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Assemblée des Nations Unies à New York : 93 dans la délégation, 93 raisons de s’indigner ?

Ah, la grande Assemblée générale des Nations Unies à New York… L’événement mondial par excellence, où se mêlent discussions sérieuses et blablas interminables. Mais pour nous, au Gabon, ce qui capte vraiment l’attention, ce ne sera pas d’abord le contenu des discours, mais plutôt l’escorte présidentielle qui pourrait débarquer avec 93 personnes !

Oui, vous avez bien lu, 93. Le chiffre est là, posé comme un éléphant dans la pièce, ou plutôt comme 93 éléphants dans un avion.Imaginez la scène : notre cher président Oligui Nguema, assis confortablement dans son nouveau jet tout frais, cadeau de la généreuse Sylvia Bongo. Autour de lui, 93 invités, pardon, officiels, qui prennent place avec élégance. Le décollage se fait en douceur, les sièges en cuir luisent sous les néons, et pourquoi pas un petit « ngoriiii oooh » chanté en chœur pour bien commencer le voyage. Parce que, soyons sérieux, il faut quand même bien animer les 7 heures de vol vers New York, non ?

Alors oui, la question se pose : pourquoi 93 personnes ? C’est quoi, on prévoit de battre un record du monde de la plus grande délégation diplomatique à l’ONU ? Faut-il vraiment tout ce monde pour aller assister à quelques discours et poser deux ou trois selfies devant le bâtiment de l’ONU ? On est bien loin de l’époque où on envoyait trois pelés et deux tondus, avec un conseiller discret pour gratter les notes de réunion.

Une délégation XXL… mais pourquoi ?

Quand on regarde les chiffres et qu’on pense aux efforts d’économies que l’État demande à ses citoyens, la pilule a du mal à passer. Pendant que certains comptent leurs sous pour acheter leur sac de riz au marché, voilà que la délégation gouvernementale se pavane en première classe pour « représenter le pays ». Ah, parce que oui, on va nous dire que chaque membre est indispensable. Mais franchement, la Directrice Générale de Gabon24 ? Elle va faire quoi ? On a du mal à croire qu’elle n’a pas mieux à faire que d’aller applaudir à New York. Elle pourrait envoyer un journaliste, non ? Ou peut-être qu’on a besoin de son expertise télévisuelle pour retransmettre en direct les discussions philosophiques à l’ONU ? Mystère…

Une délégation ou un vol charter ?

Avouons-le, 93 personnes, c’est pratiquement un vol charter. Si on rajoute les hôtesses de l’air et le personnel navigant, on arrive à quoi, 100 ? Peut-être qu’on voulait louer un bus à deux étages en arrivant à Manhattan, histoire de bien frapper les esprits ? Et puis, imaginez la facture. Les billets d’avion, les hôtels (cinq étoiles, bien sûr, on ne va pas loger ces dignitaires au Formule 1), les restaurants… tout ça, payé par qui ? Eh oui, par le contribuable. Pendant ce temps, le Gabonais moyen se bat pour garder les lumières allumées à la maison. « Faut serrer la ceinture », qu’ils disent. Apparemment, pas tout le monde…

Fuite ou coup monté ?

Et là, grande question : pourquoi avoir laissé fuiter cette liste de passagers ? Un coup de com’ mal calculé ou juste un petit raté ? Franchement, c’est à se demander. Est-ce qu’on teste la patience des Gabonais ou bien c’était juste une mauvaise manipulation d’email ? Dans tous les cas, l’effet est là. On est en pleine crise économique, les bourses sont vides, mais la délégation est pleine, elle !

Démarche diplomatique… ou vacances ?

Soyons honnêtes, une délégation aussi massive ne peut qu’alimenter les soupçons : mission diplomatique ou petit séjour de luxe déguisé ? C’est quoi le programme ? Réunion de travail le matin, shopping sur la 5e avenue l’après-midi ? À ce stade, on s’attend presque à ce qu’un guide touristique soit inclus dans la délégation pour les visites guidées.

Pendant ce temps, le peuple regarde tout ça de loin, un peu comme une mauvaise télé-réalité, et crie à la gabegie. C’est normal, après tout. Ce genre de dépenses somptuaires, c’est difficile à avaler quand on sait que, dans les quartiers, certains n’ont même plus de quoi acheter le pain. Mais bon, paraît-il qu’on doit comprendre… Il faut bien que notre délégation soit visible sur la scène internationale, quitte à vider les caisses pour ça.

Bref, on espère juste que, de retour de New York, cette joyeuse troupe de 93 dignitaires aura des souvenirs à raconter, et qu’ils ramèneront quelque chose de concret. Parce que pour le moment, ce que retient la population, c’est surtout l’excès et le décalage. Il ne manquerait plus qu’ils reviennent en chantant à l’unisson : « C’est le ngoriiii »… Mais cette fois, le refrain risque de sonner un peu faux.

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GabonOpinion

Votez Oui, mais sans lire ! , la logique de nos Parlementaires

Ah le Gabon, mon pays ! Ce coin de terre où même les décisions les plus sérieuses prennent des tournures dignes d’un bon sketch comique. Aujourd’hui, je vous parle d’une histoire qui va vous laisser

Ah le Gabon, mon pays ! Ce coin de terre où même les décisions les plus sérieuses prennent des tournures dignes d’un bon sketch comique. Aujourd’hui, je vous parle d’une histoire qui va vous laisser bouche bée, tout en vous arrachant un sourire ironique (oui, le Gabon c’est ça). Imaginez un peu : des parlementaires, censés être les plus grands défenseurs de la démocratie et du peuple, décident d’appeler à voter Oui lors d’un référendum pour une nouvelle Constitution… alors qu’ils n’ont même pas encore lu le texte ! Oui, vous avez bien lu : ILS N’AVAIENT MÊME PAS ENCORE LU LE TEXTE

On dirait une mauvaise blague, mais non, c’est bien la réalité. Ce sont eux, ces vaillants guerriers de l’Assemblée qui lèvent la main pour nous dire : “Votez Oui, on ne sait pas pourquoi, mais votez Oui quand même !” C’est comme si vous alliez au restaurant, vous commandiez un plat sans savoir ce qu’il y a dans l’assiette, et vous disiez au serveur : “C’est sûrement délicieux, je vais prendre la même chose que le chef !”. Mani tu es bête ?

Les amendements : la cerise sur le gâteau

Attendez, ne partez pas encore, parce que le meilleur reste à venir. Non seulement ces mêmes parlementaires n’ont pas pris la peine de lire le texte, mais ensuite, ils osent envisager de proposer des amendements ! Ah oui, parce que pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? C’est un peu comme si, après avoir acheté un Macbook avec un écran cassé, vous décidiez d’y ajouter de la RAM.

Comment un représentant du peuple, censé défendre nos intérêts, peut-il appeler à voter Oui sur un texte aussi important sans en connaître une virgule ? C’est nous qu’ils représentent, hein ! Pas le Président, ni leurs petits copains de parti. Mais bon, au Gabon, on est habitués à ces petits jeux de pouvoir où les dés sont pipés d’avance et où, malheureusement, le peuple passe souvent pour le dernier de la classe.

Là où ça devient grave…

Mais plus sérieusement, mes chers compatriotes, il est temps de se poser de vraies questions. Est-ce cela que nous voulons pour l’avenir de notre pays ? Des gens qui lèvent la main comme des automates, sans se soucier des conséquences de leurs actes ? Parce qu’au final, c’est nous, le peuple, qui allons subir les décisions prises à l’aveuglette. Leur rôle, c’est de porter nos causes, pas celles du Président ou des quelques élites qui tirent les ficelles. On veut des intellectuels, pas des marionnettes.

Et c’est là qu’on doit se réveiller. Lors des prochaines élections, ne laissons plus ces « pantins » sans vision venir jouer aux grands décideurs. Choisissons des leaders qui ont à cœur nos combats, nos préoccupations quotidiennes, et qui n’hésiteront pas à lire, étudier, débattre pour nous défendre réellement. Parce qu’après tout, c’est bien beau de voter Oui à tout, mais ça serait quand même pas mal de savoir pourquoi on le fait, non ?

Moralité : la prochaine fois qu’on vous demande de voter, lisez le texte. Ça pourrait vous éviter de grosses surprises… et à eux aussi ! 

Je te dis tout

GabonOpinion

Le mausolée de Léon Mba c’est la loge ?

En plein cœur de Libreville, caché sous les regards curieux, se dresse le mausolée de Léon Mba, le père de l’indépendance du Gabon. C’est un lieu de prestige, un monument imposant… que personne ne peut visiter. Oui, vous avez bien entendu, chers concitoyens, le mausolée est là, on le voit, mais on ne peut pas y entrer ! Et là, je me pose une question : « Est-ce que c’est un mausolée familial privatisé ou un site national, réservé exclusivement à notre classe politique ? »

Léon Mba, c’est notre père aussi ou bien ?

On ne va pas se mentir, Léon Mba, c’est un peu le papa de tout le monde au Gabon. Il a mené la nation à l’indépendance, alors pourquoi nous empêcher de venir lui rendre visite ? C’est quand même bizarre, non ? Dés que tu t’approches un peu, on vient direct te dire  « C’est interdit oh ». Sérieusement, est-ce qu’on doit attendre une invitation spéciale ? Avec des cartons dorés, accompagnés d’une note officielle, pour s’y recueillir ? et Pourquoi ?

Mais ailleurs, ça se passe comment ?

Prenons un petit vol (virtuel hein, on n’a pas le budget pour un vol réel !) direction le Maroc. Là-bas, il y a le mausolée de Mohammed V, ouvert au public. Oui, vous avez bien entendu, les citoyens peuvent entrer, visiter, se recueillir et même apprendre un peu d’histoire. Ce n’est pas fermé à double tour, ce n’est pas réservé à la classe politique, et surtout, ça ne donne pas l’impression que le défunt est seulement le papa de quelques-uns.

Et chez nous, qu’est-ce qu’on fait ?

Si on ouvrait enfin le mausolée de Léon Mba, ce serait un pas de plus pour reconnecter les Gabonais avec leur histoire. On pourrait faire plein de choses pour dynamiser ce lieu :

1. Créer un musée : Transformer l’espace en un véritable centre culturel et historique. Avec des visites guidées, des documents, des photos d’époque, et des objets ayant appartenu à Léon Mba. Imaginez un peu, découvrir comment il a mené les négociations pour l’indépendance, et pourquoi pas, ses citations les plus inspirantes. Ce serait une belle leçon d’histoire pour nous tous !

2. Faire un espace de recueillement public : Parce que, bon, on ne va pas se mentir, si Léon Mba est le père de l’indépendance, on mérite tous un petit moment de recueillement auprès de lui. Il pourrait y avoir des espaces dédiés pour ceux qui veulent juste venir en paix.

3. Organiser des événements nationaux : Pourquoi ne pas en faire le centre de nos célébrations nationales ? Imaginez des concerts, des conférences, et des cérémonies à l’occasion de l’indépendance, où l’on viendrait tous honorer la mémoire du père de la nation. Ça ressemblerait un peu au 4 juillet des Américains, mais à la sauce gabonaise, avec nos rythmes et nos danses. (Bon, là peut-être je déborde, c’est quand même un mbindi espace)

4. Créer un “parcours pédagogique” pour les écoles : On pourrait organiser des excursions scolaires pour que nos jeunes découvrent non seulement Léon Mba, mais aussi toute l’histoire du pays. C’est sûr, les gosses se demandent encore si Léon Mba était un héros d’Avengers ou un ancien footballeur. Autant leur montrer qui il était vraiment !

Mais alors, pourquoi c’est encore fermé ?

C’est là que réside le mystère. Est-ce par souci d’entretien ? Ou bien est-ce qu’on doit toujours attendre qu’un haut dignitaire vienne en visite pour déverrouiller le cadenas ? En tout cas, une chose est sûre, il serait temps que ce monument, au cœur de notre capitale, devienne le cœur de notre mémoire collective. On aimerait tous dire un jour à nos petits-enfants : « Allez, on va rendre visite à Papy Léon, vous allez voir, c’est là qu’a commencé l’histoire de notre pays ! ». Mais bon, en attendant, on est là hein.

Je te dis tout

ElectricitéGabon

Quand la SEEG met en lumière une brochette de bras cassés

Depuis bientôt trois semaines, Libreville, notre belle capitale, vit sous le règne du noir. Délestages “maîtrisés”, qu’ils disent… En réalité, maîtrisés par qui ? Pas la SEEG en tout cas. Ces délestages ne suivent aucune règle, aucune logique. On se croirait dans un jeu de hasard où c’est la SEEG qui lance les dés, et nous, pauvres victimes, attendons notre sort : lumière ou obscurité.

L’administration s’est même penchée sur le problème. Oui, une réunion avec le Président de la Transition, notre Josué national. Et là, devinez quoi ? On apprend qu’il y a dix groupes électrogènes flambant neufs qui dorment tranquillement quelque part au Gabon depuis deux mois. Et pourquoi ne sont-ils pas branchés, me demanderez-vous ? Parce que, mes chers compatriotes, PERSONNE à la SEEG ne sait comment les brancher. Ou peut-être qu’ils ne VEULENT pas le faire ! Entre nous, comment une société qui emploie plus de 50 directeurs, et des ingénieurs en pagaille, peut-elle être incapable de connecter des groupes électrogènes ? C’est du sabotage, purement et simplement.

Ce qui est vraiment rageant, c’est qu’il y a des vrais ingénieurs gabonais, compétents, formés, prêts à relever le défi. Mais non, on ne les embauche pas. Pourquoi faire, après tout ? Il semblerait qu’à la SEEG, leur priorité soit de nous plonger dans les ténèbres, comme si on devait tous devenir des sorciers comme eux et créatures de la nuit. Ils doivent penser que nous sommes des vampires, vu comme ils sont attachés à nous garder dans le noir.

Sincèrement quoi, la SEEG, c’est un peu comme un mauvais sort jeté sur Libreville. Et tant que leur incompétence restera la norme, préparez-vous à ressortir vos bougies. Inadmissible, mais tristement vrai. Purée nous sommes au 21ème siècle et nous en sommes encore là ? Non ça fait pitié quoi. 

Je te dis tout

DigitalGabon

Quand les Gabonais ne sont pas assez bons pour l’État

Tu es tranquille pour toi dans ton coin en train de chercher les marchés à la loupe et là tu lis dans les médias que le gouvernement est en train de vouloir digitaliser les services publics. On ne peut que se réjouir d’une telle nouvelle quand on est une jeune entreprise locale qui opère dans le milieu. On se dit que c’est l’opportunité de faire un peu de chiffres et peut-être manger à sa faim désormais. Peut-être quitter chez les parents qui supportent nos projets depuis qu’on a décidé de se lancer… Mais niet ! Les Gabonais ne sont pas assez bons pour le Gabon.

Comment expliquez-vous qu’après avoir payé des bourses à des étudiants dans des domaines comme les technologies de l’information, par exemple, l’Etat lui même snobe ses propres rejetons pour aller chercher des expertises qui existent localement en dehors du pays ? C’est à n’y rien comprendre. Pourquoi payer pour la formation de personnes qu’on ne veut pas utiliser ? Nous avons plusieurs entreprises dans la digitalisation des services qui ont du mal à joindre les 2 bouts faute de contrats. Non pas qu’elles soient incompétentes mais le parcours du combattant qui leur est imposé n’a simplement pas de sens. 

Déjà, je me rappelle de l’appel d’offres pour la Banque pour le Commerce et l’Entrepreneuriat du Gabon (BCEG) qu’on a pu voir sur les réseaux sociaux :

  • L’offre n’a été disponible que pendant 1 jour au public… On dirait qu’elle a été supprimée après
  • Il fallait soumissionner dans le délai d’une semaine 
  • Aucun cahier de charges n’a été fourni
  • Ils n’ont même pas pris la peine de répondre aux emails envoyés

Voilà déjà les conditions de travail en partant. Ceux qui ont déjà répondu à un appel d’offres savent le travail que ça demande. Parfois il faut même régulariser sa situation en tant qu’entreprise (c’est faisable en 1 semaine en général). Et finalement, il faut constituer le dossier de candidature qui comporte en général : une solution technique, une solution financière ainsi qu’une description de votre entreprise. Le dernier est le plus simple. Toute entreprise sérieuse a forcément une description de ce qu’elle fait. Pour les 2 autres éléments, il faut TRAVAILLER. Et croyez-moi, 2 jours ce n’est pas suffisant DU TOUT

Une fois cela dit, lorsqu’il y a des appels d’offres, certains sont critères sont clairement discriminants pour nos jeunes entreprises.  « L’entreprise a déjà réalisé ce type de solution pour un gouvernement : 20 points » 🫠 En gros, on nous demande d’être des entreprises d’envergures internationales alors que la plupart d’entre nous est jeune et juste au niveau de startup nationale qui n’arrive pas à décoller à cause de carnets de commandes vides. Comme pour les BTP, et aussi pour des questions de sécurité évidente, le Gouvernement devrait privilégier les entreprises locales

L’utilisation d’une application développée à l’étranger, c’est un cas que l’on connait bien dans certains ministères :

  • L’application ne matche pas avec l’utilisation qu’on en fait localement
  • Elle nécessite des modifications coûteuses qu’il faudra maintenir
  • Elle est susceptible de diverger de sa version de base et de devenir ingérable par le fournisseur
  • On observe une augmentation des risques d’Anomalies + un temps de correction forcément plus grand car les ressources ne sont pas sur place
  • Le fournisseur n’est pas toujours transparent sur les processus. J’ai vu une fois une application mise à jour pendant qu’on travaillait dessus. Puis crasher parce que la mise à jour avait échoué.

L’impact sur le travail ? On se retrouve avec des usagers qui ne comprennent rien à l’application pour laquelle la formation (souvent chère) ne peut-être faite qu’avec des formateurs qui sont moins disponibles. La prise en main est donc longue et parfois déléguée aux Informaticiens alors qu’elle est réservée à des Administrateurs (problème de sécurité là aussi). Concernant les coûts, on ne va pas se mentir. J’ai vu des applications facturées des MILLIARDS où une entreprise gabonais ne demandait pas le 1/5e. Inquiétant. 

Tout ça pour dire, je ne sais pas si c’est un problème de compétences réellement ou un manque de confiance entre nous mais avec des entreprises comme CAPAY, POSI, et j’en passe, il y a moyen de confier certains projets aux Gabonais en toute confiance SI au lieu de donner les marchés aux petits copains incompétents, on essayait de voir qui réellement réalise ses projets de bout en bout. Donnez-nous notre chance, on n’est pas pire que les autres. 

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GabonSociété

Quand la rentrée tourne à la chasse à l’homme « Papaoutai »

« Ça fait une semaine que j’essaie de joindre Mouketou. Il est injoignable ! » Ce genre de plaintes, on les entend souvent dans les quartiers de la capitale, venant de mères désespérées, souvent à la veille de la rentrée scolaire. Mouketou, c’est le type de papa qu’on n’arrive plus à retrouver quand il faut acheter les cahiers et les fournitures. Mystérieusement disparu, il ne répond ni aux appels, ni aux SMS, ni aux invocations.

Le phénomène est tellement répandu qu’on pourrait presque croire qu’il y a une formation secrète pour apprendre l’art de disparaître à la rentrée. Les paters, après avoir donné kolo sous pour la coiffure des enfants en juin, s’évaporent en août, laissant la charge de la rentrée à personne d’autre que maman ! Pourtant, il y a quelques semaines, ils affichaient fièrement leur « équipe de foot » sur les réseaux sociaux. Comme par magie, la rentrée fait fuir les darons les plus téméraires.

L’absentéisme paternel, le phénomène de la rentrée

Au Gabon, on a tous un voisin ou un oncle qui, à chaque rentrée, sort l’excuse ultime : « Tu sais, le mois a été dur, j’attends une petite entrée ». Traduction : « Je vais éviter les embouteillages de la rentrée et revenir après, quand tout est réglé. » Pendant ce temps, c’est maman qui doit courir, faire des acrobaties avec le peu qu’elle a pour remplir les sacs à dos. Moi ça me botte même que  ce soit à la veille de la rentrée que vous songez à mettre les sous de côté pour ça. Joe ! Moi j’ai commencé à épargner en juin pour éviter tout ça.

Pourtant, ce n’est pas un mythe, on a bien vu certains papas traîner dans les maquis, sirotant leur bière avec insouciance, alors que quelque part, un enfant pleure devant une liste de fournitures longue comme une journée sans pain. Vos mounas vous wait et vous, vous faites les aveugles. Vous êtes des imbéciles, il fallait verser dehors si vous n’étiez pas prêt à assumer.

Les mères, elles aussi, parfois…

Bien sûr, il faut rendre à Mouketou ce qui appartient à Mouketou : les mamans ne sont pas toutes des saintes non plus. Il y a celles qui, après avoir reçu l’argent de la rentrée, se fendent d’un nouveau pagne ou se refont les ongles. Mais bon, il faut être honnête, elles sont moins nombreuses. Si tu veux vraiment parler des mamans qui dérapent aussi à la rentrée, écris-nous à Un Gabonais Normal ! Moi, je ne gère pas ça.

Alors, cette année, si tu as vu ton papa traîner dans les quartiers de Louis ou Okala, en mode camouflage, n’hésite pas à rappeler doucement que la rentrée, ça se prépare ensemble. Parce que, si papa peut poster des photos de sa progéniture avec fierté sur les réseaux, il peut bien aussi mettre la main à la poche, non ? Allez Mouketou, on se réveille !

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GabonOpinion

Quand le piston est le vrai CV Gabonais

Ah le Gabon… pays où, pour décrocher un stage NON RÉMUNÉRÉ, il faut connaître quelqu’un. Si tu veux vraiment quelque chose, oublie ton joli petit CV, ton master décroché avec sueur. Ce qu’il te faut ici, c’est le fameux piston. Tu ne le savais pas ? Mais mon frère, c’est la base ! 

En gros, tu veux un stage ? Eh bien, il te faut un oncle, une tante ou même la cousine de la voisine de ton beau-frère qui bosse à l’intérieur ! Voilà le véritable “CV” dans ce pays. On parle souvent de débrouillardise, mais soyons honnêtes. Ceux qui peuvent, placent leurs enfants sans aucun souci. Et les autres ? Ah, bon bah, on remet ça à Dieu. Les prières, les veillées, tout ça là… Parce que oui, si tu n’as personne, t’attends toujours hein.

Non mais sérieusement, ici, tout le monde le sait : « avoir des relations, c’est la base non ? ». Je te parle d’un pays où parfois pour même toucher un chèque à la banque sans connaître quelqu’un. Tu veux acheter EDAN ? Même topo. Et pour avoir ton passeport dans les temps ? Ah mon frère, le piston encore ! C’est la norme. 

Et là, j’avais presque oublié… Les offres d’emploi et de stage hein ! Là aussi c’est un grand classique. Dis-moi, tu connais déjà cette petite règle non-écrite ? Les offres passent d’abord dans les groupes WhatsApp avant de devenir publiques. Mais quand je dis “publiques”, c’est vite fait hein, parce que si t’es pas dans ces fameux groupes, tu ne sauras même jamais qu’un poste était dispo. Dites vous que la douane c’est cette année que j’ai vu que le premier concours était fait. Oui, tu lis bien. Les parents, amis, cousins, et j’en passe, se partagent tout ça en famille. 

Résultat : toi, le lambda qui n’a pas ces connexions, quand tu vois l’offre publique, elle est déjà close ou bien dispo pendant 1 jour, même pas.

Et je te parle même pas des concours ! Ça là, c’est encore un autre niveau. Tu t’inscris, tu fais les épreuves, tu transpires et t’espères. Le jour des résultats, surprise ! Dans la liste des admis, tu vois des noms que tu n’as jamais vus parmi les candidats. Mais ça c’est quel délire, frère ? Quelqu’un qui n’a même pas fait le concours, il est dans la liste des admis. Et toi ? Ah, toi, t’attends encore ta chance divine.

Et toi, tu espères que ça va changer ? Que parce que t’as fait des threads Twitter bien engagés ou des stories Insta bien senties, le système va se dire : « Ah oui, changeons pour l’égalité des chances ! ». Franchement, on verra bien. ON VERRA BIEN. D’ailleurs la dernière personne qui a parlé d’égalité des chances dans le pays la a fini déchu (mais c’était mérité)

Mais bon, on est au Gabon, on est habitués hein. Pendant que certains ont le piston, nous on attend la délivrance divine, parce qu’ici, l’égalité des chances, c’est un peu comme croire au Père Noël : ça fait rêver, mais on sait que ça n’existe pas. Ça peut être dur, ça peut heurter mais c’est la vérité et rien que la vérité

Si vous voulez, dites Amen.

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ÉducationGabon

Ahhh le Gabon, ce pays du faux débat.

Le lundi 09 septembre 2024, le Président-Général a emmené ses enfants à l’école. Great ! Il fait son devoir. Y’a rien à redire normalement. Oui normalement, parce qu’en République Gabonaise, une journée n’est pas une bonne journée si un débat n’est pas créé de là à là.

C’était la rentrée y’a quelques jours pour notre jeunesse et le Président a jugé bon d’emmener ses enfants à l’école. Vous me direz pourquoi ça fait débat ? Eh bien, pour commencer le fait que ce soit filmé et mis sur les réseaux. C’est vrai, tu te prétends être un gabonais normal ( ) pourquoi filmer ton arrivée à l’école avec tes enfants ? Mais le débat en Gabonie n’est même pas là. Le problème est dans le choix de l’école. Sans trop s’avancer, les images nous montrent que les enfants sont en école privée et c’est LÀ où le bas blesse. Bah oui, comment toi ? Celui qui veut nous faire « retourner à nos racines et nos traditions », toi qui envoie tes ministres en vacances forcées au village pour les reconnecter avec la réalité et leurs culture envoient tes enfants dans des écoles étrangères ?

Maintenant les gars, après tout ce brouhaha numérique, soufflons et posons nous deux minutes : qui, si il a des moyens, en connaissant le système scolaire défaillant de notre pays, enverrai son enfant à l’école publique de Glass ou à Batavea ? Qui ne veut du « nec plus ultra » en matière d’éducation pour sa progéniture ?

La raison avant l’émotion les gars ! Oui, le coup de comm du Prési n’était peut-être pas de bon goût étant donné la situation éducative de notre pays mais arrêtons l’hypocrisie 2 minutes et demandons nous sincèrement ce que nous aurions fait avec plus de moyens concernant l’avenir de nos enfants.

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GabonOpinion

Si j’étais Président de la République…

Mes chers compatriotes,

Bon, asseyez-vous bien hein, on va causer un peu. Si demain, par un coup de baguette magique (ou une bonne vieille élection démocratique), je me retrouvais Président de la République, voilà ce qui se passerait.

Premièrement, l’eau et l’électricité, c’est sacré !

Parce que franchement, à quoi ça sert d’avoir un beau frigo si tu sais que dès 18h, c’est lui qui va te manger à cause des coupures d’électricité ? Donc priorité absolue : on arrête les pannes soudaines. Les civettes qui mangent les câbles, je convoque une réunion avec les DG , on fait un vrai audit et on met les moyens pour changer les choses. Et s’ils ne comprennent pas qu’un Gabonais a besoin de lumière et d’eau pour vivre, on les envoie en stage de survie dans un quartier où l’eau ne coule qu’à 4h du matin. Une semaine voire 3 mois là-bas et ils changeront vite de comportement ! Peut-être qu’en vivant les mêmes réalités, ils comprendront la nécessité de changer et d’améliorer les choses. 

Ensuite, l’éducation et la santé, on arrête de blaguer.

Quand un gamin va à l’école, c’est pas pour faire des maths dans une salle avec 99 autres enfants ou suivre des cours sous un manguier, non ! On va remettre l’école au centre du village, avec des salles de classe dignes de ce nom, des profs motivés (et bien payés), et un programme scolaire qui prépare nos enfants à autre chose qu’à être experts en grève.  

Côté santé, plus question de te faire soigner par quelqu’un qui cherche encore son diplôme. On va rendre nos hôpitaux aussi rassurants que des cliniques privées. Pas de lit cassé, pas de « y a plus de médicaments », parce que quand tu tombes malade, t’as déjà assez de soucis pour pas en rajouter avec des problèmes de paperasse.

L’économie ? Ah ça, c’est simple, on crée des emplois, pas des « papiers des postes »

Finis, les contrats fictifs où tu te lèves pour te rendre compte qu’il n’y a rien à faire. On va stimuler les PME, les start-ups, les jeunes qui ont des idées mais qui manquent de moyens. Tu veux devenir entrepreneur ? Hop, un financement transparent, pas besoin de connaître le cousin du cousin d’un ministre pour avoir une chance. Et ceux qui bossent déjà ? Bah on les respecte, on les paie à l’heure et on les forme pour qu’ils montent en compétences, pas juste pour qu’ils stagnent dans le même bureau pendant 20 ans. Après c’est pour mal recevoir les gens et être grincheux comme si c’était de la faute des usagers

Et puis les routes ! Ah les routes !

C’est fini les excuses du genre « On a réparé, mais la pluie a emporté la route ». Si je suis Président, on va utiliser du béton armé comme en Allemagne, pas du « made in on sait pas où ». Parce que si je vous dis qu’il y aura des routes où tu pourras faire Libreville-Mbigou sans t’arrêter pour changer une roue, vous croirez que je rêve, mais croyez-moi, je ne blague pas. Là-bas ils ont encore les ponts en bois. On est au 17ème siècle ?

Ah oui, et la justice, parlons-en un peu.

Aujourd’hui, tu veux une solution à ton problème ? Direction les réseaux sociaux. Non, mais je vous comprends, hein ! La justice est tellement lente que même un chat pourrait obtenir sa retraite avant toi. Si je suis Président, on met des juges compétents, des enquêtes rapides, et une transparence totale. Un problème entre voisins ? Tribunal direct, pas besoin de faire un live Facebook pour espérer que quelqu’un prenne ton affaire au sérieux.

Enfin, les salaires et le pouvoir d’achat !

On va cesser de faire des Gabonais des « Spartatiates » modernes qui doivent choisir entre payer le loyer ou manger du poisson braisé. Le SMIG doit augmenter, les prix doivent baisser, et les contrôles seront renforcés. On va réguler tout ça pour que chacun puisse vivre dignement de son travail.

Alors voilà, chers compatriotes, si j’étais Président, ça se passerait comme ça. Bon, je sais bien que pour l’instant, je suis juste un citoyen qui rêve tout haut, mais c’est aussi notre rôle, non ? Parce que même si je ne suis pas Président, ensemble, on peut continuer à réfléchir et à pousser pour avoir le Gabon qu’on mérite.

En attendant, je reste à ma place, mais si jamais vous voulez voter pour moi en 2025… Qui sait ?! Ah bah non, j’aurais pas encore 35 ans 😔😔

Votre compatriote qui aime son pays et ses nikes avec tout sauf le piment,  

Un Gabonais normal qui rêve.

Et vous, que voudriez-vous améliorer si vous étiez Président(e) du Gabon ?

Je te dis tout

ConstitutionGabon

Quand la circulation des « fakes » documents importants devient une stratégie foireuse

Dans la nuit du jeudi 05 septembre, comme si les Gabonais n’avaient pas assez de drames à gérer entre la pluie qui ne veut pas venir et les coupures de courant, voilà qu’un document très important – genre Constitution 2.0 – a atterri sur WhatsApp. Les gens n’ont pas perdu une seconde avant de partager ce “trésor”.

“C’est le projet de Constitution !” s’exclamaient les plus informés. Selon eux, c’était ce texte qui allait, rien que ça, décider de l’avenir politique du Gabon. L’objectif était qu’on le lise, s’en imprègne afin d’être prêt au moment du référendum quand il s’agira de voter. 

La bombe était lâchée, et sur les réseaux sociaux, ça chauffait comme quand tes 2 biz t’ont kangué kekpart. 

Entre-temps, Gabon24 – oui, la même chaîne qui nous avait fait la surprise du « coup d’état de la libération » – a tenté de calmer le jeu en déclarant que ce fameux document était… un faux ! Oui, oui, un faux ! Comme par magie. De quoi faire pousser un ouf de soulagement à certains. Mais pas à tout le monde ! Y a toujours les experts du complot qui traînent dans les rues (et sur les réseaux) : “Faux, hein ? On voit bien que les autorités ont vu que ça n’allait pas passer et hop, ils ont vite changé de discours”. Eh bien, pourquoi pas ? Après tout, ça serait pas la première fois que le rétro se mette en marche en haut lieu.

Mais sérieusement, qui a ce temps-là ? Prenons deux secondes pour réfléchir : qui va se lever un bon matin, rédiger une Constitution « bidon », l’imprimer, et PUIS LA SCANNER pour que ça circule sur WhatsApp ? Franchement, c’est pas un truc que quelqu’un fait par plaisir. Si tu cherches bien, même un faux billet de 500 ne passe pas par tant de péripéties.

Au final, vrai ou faux, ce projet de Constitution a fait couler plus d’encre que le dernier match des Panthères. Et même si certains pensent qu’on a juste voulu “tester les eaux”, une chose est sûre : les Gabonais ne sont pas là pour se laisser mener à la baguette, ni par un faux document, ni par de vraies décisions douteuses.

Morale de l’histoire : Non ya rien, je voulais juste faire genre je dis un truc intelligent.

Je te dis tout