Auteur/autrice : La Redac

GabonOpinion

Le mausolée de Léon Mba c’est la loge ?

En plein cœur de Libreville, caché sous les regards curieux, se dresse le mausolée de Léon Mba, le père de l’indépendance du Gabon. C’est un lieu de prestige, un monument imposant… que personne ne peut visiter. Oui, vous avez bien entendu, chers concitoyens, le mausolée est là, on le voit, mais on ne peut pas y entrer ! Et là, je me pose une question : « Est-ce que c’est un mausolée familial privatisé ou un site national, réservé exclusivement à notre classe politique ? »

Léon Mba, c’est notre père aussi ou bien ?

On ne va pas se mentir, Léon Mba, c’est un peu le papa de tout le monde au Gabon. Il a mené la nation à l’indépendance, alors pourquoi nous empêcher de venir lui rendre visite ? C’est quand même bizarre, non ? Dés que tu t’approches un peu, on vient direct te dire  « C’est interdit oh ». Sérieusement, est-ce qu’on doit attendre une invitation spéciale ? Avec des cartons dorés, accompagnés d’une note officielle, pour s’y recueillir ? et Pourquoi ?

Mais ailleurs, ça se passe comment ?

Prenons un petit vol (virtuel hein, on n’a pas le budget pour un vol réel !) direction le Maroc. Là-bas, il y a le mausolée de Mohammed V, ouvert au public. Oui, vous avez bien entendu, les citoyens peuvent entrer, visiter, se recueillir et même apprendre un peu d’histoire. Ce n’est pas fermé à double tour, ce n’est pas réservé à la classe politique, et surtout, ça ne donne pas l’impression que le défunt est seulement le papa de quelques-uns.

Et chez nous, qu’est-ce qu’on fait ?

Si on ouvrait enfin le mausolée de Léon Mba, ce serait un pas de plus pour reconnecter les Gabonais avec leur histoire. On pourrait faire plein de choses pour dynamiser ce lieu :

1. Créer un musée : Transformer l’espace en un véritable centre culturel et historique. Avec des visites guidées, des documents, des photos d’époque, et des objets ayant appartenu à Léon Mba. Imaginez un peu, découvrir comment il a mené les négociations pour l’indépendance, et pourquoi pas, ses citations les plus inspirantes. Ce serait une belle leçon d’histoire pour nous tous !

2. Faire un espace de recueillement public : Parce que, bon, on ne va pas se mentir, si Léon Mba est le père de l’indépendance, on mérite tous un petit moment de recueillement auprès de lui. Il pourrait y avoir des espaces dédiés pour ceux qui veulent juste venir en paix.

3. Organiser des événements nationaux : Pourquoi ne pas en faire le centre de nos célébrations nationales ? Imaginez des concerts, des conférences, et des cérémonies à l’occasion de l’indépendance, où l’on viendrait tous honorer la mémoire du père de la nation. Ça ressemblerait un peu au 4 juillet des Américains, mais à la sauce gabonaise, avec nos rythmes et nos danses. (Bon, là peut-être je déborde, c’est quand même un mbindi espace)

4. Créer un « parcours pédagogique » pour les écoles : On pourrait organiser des excursions scolaires pour que nos jeunes découvrent non seulement Léon Mba, mais aussi toute l’histoire du pays. C’est sûr, les gosses se demandent encore si Léon Mba était un héros d’Avengers ou un ancien footballeur. Autant leur montrer qui il était vraiment !

Mais alors, pourquoi c’est encore fermé ?

C’est là que réside le mystère. Est-ce par souci d’entretien ? Ou bien est-ce qu’on doit toujours attendre qu’un haut dignitaire vienne en visite pour déverrouiller le cadenas ? En tout cas, une chose est sûre, il serait temps que ce monument, au cœur de notre capitale, devienne le cœur de notre mémoire collective. On aimerait tous dire un jour à nos petits-enfants : « Allez, on va rendre visite à Papy Léon, vous allez voir, c’est là qu’a commencé l’histoire de notre pays ! ». Mais bon, en attendant, on est là hein.

Je te dis tout

ElectricitéGabon

Quand la SEEG met en lumière une brochette de bras cassés

Depuis bientôt trois semaines, Libreville, notre belle capitale, vit sous le règne du noir. Délestages « maîtrisés », qu’ils disent… En réalité, maîtrisés par qui ? Pas la SEEG en tout cas. Ces délestages ne suivent aucune règle, aucune logique. On se croirait dans un jeu de hasard où c’est la SEEG qui lance les dés, et nous, pauvres victimes, attendons notre sort : lumière ou obscurité.

L’administration s’est même penchée sur le problème. Oui, une réunion avec le Président de la Transition, notre Josué national. Et là, devinez quoi ? On apprend qu’il y a dix groupes électrogènes flambant neufs qui dorment tranquillement quelque part au Gabon depuis deux mois. Et pourquoi ne sont-ils pas branchés, me demanderez-vous ? Parce que, mes chers compatriotes, PERSONNE à la SEEG ne sait comment les brancher. Ou peut-être qu’ils ne VEULENT pas le faire ! Entre nous, comment une société qui emploie plus de 50 directeurs, et des ingénieurs en pagaille, peut-elle être incapable de connecter des groupes électrogènes ? C’est du sabotage, purement et simplement.

Ce qui est vraiment rageant, c’est qu’il y a des vrais ingénieurs gabonais, compétents, formés, prêts à relever le défi. Mais non, on ne les embauche pas. Pourquoi faire, après tout ? Il semblerait qu’à la SEEG, leur priorité soit de nous plonger dans les ténèbres, comme si on devait tous devenir des sorciers comme eux et créatures de la nuit. Ils doivent penser que nous sommes des vampires, vu comme ils sont attachés à nous garder dans le noir.

Sincèrement quoi, la SEEG, c’est un peu comme un mauvais sort jeté sur Libreville. Et tant que leur incompétence restera la norme, préparez-vous à ressortir vos bougies. Inadmissible, mais tristement vrai. Purée nous sommes au 21ème siècle et nous en sommes encore là ? Non ça fait pitié quoi. 

Je te dis tout

GabonSociété

Quand la rentrée tourne à la chasse à l’homme « Papaoutai »

« Ça fait une semaine que j’essaie de joindre Mouketou. Il est injoignable ! » Ce genre de plaintes, on les entend souvent dans les quartiers de la capitale, venant de mères désespérées, souvent à la veille de la rentrée scolaire. Mouketou, c’est le type de papa qu’on n’arrive plus à retrouver quand il faut acheter les cahiers et les fournitures. Mystérieusement disparu, il ne répond ni aux appels, ni aux SMS, ni aux invocations.

Le phénomène est tellement répandu qu’on pourrait presque croire qu’il y a une formation secrète pour apprendre l’art de disparaître à la rentrée. Les paters, après avoir donné kolo sous pour la coiffure des enfants en juin, s’évaporent en août, laissant la charge de la rentrée à personne d’autre que maman ! Pourtant, il y a quelques semaines, ils affichaient fièrement leur « équipe de foot » sur les réseaux sociaux. Comme par magie, la rentrée fait fuir les darons les plus téméraires.

L’absentéisme paternel, le phénomène de la rentrée

Au Gabon, on a tous un voisin ou un oncle qui, à chaque rentrée, sort l’excuse ultime : « Tu sais, le mois a été dur, j’attends une petite entrée ». Traduction : « Je vais éviter les embouteillages de la rentrée et revenir après, quand tout est réglé. » Pendant ce temps, c’est maman qui doit courir, faire des acrobaties avec le peu qu’elle a pour remplir les sacs à dos. Moi ça me botte même que  ce soit à la veille de la rentrée que vous songez à mettre les sous de côté pour ça. Joe ! Moi j’ai commencé à épargner en juin pour éviter tout ça.

Pourtant, ce n’est pas un mythe, on a bien vu certains papas traîner dans les maquis, sirotant leur bière avec insouciance, alors que quelque part, un enfant pleure devant une liste de fournitures longue comme une journée sans pain. Vos mounas vous wait et vous, vous faites les aveugles. Vous êtes des imbéciles, il fallait verser dehors si vous n’étiez pas prêt à assumer.

Les mères, elles aussi, parfois…

Bien sûr, il faut rendre à Mouketou ce qui appartient à Mouketou : les mamans ne sont pas toutes des saintes non plus. Il y a celles qui, après avoir reçu l’argent de la rentrée, se fendent d’un nouveau pagne ou se refont les ongles. Mais bon, il faut être honnête, elles sont moins nombreuses. Si tu veux vraiment parler des mamans qui dérapent aussi à la rentrée, écris-nous à Un Gabonais Normal ! Moi, je ne gère pas ça.

Alors, cette année, si tu as vu ton papa traîner dans les quartiers de Louis ou Okala, en mode camouflage, n’hésite pas à rappeler doucement que la rentrée, ça se prépare ensemble. Parce que, si papa peut poster des photos de sa progéniture avec fierté sur les réseaux, il peut bien aussi mettre la main à la poche, non ? Allez Mouketou, on se réveille !

Je te dis tout

GabonOpinion

Quand le piston est le vrai CV Gabonais

Ah le Gabon… pays où, pour décrocher un stage NON RÉMUNÉRÉ, il faut connaître quelqu’un. Si tu veux vraiment quelque chose, oublie ton joli petit CV, ton master décroché avec sueur. Ce qu’il te faut ici, c’est le fameux piston. Tu ne le savais pas ? Mais mon frère, c’est la base ! 

En gros, tu veux un stage ? Eh bien, il te faut un oncle, une tante ou même la cousine de la voisine de ton beau-frère qui bosse à l’intérieur ! Voilà le véritable « CV » dans ce pays. On parle souvent de débrouillardise, mais soyons honnêtes. Ceux qui peuvent, placent leurs enfants sans aucun souci. Et les autres ? Ah, bon bah, on remet ça à Dieu. Les prières, les veillées, tout ça là… Parce que oui, si tu n’as personne, t’attends toujours hein.

Non mais sérieusement, ici, tout le monde le sait : « avoir des relations, c’est la base non ? ». Je te parle d’un pays où parfois pour même toucher un chèque à la banque sans connaître quelqu’un. Tu veux acheter EDAN ? Même topo. Et pour avoir ton passeport dans les temps ? Ah mon frère, le piston encore ! C’est la norme. 

Et là, j’avais presque oublié… Les offres d’emploi et de stage hein ! Là aussi c’est un grand classique. Dis-moi, tu connais déjà cette petite règle non-écrite ? Les offres passent d’abord dans les groupes WhatsApp avant de devenir publiques. Mais quand je dis « publiques », c’est vite fait hein, parce que si t’es pas dans ces fameux groupes, tu ne sauras même jamais qu’un poste était dispo. Dites vous que la douane c’est cette année que j’ai vu que le premier concours était fait. Oui, tu lis bien. Les parents, amis, cousins, et j’en passe, se partagent tout ça en famille. 

Résultat : toi, le lambda qui n’a pas ces connexions, quand tu vois l’offre publique, elle est déjà close ou bien dispo pendant 1 jour, même pas.

Et je te parle même pas des concours ! Ça là, c’est encore un autre niveau. Tu t’inscris, tu fais les épreuves, tu transpires et t’espères. Le jour des résultats, surprise ! Dans la liste des admis, tu vois des noms que tu n’as jamais vus parmi les candidats. Mais ça c’est quel délire, frère ? Quelqu’un qui n’a même pas fait le concours, il est dans la liste des admis. Et toi ? Ah, toi, t’attends encore ta chance divine.

Et toi, tu espères que ça va changer ? Que parce que t’as fait des threads Twitter bien engagés ou des stories Insta bien senties, le système va se dire : « Ah oui, changeons pour l’égalité des chances ! ». Franchement, on verra bien. ON VERRA BIEN. D’ailleurs la dernière personne qui a parlé d’égalité des chances dans le pays la a fini déchu (mais c’était mérité)

Mais bon, on est au Gabon, on est habitués hein. Pendant que certains ont le piston, nous on attend la délivrance divine, parce qu’ici, l’égalité des chances, c’est un peu comme croire au Père Noël : ça fait rêver, mais on sait que ça n’existe pas. Ça peut être dur, ça peut heurter mais c’est la vérité et rien que la vérité

Si vous voulez, dites Amen.

Je te dis tout

ÉducationGabon

Ahhh le Gabon, ce pays du faux débat.

Le lundi 09 septembre 2024, le Président-Général a emmené ses enfants à l’école. Great ! Il fait son devoir. Y’a rien à redire normalement. Oui normalement, parce qu’en République Gabonaise, une journée n’est pas une bonne journée si un débat n’est pas créé de là à là.

C’était la rentrée y’a quelques jours pour notre jeunesse et le Président a jugé bon d’emmener ses enfants à l’école. Vous me direz pourquoi ça fait débat ? Eh bien, pour commencer le fait que ce soit filmé et mis sur les réseaux. C’est vrai, tu te prétends être un gabonais normal ( ) pourquoi filmer ton arrivée à l’école avec tes enfants ? Mais le débat en Gabonie n’est même pas là. Le problème est dans le choix de l’école. Sans trop s’avancer, les images nous montrent que les enfants sont en école privée et c’est LÀ où le bas blesse. Bah oui, comment toi ? Celui qui veut nous faire « retourner à nos racines et nos traditions », toi qui envoie tes ministres en vacances forcées au village pour les reconnecter avec la réalité et leurs culture envoient tes enfants dans des écoles étrangères ?

Maintenant les gars, après tout ce brouhaha numérique, soufflons et posons nous deux minutes : qui, si il a des moyens, en connaissant le système scolaire défaillant de notre pays, enverrai son enfant à l’école publique de Glass ou à Batavea ? Qui ne veut du « nec plus ultra » en matière d’éducation pour sa progéniture ?

La raison avant l’émotion les gars ! Oui, le coup de comm du Prési n’était peut-être pas de bon goût étant donné la situation éducative de notre pays mais arrêtons l’hypocrisie 2 minutes et demandons nous sincèrement ce que nous aurions fait avec plus de moyens concernant l’avenir de nos enfants.

Je te dis tout