Ce chiffre, ce n’est pas juste un pourcentage. Ce sont des voix étouffées, des esprits anesthésiés par des décennies d’une politique où l’on préfère penser et décider à leur place. Ces 46 % ne sont pas simplement « fainéants » ou « indifférents » comme certains aiment le croire.
Ces citoyens sont les victimes silencieuses d’un système qui leur a longtemps appris à se taire, à obéir et surtout à ne pas s’imaginer capables d’un changement. Pendant des décennies, on leur a dit :
« On décide pour vous. » Traduction : Restez tranquilles, le pouvoir ne vous appartient pas.
« Vous n’avez pas le niveau. » Traduction : Vous n’êtes pas assez intelligents pour comprendre ce qui est bon pour vous.
« Si vous parlez trop, vous pourriez perdre votre travail, votre tranquillité, ou même votre vie. » Traduction : Votre silence est plus sûr que vos idées.
Le résultat ? Une méfiance viscérale envers la politique, mais aussi une fatalité qui pousse à l’inaction. « À quoi bon voter, de toute façon ? Rien ne changera. » Cette phrase n’est pas un simple constat : c’est le symptôme d’un peuple qui a longtemps été dépossédé de son pouvoir.
Mais ce qui est alarmant, ce n’est pas seulement l’abstention. C’est l’absence de débat, de discussions ouvertes, et surtout de questions posées.
S’engager, c’est poser des questions
L’engagement citoyen commence par une chose très simple : poser des questions. Pourquoi ce référendum ? Pourquoi cette nouvelle Constitution ? Quels impacts sur nos vies quotidiennes ? Ce ne sont pas des questions réservées à une « élite ». Elles appartiennent à chaque Gabonais, qu’il soit étudiant, commerçant, fonctionnaire ou retraité.
Et s’engager, ce n’est pas obligatoirement rejoindre un parti politique ou monter une association. Cela commence par des discussions autour de vous, avec vos proches, vos collègues, vos voisins. Ce sont ces moments de partage qui créent une conscience citoyenne, celle qui pousse à réfléchir, à agir, et surtout à croire que chaque voix compte.
Pourquoi votre voix compte ?
Ce référendum n’était pas pour un candidat ou un parti, mais pour poser les fondations d’un système nouveau. Une Constitution, c’est la base. C’est elle qui définit nos droits, nos devoirs, et l’organisation de la société. Ne pas voter, c’est laisser à d’autres le soin de décider pour vous.
Alors pourquoi se lever ? Parce que le silence ne change rien. Parce que voter, même pour dire « non », c’est une façon de reprendre la place qui vous revient. Parce que vous avez le droit de ne pas être d’accord, mais vous avez aussi le devoir de vous faire entendre.
Engagez-vous, même depuis votre canapé
Aujourd’hui, nous avons un outil puissant : les réseaux sociaux. Ces plateformes ne servent pas qu’à partager des photos ou des vidéos amusantes. Elles sont une arme pour diffuser vos idées, poser des questions, et interpeller ceux qui nous gouvernent.
Imaginez si chaque Gabonais prenait quelques minutes pour écrire un post, partager un article ou même commenter une publication liée à ce référendum. Le débat public serait plus riche, plus vivant. Même depuis votre salon, allongé sur votre lit, vous pouvez vous engager.
Avec seulement 53,54 % de participation, on ne peut pas parler de véritable adhésion populaire. Cela montre que près de la moitié des Gabonais n’a pas saisi l’importance de ce vote. Mais ce n’est pas entièrement leur faute.
Pendant trop longtemps, on leur a arraché le droit de croire en leur pouvoir. On leur a appris que s’exprimer, c’était dangereux. Il est temps de briser cette chaîne. Le Gabon n’avancera que si chaque citoyen comprend qu’il a un rôle à jouer, aussi petit soit-il.
L’engagement, ce n’est pas un luxe réservé à une minorité. C’est une nécessité. Ne laissez pas votre voix s’éteindre, car c’est par elle que le changement commence.
Alors, à tous ceux qui se posent encore la question : « Pourquoi s’engager ? », dites-leur ceci :
- Parce que rester silencieux, c’est accepter.
- Parce que critiquer sans agir, c’est inutile.
- Parce que votre opinion a du poids, mais seulement si vous l’exprimez.
Le Gabon a besoin de vous. Pas demain, pas après-demain, mais maintenant. Engagez-vous. Même en pyjama. Engagez-vous.