donc comment, par ces mots, un nom avec une traduction bénigne peut représenter quelque chose de plus grand, au vu de la symbolique qu’on lui confère. Chez les Galwa, il existe plusieurs noms qui sont en réalité la contraction de phrases, ou qui disent peu mais sous-entendent beaucoup plus.

Une observation simple des prénoms dans le monde arabe, au Nigeria ou au Ghana fait ressortir un fait assez intéressant, à savoir la qualité des prénoms. Les prénoms qui y sont donnés sont propres à ces régions et souvent porteurs de belles significations (parfois pas du tout aussi). L’objectif derrière est plus une question d’authenticité que de beauté selon le référentiel occidental. Chez eux, les Odjuku, Bola, Idjéoma, Ziadath et autres n’ont pas à pâlir de honte devant un Jason ou un Michael. Pareil chez nous, pourquoi « Omwèï » sonnerait-il moins beau que « Ibékélia » ? Et pourtant, le premier veut dire « soleil » et donc revêt une signification assez intéressante.

C’est aussi là un travail à faire pour ceux qui recherchent l’authenticité dans les prénoms africains : déconstruire l’influence de l’appréciation à l’occidentale. Créer notre propre repère dans l’appréciation des noms/prénoms qui sont nôtres. Comme les Bambaras, les Zulu, les Ashantis, les populations de l’ancien Dahomey, et autres, osons et portons fièrement nos prénoms.

Enfin, nous ne pouvons pas terminer ce propos sans faire cette remarque : le fait de donner à ses enfants des prénoms africains ne nous rend pas plus africains, ou plus concernés par l’Afrique et son devenir que ceux qui ne le font pas. Nous évoluons dans une ère où la conscience populaire africaine s’éveille, et l’Afrique, terre où beaucoup sont nés, commence à naître elle aussi en eux. Beaucoup d’actions contribuent à nous rapprocher un peu plus de ce patrimoine qui nous est dû. Chacun est libre d’avancer et de poser des actions qui vont dans ce sens, à sa guise. Parmi les grandes figures de l’histoire de l’Africain ou des Afro-descendants en général, tu as des Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Marcus Garvey… Leurs prénoms ne les ont pas empêchés de porter haut l’étendard africain.

Par contre, ce que nous vous déconseillons, c’est la fantaisie derrière les prénoms. Un prénom est une identité que nous donnons à une autre âme, une conscience, une partie de nous certes, mais qui est appelée à suivre sa propre voie. Ne donnons pas à nos enfants des prénoms juste parce qu’ils font beau. Mais aussi pour leur impact et leur signification. Nommez-les, baptisez-les, en préférant toujours des noms qui vous parlent et qui représentent quelque chose pour vous. Donnez à vos enfants Anatole si ce prénom vous inspire quelqu’un à qui vous voulez que votre enfant ressemble, plutôt que Jayce, uniquement parce que ça passe sur MTV. Donnez-leur des prénoms qui ont un sens.


Nous remercions tous ceux qui ont participé à l’élaboration de ce document de près ou de loin  en citant particulièrement Sarah Yenault et Reteno Ndiaye Auguste. Et À la rédaction  Silver Agondjo.

Akéwani

Adya : claie
Aïya : jamais, garde – toi 
Aka : sève 
Akanda : nom propre donné à l’enfant d’une féticheuse 
Akè : rire 
Akewa : merci, remerciement 
Akowa : arqué 
Alirya : nœud, boucle 
Ambya : cadeaux 
Amenjè : la paix 
Amya : combien ?
Anaï : quatre
Anka : seul | unique 
Anto : femmes 
Arima : variété de palmier
Asaï : confusion 
Aseï : au loin 
Asya : bien fait pour toi !
Atani | Otani | Otané : cinq 
Avila : à partir de 
Awa (contraction d’Awana) : les enfants 
Awani : tous les deux 
Awya : Bon | beau 
Ayilé : ne doit pas mourir | Ne doit pas périr 
Azeva : les jeux, réjouissances 
Baki : chasse au filet 
Bale : éveillé 
Bekelya : espérer 
Bela : vouloir 
Bena : planter 
Berya : panser 
Biliya : mettre en réserve 
Bya : venir 
Byanga : dorade 
Dalya : traverser 
Danda : passer au milieu | traverser 
Dasi : cadeaux 
Dava : longueur 
Dendya :
Dewana | lewana : oublier 
Dirya : attacher
Dirye : Variété de grosse canne à sucre 
Diwa : Devenir complet 
Dyana | Idyana : enfanter 
Dyandja : travailler 
Dyao : hier 
Dyena : voir 
Dyina : danser
Dyngo : caractère 
Dyola : s’affermir | devenir fort 
Dyolya : pouvoir 
Edi : grand panier à pêche 
Edingo : pleurs 
Eka : le trône
Ekalé : l’orgueil 
Eliwa : le lac 
Elumi : la gloire 
Enami : homme riche 
Enima : la civette d’afrique 
Enomo : la saison sèche 
Eremi : la hache 
Erya : la crainte 
Eva : flacon 
Evanda : du même âge 
Evila : bénitier 
Evouandé : gentillesse | la beauté 
Ewilo : travail 
Ewya : beau | bon 
Ezila : régime de noix de palme 
Gore : debout 
Iba : la mangue 
Ibagino : la chance | la ferveur 
Ibanga : le matin 
Ibekelya : espérance 
Ibya : l’arrière | la venue 
Ido : la pierre 
Idyoma : sécher 
Idyomba : beau-frère | le mariage 
Iga : la forêt 
Igewa : joie | allégresse 
Igumu : l’espoir 
Ika : étoile filante 
Ike : l’œuf 
Ikoko : la canne à sucre 
Imepa : la beauté 
Imya : la connaissance | le savoir 
Ina : le nom
Inina | Anina : l’âme | les âmes 
Iniva : trésor 
Inya : la nourriture 
Iréza : la peur 
Itanda : la prudence 
Itonda : l’Amour
Itya : la crainte 
Iwya : fleur | floraison 
Iya : maman 
Izali : jeune fille non mariée 
Izuwa : l’Ambiance 
Kalya : s’enorgueillir
Kana : défendre | prendre le parti 
Kanda : clairement 
Kanya : comprendre une langue 
Karya : parler s’agissant d’un perroquet 
Kora : lier 
Korya : examiner 
Mbela : appel 
Nanda : durée 
Ndjègo : panthère 
Ndyèni : luisant 
Ndyoni : la valeur 
Ningo : la pluie
Nkélé : la stérilité 
Nkombe : le soleil 
Ntchale : le patron 
Nyino : le rêve 
Nyiôni : l’oiseau 
Odyo : torche indigène 
Oga : le roi 
Ogègèni : étoile 
Ogéï : fontaine 
Ogoni : le feu 
Ogowa : jaune 
Ogu : l’intelligence 
Ogweli : la lune 
Oka : ailleurs 
Okili : la route | la voie 
Okita : le commerce 
Okossa : canne sauvage 
Oliwa : cage des poules 
Oliwo : nasillard
Olumi : grand arbre 
Olwani : autochtone | habitant d’un village
Ombya : la bonté 
Omweï : le soleil
Orema : le cœur
Orowa : le ciel 
Orwemi tranchant 
Osaï : temps immémoriale 
Oyani/oyane : les adieux / au revoir 
Oyeni témoin oculaire 
Oyila : palmier 
Oyino : danse 
Ralye : rempli 
Renye : attentif 
Rweni : tranchant 
Savina : bénir 
Saya : avoir honte 
Sayina : redouter 
Sika : or | argent | monnaie de l’époque 
Sila : rare 
Sonya : descendre 
Surya : scruter 
Talya : poser 
Tara : épargner | garder 
Tya : craindre 
Walena | Alena : ne pleure pas 
Wami : de moi 
Wani : deux 
Waya : fil de fer 
Wourya : débrouille-toi 
Yina : danse 
Yoliza : sois fort 
Zalya | Salya : être comme 

Chez les punu (N’hésitez pas à corriger ou enrichir) 

Dhiel : malice
Divine : richesse inestimable 
Dicknan : C’est ainsi 
Diboty : merci 
Diely : malin, intelligent 
Duniému : Quelque chose qu’on aime avec admiration 
Dilonguy : conseils
Ilambu : Un Festin
Iromi : beauté
Kédi : le matin 
Kemi : le doute 
Keri : peur
Kori : l’écureuil 
Kaki : l’éclair
Kélisse : Garde 
Kelisi : attendre 
Kini : harmonie | paix 
Kuéli : Quelqu’un d’exempté
Lyntse : Faire vite 
Lybina : Oublier
Madiba : sourd 
Makièli : l’aurore 
Makemi : les doutes 
Mathass : la pensé 
Mbile : écho 
Muboti | Muetse : clair de lune 
Murima : le cœur 
Muyissi : sirène
Mwéni : visiteur | étranger 
Murel : chasseur 
Mbire : l’aigle royal 
Mwètsa : clair de lune
Ndossi : le rêv
Ndemula : Chaleur
Passi : la Peine | la Souffrance
Sabi : clef 
Simba : saluer
Sutu : surprise
Tsoli : oiseau 
Tsomi : ainé
Umarel : le premier
Tsony : la Honte
Wali : étendre 
Wamy : à moi 
Warisse : courage 
Wissi : le temps
Wissy : jour
Yitu : espoir
Yess : la chance
Yessa : chance
Yessie : grâce | bonheur | chance
Yori : préférence | convoitise

Chez les Obamba (N’hésitez pas à corriger ou enrichir) 

Akanawa : la fin des efforts 
Ambawa | Ampassi (pluriel) | Mpassi (singulier) : souffrance 
Ampieme : les raisons 
Amvula (Mvula = singulier (généralement utilisé comme nom de famille)): les pluies
Andja : l’eau 
Angomo : les tam-tams 
Antaba (ntaba = singulier) : les moutons 
Antsiene : les épines 
Dith : ami fidèle 
Djia (Adia, Dia = amour #Dja (o dja) = manger) : l’Amour 
Djiala : les mains 
Dya : l’Amour 
Ekemi : le doute 
Entsele : les épines 
Kandja : la cuisine 
Kani : l’effort
Kanny : la force 
Lengouri : le brouillard 
Lewaga : le malin 
Lwa : la discipline
Mbari : la parole 
Mbori : feuille ou la pourriture 
Mpana : le choc
Mvou : le pont
Mvoula : la pluie
Nayi | Nganyi : acide 
Ndjia : l’étranger 
Ngomo : le tam-tam
Ngondô : lune (utilisé aussi pour désigner une jeune fille)
Ngori : cadeau
Ngouloumbi : mauvais coté 
Ngouma : le porc épique 
Nkala : la colère | crabe | douleur
Nkani : notable 
Nkusu : le perroquet 
Ntsala : les plumes 
Ntsiè : la terre
Ntsimi | Oyéri : l’intelligence 
Obouni (o bouna = pouvoir (arriver à faire quelque chose)) : celui qui réussit
Ojemy : assurance 
Okassa (okassi = femme, okari = femme mariée) : femme
Okassotou : femme simple
Olima (o lima = oublier) : l’oublie 
Oloumi : le mari 
Ompigui : le manguier sauvage 
Ondjoumowa : la sorcellerie est terminée
Ongouma : stérilité 
Onkani : la notabilité 
Ovè (ovè = bien) : c’est bien 
Piébi : le vent 
Tsoueleyaga : prenons
Wally : beauté (beau, belle)
Yala : la poubelle 
Yougui : la fumée

Je te dis tout