Auteur/autrice : La Redac

GabonOpinion

Créol et le Ngori : reflet d’une réalité ou simple divertissement ?

Le dernier morceau de l’artiste gabonaise Créol fait grand bruit. Elle met en scène un phénomène bien connu mais souvent tu : le « ngori ». Dans cette chanson, Créol clame : « Il faut payer », résumant ainsi une dynamique sociale où charme et avantages matériels se rencontrent dans un jeu d’échanges. Mais ce morceau est-il une simple distraction ou le miroir d’une réalité plus profonde ?

Dans le langage populaire, « ngori » fait référence à ces avantages qu’un individu obtient grâce à son apparence, certains de ses atouts ou son charme. Derrière ces faveurs apparemment « gratuites » se cache une logique impitoyable : rien n’est jamais sans coût. Dans un contexte où les opportunités économiques sont rares, le « ngori » devient pour certains une stratégie de survie, mais avec un prix élevé : celui de la marchandisation de soi.

Créol soulève une réalité. Derrière la légèreté apparente de sa chanson, elle expose une dynamique où le corps devient une monnaie d’échange. Et dans cette économie, chacun, homme ou femme, joue son rôle. Le « ngori » ne concerne pas uniquement les femmes, mais aussi les hommes qui en profitent ou qui s’y soumettent.

Beauté, marketing et TikTok

Imaginez un supermarché où les produits ne sont pas des objets, mais des humains. Certains brillent sous les projecteurs, sourient avec assurance, tandis que d’autres restent en retrait, se demandant comment attirer l’attention dans cette compétition féroce. Une cliente passe avec son caddie :

– « Toi, t’es top, mais trop basique. »
– « Toi, par contre, waouh, tu as tout compris : sourire Colgate, posture impeccable et ce petit air aguicheur… Je prends ! »

C’est absurde, non ? Pourtant, cela reflète ce que le « ngori » devient dans un monde où les réseaux sociaux transforment chacun en campagne publicitaire vivante. Une publication aguicheuse sur TikTok vaut aujourd’hui autant qu’une stratégie marketing pour Coca-Cola : tout est dans la présentation.

Ce phénomène n’est pas sans conséquences. Depuis 2020, la loi gabonaise reconnaît l’escroquerie sentimentale comme une infraction punie de six mois d’emprisonnement avec sursis et d’une amende pouvant atteindre un million de FCFA. Une sanction qui vise ceux qui « usent de manœuvres pour persuader ou faire naître de l’espérance afin d’obtenir des fonds ». Cela montre une prise de conscience légale face à des pratiques hier banalisées.

Le vrai problème n’est pas seulement dans le « ngori », mais dans ce qu’il reflète : la banalisation des relations sexuelles tarifées et la désacralisation du sexe. Dans une société où le corps devient un produit à vendre, l’humain est réduit à une étiquette de prix.

Pourquoi sommes-nous arrivés à un point où la valeur d’une personne repose plus sur son apparence ou son portefeuille que sur son caractère ou ses compétences ? Le « ngori » n’est pas un choix délibéré pour beaucoup, mais souvent une absence d’alternative dans une société marquée par les inégalités économiques et sociales.

Créol n’est pas là pour éduquer, mais sa chanson nous invite à réfléchir. Si nous voulons changer les choses, cela commence par une redéfinition de nos valeurs. Enseignons à nos enfants que leur valeur dépasse leur apparence physique ou leur richesse matérielle. Apprenons à nos filles qu’elles ne sont pas des produits à vendre, et à nos garçons que leur pouvoir ne réside pas uniquement dans leur portefeuille.

Créons également des opportunités économiques pour que chacun puisse construire un avenir sur des bases solides, grâce à ses talents et son travail. Sinon, le « ngori » continuera d’exister, non par choix, mais par nécessité.

En fin de compte, Créol a peut-être utilisé un ton provocateur, mais elle a mis le doigt sur un sujet sensible. Le « ngori » n’est pas juste une distraction. C’est un miroir tendu à notre société, nous forçant à nous interroger sur nos priorités et nos choix collectifs. Alors, divertissement ou réalité sociale ? Probablement un peu des deux.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

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GabonOpinion

2024 au Gabon : Une année de (r)évolutions et de réflexions

Ah, 2024. Si cette année était un plat, ce serait un mélange de sauce graine et de piment mal dosé : intense, surprenant, parfois brûlant, mais toujours inoubliable. On a vu des changements majeurs, des espoirs renaître, des promesses flotter dans l’air comme des ballons de baudruche, et, bien sûr, des clashs dignes des meilleurs plateaux de télé-réalité. Prenons un moment pour débriefer ensemble, entre sarcasme et lucidité, avec l’espoir d’un avenir meilleur.

Le CTRI : Entre rêves et réalités

Cette année, nous avons tourné la page des années Bongo (bon en vrai c’était en septembre 2023). Enfin ! Ce système où tout semblait écrit à l’encre indélébile a été, sinon effacé, du moins mis en pause. On a accueilli le CTRI (Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions) avec des applaudissements timides mais sincères.

Ils sont arrivés en promettant de restaurer la démocratie, de réformer les institutions et, surtout, de redonner espoir à une population fatiguée. Alors, qu’en est-il ?

Ce qu’ils ont promis :

La restauration des institutions : on ne fera même pas de longs commentaires, on attend toujours. 

La lutte contre la corruption (un chantier aussi vaste que la forêt gabonaise).

Une gouvernance transparente et équitable (qui ne rêve pas de ça ?).

Ce qu’ils ont livré :

Des routes secondaires bien faites. 

Des avancées : quelques services administratifs sont passés en ligne, et on peut enfin payer certaines taxes sans hypothéquer sa patience.

Des lenteurs : la lutte contre la corruption ressemble encore à une bataille menée avec des lance-pierres face à des tanks.

Des interrogations : Pourquoi voit-on encore des visages politiques qu’on pensait définitivement rangés au garage ? Pourquoi certains dossiers sensibles avancent-ils à la vitesse d’un escargot sous somnifère ?

Certes, tout ne peut pas se faire en un jour. Mais rappelons au CTRI que la patience du peuple n’est pas infinie. Le mot rupture ne doit pas rester un slogan, mais devenir une réalité.

La fin d’une dynastie : une bénédiction collective

On ne va pas se mentir : rien que le fait de ne plus avoir un Bongo (ni un PDGiste officiel) au pouvoir est un soulagement. C’est comme si le pays avait enfin réussi à retirer ce vieux meuble imposant qui bloquait la porte de sortie. Mais maintenant, il faut réaménager la maison.

Et c’est là que les choses se corsent. Car, soyons honnêtes, les promesses de changement se heurtent souvent aux réalités du terrain. Pourtant, il faut continuer à espérer. Parce que sans espoir, que nous reste-t-il ?

Les élections 2025 : Préparez-vous au grand show

L’année 2025 s’annonce électrique. Les élections présidentielles approchent, et les regards sont déjà tournés vers les prochaines étapes. Première mission : la révision des listes électorales, qui commence dès le 2 janvier 2025.

À vous, futurs électeurs, un message simple :

Allez vous inscrire.

Vérifiez vos informations.

Faites entendre votre voix.

Car, peu importe votre âge ou votre statut, vous avez un rôle à jouer. Les grands discours politiques ne doivent pas vous intimider. Votre avis compte, et votre vote peut faire la différence.

Les artistes : Merci pour la bande-son de nos vies

Dans cette année chargée en débats et en émotions, nos artistes ont été des piliers. Ils nous ont offert des morceaux qui nous ont fait vibrer, danser, réfléchir, et parfois pleurer (et je ne parle pas que des chanteurs mais de tous les créateurs de contenus). Des sons qui nous ont rappelé que, même dans les moments les plus sombres, la créativité gabonaise brille toujours.

Alors, à tous les artistes et créateurs de contenus, un immense merci. Continuez de créer, d’innover, et de porter haut les couleurs de notre culture.

2025 : Année des clashs et des débats passionnés

Ah, les élections au Gabon ! C’est aussi l’occasion de voir les réseaux sociaux se transformer en véritables arènes. Attendez-vous à des clans, des clashs, des débats enflammés, et même quelques drames familiaux (parce que tata Gertrude et tonton Paul ne voteront pas pour le même candidat).

Un petit rappel, cependant :

On peut débattre sans se haïr.

Les insultes n’ont jamais changé un pays.

Et surtout, peu importe nos différences, nous restons tous des enfants du Gabon.

Alors, prenez une grande respiration, buvez de l’eau, et rappelez-vous que la politique, aussi importante soit-elle, ne doit pas détruire nos relations humaines.

Joyeuses fêtes et vive 2025

En cette fin d’année, prenons un moment pour célébrer, remercier Dieu (ou qui vous voulez), et nous rappeler que, malgré les défis, nous sommes encore debout.

Que 2025 soit une année de changement, de progrès, et, pourquoi pas, de quelques bonnes surprises.

Et pour ceux qui n’aiment pas les résolutions, en voici une facile : faisons tous un effort pour construire un Gabon meilleur. Parce qu’après tout, ce pays, c’est le nôtre.

Bonne fête à tous, et que les années à venir nous trouvent unis, engagés et déterminés. À l’année prochaine, Gabon !

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ÉducationGabonOpinion

La charge mentale des femmes africaines : une réalité encore taboue !

Je vois beaucoup d’informations sur l’accouchement, le mariage, et sur comment tenir une maison en tant que femme. Depuis que je suis petite, ma mère me répète : « Quand tu auras ton foyer, il ne faudra pas faire X, il faudra faire Y. » Mais pas une seule fois on n’a dit ce genre de choses à mes frères.

Je vois beaucoup d’informations sur l’accouchement, le mariage, et sur comment tenir une maison en tant que femme. Depuis que je suis petite, ma mère me répète : « Quand tu auras ton foyer, il ne faudra pas faire X, il faudra faire Y. » Mais pas une seule fois on n’a dit ce genre de choses à mes frères.

On nous prépare comme à l’usine ! Je suis une femme, donc, malheureusement, j’ai une charge mentale “naturelle” due à mon éducation. Depuis que j’ai entre 23 et 25 ans, chaque fois que je me lève, mon premier questionnement se porte sur : « Qui range la maison ? Qu’est-ce qu’on va manger aujourd’hui ? » etc.

Ce qui n’est pas forcément le cas de mes frères. Je ne veux pas me marier. Si, en étant dans la maison de ma mère, cette charge mentale et cette injustice me causent littéralement des maux de tête et m’épuisent, imaginez ces mères qui doivent s’occuper de plusieurs enfants, de leurs maris (qui, finalement, deviennent très souvent un enfant de plus), de leur travail, et d’elles-mêmes. Et après tout cela, leurs époux veulent quand même qu’elles soient toujours apprêtées, belles, et qu’elles leur offrent une belle énergie pendant le sexe.

Ce ne sont pas les années qui éloignent les conjoints, c’est l’égoïsme et la charge mentale.Ce sont les femmes qui éduquent. Voilà pourquoi il faut faire comprendre à cette nouvelle génération de femmes que souffrir ce n’est pas normal ! Supporter la crasse, ce n’est pas une fierté. Porter quelqu’un, le materner, alors qu’il refuse de te paterner, ce n’est pas normal !

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GabonJusticeOpinion

Mort d’un militaire et abus en série : une enquête ouverte pour rétablir l’ordre ?

Ah Gabon, notre cher pays des paradoxes ! Toujours dans les histoires qu’on pourrait titrer “Là-bas, tout est possible”. Cette fois-ci, c’est le Procureur qui monte au créneau.

Il a sorti un communiqué bien carré pour dire qu’il est hors de question que des représentants de l’ordre se prennent pour des justiciers de quartier. Et franchement, ON VALIDE !

L’affaire Bounda Johan : encore un drame qui choque. Samedi 21 décembre 2024, le corps du 2nd maître Bounda Johan, un militaire, a été découvert à l’hôpital des armées Omar Bongo Ondimba. Signes de torture. Violence gratuite. Motif ? Une sombre accusation de vol chez son supérieur. Oui, vous avez bien lu.

On parle d’un gars qui aurait été livré à une justice parallèle par ceux-là même censés protéger la nation. Et le Procureur ne mâche pas ses mots : « violation flagrante des droits fondamentaux », qu’il dit. Oui, chef, on te croit. Mais là, nous, on attend les résultats. Parce que des communiqués, on en a déjà lus des tonnes, et après, plus rien.

D’ailleurs, peut-on avoir un update de l’affaire des frères Siadous qui étaient déjà en France en train de danser la Ntcham ?

Depuis que le CTRI (Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions) a pris les rênes, on nous dit : « plus jamais ça ». Plus jamais d’abus, plus jamais de passe-droits, plus jamais d’impunité. Mais cette affaire, c’est le crash-test ultime pour montrer que la machine fonctionne vraiment.

Parce que soyons sérieux, si même dans l’armée on peut s’entre-tuer pour une histoire de vol présumé, où va-t-on ? Ces histoires de brutalité dans les forces de l’ordre, on en a marre. Vous avez rasé des gars en pleine rue pour couvre-feu, maintenant c’est un militaire qui passe à la casserole ? Donc nous les civils nous sommes foutus en fait.

Pour une fois, on dirait que la justice veut aller jusqu’au bout. Ouverture d’enquête, promesse de sévérité, zéro tolérance pour les tentatives d’étouffement. C’est beau, tout ça. Mais on veut voir du concret. Ce serait dommage que ce communiqué soit juste une façade, comme on a l’habitude.

On le sait tous : la loi, c’est pour tout le monde. Que tu sois gradé ou civil, puissant ou simple citoyen, les crimes doivent être punis. Si le CTRI et le Procureur tiennent parole, cette affaire sera un tournant pour prouver que les choses ont vraiment changé. Ce qu’on attend de la suite :

  • Une enquête claire et transparente.
  • Pas de petits arrangements entre collègues.
  • Des sanctions exemplaires, pour que plus jamais personne ne se croie au-dessus des lois.
  • Une réforme sérieuse dans les forces armées et l’administration pour mettre fin à ces abus d’un autre âge.

Alors oui, on est content que le Procureur parle fort et clair. Mais comme on dit ici : les paroles, c’est bien, mais les actes, c’est mieux. À vous de jouer, CTRI. Montrez-nous que ce Gabon nouveau dont vous parlez, existe vraiment. Parce qu’à ce stade, c’est la seule chose qu’on veut voir : la justice, et rien que la justice. Force doit rester à la loi !

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CommunicationGabonOpinion

Joyeux Noël, ce sera mieux la prochaine fois !

Chaque fin d’année, la ville se revêt de ses plus belles couleurs : ce sont les fêtes.

Quand j’étais plus jeune, cette période était magique. On recevait des présents sans s’inquiéter de leur provenance, on profitait, on était content de raconter et de montrer à nos amis nos jouets, puis de jouer avec eux.À présent, étant adulte, je suis de plus en plus inquiète, mais pas pour moi.

Les orphelins, les mères, pères, parents qui n’ont pas assez épargné, les personnes démunies…Des enfants qui verront sans doute leurs semblables déballer leurs cadeaux et profiter, mais qui ne pourront pas jouer.

Ces fins d’année ont désormais un goût amer pour moi.Aujourd’hui, ce n’est pas un article pour dénoncer, mais pour réconforter. La pauvreté prend de plus en plus de place, les gens souffrent, les gens sont malheureux. C’est pourquoi j’aimerais vous dire que vous avez fait de votre mieux, vous avez bien travaillé et vous avez bien fait les choses !

S’il n’y a pas de bûches à table, ce n’est pas grave. De toutes façons, en janvier, ce sera 1 000 F déjà. S’il n’y a pas de cadeaux, ce n’est pas grave, Noël c’est toute l’année. S’il n’y a pas de fête, ce n’est pas grave, on peut juste regarder un film et partager un jus.

Les petites choses sont belles, ne les négligez pas !

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CommunicationGabonOpinion

Faux documents officiels sur WhatsApp : un danger pour tous !

Franchement, aujourd’hui, on est tous connectés. WhatsApp, c’est notre moyen rapide pour recevoir des infos. Mais ce qui est bien pratique peut aussi être super dangereux. Les faux documents officiels ? C’est devenu une vraie plaie. On les reçoit, on y croit, et parfois, ça peut foutre le bordel.

Le cas du projet de Constitution qui avait “fuité”

Vous vous rappelez de cette fameuse Constitution qui avait soi-disant fuité ? Un gros pavé qui a circulé partout, et chacun y allait de son interprétation. Certains disaient que c’était une manière subtile de tester l’opinion publique, d’autres affirmaient que c’était un fake bien monté. Ce qui est sûr, c’est que ça a créé de la confusion. On débat, on s’énerve, et au final, personne ne sait ce qui est vrai. Ça montre bien à quel point ces faux documents peuvent manipuler nos opinions.

Les fausses notes d’allocations présidentielles

Un autre classique : les soi-disant notes officielles qui promettent des allocations par le Président. Combien de fois on a vu ça passer sur WhatsApp ? « Déposez vos dossiers à tel ministère, vous recevrez X millions de francs CFA. » Des gens désespérés, fatigués de galérer, y croient. Ils perdent du temps, parfois de l’argent, à courir derrière une chimère. En fait, ces fausses infos jouent sur nos attentes, sur nos rêves d’une solution miracle pour sortir des difficultés.

Quand les médias s’en mêlent : l’amplification d’une crise

Lorsque les médias s’emparent de ces faux documents, le problème prend une nouvelle dimension. Parfois, dans leur quête de rapidité pour publier une “exclusivité“, certains médias partagent ces informations sans les vérifier. Cette approche irresponsable crédibilise les faux documents et multiplie leur impact. De nombreux citoyens, qui considèrent ces médias comme des sources fiables, se laissent berner.

Cependant, d’autres médias jouent un rôle crucial en alertant la population sur l’existence de ces faux documents. Ils mènent des enquêtes pour en révéler la fabrication, interviewent des experts pour démystifier leur contenu et responsabilisent les autorités en les appelant à agir. Ce rôle de “vigilant médiatique” est essentiel pour contrer la désinformation.

Pourquoi ça marche autant ?

Les Gabonais, comme beaucoup d’autres, ont toujours soif d’espoir. Quand on voit des documents qui semblent sérieux, avec des logos officiels et un jargon administratif, on se dit : « Ah, ça, c’est vrai. » Mais ce qu’on oublie souvent, c’est que n’importe qui avec un peu de maîtrise de Word ou Photoshop peut fabriquer ces faux documents. Et comme la vérification n’est pas toujours notre réflexe, on partage avant de réfléchir.

Et puis même si on veut vérifier, on va le faire auprès de qui ?  Quelqu’un avait dit sur un plateau qu’il « suffit de demander à 2 ou 3 personnes dans un forum WhatsApp pour avoir l’information » mais en vrai j’espère que c’était un troll et non pas un sérieux argument que d’obtenir des informations fiables dans des groupes où se trouvent une foison de perfides trompeurs. 

Les dangers des faux documents

Ces faux documents, ce n’est pas juste des blagues. Ils peuvent :

1. Créer de la confusion : On ne sait plus quoi croire.

2. Diviser les gens : Chacun interprète à sa manière, et les discussions peuvent dégénérer.

3. Exploiter les plus vulnérables : Des personnes déjà dans le besoin tombent dans le piège, perdent du temps et de l’énergie. Des gens vont quitter l’intérieur du pays pour Libreville en croyant à une fausse annonce de recrutement. 

Comment se protéger ?

Vérifiez toujours vos sources : Si vous recevez un document « officiel », posez-vous des questions. Est-ce qu’un média sérieux en parle ? Est-ce confirmé par une autorité crédible ?

Ne partagez pas sans réfléchir : Si vous avez un doute, abstenez-vous de transmettre l’information. Vous avez souvent un truc que vous faites là c’est de partager des liens disant que vous allez recevoir des forfaits de Moov ou Airtel en partageant ça. Sincèrement ? Soyez quand même futés aussi. C’est une arnaque qui revient chaque année, ne soyez pas bêtes chaque année. 

Alertez les autres : Si vous découvrez qu’un document est faux, informez vos proches. Prévenir vaut mieux que guérir.

Les faux documents officiels sont un vrai fléau, surtout dans un pays comme le nôtre où beaucoup de gens espèrent un changement ou une aide rapide. La meilleure arme contre cette manipulation, c’est l’esprit critique. Soyons vigilants et apprenons à dire : « Non, je ne vais pas me laisser avoir. » Parce qu’en fin de compte, la vérité, même si elle est parfois dure à avaler, reste toujours la meilleure voie.

Restons prudents et protégeons-nous !

Et sinon, joyeux noel à tous !!!

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GabonOpinion

Le mariage coutumier au Gabon : une tradition qui nous définit

« Mariez-vous à la coutume. Si bien évidemment, vous respectez les traditions. Chez nous, si tu n’as pas doté une femme, il y a beaucoup de conséquences. ». Cette phrase résonne profondément dans nos réalités africaines et, plus précisément, dans la culture gabonaise.

Elle nous rappelle que le mariage coutumier n’est pas qu’une simple formalité. C’est une cérémonie riche en symboles, un pont entre les familles, et une véritable affirmation de notre identité culturelle.

Qu’est-ce que le mariage coutumier ?

Au Gabon, comme dans de nombreux pays africains, le mariage coutumier est un acte profondément enraciné dans nos traditions. Ce n’est pas qu’une simple rencontre festive entre deux familles : c’est un rituel qui scelle des alliances et qui confère au couple une légitimité aux yeux de la société et des ancêtres. Il repose principalement sur la dot, qui symbolise l’engagement et le respect de l’homme envers la famille de sa future épouse.

La valeur symbolique de la dot

La dot est souvent mal comprise ou mal interprétée, surtout à l’ère de la modernité. Certains la perçoivent comme une transaction financière ou une vente de la femme. En réalité, dans la culture gabonaise, elle est tout sauf cela. La dot est un symbole d’honneur et de reconnaissance. Elle témoigne de la capacité de l’homme à assumer ses responsabilités et à prendre soin de sa famille.

Ne pas doter une femme peut être perçu comme un manque de respect envers ses parents et ses ancêtres. Cela peut aussi entraîner des conséquences : l’homme peut se voir refuser certains droits, comme la reconnaissance officielle de ses enfants par la belle-famille ou l’accès à certains rituels, notamment en cas de décès. Après, certains veulent en faire un business, alors que de base, la dot servait à garantir un équilibre dans les unions. Par exemple, la dot d’une femme permettait souvent à son frère ou à un autre membre de la famille de se marier à son tour.

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Un mariage qui transcende les individus

Contrairement au mariage civil ou religieux, le mariage coutumier ne concerne pas seulement les époux. Il unit deux familles, deux clans, et parfois deux villages. Les cérémonies varient selon les ethnies (Fang, Myènè, Kota, Punu, etc.), mais elles partagent toutes le même objectif : renforcer les liens sociaux et assurer la cohésion entre les familles.

Chez les Fang, par exemple, la dot est accompagnée de rituels qui impliquent les ancêtres, afin de bénir l’union. Chez les Myènè, le mariage est souvent marqué par des chants et des danses qui célèbrent l’arrivée d’un nouveau membre dans la communauté. Ces pratiques rappellent que le mariage coutumier est un moment sacré qui dépasse les simples considérations matérielles.

L’aspect légal : encadrer la tradition

Au Gabon, le gouvernement reconnaît l’importance du mariage coutumier. Mais pour qu’il soit légalement reconnu, il doit être enregistré auprès des autorités civiles. Cet enregistrement garantit que les droits des époux sont protégés, notamment en cas de succession ou de litige. Le mariage coutumier au Gabon est encadré par la loi n°045/2020 du 22 décembre 2020, qui reconnaît légalement cette pratique traditionnelle. Cette législation abroge la loi n°20/63 du 31 mai 1963, qui interdisait la dot.

Selon la nouvelle loi, le mariage coutumier concerne uniquement les unions entre deux personnes de sexes différents, dont la femme est nécessairement gabonaise. La dot, élément central de ce type d’union, ne doit pas faire l’objet de spéculation, et son montant est plafonné à 1,5 million de francs CFA. Toutefois, les familles peuvent, si elles le souhaitent, convenir d’un montant inférieur.

En outre, pour éviter les abus, des lois ont été instaurées pour plafonner le montant des dots. Ces lois visent à préserver l’esprit originel du mariage coutumier, qui repose sur l’honneur et la symbolique, et non sur des exigences financières démesurées. Parce qu’on connaît nos familles, hein, il y en a pour qui la dot est devenue un véritable business. Si l’application de ces lois devient stricte, je vous assure, certaines familles vont protester fort, en disant : « Koh ma fille a fait l’école, elle vaut plus que ça ». Au pire, donnez ce que vous voulez, tant que c’est dans vos moyens. Honorez vos bodes.

Le mariage coutumier : un reflet de notre identité africaine

En tant qu’Africains, et plus encore en tant que Gabonais, le mariage coutumier est une part essentielle de notre identité. Dans un monde où la modernité tend parfois à effacer nos traditions, le respect de ces rituels nous permet de rester connectés à nos racines.

Cela ne signifie pas rejeter le mariage civil ou religieux. Ces formes d’union ont aussi leur importance. Mais il est essentiel de ne pas oublier que, pour nous, Africains, le mariage coutumier est le premier acte qui donne du sens à l’union. Il n’est pas question de modernité ou de passéisme, mais de respect des valeurs qui font de nous ce que nous sommes.

Se marier à la coutume, c’est bien plus qu’un geste symbolique. C’est une manière d’affirmer notre appartenance à une culture riche et unique. C’est honorer nos ancêtres, respecter nos familles, et bâtir des alliances solides.

Alors oui, marions-nous à la coutume, respectons les traditions. Et, tant qu’à faire, respectons aussi les lois, pour que l’héritage culturel ne se transforme pas en commerce familial. Parce qu’au Gabon, comme ailleurs en Afrique, ce geste n’est pas juste une formalité. C’est un acte de foi en notre héritage culturel, un pilier qui nous unit et qui nous définit.

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GabonOpinion

Sortir après minuit pour chercher de l’eau : entre soif et coupe gratuite

Dans mon quartier, l’eau est un luxe réservé aux courageux de la nuit. La SEEG a décrété que c’est après minuit que les robinets daignent couler. Pour éviter que ma famille ne manque de cette ressource essentielle, je dois braver le couvre-feu, marcher dans des rues sombres et prier pour rentrer entier.

Je ne fais pas ça par plaisir. Ce n’est pas un choix, c’est une nécessité. Sans eau, il n’y a pas de douche pour commencer la journée, pas de linge propre, pas de repas cuisiné. Imaginez un élève qui doit affronter les cours avec des vêtements sales ou un visage non rincé, faute d’eau disponible. Ce n’est pas seulement humiliant, c’est révoltant.

Pourtant, le vrai cauchemar ne se limite pas au manque d’eau. Il commence quand je croise les agents en tenue. Leur rôle devrait être de nous protéger, mais ils préfèrent distribuer des “coupes gratuites” pour “discipliner” les retardataires de la nuit. Une lame pour tout un groupe, sans aucune mesure d’hygiène. Résultat : des blessures, des infections potentielles et un profond sentiment d’humiliation.

Ces agents, formés pour défendre l’ordre, se transforment en bourreaux. Ce ne sont pas juste des actes d’abus, c’est un système qui écrase ceux qu’il est censé protéger. Et le pire ? Leur impunité. Que ce soit avant ou après la Transition, rien ne change. Ils agissent en toute liberté, comme si nos vies ne valaient rien.

Ce qui rend la situation encore plus absurde, c’est que ces coupures d’eau, comme celles d’électricité, étaient censées appartenir au passé. En octobre, on nous avait promis la fin de ces privations. Pourtant, dans nos foyers, l’eau et le courant jouent toujours à cache-cache. Parfois, on reste dans le noir, se demandant si la coupure durera des minutes, des heures ou des jours.

Et que dire des risques sanitaires liés à ce chaos ? Entre la rareté de l’eau propre et les infections provoquées par ces “coupes gratuites”, c’est toute une population exposée. Les hôpitaux, déjà saturés, n’ont pas besoin de ces nouveaux “patients” fabriqués par des pratiques barbares.

Comment accepter qu’en 2024, dans un pays qui parle d’émergence, nous soyons encore réduits à de telles conditions ? Nos dirigeants promettent des changements, mais sur le terrain, la réalité est tout autre. L’eau, le courant et la dignité des citoyens sont systématiquement coupés, sans explication ni solution durable.

Ce qui choque encore plus, c’est le silence face à ces abus. Où sont les sanctions pour ces agents ? Où sont les politiques publiques pour améliorer la distribution de l’eau ? Pourquoi cette impunité continue-t-elle de régner ?

Certains habitants s’organisent malgré tout : groupes de veille, réservoirs collectifs, plaintes adressées aux autorités locales. Mais ces initiatives ne suffisent pas sans un réel soutien de l’État. Des solutions simples existent pourtant :

1- Réorganiser les horaires de distribution d’eau pour éviter les sorties nocturnes.

1- Installer des citernes communautaires accessibles en permanence.

3- Renforcer les mécanismes de contrôle pour mettre fin aux abus des forces de l’ordre.

Il est temps de cesser de normaliser l’inacceptable. Ces pratiques doivent cesser, et pour cela, il faut que les habitants s’unissent, témoignent et réclament leurs droits. Parce qu’en fin de compte, ce ne sont pas seulement les coupures d’eau et de courant qui nous touchent. Ce sont nos vies, nos rêves et notre dignité qui sont en jeu.

Dans ce chaos, je vais encore sortir ce soir, comme tant d’autres. Peut-être que cette fois, je reviendrai avec de l’eau. Peut-être même avec mes cheveux. Mais jusqu’à quand devrons-nous vivre ainsi ?

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GabonOpinionSociété

Refuser de faire l’apologie de la bêtise : est-ce imposer une pensée unique ?

Avant tout, ce que je vais dire n’engage que moi. Ce que je considère comme de la bêtise peut très bien être vu différemment par d’autres. Néanmoins, comme c’est moi qui écris cet article, je me réserve le droit de partager mon point de vue. Si quelqu’un n’est pas d’accord, il peut très bien prendre son téléphone, écrire à son tour et défendre sa position.

Cela dit, est-ce vraiment imposer une pensée unique que de refuser de cautionner ce qui semble absurde ou nuisible ? Je pense que non, et voici pourquoi.

Refuser la bêtise, ce n’est pas attaquer la liberté

Nous vivons dans un monde où chacun est libre de s’exprimer, mais cette liberté n’est pas un permis pour dire ou faire n’importe quoi. Par exemple, si quelqu’un affirme que sauter d’un pont sans parachute est sans risque, je dirais que cette idée est dangereuse, voire stupide. Mais cela ne veut pas dire que j’empêche cette personne de s’exprimer. Je dis simplement que, dans l’intérêt commun, nous ne devons pas valoriser ce genre de discours.

L’argumentation, un exercice exigeant

Pour qu’une idée soit prise au sérieux, il faut qu’elle repose sur une argumentation solide. Et l’argumentation, attention, roulement de tambours, demande de la logique et des arguments. Ces arguments doivent être basés sur des faits ou des hypothèses résultant d’analyses sérieuses, et non sur des émotions ou des croyances non vérifiées. Refuser de débattre avec des idées dépourvues de ce socle, ce n’est pas imposer une pensée unique, c’est simplement élever le niveau du dialogue.

Limiter la propagation des idées nuisibles

Un exemple concret de cette logique est le « cordon sanitaire médiatique » en Belgique francophone. Ce principe consiste à limiter la couverture médiatique des partis d’extrême droite afin de ne pas leur offrir une plateforme pour propager des idées jugées nuisibles, telles que la haine, la discrimination ou le racisme. Ce n’est pas une atteinte à leur liberté d’expression : ils ont le droit de parler, mais la société a aussi le droit de choisir de ne pas amplifier leur message.

Grâce à ce genre de décision, certaines idées extrêmes n’atteignent pas le grand public, réduisant ainsi leur capacité à diviser ou à nuire. Ce n’est pas imposer une pensée unique, c’est protéger les valeurs de respect et de vivre ensemble qui permettent à une société de prospérer.

Accepter les débats, mais sur des bases solides

Refuser de soutenir des idées absurdes ou nuisibles, ce n’est pas fermer le débat. Au contraire, c’est poser des bases saines pour discuter. La bêtise, c’est souvent le refus de réfléchir, de vérifier les faits ou d’écouter les avis des autres. En disant « non » à cela, on n’impose pas une pensée unique. On demande juste un minimum de rigueur et de bon sens.

Protéger le collectif contre les dérives

Certaines idées peuvent avoir des conséquences graves pour tout le monde. Dire que de telles idées n’ont pas leur place dans les médias ou les débats publics, ce n’est pas imposer une dictature de la pensée. C’est protéger le bien-être collectif. Refuser la bêtise, c’est aussi éviter qu’elle devienne la norme.

La fermeté n’est pas synonyme de dictature

Être ferme face à certaines idées, ce n’est pas étouffer la liberté d’expression. Une dictature impose le silence ; un débat sain encourage les échanges d’idées. Mais ces idées doivent être réfléchies et constructives, pas des provocations gratuites ou des absurdités.

Refuser de faire l’apologie de la bêtise, ce n’est pas imposer une pensée unique. C’est plutôt un acte de responsabilité. C’est dire : « Oui, tu as le droit de t’exprimer, mais moi aussi j’ai le droit de dire que ton idée est mauvaise. » En fin de compte, chacun est libre de penser, d’écrire et de débattre, mais la bêtise n’a pas à être célébrée ni glorifiée.

Et si tu n’es pas d’accord, tu sais quoi faire : prends ton téléphone, écris, et surtout… n’oublie pas les faits et les analyses sérieuses. Le débat mérite d’être intelligent.

Je te dis tout

GabonOpinion

Quand la justice abandonne ses filles et ses fils : le cri de douleur d’un Gabonais

Aujourd’hui encore, une nouvelle déchirante est tombée, réveillant la colère et l’impuissance que tant de Gabonais ressentent face à l’injustice. Le tribunal de Karabük, en Turquie, a acquitté l’unique accusé du meurtre de Jeannah « Dina » Danys Dinabongho Ibouanga, cette jeune étudiante de 17 ans. Pour nous, Gabonais, c’est une blessure de plus, une preuve supplémentaire que nos vies semblent peser bien peu.

Dina, Michaela, Kech… Ce sont des noms qui nous hantent. Des noms que la justice semble vouloir effacer. Dina était partie chercher un avenir meilleur, Michaela voulait juste vivre, Kech était là, comme nous, espérant simplement exister. Mais tous ont été brisés, et nous restons, démunis, face à un mur de silence.

Dina, une jeunesse volée

Dina avait 17 ans. Elle était pleine de vie et de rêves. Mais une nuit de mars 2023, tout s’est arrêté. Retrouvée sans vie dans une rivière, après avoir été vue courant pieds nus dans les rues, probablement terrorisée. Et malgré les éléments troublants – des vidéos de surveillance, des messages de harcèlement –, rien n’a été fait pour lui rendre justice. Le tribunal a acquitté le seul accusé. Pourquoi ? Comment peut-on expliquer cela à sa famille, à ses proches, à nous tous ?

Michaela Dorothée Ngoua, une autre vie arrachée

En août 2023, c’était Michaela. 18 ans. Retrouvée morte près de l’échangeur de l’ancienne RTG, dénudée, abandonnée comme un vulgaire objet. Elle n’était qu’une jeune fille. Mais dans un Gabon où les disparitions non élucidées se multiplient, sa mort a été engloutie par le silence. Michaela, comme Dina, nous rappelle que nos filles sont abandonnées, que leurs cris restent sans écho.

Kech Eboro, un homme oublié

Puis il y a Kech. Un homme. Un fils, un frère, un ami. Retrouvé mort, lui aussi, dans des circonstances troubles. Et comme pour les autres, aucune réponse. Combien d’autres Kech, Michaela, Dina faudra-t-il avant que nous disions assez ?

Les Gabonais de l’étranger, des vies en sursis

Pour nous qui vivons à l’étranger, le combat est double. Nous quittons notre terre pour étudier, pour travailler, pour réver. Mais souvent, nous devenons des cibles. Dina était une jeune fille noire dans un pays étranger. Elle a été victime de harcèlement, de racisme, de violences. Combien d’autres Gabonais subissent des injustices sans que personne n’en parle ?

Le silence est complice. Ce silence qui entoure Dina, Michaela, Kech, et tant d’autres, est insupportable. Mais nous refusons de nous taire. Nous refusons d’oublier. Car oublier, ce serait leur faire violence une deuxième fois.

Pour Dina. Pour Michaela. Pour Kech. Et pour tous ceux que nous avons perdus. Nous ne vous oublierons jamais.

Je te dis tout