Gabon

GabonOpinion

Le mausolée de Léon Mba c’est la loge ?

En plein cœur de Libreville, caché sous les regards curieux, se dresse le mausolée de Léon Mba, le père de l’indépendance du Gabon. C’est un lieu de prestige, un monument imposant… que personne ne peut visiter. Oui, vous avez bien entendu, chers concitoyens, le mausolée est là, on le voit, mais on ne peut pas y entrer ! Et là, je me pose une question : « Est-ce que c’est un mausolée familial privatisé ou un site national, réservé exclusivement à notre classe politique ? »

Léon Mba, c’est notre père aussi ou bien ?

On ne va pas se mentir, Léon Mba, c’est un peu le papa de tout le monde au Gabon. Il a mené la nation à l’indépendance, alors pourquoi nous empêcher de venir lui rendre visite ? C’est quand même bizarre, non ? Dés que tu t’approches un peu, on vient direct te dire  « C’est interdit oh ». Sérieusement, est-ce qu’on doit attendre une invitation spéciale ? Avec des cartons dorés, accompagnés d’une note officielle, pour s’y recueillir ? et Pourquoi ?

Mais ailleurs, ça se passe comment ?

Prenons un petit vol (virtuel hein, on n’a pas le budget pour un vol réel !) direction le Maroc. Là-bas, il y a le mausolée de Mohammed V, ouvert au public. Oui, vous avez bien entendu, les citoyens peuvent entrer, visiter, se recueillir et même apprendre un peu d’histoire. Ce n’est pas fermé à double tour, ce n’est pas réservé à la classe politique, et surtout, ça ne donne pas l’impression que le défunt est seulement le papa de quelques-uns.

Et chez nous, qu’est-ce qu’on fait ?

Si on ouvrait enfin le mausolée de Léon Mba, ce serait un pas de plus pour reconnecter les Gabonais avec leur histoire. On pourrait faire plein de choses pour dynamiser ce lieu :

1. Créer un musée : Transformer l’espace en un véritable centre culturel et historique. Avec des visites guidées, des documents, des photos d’époque, et des objets ayant appartenu à Léon Mba. Imaginez un peu, découvrir comment il a mené les négociations pour l’indépendance, et pourquoi pas, ses citations les plus inspirantes. Ce serait une belle leçon d’histoire pour nous tous !

2. Faire un espace de recueillement public : Parce que, bon, on ne va pas se mentir, si Léon Mba est le père de l’indépendance, on mérite tous un petit moment de recueillement auprès de lui. Il pourrait y avoir des espaces dédiés pour ceux qui veulent juste venir en paix.

3. Organiser des événements nationaux : Pourquoi ne pas en faire le centre de nos célébrations nationales ? Imaginez des concerts, des conférences, et des cérémonies à l’occasion de l’indépendance, où l’on viendrait tous honorer la mémoire du père de la nation. Ça ressemblerait un peu au 4 juillet des Américains, mais à la sauce gabonaise, avec nos rythmes et nos danses. (Bon, là peut-être je déborde, c’est quand même un mbindi espace)

4. Créer un “parcours pédagogique” pour les écoles : On pourrait organiser des excursions scolaires pour que nos jeunes découvrent non seulement Léon Mba, mais aussi toute l’histoire du pays. C’est sûr, les gosses se demandent encore si Léon Mba était un héros d’Avengers ou un ancien footballeur. Autant leur montrer qui il était vraiment !

Mais alors, pourquoi c’est encore fermé ?

C’est là que réside le mystère. Est-ce par souci d’entretien ? Ou bien est-ce qu’on doit toujours attendre qu’un haut dignitaire vienne en visite pour déverrouiller le cadenas ? En tout cas, une chose est sûre, il serait temps que ce monument, au cœur de notre capitale, devienne le cœur de notre mémoire collective. On aimerait tous dire un jour à nos petits-enfants : « Allez, on va rendre visite à Papy Léon, vous allez voir, c’est là qu’a commencé l’histoire de notre pays ! ». Mais bon, en attendant, on est là hein.

Je te dis tout

ElectricitéGabon

Quand la SEEG met en lumière une brochette de bras cassés

Depuis bientôt trois semaines, Libreville, notre belle capitale, vit sous le règne du noir. Délestages “maîtrisés”, qu’ils disent… En réalité, maîtrisés par qui ? Pas la SEEG en tout cas. Ces délestages ne suivent aucune règle, aucune logique. On se croirait dans un jeu de hasard où c’est la SEEG qui lance les dés, et nous, pauvres victimes, attendons notre sort : lumière ou obscurité.

L’administration s’est même penchée sur le problème. Oui, une réunion avec le Président de la Transition, notre Josué national. Et là, devinez quoi ? On apprend qu’il y a dix groupes électrogènes flambant neufs qui dorment tranquillement quelque part au Gabon depuis deux mois. Et pourquoi ne sont-ils pas branchés, me demanderez-vous ? Parce que, mes chers compatriotes, PERSONNE à la SEEG ne sait comment les brancher. Ou peut-être qu’ils ne VEULENT pas le faire ! Entre nous, comment une société qui emploie plus de 50 directeurs, et des ingénieurs en pagaille, peut-elle être incapable de connecter des groupes électrogènes ? C’est du sabotage, purement et simplement.

Ce qui est vraiment rageant, c’est qu’il y a des vrais ingénieurs gabonais, compétents, formés, prêts à relever le défi. Mais non, on ne les embauche pas. Pourquoi faire, après tout ? Il semblerait qu’à la SEEG, leur priorité soit de nous plonger dans les ténèbres, comme si on devait tous devenir des sorciers comme eux et créatures de la nuit. Ils doivent penser que nous sommes des vampires, vu comme ils sont attachés à nous garder dans le noir.

Sincèrement quoi, la SEEG, c’est un peu comme un mauvais sort jeté sur Libreville. Et tant que leur incompétence restera la norme, préparez-vous à ressortir vos bougies. Inadmissible, mais tristement vrai. Purée nous sommes au 21ème siècle et nous en sommes encore là ? Non ça fait pitié quoi. 

Je te dis tout

DigitalGabon

Quand les Gabonais ne sont pas assez bons pour l’État

Tu es tranquille pour toi dans ton coin en train de chercher les marchés à la loupe et là tu lis dans les médias que le gouvernement est en train de vouloir digitaliser les services publics. On ne peut que se réjouir d’une telle nouvelle quand on est une jeune entreprise locale qui opère dans le milieu. On se dit que c’est l’opportunité de faire un peu de chiffres et peut-être manger à sa faim désormais. Peut-être quitter chez les parents qui supportent nos projets depuis qu’on a décidé de se lancer… Mais niet ! Les Gabonais ne sont pas assez bons pour le Gabon.

Comment expliquez-vous qu’après avoir payé des bourses à des étudiants dans des domaines comme les technologies de l’information, par exemple, l’Etat lui même snobe ses propres rejetons pour aller chercher des expertises qui existent localement en dehors du pays ? C’est à n’y rien comprendre. Pourquoi payer pour la formation de personnes qu’on ne veut pas utiliser ? Nous avons plusieurs entreprises dans la digitalisation des services qui ont du mal à joindre les 2 bouts faute de contrats. Non pas qu’elles soient incompétentes mais le parcours du combattant qui leur est imposé n’a simplement pas de sens. 

Déjà, je me rappelle de l’appel d’offres pour la Banque pour le Commerce et l’Entrepreneuriat du Gabon (BCEG) qu’on a pu voir sur les réseaux sociaux :

  • L’offre n’a été disponible que pendant 1 jour au public… On dirait qu’elle a été supprimée après
  • Il fallait soumissionner dans le délai d’une semaine 
  • Aucun cahier de charges n’a été fourni
  • Ils n’ont même pas pris la peine de répondre aux emails envoyés

Voilà déjà les conditions de travail en partant. Ceux qui ont déjà répondu à un appel d’offres savent le travail que ça demande. Parfois il faut même régulariser sa situation en tant qu’entreprise (c’est faisable en 1 semaine en général). Et finalement, il faut constituer le dossier de candidature qui comporte en général : une solution technique, une solution financière ainsi qu’une description de votre entreprise. Le dernier est le plus simple. Toute entreprise sérieuse a forcément une description de ce qu’elle fait. Pour les 2 autres éléments, il faut TRAVAILLER. Et croyez-moi, 2 jours ce n’est pas suffisant DU TOUT

Une fois cela dit, lorsqu’il y a des appels d’offres, certains sont critères sont clairement discriminants pour nos jeunes entreprises.  « L’entreprise a déjà réalisé ce type de solution pour un gouvernement : 20 points » 🫠 En gros, on nous demande d’être des entreprises d’envergures internationales alors que la plupart d’entre nous est jeune et juste au niveau de startup nationale qui n’arrive pas à décoller à cause de carnets de commandes vides. Comme pour les BTP, et aussi pour des questions de sécurité évidente, le Gouvernement devrait privilégier les entreprises locales

L’utilisation d’une application développée à l’étranger, c’est un cas que l’on connait bien dans certains ministères :

  • L’application ne matche pas avec l’utilisation qu’on en fait localement
  • Elle nécessite des modifications coûteuses qu’il faudra maintenir
  • Elle est susceptible de diverger de sa version de base et de devenir ingérable par le fournisseur
  • On observe une augmentation des risques d’Anomalies + un temps de correction forcément plus grand car les ressources ne sont pas sur place
  • Le fournisseur n’est pas toujours transparent sur les processus. J’ai vu une fois une application mise à jour pendant qu’on travaillait dessus. Puis crasher parce que la mise à jour avait échoué.

L’impact sur le travail ? On se retrouve avec des usagers qui ne comprennent rien à l’application pour laquelle la formation (souvent chère) ne peut-être faite qu’avec des formateurs qui sont moins disponibles. La prise en main est donc longue et parfois déléguée aux Informaticiens alors qu’elle est réservée à des Administrateurs (problème de sécurité là aussi). Concernant les coûts, on ne va pas se mentir. J’ai vu des applications facturées des MILLIARDS où une entreprise gabonais ne demandait pas le 1/5e. Inquiétant. 

Tout ça pour dire, je ne sais pas si c’est un problème de compétences réellement ou un manque de confiance entre nous mais avec des entreprises comme CAPAY, POSI, et j’en passe, il y a moyen de confier certains projets aux Gabonais en toute confiance SI au lieu de donner les marchés aux petits copains incompétents, on essayait de voir qui réellement réalise ses projets de bout en bout. Donnez-nous notre chance, on n’est pas pire que les autres. 

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GabonSociété

Quand la rentrée tourne à la chasse à l’homme « Papaoutai »

« Ça fait une semaine que j’essaie de joindre Mouketou. Il est injoignable ! » Ce genre de plaintes, on les entend souvent dans les quartiers de la capitale, venant de mères désespérées, souvent à la veille de la rentrée scolaire. Mouketou, c’est le type de papa qu’on n’arrive plus à retrouver quand il faut acheter les cahiers et les fournitures. Mystérieusement disparu, il ne répond ni aux appels, ni aux SMS, ni aux invocations.

Le phénomène est tellement répandu qu’on pourrait presque croire qu’il y a une formation secrète pour apprendre l’art de disparaître à la rentrée. Les paters, après avoir donné kolo sous pour la coiffure des enfants en juin, s’évaporent en août, laissant la charge de la rentrée à personne d’autre que maman ! Pourtant, il y a quelques semaines, ils affichaient fièrement leur « équipe de foot » sur les réseaux sociaux. Comme par magie, la rentrée fait fuir les darons les plus téméraires.

L’absentéisme paternel, le phénomène de la rentrée

Au Gabon, on a tous un voisin ou un oncle qui, à chaque rentrée, sort l’excuse ultime : « Tu sais, le mois a été dur, j’attends une petite entrée ». Traduction : « Je vais éviter les embouteillages de la rentrée et revenir après, quand tout est réglé. » Pendant ce temps, c’est maman qui doit courir, faire des acrobaties avec le peu qu’elle a pour remplir les sacs à dos. Moi ça me botte même que  ce soit à la veille de la rentrée que vous songez à mettre les sous de côté pour ça. Joe ! Moi j’ai commencé à épargner en juin pour éviter tout ça.

Pourtant, ce n’est pas un mythe, on a bien vu certains papas traîner dans les maquis, sirotant leur bière avec insouciance, alors que quelque part, un enfant pleure devant une liste de fournitures longue comme une journée sans pain. Vos mounas vous wait et vous, vous faites les aveugles. Vous êtes des imbéciles, il fallait verser dehors si vous n’étiez pas prêt à assumer.

Les mères, elles aussi, parfois…

Bien sûr, il faut rendre à Mouketou ce qui appartient à Mouketou : les mamans ne sont pas toutes des saintes non plus. Il y a celles qui, après avoir reçu l’argent de la rentrée, se fendent d’un nouveau pagne ou se refont les ongles. Mais bon, il faut être honnête, elles sont moins nombreuses. Si tu veux vraiment parler des mamans qui dérapent aussi à la rentrée, écris-nous à Un Gabonais Normal ! Moi, je ne gère pas ça.

Alors, cette année, si tu as vu ton papa traîner dans les quartiers de Louis ou Okala, en mode camouflage, n’hésite pas à rappeler doucement que la rentrée, ça se prépare ensemble. Parce que, si papa peut poster des photos de sa progéniture avec fierté sur les réseaux, il peut bien aussi mettre la main à la poche, non ? Allez Mouketou, on se réveille !

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GabonOpinion

Quand le piston est le vrai CV Gabonais

Ah le Gabon… pays où, pour décrocher un stage NON RÉMUNÉRÉ, il faut connaître quelqu’un. Si tu veux vraiment quelque chose, oublie ton joli petit CV, ton master décroché avec sueur. Ce qu’il te faut ici, c’est le fameux piston. Tu ne le savais pas ? Mais mon frère, c’est la base ! 

En gros, tu veux un stage ? Eh bien, il te faut un oncle, une tante ou même la cousine de la voisine de ton beau-frère qui bosse à l’intérieur ! Voilà le véritable “CV” dans ce pays. On parle souvent de débrouillardise, mais soyons honnêtes. Ceux qui peuvent, placent leurs enfants sans aucun souci. Et les autres ? Ah, bon bah, on remet ça à Dieu. Les prières, les veillées, tout ça là… Parce que oui, si tu n’as personne, t’attends toujours hein.

Non mais sérieusement, ici, tout le monde le sait : « avoir des relations, c’est la base non ? ». Je te parle d’un pays où parfois pour même toucher un chèque à la banque sans connaître quelqu’un. Tu veux acheter EDAN ? Même topo. Et pour avoir ton passeport dans les temps ? Ah mon frère, le piston encore ! C’est la norme. 

Et là, j’avais presque oublié… Les offres d’emploi et de stage hein ! Là aussi c’est un grand classique. Dis-moi, tu connais déjà cette petite règle non-écrite ? Les offres passent d’abord dans les groupes WhatsApp avant de devenir publiques. Mais quand je dis “publiques”, c’est vite fait hein, parce que si t’es pas dans ces fameux groupes, tu ne sauras même jamais qu’un poste était dispo. Dites vous que la douane c’est cette année que j’ai vu que le premier concours était fait. Oui, tu lis bien. Les parents, amis, cousins, et j’en passe, se partagent tout ça en famille. 

Résultat : toi, le lambda qui n’a pas ces connexions, quand tu vois l’offre publique, elle est déjà close ou bien dispo pendant 1 jour, même pas.

Et je te parle même pas des concours ! Ça là, c’est encore un autre niveau. Tu t’inscris, tu fais les épreuves, tu transpires et t’espères. Le jour des résultats, surprise ! Dans la liste des admis, tu vois des noms que tu n’as jamais vus parmi les candidats. Mais ça c’est quel délire, frère ? Quelqu’un qui n’a même pas fait le concours, il est dans la liste des admis. Et toi ? Ah, toi, t’attends encore ta chance divine.

Et toi, tu espères que ça va changer ? Que parce que t’as fait des threads Twitter bien engagés ou des stories Insta bien senties, le système va se dire : « Ah oui, changeons pour l’égalité des chances ! ». Franchement, on verra bien. ON VERRA BIEN. D’ailleurs la dernière personne qui a parlé d’égalité des chances dans le pays la a fini déchu (mais c’était mérité)

Mais bon, on est au Gabon, on est habitués hein. Pendant que certains ont le piston, nous on attend la délivrance divine, parce qu’ici, l’égalité des chances, c’est un peu comme croire au Père Noël : ça fait rêver, mais on sait que ça n’existe pas. Ça peut être dur, ça peut heurter mais c’est la vérité et rien que la vérité

Si vous voulez, dites Amen.

Je te dis tout

ÉducationGabon

Ahhh le Gabon, ce pays du faux débat.

Le lundi 09 septembre 2024, le Président-Général a emmené ses enfants à l’école. Great ! Il fait son devoir. Y’a rien à redire normalement. Oui normalement, parce qu’en République Gabonaise, une journée n’est pas une bonne journée si un débat n’est pas créé de là à là.

C’était la rentrée y’a quelques jours pour notre jeunesse et le Président a jugé bon d’emmener ses enfants à l’école. Vous me direz pourquoi ça fait débat ? Eh bien, pour commencer le fait que ce soit filmé et mis sur les réseaux. C’est vrai, tu te prétends être un gabonais normal ( ) pourquoi filmer ton arrivée à l’école avec tes enfants ? Mais le débat en Gabonie n’est même pas là. Le problème est dans le choix de l’école. Sans trop s’avancer, les images nous montrent que les enfants sont en école privée et c’est LÀ où le bas blesse. Bah oui, comment toi ? Celui qui veut nous faire « retourner à nos racines et nos traditions », toi qui envoie tes ministres en vacances forcées au village pour les reconnecter avec la réalité et leurs culture envoient tes enfants dans des écoles étrangères ?

Maintenant les gars, après tout ce brouhaha numérique, soufflons et posons nous deux minutes : qui, si il a des moyens, en connaissant le système scolaire défaillant de notre pays, enverrai son enfant à l’école publique de Glass ou à Batavea ? Qui ne veut du « nec plus ultra » en matière d’éducation pour sa progéniture ?

La raison avant l’émotion les gars ! Oui, le coup de comm du Prési n’était peut-être pas de bon goût étant donné la situation éducative de notre pays mais arrêtons l’hypocrisie 2 minutes et demandons nous sincèrement ce que nous aurions fait avec plus de moyens concernant l’avenir de nos enfants.

Je te dis tout

GabonOpinion

Si j’étais Président de la République…

Mes chers compatriotes,

Bon, asseyez-vous bien hein, on va causer un peu. Si demain, par un coup de baguette magique (ou une bonne vieille élection démocratique), je me retrouvais Président de la République, voilà ce qui se passerait.

Premièrement, l’eau et l’électricité, c’est sacré !

Parce que franchement, à quoi ça sert d’avoir un beau frigo si tu sais que dès 18h, c’est lui qui va te manger à cause des coupures d’électricité ? Donc priorité absolue : on arrête les pannes soudaines. Les civettes qui mangent les câbles, je convoque une réunion avec les DG , on fait un vrai audit et on met les moyens pour changer les choses. Et s’ils ne comprennent pas qu’un Gabonais a besoin de lumière et d’eau pour vivre, on les envoie en stage de survie dans un quartier où l’eau ne coule qu’à 4h du matin. Une semaine voire 3 mois là-bas et ils changeront vite de comportement ! Peut-être qu’en vivant les mêmes réalités, ils comprendront la nécessité de changer et d’améliorer les choses. 

Ensuite, l’éducation et la santé, on arrête de blaguer.

Quand un gamin va à l’école, c’est pas pour faire des maths dans une salle avec 99 autres enfants ou suivre des cours sous un manguier, non ! On va remettre l’école au centre du village, avec des salles de classe dignes de ce nom, des profs motivés (et bien payés), et un programme scolaire qui prépare nos enfants à autre chose qu’à être experts en grève.  

Côté santé, plus question de te faire soigner par quelqu’un qui cherche encore son diplôme. On va rendre nos hôpitaux aussi rassurants que des cliniques privées. Pas de lit cassé, pas de « y a plus de médicaments », parce que quand tu tombes malade, t’as déjà assez de soucis pour pas en rajouter avec des problèmes de paperasse.

L’économie ? Ah ça, c’est simple, on crée des emplois, pas des « papiers des postes »

Finis, les contrats fictifs où tu te lèves pour te rendre compte qu’il n’y a rien à faire. On va stimuler les PME, les start-ups, les jeunes qui ont des idées mais qui manquent de moyens. Tu veux devenir entrepreneur ? Hop, un financement transparent, pas besoin de connaître le cousin du cousin d’un ministre pour avoir une chance. Et ceux qui bossent déjà ? Bah on les respecte, on les paie à l’heure et on les forme pour qu’ils montent en compétences, pas juste pour qu’ils stagnent dans le même bureau pendant 20 ans. Après c’est pour mal recevoir les gens et être grincheux comme si c’était de la faute des usagers

Et puis les routes ! Ah les routes !

C’est fini les excuses du genre « On a réparé, mais la pluie a emporté la route ». Si je suis Président, on va utiliser du béton armé comme en Allemagne, pas du « made in on sait pas où ». Parce que si je vous dis qu’il y aura des routes où tu pourras faire Libreville-Mbigou sans t’arrêter pour changer une roue, vous croirez que je rêve, mais croyez-moi, je ne blague pas. Là-bas ils ont encore les ponts en bois. On est au 17ème siècle ?

Ah oui, et la justice, parlons-en un peu.

Aujourd’hui, tu veux une solution à ton problème ? Direction les réseaux sociaux. Non, mais je vous comprends, hein ! La justice est tellement lente que même un chat pourrait obtenir sa retraite avant toi. Si je suis Président, on met des juges compétents, des enquêtes rapides, et une transparence totale. Un problème entre voisins ? Tribunal direct, pas besoin de faire un live Facebook pour espérer que quelqu’un prenne ton affaire au sérieux.

Enfin, les salaires et le pouvoir d’achat !

On va cesser de faire des Gabonais des « Spartatiates » modernes qui doivent choisir entre payer le loyer ou manger du poisson braisé. Le SMIG doit augmenter, les prix doivent baisser, et les contrôles seront renforcés. On va réguler tout ça pour que chacun puisse vivre dignement de son travail.

Alors voilà, chers compatriotes, si j’étais Président, ça se passerait comme ça. Bon, je sais bien que pour l’instant, je suis juste un citoyen qui rêve tout haut, mais c’est aussi notre rôle, non ? Parce que même si je ne suis pas Président, ensemble, on peut continuer à réfléchir et à pousser pour avoir le Gabon qu’on mérite.

En attendant, je reste à ma place, mais si jamais vous voulez voter pour moi en 2025… Qui sait ?! Ah bah non, j’aurais pas encore 35 ans 😔😔

Votre compatriote qui aime son pays et ses nikes avec tout sauf le piment,  

Un Gabonais normal qui rêve.

Et vous, que voudriez-vous améliorer si vous étiez Président(e) du Gabon ?

Je te dis tout

ConstitutionGabon

Quand la circulation des « fakes » documents importants devient une stratégie foireuse

Dans la nuit du jeudi 05 septembre, comme si les Gabonais n’avaient pas assez de drames à gérer entre la pluie qui ne veut pas venir et les coupures de courant, voilà qu’un document très important – genre Constitution 2.0 – a atterri sur WhatsApp. Les gens n’ont pas perdu une seconde avant de partager ce “trésor”.

“C’est le projet de Constitution !” s’exclamaient les plus informés. Selon eux, c’était ce texte qui allait, rien que ça, décider de l’avenir politique du Gabon. L’objectif était qu’on le lise, s’en imprègne afin d’être prêt au moment du référendum quand il s’agira de voter. 

La bombe était lâchée, et sur les réseaux sociaux, ça chauffait comme quand tes 2 biz t’ont kangué kekpart. 

Entre-temps, Gabon24 – oui, la même chaîne qui nous avait fait la surprise du « coup d’état de la libération » – a tenté de calmer le jeu en déclarant que ce fameux document était… un faux ! Oui, oui, un faux ! Comme par magie. De quoi faire pousser un ouf de soulagement à certains. Mais pas à tout le monde ! Y a toujours les experts du complot qui traînent dans les rues (et sur les réseaux) : “Faux, hein ? On voit bien que les autorités ont vu que ça n’allait pas passer et hop, ils ont vite changé de discours”. Eh bien, pourquoi pas ? Après tout, ça serait pas la première fois que le rétro se mette en marche en haut lieu.

Mais sérieusement, qui a ce temps-là ? Prenons deux secondes pour réfléchir : qui va se lever un bon matin, rédiger une Constitution « bidon », l’imprimer, et PUIS LA SCANNER pour que ça circule sur WhatsApp ? Franchement, c’est pas un truc que quelqu’un fait par plaisir. Si tu cherches bien, même un faux billet de 500 ne passe pas par tant de péripéties.

Au final, vrai ou faux, ce projet de Constitution a fait couler plus d’encre que le dernier match des Panthères. Et même si certains pensent qu’on a juste voulu “tester les eaux”, une chose est sûre : les Gabonais ne sont pas là pour se laisser mener à la baguette, ni par un faux document, ni par de vraies décisions douteuses.

Morale de l’histoire : Non ya rien, je voulais juste faire genre je dis un truc intelligent.

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CommunicationGabon

Quand internet devient un tribunal pas très net

On connaît tous cette histoire : un gars ou une fille se fait « afficher » sur Facebook ou Twitter, avec capture d’écran à l’appui, pour un truc qu’il aurait fait ou pas fait. Et là, tout le monde devient juge, avocat, procureur, et même bourreau, le tout sans passer par la case « vrai tribunal ». Mais bon, est-ce que c’est vraiment ça la justice ?

On dit souvent que tout se joue sur Internet, mais ce n’est pas une raison pour faire des réseaux sociaux le tribunal du quartier. Sérieusement, depuis quand Facebook et Twitter sont devenus des salles d’audience ? Quand tu te fais arnaquer ou qu’on t’a fait du mal, c’est clair, tu veux crier au scandale. Et quoi de mieux qu’une bonne vidéo virale ou un post bien salé pour mettre la personne en lumière? Mais voilà le hic : les réseaux sociaux, ce n’est pas la justice. Tu peux balancer tout ce que tu veux, mais la vérité, c’est que ça peut se retourner contre toi plus vite que tu ne le penses.

Imagine une seconde : tu crois que tu vas mettre la personne dans le pétrin, mais tu t’aperçois que c’est ta réputation qui en prend un coup. Parce que, soyons réalistes, une fois que tu as exposé quelqu’un en ligne, tu as laissé une trace qui ne disparaîtra jamais. Et pire, si jamais une action en justice se pointe, les juges risquent de regarder tes posts et se dire “Ah, donc c’est comme ça qu’on règle ses comptes maintenant ?”. Ce n’est pas très malin, non?

En fait, au lieu de passer par Facebook ou Twitter pour régler tes problèmes, prends le temps de réfléchir. La justice, aussi lente et frustrante soit-elle parfois, existe pour une raison. Les réseaux sociaux, c’est bien pour les blagues, les vidéos de chill, et les anniversaires, mais pas pour juger quelqu’un. Tu risques de foutre en l’air non seulement la réputation de l’autre, mais aussi la tienne, et ça peut te suivre pendant longtemps. Et puis, franchement, ça fait quoi de bon pour toi au final? Pas grand-chose, sauf peut-être une satisfaction temporaire, mais après ? Bon et si on te bastonne maintenant ? 

Alors, un petit conseil : avant de taper sur ton clavier pour exposer quelqu’un, rappelle-toi que ce n’est pas là que ça se règle. C’est peut-être un peu moins excitant, mais il vaut mieux laisser la justice faire son boulot, même si ça prend du temps. Au moins, tu seras sûr que tout est fait dans les règles. Parce qu’on n’a pas toujours besoin d’un tribunal 2.0 où tout le monde devient juge, jury et bourreau. Après, je ne dis pas que c’est mauvais, internet peut aider à faire évoluer des causes, des situations… Seulement, il faut être sûr avant de publier oh. Garde ton clavier pour les trucs qui comptent vraiment ou pour des trucs plus fun. Mais si tu t’y engages, assures toi d’être prêt en cas de répercussions.

Je te dis tout

CommunicationGabon

Quand la communication institutionnelle porte atteinte à la démocratie : Le cas du référendum

Ceux qui habitent Libreville là ? Oui, bonjour. Vous avez déjà vu les affiches qui incitent à voter « oui » au référendum, non ? Les autres ? Vous avez vu à la télé, à la radio, les interventions du Président et d’autres « porte-paroles » qui parlent de voter « oui » au prochain référendum alors même que le projet de constitution n’a pas encore été montré au grand public. Il est encore secret et sortira au bon vouloir des autorités.

Pourtant, une grosse campagne de communication institutionnelle s’est déjà mise en place, on nous « encourage » à voter pour un projet dont on n’a pas encore connaissance. Les débats et les conversations dans les bars ont commencé : entre ceux qui prônent le « oui » sans poser de question et les Saint Thomas, les avis ne sont pas les mêmes.

On se demande quand même : pourquoi faire un grand bruit sur du vide ? Qu’en est-il de l’avis de la population ? Ces affiches qu’on ne peut pas rater portent-elles atteinte au semblant de démocratie qu’on a ?

Un projet écran de fumée ?

Un projet écran de fumée, c’est quelque chose qui est lancé pour attirer l’attention et donner une bonne image, mais qui, quand on creuse, manque cruellement de transparence ou de contenu réel. 🤡 En bonne Gabonaise normale, et surtout en tant que responsable communication (en faux), je me suis posée la question. J’ai fait des recherches, j’ai tenté de trouver des cas de campagnes similaires, j’ai questionné ChatGPT, etc. L’objectif ? Savoir comment la communication, dûment utilisée, porte atteinte à la démocratie et, si je veux même déborder, porte atteinte à la liberté d’un individu.

Manipulation de l’opinion publique ?

On ne va pas se mentir, on subit un petit pressing. Genre, le pressing où tu te demandes si c’est normal ce qui se passe. Tu es confus, ton opinion n’est pas forcément claire parce que, vivant à Libreville, tu vois ces affiches partout. Tu n’as même pas le temps de réfléchir à ça que déjà, quand tu te connectes sur TikTok, les gens sont en live pour en débattre. C’est abusé. Tous les vrais/faux leaders d’opinion ont quelque chose à dire. Certains mettent même leurs postes en jeu au nom de la liberté d’expression, d’autres s’invitent dans des plateaux TV ou écrivent des grands mots pour ne (presque) rien dire.

Que dire de tout ça ? Cette communication te donne un sentiment d’urgence, et influence en faux ton esprit. Tu te dis, « S’ils insistent autant et que tout le monde est d’accord, peut-être qu’il faut que je vote oui » ou même « C’est pour notre bien. C’est le changement qu’on attendait ». « Si XXX, quelqu’un que je respecte, milite pour ça, alors je vais voter oui. » Vraiment ?

On appelle ça l’influence. Mais ce n’est pas le niveau de Créol ou Chambre à Louer (même si on va sûrement les appeler aussi). Ça va jouer sur ton désir d’appartenir à un groupe, de t’y identifier parce que vous êtes tous d’accord. Il ne faut pas qu’on te traite d’« ennemi de la transition » parce que tu ne te reconnais pas dans ce propos extrême. Moi, ennemi ? Jamais !

Mais du coup ?

Quand tu lis tout ça, c’est un peu clair. Cette campagne du « Oui » au référendum est biaisée. Elle limite ta capacité à avoir une information complète et objective, ça compromet ton libre arbitre. Elle se concentre sur les émotions, mais pas sur les faits. On nous a sauvé, disons oui.

Du coup, quand tu sais que dans un environnement démocratique il y a la liberté d’expression, la transparence, la participation citoyenne, et l’accès à l’information, tu fais vite le calcul. C’est quand même dangereux pour les pratiques à venir. Même si nous sommes dans un contexte de transition, normaliser ces pratiques ne nous mènera nulle part. Ce sont des pratiques manipulatrices utilisées pour influencer l’opinion publique et atteindre des objectifs politiques qui ne sont pas encore clairs. Si elles sont acceptées, elles deviendront de plus en plus courantes et peuvent avoir un résultat négatif où la manipulation et la tromperie deviennent la norme alors que c’est ça que la majorité souhaite combattre.

D’ailleurs, qui fait les panneaux pour inciter au « oui » au référendum ? C’est avec l’argent de qui qu’ils font ces panneaux-là ? Le contribuable ? Nous ? C’est quand même de la propagande ! On vous aime bien, mais il faut doser un peu. Une invitation à voter lors du référendum, c’est OK, mais aller dire aux gens de voter « oui » alors qu’ils n’ont pas vu le projet qui va définir l’avenir politique du pays, NOOOOOOOON ! À une époque, d’anciens activistes, aujourd’hui Ministres, seraient déjà allés sur TV5 et RFI pour crier au scandale.

Je te dis tout