Auteur/autrice : La Redac

GabonOpinion

« Gabon : Réveillons-nous et Construisons Ensemble ! »

Chers compatriotes, il est temps de se réveiller, de poser un regard lucide sur notre quotidien et de réévaluer nos priorités. Trop souvent, nos journées sont englouties dans des distractions qui, si elles paraissent anodines, finissent par monopoliser notre temps et notre énergie. Les clashes entre influenceurs ou les buzz incessants captent notre attention, mais à quel prix ?

Au fil du temps, nous avons laissé ces futilités prendre le pas sur des questions essentielles qui concernent notre bien-être collectif, notre avenir et celui des générations à venir. Ne nous laissons plus détourner des véritables enjeux. Qu’attendons-nous pour faire de chaque moment et de chaque interaction un levier vers un Gabon meilleur ? Réfléchissons : pourquoi tant de jeunes, d’adultes même, choisissent de s’investir dans des débats sans conséquence, alors que notre pays traverse des défis bien réels ? Des défis qui, s’ils étaient pris à bras-le-corps, pourraient ouvrir de nouvelles perspectives de croissance et de justice sociale.

Il est grand temps de réaligner notre regard et nos actions vers des causes qui importent vraiment. Si chacun d’entre nous décide, ne serait-ce qu’un instant, de se questionner sur l’impact de ses choix quotidiens, nous pourrions transformer la société gabonaise. Que ce soit en prenant part à des projets communautaires, en soutenant des initiatives locales, ou simplement en changeant notre perception, chaque pas compte pour renforcer notre unité nationale et améliorer le quotidien de tous. Prenons le projet Un Gabonais, Un Taxi. L’initiative a vu le jour avec l’objectif de donner un emploi à nos jeunes et de leur offrir l’opportunité de subvenir aux besoins de leurs familles.

Pourtant, dès ses débuts, ce programme a suscité moqueries et sarcasmes. Mais en critiquant sans fondement, ne passons-nous pas à côté d’une opportunité essentielle ? Derrière chaque taxi conduit par un Gabonais, il y a une histoire, un rêve, une dignité retrouvée. Au lieu de tourner en dérision une telle initiative, pourquoi ne pas en reconnaître la valeur ? Pourquoi ne pas l’encourager et lui donner la force de grandir ? Notre société a besoin de ce regard optimiste, de cette capacité à voir le potentiel dans chaque pas, même modeste, vers un meilleur avenir.

Cette volonté de contribuer à une société plus juste passe aussi par notre perception de l’unité. Notre Gabon est riche de sa diversité ethnique, un trésor qu’il est essentiel de préserver et de valoriser. Pourtant, il est regrettable de constater combien d’efforts sont encore déployés pour discréditer la gabonité de certains, notamment celle des Haoussa, sous prétexte de leur arrivée tardive sur le territoire. Mais avons-nous oublié que toutes nos ethnies sont issues de migrations ? Avons-nous oublié que cette mosaïque culturelle est précisément ce qui fait la richesse de notre pays ?

La véritable unité se construit dans l’acceptation de nos différences, dans le respect mutuel et la fierté de partager un même territoire. Ce ne sont pas nos différences qui nous affaiblissent, mais notre incapacité à les accepter pleinement. Ensemble, nous avons le pouvoir de bâtir un Gabon fort, un Gabon qui brille par sa diversité et son ouverture. Regardons autour de nous : les pays qui réussissent sont ceux qui parviennent à unir leurs citoyens autour d’un projet commun, en embrassant la pluralité de leurs origines. Nous avons tout pour réussir, si nous en faisons le choix.

Et que dire de notre propension à critiquer ceux qui agissent sans pour autant nous impliquer nous-mêmes ? L’Association Gabonaise des Usagers des Banques (AGUB) a récemment mené une lutte admirable pour empêcher l’instauration d’une taxe sur les opérations de banque mobile, une taxe qui aurait alourdi le quotidien de tous. Pourtant, combien d’entre nous ont soutenu cette initiative, qui nous concerne pourtant directement ? Combien se sont levés pour défendre ce droit essentiel ? Bien trop peu.

Cette passivité face aux combats menés pour nous est l’un des grands freins à notre progrès collectif. Il est temps de changer de cap. Au lieu de rester spectateurs, impliquons-nous, soutenons les initiatives citoyennes et, ensemble, construisons un Gabon plus solidaire et plus juste. Car si nous voulons un pays où les droits de chacun sont respectés, cela passe par notre propre engagement, et non seulement par des critiques à distance. Mais cet engagement ne s’arrête pas là. Il touche aussi notre désir de bâtir un Gabon moderne. Oui, nous aspirons tous à un pays prospère et développé, mais sommes-nous réellement prêts à en assumer les sacrifices ?

La construction de la Cité Émeraude en est un exemple frappant. Lorsqu’un ouvrier a malheureusement perdu la vie sur ce chantier, beaucoup ont réclamé l’abandon pur et simple du projet. Mais est-ce vraiment la solution ? En nous retirant face à la difficulté, ne passons-nous pas à côté de notre potentiel de croissance ? La Tour Chrysler à New York, aujourd’hui symbole d’excellence architecturale, a coûté la vie à 43 ouvriers. Pourtant, au lieu de renoncer, les autorités ont renforcé les normes de sécurité, ont continué, et aujourd’hui cette tour est un symbole d’audace et de progrès. Plutôt que de rejeter en bloc nos projets nationaux, travaillons à renforcer les conditions de travail et à valoriser les efforts de ceux qui, jour après jour, bâtissent l’avenir du Gabon.

Alors, Gabonais, il est temps de nous poser une question cruciale : dans quel pays souhaitons-nous vivre demain ? Avons-nous le courage de laisser de côté ces distractions inutiles pour nous engager pleinement dans la construction de notre société ? Avons-nous le courage d’accepter notre diversité, d’agir avec optimisme et de nous mobiliser pour des causes qui importent vraiment ? La route vers un Gabon prospère et solidaire commence par ces choix simples mais essentiels que nous devons faire aujourd’hui. N’attendons plus pour bâtir un avenir meilleur, pour nous et pour les générations à venir. Devenons « l’ardent soleil qui bannit la sorcellerie » de nos divisions inutiles, en faisant briller notre lumière d’unité et de progrès. Soyons les acteurs du changement que nous espérons, les bâtisseurs de ce Gabon de paix et de dignité, qui nous appelle et que nous rêvons.

Ensemble, « dans la concorde et la joie », réorientons notre énergie vers ce qui compte vraiment, soutenons les initiatives locales, respectons notre diversité, et faisons de notre engagement collectif le levier d’un avenir prospère et juste. En agissant ainsi, nous faisons honneur à notre identité gabonaise, à notre histoire, et à ce potentiel immense que le monde nous reconnaît. C’est par notre union, notre optimisme et notre volonté de marcher ensemble que nous construirons un Gabon de respect et de fierté, un Gabon où chaque citoyen peut s’épanouir et contribuer au bien commun. Gabonais, l’avenir est entre nos mains : « rompons nos chaînes, », portons « bien haut le drapeau de la patrie » et construisons ensemble ce Gabon de demain, dès aujourd’hui.

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L’alcool est à notre pays ce que la religion est au monde : l’opium du Peuple

Récemment, une discussion a émergé autour de la consommation d’alcool, et certains ont même dit que l’alcool est à notre pays ce que la religion est au monde : l’opium du peuple. Dans cette vision des choses, la bouteille devient le symbole d’une apathie généralisée, celle d’un peuple qui ne cherche ni à investir, ni à entreprendre, ni même à rêver plus grand. À travers les échanges que j’ai suivis, j’ai ressenti une sorte de malaise et j’ai eu envie de partager mes pensées.

Sous ces critiques sur l’hyperconsommation d’alcool par les Gabonais se cache très souvent un mépris déguisé, surtout envers les classes les plus défavorisés. On a-doooo-re peindre le portrait d’un « pauvre » paresseux, inconscient, qui, malgré ses difficultés financières, trouverait toujours le moyen d’enchaîner les bouteilles de bière dans les bars du coin.

Mais je pose la question : à quel point comprenons-nous réellement ces réalités quand on les regarde de loin, depuis un point de privilège que beaucoup ne s’avouent même pas ?

J’ai grandi à IAI, un quartier qu’on pourrait qualifier de « ghetto » à Libreville, la capitale gabonaise. Mon quotidien était partagé avec les fallaman, ces gens qui cumulent les petits boulots précaires, des Gabonais, mais aussi des Camerounais, des Togolais, Béninois, Nigérians, etc. J’ai vécu au milieu d’un bordel, des bars, des friperies tenues par des gens qui se cherchent. Il y avait aussi des grands qui ne faisaient rien de fixe, trainaient dans le quartier en attendant qu’un-e grand-e cherche des bras pour faire la peinture ou débroussailler quelque part. En ayant grandi autour de tous ces gens, je peux vous affirmer une chose : je n’ai jamais rencontré plus travailleurs, plus acharnés que ces personnes-là. Dire que l’alcool serait la racine de leur stagnation sociale, c’est non seulement faux, mais c’est terriblement condescendant.

Ce à quoi on ne pense et ne dit jamais, vous vous demanderez pourquoi, c’est que ces mêmes personnes, qui peinent à boucler les fins de mois, à trouver du travail, à nourrir correctement leurs familles, n’ont peut-être tout simplement pas les moyens de « vider des casiers de bière ». Alors, pourquoi dans nos discours, toujours insinuer que ce sont eux qui seraient responsables de ce prétendu fléau de l’alcoolisme ? Pourquoi ne remet-on pas en question l’idée que ceux qui enchaînent les tournées de bière, consomment à outrance pourraient bien être les plus privilégiés, ceux-là mêmes qui vivent dans un certain confort, qui investissent et entreprennent déjà ? Est-ce qu’il y a des données fiables sur les couches sociales qui boivent le plus d’alcool ? Quel rapport direct fait-on entre entreprendre et la consommation d’alcool ? 

De plus, questionner les choses d’une telle manière, c’est à mon avis prendre le problème du mauvais pied : on confond la conséquence avec la cause. Ce que l’on refuse d’admettre, c’est que ce prétendu « alcoolisme national » est avant tout une conséquence d’un environnement politique délétère qui a créé un terreau fertile pour le chômage de masse, notamment parmi les jeunes et les femmes. Ce n’est pas pour prendre ce pays en exemple, mais la France, c’est 11 L par habitant contre 9 L pour le Gabon. Les vraies causes du malaise sont politiques : l’absence d’opportunités, le manque de soutien aux initiatives locales, des richesses non redistribuées, des politiques publiques insuffisantes pour lutter contre le chômage, etc. Mais au lieu d’affronter ces réalités, il est plus facile de stigmatiser ceux qui souffrent déjà. Ce n’est pas en blâmant ceux qui subissent de plein fouet les conséquences de la pauvreté qu’on résoudra les problèmes de fond. 

Ce que ces discours condescendants oublient même trop souvent, c’est que l’épargne, l’investissement, l’entrepreneuriat, tous ces concepts qu’on nous vend comme des solutions miracles, sont eux-mêmes des privilèges. Dans un contexte dans lequel beaucoup peinent déjà à satisfaire leurs besoins les plus basiques, comment peut-on sérieusement attendre qu’ils aient de quoi mettre de l’argent de côté pour « investir dans l’avenir » alors que leur quotidien est déjà une bataille ? Puis, c’est comme si la vie des couches sociales les plus défavorisées devait se réduire à une lutte sans fin, sans espace pour le plaisir, sans moment de répit. On leur dicte quoi faire, comment vivre. L’injonction à l’abstinence pour ne pas avoir d’enfants parce que pas d’argent, ne pas boire ceci ou de telle façon, comme si leur existence devait se limiter à la survie, à une rigueur implacable. Mais qu’en est-il des loisirs ? Qu’en est-il de ces petits instants de détente qui permettent de supporter une vie rude, parfois cruelle ? Pourquoi la morale semble-t-elle toujours se diriger vers ceux qui en ont déjà le moins ? 

J’écris ce texte comme une invitation, à vous, à moi, à nous tous. Une invitation à réfléchir, à prendre du recul, et à ne pas laisser nos privilèges nous faire perdre la tête. Que notre tour d’ivoire, d’où nous regardons le monde, ne devienne pas un obstacle à la considération des autres. Il est facile de prêcher du développement personnel à des gens qui peinent à s’offrir un avenir, parce que les seuls objectifs qu’ils peuvent se permettre sont ceux du quotidien : avoir de quoi manger, payer les factures, envoyer leurs enfants à l’école, avec ou sans un verre à la main.

Au-delà des jugements simplistes, il est essentiel de se poser la question de ce que notre propre position sociale nous empêche de voir. Comme l’explique le philosophe Charles W. Mills avec son concept d’ignorance blanche, il existe une méconnaissance, souvent volontaire, des réalités vécues par les plus marginalisés. Dans notre contexte, il ne s’agit pas de blanchité, mais d’un privilège plus large qui semble nous aveugler sur les réalités des autres, tout en nous donnant le confort d’émettre des analyses biaisées et des jugements distants. Abandonner ces conclusions faciles et interroger nos privilèges pourraient nous permettre de saisir enfin la véritable complexité des problèmes qui nous entourent.

– Madame la Présidente

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CommunicationConstitutionGabonOpinion

Liberté d’expression au Gabon : chimère ou réalité ?

La liberté d’expression au Gabon, un rêve éveillé que nous entretenons depuis des décennies, se pare de jolis atours. Sur le papier, nous sommes dans une République où chacun a le droit de dire ce qu’il pense. Oui, vous avez bien entendu, le droit. Mais entre avoir un droit et l’exercer sans craindre pour sa vie, il y a un fossé aussi large que l’application des politiques publiques Libreville et dans l’intérieur du pays. 

Le vrai visage de la liberté d’expression au Gabon se dessine dans les couloirs sombres des administrations et les coins discrets des quartiers. Ici, les gens parlent, mais à voix basse, et surtout pas en public. Pourquoi cette discrétion ? Parce qu’on a tous vu des choses. On a entendu des histoires de ceux qui, à force de dire trop de vérités, ont fini par rencontrer la grande faucheuse plus tôt que prévu. Oui, au Gabon, la vérité a ce talent unique de précipiter des fins tragiques. On me disait même qu’à l’époque d’Omar, tu pouvais parler dans le taxi et le lendemain, on te récupérait. Paraît qu’un jour un gars a dit « La paix c’est quoi ? On mange la paix ? » et s’en était fini pour lui. Dans ces conditions, qui va parler ?

La République du silence imposé

Nous sommes censés être dans une République, un endroit où chacun peut s’exprimer librement. Pourtant, pendant des années, on nous a montré que ceux qui parlaient un peu trop haut finissaient par disparaître ou devaient s’exiler. Des opposants politiques retrouvés morts, des activistes contraints de fuir leur propre pays pour éviter la répression, et même de simples internautes qui s’inquiètent qu’un post de trop sur Facebook leur vaudra peut-être une arrestation surprise à l’aéroport.

En 2024, après plus d’un an de Transition politique au Gabon, on aimerait pouvoir croire que tout cela appartient désormais au passé. Que l’époque où un simple tweet, une publication Facebook, ou même un TikTok pouvait vous conduire tout droit derrière les barreaux n’est plus qu’un lointain souvenir. Après tout, les nouvelles autorités promettent une ère de transparence, de réformes, et d’ouverture. Mais si l’on gratte un peu la surface, les fantômes des années sombres continuent de rôder, omniprésents dans les esprits.

Les cicatrices laissées par le silence imposé, les intimidations, et la répression sont encore profondes. Et si aujourd’hui, les Gabonais sont plus nombreux à s’exprimer sur des plateformes comme Twitter, TikTok, ou YouTube, ce n’est pas sans une certaine appréhension. Car même si le cadre politique a changé, la mémoire collective est encore marquée par ces années où trop parler pouvait vous coûter cher. On se souvient des journalistes réduits au silence, des blogueurs contraints à l’exil, ou encore des citoyens ordinaires arrêtés simplement pour avoir partagé un post qui dénonçait des injustices.

Les réseaux sociaux, pourtant, sont devenus un espace vital pour la parole au Gabon. Ils ont permis, à plusieurs reprises, de briser l’omerta imposée par les médias traditionnels. C’est grâce à internet que le monde a pu voir ce qui se passait au Gabon le 30 août 2023, lors de la prise de pouvoir militaire, mais aussi en 2016, au plus fort de la crise post-électorale. Des vidéos montrant la réalité des événements, des tweets relayant les témoignages des citoyens pris dans la tourmente… Internet a été la fenêtre par laquelle le monde entier a découvert les vérités que certains auraient préféré cacher.

Et pourtant, même dans cette nouvelle Constitution que l’on nous promet, l’accès à internet n’est pas garanti de manière absolue. Il est sous conditions, ce qui laisse une grande zone d’incertitude. Ces conditions, d’ailleurs, posent question : qui décide de ce qui est acceptable ou non ? Qui garantit que demain, les coupures d’internet ne seront pas de retour pour faire taire les voix dissidentes, comme ce fut le cas lors de la crise de 2016 et en 2023 ? 

Le paradoxe est frappant : d’un côté, on parle de restaurer les libertés et de garantir l’accès à internet, mais de l’autre, on limite cet accès sous prétexte de préserver l’ordre. Pourtant, c’est précisément grâce à internet que les Gabonais ont pu se faire entendre et que le monde a pu voir ce qui se passait derrière les rideaux opaques de nos institutions. Sans ce formidable outil, beaucoup de vérités seraient restées dans l’ombre.

Alors, peut-on vraiment parler de liberté d’expression quand celle-ci dépend d’une connexion internet conditionnée ? Peut-on vraiment croire que la parole est libre quand chaque internaute craint que son prochain post Facebook , sa vidéo TikTok ou son tweet ne devienne l’élément déclencheur d’une convocation au B2 ou à la DGR ou pire, d’une interdiction de quitter le territoire ? Si nous voulons que le Gabon avance, il est impératif de garantir un accès sans condition à internet, et de protéger ceux qui osent s’exprimer, que ce soit en ligne ou hors ligne. (On n’a pas aussi dit d’être sauvage et d’insulter les gens). 

La peur, cet ennemi silencieux

Cette peur, elle est omniprésente. Elle s’infiltre dans les conversations, elle conditionne les mots choisis et la manière de s’exprimer. Certes, nous avons le droit de parler, mais à quoi bon si la peur de représailles est plus forte que ce droit ?

Pour lutter contre cette terreur invisible, il nous faut une véritable restauration. Restaurer la confiance des citoyens envers les institutions, garantir qu’un post sur les réseaux sociaux ne devienne pas un motif de traque, et surtout, protéger ceux qui osent s’exprimer (après on n’a pas aussi dit d’insulter les gens sous couvert de la liberté d’expression). L’exemple doit venir d’en haut, avec des dirigeants qui valorisent la critique constructive, et non la répression. 

L’espoir d’une nouvelle ère

Les pistes de solutions ? Elles existent. D’abord, il faut renforcer les lois sur la protection des lanceurs d’alerte, des journalistes et surtout le Gabonais lambda. Le droit de s’exprimer ne devrait pas être un luxe, mais un pilier fondamental de notre société. Ensuite, il est essentiel de réhabiliter la justice, pour que plus personne ne craigne d’être arrêté à l’aéroport pour avoir écrit ce que tout le monde pense tout bas. Enfin, il nous faut promouvoir un dialogue national inclusif (pas ce que vous avez fait là pardon, ça c’était quand même le foufou), où chacun, sans crainte, pourrait exprimer ses idées, même les plus dérangeantes.

Il est grand temps que la liberté d’expression au Gabon cesse d’être une chimère et devienne une réalité tangible. Parce que le silence, c’est bien pratique pour maintenir l’ordre… mais il tue la démocratie.

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GabonOpinion

C’est enfin notre essor vers le kounabelisme : Les journaleux gabonais

Il y’a un peu plus d’un an jour pour jour, des militaires prenaient le pouvoir à la suite des élections « tronquées ». Ces derniers disaient-ils lors des premiers communiqués, que le Gabon et les gabonais iraient à un « Essor vers la félicité » et vers une « Transition et Restauration des Institutions ». Ici je vais me pencher sur le cas de certains journalistes et médias gabonais.

Hélas, certains journalistes et médias vont vers l’essor kounabeliste et de la médiocrité.

Ce qui est malheureux et alarmant. C’est que certains journalistes ne connaissent pas réellement leurs fonctions et le pouvoir qu’ils ont dans ce pays. Entre ceux qui font du « lèchebotisme », d’autres baignant dans la médiocrité, dans la désinformation, dans l’incitation à haine, aux discours discriminatoires et à la xénophobie. De nombreux plateaux télévisés et reportages ont été les théâtres de ces comportements kounabelistes et irrespectueux.

Ce matin encore, j’ai visionné une vidéo de la directrice générale de Gabon24. Où, cette dernière fit une interview en toute impolitesse et avec du mépris face à l’invité. Mais où est passé le code déontologie de cette dame, qui n’en est pas à son premier coup ? Samedi écoulé, sur le plateau d’une émission de chaîne publique d’information de l’État, des propos xénophobes sortaient de la bouche du directeur général adjoint de ce media. Ce média ayant même, filmé et humilié un adolescent à son insu dans une procédure judiciaire. Des exemples il y’en a tellement…

Mais que fait donc la HAC ? Que font les autorités compétentes ? Comment des journalistes ne sont pas édifiés et outillés avant de faire des débats ou reportages sur certains sujets ? Mais que font-ils avant de les préparer ? Peut-être, faire des textes élogieux sur le chef de la transition. Ou faire des reportages sur le code vestimentaire des jeunes filles est le plus important pour eux.

Mais où sommes-nous Seigneur ? Où est passé le professionnalisme dans ce métier au Gabon ? Pourquoi certains journalistes gabonais ne font que, le culte de la personnalité comme cheval de bataille ? Rien ne va et ça pourrait même empirer à cette allure. Vous journaleux gabonais, vous êtes des ennemis aux changements de mentalités.

J’ai l’impression que la Transition chez certains journalistes, ce résume juste à un changement de dirigeants. C’est à dire que l’on est passé de l’adulation de l’ex-président et Co. au chef de la transition actuelle et son cortège. Les mêmes comportements d’hier, aujourd’hui et demain ? Pas plus tard qu’au premier jour de la Transition, ces comportements étaient déjà observés chez certains journalistes et dans certains médias. Tellement de questions sur ces journaleux qui ne savent pas prendre position sur certains sujets, de peur d’être offensant envers le pouvoir exécutif ou d’être mis au placard par le chef.

Une colère noire m’anime, lorsque je regarde une émission télévisée gabonaise en voyant des journalistes aduler ou vénérer un être humain. De voir des journalistes sortir des propos mensongers, sans sources ou citations, d’avoir des opinions discriminatoires et haineuses à l’encontre de certains individus. De voir des journalistes hautains et irrespectueux envers x ou y. De regarder des journalistes imbus de leurs personnalités. C’est donc ça votre essor à vous journaleux gabonais ? Un échauffement pour l’an 2025 ?

Vous journaleux, parlez des problèmes dont les gabonais subissent au quotidien. Des discriminations faites aux femmes, aux enfants, aux handicapés, aux gabonais lambdas. Des injustices que subissent certaines familles. Apprenez à informer, éduquer, édifier, et sensibiliser les gabonais. Parlez du droit dont les gabonais possèdent. Montrez-nous et au monde entiers les richesses et les talents humains du terroir gabonais. Faites des débats constructifs avec respect et sans restriction. Arrêtez des émissions du kounabeliste et de politique à non plus finir. Apportez-nous plus de critiques sur la gestion publique et sur les maux qui terrorisent notre société. Apprenez aussi pour finir, à vous former correctement et vous cultiver sur certains sujets !

N’oubliez pas, vous êtes le quatrième pouvoir de ce pays. À bon entendeur salut !

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GabonOpinion

De la révolte aux conforts du pouvoir

Il fut un temps, pas si lointain, où ils étaient là, ces vaillants opposants, levant la voix, brandissant le poing et clamant haut et fort leur amour pour le peuple. Ils dénonçaient tout, du clientélisme à la mauvaise gestion des ressources publiques, en passant par la sacralisation d’un système qu’ils qualifiaient de “corrompu jusqu’à la moelle”.

Aujourd’hui ? Eh bien, il semblerait que ces anciens révolutionnaires, à l’âme enflammée, se soient transformés en ce qu’ils critiquaient le plus : les nouveaux kounabélistes. Oui, mes amis, bienvenue dans l’ère des pro-CTRI/OLIGUI. Un peu comme si leurs rêves de changement s’étaient dissipés dès qu’ils ont franchi la porte d’un bureau climatisé.

Vous vous souvenez de leurs discours d’antan ? Ces longues diatribes sur la transparence, la justice sociale, la nécessité de remettre le peuple au centre des décisions ? On dirait bien que tout ça a disparu sous la pile de dossiers qui traînent sur leurs bureaux de Ministres, Sénateurs, Députés ou des Directeurs de Cabinet. À croire qu’ils n’étaient pas vraiment là pour le peuple, mais plutôt pour voir ce que ça faisait, être khalife à la place du khalife. Eh oui, quand on regarde de plus près, on réalise que leurs véritables ambitions n’étaient pas de changer le système pour le mieux, mais de s’y installer confortablement.

Mais parlons franchement : ces gens-là n’enviaient pas tant la fin des privilèges que la chance de les vivre eux-mêmes. En fait, tout porte à croire que lorsqu’ils dénonçaient la “gabegie financière” et le “népotisme“, c’était plus une frustration de ne pas être dans le cercle des bénéficiaires qu’une réelle volonté de changer les choses. Parce qu’aujourd’hui, ils n’ont pas honte de s’asseoir à la même table que ceux qu’ils fustigeaient hier, et de savourer ces mêmes privilèges. Peut-être qu’à l’époque, la colère de ne pas avoir de véhicule de fonction ou de voyage en première classe les rendait plus bruyants que vraiment engagés, hein.

Alors, maintenant qu’ils ont changé de camp, ils défendent bec et ongles ce qu’ils attaquaient autrefois. Et si on les critique ? Là, ils ressortent un vieux discours, celui qu’on a entendu mille fois sous le règne d’Ali Bongo : “Il faut laisser le temps au gouvernement de travailler, vous ne voyez pas que les choses changent ?” Ah, d’accord. Mais, à l’époque, eux, ils n’avaient pas ce genre de patience, hein. Non, ils étaient dans les rues, en train de crier “On veut des résultats maintenant ! Ibubu Dégage“. Aujourd’hui, les rôles sont inversés, et ce sont eux qui demandent du temps. Comme quoi, la roue tourne… mais pas toujours dans le sens qu’on espérait.

Et on ne peut pas parler de cette transformation sans aborder la nouvelle mode : être pro-CTRI/OLIGUI. Hier, ils dénonçaient la mainmise d’un seul homme sur le pouvoir, aujourd’hui, ils défendent corps et âme un autre homme, parce que, tu sais, cette fois, “c’est différent“. Ce n’est plus la dictature, non, non, c’est la restauration de l’État. Vous n’aidez même pas le pauvre monsieur sincèrement. On aurait aimé croire à ce changement d’idéologie, mais à voir comment ils se sont si rapidement adaptés aux fauteuils en cuiiiiiiir, il y a de quoi se poser des questions.

Ce qui est encore plus fascinant dans toute cette histoire, c’est à quel point ils sont devenus sourds à la critique. Autrefois, ils disaient que la critique était nécessaire, qu’elle permettait d’améliorer les choses. Aujourd’hui, on ne peut plus dire un mot sur eux sans être accusé de “travailler contre la transition“. Ah, vraiment ? Parce que lorsque c’était eux qui étaient dans l’opposition, toutes les critiques étaient bonnes à prendre ? On dirait qu’on a droit à deux poids, deux mesures dans ce nouveau Gabon, hein.

La réalité est simple : pour beaucoup, la lutte n’a jamais été une question de principes ou de valeurs. C’était juste une envie d’être celui qui tient le bâton du commandement. Il n’y avait pas de réelle vision pour le changement, juste un désir de remplacer l’ancien occupant du trône. Ils voulaient être khalife à la place du khalife, et maintenant qu’ils le sont, ne vous attendez pas à des miracles. Ce qui les motivait, ce n’était pas le désir de réformer le système, mais plutôt celui d’en être les nouveaux bénéficiaires.

En fin de compte, que reste-t-il de ces fameux idéaux qu’ils prônaient si fièrement hier ? Pas grand-chose, semble-t-il. Mais attention, ne dites pas ça trop fort. Parce que si vous osez les critiquer aujourd’hui, vous risquez de finir avec une étiquette d’ennemi de la transition“, de “saboteur“, ou même de “nostalgique du régime précédent”. Ironie du sort, ces mêmes étiquettes qu’ils dénonçaient hier, ils les utilisent maintenant pour se protéger.

Alors oui, les combats d’hier semblent bien loin. Tout ce qu’il reste, c’est un groupe de gens bien installés, qui profitent des avantages qu’ils ont tant critiqués. Mais au fond, peut-être que ce n’était jamais vraiment une question de combats. Peut-être que, depuis le début, ils ne voulaient qu’une chose : être là où ils sont aujourd’hui. Et pour le peuple ? Eh bien… on verra ça plus tard, hein.

Et puis, on ne peut pas trop leur en vouloir, après tout. Peut-être qu’à leur place, on aurait fait pareil. Ou peut-être pas. Mais c’est quand même un peu décevant de voir le cerveau migrer lentement mais sûrement vers l’estomac, là où les idéaux ont été remplacés par des privilèges et des plats bien garnis. On espérait des réformes, et on se retrouve avec des ventres pleins. Triste histoire, non ?

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EmploiGabon

Ces nouveaux “contrats” : les stages interminables et les emplois précaires

Le marché du travail est cet endroit où se rencontre la demande effectuée par les employeurs qui recherchent des compétences et de la force de travail, et l’offre disponible auprès des chercheurs d’emploi.

Aujourd’hui, le contexte économique difficile & l’inadéquation formation-emploi rendent ce marché totalement déséquilibré. C’est un fait. 

Mais à mon sens cela n’excuse pas totalement le comportement véreux des entreprises et des employeurs. Aujourd’hui dans notre pays le Gabon, des entreprises proposent à des personnes compétentes et expérimentées des stages à peine rémunérés au SMIG d’une durée de 6 à 18 mois, ou encore des prestations rémunérées au SMIG sans perspective d’évolution de carrière ni de salaire

Mais les plus pernicieux dans cette situation restent les entreprises qui passent par des sociétés d’intérim. Ces dernières proposant des contrats de prestations renouvelable chaque mois et souvent sans assurance maladie ni congés payés.

On peut nous dire quelle est l’utilité de ces sociétés d’intérim ? Et pourquoi pullulent-elles en ce moment ?

Ces phénomènes qui gangrènent le marché de l’emploi gabonais sont la cause principale de la précarité chez les jeunes adultes qui aujourd’hui n’arrivent pas à se prendre en charge à 100%. Ils sont sujets à l’endettement, à la mendicité et pire font face au stress quotidien et à une dépression sans nom.

Cet article décrit les faits et situations actuelles dans le marché du travail gabonais mais de nombreuses questions se posent : 

  • Quelle politique réelle est mise en place pour diminuer le déséquilibre entre « offreurs » et « demandeurs » ?
  • Les politiques publiques en termes d’emploi ne devraient-elles pas s’associer à l’éducation nationale et à l’enseignement supérieur pour trouver des solutions concrètes ?
  • Quid d’une politique de réorientation professionnelle facile ?

– Miss Ka

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ÉducationGabonOpinion

Esdras Épiphanie : Une plume brillante, un cœur passionné, et… des goûts culinaires douteux 😒

Esdras Épiphanie aurait pu être journaliste. D’ailleurs, elle l’a été, et avec brio ! Ses articles étaient applaudis, sa plume inimitable, et ses mots ont la douceur d’un baume sur des vérités parfois amères. Mais voilà, ce n’était pas sa mission. Éducation

Son cœur appartenait à une salle de classe, à des élèves avides de connaissances et de découvertes. Quitter la France pour s’installer au Gabon, suivre cette vocation d’enseigner, c’était pour elle plus qu’un simple choix professionnel : c’était un appel.

On peut dire que la salle de classe est son royaume, un endroit où l’histoire prend vie, et où les élèves découvrent que le passé a bien plus de saveur que certains plats qu’elle a encore du mal à apprécier ! Mais ne lui demandez surtout pas de danser, car même le plus patient des instructeurs de danse renoncerait face à son “mal du rythme” légendaire. Vous la verrez se déhancher comme une feuille au vent un soir de tempête… mais ce qu’elle manque en coordination, elle le compense largement avec son enthousiasme.

Passons aux choses sérieuses. Derrière son sourire jovial et son accent français légèrement arrondi par le soleil gabonais, se cache une profonde tristesse face à l’état de l’éducation dans ce pays qu’elle aime tant. Depuis qu’elle enseigne ici, Esdras a constaté ce que beaucoup d’entre nous savent, mais ne disent pas assez fort : l’éducation nationale est dans un état de délabrement qui fait froid dans le dos.

Cela fait plus de 30 ans que l’État fait semblant de s’en soucier. Certes, on nous sert bien des inaugurations pompeuses de temps en temps, où les ministres coupent des rubans avec le sourire, mais la réalité est tout autre. Les classes sont surpeuplées. Des enfants entassés à trois ou quatre sur un banc, dans des salles où l’air manque et où les bulletins d’évaluation affichent des trous béants – deux ou trois matières parfois simplement “oubliées”. Ce sont des générations entières qu’on laisse dériver, tandis que nos dirigeants, eux, placent leurs enfants dans des écoles privées bien loin de ces réalités.

Esdras pourrait se contenter d’enseigner dans ces écoles privées. Mais non, elle reste fidèle à son rêve : former, éveiller, éduquer dans les conditions les plus difficiles, là où l’impact est le plus nécessaire. Ce n’est pas facile. Entre le manque de matériel, l’absence de soutien institutionnel, et les classes bondées, il y a de quoi perdre patience. Mais Esdras persévère, car elle croit que, malgré tout, un avenir meilleur est possible. Elle a choisi de se battre pour l’éducation de nos enfants, et pour cela, on ne peut que la saluer.

Alors, oui, elle ne sait pas danser, et non, elle ne valide pas toujours de bons artistes” comme il se doit. Mais qu’importe ! Ce qui compte, c’est son dévouement sans faille à l’enseignement et à l’avenir de nos enfants. Si seulement nos gouvernants pouvaient en dire autant…

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LibrevilleTransport

Un Gabonais, 1 Taxi, 417 clés vers l’avenir

Bon, parlons un peu de ce qu’il s’est passé à Libreville le 8 octobre. Le général Oligui a fait fort encore ! Oui, il a remis 417 taxis neufs à des Gabonais. Ça c’est pas du blabla, c’est du concret. Les Suzuki flambant neufs là, c’est pour permettre à nos frères et sœurs de se lancer dans le business. Ça s’appelle « Un Gabonais, un taxi ».

C’est pas mal, hein ? Ça change des vieilles annonces qui n’aboutissent jamais. Là, au moins, il y a des résultats qu’on peut voir et même toucher vu qu’on pourra y monter.

On peut applaudir parce que, dans ce pays, on a tellement l’habitude de promesses non tenues que quand ça arrive pour de vrai, c’est comme un petit miracle. Les taxis sont là, et pas seulement pour les hommes. Dix braves jeunes femmes sont aussi au volant ! Eh oui, mes frères, la concurrence arrive. Les gars qui traînaient encore au carrefour en mode « y’a pas le boulot » n’ont plus d’excuses. Enfin si quand même, certains ont critiqué la caution d’un million mais l’État ne peut pas donner tout gratuitement. Soyons réalistes.

Mais parlons vrai. « On sait tous qu’un programme comme ça, c’est bien beau, mais ce n’est pas ça qui va changer le Gabon du jour au lendemain » , c’est ce que disent les pessimistes mais moi je pense que ça peut y participer. Quelqu’un qui a la possibilité de subvenir à ses besoins et ceux de ses proches, se sent digne et ça soulage sincèrement. Ok Il y a eu un accident avec l’un des nouveaux taxis, et direct les gens ont commencé à crier. Mais sérieusement, sur 417 voitures, un seul accident ? Ce n’est même pas 0,5 %, mes gars. Calmez-vous ! Il faut relativiser. Ce n’est pas le premier accident sur les routes gabonaises. On a ça pata (malheureusement). Soyez donc prudents au volant.

Maintenant, parlons un peu de ce qui pourrait suivre. C’est bien de donner des taxis, mais imagine un peu si on avait des programmes similaires dans d’autres secteurs. Genre, « Un Gabonais, une boutique », ou mieux, « Un Gabonais, une ferme ». Parce que ce n’est pas tout le monde qui peut être chauffeur. Il faut diversifier les opportunités, tu vois ? Chacun doit avoir sa chance de trouver son chemin dans ce pays, au-delà des taxis.

Mais franchement, on ne peut pas ne pas encourager cette initiative. Enfin si, les sorciers peuvent. C’est un pas dans la bonne direction. Si chaque Gabonais peut prendre ce genre d’opportunité, peut-être qu’on verra enfin un peu de lumière au bout du tunnel. Alors, chers compatriotes, arrêtez de râler pour rien. Prenez le train en marche, ou plutôt, le taxi cette fois-ci !

Et pour ceux qui sont déjà au volant, force à vous ! Roulez propre, bossez dur, et ne lâchez rien. C’est comme ça qu’on avance. Nous, on est là pour encourager, mais si on monte dans vos taxis et que vous faites du sale, on va parler aussi hein. Pas de passe-droit ici !

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GabonOpinion

Quand défendre la famille au pouvoir devient une mission sacrée : les nouveaux kounabélistes ?

Sur internet ces derniers temps, on a une nouvelle catégorie de militants (sous l’ère CTRI hein) : les défenseurs de proches au pouvoir. Les gens refusent qu’on critique leurs tontons, tantines, cousins, ou amis parce qu’ils occupent des postes de responsabilité. Mais soyons sérieux, quand tu choisis de gérer la chose publique, tu signes aussi pour la critique. Ministre, sénateur, député ou conseiller, ce n’est plus une affaire de “c’est mon oncle, il est gentil”, c’est une affaire de résultats pour le pays.

Vous gérez les affaires publiques, donc oui, on va parler de vous. On ne va pas s’attaquer à vos physiques (sauf si vous y tenez hein), mais quand c’est mal fait, on va le dire. C’est ça la démocratie. Bien sûr, on comprend que ça pique un peu quand on critique quelqu’un de proche, surtout si c’est sur des sujets personnels. Si quelqu’un se met à commenter le tour de taille de votre parent ou ses cheveux, là, on peut comprendre que ça chauffe. Mais quand il s’agit de sa gestion, ses décisions ou ses manquements publics, il faut bien accepter que les gens aient leur mot à dire. Reprocher aux gens de critiquer un ministre parce que vous étiez voisins à Mindoubé ou qu’il vous a payé un verre au maquis du pivot, ce n’est pas un argument. On ne va pas arrêter de parler parce que c’est votre oncle ! ON S’EN FOUT DE ÇA.

Vous êtes libres de défendre vos proches hein, on ne va pas se battre pour ça. Mais à un moment donné, regardez-vous dans le miroir et demandez-vous si vous ne devenez pas une photocopie de ces mêmes PDGistes que vous insultiez il y a quelques années. Vous les traitiez de “KOUNABÉLISTES” parce qu’ils étaient prêts à tout avaler sans broncher, pourvu qu’Ali reste au pouvoir. 

Aujourd’hui, vous faites pareil, mais c’est pour vos propres proches. Vous défendez bec et ongles des gens qui ont une obligation de résultats envers le peuple. Vous vous souvenez quand vous disiez “y’a les routes qui manquent, l’eau et l’électricité qui sautent” ? Eh bien, maintenant que c’est votre cousin qui est responsable, c’est maintenant la faute du peuple, c’est ça ?!

Soyons clairs : si vos proches sont critiqués pour leur gestion, vous ne pouvez pas demander aux gens de se taire. Ce n’est pas une affaire personnelle, c’est une affaire publique. Ils ont pris des engagements en entrant dans ces postes, et les citoyens ont le droit de demander des comptes. Alors non, on ne va pas empêcher votre défense de famille, mais à force de tout justifier, vous devenez exactement ce que vous détestiez. Même si vous refusez de le reconnaître, sachez que vous êtes des KOUNABÉLISTES 2.0 ! Oui, c’est ça votre nouveau statut. Vous avez échangé la vérité contre l’allégeance aveugle, et maintenant vous passez vos journées à défendre l’indéfendable.

Mais bon, continuez à être les gardiens du temple familial, à défendre bec et ongles vos proches au pouvoir, comme si leur succès ou leur échec étaient vos affaires personnelles. Ce qui est sûr, c’est que nous, on ne va pas se fatiguer. Le Gabon ne peut pas devenir la propriété privée d’une poignée de familles ou d’amis bien placés. Ce pays appartient à tous les Gabonais, pas juste à ceux qui ont un parent dans un bureau climatisé.

Nous, on va continuer à critiquer quand ça ne va pas, à poser les vraies (ou fausses) questions, à exiger des comptes. Parce qu’au final, les ministres, députés, conseillers, tous ces gestionnaires des affaires publiques, ne travaillent pas pour leur cercle d’amis ou de proches, mais pour la nation. Et si vous ne comprenez pas cela, si vous continuez à les défendre aveuglément en ignorant leurs manquements, vous contribuez à maintenir ce système dysfonctionnel qui nous bloque tous.

Alors oui, défendez vos parents, c’est votre droit. Mais sachez qu’à chaque excuse que vous trouvez, à chaque critique que vous balayez d’un revers de main, vous ne faites que renforcer ce que vous détestiez il y a quelques années : un système fermé, opaque, où ceux qui critiquent deviennent des ennemis, et où ceux qui posent des questions gênent. 

Mais nous, on ne se taira pas. Parce que le Gabon, c’est notre affaire à tous. Et si vous refusez d’accepter la critique, peut-être que le problème n’est pas tant dans la critique elle-même, mais dans la façon dont vous défendez un système qui, au fond, ne fait pas beaucoup mieux que celui que vous prétendiez vouloir changer.

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GabonOpinion

Binationaux : Sommes-nous vraiment les ennemis de notre pays ?

Aujourd’hui, un sentiment de rejet grandit au Gabon. Je le ressens dans les discussions quotidiennes, sur les réseaux sociaux, dans les murmures de conversations. Ce sentiment cible une partie bien précise de la population : les binationaux.  Chaque fois que j’entends ce terme, une question me traverse l’esprit : « Suis-je vraiment l’ennemi de mon propre pays ? » 

Je suis né ici, dans les années 80, et j’ai grandi à Nzeng Ayong, un quartier qui m’a façonné et appris l’importance des valeurs humaines. J’ai passé mes journées à courir dans les rues, à jouer au foot avec mes amis, à partager des fous rires. Ces souvenirs sont gravés dans ma mémoire, tout comme ceux des merveilleuses années passées au Lycée Technique Omar Bongo. Chaque matin, je me levais avec l’excitation de retrouver mes camarades, de kongosser, des matchs de football, et des rêves qui nous animaient. Ces moments de camaraderie et de partage, je ne les échangerais pour rien au monde.

Je n’ai jamais connu d’autre foyer que le Gabon. Ce pays est mon seul et unique repère, présent dans chaque souvenir de mon enfance et chaque étape de ma vie. Mon père est Gabonais, ma mère ne l’est pas, mais ma double nationalité n’a jamais défini qui je suis. Ce qui me définit, c’est mon amour pour ce pays et ma participation à sa construction. Pourtant, il semble que certains perçoivent en moi une menace. Pourquoi ? Parce que je suis binational ?

Le régime déchu a laissé des cicatrices profondes. Il est vrai que certains des responsables des abus qui ont marqué ce régime étaient des binationaux. Des proches du pouvoir ont joué un rôle central dans ce système de corruption. Mais est-il juste de condamner tous les binationaux pour les actes de quelques-uns ? Est-ce équitable de diriger la colère populaire vers ceux qui, comme moi, n’ont connu d’autre pays que le Gabon ?

Réfléchissez-y. Où voulez-vous vraiment diriger cette colère ? Est-ce vers nous, les binationaux qui avons grandi ici et partagé les mêmes épreuves que vous ? Ou est-ce vers un système corrompu qui a permis à quelques individus, binationaux ou non, de piller les ressources de notre nation ?

Nous, binationaux, sommes souvent placés sous un regard suspicieux, constamment obligés de prouver notre appartenance à cette terre. Obtenir un simple document administratif devient un véritable parcours du combattant. Il ne suffit plus d’être né ici ou d’avoir un parent gabonais. On nous demande de prouver notre loyauté, comme si nous devions justifier notre droit d’exister pleinement en tant que Gabonais.

Mais quelle est notre faute ? Sommes-nous responsables d’un crime ? Non, notre seul « péché » est d’être issu de l’amour sincère entre un Gabonais et une étrangère. Cet amour, souvent né au cours de leurs études à l’étranger, a donné naissance à une génération d’enfants qui n’ont connu que le Gabon comme foyer. Nos parents, partis pour se former et contribuer à l’essor de leur pays, ont formé des familles profondément enracinées ici. Nous sommes le fruit de ces histoires et de ces espoirs partagés.

Cependant, cette méfiance grandissante crée une forme de discrimination systémique. Un apartheid silencieux s’installe, où certains citoyens se voient privés de leur pleine appartenance à la nation. On nous fait comprendre, subtilement ou non, que notre lien avec le Gabon est moins légitime. Mais comment peut-on remettre en question l’attachement de ceux qui n’ont jamais connu d’autre foyer ? Devrions-nous passer notre vie à prouver que nous sommes “vraiment” Gabonais ? N’est-ce pas une injustice qui menace l’unité nationale ?

Prenons des exemples inspirants comme Halle Berry, actrice acclamée et première femme de couleur à remporter un Oscar, qui a brillamment représenté la diversité tout en mettant en avant ses racines. Pensez également à Zinedine Zidane, né en France d’un père algérien et d’une mère française, qui a marqué l’histoire du football tout en restant attaché à ses origines. N’oublions pas Pierre-Emerick Aubameyang, qui a brillé sur les terrains tout en restant fier de son héritage. Ces figures montrent à quel point les binationaux peuvent enrichir nos sociétés par leurs talents et leurs contributions. Pourtant, même eux pourraient un jour être confrontés à des doutes sur leur identité, car pour certains, leur double appartenance les rend suspects.

Il est crucial de se poser cette question : voulons-nous vraiment aller dans cette direction ? Celle d’un pays où certains citoyens doivent sans cesse justifier leur nationalité, prouver leur amour pour leur terre ? Où les binationaux deviennent des citoyens de seconde zone, soupçonnés d’être des traîtres ? Ne devrions-nous pas plutôt concentrer notre énergie à unir nos forces contre les véritables responsables des abus du passé ?

Je ne suis pas l’ennemi. Aucun des binationaux qui ont grandi ici ne l’est. La vraie trahison vient de ceux qui ont choisi de mettre leurs intérêts personnels au-dessus de ceux de la nation. Mais au lieu de reconnaître cette réalité, nous nous enfonçons dans un cycle de méfiance et de division, transformant cette méfiance en discrimination institutionnalisée.

Le Gabon traverse une phase cruciale de son histoire. Nous avons l’occasion de reconstruire sur des bases justes et équitables. Mais cette reconstruction ne doit pas se faire au prix de divisions internes inutiles. Ne laissons pas la douleur des années passées nous pousser à diviser une société déjà meurtrie.

Alors, à vous qui lisez ceci, je pose la question : nous, binationaux, sommes-nous vraiment les ennemis de ce pays ? Ou sommes-nous, comme vous, des Gabonais cherchant à construire un avenir meilleur pour notre patrie commune ? 

Les binationaux, et moi en particulier, sommes des “Gabonais Normaux”. L’avenir de notre nation dépend de notre capacité à reconnaître nos véritables ennemis et à ne pas nous tromper de combat.

Je te dis tout