Auteur/autrice : La Redac

ÉconomieGabonOpinion

Avarice, tromperie, opacité, intrigue et turbidité… et 700 millions de dollars récoltés…

L’histoire regorge d’exemples montrant comment les attributs innés de la personnalité humaine – avarice, tromperie, opacité, intrigue et turbidité – étaient monnaie courante à l’époque médiévale, dans le cadre de manigances visant à s’emparer du pouvoir d’État afin de régner sur un territoire et de soumettre les populations autochtones.

Toute la fragilité humaine négative a dominé notre histoire. Par conséquent, chaque fois que l’histoire économique de l’Afrique contemporaine sera écrite, ces fragilités humaines occuperont une place disproportionnée.

Au cours de la deuxième semaine de septembre 2025, une publication sur les réseaux sociaux concernant ARISE IIP annonçait et célébrait la levée de fonds réussie de 700 millions de dollars. Immédiatement, le PDG fondateur d’ARISE l’a republiée. Par la suite, Africa Finance Corporation, fortement investie dans ARISE, a également fait l’éloge de la dernière levée de fonds d’ARISE. Sans surprise, le contenu et la syntaxe de toutes ces publications étaient identiques ; il semble s’agir d’un simple copier-coller.

Cependant, si tant est qu’une telle somme soit réellement perçue comme un hommage à ARISE IIP – même si, compte tenu de la manière dont le PDG fondateur d’ARISE gère ses affaires, cela paraît néanmoins très suspect – bravo à lui !

Comme si le feu vert était donné, tous les sbires se sont immédiatement mobilisés et ont commencé à couvrir d’éloges généreux le PDG fondateur d’ARISE IIP. Certains l’ont même qualifié de « visionnaire » portant seul le lourd fardeau du développement de l’Afrique. Ils ont commencé à développer l’image de marque du PDG en reprenant les mêmes phrases que celles utilisées à maintes reprises par l’équipe des médias sociaux du président du Gabon pour mettre en avant la « transformation locale ».

Ce roulement de tambour généralisé, contrairement à la manière dont fonctionne habituellement le PDG d’ARISE, soulève donc plus de questions que de réponses. Qu’est-ce qui a changé, qui a poussé le PDG à accomplir un tel exploit ?

La question pertinente est : que s’est-il passé, si soudainement, pour que tous les investisseurs se précipitent pour investir dans ARISE ? Quelle nouvelle entreprise ARISE a-t-elle lancée et qui aurait suscité un tel enthousiasme ?

ARISE s’est lancée dans le secteur des ZES sans aucune expérience préalable ni référence crédible. En réalité, l’existence même d’ARISE dans ce secteur est due à la proximité étroite de son PDG fondateur avec l’ancien président gabonais Ali Bongo Ondimba. Grâce à cette influence, ARISE a pu s’implanter dans 14 pays africains. OLAM détenait une participation de 34 %, retirée il y a quelques mois sous la pression de l’administration gabonaise, selon des rumeurs largement répandues.

Le PDG fondateur d’ARISE investit aussi massivement en Afrique dans l’exploitation minière (bauxite, manganèse, charbon, minerai de fer, pierres précieuses), à titre personnel. Pourtant, peu d’Africains le savent. De plus, il est connu pour sa discrétion. Pourtant, cette fois, il a fait entendre sa voix. N’est-ce pas surprenant ? Oui, c’est surprenant.

En réalité, depuis le 30 août 2025, sa position est devenue intenable, car les dirigeants gabonais actuels ne sont pas de son côté. Proche collaborateur de l’ancien président Ali Bongo, il n’exerce plus l’influence d’autrefois. De plus, sa fortune est considérée comme le principal atout du fils d’Ali Bongo, ennemi juré des actuels dirigeants. Par conséquent, les autorités cherchent à maintenir la pression sur le PDG d’ARISE.

C’est peut-être la raison de ce roulement de tambour retentissant : en Afrique, quiconque possède de l’argent est considéré comme un dieu. Il s’agit donc d’une tentative de se positionner comme un dieu, afin que tous les dirigeants politiques obéissent à l’empire.

Au cours de la première semaine de juin 2025, une délégation de haut niveau du président d’Afreximbank a rencontré les dirigeants gabonais. Le 27 juin 2025, Afreximbank a organisé une cérémonie de signature très médiatisée à Abuja, promettant 1 700 milliards de FCFA au Gabon. Cette signature a eu lieu en présence du ministre de l’Économie et du ministre des Mines. La même question se pose : que s’est-il passé, si soudainement, pour qu’Afreximbank engage un montant aussi important pour le Gabon ?

Bien que le texte de ce « soi-disant » accord ne soit pas accessible au public, comme s’il s’agissait d’un « secret d’État », la plus grande confidentialité est respectée.

L’évolution des prochains mois sera très intéressante à suivre…

Je te dis tout

DroitsFemmesGabonOpinion

Le jour finira par se lever

À la jeune fille que j’étais et à toutes celles et ceux qui se reconnaîtront dans ces maux.
Hello,
Je ne vais pas te demander si tu vas bien — je sais que non.

Je sais que dans ta tête, tout est flou, que plus rien n’a de sens, que tu te demandes peut-être si ce que tu vis
est réel… ou si ton esprit est en train de s’effondrer sous le poids de quelque chose que tu ne comprends pas
encore. Peut-être que tu ne ressens rien. Pas encore. Les vannes sont fermées. C’est ce que t’a dit la psy.
Mais un jour, elles s’ouvriront.
Et ce jour-là, je veux que tu saches une chose : tu survivras.
Ce sera dur, violent, insupportable. Tu auras l’impression de mourir plusieurs fois dans la même journée. Tu seras épuisée, effrayée, vidée. Tu perdras le sommeil, ton insouciance aussi.

Campée derrière la fenêtre de tachambre, tu sursauteras au moindre bruit, à chaque ombre, toutes les nuits. Toutes.
Tu auras le ventre noué par la trithérapie, les rendez-vous médicaux, les silences trop lourds. Tu refuseras d’aller chez la psy, parce que tu ne comprends pas vraiment ce qu’on attend de toi. C’est normal. Tu n’as que 12 ans.
Et malgré tout ça : tu t’en sortiras.
Je ne vais pas te dire d’être forte. Tu n’as pas à l’être. Tu n’étais pas censée vivre ça. Aucune enfant, aucune femme, aucune personne ne devrait porter ce poids.
Mais tu porteras le tien. Pas toute seule. Ta famille sera là, toujours. Même au milieu de la nuit, pour faire taire
les bruits dans ta tête et t’aider à dormir. Au moins quelques heures.
Certains amis aussi seront là – parfois malgré eux.
Tu avanceras. Parfois en rampant. Tu grandiras avec cette histoire en filigrane, accrochée à ta peau, à ton silence, à ton regard.
Il y aura des jours où tu ressentiras une colère sourde.
Pas celle qui réclame vengeance — une autre.
Celle d’avoir dû grandir trop vite.
D’avoir vu le monde autrement, trop tôt.
De porter en toi des repères que tu n’as pas choisis.
Celle de voir la peine et l’impuissance dans les yeux de tes proches, comme si tu en étais responsable.
Tu te sentiras différente, seule aussi parfois. Comme si quelque chose en toi s’était figé cette nuit-là, et que plus rien ne pouvait tout à fait revenir à sa place. Comme si le monde s’était scindé en deux : ceux qui savent, et ceux qui ne sauront jamais. Tu n’oseras pas le dire. Et en même temps, tu auras envie de hurler ta vérité.
Alors tu vivras à travers tes réussites. Tu t’y accrocheras comme à des bouées : les études, les activités, les voyages, les victoires. Parce qu’elles te permettront de tenir, de respirer, de te sentir capable. De prouver, même sans le dire, que tu es bien plus que ce qu’ils ont fait de toi.
Et puis avec les années viendront les premiers émois. Tu seras curieuse et très méfiante à la fois. Tu reculeras, souvent. Parce qu’au fond, tu sais : la vraie première fois devra être la tienne. Celle que tu choisis. Celle que tu contrôles. Pas pour l’amour absolu. Pas pour l’histoire parfaite. Mais pour que ton corps t’appartienne à
nouveau. Et ce moment-là viendra. En ton temps.
Tu feras croire que ton passé ne t’a pas tant abîmée. Tu joueras la carte de la force, de la résilience
inébranlable.
Mais tu te rendras compte que face à un homme, ton « non » n’est jamais un non anodin. Qu’il est souvent accompagné d’un récit. Que ton histoire, tu la tends comme un bouclier — pas pour qu’on la comprenne, juste pour qu’on te respecte. Pour qu’on n’ose plus jamais te contraindre. Parce que tu auras appris bien trop tôt qu’avec les mauvaises personnes, un non ne suffisait pas. Pas plus qu’être une enfant.
Et un jour, tu comprendras. Tu comprendras que tu n’étais qu’une enfant. Et eux, des violeurs. Des pédophiles.
Qu’aucune culpabilité ne t’appartient. Que tu n’aurais rien pu empêcher. Même si tu avais porté autre chose
que ta petite robe de nuit Disney. Tu n’en porteras plus pendant un long moment.
Ce que tu as vécu est un drame. Une violence sans nom.

Mais tu sais quoi ?
Ça ne t’a pas définie.
Ils n’ont pas réussi à éteindre ta lumière.
Ils n’ont pas eu ce pouvoir.
Tu as grandi. Tu as avancé. Tu t’es écroulée. Tu t’es relevée.
Tu as réussi, mille fois. Parfois dans le silence, parfois dans la rage.
Et parfois, la vie t’a montré que ce combat ne serait jamais tout à fait terminé. Que certaines blessures resurgiraient quand tu t’y attendrais le moins.
Je sais que tu n’y crois pas pour le moment mais un jour, la vie déposera entre tes mains quelque chose de doux.
Une histoire d’amour que tu n’osais même pas imaginer.
Un homme qui t’aimera toute entière, avec tes silences et ta lumière.
Et de cet amour naîtra une fille.
Une magnifique petite fille. Oui, tu deviendras maman.
Un concentré de toi, avec ta force, ton sourire, ton intensité.
Tu ne t’étais pas préparée à ça mais, avec elle commencera un nouveau combat. Un combat qui te prendra aux tripes. Celui de ne pas laisser ton histoire contaminer la sienne. De lui transmettre la force sans le fardeau. De la protéger, sans l’enfermer.
Tu avais tellement peur du futur. Convaincue que tu ne vivrais jamais ces moments.
Que tu serais à jamais une survivante, jamais simplement une fille, une femme.
Je suis heureuse de te dire que tu avais tort.
Tu as le droit au bonheur. Tu l’as toujours eu.
Et rien, ni personne, ne pourra plus jamais te l’enlever.
Le chemin est long et tortueux, je sais.
Mais n’oublie jamais : aussi longue et sombre soit la nuit, le jour finit toujours par se lever.
Et il se lèvera encore demain. Alors, s’il te plaît, quitte cette fenêtre. Ils ne reviendront plus te faire du mal.
Ferme les yeux et respire profondément. Tu n’es pas seule.
Courage.
Je t’aime.
Et je suis fière de nous.

Je te dis tout

GabonOpinion

Débat sur la xénophobie et la société Gabonaise

Depuis, une vidéo est apparue sur TikTok exprimant son angoisse envers un vendeur ambulant d’un marché, originaire du Bénin. Les réseaux sociaux gabonais sont ravagés par le débat sur la xénophobie qui règne dans la société gabonaise.

Avant d’analyser les subtilités de la xénophobie, il convient de souligner que ce terme est utilisé à tort dans le contexte actuel, mis en lumière par la vidéo TikTok. Une expérience personnelle ne peut être imputée à l’ensemble de la société, même si la réponse de l’administration gabonaise, par décret, interdisant SANS AUTORISATION à certains étrangers d’exercer une activité commerciale à faible revenu, contredit cette interprétation, donnant ainsi une connotation juridique à la xénophobie, officiellement.

Cependant, la xénophobie est pratiquée par la société dans son ensemble contre un groupe de personnes appartenant à une autre nationalité.

Un fait, commodément ignoré par tous au Gabon, est que les Libanais ne sont pas sujets à cette angoisse, car ils contrôlent la majorité du commerce. Ce ne sont pas non plus les Chinois qui se livrent à un large éventail d’activités économiques réservées aux groupes à revenus élevés. Seuls les petits vendeurs ambulants des pays voisins du Gabon sont victimes de ce ressentiment public.

En réalité, les Gabonais devraient s’indigner de la domination massive et disproportionnée des Libanais sur le commerce, des supermarchés aux points de vente multiples en passant par l’immobilier ; tous ces secteurs économiques sont dominés par les Libanais. Pourquoi les Libanais dominent-ils ces secteurs ? Parce que les Gabonais y sont négligents.

De même, la même colère existe à l’égard des Indiens, contraints à l’exode en octobre 2023 par le chef du CTRI de l’époque. Les Gabonais devraient donc s’indigner de leur absence dans ces secteurs et s’abstenir de toute colère contre les Libanais.

Il ne fait aucun doute que l’angoisse envers certains étrangers au Gabon est prédominante, car elle accroît la concurrence pour les Gabonais. Cette angoisse prend une connotation critiquable lorsque la concurrence s’intensifie au sein des groupes à faibles et moyens revenus. C’est pourquoi elle n’est pas visible dans les groupes à revenus élevés, où des millions de dollars sont investis dans des activités commerciales à grande échelle.

La raison est simple : peu de Gabonais peuvent rivaliser dans ce secteur d’activité à revenus élevés. Par conséquent, les Gabonais ne se sentent pas intimidés par les Chinois ou les Libanais, mais s’ils sont confrontés à la concurrence de leurs compatriotes togolais ou béninois dans des entreprises à faibles revenus, ils s’enflamment.

Les Gabonais doivent tenir compte de cette distinction lorsqu’ils débattent de la xénophobie au Gabon

De plus, cette angoisse répandue à l’égard de certains étrangers ne peut être imputée à la société dans son ensemble, bien qu’elle existe dans une partie de la population, mais la société entière ne peut être qualifiée de xénophobe. De même, de telles logiques absurdes ne devraient pas être invoquées contre la xénophobie, sous prétexte d’accorder l’asile aux personnes ayant émigré au Gabon en raison des guerres civiles et des violences ethniques dans les pays voisins.

Accorder un refuge temporaire est un geste de compassion et de bienveillance, né d’une situation imprévue. Cela ne signifie pas que tous les étrangers sont les bienvenus dans le pays. Les étrangers peuvent trouver une place dans le pays, mais pour s’intégrer à la société locale, ils doivent s’efforcer de s’intégrer à la grande majorité de la population, en appréciant et en s’intégrant à leurs communautés locales.

La responsabilité de se créer une place incombe davantage aux étrangers qu’à la population locale.

Ce débat mérite sans aucun doute d’être examiné. Il témoigne de la vitalité du Gabon, qui n’est plus confiné à deux canettes de Regab…

Néanmoins, le seul incident critiquable dans cette affaire est celui de l’administration gabonaise. Elle aurait dû demander à la mairie d’agir plutôt que d’agir elle-même, et la mairie aurait mis en place des garanties pour les Gabonais.

En promulguant un décret, l’administration a suscité une réaction de l’autorité compétente du Bénin, ce qui a créé des tensions inutiles dans les relations diplomatiques avec un pays ami. Cela démontre la compréhension et la priorité de l’administration gabonaise, qui avait tous les éléments d’une bravade adolescente.

Mais à quoi s’attendre lorsque le président du Gabon déclare au président américain, responsable de la gestion d’une économie de 30 000 milliards de dollars : « Nous sommes riches !»
Cet acte juvénile est donc tout à fait gabonais…

J’espère que le bon sens prévaudra, mais il est satisfaisant de constater qu’un débat constructif a lieu parmi les citoyens gabonais

Je te dis tout

ÉducationGabonOpinion

Fin des coefficients « surpondérés » à l’école secondaire

C’est officiel : au Gabon, les maths et le français ne seront plus les « enfants gâtés » du bulletin scolaire. Le ministère de l’Éducation nationale, sous l’impulsion de Camélia Ntoutoume Leclercq, vient de décider que toutes les matières compteront enfin pareil.

Après plus de 50 ans, on met fin à ce système où certaines disciplines pesaient plus lourd que la vérité dans un débat politique.

Jusqu’ici, si tu étais nul en maths, peu importait que tu sois un futur Molière en théâtre ou un Usain Bolt en sport : tu étais catalogué comme « élève en échec ». Résultat ? Plus d’un tiers des élèves gabonais redoublaient chaque année. Oui, 35 %. Comme si redoubler était une tradition nationale au même titre que le ndolé au Cameroun ou le thiéboudiène au Sénégal (qui, eux, affichent des taux bien plus bas).

L’Inspection générale a fini par reconnaître que ce système « surpondéré » décourageait plus qu’il ne motivait. Forcément : si deux matières font la loi et écrasent toutes les autres, difficile de se sentir valorisé quand ton talent est ailleurs. « Avec des coefficients égaux, les enfants vont développer leur vraie nature », explique Joachim Ondjila, inspecteur général. Traduction : on arrête de transformer les élèves en mini-mathématiciens ou mini-linguistes malgré eux.

Désormais, chaque matière sera sur un pied d’égalité. L’initiative s’inscrit dans la nouvelle méthode de l’Approche par compétences (APC), censée révéler les forces de chacun. L’idée est simple : valoriser autant l’histoire que les sciences, autant la musique que la physique. Parce que oui, savoir jouer du tam-tam ou analyser un poème, c’est aussi une compétence.

Les bénéfices attendus ?

  • Moins d’élèves recalés à cause d’un seul « zéro en maths ».
  • Une école plus juste, où tout le monde a sa chance (même ceux qui considèrent que la racine carrée est une plante).
  • Et surtout, plus d’excuse pour zapper les matières dites « secondaires ».

Évidemment, certains râlent déjà : « Ça va rendre les enfants paresseux ! » Faux. Si toutes les matières comptent, toutes doivent être travaillées. C’est la fin du calcul malin : « je mise tout sur les maths et je dors en histoire ».

Le gouvernement vise une baisse de 15 % des redoublements dès cette année, et veut diviser par deux le taux d’ici 2026. Mais au-delà des chiffres, c’est tout un état d’esprit qui change : l’école gabonaise veut passer du mode « sélection par l’échec » au mode « accompagnement des talents ».

En clair, après 55 ans de « deux poids, deux mesures », le Gabon dit enfin : toutes les matières sont importantes. Même l’éducation artistique. Oui, même ça.

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GabonOpinionSociété

”Nationalisation” ou ”Gabon d’abord” ?

Avant de plonger dans le cœur de notre analyse, faisons un bref retour sur l’histoire du terme aujourd’hui au centre des débats : nationalisation.

Ce mot est lié à une figure historique : le Général Nasser, en Égypte, en 1956. À l’époque, le canal de Suez, vital pour le commerce mondial, était contrôlé par les puissances occidentales (Anglais et Français). Considérant l’impact direct sur la souveraineté économique et sociale de son pays, Nasser décida de reprendre ce canal des mains étrangères. Cet acte fort, au-delà de son enjeu économique, restaura la dignité et la souveraineté nationale de l’Égypte.

Partant de cet exemple de l’histoire, posons la question : ”Nationalisation” ou ”Gabon d’abord” ? Lequel correspond le mieux au contexte gabonais ? Et pourquoi ?

Le contexte actuel du Gabon laisse à désirer, principalement en raison du comportement de ses dirigeants.

La volonté de ”nationaliser” émane surtout de la classe moyenne, ignorée par les autorités, qui lutte pour survivre dans un pays où la réussite repose souvent sur le nom ou l’appartenance familiale. Cette classe possède pourtant les compétences et la motivation pour contribuer au développement national, mais ses espoirs sont régulièrement brisés par l’inaction ou l’indifférence des dirigeants.

Cette aspiration à la nationalisation ne vient pas d’une volonté collective alliant population et dirigeants, mais uniquement du peuple, lassé de voir de nombreux secteurs économiques occupés par des intérêts étrangers.

Les faits montrent que les dirigeants ne partagent pas l’élan de souveraineté porté par leur peuple. Après la grouille populaire qui s’est passée notamment, le cas de Lambaréné, leur réponse s’est limitée à un discours lu, sans mesures concrètes pour traduire cette volonté en actes. Or, la véritable nationalisation exige bien plus que des mots : elle demande des décisions fermes, des actions courageuses et, si nécessaire, des sanctions.

Pourquoi, alors, ce refus d’accompagner la population dans cette démarche ?

Raisons possibles de l’inaction :

  • Calcul économique : Les bénéfices tirés de la présence d’étrangers dans certains secteurs seraient jugés plus importants que ceux générés par les nationaux.
  • Tolérance intéressée aux infractions : Les étrangers sont souvent disposés à payer cher pour exercer en paix, ce qui alimente des recettes douanières et fiscales élevées, ainsi motivent les autorités à ériger un grand nombre de contrôles.
  • Source de revenus : Qu’ils soient en situation régulière ou non, les étrangers constituent pour certaines administrations une manne financière précieuse, renforçant leur autonomie financière.
  • Manque de confiance dans la population : Les dirigeants doutent de la capacité des Gabonais à s`investir sérieusement et durablement dans le développement d’activités locales.

Au vu de ces éléments, nous comprenons que le texte officiel lu par les autorités vise juste à apaiser le climat social et non à engager une véritable nationalisation. Ce comportement des autorités contribue beaucoup à l’inactivé des Gabonais, en freinant l’initiative nationale et maintient ces derniers dans une position défavorable face aux étrangers.

Dans ce contexte, le mot “nationalisation” paraît inadapté. Le slogan “Gabon d’abord” semble plus pertinent.

Un slogan plus réaliste : “Gabon d’abord”

Il s`agit de privilégier les compétences, les produits et les talents nationaux tout en encadrant l’apport étranger, par exemple, en fixant un ratio de 70 % de nationaux pour 30 % d’étrangers dans les différents secteurs.

Ce mode de fonctionnement pourrait satisfaire les deux parties: les dirigeants y rouveraient leur intérêt financier, et la population, sa souveraineté économique.

Mesures à adopter pour “‘Gabon d’abord”

Fiscalité avantageuse pour les nationaux : instaurer un régime fiscal plus léger que celui des étrangers afin de permettre aux entreprises locales d’éclore et de proposer des produits à des prix compétitifs.

Professionnalisation des secteurs clés (commerce, transport, etc.) : reconnaître ces activités comme des métiers à part entière, encourager la spécialisation et limiter les passages d’un secteur à un autre.

Controle strict de limmigration : revoir les conditions d’entrée sur le territoire pour prévenir l’insécurité et l’occupation excessive de certains secteurs.

Réforme financière : mettre en place des règles solides pour limiter le rapatriement massif des capitaux vers l’étranger.

En résumé, la nationalisation au sens strict suppose une volonté politique forte, ce qui, pour l’instant, fait défaut au Gabon. “Gabon d’abord”, en revanche, est un cap stratégique atteignable, conciliant les intérêts des dirigeants et Ceux du peuple.

L’économiste I.J.B

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GabonOpinionSociété

Gabon Depuis le 30 août 2023……..Une Saga

Dans quelques semaines, le Gabon fêtera deux ans d’un nouveau régime, connu auparavant sous le nom de CTRI, dirigé par Monsieur Brice Clotaire Oligui Nguema, ancien officier et chef de la sécurité présidentielle du Gabon. Il a la distinction douteuse d’être un cousin du président Ali Bongo Ondimba.

Ici, sera évalué l’état des affaires du Gabon, depuis que Monsieur Brice Clotaire Oligui Nguema, a pris les rênes du pays.

Une partie de la population gabonaise a salué le nouveau régime politique qui a insufflé au Gabon un vent de nouveauté, le 30 août 2023, après avoir connu un régime vieillissant, sénile, fragile et incompétent dirigé par le président Ali Bongo. La population s’est réjouie de cette prise de pouvoir par la famille Bongo. Lassé du règne de la famille Bongo, le peuple aspirait au changement. Le changement est-il vraiment arrivé ?

D’un côté, le peuple accueille le nouveau président comme un fils du pays. Le président Ali Bongo était lui aussi un fils du pays, techniquement, mais la plupart des Gabonais ont accueilli ce changement avec enthousiasme.

Comme par hasard, le nouveau président s’est concentré sur la consolidation de sa position en conservant sa lassitude militaire et en se concentrant sur les questions qui intéressent immédiatement les Gabonais. Tous ceux qui étaient étroitement liés à l’ancien régime ont été diabolisés un à un. Cependant, certains proches du régime précédent, soutenus par le nouveau régime, ont du jour au lendemain relégué leurs allégeances respectives au profit du nouveau régime afin de conserver leur hégémonie sur les postes importants de la bureaucratie et des ministères. Les chefs d’entreprise et les commerçants sont également inclus dans cette catégorie de « loyauté déplacée ».

Le gouvernement s’est lancé dans une frénésie d’emprunts inconsidérés, inaugurant fréquemment des projets qui ont suscité l’intérêt des Gabonais. Des projets ont été inaugurés, des photos de visages souriants ont été prises, des réunions prestigieuses avec des capitaines d’industrie ont eu lieu, et des médias complaisants ont fait grand bruit. Globalement, l’impression a été donnée que le Messie était descendu sur le sol gabonais pour libérer les Gabonais de leurs malheurs.

Pendant ce temps, les médias ont été instrumentalisés pour diffuser de la propagande, à l’exception d’une partie qui, n’osant critiquer le nouveau Messie, a continué à présenter des faits inquiétants concernant le bien-être de l’État. Des contenus généreux ont commencé à apparaître sur la santé économique du Gabon, ce qui est vraiment très inquiétant. Selon les médias, la moitié des recettes de l’État est destinée au remboursement de la dette, le reste aux salaires et avantages des fonctionnaires et des ministres, ainsi qu’à leurs conseillers, le reste étant censé être utilisé pour le bien-être public.

En réalité, aucune allocation budgétaire n’a été allouée aux projets pilotés par les différents ministères. Cependant, des montants cumulés ont été annoncés dans les médias. Des photos ont été diffusées dans les médias. Globalement, des efforts concertés ont été déployés pour que le bien-être devienne une réalité pour tous les Gabonais.

En réalité, la situation n’est pas aussi rose qu’on le dit. L’environnement des affaires est profondément vicié en raison de décisions inconsidérées prises sans aucune consultation des parties prenantes, ce qui rend les investisseurs étrangers nerveux. Des prises de contrôle généralisées par l’État ont eu lieu (Assala et SNGB) par la grâce de Dieu Le rachat par Tullow Oil a d’abord été reporté, puis Tullow Oil a décidé de se retirer du Gabon. Les prix du pétrole fluctuent constamment au gré des fluctuations du marché.

Les recettes ou l’assiette fiscale restent inchangées. Les droits d’importation ont connu des pics importants, ce qui témoigne également d’une consommation croissante, dont les paiements sont effectués en devises étrangères. En réalité, aucun chiffre fiable n’est disponible concernant la collecte des impôts directs et indirects.

Les dépenses sont en hausse constante, car les fidélités ne sont pas bon marché. Elles sont, en effet, coûteuses. Récemment, la Banque mondiale et la BAD ont exprimé de sérieuses inquiétudes quant à la situation économique dans leurs rapports annuels publiés en juin et juillet 2025. De plus, World Economics a attribué la note « E » au Gabon pour la qualité des données fournies. L’agence a qualifié les données gabonaises d’« inutilisables pour une prise de décision sérieuse » et « indignes de confiance ».

Fitch a déjà abaissé la note souveraine du Gabon à « CCC », ce qui est suffisant pour dissuader les investisseurs, le risque étant très élevé. Les données du PIB étant profondément falsifiées, aucune conclusion définitive ne peut être tirée.

En un mot, l’économie gabonaise est dans un état de désastre absolu.

Par ailleurs, il y a trois mois, le Gabon a connu de graves pannes d’électricité dues à une alimentation électrique irrégulière, ce qui a suscité un profond mécontentement parmi la population gabonaise. Par la suite, la SEEG, la société de distribution d’électricité, a pris des mesures de fortune, mais les dégâts sont déjà considérables. Les Gabonais n’ont jamais connu de problèmes aussi graves en matière d’approvisionnement en eau et en électricité.

Les infrastructures publiques de la capitale, Libreville, sont en très mauvais état.

Au niveau de la société, une jeune population désengagée représente toujours un danger potentiel, et la criminalité contre les femmes est en hausse. Il ne se passe pas un mois sans qu’un crime sexuel odieux contre des fillettes ne soit rapporté dans les médias. Ce phénomène se produit à intervalles réguliers. La brutalité d’Esther Ludivine, une fillette de 10 ans, illustre récemment la rapidité avec laquelle la société gabonaise dépérit : des briques tombent chaque jour.

Comme si ces événements ne suffisaient pas à tirer la sonnette d’alarme, l’histoire d’un scandale sexuel sur le point de se propager sur les réseaux sociaux et la xénophobie croissante au Gabon, qui a acquis une place disproportionnée sur tous les réseaux sociaux.

Le Gabon s’enfonce-t-il dans un ralentissement économique prolongé, transformant la société en un lieu de rivalité où chacun se battra pour chaque part du gâteau ? Voilà des pistes de réflexion pour que les Gabonais puissent tirer leurs propres conclusions…Le ressentiment généralisé de la société est un signe très inquiétant pour tout gouvernement..

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GabonOpinionPolitique

Inclusion, oui ! Mais pas avec tout le monde ! Ça, non !

Jonathan Ignoumba. Hier dans l’ombre d’Ali Bongo, aujourd’hui assis confortablement dans le bureau du pouvoir de transition. Député bien casé, promu Haut-commissaire après une démission digne d’un soap télé, et maintenant Haut Représentant Personnel du Président.

Nouveau Président… mais c’est toujours les mêmes têtes. On dirait que le tiroir politique du pays ne contient que dix noms qu’on ressort à tour de rôle.

Et nous, on regarde. On regarde, impuissants, ce cirque qui tourne depuis trop longtemps. On nous avait vendu la rupture, mais le vieux disque a juste changé de pochette. Pendant que les braquages se multiplient, que les familles dorment la peur au ventre, que le panier de provisions devient un luxe… eux se passent les fauteuils comme on se passe un verre au comptoir.

Ignoumba, c’est l’école de l’opportunisme. Un jour au PDG, le lendemain ailleurs, puis de retour au PDG, et aujourd’hui collé à la chaise du pouvoir de la transition. Rien à voir avec les compétences, tout à voir avec le carnet d’adresses. Comme le disait Harold Leckat, ce sont ces alliances contre-nature qui maintiennent le pays « au bord du gouffre ».

Et bientôt, on va nous dire : “Allez voter !” Choisir ? Choisir entre qui ? Entre ceux qui se partagent le gâteau depuis des années ? Entre ceux qui changent de camp comme on change de chemise pour rester près du buffet ? Entre ceux qui hier défendaient le système et qui aujourd’hui se font passer pour des saints ?

Et puis on va nous parler “d’inclusion”. Inclure qui ? Pourquoi ? Quand on invite le bourreau à sa table alors qu’il vient de pendre notre chef de famille, c’est peut-être juste pour apprendre ses techniques de nœuds… ceux qu’il utilisera demain sur d’autres. Il n’a pas sa place à notre table, point. Voilà le problème : on ne veut pas inclure de nouvelles têtes, pas par manque de choix, mais parce que l’entre-soi protège les mêmes poches. Pourtant, les nouvelles têtes, si elles sont bienveillantes, devraient vouloir contenter le peuple. Et si elles se mettent à se servir, on peut les virer.

C’est ça qu’il faut comprendre pour la suite. À l’approche des législatives, voter pour quelqu’un dont on sait qu’il a spolié le peuple, qui n’a été que l’écho du gouvernement au lieu d’en être le contrepoids, c’est un problème. On doit changer notre logiciel. Sinon, peu importe le discours, peu importe la couleur du bulletin… on restera toujours enchaînés à la même corde.

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GabonOpinionSociété

Réserver certains métiers aux Gabonais : entre ambition et réalités du terrain

La décision du Conseil de réserver certains métiers aux nationaux, y compris dans des secteurs émergents comme le commerce numérique et l’entrepreneuriat moderne, s’inscrit dans une volonté de renforcer la souveraineté économique et de donner plus de place aux jeunes Gabonais. Sur le papier, cette mesure vise à créer de nouvelles opportunités et à protéger l’économie locale.

Cependant, sa réussite dépendra de plusieurs facteurs souvent négligés.

D’abord, exercer ces métiers implique une organisation quotidienne exigeante : ouverture tôt le matin, tenue d’une comptabilité rigoureuse, gestion des charges, etc. Ce sont des compétences qui nécessitent un véritable accompagnement et parfois même une rééducation aux réalités de la gestion d’entreprise, loin de l’idée de « compter sur un soutien extérieur » à la fin du mois.

Ensuite, il faut anticiper les risques de contournement. Sans un encadrement précis, certains pourraient se limiter à prêter leur nom ou leur statut de national pour qu’un étranger gère l’activité, contre une rétribution.

Cela pourrait transformer la mesure en un simple business parallèle, où le propriétaire officiel ne serait qu’un garant rémunéré.

La question du contrôle est également centrale. Faut-il exiger que le gérant soit Gabonais ? Comment vérifier que la loi est respectée sans tomber dans des pratiques abusives ou du harcèlement administratif ? Une surveillance mal pensée pourrait décourager les entrepreneurs au lieu de les soutenir.

Pour que cette réforme produise les effets escomptés, il faudra donc :

Préciser les critères légaux (propriétaire, gérant, actionnaire majoritaire, etc.) • Mettre en place des contrôles clairs et proportionnés

Former et accompagner les entrepreneurs pour qu’ils soient réellement opérationnels

Prévoir des dispositifs de financement et d’appui technique pour favoriser la pérennité des entreprises

Réserver des métiers aux Gabonais peut être une avancée, mais seulement si l’application est pensée pour éviter les dérives et maximiser l’impact positif sur l’autonomie économique du pays.

Je te dis tout

GabonOpinionPolitique

Forme de gouvernance appropriée pour le Gabon Présidentiel ou parlementaire

Le Gabon célébrera bientôt sa nouvelle fête de l’indépendance, le 17 août. Cette occasion sera propice à la réflexion sur le type de gouvernement que le Gabon a choisi.

Ce choix a-t-il été bénéfique pour le Gabon ? La forme de gouvernement choisie a-t-elle produit les résultats escomptés par les ancêtres gabonais ? A-t-elle permis aux Gabonais ordinaires de prospérer et de s’épanouir ? Approfondissons les réponses à ces questions… Avant d’aborder les réponses, gardons à l’esprit que la démocratie évolue au fil du temps, en résistant aux défis du temps.

La démocratie n’est pas un texte religieux immuable. Comme nous l’avons tous été à l’adolescence, nous fondons aujourd’hui des familles. Autrement dit, nous ne sommes plus ce que nous étions à l’adolescence : nous avons grandi, et la démocratie continue de se développer avec le temps.

La forme présidentielle de gouvernance convient à une démocratie très mature, où des « pouvoirs et contrepoids » ont été institutionnalisés au fil du temps afin de responsabiliser le Président devant son peuple. Parmi ces institutions, on trouve des commissions de contrôle législatif, un système judiciaire et une presse libre, des forces armées et une bureaucratie apolitiques, ainsi qu’une société civile dynamique, composée d’universitaires, d’avocats et de personnalités éminentes du monde de l’art, de la littérature et du théâtre.

Ces institutions appliquent des « pouvoirs et contrepoids » pour empêcher le Président de se montrer despotique.

Dans la forme parlementaire de la démocratie, un parti majoritaire à la Chambre des représentants dirige le pays.

Ce parti, ou gouvernement (exécutif), est contrôlé par l’opposition, qui ne jouit pas de la majorité, mais représente la circonscription qui l’a élu.

Dans ce cas, le rôle de l’opposition devient primordial, tout comme celui d’un système judiciaire libre, d’une presse libre, de forces armées et d’une bureaucratie apolitiques, ainsi que d’une société civile dynamique composée de personnalités éminentes du monde de l’art, de la littérature et du théâtre. Grâce à ces outils constitutionnels, l’opposition exerce un contrôle sur le gouvernement.

La séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) devient primordiale. L’absence de séparation des pouvoirs est considérée comme l’une des principales raisons de la chute de l’URSS. Elle est donc essentielle.

Le Gabon a opté pour un régime présidentiel, comme la plupart des petits pays d’Afrique. Ce régime a-t-il été bénéfique pour tous ces pays ?

La réponse réside dans la configuration sociétale de toutes ces sociétés africaines. Toutes sont fortement patriarcales et toute l’autorité familiale est concentrée entre les mains du chef de famille. Cependant, une différence flagrante est à noter : la famille et l’État sont deux entités distinctes.

La gestion familiale ne peut être reproduite par l’État. Le Gabon doit réfléchir : ce mode de gouvernement a-t-il été fructueux ?

L’expérience du mode de gouvernance présidentiel a-t-elle porté ses fruits, donnant à chaque Gabonais le pouvoir ? Les réponses refléteront les résultats d’une gestion familiale, alors que nous parlons ici de gestion étatique. Le mode de gouvernance parlementaire est réputé inadapté en raison de sa faible population (dans le contexte africain).

De plus, il est initialement très chaotique et turbulent (voir le troisième paragraphe ci-dessus. L’évolution de la démocratie est un processus continu). Mais le meilleur dans tout cela, c’est qu’il oblige le représentant du peuple à se rendre auprès du peuple et à solliciter des voix pour sa victoire électorale.

Ce n’est pas le cas du mode de gouvernance présidentiel, où de grands rassemblements sont organisés dans tout le pays, mais où la représentation populaire reste difficile à atteindre.

Sans porter de jugement, je laisse la réponse à la sagesse du peuple gabonais. Je souhaite à tous les Gabonais une joyeuse fête de l’indépendance ! Que la République gabonaise soit bénie par la vertu divine

Je te dis tout

GabonHistoireOpinionSociété

Père avant l’heure : comment la paternité précoce m’a façonné

Je n’avais pas prévu de devenir père si tôt. En classe de 3ᵉ, mon premier enfant est arrivé. En Terminale, le second. Je n’étais encore qu’un adolescent, et tout a basculé.

Avant eux, j’étais comme beaucoup de jeunes garçons : insouciant, le regard tourné vers l’avenir, occupé à profiter de la vie sans vraiment penser à ce que serait demain. Et puis, d’un coup, le demain est arrivé plus vite que prévu. Il a pris la forme de deux petits êtres fragiles qui dépendaient entièrement de moi. Ce jour-là, j’ai compris que ma vie ne m’appartenait plus vraiment.

Il a fallu grandir. Vite.

Apprendre à gérer un budget quand on n’a presque rien en poche. Réfléchir à chaque dépense. Dire non à certaines envies pour pouvoir dire oui à leurs besoins. Revoir mes priorités, abandonner certaines habitudes, certains rêves même. Assumer.

Mes parents étaient là, mais dans ma tête, je me répétais : “C’est mon devoir. C’est à moi d’assurer.” Pas à eux. Pas à un oncle, pas à un ami. Moi. Parce que c’étaient mes enfants, ma responsabilité, ma fierté aussi.

Je veux remercier celle qui les a portés. Pour le courage face aux regards parfois lourds de jugement, pour les épreuves traversées ensemble, pour les concessions silencieuses. Rien n’a été simple.

Être père très jeune, ce n’est pas seulement affronter les difficultés. C’est aussi apprendre à savourer les moments qui, parfois, passent inaperçus. Les écouter raconter leurs histoires farfelues. Répondre à leurs questions, même quand elles m’embarrassent ou me dépassent. Rire avec eux à en oublier les soucis. Les regarder grandir et se dire : “C’est moi qui les ai mis là, sur ce chemin.”

C’est stresser avec eux la veille d’un examen. C’est sentir son cœur se serrer quand la fièvre les cloue au lit. C’est se sentir impuissant quand on n’a pas la réponse, pas la solution, pas les moyens. Et parfois, c’est pleurer en silence. Mais se relever, toujours. Parce qu’on ne peut pas se permettre de rester à terre.

Oui, j’ai eu peur.

Peur de ne pas être à la hauteur, peur de reproduire les erreurs que j’ai connues, peur de les décevoir. Mais la paternité m’a appris une vérité simple : on ne naît pas père, on le devient. Chaque erreur, chaque effort, chaque geste compte.

Être père trop tôt m’a volé une partie de mon adolescence, mais m’a offert bien plus que ce que j’aurais pu imaginer : un sens à ma vie. Ces deux êtres m’ont forgé, m’ont appris la patience, la résilience et l’amour inconditionnel.

Si je parle aujourd’hui, ce n’est pas pour me plaindre. C’est pour dire aux plus jeunes : faites attention.

Protégez-vous.

Ne laissez pas un moment de plaisir décider à votre place de ce que sera votre vie.

Avoir un enfant, c’est magnifique… mais c’est aussi un engagement total, qui demande des sacrifices que vous n’imaginez même pas à votre âge.

Ne vous précipitez pas. Prenez le temps de finir vos études, de construire votre vie, de devenir vous-même avant d’être responsable d’un autre être. Vous ne pouvez pas verser dans un verre vide.

Et si un jour, vous devenez parents, soyez présents. Pas juste physiquement. Écoutez, accompagnez, rassurez. Même quand vous n’avez pas la solution, montrez que vous êtes là. Parce qu’au fond, ce dont un enfant a le plus besoin, ce n’est pas d’un parent parfait, mais d’un parent qui ne lâche jamais.

Aujourd’hui, je ne sais pas si je suis le meilleur des pères. Mais je sais une chose : je fais de mon mieux, chaque jour, pour qu’ils ne manquent de rien, pour qu’ils se sentent aimés, pour qu’ils sachent qu’ils peuvent compter sur moi. Toujours.

Je te dis tout