Auteur/autrice : La Redac

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Le mariage coutumier au Gabon : une tradition qui nous définit

« Mariez-vous à la coutume. Si bien évidemment, vous respectez les traditions. Chez nous, si tu n’as pas doté une femme, il y a beaucoup de conséquences. ». Cette phrase résonne profondément dans nos réalités africaines et, plus précisément, dans la culture gabonaise.

Elle nous rappelle que le mariage coutumier n’est pas qu’une simple formalité. C’est une cérémonie riche en symboles, un pont entre les familles, et une véritable affirmation de notre identité culturelle.

Qu’est-ce que le mariage coutumier ?

Au Gabon, comme dans de nombreux pays africains, le mariage coutumier est un acte profondément enraciné dans nos traditions. Ce n’est pas qu’une simple rencontre festive entre deux familles : c’est un rituel qui scelle des alliances et qui confère au couple une légitimité aux yeux de la société et des ancêtres. Il repose principalement sur la dot, qui symbolise l’engagement et le respect de l’homme envers la famille de sa future épouse.

La valeur symbolique de la dot

La dot est souvent mal comprise ou mal interprétée, surtout à l’ère de la modernité. Certains la perçoivent comme une transaction financière ou une vente de la femme. En réalité, dans la culture gabonaise, elle est tout sauf cela. La dot est un symbole d’honneur et de reconnaissance. Elle témoigne de la capacité de l’homme à assumer ses responsabilités et à prendre soin de sa famille.

Ne pas doter une femme peut être perçu comme un manque de respect envers ses parents et ses ancêtres. Cela peut aussi entraîner des conséquences : l’homme peut se voir refuser certains droits, comme la reconnaissance officielle de ses enfants par la belle-famille ou l’accès à certains rituels, notamment en cas de décès. Après, certains veulent en faire un business, alors que de base, la dot servait à garantir un équilibre dans les unions. Par exemple, la dot d’une femme permettait souvent à son frère ou à un autre membre de la famille de se marier à son tour.

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Un mariage qui transcende les individus

Contrairement au mariage civil ou religieux, le mariage coutumier ne concerne pas seulement les époux. Il unit deux familles, deux clans, et parfois deux villages. Les cérémonies varient selon les ethnies (Fang, Myènè, Kota, Punu, etc.), mais elles partagent toutes le même objectif : renforcer les liens sociaux et assurer la cohésion entre les familles.

Chez les Fang, par exemple, la dot est accompagnée de rituels qui impliquent les ancêtres, afin de bénir l’union. Chez les Myènè, le mariage est souvent marqué par des chants et des danses qui célèbrent l’arrivée d’un nouveau membre dans la communauté. Ces pratiques rappellent que le mariage coutumier est un moment sacré qui dépasse les simples considérations matérielles.

L’aspect légal : encadrer la tradition

Au Gabon, le gouvernement reconnaît l’importance du mariage coutumier. Mais pour qu’il soit légalement reconnu, il doit être enregistré auprès des autorités civiles. Cet enregistrement garantit que les droits des époux sont protégés, notamment en cas de succession ou de litige. Le mariage coutumier au Gabon est encadré par la loi n°045/2020 du 22 décembre 2020, qui reconnaît légalement cette pratique traditionnelle. Cette législation abroge la loi n°20/63 du 31 mai 1963, qui interdisait la dot.

Selon la nouvelle loi, le mariage coutumier concerne uniquement les unions entre deux personnes de sexes différents, dont la femme est nécessairement gabonaise. La dot, élément central de ce type d’union, ne doit pas faire l’objet de spéculation, et son montant est plafonné à 1,5 million de francs CFA. Toutefois, les familles peuvent, si elles le souhaitent, convenir d’un montant inférieur.

En outre, pour éviter les abus, des lois ont été instaurées pour plafonner le montant des dots. Ces lois visent à préserver l’esprit originel du mariage coutumier, qui repose sur l’honneur et la symbolique, et non sur des exigences financières démesurées. Parce qu’on connaît nos familles, hein, il y en a pour qui la dot est devenue un véritable business. Si l’application de ces lois devient stricte, je vous assure, certaines familles vont protester fort, en disant : « Koh ma fille a fait l’école, elle vaut plus que ça ». Au pire, donnez ce que vous voulez, tant que c’est dans vos moyens. Honorez vos bodes.

Le mariage coutumier : un reflet de notre identité africaine

En tant qu’Africains, et plus encore en tant que Gabonais, le mariage coutumier est une part essentielle de notre identité. Dans un monde où la modernité tend parfois à effacer nos traditions, le respect de ces rituels nous permet de rester connectés à nos racines.

Cela ne signifie pas rejeter le mariage civil ou religieux. Ces formes d’union ont aussi leur importance. Mais il est essentiel de ne pas oublier que, pour nous, Africains, le mariage coutumier est le premier acte qui donne du sens à l’union. Il n’est pas question de modernité ou de passéisme, mais de respect des valeurs qui font de nous ce que nous sommes.

Se marier à la coutume, c’est bien plus qu’un geste symbolique. C’est une manière d’affirmer notre appartenance à une culture riche et unique. C’est honorer nos ancêtres, respecter nos familles, et bâtir des alliances solides.

Alors oui, marions-nous à la coutume, respectons les traditions. Et, tant qu’à faire, respectons aussi les lois, pour que l’héritage culturel ne se transforme pas en commerce familial. Parce qu’au Gabon, comme ailleurs en Afrique, ce geste n’est pas juste une formalité. C’est un acte de foi en notre héritage culturel, un pilier qui nous unit et qui nous définit.

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Sortir après minuit pour chercher de l’eau : entre soif et coupe gratuite

Dans mon quartier, l’eau est un luxe réservé aux courageux de la nuit. La SEEG a décrété que c’est après minuit que les robinets daignent couler. Pour éviter que ma famille ne manque de cette ressource essentielle, je dois braver le couvre-feu, marcher dans des rues sombres et prier pour rentrer entier.

Je ne fais pas ça par plaisir. Ce n’est pas un choix, c’est une nécessité. Sans eau, il n’y a pas de douche pour commencer la journée, pas de linge propre, pas de repas cuisiné. Imaginez un élève qui doit affronter les cours avec des vêtements sales ou un visage non rincé, faute d’eau disponible. Ce n’est pas seulement humiliant, c’est révoltant.

Pourtant, le vrai cauchemar ne se limite pas au manque d’eau. Il commence quand je croise les agents en tenue. Leur rôle devrait être de nous protéger, mais ils préfèrent distribuer des « coupes gratuites » pour « discipliner » les retardataires de la nuit. Une lame pour tout un groupe, sans aucune mesure d’hygiène. Résultat : des blessures, des infections potentielles et un profond sentiment d’humiliation.

Ces agents, formés pour défendre l’ordre, se transforment en bourreaux. Ce ne sont pas juste des actes d’abus, c’est un système qui écrase ceux qu’il est censé protéger. Et le pire ? Leur impunité. Que ce soit avant ou après la Transition, rien ne change. Ils agissent en toute liberté, comme si nos vies ne valaient rien.

Ce qui rend la situation encore plus absurde, c’est que ces coupures d’eau, comme celles d’électricité, étaient censées appartenir au passé. En octobre, on nous avait promis la fin de ces privations. Pourtant, dans nos foyers, l’eau et le courant jouent toujours à cache-cache. Parfois, on reste dans le noir, se demandant si la coupure durera des minutes, des heures ou des jours.

Et que dire des risques sanitaires liés à ce chaos ? Entre la rareté de l’eau propre et les infections provoquées par ces « coupes gratuites », c’est toute une population exposée. Les hôpitaux, déjà saturés, n’ont pas besoin de ces nouveaux « patients » fabriqués par des pratiques barbares.

Comment accepter qu’en 2024, dans un pays qui parle d’émergence, nous soyons encore réduits à de telles conditions ? Nos dirigeants promettent des changements, mais sur le terrain, la réalité est tout autre. L’eau, le courant et la dignité des citoyens sont systématiquement coupés, sans explication ni solution durable.

Ce qui choque encore plus, c’est le silence face à ces abus. Où sont les sanctions pour ces agents ? Où sont les politiques publiques pour améliorer la distribution de l’eau ? Pourquoi cette impunité continue-t-elle de régner ?

Certains habitants s’organisent malgré tout : groupes de veille, réservoirs collectifs, plaintes adressées aux autorités locales. Mais ces initiatives ne suffisent pas sans un réel soutien de l’État. Des solutions simples existent pourtant :

1- Réorganiser les horaires de distribution d’eau pour éviter les sorties nocturnes.

1- Installer des citernes communautaires accessibles en permanence.

3- Renforcer les mécanismes de contrôle pour mettre fin aux abus des forces de l’ordre.

Il est temps de cesser de normaliser l’inacceptable. Ces pratiques doivent cesser, et pour cela, il faut que les habitants s’unissent, témoignent et réclament leurs droits. Parce qu’en fin de compte, ce ne sont pas seulement les coupures d’eau et de courant qui nous touchent. Ce sont nos vies, nos rêves et notre dignité qui sont en jeu.

Dans ce chaos, je vais encore sortir ce soir, comme tant d’autres. Peut-être que cette fois, je reviendrai avec de l’eau. Peut-être même avec mes cheveux. Mais jusqu’à quand devrons-nous vivre ainsi ?

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Refuser de faire l’apologie de la bêtise : est-ce imposer une pensée unique ?

Avant tout, ce que je vais dire n’engage que moi. Ce que je considère comme de la bêtise peut très bien être vu différemment par d’autres. Néanmoins, comme c’est moi qui écris cet article, je me réserve le droit de partager mon point de vue. Si quelqu’un n’est pas d’accord, il peut très bien prendre son téléphone, écrire à son tour et défendre sa position.

Cela dit, est-ce vraiment imposer une pensée unique que de refuser de cautionner ce qui semble absurde ou nuisible ? Je pense que non, et voici pourquoi.

Refuser la bêtise, ce n’est pas attaquer la liberté

Nous vivons dans un monde où chacun est libre de s’exprimer, mais cette liberté n’est pas un permis pour dire ou faire n’importe quoi. Par exemple, si quelqu’un affirme que sauter d’un pont sans parachute est sans risque, je dirais que cette idée est dangereuse, voire stupide. Mais cela ne veut pas dire que j’empêche cette personne de s’exprimer. Je dis simplement que, dans l’intérêt commun, nous ne devons pas valoriser ce genre de discours.

L’argumentation, un exercice exigeant

Pour qu’une idée soit prise au sérieux, il faut qu’elle repose sur une argumentation solide. Et l’argumentation, attention, roulement de tambours, demande de la logique et des arguments. Ces arguments doivent être basés sur des faits ou des hypothèses résultant d’analyses sérieuses, et non sur des émotions ou des croyances non vérifiées. Refuser de débattre avec des idées dépourvues de ce socle, ce n’est pas imposer une pensée unique, c’est simplement élever le niveau du dialogue.

Limiter la propagation des idées nuisibles

Un exemple concret de cette logique est le « cordon sanitaire médiatique » en Belgique francophone. Ce principe consiste à limiter la couverture médiatique des partis d’extrême droite afin de ne pas leur offrir une plateforme pour propager des idées jugées nuisibles, telles que la haine, la discrimination ou le racisme. Ce n’est pas une atteinte à leur liberté d’expression : ils ont le droit de parler, mais la société a aussi le droit de choisir de ne pas amplifier leur message.

Grâce à ce genre de décision, certaines idées extrêmes n’atteignent pas le grand public, réduisant ainsi leur capacité à diviser ou à nuire. Ce n’est pas imposer une pensée unique, c’est protéger les valeurs de respect et de vivre ensemble qui permettent à une société de prospérer.

Accepter les débats, mais sur des bases solides

Refuser de soutenir des idées absurdes ou nuisibles, ce n’est pas fermer le débat. Au contraire, c’est poser des bases saines pour discuter. La bêtise, c’est souvent le refus de réfléchir, de vérifier les faits ou d’écouter les avis des autres. En disant « non » à cela, on n’impose pas une pensée unique. On demande juste un minimum de rigueur et de bon sens.

Protéger le collectif contre les dérives

Certaines idées peuvent avoir des conséquences graves pour tout le monde. Dire que de telles idées n’ont pas leur place dans les médias ou les débats publics, ce n’est pas imposer une dictature de la pensée. C’est protéger le bien-être collectif. Refuser la bêtise, c’est aussi éviter qu’elle devienne la norme.

La fermeté n’est pas synonyme de dictature

Être ferme face à certaines idées, ce n’est pas étouffer la liberté d’expression. Une dictature impose le silence ; un débat sain encourage les échanges d’idées. Mais ces idées doivent être réfléchies et constructives, pas des provocations gratuites ou des absurdités.

Refuser de faire l’apologie de la bêtise, ce n’est pas imposer une pensée unique. C’est plutôt un acte de responsabilité. C’est dire : « Oui, tu as le droit de t’exprimer, mais moi aussi j’ai le droit de dire que ton idée est mauvaise. » En fin de compte, chacun est libre de penser, d’écrire et de débattre, mais la bêtise n’a pas à être célébrée ni glorifiée.

Et si tu n’es pas d’accord, tu sais quoi faire : prends ton téléphone, écris, et surtout… n’oublie pas les faits et les analyses sérieuses. Le débat mérite d’être intelligent.

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Quand la justice abandonne ses filles et ses fils : le cri de douleur d’un Gabonais

Aujourd’hui encore, une nouvelle déchirante est tombée, réveillant la colère et l’impuissance que tant de Gabonais ressentent face à l’injustice. Le tribunal de Karabük, en Turquie, a acquitté l’unique accusé du meurtre de Jeannah « Dina » Danys Dinabongho Ibouanga, cette jeune étudiante de 17 ans. Pour nous, Gabonais, c’est une blessure de plus, une preuve supplémentaire que nos vies semblent peser bien peu.

Dina, Michaela, Kech… Ce sont des noms qui nous hantent. Des noms que la justice semble vouloir effacer. Dina était partie chercher un avenir meilleur, Michaela voulait juste vivre, Kech était là, comme nous, espérant simplement exister. Mais tous ont été brisés, et nous restons, démunis, face à un mur de silence.

Dina, une jeunesse volée

Dina avait 17 ans. Elle était pleine de vie et de rêves. Mais une nuit de mars 2023, tout s’est arrêté. Retrouvée sans vie dans une rivière, après avoir été vue courant pieds nus dans les rues, probablement terrorisée. Et malgré les éléments troublants – des vidéos de surveillance, des messages de harcèlement –, rien n’a été fait pour lui rendre justice. Le tribunal a acquitté le seul accusé. Pourquoi ? Comment peut-on expliquer cela à sa famille, à ses proches, à nous tous ?

Michaela Dorothée Ngoua, une autre vie arrachée

En août 2023, c’était Michaela. 18 ans. Retrouvée morte près de l’échangeur de l’ancienne RTG, dénudée, abandonnée comme un vulgaire objet. Elle n’était qu’une jeune fille. Mais dans un Gabon où les disparitions non élucidées se multiplient, sa mort a été engloutie par le silence. Michaela, comme Dina, nous rappelle que nos filles sont abandonnées, que leurs cris restent sans écho.

Kech Eboro, un homme oublié

Puis il y a Kech. Un homme. Un fils, un frère, un ami. Retrouvé mort, lui aussi, dans des circonstances troubles. Et comme pour les autres, aucune réponse. Combien d’autres Kech, Michaela, Dina faudra-t-il avant que nous disions assez ?

Les Gabonais de l’étranger, des vies en sursis

Pour nous qui vivons à l’étranger, le combat est double. Nous quittons notre terre pour étudier, pour travailler, pour réver. Mais souvent, nous devenons des cibles. Dina était une jeune fille noire dans un pays étranger. Elle a été victime de harcèlement, de racisme, de violences. Combien d’autres Gabonais subissent des injustices sans que personne n’en parle ?

Le silence est complice. Ce silence qui entoure Dina, Michaela, Kech, et tant d’autres, est insupportable. Mais nous refusons de nous taire. Nous refusons d’oublier. Car oublier, ce serait leur faire violence une deuxième fois.

Pour Dina. Pour Michaela. Pour Kech. Et pour tous ceux que nous avons perdus. Nous ne vous oublierons jamais.

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GabonLogementOpinionSociété

Frais de visite + Loyers + Caution + Frais d’agence…

Trouver un logement est de plus en plus compliqué dans ce pays. Quand tu ne passes pas par Les Aventures Mystérieuses dans lesquelles un démarcheur disparait sous tes yeux avec tes frais de visite, ce sont les modalités de location qui peuvent te faire tourner de l’œil.

N’en déplaise à l’auteur de « Libreville, ce n’est pas le Gabon ! », je ne sais pas comment ça se passe à l’intérieur du pays et je lui saurais gré de nous partager son expérience sur le sujet, s’il le souhaite. Mais à Libreville c’est acté, visiter un bâtiment que tu souhaites louer ou acheter est payant. Peu importe qu’il s’agisse d’une chambre « américaine » style BITAM ANE STATES, d’un studio ou d’une villa, le prix est le même, 5000 FCFA. Ça s’appelle les « frais de visite », tout le monde s’y conforme, personne n’entre, personne ne sort sans les payer…

En plus des frais de visite, les bâtisses proposées à la location se voient taxées d’une « caution » de la valeur du loyer, parfois même plus. Cette caution, qui n’est que rarement remboursée, est obligatoire pour s’installer. Elle est versée au même moment que le premier loyer et est supposée permettre au bailleur de faire les travaux nécessaires à la réfection du bâtiment quand le locataire en sortira.

Puis il y’a le loyer lui-même, qu’il est normal de verser lorsqu’on loue une construction. Au Gabon, le loyer est payé avant de consommer le mois. Et pour finir tu as les frais d’agence qui sont fixés, par je ne sais quel texte, à la moitié du prix du loyer au minimum. Vous me suivez toujours ou ça fait beaucoup ? Bref, je vous remets dans le contexte ; prenons un exemple…La Fière Trentenaire recherche un appartement de deux à trois chambres, bien situé, dans une barrière, avec de l’eau en permanence, un compteur d’électricité individuel et une cour éventuellement. Elle tombe sur une annonce Facebook présentant un appartement de deux chambres avec une salle de bain et un WC pour les visiteurs. Ça ne cadre pas forcément avec ce qu’elle recherche, mais elle cale tout de même un rendez-vous avec l’annonceur. « On se voit dimanche à 12h, n’oubliez pas les frais de visite. ».

Le dimanche, La Fière Trentenaire se rend au lieu de rendez-vous, après plusieurs minutes d’attente, un groupe d’hommes arrive, se présente et tout va très vite. Elle débourse immédiatement les 5000 FCFA demandés d’avance et après quelques minutes de marche, elle est dans la maison. L’appartement lui plait, de toute façon il urge désormais pour elle de déménager. Son guide pour la visite, communément appelé « démarcheur », lui annonce les conditions : 260 000 FCFA pour le loyer, 260 000 FCFA la caution, lui-même prend 70% du loyer pour les frais d’agence, donc 182 000 FCFA, tout ça non négociable. Si vous faite le calcul, sans prendre en compte les modalités de déménagement, vous êtes à 702 000 FCFA au moins. Je dis bien « au moins » parce que selon l’agence qui est en réalité un démarcheur, les frais peuvent aller jusqu’à 100% du loyer.

Ce m’intrigue c’est qu’à la fin de l’échange avec le représentant de l’agence, vous n’avez jamais parlé ni de contrat de bail et ni des conditions d’intervention de cette agence dans le cas de soucis éventuels avec le bailleur. Mais surtout, je me demande pourquoi c’est à moi, locataire, de payer les frais d’une agence que quelqu’un d’autre a engagée pour placer son bien ? Et comme d’habitude, ce n’est pas ma seule interrogation.

Ces agences dites « immobilières » sont-elles reconnues par l’Etat ? Paient-elles leurs impôts et autres taxes ? Qui fixe la grille tarifaire de mise en location de maison et les conditions de paiement de ces frais ? En dehors de quelques publications sur Facebook, que font les agences pour « démarcher » les clients ? Surtout que la plupart du temps, ce sont les clients qui les relancent, et après avoir payé les frais de visite, qui servent selon ceux que j’ai interrogé sur le sujet à « payer le carburant de celui qui fait la visite et décourager les blagueurs », pourquoi encore payer jusqu’à 70% du loyer à ces agences ?.

Bref, on en est là parce que les conditions d’acquisition de terrains et maisons dans le pays sont encore plus compliquées quand on se tourne vers l’Etat.

Malgré la propagande qu’on fait sur le sujet, il n’y a pas encore assez de logements disponibles dans l’immédiat. Au final, il est toujours plus facile de louer chez un particulier que chez l’Etat qui est lui-même aussi parfois locataire. Drôle Triste mais vrai… Les démarches administratives sont longues et périlleuses, toujours enclin à des magouilles, il faut connaitre X et Y pour faire évoluer son dossier, offrir un coca à Z pour qu’on te cède 5m de la parcelle d’A sans que ça ne fasse jaser.

On sait tous comment ça fonctionne, et même quand on est à l’air de l’essor vers la félicité, on sait tous qu’on ne peut faire autrement… Si on veut se loger, on est obligé de payer : Frais de visite + Loyers + Caution + Frais d’agence. Et si chaque bailleur décide qu’il veut 3 loyers et 2 cautions, « celui qui boude, bouge » et personne n’ira en prison s’il le crie fort.

La Fière Trentenaire :*

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Un pas vers le futur : la numérisation au CEDOC, et l’avenir numérique du Gabon

Pendant longtemps, obtenir une pièce d’identité au Gabon, qu’il s’agisse du passeport ou de la carte nationale électronique, relevait du parcours du combattant. Il fallait être au CEDOC à 5 heures du matin, avec des documents soigneusement préparés… sauf qu’une fois sur place, on pouvait se faire rembarrer parce que « la liste avait changé ».

Mais, miracle de la modernité, voici venu le temps de la numérisation ! Le CEDOC a mis en place une plateforme en ligne où les citoyens peuvent soumettre leurs dossiers, recevoir des notifications, et se rendre sur place uniquement pour finaliser les procédures.

Ce bond en avant évite bien des frustrations et redonne espoir. Pourquoi ? Parce qu’il prouve que l’administration peut évoluer, et que, si une entité comme le CEDOC y arrive, il n’y a pas de raison que d’autres n’essaient pas aussi. La Mairie, par exemple, pourrait suivre cette voie pour simplifier les démarches liées à la légalisation de documents ou même pour retrouver les souches perdues. Après tout, combien de fois a-t-on entendu quelqu’un soupirer : « Ils ne retrouvent plus ma souche… » ?

La grande ambition numérique : Gabon Digital

Ce succès du CEDOC s’inscrit dans une tendance plus large : le lancement, en novembre 2024, de Gabon Digital, un programme ambitieux visant à transformer le pays en un hub technologique en Afrique centrale. Financé par la Banque mondiale à hauteur de 44 milliards de FCFA, ce projet vise à moderniser les infrastructures numériques, améliorer la sécurité des données, et faciliter l’accès des citoyens aux services publics.

Concrètement, Gabon Digital repose sur trois axes majeurs :

1. La dématérialisation des services publics, pour rendre les démarches administratives plus simples et rapides. Ce sera bénéfique pour les gens de l’intérieur du pays qui n’auront pas toujours besoin de venir à Bev pour faire toutes les démarches

2. La modernisation des infrastructures numériques, avec des projets comme la construction d’un data center national et la création de plateformes interopérables entre les administrations.

3. L’inclusion numérique, notamment à travers des centres de formation pour doter les jeunes et les entrepreneurs des compétences nécessaires dans un monde de plus en plus digitalisé.

L’objectif est clair : simplifier la vie des Gabonais, tout en stimulant l’innovation et l’économie numérique. Imaginez un futur où des start-ups locales, soutenues par des fonds publics et des technologies avancées, fleurissent et apportent des solutions à nos problèmes ! Ou encore une administration qui protège vos données personnelles tout en offrant un accès rapide et sécurisé aux services : un rêve qui semble enfin à portée de main.

Du scepticisme à l’espoir

Évidemment, certains resteront sceptiques. Après tout, combien de projets ont été annoncés avec fracas avant de tomber dans l’oubli ? Mais cette fois, les choses semblent bien parties. Le programme Gabon Digital bénéficie d’un cadre réglementaire solide et d’une coordination technique assurée par l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF). Et puis, il y a cette détermination affichée : faire du Gabon un modèle en Afrique centrale, en utilisant le numérique pour transformer les défis en opportunités.

Alors, soyons positifs. Si le CEDOC peut déjà montrer la voie, pourquoi pas les autres administrations ? Avec Gabon Digital, le Gabon a une vraie chance d’écrire une nouvelle page de son histoire : celle d’un pays moderne, connecté et inclusif. Restons vigilants, mais encourageons ces initiatives qui, si elles tiennent leurs promesses, pourraient changer nos vies.

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Une génération de Jeunes filles s’hypersexualisant pour une génération de jeunes filles abusées

« Oui mais les filles d’aujourd’hui sont des bordelles. » « Nos mamans étaient mieux.» Nous voyons tous ces propos qui pullulent sur la toile.

Beaucoup pointé du doigt à la volonté d’émancipation précoce des filles de la gen Z mais personne ne veut réellement s’interroger sur les causes de ce phénomène. Je tiens à préciser que nous ne tentons pas de justifier les comportements problématiques de personnes ayant simplement la volonté de vivre de cette façon,ici nous parlons d’une catégorie bien spécifique.

Selon UNICEF, plus 370 millions de filles et de femmes dans le monde ont subit des aggressions sexuelles/viols avec 86% des cas classés sans suite,sans compter ceux « réglés en famille  » et ceux jamais dénoncés,sans compter les victimes dans le déni ,sachant que selon RadioFrance, il y’a 3.932.647 sur terre .

Pourquoi j’énonce tous ces faits ? C’est pour vous faire prendre conscience de l’ampleur de ce mal dans notre société. Quel rapport avec notre sujet? Eh bien, l’une des conséquences les plus récurrentes des viols et aggressions sexuelles ,c’est bien évidemment l’hypersexualisation de soi même.

Sachant que la grande majorité des jeunes filles gabonaises de la génération Z ont subit des attouchements,des viols,des aggressions, très souvent camouflés et ignorés par leurs familles ou entourage, pouvant réellement être choqué devant cette exposition involontaire de ces jeunes filles, due à leurs trauma?

Avant que quelqu’un n’en rigole et fasses une blague, oui « Je suis hyper active sexuellement Parceque je n’ai pas connu mon père .» est également une raison valable due à un traumatisme.

Il serait judicieux de cesser de se concentrer sur les conséquences mais très souvent chercher activement les causes. Pourquoi,pourquoi et encore pourquoi ?

Je terminerai en disant qu’on mettre un point d’honneur à la sensibilisation des jeunes hommes/garçons. Ce n’est pas normal qu’un élève du collège pense que c’est normal de forcer une fille. Ce n’est pas normal que des viols se fassent entre collégiens ,ce sont des enfants.

Éduquez vos garçons!

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La malédiction du vol au Gabon : un fléau culturel ou une simple tradition bien ancrée ?

Au Gabon, le vol dans les hautes sphères de la société semble être passé de crime à véritable art de vivre. Que ce soit dans la gestion d’entreprises publiques, des fonds sociaux, ou encore des ressources naturelles, les scandales se succèdent avec une régularité digne des saisons. Mais où s’arrête l’indignation et où commence la résignation ?

Prenons d’abord Gab’Oil, symbole national de la rente pétrolière, qui s’est transformé en gouffre financier. L’opacité dans la gestion des ressources pétrolières a toujours nourri des soupçons, mais chaque nouvelle équipe à sa tête semble rivaliser de créativité pour dilapider les caisses. Un proverbe local pourrait résumer la situation : « Le pétrole appartient à tous, mais les revenus, eux, se volatilisent mystérieusement. »

Plus récemment, la CNAMGS est venue nous rappeler que la corruption ne connaît pas de limites. Cette institution, supposée garantir l’accès aux soins, croule sous le poids des dettes. Les pharmaciens ont même menacé de ne plus servir les assurés, dénonçant des arriérés de paiement astronomiques. Ironie du sort, alors qu’on parle de moderniser et de privatiser sa gestion, les rapports révèlent que les fonds destinés aux soins finissent souvent dans les poches d’une poignée de privilégiés.

Et comment ne pas évoquer la SEEG, un autre bastion de malversations ? Ici, les détournements ne se limitent pas à une poignée de DG. Un scandale récent a révélé l’existence d’un vaste réseau impliquant des cadres et des prestataires privés, qui utilisaient des systèmes parallèles pour éditer des tickets frauduleux. Pendant ce temps, les consommateurs, déjà accablés par des factures exorbitantes, subissent les conséquences. Les responsables ? Certains sont en détention, mais le système reste à réformer. La SEEG symbolise bien que la corruption ne concerne pas seulement les hautes sphères, mais s’enracine dans toute la chaîne.

Ce qui est encore plus fascinant, c’est que ces auteurs de malversations ne sont pas perçus comme des parias par leurs concitoyens. Bien au contraire, ils deviennent des modèles ! Le Gabonais moyen rêve souvent de prendre leur place, non pas pour changer les choses, mais pour accéder à son tour à ce gâteau si savoureux qu’est l’argent public. Après tout, le vol semble être l’un des rares ascenseurs sociaux qui fonctionne au pays.

Quant aux sanctions ? Elles relèvent d’un imaginaire presque comique. Trop de gens sont pris en flagrant délit de détournement de fonds, mais au lieu de finir derrière les barreaux, on les « punit » en leur offrant des sinécures dans d’autres postes stratégiques. Et comme si cela ne suffisait pas, certains d’entre eux, avec des casiers judiciaires bien garnis, continuent d’être nommés à des responsabilités de premier ordre. On ne peut s’empêcher de se demander si le Gabon ne fonctionne pas sur une logique où le crime paie – et paie même très bien.

Je rappelle aussi que nous ne parlons pas ici de binationaux. Pendant longtemps, on a pointé du doigt les « étrangers » pour avoir conduit le pays à sa perte, mais ces scandales sont bien Made in Gabon. Il est grand temps de regarder la réalité en face : la malédiction du vol est une affaire nationale.

L’heure est-elle venue de briser ce cycle ? Ou doit-on simplement se résigner à ce que la culture du vol soit l’une des contributions les plus solides du Gabon au patrimoine mondial ? Une chose est certaine, l’humour noir reste notre ultime refuge face à cette tragédie bien réelle.

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Gabon Télévision, miroir de la propagande ou voix du peuple ?

Pendant longtemps, la perception (ou la réalité, selon certains) voulait que Gabon Télévision soit une extension médiatique du Parti Démocratique Gabonais (PDG).

Une chaîne nationale où le journalisme semblait souvent plier sous le poids des impératifs politiques, offrant une couverture monotone des actions du parti au pouvoir. Mais avec la transition politique en cours et les promesses d’une nouvelle ère, on aurait pu espérer un tournant décisif. Las, il semble que Gabon Télévision ait simplement changé de propriétaire sans changer ses habitudes. Si hier, les micros et les caméras vibraient au rythme du PDG, aujourd’hui, ils semblent s’accorder à une autre symphonie, celle de la glorification du régime en place. En 2024, dans un Gabon en quête de renouveau, on se demande si la première chaîne nationale n’est pas restée figée dans un schéma aussi ancien que contestable : celui de la propagande maquillée en information.

La propagande version 2.0 : même combat, nouvelle cible  

Soyons clairs : personne ne conteste que le rôle d’une chaîne nationale inclut de relayer les actions gouvernementales. Mais quand ce rôle devient tout, quand il supplante l’investigation, l’équilibre des opinions et la diversité des sujets, une télévision publique perd son essence (les privées aussi hein, vous perdez de la crédibilité). Gabon Télévision semble coincée dans un mode de fonctionnement où les reportages se résument à glorifier les nouvelles initiatives, à couvrir les cérémonies officielles et à relayer les discours des leaders politiques, sans jamais interroger ni analyser. Et c’est bien dommage parce que des journalistes brillants ce n’est pas ce qui manque oh.

Les phrases toutes faites et les hommages dithyrambiques (l’enfant a fait l’école. Ça veut dire « excessivement élogieux ») s’accumulent, mais qu’en est-il de l’autre versant ? Celui des citoyens ordinaires, confrontés aux défis quotidiens de la vie au Gabon : le chômage des jeunes, les infrastructures défaillantes dans certaines régions, ou encore l’accès difficile aux soins et à l’éducation ? Ces réalités, bien que criantes, peinent à trouver leur place sur les écrans de Gabon Télévision. Ces problèmes se retrouvent maintenant sur les médias privés qui finissent souvent par être taxés de « médias d’opposition ». Kieeeeeeh.

Les Gabonais paient, mais pour quoi exactement ?  

C’est là que le bât blesse. Chaque mois, les Gabonais contribuent à cette télévision par la redevance audiovisuelle. Un acte qui, en théorie, garantit l’existence d’un service public à leur service. Mais que reçoit-on en retour ? Des flashs d’informations qui répètent à l’infini des communiqués officiels, des émissions souvent dépourvues de profondeur, et un refus manifeste d’aborder les sujets qui dérangent.  

On aurait pu comprendre cette approche sous un régime monolithique où la critique était vue comme une menace. Mais aujourd’hui, où sont les signes de ce changement tant annoncé ? Pourquoi la pauvreté persistante, la hausse du coût de la vie ou les conditions de travail précaires des enseignants ne font-ils pas l’objet de débats ouverts sur les plateaux de Gabon Télévision ? Pourquoi cette peur palpable d’aller au-delà des apparences ? 

À l’heure où les réseaux sociaux prennent le relais de l’information et deviennent le lieu d’expression des frustrations populaires, Gabon Télévision continue de s’enliser dans un modèle dépassé. Une chaîne qui devrait être un miroir de la société dans toute sa diversité semble aujourd’hui n’en refléter qu’un fragment soigneusement sélectionné.  

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien à sauver. Les reportages qui mettent en lumière les rénovations d’infrastructures ou les actions sociales méritent leur place. Mais une télévision nationale ne peut se contenter de célébrer : elle doit aussi questionner, dénoncer, et surtout, donner la parole à ceux qu’on n’entend pas.  

Tout n’est pas perdu. Gabon Télévision peut encore devenir la plateforme citoyenne que le pays mérite. Cela nécessite du courage éditorial, des journalistes indépendants et une ligne directrice qui comprend que l’information, pour être pertinente, doit être équilibrée.  

En attendant, les Gabonais continuent de payer leur redevance. Ils espèrent qu’un jour, cette contribution financera une télévision qui leur parle et non une télévision qui leur impose une seule vérité. En 2024, l’excuse du « ce n’est pas le moment » n’a plus lieu d’être. Le moment, c’est maintenant.  

Et si Gabon Télévision refuse de changer, peut-être faudra-t-il se demander si elle mérite encore d’être la première chaîne du pays. Après tout, dans une époque où les écrans pullulent, ce sont les contenus qui doivent faire la différence.

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GabonOpinion

Nouvelle Constitution au Gabon : et maintenant ?

Gloire à Dieu, le Gabon a une nouvelle Constitution ! Les Gabonais ont majoritairement voté « Oui » lors du récent référendum. Mais au-delà de ce succès apparent, la grande question demeure : que fera-t-on de ce texte maintenant qu’il est adopté ?

Soyons réalistes : ce pays n’a jamais manqué de Constitutions. Ce qui a toujours fait défaut, c’est leur véritable mise en œuvre. Trop souvent, ces textes ont été façonnés pour servir un homme ou un régime, plutôt que d’incarner un véritable pacte social. Cette fois, sera-t-elle différente ?

D’abord, rappelons que la notion de « majorité » est relative. Avec un taux d’abstention avoisinant les 46 %, près d’un Gabonais sur deux n’a pas voté. Parmi ceux qui se sont exprimés, une partie a dit « Non ». Cela relativise l’idée d’un large consensus autour de cette réforme. Cette observation souligne le besoin urgent de rétablir la confiance entre les institutions et le peuple.

Ensuite, les défis ne manquent pas. Cette nouvelle Constitution promet de rompre avec les pratiques du passé, mais cela ne pourra se faire qu’à travers des institutions fortes et crédibles. Trop souvent, la Cour constitutionnelle a été perçue comme un simple outil validant les revendications du parti au pouvoir, au détriment de l’intérêt général. Et que dire de l’article de la Charte de la Transition sur l’humiliation, régulièrement bafoué ? Ces incohérences illustrent les lacunes d’un système encore trop fragile.

Le véritable enjeu réside donc dans l’application de ce texte. Une Constitution, aussi parfaite soit-elle, ne vaut rien sans une volonté politique ferme de la respecter. Les Gabonais ne demandent pas des mots bien alignés dans un livret. Ils veulent des actes, des résultats, et un leadership qui incarne les principes de justice sociale, de transparence et d’inclusivité promis par cette réforme.

La transition actuelle place cette nouvelle Constitution sous une surveillance accrue, tant au niveau national qu’international. Chaque réforme devra être mesurée à l’aune de son impact réel sur la vie des citoyens. Ce texte sera-t-il un outil de gouvernance inclusif ou un écran de fumée servant à perpétuer des privilèges ?

La réponse se trouve autant dans les actions des dirigeants que dans l’implication du peuple. Les Gabonais doivent s’approprier cette Constitution, comprendre ses enjeux, et l’utiliser comme un levier pour revendiquer leurs droits. Les organisations de la société civile, les médias et les leaders communautaires ont un rôle crucial à jouer pour garantir que ce texte ne reste pas lettre morte.

Le Gabon ne peut plus se permettre une réforme de façade. Cette Constitution doit être le socle d’une nouvelle ère politique, marquée par l’intégrité, la responsabilité et le respect des principes démocratiques. Les dirigeants ont l’occasion de prouver leur engagement envers le peuple. Le feront-ils ?

Il est encore temps d’écrire une nouvelle page de l’histoire gabonaise, mais cela ne se fera qu’à condition que chacun joue son rôle. Sinon, cette réforme ne sera qu’un chapitre de plus dans l’interminable livre des occasions manquées.

Je te dis tout