Auteur/autrice : La Redac

GabonOpinion

« L’eau, l’énergie… pour la vie » vraiment… ?

On connait tous ce slogan, je crois que j’avais 10 ans quand je l’ai entendu la toute première fois. Aujourd’hui trentenaire, je fais le raccourci, ça fait plus de 20 ans que la société que nous aimons le plus détester nous promet « la vie ». Et bien que le gabonais soit disposé à y mettre le prix, la promesse de la Dame Nattée reste sans réalisation depuis.

Ces derniers jours, beaucoup d’encre et de salive ont coulé au sujet du prix et des conditions d’accès à l’eau dans notre pays. Même si je ne suis pas d’accord avec plusieurs arguments énoncés, les discussions que ça a soulevées m’ont rappelé que ça fait des mois années que je n’ai plus d’eau chez moi que parce qu’une entreprise basée non loin de ma maison veut bien laisser les populations se ravitailler dans ses locaux, mais aussi parce que j’achète mes dix (10) litres d’eau, selon la marque et le lieu, entre 1600 FCFA et 2100 FCFA.

Ce n’est un secret pour personne, l’accès à l’eau dans ce pays est un gros problème. En vrai, la gabonaise normale que je suis ne comprend ni pourquoi, ni comment. Quand on sait que le territoire gabonais est à près de 10% recouvert d’eau douce, il est difficile de comprendre que nous subissions des pénuries d’eau et même d’électricité, tiens ! Vu qu’on se sert aussi des cours d’eau pour générer de l’électricité…

Comment avec notre forte pluviométrie, la présence de fleuves aussi longs que l’Ogooué (+1000km), la Nyanga (+600km) ou l’Ivindo (près de 500km), et l’importance de leurs « courants » on ne parvient pas à générer suffisamment d’électricité ne serait-ce que pour les principales grandes villes ? Comment avec tout ça et les eaux souterraines, la société censée assurer la fourniture en eau potable ne parvient pas à assumer ses fonctions ? Quel est le réel problème ? Le délai de traitement d’eau ? la vétusté des installations et modes opératoires ?

L’inexpérience ? La mauvaise gouvernance ? La paresse ? L’abondance d’eau douce dans un pays n’a-t-elle pas de réel impact sur sa capacité d’approvisionnement en eau potable ? ou bien, comme il semble que les gabonais soient fans de surconsommation, chacun a certainement deux-trois compteurs chez lui, rendant ainsi la tâche de l’exploitant trop rude malgré la petite population. Toutes ces interrogations trottent constamment mon esprit. « QUI pour répondre ??? » Récemment ça a vraiment été l’un de mes principaux sujets de réflexion.

Les délestages sont le seul service gratuit que nous offre la SEEG, on ne leur demande rien et on ne paie pas non plus pour ça ; pourtant ils ont été leur meilleur produit ces derniers mois… Cette gratuité ne semble pas s’étendre aux pénuries d’eau chez les gens qui ont des compteurs privés. Dites-vous que je me suis rendue dans une agence de la Dame Nattée pour me renseigner sur l’éventualité de déplacer mon compteur d’eau. La réponse ne m’a pas plus étonnée que le fait que bien que ça fasse près de six ans que je n’ai pas eu d’eau (au robinet), des factures de consommation se sont accumulées.

Je devrais plusieurs centaines de milles à la société sans n’avoir pas consommé un seul centilitre de son précieux liquide (dont les propriétés, odeur, couleur, gout, varient selon son humeur) depuis longtemps. J’ai voulu m’indigner, mais heureusement la dame qui m’a reçue a eu le bon comportement et m’a orientée vers un gestionnaire… Bref, le souci est en traitement mais vu les délais d’attente qui m’ont été donnés, je comprends que je suis loin d’être la seule dans ce cas.

Au final, qui consomme l’eau que nous envoie cette entreprise si nous, à qui elle la facture, n’en avons pas dans nos foyers ? Le Gouvernement n’a-t-il pas de droit de regard sur ce qui s’y passe ? Si oui, qu’est-ce qu’il en dit à part « Tu me les enlèves » ? Le traitement qu’elle inflige aux populations ne semble inquiéter personne, elle-même encore moins… La preuve en est que plusieurs semaines après que le discours de mise en garde du Président de la Transition soit devenu une Trend dont on rit à chaque occasion, les délestages, qui aux dires de la société, n’étaient censés durer que « jusqu’au retour des pluies » sont toujours de mise. Les pluies aussi diluviennes que celles de la grande saison des pluies qui s’abattent tous les soirs sur le pays ne sont sans doute pas celles que la SEEG attendait. 

Au final, on prive encore et toujours les gabonais d’eau et d’électricité comme on veut, sans communication, sans avertissement. Et même quand ça nous permet dans une moindre mesure d’économiser, forcé, des « unités EDAN », c’est invivable. 

– La Fière Trentenaire :*

Je te dis tout

GabonOpinion

Libreville, ce n’est pas le Gabon !

Ah, Libreville… cette terre promise où tout semble se réaliser. TaxiGab ? Libreville. Routes flambant neuves ? Libreville. Nouveaux bâtiments administratifs et services modernes ? Toujours à Libreville. Et pour le reste du pays ? On patiente, on rêve, on prend son mal en patience, comme si la modernité s’arrêtait aux portes de la capitale. Mais jusqu’à quand ? C’est la question qu’on se pose, nous, Gabonais de l’intérieur.

Les projets du CTRI, ou  même les initiatives d’Ali Bongo, on nous en parle, on nous les vante, on les voit à la télévision. Et oui, à Libreville, il y a du mouvement, ça bouge, les choses se font. Mais ici, dans nos villes et nos villages, c’est comme si on regardait la fête depuis la fenêtre, invités par la parole mais laissés à l’écart dans les faits. Pourtant, nous aussi, on a des besoins, des attentes, des ambitions.

Prenons l’exemple de TaxiGab. Une belle initiative pour donner aux Gabonais des taxis modernes, leur permettre de se déplacer dans de meilleures conditions, tout en créant des emplois pour nos jeunes. Mais soyons réalistes, quel Gabonais peut en profiter ? Celui de Libreville, bien entendu ! Chez nous, dans l’intérieur du pays, TaxiGab est un mythe, un mot qu’on a entendu à la radio, un projet dont on nous parle mais que nous ne verrons pas de sitôt. On continue avec nos taxis collectifs vieillissants, qui font des allers-retours entre les villages, souvent en mauvais état, en espérant qu’ils tiendront la route jusqu’au prochain arrêt.

Et puis, parlons des routes justement. À Libreville, on voit les chantiers fleurir, les avenues s’élargir, les passerelles se renforcer. Les habitants de la capitale profitent d’un réseau routier qui s’améliore, des routes bien entretenues et éclairées. Mais ici ? Ici, on roule sur des routes trouées, en terre, parfois même inachevées, comme si nos routes dataient d’une autre époque. Dès qu’il pleut, il devient difficile de circuler ; aller d’un village à l’autre devient une véritable expédition. On se demande même si nos autorités savent que nous existons et que nous aussi avons droit à des infrastructures dignes de ce nom. Après, ils vont aussi savoir ça comment ? Quand un voyage officiel doit se faire, on bouche vite les trous pour que le Président ne soit pas mis au courant qu’on vit un calvaire. 

Et puis, il y a les démarches administratives. Ah, ce sujet-là, il nous fait grincer des dents. Pour faire une carte d’identité, obtenir un extrait de naissance ou un simple document officiel, il faut parfois parcourir des centaines de kilomètres jusqu’à Libreville. Dans nos provinces, soit le service n’existe pas, soit il est trop éloigné, ou alors il fonctionne au ralenti, faute de moyens. On est des centaines, à chaque concours ou à chaque période de recrutement, à devoir monter à la capitale pour déposer nos dossiers. On va squatter chez des proches, on s’entasse dans de petits logements le temps de finir les démarches, avec l’espoir qu’un jour, on recevra ce fameux appel qui nous dira : “Venez, on vous attend pour travailler !” Mais cet appel, on l’attend encore…

Et pourtant, quand vient la période des campagnes électorales, là, nos villes, nos villages, nos chemins perdus semblent soudain avoir un intérêt. Là, les candidats retrouvent la route de nos villages, ils savent nous trouver, ils se souviennent qu’ils sont eux aussi les “enfants de la province” ! Ils viennent nous voir, serrent des mains, promettent monts et merveilles. “Vous aussi, vous comptez ! Nous sommes ensemble !” qu’ils disent, en promettant que la ruralité sera prise en charge, que chaque province aura droit à un morceau du gâteau. Mais une fois les élections passées, on est de nouveau oubliés. Notre existence, notre quotidien, ne semblent valoir que le temps d’une promesse.

Il est temps de le dire : le Gabon, ce n’est pas que Libreville. Nous aussi, nous voulons des projets qui comptent pour nous, des routes qui ne s’arrêtent pas aux limites de la capitale, des infrastructures qui changent notre quotidien et qui freinent cet exode rural. Libreville est une capitale, mais elle n’est pas le Gabon à elle seule. Notre pays est vaste, riche de sa diversité, de ses cultures, de ses territoires, et il a besoin que chaque région avance. Que chaque village sente que l’État est présent.

La concentration de tout à Libreville ne fait que creuser les inégalités, pousser les jeunes et les familles à quitter leurs terres pour espérer un peu plus de confort dans des quartiers déjà surchargés. Ce n’est pas une fatalité, c’est une conséquence directe de l’oubli. Pour un Gabon plus fort, plus uni, il est essentiel que les projets, les infrastructures, et les investissements soient répartis équitablement, que chacun puisse en profiter.

Parce qu’au fond, Libreville ne sera jamais tout le Gabon, et le Gabon ne se résumera jamais à une seule ville.

Je te dis tout

GabonOpinion

Pasteurs 2.0 : la “Foi” business en plein essor (vers la félicité)

Il est l’heure de se pencher sur un phénomène qui prend de l’ampleur à une vitesse éclair : les pasteurs 2.0, qui s’improvisent guides spirituels pour jouer aux pompiers de l’âme… tout en vidant les poches de leurs fidèles. Évidemment, il y a les vrais, les sincères qui œuvrent pour la communauté. Mais à côté d’eux, combien de pasteurs savent transformer un “petit miracle” en grosse affaire ?

Imaginez : vous avez une grosse galère, les factures s’accumulent, le frigo sonne creux, et voilà qu’un “homme de Dieu” vous assure qu’une simple offrande peut changer votre vie. Leurs arguments ? Simples et convaincants : “Semer la graine aujourd’hui pour une récolte demain.” Mais attention, cette graine, elle est en CFA sonnant et trébuchant, s’il vous plaît ! Si ça, ce n’est pas un bon investissement pour eux, qui ne se gênent pas pour donner leurs “prédications” en costume trois-pièces et chaussures de créateur. 

Ces pasteurs-là ne manquent pas de style : en voiture flambant neuve, avec une montre à plusieurs chiffres, ils prêchent la prospérité (surtout la leur). Leur business modèle est digne des plus grands stratèges. Leur terrain de chasse préféré ? Les personnes en quête de changement et les populations des quartiers populaires, et si tu es riche ? C’est même top. Chaque prière devient une promesse de mieux-vivre. Et on comprend vite que de la foi et de la carte bancaire, c’est la derniere qui les intéresse le plus. De petites démonstrations de miracles savamment orchestrées, des paroles enflammées, et hop ! Une nouvelle recrue convaincue que le “Dieu de l’argent” n’attend que quelques billets de plus pour exaucer les vœux.

Et puis, il y a le fameux rituel du “séminaire de délivrance“, où tout le monde se retrouve au stade ou dans un immense hangar. On y promet la guérison des maux (sans ordonnance), la richesse (sans salaire), et même la protection contre les ennemis invisibles (surtout ceux de la maison voisine, qui d’ailleurs, n’avaient rien demandé ou les grands-parents). Le billet d’entrée ? Payant, bien sûr ! Car qui veut recevoir doit savoir donner, selon leurs propres versets revisités. Et si c’est gratuit, sachez que c’est vous le produit. D’une façon ou d’une autre, vous allez payer.

À force de jouer les illusionnistes, certains faux pasteurs finissent par y croire eux-mêmes. Ils offrent des “kits de bénédiction“, des bracelets magiques, et même des “parfums d’onction” pour éloigner le mauvais sort. Mais gare à ceux qui auraient la mauvaise idée de ne pas y croire ou de poser trop de questions : “Vous doutez du Saint-Esprit ?”, vous diront-ils d’un air outré.

Et puis, il y a ceux qui veulent être rémunérés pour leurs “services spirituels” comme un employé normal. Oui, vous avez bien lu ! Les pasteurs de cette génération n’ont plus peur de déclarer que leur vocation mérite un salaire de la part de leurs fidèles. Certains vont jusqu’à établir des tarifs pour leurs prières de délivrance et autres bénédictions, car après tout, “un ouvrier mérite son salaire”, non ? C’est la nouvelle théologie de la finance divine, où “ce que vous donnez” détermine “ce que vous recevrez”.

Pendant ce temps, les fidèles qui peinent à joindre les deux bouts reçoivent souvent en retour des “prières de prospérité” et des sermons sur la patience. On leur dit d’attendre “la bénédiction qui vient”, mais étrangement, celle-ci semble toujours s’arrêter du côté du pasteur, qui enchaîne les acquisitions matérielles et voyages luxueux. Et bien sûr, pour eux, hors de question d’aider financièrement leurs fidèles ; les bénédictions divines sont censées arriver directement du ciel, sans intermédiaire. Quant aux fidèles, on leur demande de redoubler de foi… et de générosité.

Mais il faut aussi parler des chrétiens qui espèrent tout d’une prière sans lever le petit doigt. Vous savez, ceux qui pensent qu’un jeûne intense ou une prière toute la nuit leur rapportera une promotion ou une grosse somme d’argent, sans jamais fournir le moindre effort. Ils ignorent ce bon vieil adage qui dit : “Aide-toi et le ciel t’aidera.” Dans leurs pensées, cela signifie prier très fort et attendre que l’argent tombe du ciel, sans CV, sans diplôme, et sans expérience. Et quand la bénédiction ne vient pas, ils accusent le “mauvais œil” ou encore les “sorciers du village” de bloquer leur percée.

On ne peut pas oublier les fameux pasteurs qui se posent en véritables pères de substitution. Ils vous diront quoi faire, comment gérer votre argent, et même quelles relations fréquenter. Dans certaines églises, les membres de la congrégation sont encouragés à rompre les liens avec leur famille, leurs amis, et toute personne qui pourrait voir leur pasteur d’un mauvais œil. “Daddy sait ce qui est bon pour vous“, répète-t-on, jusqu’à ce que la dépendance au pasteur soit totale. C’est ainsi qu’il peut introduire des règles, des contributions supplémentaires, et même des projets “spéciaux” où chaque membre doit se surpasser financièrement, même au prix de s’endetter.

Le plus drôle – si on peut en rire – c’est que ces pasteurs-là savent bien jouer sur les émotions, rendant la foi plus rentable qu’un business bien rodé. Mais au final, leur meilleur miracle reste la transformation de la naïveté en chèque… signé par les fidèles.

Suivez bien les signes. Si la bénédiction vous demande votre code PIN, méfiez-vous. Dieu ne passe pas par Mobile Money pour accomplir Ses miracles ! La foi, c’est bien. Mais si elle vous coûte toujours plus sans jamais rien vous rapporter (et surtout pas les valeurs qu’elle devrait), méfiez-vous. Un vrai “Daddy” vous aidera à grandir, pas à lui faire les poches. En bref, rappelez-vous : Dieu ne demande pas de ticket de caisse pour bénir ses enfants.

Je te dis tout

ConstitutionGabonOpinion

Référendum au Gabon : Votons en toute conscience pour l’avenir du pays

Le 06 novembre 2024 a marqué le lancement de la campagne référendaire au Gabon, une campagne qui devrait, en principe, offrir aux citoyens l’occasion de mieux comprendre le projet de nouvelle Constitution. Mais en pratique, il semble que le débat ait rapidement pris une autre tournure.

Au lieu de se concentrer sur l’explication des textes et des réformes proposées, les échanges se sont orientés vers une opposition presque stérile entre camps, avec de plus en plus de tensions. Le problème ? Cette campagne référendaire ressemble moins à une présentation de projet qu’à un appel à se positionner pour ou contre Oligui. On entend des discours qui résument le choix à un “Oui” ou un “Non” envers sa personne, comme s’il s’agissait avant tout d’un plébiscite pour le président plutôt que d’un vote sur l’avenir de la Constitution. Le message implicite qui circule ? “Voter Non, c’est barrer la route à Oligui, c’est freiner le changement.” Mais une telle vision, binaire et personnalisée, risque de détourner l’attention de ce qui est réellement en jeu dans ce référendum : l’avenir de notre nation, les règles de notre vie politique, et le cadre dans lequel les futures générations évolueront.

Car, il ne faut pas se méprendre, le vote du 16 novembre aura des conséquences profondes. Ce texte de nouvelle Constitution n’est pas un simple document à approuver ou rejeter sans y réfléchir ; il s’agit des fondations sur lesquelles le Gabon pourrait se reconstruire. Pour chaque citoyen, ce référendum représente l’occasion de prendre part directement aux décisions qui modeleront notre avenir politique, économique, et social.

Face à cela, il est donc primordial que nous, citoyens, nous engagions à comprendre les articles, les changements, et les implications de ce projet constitutionnel. Ne nous laissons pas guider uniquement par les discours de tel ou tel leader politique, mais par une compréhension personnelle des textes et de ce qu’ils signifient réellement. Voter en conscience, c’est prendre le temps de s’informer, de réfléchir, de discuter. C’est faire le choix de se projeter dans l’avenir avec lucidité, et non sous l’influence de passions éphémères ou de querelles partisanes.

Rappelons-nous que le référendum n’est pas un acte pour plaire ou déplaire à quelqu’un ; c’est une responsabilité individuelle et collective qui nous engage en tant que citoyens gabonais. Les résultats du vote ne concernent pas uniquement le présent, mais la façon dont nous souhaitons voir le Gabon évoluer et prospérer à l’avenir. Au lieu de céder aux appels de chaque camp, cherchons avant tout à comprendre ce que ce projet de Constitution apporte de neuf, ce qu’il change, et ce qu’il pourrait signifier pour notre quotidien.

Alors, dans les jours qui viennent, informons-nous. Écoutons les explications (lorsqu’il y en a), lisons les textes, partageons des discussions constructives avec nos proches. Le 16 novembre prochain, votons en connaissance de cause, pour des valeurs et pour un projet, et non pour des personnes.

Je te dis tout

GabonOpinion

Un compliment, pas une déclaration : quand la courtoisie passe à la trappe

Il est temps qu’on en parle. Oui, les interactions entre hommes et femmes peuvent parfois être plus compliquées qu’il n’y paraît. On ne niera pas que certaines expériences déplaisantes ou insistances maladroites ont de quoi rendre méfiant. Mais un phénomène commence à prendre de l’ampleur, un réflexe qui s’installe : celui de réagir avec froideur, voire avec une impolitesse à peine voilée, face à de simples compliments ou marques de courtoisie.

La question se pose : comment en sommes-nous arrivés là, au point où un “bravo” professionnel ou une remarque bienveillante sont souvent accueillis par un mur d’hostilité ?

Soyons clairs : ce n’est pas parce qu’on complimente quelqu’un ou qu’on exprime un intérêt sincère pour ce qu’il ou elle fait que l’on cherche à établir un jeu de séduction. Parfois, il s’agit simplement de reconnaître un travail bien fait, de manifester de l’admiration ou de construire une relation professionnelle saine, fondée sur le respect et l’appréciation mutuelle. Mais il est vrai qu’une frange de “dragueurs en série” complique la donne. Ces personnes, qui semblent incapables de distinguer un environnement professionnel d’un terrain de jeu amoureux, finissent par brouiller les cartes pour tous ceux qui ne cherchent rien d’autre qu’un échange respectueux. Oui, les gars, il est temps de se contenir. En adoptant ce comportement, vous donnez aux autres l’impression qu’un simple compliment cache toujours une intention. Vous ne faites pas qu’aggraver le problème, vous rendez tout compliment suspicieux.

D’un autre côté, on comprend aussi que certaines femmes aient fini par développer un réflexe de méfiance. On ne compte plus les anecdotes de collègues qui ne distinguent plus la frontière entre le professionnel et le personnel. La courtoisie s’efface trop souvent derrière des avances insistantes. Si l’expérience professionnelle s’accompagne de regards déplacés ou de sous-entendus lourds, il est logique qu’une réaction de méfiance devienne naturelle. Personne ne blâmera quelqu’un d’avoir les nerfs à fleur de peau si ses journées sont entachées de drague non sollicitée ou d’inconfort. 

Mais il y a aussi des moments où un simple sourire, un “merci” ou même une parole courtoise pourraient tout changer. On ne demande pas d’effacer les cicatrices d’un regard, ni d’oublier le poids des mauvaises expériences, mais d’apprendre à les gérer en gardant à l’esprit que tout échange n’est pas une déclaration. Quand un échange est clairement respectueux et professionnel, sortir les griffes n’est ni nécessaire ni justifié. Ce n’est pas parce qu’on vous félicite ou qu’on engage la conversation que l’on souhaite “autre chose”. 

Que ce soit d’un côté ceux qui multiplient les avances maladroites ou de l’autre ceux qui se murent dans la méfiance, nous avons tous notre part à jouer pour rétablir un équilibre. Parce qu’en fin de compte, la courtoisie ne coûte rien, elle nourrit les relations humaines et peut même ouvrir des portes, créer des opportunités et instaurer une atmosphère de travail sereine et respectueuse. Il serait peut-être temps pour les dragueurs de comprendre que l’espace professionnel n’est pas un terrain de chasse, et qu’une approche plus retenue ne ferait que mieux les servir. Pour ceux et celles qui se méfient à juste titre, sachez qu’il existe encore des gens capables de voir en vous autre chose que des intentions cachées.

Au fond, la courtoisie est ce qui nous relie les uns aux autres, elle est ce lien simple et naturel qui nous rappelle notre humanité. Cultivons-la avec bienveillance, et peut-être que les regards changeront, que les murs tomberont, et qu’un compliment restera juste cela : un compliment.

Je te dis tout

GabonOpinion

Quand la Constitution devient un accessoire : réflexion sur le traitement des présumés coupables

Des images de plus en plus fréquentes de présumés coupables maltraités après leur arrestation, comme cet homme récemment aperçu avec des entailles visibles sur le corps et le crâne rasé, posent une question troublante : nos Forces de l’ordre auraient-elles pris quelques libertés avec la Constitution et la Charte de la Transition ?

Rappelons-le : nos lois et principes fondamentaux ne sont pas des accessoires décoratifs. La Constitution gabonaise garantit à toute personne arrêtée un traitement digne, respectueux de la présomption d’innocence et des droits de l’homme. Alors pourquoi, dans certains cas, le parcours des présumés coupables ressemble-t-il davantage à un calvaire médiéval qu’à un processus judiciaire moderne ?

Peut-être avons-nous la mémoire sélective. D’un côté, on protège et on soigne ceux qui, bien qu’accusés de détournements de fonds ou de corruption à grande échelle, n’ont même pas un cheveu de travers. Certains, soupçonnés d’avoir fait disparaître des millions ou des milliards, bénéficieraient de cellules confortables, d’une assistance médicale de qualité, et même, selon les rumeurs, de régimes alimentaires sur mesure ! De l’autre, ceux qui se trouvent du mauvais côté du couvre-feu se retrouvent brutalisés et humiliés publiquement. Et je ne parle pas ici du pire des traitements ! RIP Karl.. N’y aurait-il pas une certaine ironie à traiter les “petits délinquants” plus sévèrement que ceux qui ont commis des délits économiques lourds de conséquences pour le pays ?

Et c’est là que réside le danger. En choisissant cette approche brutale et inégalitaire, les Forces de l’ordre risquent de renforcer un climat de méfiance entre les civils et les corps habillés. Restauration des Institutions ? Mon œil ! Chaque image de violence exercée sur des personnes arrêtées surtout pour des infractions mineures ne fait que creuser un fossé plus profond entre la population et ceux qui devraient la protéger. La police, à force de marteler son autorité par des méthodes musclées, finit par perdre sa légitimité aux yeux de ceux qu’elle est censée défendre.  

La question est donc simple : la loi s’applique-t-elle à tous, ou seulement à certains ? Nos droits constitutionnels sont-ils des valeurs auxquelles nous croyons vraiment, ou des slogans sans substance ? Si la Constitution et la Charte de la Transition n’existent que pour la façade, alors il serait peut-être plus honnête de les ranger au placard. Mais si, au contraire, nous voulons un pays qui respecte les droits de tous, il est temps de s’interroger sur ces pratiques et d’insister pour que les Forces de l’ordre appliquent la loi sans discrimination.

Alors, la prochaine fois qu’un citoyen se retrouve entre les mains de la police, espérons qu’il soit traité selon les valeurs que notre pays proclame si fièrement. Parce qu’en fin de compte, respecter les droits de chacun, c’est le meilleur moyen de garantir la dignité et la paix dans notre société. Et par pitié Messieurs et Mesdames des Forces de Défense et de Sécurité, quand on vous rappelle le respect de nos droits, arrêtez de nous demander si on veut vous apprendre votre métier. On veut juste bénéficier du respect qui nous est dû.

Je te dis tout

GabonOpinion

Gabon, le pays en chantier.

Depuis que les « militaires » sont à la tête de notre pays, on a vu plein d’éléphants blancs regagner soudainement en mélanine. Des chantiers naissent et renaissent ici et là, partout dans le pays. Il ne serait pas erroné de dire que le Gabon en général et sa capitale dans une plus petite portion, sont un chantier à ciel ouvert. 

« Chaque jour quand on dort, quand on se réveille il y a… » de nouvelles maquettes nouveaux bâtiments, la pose de la première pierre de X administration, la reprise des travaux de l’hôtel des affaires étrangères, des voies secondaires balisées ou fermées par des engins de terrassement et autres… Le Président de la Transition (parce que bien que je l’apprécie et que je le respecte, je n’aime pas trop dire « de la République ») n’a pas fini de faire des vas et viens dans Gabao. Entre les cérémonies de premières pierres et les inaugurations, le nouveau Général préféré des Gabonais a du travail et montre bien qu’il s’y atèle, au grand bonheur des populations, enfin, de quelques-unes…

Parce qu’un gabonais heureux ça n’existe pas vraiment, il a toujours quelque chose à redire et parfois, il faut admettre qu’il n’a pas totalement tort. On aime tous l’idée que le pays soit en réfection, qu’on veuille donner un nouveau visage à notre capitale et ses environs. Mais la présence d’autant de chantiers n’a pas que des avantages. On ne peut pas encore réellement s’en réjouir tant plusieurs d’entre eux ont des impacts immédiats, peu bénéfiques aux populations. Coupures d’électricité, déguerpissement des population, pénurie d’eau, inondation de zones qui jusque-là demeuraient sèches, perturbation du trafic…

En parlant de perturbation de trafic, AKA embouteillages, on a tous vu Owendo devenir le nouvel AKANDA depuis que MIKA Services travaille l’entrée de cette commune. Y entrer les jours de semaine ou en sortir le weekend devrait compter parmi les travaux d’Hercules tant c’est désormais compliqué.

En tant que Gabonaise Normale, j’ai souvent des discutions dites « des bars », durant l’une d’elle j’ai été confrontée au fameux « Ils ne peuvent pas faire ça la nuit ? » au sujet des travaux d’ACAE. Ça m’a fait penser à quelque chose… Qui sait réellement ce qu’implique le travail de nuit ? Cette solution dont trop de gens ignorent les contours.

Personnellement, pour avoir un petit peu lu le code du travail gabonais, je pense que c’est bon pour le plus grand nombre mais quand on sait comment les ouvriers de chantiers sont traités dans notre pays, je préfère me dire qu’on n’est pas prêt pour ça. Du salaire supplémentaire, parce que oui, le temps de travail de nuit dans une structure dont les activités ne sont pas de base exercées de nuit est considéré comme des heures supplémentaires et nécessite le paiement qui va avec.

Travailler la nuit réduirait les embouteillages, oui mais combien d’entre ces structures seraient disposées à respecter les conventions collectives applicables à leur secteur ? Qui veillerait à l’application de ces conventions ? En plus au Gabon, on n’est pas habitué aux activités nocturnes dans ce style… Tu vas te retrouver à bosser sur un chantier jusqu’à 5H du matin avec le vieux NZENGUE et apprendre qu’il est décédé la veille à 22H à NDENDE ?

MDR, plus sérieusement, avec l’éventualité que la fatigue et la distraction entrent en ligne de compte, ineffectivité des politiques de sécurité au travail, il y’a des risques supplémentaires qui viennent avec les horaires tardifs de travail. Je pense qu’il faut d’abords veiller à ce que les entités de surveillance des conditions de travail fassent leur travail avant de demander aux jeunes gabonais de venir se risquer à des travaux « pénibles » la nuit.

Je trouvais bon d’en parler ici, histoire de répondre à cette problématique pour une fois sans un verre de Castillo en main.

Je te dis tout

GabonOpinion

L’eau plus chère que la bière ? Nos influenceurs la…

Les réseaux sociaux permettent aujourd’hui à chacun d’exprimer ses opinions, mais lorsque des influenceurs prennent la parole, leurs propos peuvent impacter des milliers, voire des millions de personnes. Récemment, une influenceuse a partagé l’idée que les Gabonais buvant de l’eau de la pompe “n’existent pas” et a affirmé que l’eau minérale coûtait plus cher que la bière au Gabon.

En plus d’être erronée, cette déclaration montre un manque de compréhension de la réalité quotidienne de nombreux Gabonais, pour qui l’eau de la pompe est une source essentielle. Ce type d’affirmation souligne également la responsabilité des influenceurs dans la diffusion d’informations précises et respectueuses.Contrairement à ce que cette influenceuse prétend, au Gabon, de nombreuses personnes dépendent de l’eau de la pompe pour leur consommation quotidienne.

Cela n’a rien à voir avec une question de choix ou de statut, mais plutôt avec la disponibilité et l’accessibilité de l’eau potable. Les infrastructures et les réseaux d’eau dans certaines régions du Gabon font que l’eau de la pompe est souvent le moyen le plus pratique, voire le seul, pour se procurer de l’eau. En réalité, considérer ces personnes comme “inexistantes” ou les dénigrer pour leur mode de vie est non seulement irrespectueux, mais également révélateur d’une méconnaissance des réalités locales.

Ensuite, l’argument selon lequel l’eau minérale serait plus coûteuse que la bière au Gabon est aussi discutable. Bien que le prix de certains produits puisse varier, l’eau minérale reste généralement plus accessible que des boissons alcoolisées en termes de prix, surtout si l’on considère les marques locales ou les options en grande quantité. De plus, même si l’eau de la pompe est gratuite ou peu coûteuse, elle répond avant tout à une nécessité. Boire l’eau de la pompe n’est pas une question de choix financier ou de mode de vie, mais bien un besoin vital qui n’est pas toujours couvert par des infrastructures suffisantes pour garantir de l’eau en bouteille ou filtrée.Les propos de cette influenceuse soulèvent aussi la question de la responsabilité sociale des influenceurs.

Étant donné leur large audience, ils ont un devoir de vérification avant de partager des informations, particulièrement lorsque celles-ci concernent des enjeux fondamentaux comme l’accès à l’eau. Les conditions de vie et les réalités économiques varient d’une région à l’autre, et ce que certains prennent pour acquis ne représente pas la vie de tous. Au lieu de porter des jugements ou de propager des stéréotypes, les influenceurs pourraient utiliser leur plateforme pour sensibiliser aux défis que rencontrent de nombreuses communautés, comme le manque d’accès à l’eau potable, la distribution des ressources ou la précarité des infrastructures.

De plus, les réseaux sociaux devraient encourager un esprit critique chez les abonnés, en incitant les gens à remettre en question ce qu’ils voient et entendent en ligne. L’eau potable est un besoin fondamental, et au Gabon, l’eau de la pompe représente pour beaucoup une source vitale d’hydratation. Ce choix n’est pas une marque de statut, mais plutôt une réponse aux circonstances, qui devraient être comprises et respectées.Pour conclure, cette situation nous rappelle l’importance de respecter la diversité des expériences et des réalités locales. Ignorer ou dévaloriser ceux qui consomment l’eau de la pompe, c’est passer à côté de la richesse de leurs vies et de leur capacité à s’adapter.

Le devoir des influenceurs est de sensibiliser, d’éduquer, et non de minimiser ou d’invisibiliser ceux qui vivent des réalités différentes. Une influence responsable consiste à élever les autres en prenant en compte leurs expériences, et non à imposer une vision unique de ce qui est “acceptable” ou “inacceptable”.

Je te dis tout

GabonOpinion

Fonction publique gabonaise : l’impasse des audits coûteux et inefficaces

Depuis des années, l’administration gabonaise s’engage dans une répétition d’audits pour identifier les fonctionnaires fantômes. Pourtant, ces opérations se révèlent de plus en plus coûteuses et, surtout, inefficaces à long terme.

Tous les deux ou trois ans, ces audits mettent au jour un nombre croissant de cas : en 2018, on recensait environ 6 500 fonctionnaires fantômes ; ce chiffre a presque doublé pour atteindre 13 000 en 2023. Ce constat soulève la question de l’efficacité des mesures mises en place et de la pertinence de cette approche, qui, manifestement, ne permet pas de résoudre durablement le problème.

Sur les réseaux sociaux, des propositions émergent. Certains utilisateurs de X (anciennement Twitter), comme @bibilauture, suggèrent d’introduire le pointage régulier des agents, une méthode largement utilisée dans le secteur privé pour suivre la présence des employés et s’assurer de leur assiduité. Le pointage pourrait permettre d’instaurer un contrôle continu et de prévenir le retour de ces irrégularités entre deux audits. Cependant, pour être réellement efficace, cette solution nécessiterait une adhésion complète des responsables d’administration, ainsi qu’une stricte application des règles par tous.

Les défis à surmonter

L’introduction d’une méthode de pointage pourrait, certes, offrir une solution plus durable, mais elle se heurte à plusieurs obstacles. Premièrement, certains managers dans la fonction publique préviennent les agents absents à l’avance, leur permettant de signer des documents attestant de leur présence au poste. D’autres agents contournent leurs responsabilités en multipliant les arrêts maladie prolongés, systématiquement renouvelés, ce qui leur permet d’échapper à leurs obligations sans encourir de sanctions.

Vers une réforme plus efficace ?

Il devient essentiel de repenser les mécanismes de contrôle au sein de la fonction publique gabonaise. Si l’audit périodique apporte une vue d’ensemble à un instant T, il ne semble plus suffisant pour enrayer le phénomène des fonctionnaires fantômes. Des mesures complémentaires telles que le pointage et des sanctions systématiques pour les abus pourraient offrir des résultats plus probants. Mais au-delà de l’instauration de nouvelles règles, il s’agit d’instaurer une culture de responsabilité et d’intégrité au sein de l’administration. Un changement de mentalité appuyé par des dispositifs de contrôle modernes, comme le pointage biométrique, pourrait non seulement limiter les abus mais aussi renforcer la transparence et l’efficacité de l’administration gabonaise.

Se contenter d’audits répétitifs sans véritables suivis ou mesures correctives reviendrait à ignorer les failles du système. Face aux dérives actuelles, l’administration gabonaise doit envisager des solutions de fond pour instaurer un climat de confiance et d’intégrité dans la gestion de ses effectifs.

Il serait également pertinent d’impliquer davantage les managers dans le suivi quotidien des équipes, en les responsabilisant sur les performances de leurs services. En parallèle, une digitalisation des processus administratifs permettrait de simplifier la collecte des données sur les effectifs, facilitant ainsi la détection des anomalies. Pour garantir le succès de ces réformes, il est crucial d’engager un travail de sensibilisation auprès des agents, afin de renforcer une culture d’intégrité et de responsabilité.

Finalement, au-delà des solutions techniques, c’est une vision d’une administration transparente et intègre qu’il faut construire. Une administration qui prend à cœur l’efficience de ses services, où chaque agent se sent partie prenante d’une mission commune et nécessaire pour le développement du pays. C’est en adoptant cette vision d’un service public exemplaire et résolument tourné vers l’avenir que l’administration gabonaise pourra incarner le changement auquel aspire la nation. Sinon pour le moment, vous avez juste des maudits qui se complaisent à ne rien foutre et qui continuent de perpétuer l’idée selon laquelle on se la coule douce à la Fonction Publique.

Je te dis tout

CommunicationGabonOpinion

Bilie Media Time

Depuis le coup de la “Libération”, certains visages autrefois distants et peu accessibles semblent désormais inévitablement présents dans la presse privée, à un point tel que cela devient frappant. L’une de ces figures, autrefois réservée aux canaux d’information officiels, apparaît maintenant avec une constance étonnante dans des médias indépendants, interrogeant sur ce soudain changement d’attitude.

Ce qui était hier un silence prudent s’est aujourd’hui transformé en une présence appuyée, suscitant des questions légitimes : cet engouement soudain est-il le fruit d’un intérêt journalistique sincère ou bien d’arrangements plus subtils ?

Derrière cette surmédiatisation se cache une réalité complexe que la plupart des lecteurs connaissent bien. Le monde des médias privés est souvent contraint de jongler avec des ressources limitées, et bien que des aides existent, elles s’avèrent insuffisantes pour assurer la stabilité et la pérennité d’un secteur essentiel. Ainsi, les contraintes économiques deviennent parfois un terrain propice aux compromis. Ce sont alors les choix éditoriaux, voire l’intégrité journalistique, qui se retrouvent influencés par des nécessités financières. Dans un environnement aussi précaire, la liberté de la presse doit parfois s’accommoder de concessions inévitables, transformant la ligne éditoriale de certains médias en véritable exercice d’équilibriste.

Sans nommer de figure précise, il est difficile de ne pas remarquer que des personnalités longtemps réfractaires aux médias privés deviennent soudainement omniprésentes. Le public, observateur attentif, n’est pas dupe et discerne aisément les signes d’une couverture parfois trop favorable pour être naturelle. Dans cette lutte pour la survie économique, certaines rédactions, faute de moyens suffisants, se retrouvent contraintes d’ouvrir leurs pages et leurs écrans à ceux qui peuvent offrir plus que des informations.

Ce contexte met en lumière une situation troublante où les idéaux journalistiques, en principe fondés sur l’indépendance et l’objectivité, se retrouvent dilués sous la pression des réalités financières. Le paradoxe est là : pour préserver une apparence de diversité médiatique, certains médias finissent par tendre le micro à ceux qui en contrôlent les cordons. En ce sens, le phénomène “Bilie Media Time” pourrait bien être une illustration de cette ambivalence où l’information doit composer avec des arrangements implicites pour perdurer.

Il est crucial, pour le secteur de la presse privée, de recevoir un soutien adapté, non seulement pour renforcer son indépendance, mais aussi pour préserver la qualité de l’information. Une presse mieux financée serait moins exposée aux influences extérieures, redonnant à l’information sa véritable place : celle d’un service impartial au public. En attendant, le phénomène de cette surmédiatisation reste un symbole, pour beaucoup, des compromis que les médias privés sont parfois contraints d’accepter pour survivre.

Je te dis tout