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À l’Assemblée, faites votre travail au lieu de pleurnicher !

Puisque certains honorables députés semblent découvrir leur rôle à travers des publications Facebook indignées, prenons le temps de leur rappeler un détail essentiel : vous êtes là pour représenter le peuple, pas pour vous auto-congratuler ou nous faire la morale.

Et si cela vous dérange d’être interpellés sur votre inaction, libre à vous de faire ce que n’importe quel travailleur incompétent ferait : démissionner.

Représenter, ce n’est pas mépriser – encore faut-il savoir ce que ça veut dire

Un député, c’est un représentant du peuple. C’est son seul et unique rôle. Il ne fait pas la charité, il ne rend pas service par bonté d’âme, il fait ce pour quoi il est payé. Pourtant, au lieu de défendre les citoyens, certains préfèrent passer leur temps à les mépriser, à les insulter à demi-mots et à s’indigner d’être critiqués.

Qu’on se comprenne bien : vous n’êtes pas des monarques, vous êtes des salariés de la République. C’est nous qui vous nourrissons, c’est nous qui entretenons votre train de vie, et c’est à nous que vous devez rendre des comptes.

Alors, si nous vous interpellons, ce n’est pas pour satisfaire votre ego ou vous offrir une excuse pour faire des discours indignés. C’est parce que vous devez agir.

Mais apparemment, il est plus facile de mépriser le peuple que de s’en occuper. Et à l’invitation de venir faire votre job, NON, nous ne viendrons pas à l’Assemblée. Faites votre travail !

On nous dit parfois qu’il faudrait venir directement à l’Assemblée pour être entendus. Quelle blague. Depuis quand est-ce au peuple de se déplacer pour secouer ceux qui sont censés le défendre ?

Vous êtes nommés pour être nos relais, pas nos maîtres. Si vous n’êtes pas capables de tendre l’oreille et de lire ce qui se dit autour de vous, c’est que vous êtes incompétents.

Le peuple n’a pas besoin d’entrer dans vos bureaux dorés pour être entendu. Nous parlons sur les réseaux sociaux, dans la rue, sur les marchés, dans les entreprises. Nos colères, nos frustrations, nos espoirs s’expriment chaque jour. À vous de les écouter.

L’Assemblée nationale n’est pas une page Facebook – ni votre club privé

Depuis quand l’Assemblée nationale fonctionne-t-elle comme une start-up mal gérée, où la seule communication officielle passe par la page Facebook d’un membre ? Une institution aussi importante ne peut pas se limiter à une communication improvisée et opaque. Attends mais prenez exemple sur vos pairs français. Vous ne les voyez pas communiquer ? Intervenir ? Vous croyez qu’ils le font pour quoi ? Ils ont à coeur de bien faire LEUR TRAVAIL.

Les débats, les votes, les décisions, tout cela doit être transparent. Nous avons le droit de savoir qui défend quoi, qui vote contre nos intérêts, qui préfère se taire et pourquoi.

Mais visiblement, la transparence vous fait aussi peur que la responsabilité. Les délestages sont devenus une habitude au Gabon. Ils paralysent l’économie, détruisent les petites entreprises, compromettent la santé des patients dans les hôpitaux, privent les enfants de lumière pour étudier. Et vous, qu’avez-vous fait ? On a compris que les Bongo ont mis le pays à terre mais vous qu’on a placé pour bouger les lignes, c’est à partir de quand qu’on sentira que vos mots sont l’écho de nos maux ?

Chaque année, le budget est voté, et chaque année, la crise énergétique s’aggrave. Pourtant, combien d’entre vous ont eu le courage d’en faire un vrai combat ? Les féminicides ? Les projets des lois à quel niveau ?

Le problème de l’électricité au Gabon ne date pas d’hier, il n’a pas surgi par magie le 30 août 2023. C’est une bombe à retardement que vous avez tous regardée sans bouger. Il aurait fallu faire preuve d’initiative, de courage politique, et peut-être même… travailler un peu.

Quand vous n’étiez pas au Parlement, on aurait accepté que vous vous plaignez avec nous mais là, quand même chers honorables, il faut arrêter ça.

L’Histoire retiendra qui a œuvré pour le peuple et qui l’a trahi.

Alors oui, nous sommes en colère. Oui, nous parlons fort. Et nous continuerons, que cela vous plaise ou non.

Parce que pendant que vous vous offusquez des critiques, nous, nous subissons les coupures d’électricité, l’inflation, la précarité et l’absence totale de réformes dignes de ce nom. Les recrutements, l’insécurité, les coups, blessures et parfois la mort de ceux qui doivent nous protéger.

À ceux qui trouvent nos mots trop durs : écoutez-nous.

À ceux qui se sentent visés : agissez.

À ceux qui veulent esquiver le débat : je le répète,  l’Histoire retiendra qui a œuvré pour le peuple et qui l’a trahi.

Après, ça, c’est ce que ferait un parlementaire élu. Mais étant nommés, certains ont préféré faire allégeance pour garantir la pérennité de leur situation et leur siège.

Les élections vont arriver et, peut-être, on viendra à l’Assemblée nationale.

Parlementairement vôtre.

Je te dis tout

ElectricitéLa Fière TrentenaireOpinion

Les Délestages, Quels impacts sur la vie professionnelle et scolaire ?

« A mon époque, j’allais à l’école à la nage, je sortais de chez moi avant même que le coq n’ait chanté, pour traverser l’Ogooué tranquillement avant que les pirogues des pécheurs ne troublent l’eau… Quand nous n’avions pas de pétrole pour la seule lampe de la maison, j’allais réviser mes cours dans la plaine, pour bien profiter du claire de lune. Ça ne m’a pas empêché d’être le meilleur de ma classe, toutes mes années d’école, au contraire. »

Je crois qu’on a tous déjà entendu au moins une fois une histoire comme celle-là. Bon, j’avoue que j’ai un peu abusé, mais vu qu’on est tous plus ou moins de la même génération, nos parents le sont sûrement aussi. La génération dont toutes les âmes étaient premières de leur classe, bien qu’elles révisassent à la lueur d’une lampe-tempête et allassent à l’école en courant.

Entre-temps, nous sommes nous-mêmes devenus parents, et deux générations plus tard, bien que le monde se soit beaucoup modernisé, la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) ne veut pas faire évoluer les choses, obligeant nos enfants à réviser à la bougie ou aux torches rechargeables, qu’on ne peut que rarement recharger, finalement.

En tant que parent moderne, je me refuse à obliger mes enfants à se contenter de peu alors que je travaille justement pour leur éviter de le faire. Aller à l’école en courant ou s’éclairer au lampadaire du carrefour le plus proche ? Pas question !!! Je m’assure donc qu’il y ait des unités EDAN à n’en plus finir, pour que mon jeune écolier fasse ses coloriages en distinguant le jaune du vert et que ma lycéenne puisse réviser ses cours jusqu’à ce qu’elle s’épuise et apprêter son uniforme pour être propre sur elle-même le lendemain. Pourtant, « Depuis mardi, ça fait depuis des années », ça ne sert pas à grand-chose.

Depuis près d’une année, les délestages font rage dans notre pays. Toutes les unités EDAN du monde n’y changent rien : ma fille lit tous les soirs, je dis bien TOUS LES SOIRS, à la lampe de son téléphone ou à l’une de nos lampes rechargeables.

D’aussi loin que je me souvienne, on n’a jamais autant subi de coupures de courant que maintenant. C’est si fréquent qu’on en vient à s’étonner quand il n’y en a pas eu de la journée. C’est incroyable. On compte désormais les ménages où il n’y a pas au moins une lampe rechargeable ou un ventilateur de la même trempe. Les plus aisés d’entre nous se sont munis de groupes électrogènes, dont le bruit perturbe le Gabonais normal dès que la SEEG reprend « son courant ».

Les manœuvres de l’État pour « aider » la célèbre société dans son rôle de fournisseur en énergie ne semblent pas arranger les choses. Des entreprises privées ont « offert » au Gabon plus d’une dizaine de groupes électrogènes (ceux que le Général jure qu’il a « achetés » là, voilà, ces groupes-là !). Une centrale flottante a été dépêchée d’un pays dont une certaine relation économique avec le Gabon a fait couler énormément d’encre il y a plusieurs semaines. On a remanié le management de l’entreprise, renforcé les équipes, menacé ses agents… Rien n’y fait, on a même l’impression que c’est pire.

Personnellement, chaque jour, je subis au moins deux coupures. Au travail, j’y ai droit entre 10 h et 14 h, puis à partir de 16 h, ce qui me laisse à peine trois heures sur les huit heures de travail par jour prévues par mon contrat. Même si mon poste de travail est muni d’un ordinateur portable, son autonomie ne me permet pas de travailler toute la journée, d’autant qu’il faut envoyer des mails, faire des recherches, imprimer des documents en Wi-Fi, etc. Et dites-vous qu’il m’est impossible de me « rattraper » à la maison, d’abord parce que j’ai une vie familiale à entretenir, mais aussi parce qu’en rentrant, j’ai encore droit à des délestages de 18 h à 21 h, puis de 23 h à 3 h du matin. Vous en avez compté combien ???

Toutes mes journées sont ainsi rythmées par la SEEG. Résultat des courses : je suis incapable d’avoir la même productivité qu’il y a quelques mois, impossible d’atteindre mes objectifs professionnels. Je suis épuisée : dès que mon ventilateur s’éteint, je deviens automatiquement celui de mon fils, et il m’est ainsi impossible de dormir. La journée, je suis à 10 %. J’essaie de maximiser le temps que j’ai, mais quoi que je fasse, le travail s’accumule, le mental est touché…

Une amie entrepreneure dans l’alimentaire m’expliquait récemment qu’elle avait « de nouveau » perdu un congélateur et qu’en plus, elle ne pouvait plus se permettre d’acheter ses matières premières en gros, de peur que tout se gâte au vu des multiples délestages et des pannes de ses équipements. L’impact sur son activité est réel, les coûts au détail lui reviennent plus cher et, après avoir perdu deux congélateurs, elle est au bout du rouleau.

« Je suis forcée de tout débrancher le soir avant d’aller me coucher, mais je ne te cache pas le travail que c’est de nettoyer l’eau du dégivrage tous les jours, avant de commencer à cuisiner… Du travail supplémentaire dont je pourrais me passer, surtout que je dors très mal. »

Débrancher des appareils tels que les réfrigérateurs et les congélateurs ne les endommage-t-il pas plus vite ? Je me suis posé la question. Je ne suis pas ingénieure en électroménager, mais je suis presque sûre que si. Quel autre choix a-t-elle, elle qui n’a pas encore les moyens de s’acheter un groupe électrogène ?

D’un autre côté, j’essaie de me mettre à la place de ma fille lycéenne en série scientifique, qui travaille de jour comme de nuit et qui est forcée de se tuer la vue le soir. Qui, une fois qu’elle a fini ses révisions, ne peut pas dormir paisiblement parce qu’elle devient le festin des moustiques sous cette chaleur de saison des pluies.

« Même en classe, c’est difficile, puisque les brasseurs d’air ne tournent pas. Il y a des profs qui ne veulent même pas bouger de leur chaise. Il fait tellement chaud que beaucoup de camarades s’endorment en plein cours… »

Mais est-ce la fatigue due au sommeil perturbé la veille ou la chaleur du moment qui empêche ces élèves de rester éveillés en classe ? Qui pour répondre ?

À l’heure où j’écris, on est dimanche, il est 10 h 35, et le courant vient de nous lâcher. Jusqu’à quelle heure ? Qui sait ???

Une chose est sûre : les résultats scolaires et professionnels de beaucoup en seront impactés.

Il est urgent que les autorités gabonaises prennent des mesures efficaces pour résoudre ce problème de délestage. Il est temps d’en finir avec le quasi-monopole de la SEEG et d’ouvrir ce marché à plus de structures, pourtant déjà existantes.

En attendant, mes chers compatriotes, il est important de continuer à se mobiliser et à faire entendre nos voix.

La Fière Trentenaire

Je te dis tout

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Quand la SEEG met en lumière une brochette de bras cassés

Depuis bientôt trois semaines, Libreville, notre belle capitale, vit sous le règne du noir. Délestages « maîtrisés », qu’ils disent… En réalité, maîtrisés par qui ? Pas la SEEG en tout cas. Ces délestages ne suivent aucune règle, aucune logique. On se croirait dans un jeu de hasard où c’est la SEEG qui lance les dés, et nous, pauvres victimes, attendons notre sort : lumière ou obscurité.

L’administration s’est même penchée sur le problème. Oui, une réunion avec le Président de la Transition, notre Josué national. Et là, devinez quoi ? On apprend qu’il y a dix groupes électrogènes flambant neufs qui dorment tranquillement quelque part au Gabon depuis deux mois. Et pourquoi ne sont-ils pas branchés, me demanderez-vous ? Parce que, mes chers compatriotes, PERSONNE à la SEEG ne sait comment les brancher. Ou peut-être qu’ils ne VEULENT pas le faire ! Entre nous, comment une société qui emploie plus de 50 directeurs, et des ingénieurs en pagaille, peut-elle être incapable de connecter des groupes électrogènes ? C’est du sabotage, purement et simplement.

Ce qui est vraiment rageant, c’est qu’il y a des vrais ingénieurs gabonais, compétents, formés, prêts à relever le défi. Mais non, on ne les embauche pas. Pourquoi faire, après tout ? Il semblerait qu’à la SEEG, leur priorité soit de nous plonger dans les ténèbres, comme si on devait tous devenir des sorciers comme eux et créatures de la nuit. Ils doivent penser que nous sommes des vampires, vu comme ils sont attachés à nous garder dans le noir.

Sincèrement quoi, la SEEG, c’est un peu comme un mauvais sort jeté sur Libreville. Et tant que leur incompétence restera la norme, préparez-vous à ressortir vos bougies. Inadmissible, mais tristement vrai. Purée nous sommes au 21ème siècle et nous en sommes encore là ? Non ça fait pitié quoi. 

Je te dis tout

ElectricitéLibreville

Quand la SEEG nous empêche de travailler

Qui avait programmé sa reprise en télétravail le jour où les délestages massifs ont repris à Libreville ? C’est Bibi.
Et le premier jour, où j’ai été pris au dépourvu, faire du télétravail à Libreville c’etait commencer une délicate opération chez moi pour un de mes clients en Europe, et me retrouver à la terminer dans l’échoppe d’un tailleur/prêt à porter qui avait encore de l’électricité dans la partie du quartier où il se trouvait.

Les jours suivants, ce fût  apprendre à s’organiser avec un ami du quartier pour que  je puisse travailler chez lui quand il avait du courant et inverser, car nos deux zones ne pouvaient avoir du courant  en même temps.

Faire du télétravail à Libreville ces dernières semaines, c’était être saoulé au plus haut point par la situation mais tout faire pour que les collègues ou clients basés en Europe ignorent tout des galères vécues parce que je n’avais pas envie de t’entendre dire « Ah! T’es toujours au Gabon? »

Ce fût apprendre à éviter les réunions où je savais être susceptible d’avoir à partager mon écran car je sais qu’avec la data mobile, de très bonne qualité cela dit, j’allais quand même me retrouver à dire toutes les 3 minutes « sorry guys,  j’ai des soucis de connexion »

Ce fut aussi  apprendre à connaître le planning de présence au bureau de mon amie dont la société, grand groupe national, a un groupe électrogène, que je conservais en ultime joker.

Mais ce fut aussi avoir de la peine pour les pauvres fonctionnaires qui devaient traiter un dossier pour moi et étaient là, les bras croisés, les ordinateurs éteints ; attendant juste une heure raisonnable pour rentrer chez eux.

Sale période pour tous les travailleurs gabonais.

Vivement des solutions définitives.

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Electricité

Quand Libreville danse sous les délestages

Ah, Libreville, notre belle capitale, qui brille surtout… par ses coupures d’électricité. On pourrait presque croire qu’on vit dans un immense jeu de cache-cache avec la lumière. Sauf qu’ici, ce ne sont pas les enfants qui s’amusent, mais bien les populations, épuisées, qui tentent désespérément de suivre le rythme des délestages. Bien sûr, tout cela se déroule sous l’œil bienveillant de « Josué », notre président de la Transition, qui, entre deux rasages de crâne de syndicalistes, semble chercher le remède miracle pour sortir la SEEG de ce pétrin.


Le dernier épisode de notre série préférée « La galère continue » concerne une dette de 15 milliards de FCFA due à Aggreko, le fournisseur qui éclaire 30 % de Libreville. Comme si les délestages n’étaient pas suffisants, ce partenaire menace de couper le jus pour de bon si ses factures ne sont pas payées. On se demande bien pourquoi la SEEG tarde tant à régler cette ardoise, alors que son chiffre d’affaires pourrait lui permettre de le faire. Peut-être que dans les bureaux climatisés, la lumière ne s’éteint jamais, rendant la crise électrique une lointaine abstraction.

Et si ce n’était que ça… Non, il faut ajouter à ce cocktail explosif la découverte d’un vaste réseau de détournement des tickets Edan. Ce scandale, à peine croyable, dévoile une SEEG transformée en véritable passoire, où l’on édite des tickets prépayés d’électricité sans verser un centime à l’État. Pendant ce temps, les populations, celles qui n’ont rien demandé, continuent de subir ces délestages quotidiens sans qu’on leur donne la moindre explication ou un calendrier précis.

La situation aurait de quoi faire sourire si elle n’était pas si tragique. Les citoyens de Libreville n’ont d’autre choix que de subir ces coupures, ajustant leur quotidien au gré des caprices d’une SEEG empêtrée dans ses propres problèmes. Pendant ce temps, la dette s’accumule, les tickets Edan volent sous le manteau, et « Josué », malgré ses efforts, peine à remettre de l’ordre dans cette maison en feu. Les coupures s’enchaînent, mais la lumière au bout du tunnel, elle, se fait toujours attendre.

Alors, pendant que les puissants se renvoient la balle, les Gabonais, eux, restent dans l’obscurité. Au sens propre comme au figuré. Mais qu’on se rassure, le feuilleton continue, et on n’est pas prêt de voir le générique de fin.

Je te dis tout