Communication

CommunicationGabonOpinion

Être qui on veut être !

L’individualisme, la singularité sont sincèrement en train de disparaître, et c’est dommage ! On a comme l’impression que le besoin d’appartenance a tellement grandi que plus personne ne veut se sentir différent des autres.

Le concept du Glow up, par exemple. En Afrique, je ne sais pas comment les gens ont compris ça.Tu vois des gens qui estiment que mettre des perruques et coller des faux ongles, c’est Glow up.

On a beaucoup de femmes qui pensent que toutes les femmes doivent obligatoirement le faire, parce que c’est ça être “propre” et être une femme. Pourtant, il y a des gens comme moi.

La majeure partie du temps, je me balade avec mon afro, je n’ai mis des faux ongles qu’une fois, pourtant je suis tout autant clean. Et toutes ces “règles” que les femmes s’imposent pour entrer dans les cases de “chics” femmes font que la singularité est en train de mourir.

Les mêmes robes, les mêmes visages parfois retouchés, les mêmes styles…On a besoin de créativité pour vivre. Nous. Et donc, on ne sera jamais complètement clean.Il y a une semaine ou deux, je suis sortie de chez moi avec un maquillage peul. En Afrique noire, au Gabon, on m’a regardée tout le long comme si j’étais nue. Un monsieur m’a même demandé pourquoi sortir avec. J’étais choquée.

Tout ce qui touche à l’art ou même juste à la singularité est vu de manière bizarre. Pourtant, c’est ainsi qu’on nous a créés : on est TOUS DIFFÉRENTS.

Au final, nous, les personnes avec des styles et des lifestyles différents, recevons des commentaires différents. Moi, par exemple, on ne me dit pas toujours que je suis jolie dans la rue. On me dit : « Tu es particulière », « Ton style est intéressant ». C’est tout. Parce que c’est curieux, mais ils ne savent pas comment l’apprécier.

C’est dommage, parce que la vie est trop belle pour se mettre dans des cases. Vivez singulièrement !

Je te dis tout

CommunicationDigitalGabonOpinion

Chroniques d’un optimiste en voie d’extinction

J’aimerais bien écrire des choses positives, mais je ne peux pas écrire ce que je ne vis pas.

J’ai essayé pourtant. Je me suis installé, carnet en main, prêt à chanter les louanges de mon beau pays. J’ai commencé par l’électricité, mais au moment où j’écrivais “nous avançons vers une stabilité énergétique“, le courant a sauté. Silence total. J’ai attendu, le ventilo s’est arrêté, la chaleur s’est installée. Trois heures plus tard, toujours rien. Un voisin a crié “Mettez nous même les groupes, allumez !” et j’ai compris qu’il fallait abandonner l’idée d’un pays électrifié en continu. J’ai griffonné dans mon carnet : Nous sommes passés de l’énergie renouvelable à l’énergie intermittente. C’est une transition écologique… forcée.

J’aimerais bien écrire des choses positives, mais je ne peux pas écrire ce que je ne vis pas.

J’ai voulu parler des opportunités pour les jeunes. À la télé, on nous dit que le chômage baisse, que l’économie se porte mieux, que les entreprises recrutent. Puis, j’ai croisé mon cousin, master en poche, qui fait des livraisons à moto. “Faut bien manger, hein !” m’a-t-il lancé avant de repartir sous la pluie, casque à moitié cassé. J’ai aussi pensé à mon ami qui a envoyé 100 CV et n’a reçu que des refus polis, ou pire, un silence radio. Alors j’ai noté : Les jeunes ont des diplômes, des compétences et de l’ambition. Il ne leur manque plus qu’une chose : un pays qui leur donne leur chance.

J’aimerais bien écrire des choses positives, mais je ne peux pas écrire ce que je ne vis pas.

J’ai voulu parler de la santé. Je suis allé à l’hôpital. À l’entrée, des files d’attente interminables. J’ai vu une femme enceinte attendre des heures, un vieil homme allongé sur un banc, faute de lit disponible. La pharmacie n’avait plus les médicaments nécessaires, mais “on peut vous aider si vous avez quelqu’un en ville pour les acheter en pharmacie privée“. Et si t’es fauché, que tu crèves en silence ? J’ai noté : On dit que la santé n’a pas de prix… Mais ici, elle a un coût, et tout le monde ne peut pas se l’offrir.

J’aimerais bien écrire des choses positives, mais je ne peux pas écrire ce que je ne vis pas.

J’ai voulu parler de l’amour. Mais le goumin m’a rattrapé. Elle est partie. Pourquoi ? “Tu n’as pas de projet”, “Les temps sont durs”, “Un homme doit être stable“. J’ai repensé aux loyers exorbitants des faux agents immobiliers qui réclament leur fameux “100% de commission” avant même que tu signes un bail. J’ai aussi pensé à l’inflation, au prix du poisson qui a triplé, aux légumes qui coûtent une fortune, et aux “commérages financiers” dans les couples. J’ai écrit : L’amour, c’est beau. Mais sans argent, c’est juste une relation d’amitié avec des obligations.

J’aimerais bien écrire des choses positives, mais je ne peux pas écrire ce que je ne vis pas.

J’ai voulu parler des routes. Puis j’ai pris un taxi et me suis retrouvé coincé dans un embouteillage monstre. Pourquoi ? Parce qu’une autorité a décidé de bloquer une route pour son passage. On voit arriver des motards sifflant comme des policiers en plein marathon, des agents de sécurité nerveux, et une file de voitures climatisées roulant à toute vitesse pendant que nous, pauvres mortels, transpirons sous un soleil impitoyable. J’ai noté : Ici, les routes sont à tout le monde. Mais certains sont plus “tout le monde” que d’autres.

J’aimerais bien écrire des choses positives, mais je ne peux pas écrire ce que je ne vis pas.

J’ai voulu parler de la liberté d’expression. Puis j’ai vu un gars critiquer une situation sur Facebook. Deux jours plus tard, il était porté disparu. On apprend plus tard qu’il “collabore avec la justice“. En clair, il est au ngata. J’ai effacé ce que je voulais écrire et noté : Ici, la liberté d’expression est un mythe. Si tu veux parler, assure-toi d’avoir un bon avocat.

J’aimerais bien écrire des choses positives, mais je ne peux pas écrire ce que je ne vis pas.

Alors, peut-être qu’un jour, je pourrai enfin écrire un article joyeux. Peut-être qu’un jour, mon stylo tracera des lignes où l’espoir ne sera pas une blague. Peut-être qu’un jour, je cesserai d’avoir l’impression d’écrire un recueil de plaintes.

Mais pour l’instant, la lumière vient de s’éteindre. Le réservoir d’eau est vide. Mon cousin cherche un autre boulot. Une femme a encore été tuée.

Et moi, je me demande si l’optimisme n’est pas un sport extrême réservé aux inconscients.

Je te dis tout

CommunicationGabonOpinion

L’hypocrisie des femmes : Le corps, le physique, la morphologie

Avant de commencer cet article, je tiens à remercier un rédacteur pour la réponse à mon précédent article. Il a apporté des éclaircissements sur des éléments que j’avais omis de toucher et, d’un autre côté, que j’avais peur d’aborder.

Maintenant, on peut attaquer notre sujet.
Avant, je vais vous raconter une anecdote.

Un jour, alors que je me promenais dans un quartier de Libreville, je me suis retrouvée au milieu de plusieurs “conseils” mal placés venant de femmes beaucoup plus âgées. Elles me rappelaient que mon corps flétrira, que ça ne sert à rien de “faire le malin” parce que tout ça, c’est rien. L’une d’entre elles a même rétorqué : « Moi aussi, j’avais un corps comme ça avant, mais j’ai donné la vie, tu verras, là y’a rien. »

Je me suis demandé si je devais me sentir coupable d’avoir un beau corps, une belle taille ou une poitrine encore “debout”. Cette situation, je l’ai vécue plusieurs fois. Et je ne suis pas la seule à l’avoir vécue.

Je me demande du coup : c’est de la jalousie ? De l’envie ? De la bienveillance ?
Je pense que la poule ne devrait pas en vouloir au paon d’être magnifique.

Parmi les paroles que ces femmes âgées sortent très souvent, il y a le poids de la vie et l’enfantement, mais selon moi, c’est trop facile.

Le poids de la vie ? La vie ne détruit pas, la vie ne dégrade pas, la mauvaise hygiène de vie le fait. Beaucoup de personnes pensent que coucher avec plusieurs hommes “fane” une femme, mais c’est faux, c’est coucher avec n’importe qui qui fait faner. Tout comme la vie ne détruit pas, c’est vivre une mauvaise vie qui détruit.

Vous ne pouvez pas passer votre jeunesse à consommer de l’alcool à outrance, à fumer, à mal vous nourrir, à vous dépigmenter, etc., et espérer être de belles femmes âgées. Tout acte a des conséquences.

Tout comme l’argument sur le poids de la vie, le fait de sortir la carte de l’enfantement à tout bout de champ rend les femmes africaines paresseuses. Oui, je n’ai pas d’enfants, donc je ne sais pas à quel point c’est difficile. Mais je sais aussi que nous avons des techniques traditionnelles pour retrouver un corps de rêve après avoir enfanté.

Il y a des techniques pour avoir un ventre plat, etc., mais comme beaucoup ne veulent pas le faire, elles se retrouvent avec de gros ventres. De plus, on n’a pas la culture du sport. C’est important de faire du sport, ça rebooste la confiance en soi, surtout dans ces périodes-là.

Par contre, je comprends parfaitement le fait que ces femmes soient des personnes souvent délaissées. Elles doivent s’occuper du ménage, des enfants, de leurs maris. Elles doivent parfois également chercher de l’argent pour aider leurs hommes, ce qui fait qu’elles n’ont vraiment plus de temps pour elles et qu’elles se dégradent avec le temps.
Comment trouver du temps pour la salle ou les repas sains avec tout ça ?

En conclusion, il y a plein de raisons qui pourraient vous permettre de garder un corps agréable à la vue et en bonne santé. Laissez les jeunes filles tranquilles, elles ne sont pas la cause de la façon dont vous vous percevez aujourd’hui ou de la manière dont votre corps a évolué. Prenez soin de vous et aimez-vous !

Je te dis tout

CommunicationÉducationElectricitéGabonOpinionSociété

À l’Assemblée, faites votre travail au lieu de pleurnicher !

Puisque certains honorables députés semblent découvrir leur rôle à travers des publications Facebook indignées, prenons le temps de leur rappeler un détail essentiel : vous êtes là pour représenter le peuple, pas pour vous auto-congratuler ou nous faire la morale.

Et si cela vous dérange d’être interpellés sur votre inaction, libre à vous de faire ce que n’importe quel travailleur incompétent ferait : démissionner.

Représenter, ce n’est pas mépriser – encore faut-il savoir ce que ça veut dire

Un député, c’est un représentant du peuple. C’est son seul et unique rôle. Il ne fait pas la charité, il ne rend pas service par bonté d’âme, il fait ce pour quoi il est payé. Pourtant, au lieu de défendre les citoyens, certains préfèrent passer leur temps à les mépriser, à les insulter à demi-mots et à s’indigner d’être critiqués.

Qu’on se comprenne bien : vous n’êtes pas des monarques, vous êtes des salariés de la République. C’est nous qui vous nourrissons, c’est nous qui entretenons votre train de vie, et c’est à nous que vous devez rendre des comptes.

Alors, si nous vous interpellons, ce n’est pas pour satisfaire votre ego ou vous offrir une excuse pour faire des discours indignés. C’est parce que vous devez agir.

Mais apparemment, il est plus facile de mépriser le peuple que de s’en occuper. Et à l’invitation de venir faire votre job, NON, nous ne viendrons pas à l’Assemblée. Faites votre travail !

On nous dit parfois qu’il faudrait venir directement à l’Assemblée pour être entendus. Quelle blague. Depuis quand est-ce au peuple de se déplacer pour secouer ceux qui sont censés le défendre ?

Vous êtes nommés pour être nos relais, pas nos maîtres. Si vous n’êtes pas capables de tendre l’oreille et de lire ce qui se dit autour de vous, c’est que vous êtes incompétents.

Le peuple n’a pas besoin d’entrer dans vos bureaux dorés pour être entendu. Nous parlons sur les réseaux sociaux, dans la rue, sur les marchés, dans les entreprises. Nos colères, nos frustrations, nos espoirs s’expriment chaque jour. À vous de les écouter.

L’Assemblée nationale n’est pas une page Facebook – ni votre club privé

Depuis quand l’Assemblée nationale fonctionne-t-elle comme une start-up mal gérée, où la seule communication officielle passe par la page Facebook d’un membre ? Une institution aussi importante ne peut pas se limiter à une communication improvisée et opaque. Attends mais prenez exemple sur vos pairs français. Vous ne les voyez pas communiquer ? Intervenir ? Vous croyez qu’ils le font pour quoi ? Ils ont à coeur de bien faire LEUR TRAVAIL.

Les débats, les votes, les décisions, tout cela doit être transparent. Nous avons le droit de savoir qui défend quoi, qui vote contre nos intérêts, qui préfère se taire et pourquoi.

Mais visiblement, la transparence vous fait aussi peur que la responsabilité. Les délestages sont devenus une habitude au Gabon. Ils paralysent l’économie, détruisent les petites entreprises, compromettent la santé des patients dans les hôpitaux, privent les enfants de lumière pour étudier. Et vous, qu’avez-vous fait ? On a compris que les Bongo ont mis le pays à terre mais vous qu’on a placé pour bouger les lignes, c’est à partir de quand qu’on sentira que vos mots sont l’écho de nos maux ?

Chaque année, le budget est voté, et chaque année, la crise énergétique s’aggrave. Pourtant, combien d’entre vous ont eu le courage d’en faire un vrai combat ? Les féminicides ? Les projets des lois à quel niveau ?

Le problème de l’électricité au Gabon ne date pas d’hier, il n’a pas surgi par magie le 30 août 2023. C’est une bombe à retardement que vous avez tous regardée sans bouger. Il aurait fallu faire preuve d’initiative, de courage politique, et peut-être même… travailler un peu.

Quand vous n’étiez pas au Parlement, on aurait accepté que vous vous plaignez avec nous mais là, quand même chers honorables, il faut arrêter ça.

L’Histoire retiendra qui a œuvré pour le peuple et qui l’a trahi.

Alors oui, nous sommes en colère. Oui, nous parlons fort. Et nous continuerons, que cela vous plaise ou non.

Parce que pendant que vous vous offusquez des critiques, nous, nous subissons les coupures d’électricité, l’inflation, la précarité et l’absence totale de réformes dignes de ce nom. Les recrutements, l’insécurité, les coups, blessures et parfois la mort de ceux qui doivent nous protéger.

À ceux qui trouvent nos mots trop durs : écoutez-nous.

À ceux qui se sentent visés : agissez.

À ceux qui veulent esquiver le débat : je le répète,  l’Histoire retiendra qui a œuvré pour le peuple et qui l’a trahi.

Après, ça, c’est ce que ferait un parlementaire élu. Mais étant nommés, certains ont préféré faire allégeance pour garantir la pérennité de leur situation et leur siège.

Les élections vont arriver et, peut-être, on viendra à l’Assemblée nationale.

Parlementairement vôtre.

Je te dis tout

CommunicationGabonOpinion

Joyeux Noël, ce sera mieux la prochaine fois !

Chaque fin d’année, la ville se revêt de ses plus belles couleurs : ce sont les fêtes.

Quand j’étais plus jeune, cette période était magique. On recevait des présents sans s’inquiéter de leur provenance, on profitait, on était content de raconter et de montrer à nos amis nos jouets, puis de jouer avec eux.À présent, étant adulte, je suis de plus en plus inquiète, mais pas pour moi.

Les orphelins, les mères, pères, parents qui n’ont pas assez épargné, les personnes démunies…Des enfants qui verront sans doute leurs semblables déballer leurs cadeaux et profiter, mais qui ne pourront pas jouer.

Ces fins d’année ont désormais un goût amer pour moi.Aujourd’hui, ce n’est pas un article pour dénoncer, mais pour réconforter. La pauvreté prend de plus en plus de place, les gens souffrent, les gens sont malheureux. C’est pourquoi j’aimerais vous dire que vous avez fait de votre mieux, vous avez bien travaillé et vous avez bien fait les choses !

S’il n’y a pas de bûches à table, ce n’est pas grave. De toutes façons, en janvier, ce sera 1 000 F déjà. S’il n’y a pas de cadeaux, ce n’est pas grave, Noël c’est toute l’année. S’il n’y a pas de fête, ce n’est pas grave, on peut juste regarder un film et partager un jus.

Les petites choses sont belles, ne les négligez pas !

Je te dis tout

CommunicationGabonOpinion

Faux documents officiels sur WhatsApp : un danger pour tous !

Franchement, aujourd’hui, on est tous connectés. WhatsApp, c’est notre moyen rapide pour recevoir des infos. Mais ce qui est bien pratique peut aussi être super dangereux. Les faux documents officiels ? C’est devenu une vraie plaie. On les reçoit, on y croit, et parfois, ça peut foutre le bordel.

Le cas du projet de Constitution qui avait “fuité”

Vous vous rappelez de cette fameuse Constitution qui avait soi-disant fuité ? Un gros pavé qui a circulé partout, et chacun y allait de son interprétation. Certains disaient que c’était une manière subtile de tester l’opinion publique, d’autres affirmaient que c’était un fake bien monté. Ce qui est sûr, c’est que ça a créé de la confusion. On débat, on s’énerve, et au final, personne ne sait ce qui est vrai. Ça montre bien à quel point ces faux documents peuvent manipuler nos opinions.

Les fausses notes d’allocations présidentielles

Un autre classique : les soi-disant notes officielles qui promettent des allocations par le Président. Combien de fois on a vu ça passer sur WhatsApp ? « Déposez vos dossiers à tel ministère, vous recevrez X millions de francs CFA. » Des gens désespérés, fatigués de galérer, y croient. Ils perdent du temps, parfois de l’argent, à courir derrière une chimère. En fait, ces fausses infos jouent sur nos attentes, sur nos rêves d’une solution miracle pour sortir des difficultés.

Quand les médias s’en mêlent : l’amplification d’une crise

Lorsque les médias s’emparent de ces faux documents, le problème prend une nouvelle dimension. Parfois, dans leur quête de rapidité pour publier une “exclusivité“, certains médias partagent ces informations sans les vérifier. Cette approche irresponsable crédibilise les faux documents et multiplie leur impact. De nombreux citoyens, qui considèrent ces médias comme des sources fiables, se laissent berner.

Cependant, d’autres médias jouent un rôle crucial en alertant la population sur l’existence de ces faux documents. Ils mènent des enquêtes pour en révéler la fabrication, interviewent des experts pour démystifier leur contenu et responsabilisent les autorités en les appelant à agir. Ce rôle de “vigilant médiatique” est essentiel pour contrer la désinformation.

Pourquoi ça marche autant ?

Les Gabonais, comme beaucoup d’autres, ont toujours soif d’espoir. Quand on voit des documents qui semblent sérieux, avec des logos officiels et un jargon administratif, on se dit : « Ah, ça, c’est vrai. » Mais ce qu’on oublie souvent, c’est que n’importe qui avec un peu de maîtrise de Word ou Photoshop peut fabriquer ces faux documents. Et comme la vérification n’est pas toujours notre réflexe, on partage avant de réfléchir.

Et puis même si on veut vérifier, on va le faire auprès de qui ?  Quelqu’un avait dit sur un plateau qu’il « suffit de demander à 2 ou 3 personnes dans un forum WhatsApp pour avoir l’information » mais en vrai j’espère que c’était un troll et non pas un sérieux argument que d’obtenir des informations fiables dans des groupes où se trouvent une foison de perfides trompeurs. 

Les dangers des faux documents

Ces faux documents, ce n’est pas juste des blagues. Ils peuvent :

1. Créer de la confusion : On ne sait plus quoi croire.

2. Diviser les gens : Chacun interprète à sa manière, et les discussions peuvent dégénérer.

3. Exploiter les plus vulnérables : Des personnes déjà dans le besoin tombent dans le piège, perdent du temps et de l’énergie. Des gens vont quitter l’intérieur du pays pour Libreville en croyant à une fausse annonce de recrutement. 

Comment se protéger ?

Vérifiez toujours vos sources : Si vous recevez un document « officiel », posez-vous des questions. Est-ce qu’un média sérieux en parle ? Est-ce confirmé par une autorité crédible ?

Ne partagez pas sans réfléchir : Si vous avez un doute, abstenez-vous de transmettre l’information. Vous avez souvent un truc que vous faites là c’est de partager des liens disant que vous allez recevoir des forfaits de Moov ou Airtel en partageant ça. Sincèrement ? Soyez quand même futés aussi. C’est une arnaque qui revient chaque année, ne soyez pas bêtes chaque année. 

Alertez les autres : Si vous découvrez qu’un document est faux, informez vos proches. Prévenir vaut mieux que guérir.

Les faux documents officiels sont un vrai fléau, surtout dans un pays comme le nôtre où beaucoup de gens espèrent un changement ou une aide rapide. La meilleure arme contre cette manipulation, c’est l’esprit critique. Soyons vigilants et apprenons à dire : « Non, je ne vais pas me laisser avoir. » Parce qu’en fin de compte, la vérité, même si elle est parfois dure à avaler, reste toujours la meilleure voie.

Restons prudents et protégeons-nous !

Et sinon, joyeux noel à tous !!!

Je te dis tout

CommunicationÉducationGabonOpinion

Gabon Télévision, miroir de la propagande ou voix du peuple ?

Pendant longtemps, la perception (ou la réalité, selon certains) voulait que Gabon Télévision soit une extension médiatique du Parti Démocratique Gabonais (PDG).

Une chaîne nationale où le journalisme semblait souvent plier sous le poids des impératifs politiques, offrant une couverture monotone des actions du parti au pouvoir. Mais avec la transition politique en cours et les promesses d’une nouvelle ère, on aurait pu espérer un tournant décisif. Las, il semble que Gabon Télévision ait simplement changé de propriétaire sans changer ses habitudes. Si hier, les micros et les caméras vibraient au rythme du PDG, aujourd’hui, ils semblent s’accorder à une autre symphonie, celle de la glorification du régime en place. En 2024, dans un Gabon en quête de renouveau, on se demande si la première chaîne nationale n’est pas restée figée dans un schéma aussi ancien que contestable : celui de la propagande maquillée en information.

La propagande version 2.0 : même combat, nouvelle cible  

Soyons clairs : personne ne conteste que le rôle d’une chaîne nationale inclut de relayer les actions gouvernementales. Mais quand ce rôle devient tout, quand il supplante l’investigation, l’équilibre des opinions et la diversité des sujets, une télévision publique perd son essence (les privées aussi hein, vous perdez de la crédibilité). Gabon Télévision semble coincée dans un mode de fonctionnement où les reportages se résument à glorifier les nouvelles initiatives, à couvrir les cérémonies officielles et à relayer les discours des leaders politiques, sans jamais interroger ni analyser. Et c’est bien dommage parce que des journalistes brillants ce n’est pas ce qui manque oh.

Les phrases toutes faites et les hommages dithyrambiques (l’enfant a fait l’école. Ça veut dire « excessivement élogieux ») s’accumulent, mais qu’en est-il de l’autre versant ? Celui des citoyens ordinaires, confrontés aux défis quotidiens de la vie au Gabon : le chômage des jeunes, les infrastructures défaillantes dans certaines régions, ou encore l’accès difficile aux soins et à l’éducation ? Ces réalités, bien que criantes, peinent à trouver leur place sur les écrans de Gabon Télévision. Ces problèmes se retrouvent maintenant sur les médias privés qui finissent souvent par être taxés de « médias d’opposition ». Kieeeeeeh.

Les Gabonais paient, mais pour quoi exactement ?  

C’est là que le bât blesse. Chaque mois, les Gabonais contribuent à cette télévision par la redevance audiovisuelle. Un acte qui, en théorie, garantit l’existence d’un service public à leur service. Mais que reçoit-on en retour ? Des flashs d’informations qui répètent à l’infini des communiqués officiels, des émissions souvent dépourvues de profondeur, et un refus manifeste d’aborder les sujets qui dérangent.  

On aurait pu comprendre cette approche sous un régime monolithique où la critique était vue comme une menace. Mais aujourd’hui, où sont les signes de ce changement tant annoncé ? Pourquoi la pauvreté persistante, la hausse du coût de la vie ou les conditions de travail précaires des enseignants ne font-ils pas l’objet de débats ouverts sur les plateaux de Gabon Télévision ? Pourquoi cette peur palpable d’aller au-delà des apparences ? 

À l’heure où les réseaux sociaux prennent le relais de l’information et deviennent le lieu d’expression des frustrations populaires, Gabon Télévision continue de s’enliser dans un modèle dépassé. Une chaîne qui devrait être un miroir de la société dans toute sa diversité semble aujourd’hui n’en refléter qu’un fragment soigneusement sélectionné.  

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien à sauver. Les reportages qui mettent en lumière les rénovations d’infrastructures ou les actions sociales méritent leur place. Mais une télévision nationale ne peut se contenter de célébrer : elle doit aussi questionner, dénoncer, et surtout, donner la parole à ceux qu’on n’entend pas.  

Tout n’est pas perdu. Gabon Télévision peut encore devenir la plateforme citoyenne que le pays mérite. Cela nécessite du courage éditorial, des journalistes indépendants et une ligne directrice qui comprend que l’information, pour être pertinente, doit être équilibrée.  

En attendant, les Gabonais continuent de payer leur redevance. Ils espèrent qu’un jour, cette contribution financera une télévision qui leur parle et non une télévision qui leur impose une seule vérité. En 2024, l’excuse du « ce n’est pas le moment » n’a plus lieu d’être. Le moment, c’est maintenant.  

Et si Gabon Télévision refuse de changer, peut-être faudra-t-il se demander si elle mérite encore d’être la première chaîne du pays. Après tout, dans une époque où les écrans pullulent, ce sont les contenus qui doivent faire la différence.

Je te dis tout

CommunicationGabonOpinion

“Salons feutrés” et “mapane” : l’art de se tromper de cible

« Quand vous allez sortir de vos salons feutrés et climatisés de privilégiés, je suis certain que vous allez vous rendre compte que le fossé intellectuel entre vous et le Gabonais Lambda est très grand… commencez à descendre un peu dans le mapane derrière chez vous. ».

Face à une telle déclaration, on ne peut s’empêcher de lever un sourcil, puis de réfléchir. Derrière cette phrase se cachent deux choses : un mépris condescendant envers ceux qui osent s’exprimer et une ignorance des dynamiques sociales actuelles.

Les salons feutrés : le cliché paresseux

Selon cette rhétorique, quiconque s’exprime sur les réseaux sociaux ou réfléchit à des questions politiques vient forcément d’un “salon feutré” climatisé. Sérieusement ? Depuis quand les idées ont-elles besoin de décorations intérieures pour exister ?

Les réseaux sociaux ne sont pas réservés à une élite. Ce sont des espaces où toutes les couches sociales se croisent et s’expriment. Vous y trouverez le jeune étudiant qui galère à payer ses frais de scolarité. Le commerçant du coin qui jongle entre les taxes et les coupures d’électricité. Le chauffeur de taxi qui partage ses réflexions entre deux courses. Et, oui, parfois, des cadres ou des professionnels qui réfléchissent aussi à l’avenir de leur pays.

Réduire le débat à une question de classe sociale, c’est passer à côté de l’essentiel. Non, tout le monde sur les réseaux ne vit pas dans une villa climatisée. Et non, ce n’est pas parce qu’on réfléchit ou qu’on critique qu’on est forcément “déconnecté”.

Le fossé intellectuel : la fausse barrière

Venons-en à cette fameuse “grande différence intellectuelle” entre “vous” (ceux qui réfléchissent) et le “Gabonais Lambda” (le reste du peuple). Qui décide de ce fossé ? Sur quelle base mesure-t-on cette prétendue supériorité intellectuelle ?

Cette vision paternaliste repose sur un préjugé dangereux : l’idée que certaines personnes sont trop “simples” ou “désinformées” pour comprendre les enjeux politiques. C’est non seulement faux, mais profondément insultant.

Si une partie du peuple ne participe pas ou s’abstient, ce n’est pas par bêtise. C’est souvent par manque d’information, fatigue face au système ou désillusion. Ceux qui vivent dans les quartiers populaires, les fameux “mapanes”, débattent aussi, s’informent, et réfléchissent. Ne pas voter ou ne pas être actif en ligne ne signifie pas qu’ils n’ont pas d’opinion. Cela signifie qu’ils ne voient peut-être pas l’intérêt de s’exprimer dans un système qui les a souvent ignorés.

Le véritable fossé, ce n’est pas intellectuel. C’est un fossé de confiance entre les citoyens et leurs dirigeants.

“Descendre dans le mapane” : une formule creuse

Et que dire de cette injonction à “descendre dans le mapane” ? Comme si le simple fait de visiter un quartier populaire donnait une légitimité instantanée. Mais les habitants des mapanes ne sont pas des singes que l’on irait observer dans un zoo. Ce ne sont pas des “études de cas”.

Ceux qui vivent dans le mapane n’ont pas besoin qu’on “descende” chez eux pour leur expliquer leurs propres réalités. Ce dont ils ont besoin, c’est d’être écoutés, pris en compte, et respectés dans leurs idées.

L’authenticité ne se mesure pas au nombre de pas que vous avez faits dans une ruelle poussiéreuse. Comprendre les problèmes d’un pays ne nécessite pas toujours une immersion géographique. Les inégalités et les injustices, on les vit, on les voit, on les entend, où qu’on soit.

Un débat qui se trompe de cible

Le plus triste dans cette phrase, c’est qu’elle attaque des citoyens qui, justement, essaient de réfléchir et de s’exprimer. Au lieu d’encourager le dialogue, elle divise :

  • Elle oppose les “privilégiés” à ceux qui ne le seraient pas.
  • Elle discrédite les opinions sous prétexte qu’elles viendraient d’une “élite”.
  • Elle insinue que pour parler de changement, il faudrait remplir des critères d’authenticité sociale.

Ce genre de discours rappelle étrangement celui de l’ancien système, où l’on disait aux citoyens : “Vous ne comprenez pas, laissez-nous réfléchir pour vous.” Ceux qui aujourd’hui prônent ce genre de rhétorique oublient qu’ils reproduisent les mécanismes qu’ils critiquaient hier.

Arrêtons de parler des salons climatisés ou du mapane. Le véritable problème, c’est :

1. Pourquoi une partie du peuple reste désengagée politiquement ?

2. Comment rétablir la confiance entre les citoyens et leurs dirigeants ?

3. Comment inclure toutes les voix dans les discussions, sans discrimination ?

Ces questions ne se résolvent pas avec des jugements condescendants. Elles nécessitent du respect mutuel, des échanges honnêtes, et un espace où chaque citoyen se sent écouté, qu’il vienne du mapane ou d’ailleurs.

À celui ou celle qui pense que les idées viennent uniquement de “salons feutrés”, voici un conseil : les grandes révolutions ne commencent pas dans un endroit particulier. Elles commencent dans l’esprit des gens.

Et cet esprit, qu’il soit nourri dans un mapane ou dans un appartement climatisé, a la même valeur. Ce dont le Gabon a besoin aujourd’hui, ce n’est pas de plus de divisions, mais de dialogues. Des vrais. Parce que ce n’est qu’en construisant des ponts, et non des murs, que nous avancerons ensemble.

Je te dis tout

CommunicationGabonOpinion

Bilie Media Time

Depuis le coup de la “Libération”, certains visages autrefois distants et peu accessibles semblent désormais inévitablement présents dans la presse privée, à un point tel que cela devient frappant. L’une de ces figures, autrefois réservée aux canaux d’information officiels, apparaît maintenant avec une constance étonnante dans des médias indépendants, interrogeant sur ce soudain changement d’attitude.

Ce qui était hier un silence prudent s’est aujourd’hui transformé en une présence appuyée, suscitant des questions légitimes : cet engouement soudain est-il le fruit d’un intérêt journalistique sincère ou bien d’arrangements plus subtils ?

Derrière cette surmédiatisation se cache une réalité complexe que la plupart des lecteurs connaissent bien. Le monde des médias privés est souvent contraint de jongler avec des ressources limitées, et bien que des aides existent, elles s’avèrent insuffisantes pour assurer la stabilité et la pérennité d’un secteur essentiel. Ainsi, les contraintes économiques deviennent parfois un terrain propice aux compromis. Ce sont alors les choix éditoriaux, voire l’intégrité journalistique, qui se retrouvent influencés par des nécessités financières. Dans un environnement aussi précaire, la liberté de la presse doit parfois s’accommoder de concessions inévitables, transformant la ligne éditoriale de certains médias en véritable exercice d’équilibriste.

Sans nommer de figure précise, il est difficile de ne pas remarquer que des personnalités longtemps réfractaires aux médias privés deviennent soudainement omniprésentes. Le public, observateur attentif, n’est pas dupe et discerne aisément les signes d’une couverture parfois trop favorable pour être naturelle. Dans cette lutte pour la survie économique, certaines rédactions, faute de moyens suffisants, se retrouvent contraintes d’ouvrir leurs pages et leurs écrans à ceux qui peuvent offrir plus que des informations.

Ce contexte met en lumière une situation troublante où les idéaux journalistiques, en principe fondés sur l’indépendance et l’objectivité, se retrouvent dilués sous la pression des réalités financières. Le paradoxe est là : pour préserver une apparence de diversité médiatique, certains médias finissent par tendre le micro à ceux qui en contrôlent les cordons. En ce sens, le phénomène “Bilie Media Time” pourrait bien être une illustration de cette ambivalence où l’information doit composer avec des arrangements implicites pour perdurer.

Il est crucial, pour le secteur de la presse privée, de recevoir un soutien adapté, non seulement pour renforcer son indépendance, mais aussi pour préserver la qualité de l’information. Une presse mieux financée serait moins exposée aux influences extérieures, redonnant à l’information sa véritable place : celle d’un service impartial au public. En attendant, le phénomène de cette surmédiatisation reste un symbole, pour beaucoup, des compromis que les médias privés sont parfois contraints d’accepter pour survivre.

Je te dis tout

CommunicationConstitutionGabonOpinion

Liberté d’expression au Gabon : chimère ou réalité ?

La liberté d’expression au Gabon, un rêve éveillé que nous entretenons depuis des décennies, se pare de jolis atours. Sur le papier, nous sommes dans une République où chacun a le droit de dire ce qu’il pense. Oui, vous avez bien entendu, le droit. Mais entre avoir un droit et l’exercer sans craindre pour sa vie, il y a un fossé aussi large que l’application des politiques publiques Libreville et dans l’intérieur du pays. 

Le vrai visage de la liberté d’expression au Gabon se dessine dans les couloirs sombres des administrations et les coins discrets des quartiers. Ici, les gens parlent, mais à voix basse, et surtout pas en public. Pourquoi cette discrétion ? Parce qu’on a tous vu des choses. On a entendu des histoires de ceux qui, à force de dire trop de vérités, ont fini par rencontrer la grande faucheuse plus tôt que prévu. Oui, au Gabon, la vérité a ce talent unique de précipiter des fins tragiques. On me disait même qu’à l’époque d’Omar, tu pouvais parler dans le taxi et le lendemain, on te récupérait. Paraît qu’un jour un gars a dit « La paix c’est quoi ? On mange la paix ? » et s’en était fini pour lui. Dans ces conditions, qui va parler ?

La République du silence imposé

Nous sommes censés être dans une République, un endroit où chacun peut s’exprimer librement. Pourtant, pendant des années, on nous a montré que ceux qui parlaient un peu trop haut finissaient par disparaître ou devaient s’exiler. Des opposants politiques retrouvés morts, des activistes contraints de fuir leur propre pays pour éviter la répression, et même de simples internautes qui s’inquiètent qu’un post de trop sur Facebook leur vaudra peut-être une arrestation surprise à l’aéroport.

En 2024, après plus d’un an de Transition politique au Gabon, on aimerait pouvoir croire que tout cela appartient désormais au passé. Que l’époque où un simple tweet, une publication Facebook, ou même un TikTok pouvait vous conduire tout droit derrière les barreaux n’est plus qu’un lointain souvenir. Après tout, les nouvelles autorités promettent une ère de transparence, de réformes, et d’ouverture. Mais si l’on gratte un peu la surface, les fantômes des années sombres continuent de rôder, omniprésents dans les esprits.

Les cicatrices laissées par le silence imposé, les intimidations, et la répression sont encore profondes. Et si aujourd’hui, les Gabonais sont plus nombreux à s’exprimer sur des plateformes comme Twitter, TikTok, ou YouTube, ce n’est pas sans une certaine appréhension. Car même si le cadre politique a changé, la mémoire collective est encore marquée par ces années où trop parler pouvait vous coûter cher. On se souvient des journalistes réduits au silence, des blogueurs contraints à l’exil, ou encore des citoyens ordinaires arrêtés simplement pour avoir partagé un post qui dénonçait des injustices.

Les réseaux sociaux, pourtant, sont devenus un espace vital pour la parole au Gabon. Ils ont permis, à plusieurs reprises, de briser l’omerta imposée par les médias traditionnels. C’est grâce à internet que le monde a pu voir ce qui se passait au Gabon le 30 août 2023, lors de la prise de pouvoir militaire, mais aussi en 2016, au plus fort de la crise post-électorale. Des vidéos montrant la réalité des événements, des tweets relayant les témoignages des citoyens pris dans la tourmente… Internet a été la fenêtre par laquelle le monde entier a découvert les vérités que certains auraient préféré cacher.

Et pourtant, même dans cette nouvelle Constitution que l’on nous promet, l’accès à internet n’est pas garanti de manière absolue. Il est sous conditions, ce qui laisse une grande zone d’incertitude. Ces conditions, d’ailleurs, posent question : qui décide de ce qui est acceptable ou non ? Qui garantit que demain, les coupures d’internet ne seront pas de retour pour faire taire les voix dissidentes, comme ce fut le cas lors de la crise de 2016 et en 2023 ? 

Le paradoxe est frappant : d’un côté, on parle de restaurer les libertés et de garantir l’accès à internet, mais de l’autre, on limite cet accès sous prétexte de préserver l’ordre. Pourtant, c’est précisément grâce à internet que les Gabonais ont pu se faire entendre et que le monde a pu voir ce qui se passait derrière les rideaux opaques de nos institutions. Sans ce formidable outil, beaucoup de vérités seraient restées dans l’ombre.

Alors, peut-on vraiment parler de liberté d’expression quand celle-ci dépend d’une connexion internet conditionnée ? Peut-on vraiment croire que la parole est libre quand chaque internaute craint que son prochain post Facebook , sa vidéo TikTok ou son tweet ne devienne l’élément déclencheur d’une convocation au B2 ou à la DGR ou pire, d’une interdiction de quitter le territoire ? Si nous voulons que le Gabon avance, il est impératif de garantir un accès sans condition à internet, et de protéger ceux qui osent s’exprimer, que ce soit en ligne ou hors ligne. (On n’a pas aussi dit d’être sauvage et d’insulter les gens). 

La peur, cet ennemi silencieux

Cette peur, elle est omniprésente. Elle s’infiltre dans les conversations, elle conditionne les mots choisis et la manière de s’exprimer. Certes, nous avons le droit de parler, mais à quoi bon si la peur de représailles est plus forte que ce droit ?

Pour lutter contre cette terreur invisible, il nous faut une véritable restauration. Restaurer la confiance des citoyens envers les institutions, garantir qu’un post sur les réseaux sociaux ne devienne pas un motif de traque, et surtout, protéger ceux qui osent s’exprimer (après on n’a pas aussi dit d’insulter les gens sous couvert de la liberté d’expression). L’exemple doit venir d’en haut, avec des dirigeants qui valorisent la critique constructive, et non la répression. 

L’espoir d’une nouvelle ère

Les pistes de solutions ? Elles existent. D’abord, il faut renforcer les lois sur la protection des lanceurs d’alerte, des journalistes et surtout le Gabonais lambda. Le droit de s’exprimer ne devrait pas être un luxe, mais un pilier fondamental de notre société. Ensuite, il est essentiel de réhabiliter la justice, pour que plus personne ne craigne d’être arrêté à l’aéroport pour avoir écrit ce que tout le monde pense tout bas. Enfin, il nous faut promouvoir un dialogue national inclusif (pas ce que vous avez fait là pardon, ça c’était quand même le foufou), où chacun, sans crainte, pourrait exprimer ses idées, même les plus dérangeantes.

Il est grand temps que la liberté d’expression au Gabon cesse d’être une chimère et devienne une réalité tangible. Parce que le silence, c’est bien pratique pour maintenir l’ordre… mais il tue la démocratie.

Je te dis tout