Auteur/autrice : Assoumou

Gabon

Quand la rigueur militaire s’effrite : le CTRI face à ses contradictions

Ah, le CTRI ! Quand ils ont pris les rênes il y a un an, tout le monde croyait qu’on allait enfin voir clair. Les gars devaient venir comme des bulldozers, balayer les copains des copains qui traînaient les pieds, et mettre à la place des technocrates sérieux, limite des robots programmés pour bosser et seulement bosser.

Mais bon, en réalité, c’est un peu comme si on avait demandé à un cancre de devenir major de promo. Le rôle du CTRI, c’était de nous éviter de retomber dans les mêmes travers, d’empêcher les vieux réflexes de magouille et de pistonnage. Sauf que voilà, au lieu de dégager ceux qui nous ont mis dans la sauce, ils se sont retrouvés à recycler les mêmes recettes.

Le CTRI devait être notre super-héros, le garde-fou de l’État, celui qui tape du poing sur la table dès que ça déconne. Au lieu de ça, ils ont ressorti la vieille technique du « c’est mon pote, je le place là, ça va aller ». Résultat ? On est encore coincés avec les mêmes histoires de copinage. Tu veux être DG ? Vas-y, fais un petit clin d’œil à ton pote bien placé et hop, te voilà promu !

Et la déclaration des biens, on en parle ? Si tu cherches bien, tu verras plus de chèvres à Libreville que de gens qui ont déclaré leurs biens. Pourtant, c’était censé être la base pour faire un peu de ménage dans cette grande maison qu’est le Gabon. Comment tu veux qu’on lutte contre la corruption si même ceux qui dirigent ne veulent pas montrer ce qu’ils ont dans les poches ?

Bref, on espérait du CTRI qu’ils allaient sortir les muscles, mais on dirait qu’ils ont plus joué les gentils papas Noël. Alors qu’on avait besoin de technocrates prêts à taper sur les doigts des mauvais élèves, on se retrouve avec un Comité qui a juste rajouté une couche de peinture sur un mur déjà pourri.

Bon, faut pas non plus faire semblant, hein. Des choses ont été faites, c’est vrai. Mais quand on parle de rigueur et de la restauration des institutions, on commence à sentir que la rigueur militaire, celle qu’on attendait, est en train de filer tout doucement. Peut-être qu’elle est encore là, mais elle est surtout là pour ceux qui osent ne pas marcher dans le même sens que le CTRI, tu vois ? Les vrais ennemis de la Transition, eux, ils risquent de passer entre les gouttes.

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GabonJustice

Quand la population ne croit plus en sa justice

Chez nous au Gabon, on a un gros problème : on ne croit plus en notre justice. Ouais, tu m’as bien entendu, la confiance est partie en vacances sans date de retour. Quand les ndoss se retrouvent dehors deux jours après leur arrestation, tu te demandes à quoi ça sert de porter plainte.

Et le pire, c’est qu’ils reviennent te menacer comme si de rien n’était, genre ils ont les reins solides. On peut comprendre que ça énerve, hein ? Tu fais confiance à la justice, tu te dis qu’elle va faire son boulot, et puis bam ! Le mec qui t’a agressé est dehors, prêt à recommencer. C’est là qu’on se demande : mais, en vrai, la justice chez nous, ça fonctionne comment ?

Non, soyons sérieux un moment. Comment veux-tu que les gens aient encore confiance en notre justice si les bandits de grand chemin sont dehors avant même que leurs empreintes soient prises ? C’est comme si on nous disait clairement : « Porter plainte, c’est pour les naïfs. » Et ce n’est pas qu’une question de voyou là, hein. C’est tout le système qui est en cause. Un pays où, si tu n’as pas un parent fort derrière toi, ton dossier peut se perdre dans les méandres du tribunal, tu penses vraiment qu’on va faire confiance à ce genre de justice ?

Il faut qu’on se le dise, ce n’est pas qu’on ne respecte pas les magistrats hein, au contraire. On sait qu’ils font un boulot difficile. Mais malheureusement, ce sont les nombreuses injustices, les retards de traitement, les affaires classées sans suite qui ont fait que les gens n’ont plus confiance en eux. On est dans un système où, si tu as de l’argent ou des relations, tu es tranquille, mais si tu es un pauvre bougre, tu peux finir en prison pour un petit vol de sac de riz alors que d’autres se promènent librement après avoir détourné des milliards. Ah, pays là, eh !

On a beau rigoler de la situation, c’est triste. Comme le dit souvent notre grand frère Gildas : « Si les lambda ont plus de confiance dans les lives d’un fumeur de chanvre, que dans les institutions judiciaires, c’est pas au fumeur de yamba de se poser des questions. » Et il n’a pas tort. Le problème, ce n’est pas les gens qui se tournent vers autre chose, c’est notre justice qui nous a fait perdre foi en elle.

Pourquoi et comment on en est arrivé là ? Parce que le système est bourré d’injustices. T’imagines, tu te fais jeter en prison et si t’as pas un parent bien placé, ton dossier peut se perdre comme un trousseau de clés. On va avoir confiance ? JAMAIS GUÈRE. Il est temps de réinstaller un climat de confiance, et ça, ça passe par la restauration des institutions (Coucou CTRI, votre projet à quel niveau ?). Parce qu’en l’état actuel des choses, les Gabonais ont juste perdu foi en leur justice, et ce n’est pas normal. Les autorités doivent prendre conscience que si on ne remet pas les choses en ordre, si on ne sanctionne pas les mauvaises pratiques, ça ne sert à rien de demander au peuple de croire à nouveau en un système qui l’a trahi. Nous ne sommes pas vos mougous en fait.

Tu vois, pour restaurer la confiance des Gabonais, il va falloir plus qu’un simple « nettoyage » de la justice. Il faut une véritable restauration des institutions. Que les gens sentent qu’il y a une justice pour tous, pas seulement pour ceux qui ont de l’argent ou des relations. Il faut que, quand un gars se fait agresser, il puisse aller porter plainte en ayant la certitude que son agresseur ne va pas être relâché aussi facilement.

Voilà, c’est ce que je pense, et je suis sûr que beaucoup de Gabonais se retrouvent dans ces mots. On a besoin d’une justice qui nous protège, pas d’une qui nous laisse à la merci des ndoss qui jouent avec nos vies. On veut des institutions fortes, pas des arènes pour les plus forts. Parce qu’en fin de compte, ce qu’on demande, c’est juste un peu de justice, et c’est pas trop demander, non ?

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CultureLibreville

Un voyage au cœur des traditions Mpongwès

Ce week-end, toute la communauté des Mpongwès et d’autres curieux (pour ne pas dire
Anongomas) se sont réunis pour accueillir le Moukoukwè à Glass.

De 15h à 18h, les gens criaient « Salé wè o a ni mbolo wè » pour dire « tout le monde t’acclame » (si la traduction n’est pas bonne accusez ma mère, pas moi) en levant les bras avec des branches en attendant son arrivé et celle des nouveaux initiés. Le dress code était blanc (comme toute cérémonie myènè d’ailleurs mais j’avais oublié donc je suis venue avec un chic cabas rouge mais là n’est pas le sujet).

Ils arrivaient depuis la Pointe Denis. Plusieurs bateaux ont fait les tours, on voyait d’abord quelques initiés, après les nouveaux initiés et ensuite le moukoukwè. Vraiment l’ambiance était dingue. Les gens criaient, les nouveaux initiés chantaient ils avaient même la basse. Un goût incroyable qui te rend fière de ton ethnie.

L’expérience était sympa mais il y avait des nixs quand même :

D’abord l’attente. On devait arriver vers 14h30 pour avoir les « meilleures places » pour le voir arriver depuis la mer. On est debout, il fait chaud, d’autres ont faim (surtout moi parce que j’avais groové la veille). Des tantes te salue alors que tu ne les avais jamais rencontrés mais tu fais semblant parce que « Oh tu ressembles à ta mère hein ! ». C’est long.

Ensuite c’est le monde. On était peut-être plus de 150 là-bas. Otdb « Retour aux sources » donc tout le monde a profité. Il y avait des mignons, les métisses mpongwès sont venus avec les Rayban. Y’avait même des blancs et des asiatiques. Genre l’activité touristique du week-end quoi.

Une maman-là était venue avec ses enfants mais on sent qu’elle n’était pas prête encore. Elle ne faisait que répéter « Mettez vous bien derrière, ne bougez pas, faites attention à vous, ne regardez pas ». Aka tout ce qu’elle a réussi à faire c’est transmettre aux enfants sa peur du Moukoukwè et c’est dommage.

Ok, il faut faire attention parce que quand tu es une femme, ton regard ne doit pas le croisez sinon on te frappe. Mais quand même la maman là abusait. Au final, sa fille n’a même pas osé lever la tête pour regarder ça ne servait donc à rien qu’elle soit là. Elle ne va pas en avoir un bon souvenir.

Pour ma part, la dernière fois que je suis allée voir un Moukoukwè, j’avais 10 ans. J’en avais des vagues souvenirs mais les mots, les expressions, sont restés. Et puis étant une fille de la barrière sincèrement ça me faisait peur de revenir je ne vais pas mentir. C’est parce que ma sœur voulait y aller sinon j’étais tranquillement en case à regarder mon drama.

D’ailleurs elle y est retournée le lendemain pour le voir danser à Plein Niger. Moi ça m’a suffit, je l’avais déjà vu.

En tout cas malgré la chaleur, l’attente, la faim et les odeurs d’aisselles, c’était un moment précieux. C’est pas juste une histoire de folklore, c’est aussi notre culture, notre histoire. Même si je ne comprenais pas tout, je n’avais pas le dress code et autre, c’est un rappel que mes racines sont là, vivantes et qu’elles m’appellent toujours.

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EntrepreneuriatGabon

Quand l’entrepreneuriat au Gabon devient un test de cardio pour les braves

On aime bien dire que les Gabonais sont paresseux, n’est-ce pas ? Qu’on aime le bureau et qu’on considère les ” petits métiers” comme étant des faux ways. Pourtant, dès qu’on parle d’entrepreneuriat, c’est le marathon et il faut du cardio. Pas d’accompagnement, tout est compliqué, et à chaque virage, une nouvelle taxe surgit. Le parcours est tellement semé d’embûches que beaucoup finissent par jeter l’éponge. Vous l’avez deviné, aujourd’hui on va parler des « Falamen et Falawomen ».

Si seulement se lancer en affaires au Gabon était aussi simple qu’on le prétend, tout le monde serait patron, non ? Mais la réalité, c’est que l’entrepreneur Gabonais, avant même de réaliser son premier bénéfice, doit d’abord survivre à un véritable parcours du combattant. Entre démarches administratives interminables, absence de financement, et harcèlement fiscal, ceux qui s’aventurent sur ce chemin ont besoin d’un cœur solide et d’une détermination à toute épreuve. On n’est pas ici pour les faibles du mental. D’ailleurs même parfois ton ennemi n’est pas loin, c’est net ta famille 😭😭, ils veulent le ngori ou alors petit bénéfice que tu fais, on va dire que l’enfant a avalé la pointe tok

Prenons l’exemple de Mariama. Elle avait lancé TuberChips, une marque qui faisait plaisir aux papilles des Gabonais. Mais faute de soutien, elle a dû mettre la clé sous la porte et malheureusement des cas comme ça sont légions. 

Et que dire des jeunes à la gare routière qui vendent du « Moutouki » ? Ces braves, qui veulent juste se débrouiller, sont sans cesse chassés ou taxés, sans qu’aucune place décente ne leur soit accordée. On leur complique la vie au lieu de les aider alors que beaucoup sont des étudiants et grâce à ce commerce ils arrivent à joindre les deux bouts. Je ne dis pas qu’ils sont parfaits, eux aussi parfois ils ne sont pas à jour, parfois ils n’ont pas l’information, parfois ils vendent plus cher qu’en magasin (mais les gars vous êtes fous hein ? 😭😭 Vous faites les chemises à 15.000 au moutouki ? Non frangin si tu me lis sache que tu n’iras pas vite au paradis).

Alors oui, félicitons l’État pour les projets comme « un Gabonais, un taxi » et la création de la banque de l’entrepreneuriat qui devrait financièrement aider plein de projets. Mais il faut aussi dire les choses comme elles sont : cette fameuse banque, qui en a vraiment entendu parler ? La communication laisse franchement à désirer. Comment on obtient un financement ? Qui y a droit ? Quels sont les mécanismes de contrôle ? Tout ça on veut et on doit savoir. En fait hein, mettez tout ça sur le net, ne faites pas les choses comme si c’était la loge et qu’on devait cacher certaines pratiques. On dirait les parents qui demandent d’envoyer les CV après ils ne donnent plus de nouvelles. 

TU VEUX ABANDONNER ? EST-CE QUE TU VEUX ABANDONNER ?

Les Gabonais qui font des « petits métiers » sont nombreux, mais qui les met en avant ? Ils vivent au jour le jour, parce que l’entrepreneuriat, c’est du cardio, et tout le monde n’a pas les poumons pour tenir la distance. Moi qui vous parle là, moins 1 j’étais asthmatique, je ne vais pas me lancer dans un truc qui va en plus me donner la tension. Pardon, je ne suis pas patient. Je veux bien faire les choses mais entre les gens qui demandent le prix alors que c’est écrit et ceux qui pensent que le « client est roi » signifie être impoli, zélé, je ne suis pas dedans. Mais sincèrement, j’admire le courage de ceux qui se mettent dans ça. 

À tous les « Falamen » et « Falawomen » qui se battent chaque jour, ne lâchez rien. Abandonner, c’est laisser la porte ouverte au nguembé. On reste debout, toujours. Par contre, faites aussi des études de marché, ne lancez pas les mêmes activités que les autres juste parce que c’est trendy, faites semblant de réfléchir. Mettez le paquet sur la communication et si le produit est bon, vous aurez notre soutien et notre argent. Par contre, quand l’entreprise marche et que vous commencez à embaucher les gens, traitez les comme des humains, les gens qui travaillent pour vous sont des humains et méritent du respect. Les “ patrons” “lady boss” “Self Made man” qui traitent mal leurs employés sont nombreux mais bon, ça, on en parlera une prochaine fois. 

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HistoireLibreville

Une Gabonaise, 1 agression sexuelle ? [vécu]

Bon, je vous préviens déjà ce texte ne sera pas le plus tendre. Si tu sens que ton since n’est pas prêt, va lire les autres textes.

Bienvenue au Gabon, où l’agression sexuelle est sur le point de devenir une tradition. Les violeurs protégés par des « On va régler ça en famille », échappent à la justice, tandis que leurs victimes, rongées par la honte se suicident ou sont brutalement assassinées. Et pendant ce temps, leurs bourreaux continuent de vivre leur meilleure vie, tranquillement sur TikTok. Triste réalité ou future norme ? Alors, la question se pose : est-ce que notre beau pays se dirige vers un sordide « Une Gabonaise, une agression » ?

Après une longue soirée, j’ai pris un taxi pour rentrer chez moi, il était 8 heures. Le taxi était vide, il n’y avait que le chauffeur et je me suis assisse sur le siège passager.

Au bout de 2 minutes de trajet, le chauffeur me dit que je lui plais, que je suis jolie et me propose de s’arrêter, aller manger un bout, et faire autre chose au lieu de m’emmener à ma destination. Je lui dis non et pense que la conversation va s’arrêter là.

Une fois engagé sur la voie express, Il me présente son entre jambe en érection au travers de son pantalon. Il me dit que je lui fais beaucoup d’effet que généralement la vue d’une femme ne lui fait pas autant d’effet, que pour être dans un tel état d’excitation il lui faut un contact physique physique. Bon ça c’est ce que j’écris mais il a juste dit « normalement pour me metttre dans cet état les femmes doivent me sucer les seins ».

À ce moment-là, je commence à avoir un peu peur et me dis que je vais descendre,mais en fait il roulait à gauche et à traiter le trajet comme une « course » . Il n’a pas ralenti, et ne s’arrêtait pas pour s’arrêter pour prendre un des clients.Je ne pouvais pas sortir de là sans me faire mal.
Mais en même temps, il n’avait pas l’air de changer de direction il semblait m’emmener vers ma destination.

Pendant tout le trajet, il a essayé de me convaincre d’aller avec lui. Il m’a encore montrée et me disait que je ne pouvais pas le laisser comme ça, qu’il fallait l’aider à se soulager. Que j’étais tellement belle qu’il voulait me « faire de bonnes choses ». qu’il avait envie de me « sucer/lécher ». Il a dit que je rate sûrement une occasion, c’est Dieu qui l’a mis sur mon chemin, c’est sans doute l’homme de ma vie.

À un moment il ne regardait plus la route, mais fixait ma poitrine. J’ai eu peur, on était à plein ciel en plus, les gens traversent souvent à n’importe comment la bas. Je lui demande de se concentrer sur la route et je durcis un peu ma voix en disant que vraiment il me gêne et que je vais descendre. il me répond qu’il a l’habitude de conduire en dormant (lol) et que on pourrait même se mettre à s’embrasser avec lui au volant, on arrivait à bon port.

Il m’a effectivement amenée à bon port, sûrement pas dans le même état qu’il m’a pris, c’est sûr. Ce trajet m’a complètement terrifiée et je me dis que pour lui c’était tout à fait normal et qu’il a juste aborder une fille qui lui plaisait.

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ÉvénementGabon

Quand le Gabon a changé de chaîne et zappé l’ancien programme

Le 30 août 2023, c’est le jour où tout a basculé au Gabon. On ne va pas se mentir, ce jour-là, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a pris les choses en main comme jamais. Ça faisait un bail qu’on attendait un truc pareil, depuis le coup de 1964 (bon, celui-là, la France a voulu jouer les super-héros) et celui de 2019. Mais là, avec le « Coup de la libération de 2023 », on a enfin eu droit à un vrai tournant pour le Gabon. Un an après, on fait quoi ? On fait le bilan, bien sûr !

À 3h du matin, mon téléphone sonne comme si c’était la fin du monde. On me dit d’allumer ma télé et de zapper sur Gabon24 pour les résultats. Problème : j’ai résilié mon abonnement CANAL+ ! Mais c’est quoi ce délire ? Bon, pas de panique, je me rabats sur ma bonne vieille radio (eh oui, je suis un peu à l’ancienne). J’allume Radio Gabon, et là, boum, ils annoncent que Ali Bongo a été élu avec 64 % des voix, suivi d’Albert Ondo Ossa avec 30 %. Je te jure, j’ai senti mon âme quitter mon corps. Je me disais déjà, « Et maintenant, on fait quoi ? Pour moi, pour les autres, pour le pays ? »

Quelques minutes plus tard, boum, les militaires débarquent sur Gabon24. Ils annulent tout, disent que les élections étaient bidonnées, et pouf, ils dissolvent les institutions. Ils annoncent la création du CTRI pour « mettre fin au régime en place ». J’entends des cris de « wéééééééééé », le genre de cris que tu pousses après une coupure de courant qui a duré trop longtemps. Le Général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine, est désigné Président de la Transition, et Ali Bongo, lui, est mis en résidence surveillée. À Libreville, et partout dans le monde où se trouve des Gabonais, c’est la fête dans les rues, tout le monde est dehors pour célébrer.

Depuis ce jour, le CTRI n’a pas chômé. Ils ont lancé plein de réformes et de projets qui ont complètement transformés le pays. Le 29 août 2024, les Gabonais ont pu voir de leurs propres yeux les résultats de cette transition dynamique. La journée a été remplie d’inaugurations et de cérémonies, toutes plus impressionnantes les unes que les autres.

Les nouvelles routes en béton, par exemple, c’est du solide ! Elles durent deux fois plus longtemps que les vieilles routes en asphalte (allez chercher sur google engongole). Adieu les nids-de-poule, les fissures, les affaissements ! Avec Fly Gabon, on peut enfin voyager en avion sans stresser. Et la Stèle de la Libération au Jardin Botanique ? Ça, c’est le symbole de l’unité nationale. Le CTRI a même pensé à nous faciliter la vie en ville avec des nouveaux taxis et une voie de contournement de l’aéroport. Sans parler des 509 parcelles distribuées à Igoumié. Maintenant, plein de familles auront leur propre terrain avec titre foncier.

Le ferry à Port Owendo, c’est encore un coup de maître du CTRI pour moderniser les transports. Et n’oublions pas les femmes des Forces de Défense qui ont brillé avec leurs activités. Le CTRI a vraiment fait bouger les choses, et ça se voit. Le Général Brice Oligui Nguema, alias « Josué », est devenu super populaire avec tout ça. Son nom rime avec espoir et renouveau, contrairement aux anciens gouvernements qui ne faisaient que parler et nous montrer des maquettes.

Je ne dis pas que tout est parfait, mais dans un pays où tout était concentré à Libreville, les petites choses simples mises en place à l’intérieur du pays ont permis à plein de gens d’y croire à nouveau. Tu vas à Port-Gentil, Lambaréné, Kango… Il y a du nouveau. C’est tout ce qu’on demande, on sait que ce n’est pas encore parfait mais ce qui est fait est déjà à applaudir. C’est un petit pas pour certains mais un grand pas pour le Gabonais lambda, un Gabonais normal.

Alors, ce 30 août 2024, on ne va pas juste se souvenir de la libération, mais aussi fêter tous les progrès accomplis. Le CTRI a réussi à transformer la transition en une vraie réussite, et en plus, ils l’ont fait avec style. Un an après, les Gabonais ont enfin ce qu’ils méritent : un gouvernement qui fait le taf et qui fête ça avec eux. Bon, y a toujours des tocards, mais ça, on en reparlera une autre fois !

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JusticeLibreville

#JusticePourMichaëla : la justice au Gabon, ça fait pitié hein

Il y a un an, Michaëla Dorothée Ngoua, une jeune Gabonaise de 18 ans, était retrouvée morte dans des circonstances atroces. Un crime qui a choqué le pays et a fait les gros titres pendant des semaines. Pourtant, aujourd’hui, les principaux suspects, Chris Anderson Nounamou et Herwann Siadous, semblent se balader librement, grâce à des « longs bras » qui les ont sortis de prison en douce. Une situation qui soulève des questions inquiétantes sur la justice au Gabon et qui donne l’impression que le gain fait tout.

On ne va pas se mentir, sans les réseaux sociaux, cette affaire serait probablement déjà enterrée. Alors que Michaëla gisait sans vie près de l’échangeur de l’ancienne RTG, la machine judiciaire gabonaise s’est mise en marche… à son rythme. C’est seulement grâce à la vigilance des internautes que l’affaire a refait surface. Les autorités, kanguées, ont dû réagir. Sinon, on serait peut-être en train de parler d’un autre scandale fabriqué pour détourner l’attention, comme il est si facile de le faire au Gabon.

Les suspects, deux mbindis de 17 et 16 ans, qui il ya un an ont avoué leur crime sordide. Mais voilà qu’au lieu de rester derrière les barreaux, ils se retrouvent en liberté. Pire encore, l’un d’eux est aperçu en train de danser sur les réseaux sociaux depuis la France, comme si de rien n’était. Il voulait montrer qu’il ndolo le ndoss. On se croirait dans un mauvais film de gangsters où la justice est une blague. Mais ici, ce n’est pas le fey, c’est le réel. Comment est-ce possible ? Comment des suspects peuvent-ils quitter le pays alors qu’ils sont censés être sous surveillance ?

On parle d’un ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout, qui se décide enfin à faire son travail après un an d’inaction. Il ordonne leur retour en prison et promet des sanctions contre les magistrats corrompus. Mais pourquoi a-t-il fallu une telle pression publique pour que la justice se réveille ? Une question qui devrait laisser un goût amer à tous les Gabonais.

Cette affaire illustre parfaitement ce qu’est devenue la justice au Gabon : un marché où tout se négocie, même les vies humaines. Comme l’a dit mon tonton, avec une sagesse désarmante : « Vrai vrai, le pays là est pourri jusqu’à la racine. Tant qu’on ne met pas les gens en prison, ça va continuer. Personne n’est dissuadé quand tu vois des choses comme ça. »

Le Gabon mérite mieux que ça. Les familles méritent justice, et les coupables doivent payer pour leurs crimes. Si les autorités ne prennent pas de mesures concrètes pour mettre fin à ces scandales, le pays continuera à sombrer dans un gouffre de corruption et d’impunité. Les Bomas en ont assez de ce spectacle désolant où la justice est piétinée. Il est temps de remettre les pendules à l’heure parce que pour le moment, je vous waze que ça fait vraiment pitié hein.

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JusticePort-Gentil

Quand les gangs font la loi et les militaires prennent des congés payés

Ah, Port-Gentil, la capitale économique du Gabon, où l’on s’attend à des week-ends tranquilles, à savourer du poisson grillé en bord de mer. Mais le vendredi 23 août 2024, les habitants ont eu droit à un autre genre de festin : une soirée de violence pure, offerte par une troupe de jeunes aux cagoules bien serrées et aux machettes bien aiguisées. Quarante amateurs de frissons ont décidé d’ajouter un peu de piquant au quotidien des Portgentillais en transformant la ville en zone de guerre.


La situation a atteint son apogée au quartier des Trois Métisses. Plus de 70 « ninjas des temps modernes » ont décidé de jouer à un jeu bien particulier : « qui braquera le plus de passants ce soir ? » Et le tout sans intervention immédiate de nos vaillants protecteurs en uniforme, bien sûr. On pourrait presque croire que les forces de l’ordre étaient en train de jouer à cache-cache avec les malfrats, sauf que cette fois, c’était la population qui se retrouvait à découvert, sans aucun soutien.

Les scènes décrites par les témoins ont tout d’une série B mal ficelée, mais malheureusement pour Christelle et tant d’autres, ce n’était pas de la fiction. « Ils nous ont pris nos sacs et nos téléphones, c’était effrayant », raconte-t-elle, encore sous le choc. Mais que font nos forces de l’ordre pendant ce temps-là ? C’est la question à un million de francs CFA que tout le monde se pose.

Imaginez un instant un monde où les forces de sécurité sont aussi réactives que l’estomac d’un Gabonais face à un plat de manioc mal cuit. Ah non, désolé, c’est la réalité d’Haïti que je viens de décrire. Un pays où les gangs ont pris le contrôle des rues, parce que les autorités ont décidé de faire la sieste au lieu de faire leur boulot. Le parallèle est tentant, mais terrifiant : Port-Gentil est-elle en train de devenir la nouvelle Haïti, où la loi est dictée par ceux qui crient le plus fort et frappent…

On est en droit de se demander si nos chers militaires, qui dirigent le pays d’une main de fer depuis le 30 août 2023, ont confondu les cahiers des charges. Diriger le pays, c’est aussi garantir la sécurité des citoyens, non ? Parce que si c’est pour laisser prospérer des gangs en plein cœur de la ville, autant leur confier les clés de la mairie et les laisser gérer le reste aussi. Peut-être que les Portgentillais seront mieux protégés sous la coupe de ces nouvelles autorités autoproclamées.

Les habitants n’ont plus d’autre choix que de se défendre eux-mêmes, une belle leçon de civisme en mode survie. Après tout, quand la police est aux abonnés absents, pourquoi ne pas s’improviser justicier de quartier ? On est peut-être en train de préparer une nouvelle génération de héros locaux, ceux qui, à force de coups, auront réussi là où les forces de sécurité ont échoué.

En attendant, Port-Gentil plonge dans une ambiance digne des meilleurs films d’horreur : les rues désertes, les portes et fenêtres verrouillées dès la tombée de la nuit, et ce sentiment oppressant que le prochain coup viendra sans prévenir. Le tout dans un silence assourdissant des autorités, comme si les appels à l’aide des citoyens ne traversaient plus les murs des bureaux climatisés.

Alors, chers militaires, chers policiers, chers gendarmes, si vous pouviez, entre deux siestes, penser à faire votre travail, ce serait apprécié. Parce qu’à ce rythme, Port-Gentil va finir par entrer dans l’histoire comme la première ville gabonaise à être dirigée par des gangs. Et ça, on s’en passerait bien.

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Electricité

Quand Libreville danse sous les délestages

Ah, Libreville, notre belle capitale, qui brille surtout… par ses coupures d’électricité. On pourrait presque croire qu’on vit dans un immense jeu de cache-cache avec la lumière. Sauf qu’ici, ce ne sont pas les enfants qui s’amusent, mais bien les populations, épuisées, qui tentent désespérément de suivre le rythme des délestages. Bien sûr, tout cela se déroule sous l’œil bienveillant de « Josué », notre président de la Transition, qui, entre deux rasages de crâne de syndicalistes, semble chercher le remède miracle pour sortir la SEEG de ce pétrin.


Le dernier épisode de notre série préférée « La galère continue » concerne une dette de 15 milliards de FCFA due à Aggreko, le fournisseur qui éclaire 30 % de Libreville. Comme si les délestages n’étaient pas suffisants, ce partenaire menace de couper le jus pour de bon si ses factures ne sont pas payées. On se demande bien pourquoi la SEEG tarde tant à régler cette ardoise, alors que son chiffre d’affaires pourrait lui permettre de le faire. Peut-être que dans les bureaux climatisés, la lumière ne s’éteint jamais, rendant la crise électrique une lointaine abstraction.

Et si ce n’était que ça… Non, il faut ajouter à ce cocktail explosif la découverte d’un vaste réseau de détournement des tickets Edan. Ce scandale, à peine croyable, dévoile une SEEG transformée en véritable passoire, où l’on édite des tickets prépayés d’électricité sans verser un centime à l’État. Pendant ce temps, les populations, celles qui n’ont rien demandé, continuent de subir ces délestages quotidiens sans qu’on leur donne la moindre explication ou un calendrier précis.

La situation aurait de quoi faire sourire si elle n’était pas si tragique. Les citoyens de Libreville n’ont d’autre choix que de subir ces coupures, ajustant leur quotidien au gré des caprices d’une SEEG empêtrée dans ses propres problèmes. Pendant ce temps, la dette s’accumule, les tickets Edan volent sous le manteau, et « Josué », malgré ses efforts, peine à remettre de l’ordre dans cette maison en feu. Les coupures s’enchaînent, mais la lumière au bout du tunnel, elle, se fait toujours attendre.

Alors, pendant que les puissants se renvoient la balle, les Gabonais, eux, restent dans l’obscurité. Au sens propre comme au figuré. Mais qu’on se rassure, le feuilleton continue, et on n’est pas prêt de voir le générique de fin.

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