Auteur/autrice : La Redac

GabonLogementOpinionSociété

Frais de visite + Loyers + Caution + Frais d’agence…

Trouver un logement est de plus en plus compliqué dans ce pays. Quand tu ne passes pas par Les Aventures Mystérieuses dans lesquelles un démarcheur disparait sous tes yeux avec tes frais de visite, ce sont les modalités de location qui peuvent te faire tourner de l’œil.

N’en déplaise à l’auteur de « Libreville, ce n’est pas le Gabon ! », je ne sais pas comment ça se passe à l’intérieur du pays et je lui saurais gré de nous partager son expérience sur le sujet, s’il le souhaite. Mais à Libreville c’est acté, visiter un bâtiment que tu souhaites louer ou acheter est payant. Peu importe qu’il s’agisse d’une chambre « américaine » style BITAM ANE STATES, d’un studio ou d’une villa, le prix est le même, 5000 FCFA. Ça s’appelle les « frais de visite », tout le monde s’y conforme, personne n’entre, personne ne sort sans les payer…

En plus des frais de visite, les bâtisses proposées à la location se voient taxées d’une « caution » de la valeur du loyer, parfois même plus. Cette caution, qui n’est que rarement remboursée, est obligatoire pour s’installer. Elle est versée au même moment que le premier loyer et est supposée permettre au bailleur de faire les travaux nécessaires à la réfection du bâtiment quand le locataire en sortira.

Puis il y’a le loyer lui-même, qu’il est normal de verser lorsqu’on loue une construction. Au Gabon, le loyer est payé avant de consommer le mois. Et pour finir tu as les frais d’agence qui sont fixés, par je ne sais quel texte, à la moitié du prix du loyer au minimum. Vous me suivez toujours ou ça fait beaucoup ? Bref, je vous remets dans le contexte ; prenons un exemple…La Fière Trentenaire recherche un appartement de deux à trois chambres, bien situé, dans une barrière, avec de l’eau en permanence, un compteur d’électricité individuel et une cour éventuellement. Elle tombe sur une annonce Facebook présentant un appartement de deux chambres avec une salle de bain et un WC pour les visiteurs. Ça ne cadre pas forcément avec ce qu’elle recherche, mais elle cale tout de même un rendez-vous avec l’annonceur. « On se voit dimanche à 12h, n’oubliez pas les frais de visite. ».

Le dimanche, La Fière Trentenaire se rend au lieu de rendez-vous, après plusieurs minutes d’attente, un groupe d’hommes arrive, se présente et tout va très vite. Elle débourse immédiatement les 5000 FCFA demandés d’avance et après quelques minutes de marche, elle est dans la maison. L’appartement lui plait, de toute façon il urge désormais pour elle de déménager. Son guide pour la visite, communément appelé « démarcheur », lui annonce les conditions : 260 000 FCFA pour le loyer, 260 000 FCFA la caution, lui-même prend 70% du loyer pour les frais d’agence, donc 182 000 FCFA, tout ça non négociable. Si vous faite le calcul, sans prendre en compte les modalités de déménagement, vous êtes à 702 000 FCFA au moins. Je dis bien « au moins » parce que selon l’agence qui est en réalité un démarcheur, les frais peuvent aller jusqu’à 100% du loyer.

Ce m’intrigue c’est qu’à la fin de l’échange avec le représentant de l’agence, vous n’avez jamais parlé ni de contrat de bail et ni des conditions d’intervention de cette agence dans le cas de soucis éventuels avec le bailleur. Mais surtout, je me demande pourquoi c’est à moi, locataire, de payer les frais d’une agence que quelqu’un d’autre a engagée pour placer son bien ? Et comme d’habitude, ce n’est pas ma seule interrogation.

Ces agences dites « immobilières » sont-elles reconnues par l’Etat ? Paient-elles leurs impôts et autres taxes ? Qui fixe la grille tarifaire de mise en location de maison et les conditions de paiement de ces frais ? En dehors de quelques publications sur Facebook, que font les agences pour « démarcher » les clients ? Surtout que la plupart du temps, ce sont les clients qui les relancent, et après avoir payé les frais de visite, qui servent selon ceux que j’ai interrogé sur le sujet à « payer le carburant de celui qui fait la visite et décourager les blagueurs », pourquoi encore payer jusqu’à 70% du loyer à ces agences ?.

Bref, on en est là parce que les conditions d’acquisition de terrains et maisons dans le pays sont encore plus compliquées quand on se tourne vers l’Etat.

Malgré la propagande qu’on fait sur le sujet, il n’y a pas encore assez de logements disponibles dans l’immédiat. Au final, il est toujours plus facile de louer chez un particulier que chez l’Etat qui est lui-même aussi parfois locataire. Drôle Triste mais vrai… Les démarches administratives sont longues et périlleuses, toujours enclin à des magouilles, il faut connaitre X et Y pour faire évoluer son dossier, offrir un coca à Z pour qu’on te cède 5m de la parcelle d’A sans que ça ne fasse jaser.

On sait tous comment ça fonctionne, et même quand on est à l’air de l’essor vers la félicité, on sait tous qu’on ne peut faire autrement… Si on veut se loger, on est obligé de payer : Frais de visite + Loyers + Caution + Frais d’agence. Et si chaque bailleur décide qu’il veut 3 loyers et 2 cautions, « celui qui boude, bouge » et personne n’ira en prison s’il le crie fort.

La Fière Trentenaire :*

Je te dis tout

GabonOpinionSociété

Un pas vers le futur : la numérisation au CEDOC, et l’avenir numérique du Gabon

Pendant longtemps, obtenir une pièce d’identité au Gabon, qu’il s’agisse du passeport ou de la carte nationale électronique, relevait du parcours du combattant. Il fallait être au CEDOC à 5 heures du matin, avec des documents soigneusement préparés… sauf qu’une fois sur place, on pouvait se faire rembarrer parce que “la liste avait changé”.

Mais, miracle de la modernité, voici venu le temps de la numérisation ! Le CEDOC a mis en place une plateforme en ligne où les citoyens peuvent soumettre leurs dossiers, recevoir des notifications, et se rendre sur place uniquement pour finaliser les procédures.

Ce bond en avant évite bien des frustrations et redonne espoir. Pourquoi ? Parce qu’il prouve que l’administration peut évoluer, et que, si une entité comme le CEDOC y arrive, il n’y a pas de raison que d’autres n’essaient pas aussi. La Mairie, par exemple, pourrait suivre cette voie pour simplifier les démarches liées à la légalisation de documents ou même pour retrouver les souches perdues. Après tout, combien de fois a-t-on entendu quelqu’un soupirer : « Ils ne retrouvent plus ma souche… » ?

La grande ambition numérique : Gabon Digital

Ce succès du CEDOC s’inscrit dans une tendance plus large : le lancement, en novembre 2024, de Gabon Digital, un programme ambitieux visant à transformer le pays en un hub technologique en Afrique centrale. Financé par la Banque mondiale à hauteur de 44 milliards de FCFA, ce projet vise à moderniser les infrastructures numériques, améliorer la sécurité des données, et faciliter l’accès des citoyens aux services publics.

Concrètement, Gabon Digital repose sur trois axes majeurs :

1. La dématérialisation des services publics, pour rendre les démarches administratives plus simples et rapides. Ce sera bénéfique pour les gens de l’intérieur du pays qui n’auront pas toujours besoin de venir à Bev pour faire toutes les démarches

2. La modernisation des infrastructures numériques, avec des projets comme la construction d’un data center national et la création de plateformes interopérables entre les administrations.

3. L’inclusion numérique, notamment à travers des centres de formation pour doter les jeunes et les entrepreneurs des compétences nécessaires dans un monde de plus en plus digitalisé.

L’objectif est clair : simplifier la vie des Gabonais, tout en stimulant l’innovation et l’économie numérique. Imaginez un futur où des start-ups locales, soutenues par des fonds publics et des technologies avancées, fleurissent et apportent des solutions à nos problèmes ! Ou encore une administration qui protège vos données personnelles tout en offrant un accès rapide et sécurisé aux services : un rêve qui semble enfin à portée de main.

Du scepticisme à l’espoir

Évidemment, certains resteront sceptiques. Après tout, combien de projets ont été annoncés avec fracas avant de tomber dans l’oubli ? Mais cette fois, les choses semblent bien parties. Le programme Gabon Digital bénéficie d’un cadre réglementaire solide et d’une coordination technique assurée par l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF). Et puis, il y a cette détermination affichée : faire du Gabon un modèle en Afrique centrale, en utilisant le numérique pour transformer les défis en opportunités.

Alors, soyons positifs. Si le CEDOC peut déjà montrer la voie, pourquoi pas les autres administrations ? Avec Gabon Digital, le Gabon a une vraie chance d’écrire une nouvelle page de son histoire : celle d’un pays moderne, connecté et inclusif. Restons vigilants, mais encourageons ces initiatives qui, si elles tiennent leurs promesses, pourraient changer nos vies.

Je te dis tout

GabonOpinion

Une génération de Jeunes filles s’hypersexualisant pour une génération de jeunes filles abusées

« Oui mais les filles d’aujourd’hui sont des bordelles. » « Nos mamans étaient mieux.» Nous voyons tous ces propos qui pullulent sur la toile.

Beaucoup pointé du doigt à la volonté d’émancipation précoce des filles de la gen Z mais personne ne veut réellement s’interroger sur les causes de ce phénomène. Je tiens à préciser que nous ne tentons pas de justifier les comportements problématiques de personnes ayant simplement la volonté de vivre de cette façon,ici nous parlons d’une catégorie bien spécifique.

Selon UNICEF, plus 370 millions de filles et de femmes dans le monde ont subit des aggressions sexuelles/viols avec 86% des cas classés sans suite,sans compter ceux “réglés en famille ” et ceux jamais dénoncés,sans compter les victimes dans le déni ,sachant que selon RadioFrance, il y’a 3.932.647 sur terre .

Pourquoi j’énonce tous ces faits ? C’est pour vous faire prendre conscience de l’ampleur de ce mal dans notre société. Quel rapport avec notre sujet? Eh bien, l’une des conséquences les plus récurrentes des viols et aggressions sexuelles ,c’est bien évidemment l’hypersexualisation de soi même.

Sachant que la grande majorité des jeunes filles gabonaises de la génération Z ont subit des attouchements,des viols,des aggressions, très souvent camouflés et ignorés par leurs familles ou entourage, pouvant réellement être choqué devant cette exposition involontaire de ces jeunes filles, due à leurs trauma?

Avant que quelqu’un n’en rigole et fasses une blague, oui « Je suis hyper active sexuellement Parceque je n’ai pas connu mon père .» est également une raison valable due à un traumatisme.

Il serait judicieux de cesser de se concentrer sur les conséquences mais très souvent chercher activement les causes. Pourquoi,pourquoi et encore pourquoi ?

Je terminerai en disant qu’on mettre un point d’honneur à la sensibilisation des jeunes hommes/garçons. Ce n’est pas normal qu’un élève du collège pense que c’est normal de forcer une fille. Ce n’est pas normal que des viols se fassent entre collégiens ,ce sont des enfants.

Éduquez vos garçons!

Je te dis tout

GabonOpinion

La malédiction du vol au Gabon : un fléau culturel ou une simple tradition bien ancrée ?

Au Gabon, le vol dans les hautes sphères de la société semble être passé de crime à véritable art de vivre. Que ce soit dans la gestion d’entreprises publiques, des fonds sociaux, ou encore des ressources naturelles, les scandales se succèdent avec une régularité digne des saisons. Mais où s’arrête l’indignation et où commence la résignation ?

Prenons d’abord Gab’Oil, symbole national de la rente pétrolière, qui s’est transformé en gouffre financier. L’opacité dans la gestion des ressources pétrolières a toujours nourri des soupçons, mais chaque nouvelle équipe à sa tête semble rivaliser de créativité pour dilapider les caisses. Un proverbe local pourrait résumer la situation : « Le pétrole appartient à tous, mais les revenus, eux, se volatilisent mystérieusement. »

Plus récemment, la CNAMGS est venue nous rappeler que la corruption ne connaît pas de limites. Cette institution, supposée garantir l’accès aux soins, croule sous le poids des dettes. Les pharmaciens ont même menacé de ne plus servir les assurés, dénonçant des arriérés de paiement astronomiques. Ironie du sort, alors qu’on parle de moderniser et de privatiser sa gestion, les rapports révèlent que les fonds destinés aux soins finissent souvent dans les poches d’une poignée de privilégiés.

Et comment ne pas évoquer la SEEG, un autre bastion de malversations ? Ici, les détournements ne se limitent pas à une poignée de DG. Un scandale récent a révélé l’existence d’un vaste réseau impliquant des cadres et des prestataires privés, qui utilisaient des systèmes parallèles pour éditer des tickets frauduleux. Pendant ce temps, les consommateurs, déjà accablés par des factures exorbitantes, subissent les conséquences. Les responsables ? Certains sont en détention, mais le système reste à réformer. La SEEG symbolise bien que la corruption ne concerne pas seulement les hautes sphères, mais s’enracine dans toute la chaîne.

Ce qui est encore plus fascinant, c’est que ces auteurs de malversations ne sont pas perçus comme des parias par leurs concitoyens. Bien au contraire, ils deviennent des modèles ! Le Gabonais moyen rêve souvent de prendre leur place, non pas pour changer les choses, mais pour accéder à son tour à ce gâteau si savoureux qu’est l’argent public. Après tout, le vol semble être l’un des rares ascenseurs sociaux qui fonctionne au pays.

Quant aux sanctions ? Elles relèvent d’un imaginaire presque comique. Trop de gens sont pris en flagrant délit de détournement de fonds, mais au lieu de finir derrière les barreaux, on les “punit” en leur offrant des sinécures dans d’autres postes stratégiques. Et comme si cela ne suffisait pas, certains d’entre eux, avec des casiers judiciaires bien garnis, continuent d’être nommés à des responsabilités de premier ordre. On ne peut s’empêcher de se demander si le Gabon ne fonctionne pas sur une logique où le crime paie – et paie même très bien.

Je rappelle aussi que nous ne parlons pas ici de binationaux. Pendant longtemps, on a pointé du doigt les “étrangers” pour avoir conduit le pays à sa perte, mais ces scandales sont bien Made in Gabon. Il est grand temps de regarder la réalité en face : la malédiction du vol est une affaire nationale.

L’heure est-elle venue de briser ce cycle ? Ou doit-on simplement se résigner à ce que la culture du vol soit l’une des contributions les plus solides du Gabon au patrimoine mondial ? Une chose est certaine, l’humour noir reste notre ultime refuge face à cette tragédie bien réelle.

Je te dis tout

CommunicationÉducationGabonOpinion

Gabon Télévision, miroir de la propagande ou voix du peuple ?

Pendant longtemps, la perception (ou la réalité, selon certains) voulait que Gabon Télévision soit une extension médiatique du Parti Démocratique Gabonais (PDG).

Une chaîne nationale où le journalisme semblait souvent plier sous le poids des impératifs politiques, offrant une couverture monotone des actions du parti au pouvoir. Mais avec la transition politique en cours et les promesses d’une nouvelle ère, on aurait pu espérer un tournant décisif. Las, il semble que Gabon Télévision ait simplement changé de propriétaire sans changer ses habitudes. Si hier, les micros et les caméras vibraient au rythme du PDG, aujourd’hui, ils semblent s’accorder à une autre symphonie, celle de la glorification du régime en place. En 2024, dans un Gabon en quête de renouveau, on se demande si la première chaîne nationale n’est pas restée figée dans un schéma aussi ancien que contestable : celui de la propagande maquillée en information.

La propagande version 2.0 : même combat, nouvelle cible  

Soyons clairs : personne ne conteste que le rôle d’une chaîne nationale inclut de relayer les actions gouvernementales. Mais quand ce rôle devient tout, quand il supplante l’investigation, l’équilibre des opinions et la diversité des sujets, une télévision publique perd son essence (les privées aussi hein, vous perdez de la crédibilité). Gabon Télévision semble coincée dans un mode de fonctionnement où les reportages se résument à glorifier les nouvelles initiatives, à couvrir les cérémonies officielles et à relayer les discours des leaders politiques, sans jamais interroger ni analyser. Et c’est bien dommage parce que des journalistes brillants ce n’est pas ce qui manque oh.

Les phrases toutes faites et les hommages dithyrambiques (l’enfant a fait l’école. Ça veut dire « excessivement élogieux ») s’accumulent, mais qu’en est-il de l’autre versant ? Celui des citoyens ordinaires, confrontés aux défis quotidiens de la vie au Gabon : le chômage des jeunes, les infrastructures défaillantes dans certaines régions, ou encore l’accès difficile aux soins et à l’éducation ? Ces réalités, bien que criantes, peinent à trouver leur place sur les écrans de Gabon Télévision. Ces problèmes se retrouvent maintenant sur les médias privés qui finissent souvent par être taxés de « médias d’opposition ». Kieeeeeeh.

Les Gabonais paient, mais pour quoi exactement ?  

C’est là que le bât blesse. Chaque mois, les Gabonais contribuent à cette télévision par la redevance audiovisuelle. Un acte qui, en théorie, garantit l’existence d’un service public à leur service. Mais que reçoit-on en retour ? Des flashs d’informations qui répètent à l’infini des communiqués officiels, des émissions souvent dépourvues de profondeur, et un refus manifeste d’aborder les sujets qui dérangent.  

On aurait pu comprendre cette approche sous un régime monolithique où la critique était vue comme une menace. Mais aujourd’hui, où sont les signes de ce changement tant annoncé ? Pourquoi la pauvreté persistante, la hausse du coût de la vie ou les conditions de travail précaires des enseignants ne font-ils pas l’objet de débats ouverts sur les plateaux de Gabon Télévision ? Pourquoi cette peur palpable d’aller au-delà des apparences ? 

À l’heure où les réseaux sociaux prennent le relais de l’information et deviennent le lieu d’expression des frustrations populaires, Gabon Télévision continue de s’enliser dans un modèle dépassé. Une chaîne qui devrait être un miroir de la société dans toute sa diversité semble aujourd’hui n’en refléter qu’un fragment soigneusement sélectionné.  

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien à sauver. Les reportages qui mettent en lumière les rénovations d’infrastructures ou les actions sociales méritent leur place. Mais une télévision nationale ne peut se contenter de célébrer : elle doit aussi questionner, dénoncer, et surtout, donner la parole à ceux qu’on n’entend pas.  

Tout n’est pas perdu. Gabon Télévision peut encore devenir la plateforme citoyenne que le pays mérite. Cela nécessite du courage éditorial, des journalistes indépendants et une ligne directrice qui comprend que l’information, pour être pertinente, doit être équilibrée.  

En attendant, les Gabonais continuent de payer leur redevance. Ils espèrent qu’un jour, cette contribution financera une télévision qui leur parle et non une télévision qui leur impose une seule vérité. En 2024, l’excuse du « ce n’est pas le moment » n’a plus lieu d’être. Le moment, c’est maintenant.  

Et si Gabon Télévision refuse de changer, peut-être faudra-t-il se demander si elle mérite encore d’être la première chaîne du pays. Après tout, dans une époque où les écrans pullulent, ce sont les contenus qui doivent faire la différence.

Je te dis tout

GabonOpinion

Nouvelle Constitution au Gabon : et maintenant ?

Gloire à Dieu, le Gabon a une nouvelle Constitution ! Les Gabonais ont majoritairement voté « Oui » lors du récent référendum. Mais au-delà de ce succès apparent, la grande question demeure : que fera-t-on de ce texte maintenant qu’il est adopté ?

Soyons réalistes : ce pays n’a jamais manqué de Constitutions. Ce qui a toujours fait défaut, c’est leur véritable mise en œuvre. Trop souvent, ces textes ont été façonnés pour servir un homme ou un régime, plutôt que d’incarner un véritable pacte social. Cette fois, sera-t-elle différente ?

D’abord, rappelons que la notion de “majorité” est relative. Avec un taux d’abstention avoisinant les 46 %, près d’un Gabonais sur deux n’a pas voté. Parmi ceux qui se sont exprimés, une partie a dit “Non”. Cela relativise l’idée d’un large consensus autour de cette réforme. Cette observation souligne le besoin urgent de rétablir la confiance entre les institutions et le peuple.

Ensuite, les défis ne manquent pas. Cette nouvelle Constitution promet de rompre avec les pratiques du passé, mais cela ne pourra se faire qu’à travers des institutions fortes et crédibles. Trop souvent, la Cour constitutionnelle a été perçue comme un simple outil validant les revendications du parti au pouvoir, au détriment de l’intérêt général. Et que dire de l’article de la Charte de la Transition sur l’humiliation, régulièrement bafoué ? Ces incohérences illustrent les lacunes d’un système encore trop fragile.

Le véritable enjeu réside donc dans l’application de ce texte. Une Constitution, aussi parfaite soit-elle, ne vaut rien sans une volonté politique ferme de la respecter. Les Gabonais ne demandent pas des mots bien alignés dans un livret. Ils veulent des actes, des résultats, et un leadership qui incarne les principes de justice sociale, de transparence et d’inclusivité promis par cette réforme.

La transition actuelle place cette nouvelle Constitution sous une surveillance accrue, tant au niveau national qu’international. Chaque réforme devra être mesurée à l’aune de son impact réel sur la vie des citoyens. Ce texte sera-t-il un outil de gouvernance inclusif ou un écran de fumée servant à perpétuer des privilèges ?

La réponse se trouve autant dans les actions des dirigeants que dans l’implication du peuple. Les Gabonais doivent s’approprier cette Constitution, comprendre ses enjeux, et l’utiliser comme un levier pour revendiquer leurs droits. Les organisations de la société civile, les médias et les leaders communautaires ont un rôle crucial à jouer pour garantir que ce texte ne reste pas lettre morte.

Le Gabon ne peut plus se permettre une réforme de façade. Cette Constitution doit être le socle d’une nouvelle ère politique, marquée par l’intégrité, la responsabilité et le respect des principes démocratiques. Les dirigeants ont l’occasion de prouver leur engagement envers le peuple. Le feront-ils ?

Il est encore temps d’écrire une nouvelle page de l’histoire gabonaise, mais cela ne se fera qu’à condition que chacun joue son rôle. Sinon, cette réforme ne sera qu’un chapitre de plus dans l’interminable livre des occasions manquées.

Je te dis tout

GabonOpinion

La gare-routière, ce calvaire pour les femmes!

Je vous vois déjà venir avec vos discours disant que les hommes y sont malmenés aussi . Je sais. Mais je ne peux malheureusement pas parler à la place des concernés, je ne parle que de ce que je connais, mais libérez la parole ,on vous suivra.

La gare-routière ,ce lieu de vente et d’échange en tout genre, était l’une de mes destinations préférées une fois que j’avais touché un petit billet ,me permettant d’acheter de nouvelles choses . Un jean pour two colos, un teeshirt à colo faf’ ,c’était vraiment la référence en matière de friperie. Sauf que désormais, on est de moins en moins à y aller,pourquoi?


Les agressions sexuelles ne sont plus normalisées dans cette génération et nous avons décidé de nous protéger .

Ça pourrait paraître anodin mais 8 femmes sur 10 au Gabon pourraient raconter une agression vécu dans ce lieu ,sous le regard de tout le monde, ces gens qui, pour eux ,n’assistent qu’à une scène normale, comme tout autre ,« C’est la gare routière, c’est comme ça! ».

Pour rappel, L’agression sexuelle est un acte sexuel, sans pénétration, imposé par une personne à une autre personne. Cette infraction, acte interdit par la loi et puni d’une sanction pénale.

Aujourd’hui, les femmes réfléchissent à comment mieux s’habiller pour y aller et ne pas être dérangée. Elles portent des robes kaba, des tenues oversize, des tenues les masculinisant très souvent pour passer sous le radar des agresseurs, qui sont ,Les vendeurs. Personne n’aimerait rentrer chez soi, avec la torture psychologique d’avoir reçu plusieurs mains sur les fesses ,des insultes et de la violence.

Ce lieu crée de l’anxiété. Alors, non ,ce n’est pas normal ce que tu as vécu ,et on devrait commencer à dénoncer et porter plainte ,car nous avons le droit de dire stop .

Je te dis tout

GabonOpinion

SEEG : Quand la lumière au bout du tunnel reste un mirage

Libreville, le 26 novembre 2024, 21 heures. JE SUIS DANS LE NOIR. Pourtant, selon le communiqué de la SEEG publié hier, tout devait être rentré dans l’ordre à 15 heures. Mais non, nous voilà encore plongés dans l’obscurité, une situation devenue tristement familière pour les habitants du Grand Libreville.

Reprenons ce fameux communiqué. La SEEG nous annonçait des travaux d’urgence sur ses installations de production d’électricité à Kinguélé. Des travaux censés se terminer aujourd’hui à 15 heures, après un arrêt de la centrale entre 1 heure du matin et cet horaire indiqué. Mais, visiblement, la réalité dépasse l’annonce. Une fois encore, les engagements pris restent de belles paroles sans effet.

C’est exaspérant. Les coupures de courant à répétition et les communiqués approximatifs qui ne reflètent jamais la réalité sur le terrain sont plus qu’une gêne. Ces interruptions prolongées détruisent le tissu économique : commerces paralysés, entrepreneurs dans l’impossibilité de travailler, produits stockés qui pourrissent, artisans et freelances qui voient leurs revenus fondre comme neige au soleil. Cette situation est tout simplement intenable.Et si on parlait des habitants ? Ceux des quartiers populaires, où “la galère” est devenue une seconde nature. Nous avons déjà suffisamment de problèmes pour ne pas avoir à subir en plus le chaos énergétique. Les coupures d’électricité et d’eau deviennent un fléau quotidien, rendant la vie insupportable.

Le soir, les familles s’organisent autour de lampes-tempête ou de bougies, quand elles ne doivent pas dormir dans des maisons étouffantes faute de ventilateurs. Alors, que fait la SEEG ? Où sont passées les solutions durables ? Si les ingénieux ingénieurs de la société ne trouvent pas le moyen d’assurer un service stable pour un pays de 2,5 millions d’habitants, qu’ils aient l’humilité de demander de l’aide. Nous, dans le mapane, nous en avons marre de subir. Nous en avons marre de voir nos vies rythmées par des coupures sans fin et des promesses creuses.

Il est temps d’arrêter les excuses automatiques et les solutions temporaires. La continuité de service, ce n’est pas une faveur : c’est une obligation. INOF IZ INOF !

D’ailleurs, posons une question sérieuse : la SEEG connaît-elle l’impact psychologique de ses échecs répétés sur la population ? Chaque communiqué suscite un mince espoir, et chaque retard plonge un peu plus les gens dans la frustration et le désespoir. Ce ne sont pas que des coupures, ce sont des vies qu’on fragilise un peu plus à chaque interruption.

Alors, pour une fois, que la SEEG prenne ses responsabilités et mette un terme à ce calvaire. Nous ne demandons pas la lune, juste ce qu’il y a de plus basique : la lumière et l’eau. Est-ce trop demander ?

Je te dis tout

ÉducationGabonOpinion

Style/Hygiene ou stigmate de l’esclavage ?

Imaginez un instant : on est en Afrique, à Libreville ou au Sénégal, et dans une école de la république, un Noir — oui, vous avez bien lu, un Noir — se voit interdire l’entrée parce qu’il arbore un afro soigneusement peigné ou une barbe bien taillée. Oui, sur LE continent des Noirs, l’Afro est suspect… Vous avez ri ? Attendez la suite.

À chaque rentrée scolaire, les circulaires fleurissent : « Tenue correcte exigée. Élèves propres et présentables. » Jusque-là, rien de bien méchant. Mais très vite, ces consignes se transforment en chasse à l’Afro, à la barbe et à tout ce qui, d’une manière ou d’une autre, réclame un peigne ou un rasoir. Un noir au naturel ? Apparemment trop sauvage pour la cour de l’école.

Et pourtant, quand vient le carnaval, les perruques blondes, les barbes comme le père noël et les chapeaux à plumes deviennent subitement acceptables. Donc, on ne refuse pas le style… on refuse juste le nôtre ! Un Afro bien fourni, symbole de fierté culturelle et d’affirmation identitaire, est perçu comme un caprice. Une barbe entretenue ? Un manque d’hygiène. Mais les cheveux défrisés et les teintures peuvent parfois passer crème… Cherchez l’erreur.

La vraie question, c’est quoi ? Est-ce que la taille des cheveux ou le tracé d’une barbe affectent directement la capacité d’un élève à comprendre les maths ? A-t-on déjà établi que les mémoires les plus brillantes étaient livrées avec un crâne rasé ? Spoiler alert : non.En réalité, ces interdictions cachent une déconnexion plus profonde. Nous avons hérité d’un système de normes qui rejette ce qui est authentiquement africain et valorise ce qui semble européen. Quand nos enseignants et dirigeants cautionnent ces règles absurdes, ils perpétuent un stigmate historique : celui de l’esclavage et de la colonisation, où l’africain était contraint de renier son apparence pour paraître « civilisé ».

À qui profite cette obsession du conformisme capillaire ? Certainement pas à l’élève. Parce que pendant qu’on perd du temps à lui faire la morale sur la longueur de ses cheveux, on n’améliore ni la qualité des infrastructures scolaires ni celle de l’enseignement. Rappelons que dans certains établissements, les livres datent de l’époque où Omar Bongo était encore jeune… mais les coupes de cheveux, ça, c’est la priorité !

Alors, chers décideurs à la créativité capillaire limitée, permettez-nous de poser une question : quand allez-vous comprendre que ce n’est pas la coiffure qui fait la compétence ? Les réglementations sur le style devraient viser à inculquer des valeurs de propreté et de discipline, pas à rejeter nos identités. L’Afro, la barbe ou même les locks ne sont ni des obstacles à l’intelligence ni des indicateurs de mauvaise conduite. Ils sont, au contraire, des marques de diversité et de richesse culturelle.

En attendant, continuez donc à chasser les Afros. Nous, on continuera à rire (jaune) en regardant vos incohérences.

Pendant ce temps, devinez quoi ? Les pays occidentaux, eux, font un moonwalk spectaculaire sur ces questions. Aux États-Unis, par exemple, des lois comme le CROWN Act interdisent désormais la discrimination capillaire, reconnaissant enfin que les coiffures afro-descendantes n’ont rien de répréhensible. Pendant qu’eux, ils font le moonwalk, nous, nous avançons à contre-courant… vers des règles absurdes. Ironique, n’est-ce pas ?

Je te dis tout

DigitalGabonOpinion

Les pages gabonaises et la promotion du cyberharcèlement

Au Gabon, qui veut peut. Une personne lambda, fatiguée par la routine imposée par le chômage et la SEEG, entre coupures de courant et recherche de 1 000 FCFA pour une formule de bières, peut facilement se lever et créer une page.

Nous sommes heureux pour eux : au moins, ils ont un passe-temps en attendant qu’on réponde à leurs « J’ai l’honneur… ». Mais le problème, c’est que ces pages, qui à la base se présentent comme des plateformes destinées à promouvoir la culture gabonaise, la femme gabonaise, ou à mettre en avant les entrepreneurs et organismes locaux, dévient de leur objectif. Un matin, on y trouve la photo d’une influenceuse ou d’un influenceur « dans la sauce », ou encore celle d’un artiste en situation compliquée.

Récemment, le cas de l’influenceuse congolaise Dachi, victime de revenge porn (et qui n’est même pas gabonaise), a fait le tour de ces pages. Une page censée promouvoir la beauté et la culture du pays a relayé son histoire, poussant les internautes à participer à un lynchage déjà en cours sur TikTok. Dans ce genre de cas, la victime finit très souvent dénigrée ou ridiculisée.

Le pire, c’est que parfois, les personnes ciblées n’ont absolument rien fait. La danseuse Laumonie en est un parfait exemple. Cette jeune femme n’a rien fait, si ce n’est danser, comme elle le fait depuis longtemps sur TikTok. Mais son succès a déplu à certains internautes, et elle a fini par subir un cyberharcèlement injustifié.

Le cyberharcèlement tue. Ce n’est pas une blague, ce n’est pas « juste un post drôle ». C’est mille personnes qui publient des contenus « drôles » pour dénigrer quelqu’un. C’est de l’acharnement, et cela pousse au suicide.

Les gossips et les moqueries ont toujours existé. C’est même la niche de certains créateurs de contenus ou blogueurs. Mais il est temps d’arrêter de normaliser le cyberharcèlement, simplement pour récolter des likes, des partages et des commentaires. Ces pages exposent des personnes, puis jouent les étonnées lorsque celles-ci sont insultées et oppressées.

Le harcèlement n’est pas normal, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire. C’est cruel, et il faut en être conscient. Un jour, une personne fragile mettra fin à ses jours, et vous en porterez une part de responsabilité.

Je te dis tout