Auteur/autrice : Assoumou

ConstitutionGabon

Quand la circulation des « fakes » documents importants devient une stratégie foireuse

Dans la nuit du jeudi 05 septembre, comme si les Gabonais n’avaient pas assez de drames à gérer entre la pluie qui ne veut pas venir et les coupures de courant, voilà qu’un document très important – genre Constitution 2.0 – a atterri sur WhatsApp. Les gens n’ont pas perdu une seconde avant de partager ce « trésor ».

« C’est le projet de Constitution ! » s’exclamaient les plus informés. Selon eux, c’était ce texte qui allait, rien que ça, décider de l’avenir politique du Gabon. L’objectif était qu’on le lise, s’en imprègne afin d’être prêt au moment du référendum quand il s’agira de voter. 

La bombe était lâchée, et sur les réseaux sociaux, ça chauffait comme quand tes 2 biz t’ont kangué kekpart. 

Entre-temps, Gabon24 – oui, la même chaîne qui nous avait fait la surprise du « coup d’état de la libération » – a tenté de calmer le jeu en déclarant que ce fameux document était… un faux ! Oui, oui, un faux ! Comme par magie. De quoi faire pousser un ouf de soulagement à certains. Mais pas à tout le monde ! Y a toujours les experts du complot qui traînent dans les rues (et sur les réseaux) : « Faux, hein ? On voit bien que les autorités ont vu que ça n’allait pas passer et hop, ils ont vite changé de discours ». Eh bien, pourquoi pas ? Après tout, ça serait pas la première fois que le rétro se mette en marche en haut lieu.

Mais sérieusement, qui a ce temps-là ? Prenons deux secondes pour réfléchir : qui va se lever un bon matin, rédiger une Constitution « bidon », l’imprimer, et PUIS LA SCANNER pour que ça circule sur WhatsApp ? Franchement, c’est pas un truc que quelqu’un fait par plaisir. Si tu cherches bien, même un faux billet de 500 ne passe pas par tant de péripéties.

Au final, vrai ou faux, ce projet de Constitution a fait couler plus d’encre que le dernier match des Panthères. Et même si certains pensent qu’on a juste voulu « tester les eaux », une chose est sûre : les Gabonais ne sont pas là pour se laisser mener à la baguette, ni par un faux document, ni par de vraies décisions douteuses.

Morale de l’histoire : Non ya rien, je voulais juste faire genre je dis un truc intelligent.

Je te dis tout

CommunicationGabon

Quand internet devient un tribunal pas très net

On connaît tous cette histoire : un gars ou une fille se fait « afficher » sur Facebook ou Twitter, avec capture d’écran à l’appui, pour un truc qu’il aurait fait ou pas fait. Et là, tout le monde devient juge, avocat, procureur, et même bourreau, le tout sans passer par la case « vrai tribunal ». Mais bon, est-ce que c’est vraiment ça la justice ?

On dit souvent que tout se joue sur Internet, mais ce n’est pas une raison pour faire des réseaux sociaux le tribunal du quartier. Sérieusement, depuis quand Facebook et Twitter sont devenus des salles d’audience ? Quand tu te fais arnaquer ou qu’on t’a fait du mal, c’est clair, tu veux crier au scandale. Et quoi de mieux qu’une bonne vidéo virale ou un post bien salé pour mettre la personne en lumière? Mais voilà le hic : les réseaux sociaux, ce n’est pas la justice. Tu peux balancer tout ce que tu veux, mais la vérité, c’est que ça peut se retourner contre toi plus vite que tu ne le penses.

Imagine une seconde : tu crois que tu vas mettre la personne dans le pétrin, mais tu t’aperçois que c’est ta réputation qui en prend un coup. Parce que, soyons réalistes, une fois que tu as exposé quelqu’un en ligne, tu as laissé une trace qui ne disparaîtra jamais. Et pire, si jamais une action en justice se pointe, les juges risquent de regarder tes posts et se dire « Ah, donc c’est comme ça qu’on règle ses comptes maintenant ? ». Ce n’est pas très malin, non?

En fait, au lieu de passer par Facebook ou Twitter pour régler tes problèmes, prends le temps de réfléchir. La justice, aussi lente et frustrante soit-elle parfois, existe pour une raison. Les réseaux sociaux, c’est bien pour les blagues, les vidéos de chill, et les anniversaires, mais pas pour juger quelqu’un. Tu risques de foutre en l’air non seulement la réputation de l’autre, mais aussi la tienne, et ça peut te suivre pendant longtemps. Et puis, franchement, ça fait quoi de bon pour toi au final? Pas grand-chose, sauf peut-être une satisfaction temporaire, mais après ? Bon et si on te bastonne maintenant ? 

Alors, un petit conseil : avant de taper sur ton clavier pour exposer quelqu’un, rappelle-toi que ce n’est pas là que ça se règle. C’est peut-être un peu moins excitant, mais il vaut mieux laisser la justice faire son boulot, même si ça prend du temps. Au moins, tu seras sûr que tout est fait dans les règles. Parce qu’on n’a pas toujours besoin d’un tribunal 2.0 où tout le monde devient juge, jury et bourreau. Après, je ne dis pas que c’est mauvais, internet peut aider à faire évoluer des causes, des situations… Seulement, il faut être sûr avant de publier oh. Garde ton clavier pour les trucs qui comptent vraiment ou pour des trucs plus fun. Mais si tu t’y engages, assures toi d’être prêt en cas de répercussions.

Je te dis tout

CommunicationGabon

Quand la communication institutionnelle porte atteinte à la démocratie : Le cas du référendum

Ceux qui habitent Libreville là ? Oui, bonjour. Vous avez déjà vu les affiches qui incitent à voter « oui » au référendum, non ? Les autres ? Vous avez vu à la télé, à la radio, les interventions du Président et d’autres « porte-paroles » qui parlent de voter « oui » au prochain référendum alors même que le projet de constitution n’a pas encore été montré au grand public. Il est encore secret et sortira au bon vouloir des autorités.

Pourtant, une grosse campagne de communication institutionnelle s’est déjà mise en place, on nous « encourage » à voter pour un projet dont on n’a pas encore connaissance. Les débats et les conversations dans les bars ont commencé : entre ceux qui prônent le « oui » sans poser de question et les Saint Thomas, les avis ne sont pas les mêmes.

On se demande quand même : pourquoi faire un grand bruit sur du vide ? Qu’en est-il de l’avis de la population ? Ces affiches qu’on ne peut pas rater portent-elles atteinte au semblant de démocratie qu’on a ?

Un projet écran de fumée ?

Un projet écran de fumée, c’est quelque chose qui est lancé pour attirer l’attention et donner une bonne image, mais qui, quand on creuse, manque cruellement de transparence ou de contenu réel. 🤡 En bonne Gabonaise normale, et surtout en tant que responsable communication (en faux), je me suis posée la question. J’ai fait des recherches, j’ai tenté de trouver des cas de campagnes similaires, j’ai questionné ChatGPT, etc. L’objectif ? Savoir comment la communication, dûment utilisée, porte atteinte à la démocratie et, si je veux même déborder, porte atteinte à la liberté d’un individu.

Manipulation de l’opinion publique ?

On ne va pas se mentir, on subit un petit pressing. Genre, le pressing où tu te demandes si c’est normal ce qui se passe. Tu es confus, ton opinion n’est pas forcément claire parce que, vivant à Libreville, tu vois ces affiches partout. Tu n’as même pas le temps de réfléchir à ça que déjà, quand tu te connectes sur TikTok, les gens sont en live pour en débattre. C’est abusé. Tous les vrais/faux leaders d’opinion ont quelque chose à dire. Certains mettent même leurs postes en jeu au nom de la liberté d’expression, d’autres s’invitent dans des plateaux TV ou écrivent des grands mots pour ne (presque) rien dire.

Que dire de tout ça ? Cette communication te donne un sentiment d’urgence, et influence en faux ton esprit. Tu te dis, « S’ils insistent autant et que tout le monde est d’accord, peut-être qu’il faut que je vote oui » ou même « C’est pour notre bien. C’est le changement qu’on attendait ». « Si XXX, quelqu’un que je respecte, milite pour ça, alors je vais voter oui. » Vraiment ?

On appelle ça l’influence. Mais ce n’est pas le niveau de Créol ou Chambre à Louer (même si on va sûrement les appeler aussi). Ça va jouer sur ton désir d’appartenir à un groupe, de t’y identifier parce que vous êtes tous d’accord. Il ne faut pas qu’on te traite d’« ennemi de la transition » parce que tu ne te reconnais pas dans ce propos extrême. Moi, ennemi ? Jamais !

Mais du coup ?

Quand tu lis tout ça, c’est un peu clair. Cette campagne du « Oui » au référendum est biaisée. Elle limite ta capacité à avoir une information complète et objective, ça compromet ton libre arbitre. Elle se concentre sur les émotions, mais pas sur les faits. On nous a sauvé, disons oui.

Du coup, quand tu sais que dans un environnement démocratique il y a la liberté d’expression, la transparence, la participation citoyenne, et l’accès à l’information, tu fais vite le calcul. C’est quand même dangereux pour les pratiques à venir. Même si nous sommes dans un contexte de transition, normaliser ces pratiques ne nous mènera nulle part. Ce sont des pratiques manipulatrices utilisées pour influencer l’opinion publique et atteindre des objectifs politiques qui ne sont pas encore clairs. Si elles sont acceptées, elles deviendront de plus en plus courantes et peuvent avoir un résultat négatif où la manipulation et la tromperie deviennent la norme alors que c’est ça que la majorité souhaite combattre.

D’ailleurs, qui fait les panneaux pour inciter au « oui » au référendum ? C’est avec l’argent de qui qu’ils font ces panneaux-là ? Le contribuable ? Nous ? C’est quand même de la propagande ! On vous aime bien, mais il faut doser un peu. Une invitation à voter lors du référendum, c’est OK, mais aller dire aux gens de voter « oui » alors qu’ils n’ont pas vu le projet qui va définir l’avenir politique du pays, NOOOOOOOON ! À une époque, d’anciens activistes, aujourd’hui Ministres, seraient déjà allés sur TV5 et RFI pour crier au scandale.

Je te dis tout

Gabon

Quand la rigueur militaire s’effrite : le CTRI face à ses contradictions

Ah, le CTRI ! Quand ils ont pris les rênes il y a un an, tout le monde croyait qu’on allait enfin voir clair. Les gars devaient venir comme des bulldozers, balayer les copains des copains qui traînaient les pieds, et mettre à la place des technocrates sérieux, limite des robots programmés pour bosser et seulement bosser.

Mais bon, en réalité, c’est un peu comme si on avait demandé à un cancre de devenir major de promo. Le rôle du CTRI, c’était de nous éviter de retomber dans les mêmes travers, d’empêcher les vieux réflexes de magouille et de pistonnage. Sauf que voilà, au lieu de dégager ceux qui nous ont mis dans la sauce, ils se sont retrouvés à recycler les mêmes recettes.

Le CTRI devait être notre super-héros, le garde-fou de l’État, celui qui tape du poing sur la table dès que ça déconne. Au lieu de ça, ils ont ressorti la vieille technique du « c’est mon pote, je le place là, ça va aller ». Résultat ? On est encore coincés avec les mêmes histoires de copinage. Tu veux être DG ? Vas-y, fais un petit clin d’œil à ton pote bien placé et hop, te voilà promu !

Et la déclaration des biens, on en parle ? Si tu cherches bien, tu verras plus de chèvres à Libreville que de gens qui ont déclaré leurs biens. Pourtant, c’était censé être la base pour faire un peu de ménage dans cette grande maison qu’est le Gabon. Comment tu veux qu’on lutte contre la corruption si même ceux qui dirigent ne veulent pas montrer ce qu’ils ont dans les poches ?

Bref, on espérait du CTRI qu’ils allaient sortir les muscles, mais on dirait qu’ils ont plus joué les gentils papas Noël. Alors qu’on avait besoin de technocrates prêts à taper sur les doigts des mauvais élèves, on se retrouve avec un Comité qui a juste rajouté une couche de peinture sur un mur déjà pourri.

Bon, faut pas non plus faire semblant, hein. Des choses ont été faites, c’est vrai. Mais quand on parle de rigueur et de la restauration des institutions, on commence à sentir que la rigueur militaire, celle qu’on attendait, est en train de filer tout doucement. Peut-être qu’elle est encore là, mais elle est surtout là pour ceux qui osent ne pas marcher dans le même sens que le CTRI, tu vois ? Les vrais ennemis de la Transition, eux, ils risquent de passer entre les gouttes.

Je te dis tout

GabonJustice

Quand la population ne croit plus en sa justice

Chez nous au Gabon, on a un gros problème : on ne croit plus en notre justice. Ouais, tu m’as bien entendu, la confiance est partie en vacances sans date de retour. Quand les ndoss se retrouvent dehors deux jours après leur arrestation, tu te demandes à quoi ça sert de porter plainte.

Et le pire, c’est qu’ils reviennent te menacer comme si de rien n’était, genre ils ont les reins solides. On peut comprendre que ça énerve, hein ? Tu fais confiance à la justice, tu te dis qu’elle va faire son boulot, et puis bam ! Le mec qui t’a agressé est dehors, prêt à recommencer. C’est là qu’on se demande : mais, en vrai, la justice chez nous, ça fonctionne comment ?

Non, soyons sérieux un moment. Comment veux-tu que les gens aient encore confiance en notre justice si les bandits de grand chemin sont dehors avant même que leurs empreintes soient prises ? C’est comme si on nous disait clairement : « Porter plainte, c’est pour les naïfs. » Et ce n’est pas qu’une question de voyou là, hein. C’est tout le système qui est en cause. Un pays où, si tu n’as pas un parent fort derrière toi, ton dossier peut se perdre dans les méandres du tribunal, tu penses vraiment qu’on va faire confiance à ce genre de justice ?

Il faut qu’on se le dise, ce n’est pas qu’on ne respecte pas les magistrats hein, au contraire. On sait qu’ils font un boulot difficile. Mais malheureusement, ce sont les nombreuses injustices, les retards de traitement, les affaires classées sans suite qui ont fait que les gens n’ont plus confiance en eux. On est dans un système où, si tu as de l’argent ou des relations, tu es tranquille, mais si tu es un pauvre bougre, tu peux finir en prison pour un petit vol de sac de riz alors que d’autres se promènent librement après avoir détourné des milliards. Ah, pays là, eh !

On a beau rigoler de la situation, c’est triste. Comme le dit souvent notre grand frère Gildas : « Si les lambda ont plus de confiance dans les lives d’un fumeur de chanvre, que dans les institutions judiciaires, c’est pas au fumeur de yamba de se poser des questions. » Et il n’a pas tort. Le problème, ce n’est pas les gens qui se tournent vers autre chose, c’est notre justice qui nous a fait perdre foi en elle.

Pourquoi et comment on en est arrivé là ? Parce que le système est bourré d’injustices. T’imagines, tu te fais jeter en prison et si t’as pas un parent bien placé, ton dossier peut se perdre comme un trousseau de clés. On va avoir confiance ? JAMAIS GUÈRE. Il est temps de réinstaller un climat de confiance, et ça, ça passe par la restauration des institutions (Coucou CTRI, votre projet à quel niveau ?). Parce qu’en l’état actuel des choses, les Gabonais ont juste perdu foi en leur justice, et ce n’est pas normal. Les autorités doivent prendre conscience que si on ne remet pas les choses en ordre, si on ne sanctionne pas les mauvaises pratiques, ça ne sert à rien de demander au peuple de croire à nouveau en un système qui l’a trahi. Nous ne sommes pas vos mougous en fait.

Tu vois, pour restaurer la confiance des Gabonais, il va falloir plus qu’un simple « nettoyage » de la justice. Il faut une véritable restauration des institutions. Que les gens sentent qu’il y a une justice pour tous, pas seulement pour ceux qui ont de l’argent ou des relations. Il faut que, quand un gars se fait agresser, il puisse aller porter plainte en ayant la certitude que son agresseur ne va pas être relâché aussi facilement.

Voilà, c’est ce que je pense, et je suis sûr que beaucoup de Gabonais se retrouvent dans ces mots. On a besoin d’une justice qui nous protège, pas d’une qui nous laisse à la merci des ndoss qui jouent avec nos vies. On veut des institutions fortes, pas des arènes pour les plus forts. Parce qu’en fin de compte, ce qu’on demande, c’est juste un peu de justice, et c’est pas trop demander, non ?

Je te dis tout

CultureLibreville

Un voyage au cœur des traditions Mpongwès

Ce week-end, toute la communauté des Mpongwès et d’autres curieux (pour ne pas dire
Anongomas) se sont réunis pour accueillir le Moukoukwè à Glass.

De 15h à 18h, les gens criaient « Salé wè o a ni mbolo wè » pour dire « tout le monde t’acclame » (si la traduction n’est pas bonne accusez ma mère, pas moi) en levant les bras avec des branches en attendant son arrivé et celle des nouveaux initiés. Le dress code était blanc (comme toute cérémonie myènè d’ailleurs mais j’avais oublié donc je suis venue avec un chic cabas rouge mais là n’est pas le sujet).

Ils arrivaient depuis la Pointe Denis. Plusieurs bateaux ont fait les tours, on voyait d’abord quelques initiés, après les nouveaux initiés et ensuite le moukoukwè. Vraiment l’ambiance était dingue. Les gens criaient, les nouveaux initiés chantaient ils avaient même la basse. Un goût incroyable qui te rend fière de ton ethnie.

L’expérience était sympa mais il y avait des nixs quand même :

D’abord l’attente. On devait arriver vers 14h30 pour avoir les « meilleures places » pour le voir arriver depuis la mer. On est debout, il fait chaud, d’autres ont faim (surtout moi parce que j’avais groové la veille). Des tantes te salue alors que tu ne les avais jamais rencontrés mais tu fais semblant parce que « Oh tu ressembles à ta mère hein ! ». C’est long.

Ensuite c’est le monde. On était peut-être plus de 150 là-bas. Otdb « Retour aux sources » donc tout le monde a profité. Il y avait des mignons, les métisses mpongwès sont venus avec les Rayban. Y’avait même des blancs et des asiatiques. Genre l’activité touristique du week-end quoi.

Une maman-là était venue avec ses enfants mais on sent qu’elle n’était pas prête encore. Elle ne faisait que répéter « Mettez vous bien derrière, ne bougez pas, faites attention à vous, ne regardez pas ». Aka tout ce qu’elle a réussi à faire c’est transmettre aux enfants sa peur du Moukoukwè et c’est dommage.

Ok, il faut faire attention parce que quand tu es une femme, ton regard ne doit pas le croisez sinon on te frappe. Mais quand même la maman là abusait. Au final, sa fille n’a même pas osé lever la tête pour regarder ça ne servait donc à rien qu’elle soit là. Elle ne va pas en avoir un bon souvenir.

Pour ma part, la dernière fois que je suis allée voir un Moukoukwè, j’avais 10 ans. J’en avais des vagues souvenirs mais les mots, les expressions, sont restés. Et puis étant une fille de la barrière sincèrement ça me faisait peur de revenir je ne vais pas mentir. C’est parce que ma sœur voulait y aller sinon j’étais tranquillement en case à regarder mon drama.

D’ailleurs elle y est retournée le lendemain pour le voir danser à Plein Niger. Moi ça m’a suffit, je l’avais déjà vu.

En tout cas malgré la chaleur, l’attente, la faim et les odeurs d’aisselles, c’était un moment précieux. C’est pas juste une histoire de folklore, c’est aussi notre culture, notre histoire. Même si je ne comprenais pas tout, je n’avais pas le dress code et autre, c’est un rappel que mes racines sont là, vivantes et qu’elles m’appellent toujours.

Je te dis tout

EntrepreneuriatGabon

Quand l’entrepreneuriat au Gabon devient un test de cardio pour les braves

On aime bien dire que les Gabonais sont paresseux, n’est-ce pas ? Qu’on aime le bureau et qu’on considère les ” petits métiers” comme étant des faux ways. Pourtant, dès qu’on parle d’entrepreneuriat, c’est le marathon et il faut du cardio. Pas d’accompagnement, tout est compliqué, et à chaque virage, une nouvelle taxe surgit. Le parcours est tellement semé d’embûches que beaucoup finissent par jeter l’éponge. Vous l’avez deviné, aujourd’hui on va parler des « Falamen et Falawomen ».

Si seulement se lancer en affaires au Gabon était aussi simple qu’on le prétend, tout le monde serait patron, non ? Mais la réalité, c’est que l’entrepreneur Gabonais, avant même de réaliser son premier bénéfice, doit d’abord survivre à un véritable parcours du combattant. Entre démarches administratives interminables, absence de financement, et harcèlement fiscal, ceux qui s’aventurent sur ce chemin ont besoin d’un cœur solide et d’une détermination à toute épreuve. On n’est pas ici pour les faibles du mental. D’ailleurs même parfois ton ennemi n’est pas loin, c’est net ta famille 😭😭, ils veulent le ngori ou alors petit bénéfice que tu fais, on va dire que l’enfant a avalé la pointe tok

Prenons l’exemple de Mariama. Elle avait lancé TuberChips, une marque qui faisait plaisir aux papilles des Gabonais. Mais faute de soutien, elle a dû mettre la clé sous la porte et malheureusement des cas comme ça sont légions. 

Et que dire des jeunes à la gare routière qui vendent du « Moutouki » ? Ces braves, qui veulent juste se débrouiller, sont sans cesse chassés ou taxés, sans qu’aucune place décente ne leur soit accordée. On leur complique la vie au lieu de les aider alors que beaucoup sont des étudiants et grâce à ce commerce ils arrivent à joindre les deux bouts. Je ne dis pas qu’ils sont parfaits, eux aussi parfois ils ne sont pas à jour, parfois ils n’ont pas l’information, parfois ils vendent plus cher qu’en magasin (mais les gars vous êtes fous hein ? 😭😭 Vous faites les chemises à 15.000 au moutouki ? Non frangin si tu me lis sache que tu n’iras pas vite au paradis).

Alors oui, félicitons l’État pour les projets comme « un Gabonais, un taxi » et la création de la banque de l’entrepreneuriat qui devrait financièrement aider plein de projets. Mais il faut aussi dire les choses comme elles sont : cette fameuse banque, qui en a vraiment entendu parler ? La communication laisse franchement à désirer. Comment on obtient un financement ? Qui y a droit ? Quels sont les mécanismes de contrôle ? Tout ça on veut et on doit savoir. En fait hein, mettez tout ça sur le net, ne faites pas les choses comme si c’était la loge et qu’on devait cacher certaines pratiques. On dirait les parents qui demandent d’envoyer les CV après ils ne donnent plus de nouvelles. 

TU VEUX ABANDONNER ? EST-CE QUE TU VEUX ABANDONNER ?

Les Gabonais qui font des « petits métiers » sont nombreux, mais qui les met en avant ? Ils vivent au jour le jour, parce que l’entrepreneuriat, c’est du cardio, et tout le monde n’a pas les poumons pour tenir la distance. Moi qui vous parle là, moins 1 j’étais asthmatique, je ne vais pas me lancer dans un truc qui va en plus me donner la tension. Pardon, je ne suis pas patient. Je veux bien faire les choses mais entre les gens qui demandent le prix alors que c’est écrit et ceux qui pensent que le « client est roi » signifie être impoli, zélé, je ne suis pas dedans. Mais sincèrement, j’admire le courage de ceux qui se mettent dans ça. 

À tous les « Falamen » et « Falawomen » qui se battent chaque jour, ne lâchez rien. Abandonner, c’est laisser la porte ouverte au nguembé. On reste debout, toujours. Par contre, faites aussi des études de marché, ne lancez pas les mêmes activités que les autres juste parce que c’est trendy, faites semblant de réfléchir. Mettez le paquet sur la communication et si le produit est bon, vous aurez notre soutien et notre argent. Par contre, quand l’entreprise marche et que vous commencez à embaucher les gens, traitez les comme des humains, les gens qui travaillent pour vous sont des humains et méritent du respect. Les “ patrons” “lady boss” “Self Made man” qui traitent mal leurs employés sont nombreux mais bon, ça, on en parlera une prochaine fois. 

Je te dis tout

HistoireLibreville

Une Gabonaise, 1 agression sexuelle ? [vécu]

Bon, je vous préviens déjà ce texte ne sera pas le plus tendre. Si tu sens que ton since n’est pas prêt, va lire les autres textes.

Bienvenue au Gabon, où l’agression sexuelle est sur le point de devenir une tradition. Les violeurs protégés par des « On va régler ça en famille », échappent à la justice, tandis que leurs victimes, rongées par la honte se suicident ou sont brutalement assassinées. Et pendant ce temps, leurs bourreaux continuent de vivre leur meilleure vie, tranquillement sur TikTok. Triste réalité ou future norme ? Alors, la question se pose : est-ce que notre beau pays se dirige vers un sordide « Une Gabonaise, une agression » ?

Après une longue soirée, j’ai pris un taxi pour rentrer chez moi, il était 8 heures. Le taxi était vide, il n’y avait que le chauffeur et je me suis assisse sur le siège passager.

Au bout de 2 minutes de trajet, le chauffeur me dit que je lui plais, que je suis jolie et me propose de s’arrêter, aller manger un bout, et faire autre chose au lieu de m’emmener à ma destination. Je lui dis non et pense que la conversation va s’arrêter là.

Une fois engagé sur la voie express, Il me présente son entre jambe en érection au travers de son pantalon. Il me dit que je lui fais beaucoup d’effet que généralement la vue d’une femme ne lui fait pas autant d’effet, que pour être dans un tel état d’excitation il lui faut un contact physique physique. Bon ça c’est ce que j’écris mais il a juste dit « normalement pour me metttre dans cet état les femmes doivent me sucer les seins ».

À ce moment-là, je commence à avoir un peu peur et me dis que je vais descendre,mais en fait il roulait à gauche et à traiter le trajet comme une « course » . Il n’a pas ralenti, et ne s’arrêtait pas pour s’arrêter pour prendre un des clients.Je ne pouvais pas sortir de là sans me faire mal.
Mais en même temps, il n’avait pas l’air de changer de direction il semblait m’emmener vers ma destination.

Pendant tout le trajet, il a essayé de me convaincre d’aller avec lui. Il m’a encore montrée et me disait que je ne pouvais pas le laisser comme ça, qu’il fallait l’aider à se soulager. Que j’étais tellement belle qu’il voulait me « faire de bonnes choses ». qu’il avait envie de me « sucer/lécher ». Il a dit que je rate sûrement une occasion, c’est Dieu qui l’a mis sur mon chemin, c’est sans doute l’homme de ma vie.

À un moment il ne regardait plus la route, mais fixait ma poitrine. J’ai eu peur, on était à plein ciel en plus, les gens traversent souvent à n’importe comment la bas. Je lui demande de se concentrer sur la route et je durcis un peu ma voix en disant que vraiment il me gêne et que je vais descendre. il me répond qu’il a l’habitude de conduire en dormant (lol) et que on pourrait même se mettre à s’embrasser avec lui au volant, on arrivait à bon port.

Il m’a effectivement amenée à bon port, sûrement pas dans le même état qu’il m’a pris, c’est sûr. Ce trajet m’a complètement terrifiée et je me dis que pour lui c’était tout à fait normal et qu’il a juste aborder une fille qui lui plaisait.

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ÉvénementGabon

Quand le Gabon a changé de chaîne et zappé l’ancien programme

Le 30 août 2023, c’est le jour où tout a basculé au Gabon. On ne va pas se mentir, ce jour-là, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a pris les choses en main comme jamais. Ça faisait un bail qu’on attendait un truc pareil, depuis le coup de 1964 (bon, celui-là, la France a voulu jouer les super-héros) et celui de 2019. Mais là, avec le « Coup de la libération de 2023 », on a enfin eu droit à un vrai tournant pour le Gabon. Un an après, on fait quoi ? On fait le bilan, bien sûr !

À 3h du matin, mon téléphone sonne comme si c’était la fin du monde. On me dit d’allumer ma télé et de zapper sur Gabon24 pour les résultats. Problème : j’ai résilié mon abonnement CANAL+ ! Mais c’est quoi ce délire ? Bon, pas de panique, je me rabats sur ma bonne vieille radio (eh oui, je suis un peu à l’ancienne). J’allume Radio Gabon, et là, boum, ils annoncent que Ali Bongo a été élu avec 64 % des voix, suivi d’Albert Ondo Ossa avec 30 %. Je te jure, j’ai senti mon âme quitter mon corps. Je me disais déjà, « Et maintenant, on fait quoi ? Pour moi, pour les autres, pour le pays ? »

Quelques minutes plus tard, boum, les militaires débarquent sur Gabon24. Ils annulent tout, disent que les élections étaient bidonnées, et pouf, ils dissolvent les institutions. Ils annoncent la création du CTRI pour « mettre fin au régime en place ». J’entends des cris de « wéééééééééé », le genre de cris que tu pousses après une coupure de courant qui a duré trop longtemps. Le Général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine, est désigné Président de la Transition, et Ali Bongo, lui, est mis en résidence surveillée. À Libreville, et partout dans le monde où se trouve des Gabonais, c’est la fête dans les rues, tout le monde est dehors pour célébrer.

Depuis ce jour, le CTRI n’a pas chômé. Ils ont lancé plein de réformes et de projets qui ont complètement transformés le pays. Le 29 août 2024, les Gabonais ont pu voir de leurs propres yeux les résultats de cette transition dynamique. La journée a été remplie d’inaugurations et de cérémonies, toutes plus impressionnantes les unes que les autres.

Les nouvelles routes en béton, par exemple, c’est du solide ! Elles durent deux fois plus longtemps que les vieilles routes en asphalte (allez chercher sur google engongole). Adieu les nids-de-poule, les fissures, les affaissements ! Avec Fly Gabon, on peut enfin voyager en avion sans stresser. Et la Stèle de la Libération au Jardin Botanique ? Ça, c’est le symbole de l’unité nationale. Le CTRI a même pensé à nous faciliter la vie en ville avec des nouveaux taxis et une voie de contournement de l’aéroport. Sans parler des 509 parcelles distribuées à Igoumié. Maintenant, plein de familles auront leur propre terrain avec titre foncier.

Le ferry à Port Owendo, c’est encore un coup de maître du CTRI pour moderniser les transports. Et n’oublions pas les femmes des Forces de Défense qui ont brillé avec leurs activités. Le CTRI a vraiment fait bouger les choses, et ça se voit. Le Général Brice Oligui Nguema, alias « Josué », est devenu super populaire avec tout ça. Son nom rime avec espoir et renouveau, contrairement aux anciens gouvernements qui ne faisaient que parler et nous montrer des maquettes.

Je ne dis pas que tout est parfait, mais dans un pays où tout était concentré à Libreville, les petites choses simples mises en place à l’intérieur du pays ont permis à plein de gens d’y croire à nouveau. Tu vas à Port-Gentil, Lambaréné, Kango… Il y a du nouveau. C’est tout ce qu’on demande, on sait que ce n’est pas encore parfait mais ce qui est fait est déjà à applaudir. C’est un petit pas pour certains mais un grand pas pour le Gabonais lambda, un Gabonais normal.

Alors, ce 30 août 2024, on ne va pas juste se souvenir de la libération, mais aussi fêter tous les progrès accomplis. Le CTRI a réussi à transformer la transition en une vraie réussite, et en plus, ils l’ont fait avec style. Un an après, les Gabonais ont enfin ce qu’ils méritent : un gouvernement qui fait le taf et qui fête ça avec eux. Bon, y a toujours des tocards, mais ça, on en reparlera une autre fois !

Je te dis tout

JusticeLibreville

#JusticePourMichaëla : la justice au Gabon, ça fait pitié hein

Il y a un an, Michaëla Dorothée Ngoua, une jeune Gabonaise de 18 ans, était retrouvée morte dans des circonstances atroces. Un crime qui a choqué le pays et a fait les gros titres pendant des semaines. Pourtant, aujourd’hui, les principaux suspects, Chris Anderson Nounamou et Herwann Siadous, semblent se balader librement, grâce à des « longs bras » qui les ont sortis de prison en douce. Une situation qui soulève des questions inquiétantes sur la justice au Gabon et qui donne l’impression que le gain fait tout.

On ne va pas se mentir, sans les réseaux sociaux, cette affaire serait probablement déjà enterrée. Alors que Michaëla gisait sans vie près de l’échangeur de l’ancienne RTG, la machine judiciaire gabonaise s’est mise en marche… à son rythme. C’est seulement grâce à la vigilance des internautes que l’affaire a refait surface. Les autorités, kanguées, ont dû réagir. Sinon, on serait peut-être en train de parler d’un autre scandale fabriqué pour détourner l’attention, comme il est si facile de le faire au Gabon.

Les suspects, deux mbindis de 17 et 16 ans, qui il ya un an ont avoué leur crime sordide. Mais voilà qu’au lieu de rester derrière les barreaux, ils se retrouvent en liberté. Pire encore, l’un d’eux est aperçu en train de danser sur les réseaux sociaux depuis la France, comme si de rien n’était. Il voulait montrer qu’il ndolo le ndoss. On se croirait dans un mauvais film de gangsters où la justice est une blague. Mais ici, ce n’est pas le fey, c’est le réel. Comment est-ce possible ? Comment des suspects peuvent-ils quitter le pays alors qu’ils sont censés être sous surveillance ?

On parle d’un ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout, qui se décide enfin à faire son travail après un an d’inaction. Il ordonne leur retour en prison et promet des sanctions contre les magistrats corrompus. Mais pourquoi a-t-il fallu une telle pression publique pour que la justice se réveille ? Une question qui devrait laisser un goût amer à tous les Gabonais.

Cette affaire illustre parfaitement ce qu’est devenue la justice au Gabon : un marché où tout se négocie, même les vies humaines. Comme l’a dit mon tonton, avec une sagesse désarmante : « Vrai vrai, le pays là est pourri jusqu’à la racine. Tant qu’on ne met pas les gens en prison, ça va continuer. Personne n’est dissuadé quand tu vois des choses comme ça. »

Le Gabon mérite mieux que ça. Les familles méritent justice, et les coupables doivent payer pour leurs crimes. Si les autorités ne prennent pas de mesures concrètes pour mettre fin à ces scandales, le pays continuera à sombrer dans un gouffre de corruption et d’impunité. Les Bomas en ont assez de ce spectacle désolant où la justice est piétinée. Il est temps de remettre les pendules à l’heure parce que pour le moment, je vous waze que ça fait vraiment pitié hein.

Je te dis tout