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Une génération inculte ?

J’ai compris que notre génération avait un problème, depuis le jour où on a attaqué Tayc en l’accusant d’avoir écrit une chanson pour les gays… alors qu’il a simplement repris « Comme ils disent » de Charles Aznavour.

On n’a presque plus de culture musicale. Ni même sociale.

Allez faire un tour sur TikTok. Les jeunes filles et les jeunes hommes noirs parlent de quoi ?
« Est-ce que les femmes noires doivent porter des perruques ? »
« Les mères célibataires. »
« Comment prendre soin d’un homme. »

INAFFF !

Et là, on parle des Flammes, et tout le monde est choqué parce que les gens interrogés s’expriment mal ?
Mais oui. OUI.
Les gens ne se cultivent plus !

Souvenez-vous du dernier Guinzshow. Des adultes qui, en big 2025, ne savent même pas ce que signifie le mot misogynie !

Aujourd’hui, ça devient presque un miracle de croiser quelqu’un de notre génération qui est cultivé, et qui veut s’impliquer dans autre chose que des “chill”.
Limite, tu finis par croire que c’est toi le problème.

Le pire ? C’est que si on ouvre une bibliothèque, beaucoup viendront au début… oui, pour faire des photos aesthetic et des vlogs TikTok.
Et après ?
Plus rien.

Peut-être que j’abuse. Peut-être.
Mais franchement, il y a trop de lacunes dans notre génération.

Ma solution ?
Je n’en ai pas.
Je ne suis ni Light, ni Eren.

La seule vraie solution, ce serait que les gens recommencent à se cultiver.
Parce que le niveau est tellement bas actuellement… c’est abusé.

Et si ça continue comme ça, la génération d’après sera encore pire.
Et ce sera une catastrophe.

On veut bien faire bouger les choses, oui.
Mais le changement, c’est ça aussi.

Je te dis tout

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Une fois encore, le pangolin dans la sauce !Ou quand la naïveté collective devient un business modèle.

C’est devenu un phénomène récurrent ces dernières années. Profitant de la crédulité, de l’appât du gain et – soyons honnêtes – de la faim qui ronge nombre de nos concitoyens, les escrocs redoublent d’ingéniosité pour arriver à leurs fins.

Cette fois-ci ? Une affaire d’agriculture virtuelle.

Après BR Sarl et son coffre-fort virtuel, voilà qu’on nous sert un remix improbable entre Tamagotchi et culture de maïs. La plateforme Safety proposait aux gens d’acheter… des animaux virtuels. Oui, des poules, vaches et autres bestioles numériques censées rapporter de l’argent.

La première question que je me suis posée c’est : comment ?
bruit de criquets

Une question toute simple, basique. Et pourtant, selon les chiffres avancés par la plateforme, près de 150 000 personnes ne se la seraient pas posée. Bon, soyons francs : ce chiffre laisse sceptique. Mais en termes de stratégie marketing, il a parfaitement rempli sa mission — attirer les curieux, et faire croire que “tout le monde y gagne”.

Mais il faut bien le reconnaître : les arnaqueurs d’aujourd’hui ne font plus les choses à moitié.
Fini le temps des mails de princes nigérians mal traduits — place au packaging professionnel.
Ils dégainent désormais des documents pseudo-officiels, des PDF bien léchés, et surtout… des partenariats juteux avec des entreprises de la place.

Des entreprises qui, comme par magie, n’ont jamais entendu parler du projet.
Tiens donc !
bruit de gorge qui se racle dans les bureaux de communication

Désolé… mais je ne peux pas m’empêcher de rire en les voyant, encore une fois, défiler devant les caméras.
Cette bretelle de naïfs, l’air accablé, dénonçant haut et fort une arnaque “inattendue”.

Au début, promis, j’étais triste. J’avais même de l’empathie.
Mais au bout de la troisième arnaque, sérieusement… faut arrêter.

Je veux dire :
si ça a l’odeur du poulet, le goût du poulet, et que ça caquette comme un poulet… c’est peut-être du poulet, non ?

À un moment donné, comme pour tout le reste, ne soyons pas nos propres ennemis.
Utilisons nos cerveaux.

Sur ce… passez une bonne journée.

Je te dis tout

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Le paraître à Libreville – Norme pour une ascension certaine ou moyen d’échapper à son quotidien précaire

Je parle de Libreville car c’est ici où j’ai vu ce phénomène naitre, croitre et surtout persister. Le paraitre est le fait pour une personne de se montrer d’une certaine manière, parfois en contradiction avec sa véritable nature ou son être profond, dans le but de correspondre à une image sociale, à des attentes ou à un idéal.

Si dans certains cas, parader d’une certaine manière est l’attitude à avoir pour atteindre un objectif bien défini, il peut être un poison dans d’autres cas.

Le paraitre nécessaire

On est tous d’accord qu’atteindre une certaine position sociale nous impose de répondre à certaines attentes que ce soit au niveau physique – donc de l’apparence- et psychique – notamment en développant la confiance en soi, le charisme, la sérénité, etc. Le tout afin de correspondre à un idéal selon le groupe que l’on veut intégrer.  D’où le fameux “Fake it till you make it.” En français  “Fais semblant jusqu’à ce que tu y arrives.”

Dans ce sens, conjuguer les verbes “avoir l’air de” / “faire comme si” sont nécessaires voire urgents. Même si elles devraient avoir des limites…

Le paraitre toxique

“Sembler”, “passer pour” quelqu’un qui n’est pas soi jusqu’à ce que cette nouvelle attitude nous consume totalement (ou nous impose à nous endetter)… C’est la limite à ne clairement pas franchir !

Mais à Libreville, cette limite elle est franchie chaque jour et c’est terrible de voir comment les gens n’ont plus peur pour leur image, ni pour leur réputation. Comment il sont prêts à faire face à la justice au nom de l’apparence. Pire il a mis a mal au Gabon des notions sensées être importantes ou/et sacrées. Le concept de CEO/ entreprenariat est presque galvaudé aujourd’hui, la notion de couple et de bonheur ne se vivent pas forcément mais doivent se montrer et les réseaux sociaux sont devenus un endroit où règne mensonge et malhonnêteté.

Ce qui est dommage (ou pas) c’est que Libreville est une ville où presque tout le monde se connait, où quelqu’un connait forcément quelqu’un qui connait quelqu’un… et est prêt à partager la réalité de la vie de l’autre. Bref tout est mélangé.

Cependant, malgré ma position tranchée sur le sujet, je n’incrimine pas “les gens du paraitre” (qui suis-je pour le faire d’ailleurs?). Je peux comprendre que le paraitre peut être une façon de vivre (pour un court instant) des moments que l’on voudrait avoir au quotidien ou de montrer aux gens autour de nous que l’on vit bien… Mais à quel prix ? Est-ce que ça vaut vraiment le coût ? Peut-on empêcher de franchir la limite?

MissKa

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Le Gabon des Services : Trois piliers qui vacillent

Au Gabon, l’expérience des services est souvent une épreuve, une véritable odyssée où le client, loin d’être roi, se retrouve relégué au rang de simple figurant. Contraint de subir les caprices et les dysfonctionnements des prestataires, le gabonais normal ne sait jamais vraiment à qui rapporter les manquements qu’il subit.

Qu’il s’agisse d’entreprises privées, parapubliques ou d’entités étatiques, le constat est unanime : le non-respect de la clientèle est monnaie courante, et l’impunité semble régner en maître. Cette indifférence envers les usagers se manifeste à travers une panoplie de désagréments, allant de l’absence de ponctualité, à la négligence des consignes de sécurité les plus élémentaires, en passant par l’inexistence des « Services après-vente » ou « service client » et le comportement désagréable des opérateurs.

Pilier I : Le Client, l’éternel subissant.

On parle souvent du comportement des gens dans les Administrations (Ministères et Directions Générales), les Restaurants et les Compagnies Aériennes, mais je pense qu’on oublie trop souvent les « sauvageons » (si vous me le permettez) qui sont au Port-môle.

Je suis récemment partie en voyage professionnel à Port-Gentil. Mon assistante s’étant chargée de l’achat de mon billet de bateau, lorsque je l’ai reçu, j’ai remarqué l’heure de la convocation surlignée en jaune, 05h45. Soucieuse de ponctualité, parce que c’est une forme de respect envers moi-même et autrui, et surtout parce que j’espérais un enregistrement rapide et le choix d’une place stratégique, je me présente au port à 05h30, un dimanche matin. Je précise le jour de la semaine pour que vous mesuriez la rareté des moyens de transport à pareille heure.

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que le départ n’était en réalité planifié que pour 11h40. En gros, le billet avait été mal renseigné, bien qu’il comportait toutes les informations du trajet Libreville – Port-Gentil, il tenait compte des horaires du trajet Port-Gentil – Libreville. J’ai tenté de le faire constater aux agents présents de la compagnie qui m’ont répondu sur un ton bien « qu’en a-t-on à foutre ??? » bien « tu gaz !!! » qu’en fait « vous auriez dû savoir qu’aucun bateau ne part de Libreville à l’heure-là. »… J’ai ravalé ma colère en attendant de pouvoir embarquer.

Mais l’absurdité ne s’arrête pas là. Non seulement l’heure du billet était erronée, mais le navire n’est arrivé au Port de Libreville qu’à 14h47. L’embarquement s’est fait une quinzaine de minutes plus tard. Ce sont donc des heures d’attente vaines, une journée sans rien manger pour éviter le mal de mer et une matinée entière sacrifiée pour un bateau qui, après un premier voyage, n’a visiblement subi aucun contrôle avant d’entamer le second.

Cette anecdote est un exemple criant du mépris pour le temps et le confort du client, transformant un simple déplacement facturé au prix d’une âme, en une épreuve de patience et d’incertitude.

En parlant du prix d’une âme, je veux comprendre… A l’époque on pouvait aller à Port-Gentil avec des billets allant de 17000 à 25000 FCFA, puis la COVID-19 a frappé et les prix ont flambé jusqu’à 40-50000 FCFA parce que les places étaient limitées, on a accepté. Mais depuis que le phénomène COVID-19 est fini là, les prix ne reviennent plus à 25000 ??? Sachant que les navires vieillissent, que les contrôles sont zappés et qu’on ne peut pour la plupart du temps jamais demander de remboursement ??? Bref !

Pilier II : L’Etat, le policier endormi.

Au-delà de la frustration engendrée par ces retards et ces informations erronées, mon expérience met en lumière une problématique bien plus grave : le survol des consignes de sécurité.

Je vous rassure, aucun incident n’a été répertorié, mon voyage a été long mais s’est bien achevé. Mais la « déformation professionnelle » m’oblige à m’interroger… Comment un bateau voué au transport de personnes peut-il effectuer un deuxième voyage sans subir de réels contrôles après le premier ? Le contrôle d’un navire consiste-t-il simplement à cocher les cases d’une checklist monotone ou peut-il être effectué correctement en moins d’une quinzaine de minutes ? Ou est-ce que ce contrôle n’est pas nécessaire vu qu’il n’est effectué qu’en interne et qu’aucune structure externe n’a de droit de regard dessus ? Mais, bon il fallait rattraper le retard, donc, on peut survoler la feuille de contrôle, mba ???

Cette négligence flagrante soulève de sérieuses interrogations quant à la maintenance des équipements, la vérification des normes de sécurité et la qualification du personnel, mais encore et surtout l’inactivité, l’impuissance ou le manque d’implication d’entités telles que l’OPRAG ou la Marine Marchande. Dans un contexte où les activités économiques priment souvent sur la sécurité des personnes, les conséquences peuvent être dramatiques.

Le scandale d’Esther Miracle résonne encore douloureusement dans les mémoires gabonaises. Ce drame, qui a coûté la vie à de nombreux passagers, est une illustration tragique des dangers inhérents à ce laxisme ambiant. Il a révélé au grand jour les défaillances systémiques en matière de sécurité maritime, de l’état des embarcations à la surcharge, en passant par l’absence de gilets de sauvetage ou leur obsolescence. L’indignation publique qui a suivi n’a malheureusement pas toujours suffi à instaurer des changements durables et radicaux dans les pratiques. L’Etat dort !

Pilier III : Le Fournisseur de Services, l’arrogant intouchable.

Les fournisseurs de Services jouent souvent sur l’état de somnolence des entités étatiques censées les superviser. Cette impunité encourage la médiocrité des services et perpétue un cycle de frustration et de mécontentement.

Les prestataires de tous bords, toutes activités confondues, semblent opérer dans une zone de non-droit où la responsabilité est diluée et les recours, quasi inexistants. Mais un facteur aggravant majeur dans le contexte gabonais est l’omniprésence du monopole, ou du quasi-monopole, dans des secteurs vitaux.

Cette absence de concurrence anesthésie toute incitation à l’amélioration de la qualité. Pourquoi s’efforcer d’offrir un service irréprochable quand le client n’a pas d’autre choix ? Prenons des exemples concrets qui parlent à tous les Gabonais :

  • Les coupures d’électricité et d’eau sont monnaie courante, parfois sans préavis ni explication. Les factures, elles, continuent d’arriver, souvent salées, même en cas de service défaillant. Le client, captif, ne peut pas se tourner vers un autre fournisseur, et les réclamations se heurtent souvent à un mur d’indifférence ou des procédures judiciaires longues et trop chères pour Un Gabonais Normal.
  • L’accès aux soins de qualité est un défi, Il n’y a qu’à se rendre dans les structures hospitalières publiques pour constater que quelque chose (si ce n’est plus) ne va pas. Manque de matériel, personnel insuffisant ou démotivé, délais d’attente interminables… La confiance du public est érodée, poussant ceux qui en ont les moyens vers les cliniques privées, tandis que d’autres subissent une offre de santé précaire.
  • Le transport ferroviaire, souvent le seul moyen de transport pour relier certaines régions le train (on pourrait dire l’avion aussi) est également sujet à des retards chroniques, des pannes inopinées, des déraillements et une qualité de service qui laisse à désirer. Là encore, l’absence d’alternative crédible confère une position de force au prestataire, sans que cela ne se traduise par un engagement envers l’usager.

Ce monopole crée une arrogance chez les fournisseurs de services. Ils savent que les clients dépendent d’eux, et cette certitude se traduit par une légèreté inacceptable quant à la qualité offerte.

Les services publics et privés du Gabon semblent fonctionner selon leur propre logique, sans véritable prise en compte des besoins et des attentes des usagers. Il est temps que les autorités gabonaises prennent des mesures concrètes pour améliorer la qualité des services et garantir la sécurité des usagers. Les citoyens méritent mieux que d’être traités comme des secondes catégories, subissant les caprices et les négligences de leurs prestataires.

Cela passe par une redéfinition des cahiers des charges, des mécanismes de contrôle efficaces et, si possible, l’encouragement d’une saine concurrence là où c’est envisageable. Une véritable révolution dans la gestion des services est nécessaire pour que le Gabon puisse enfin offrir à ses habitants et à ses visiteurs un niveau de service digne de ce nom.

A l’heure de « l’essor vers la félicité » il est temps pour le Gabon des services de passer d’un modèle où le client subit à un modèle où ses droits sont respectés et sa sécurité assurée.

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Quand la justice gabonaise joue au protocole : Sylvia et Nourredine, libres comme l’air pendant que le peuple respire la poussière

Il y a quelques semaines encore, Brice Clotaire Oligui Nguema répondait sèchement sur RFI aux journalistes de France 24 : « Je ne songe à rien faire. Il y a une justice qui fera son travail. Le procès aura lieu et il sera équitable je pense. » Et d’ajouter, sans cligner des yeux : « Laissez la justice faire son travail. »

Mais ce vendredi 16 mai 2025, c’est la gifle. Non, ce n’est pas la justice qui a frappé, mais le bon vieux système. Celui-là même qu’on croyait enterrer le 30 août 2023. Sylvia Bongo Ondimba et son fils Nourredine Bongo Valentin, accusés entre autres de détournement de fonds publics, blanchiment, usurpation de titres, faux et usage de faux, trouble aux opérations du collège électoral, association de malfaiteurs (la liste est si longue qu’on pourrait en faire un feuilleton Netflix), viennent d’être libérés provisoirement pour raisons médicales.

La nouvelle n’a pas été annoncée par la justice, ni par un communiqué transparent lu dans un français clair pour le peuple gabonais. Non. Elle est tombée… en portugais sur la page Facebook de la Présidence de la République ! Voilà donc comment on apprend que des accusés d’une des affaires politico-financières les plus lourdes de l’histoire du Gabon peuvent tranquillement quitter leur lieu de détention. Et, entre nous, leur lieu de détention ressemblait déjà plus à une résidence surveillée de luxe qu’à une cellule.

Ce n’est qu’après le scandale sur les réseaux sociaux que le procureur Eddy Minang est sorti du bois. Et encore… Il a tenté de sauver la mise avec une déclaration balancée en urgence à la presse, comme pour dire : « Euh… oui bon… c’est la procédure. » Mais personne n’est dupe. La vérité, c’est qu’on a vu Sylvia et Nourredine dehors avant qu’on nous dise qu’ils étaient libres. Et là, on nous parle de détention provisoire levée pour raisons médicales… Très bien. On compatit. Mais pourquoi est-ce qu’ils sont désormais libres de quitter le territoire ? Depuis quand la liberté provisoire inclut un visa diplomatique ?

Et surtout : où est passé ce procès qu’on nous promettait équitable ? Où sont les preuves dont parlait le Président lui-même ? Où est la séparation des pouvoirs si c’est l’Exécutif qui annonce (en portugais) ce que la justice aurait dû faire savoir, en toute indépendance, aux Gabonais ?

Soyons francs : cette affaire, c’est un scandale d’État. Et pire encore, un mépris envers le peuple. Parce que pendant que des étudiants, des fonctionnaires, des paysans se battent chaque jour pour survivre, ceux qui sont accusés d’avoir pillé le pays retrouvent leur liberté. Pendant que des jeunes croupissent à Sans-Famille pour une bousculade en boîte ou une publication Facebook, d’autres, couverts de soupçons graves, s’envolent peut-être vers des soins à l’étranger soins que le Gabonais lambda n’a même pas pour une rage de dents.

Et puisqu’on parle de justice, rappelons-le : le jeune Herwann Siadous, condamné au Gabon pour agression sexuelle et meurtre, devait être extradé pour purger sa peine au Gabon. Mais cela traîne depuis des mois. Pourquoi ? Parce que l’État gabonais n’arrive pas à le faire revenir. Donc, on ne peut pas faire revenir un condamné, un simple gabonais et c’est la famille présidentielle qu’on va ramener au moment voulu ? LOL. Cherchez l’erreur.

Alors non, on ne peut pas rester silencieux. Ce pays a besoin d’une justice forte, libre, équitable, pas d’un système judiciaire qui s’adapte au statut social ou aux liens familiaux des accusés. Pas d’une justice en mode « On sait ce qu’on fait, restez à votre place ».

Le 30 août 2023, on nous a promis la rupture. Aujourd’hui, on voit juste une continuité dans le mépris du peuple. Et ça, ça ne passera pas. Bilan : une inauguration de marché et une libération de prisonniers qui ont commis le plus grand hold-up du pays. Mieux vous libérez déjà Kelly hein.

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Bongo, libération surprise : pourquoi les Gabonais doivent-ils l’apprendre par l’Angola ?

Il aura donc fallu attendre… une page Facebook étrangère. Oui, c’est par le canal officiel de la présidence angolaise que les Gabonais ont appris ce vendredi matin que Ali Bongo Ondimba, Sylvia Bongo Ondimba et leur fils Noureddin Valentin se trouvent désormais en Angola. Pas par un communiqué de notre gouvernement. Pas par une allocution du ministre de la Justice ou du porte-parole. Mais par un post étranger, en portugais, à 9h du matin.

Avant cela, il y a quelques jours à peine, Gabonreview annonçait que Sylvia et Noureddin avaient quitté la prison pour une résidence surveillée. Une information qui a enflammé les réseaux, créé la polémique, et suscité l’indignation d’une partie de l’opinion publique. Le quotidien L’Union, rarement aussi prompt à réagir, s’était même fendu d’un démenti officiel. Mais aujourd’hui ? Silence radio. Pourtant, les faits sont là, et les images aussi.

Pendant que le monde découvre avec surprise cette triple “libération”, nos autorités regardent ailleurs. Aucune confirmation. Aucune explication. Aucun mot sur ce qu’il s’est passé. On aurait pourtant cru qu’un départ aussi sensible, concernant des figures centrales d’un dossier emblématique de la lutte contre la corruption, méritait un minimum de clarté. Mais non.

Doit-on comprendre que l’affaire est close ? Qu’ils ne seront plus jugés ? Et qu’en est-il des autres détenus, eux aussi interpellés dans la même affaire, qui croupissent encore en prison ? Pourquoi ce traitement différencié ? Pourquoi ce mutisme organisé ? Pourquoi cette impression d’un deal passé dans le dos des citoyens ?

L’indignation est totale. Non seulement parce que des personnes accusées de détournement massif de fonds publics ont été discrètement “réinsérées”, mais surtout parce que les Gabonais l’ont appris par une source étrangère. Il n’y a pas pire mépris, pas plus grand affront pour un peuple qui aspire à la vérité, à la justice, et à un peu de considération.

Ce silence est une faute. Une faute politique. Une faute morale. Une insulte à la transparence que cette transition prétendait incarner.

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GabonOpinionPolitiquePrésidentielles2025

Mais tu voulais le changement ou un poste ?

Avouons-le une bonne fois pour toutes : au Gabon, on ne milite pas. On n’est pas engagés, on est positionnés. On ne vote même pas, en réalité. On investit. Oui, comme à la Bourse. Sauf qu’ici, le CAC 40, ce sont les fauteuils ministériels, les DG, les PCA, les postes bien juteux ou bien décoratifs, mais toujours valorisants pour l’égo.

La carte de membre, c’est un ticket de loterie. Le slogan de campagne, un CV déguisé. Le militantisme, chez nous, c’est souvent une stratégie de placement. J’ai dit “souvent”, parce que oui, il y a une minorité de gens sincères. Très minoritaire. Infime. Une espèce en voie de disparition qu’on appelle “les convaincus”. Eux, ils y croient. Et pour être honnête, ce sont ceux qu’on entend le moins.

Mais la grande majorité, c’est autre chose. Toi par exemple. Tu t’es levé, tu as crié ton amour pour le changement, fait des lives, porté des t-shirts, harcelé ta famille pour voter. Mais dès que ton candidat a gagné, tu as commencé à faire des calculs comme un commerçant de PK8 : “Bon, il me doit quoi ?” Parce qu’en vrai, ton combat, ce n’était pas pour la justice, l’éducation, l’eau ou l’électricité. C’était pour avoir ton badge, ton chauffeur, ta photo avec le ministre et ton petit contrat. Tu t’es battu pour l’amour du pays… jusqu’à ce que tu réalises qu’on ne t’a pas mis dans la liste des bâtisseurs. Et là, d’un coup, ce n’est plus la patrie ou la République, c’est devenu “on a oublié les vrais soldats”. Tu faisais ça pour quoi, frère ? Pour la nation ou pour ta nomination ?

Et puis parlons franchement de ce complexe national : attendre que le favori gagne avant de s’afficher. Ce réflexe de supporter de foot qui change de club en fonction des scores. Chez nous, on ne vote pas par conviction, on vote par calcul. Tu entends : “Pourquoi tu votes pour lui ?” Réponse classique : “Parce qu’il va gagner.” Tu votes comme tu paries au PMUG. Ton bulletin, ce n’est pas une voix, c’est une mise. Et toi, tu veux juste être du bon côté quand le champagne coule.

C’est comme ça qu’on se retrouve avec des gens qui, après avoir voté, ne savent même pas ce qu’ils ont validé. Au référendum ? “On m’a dit que c’était bon, que c’est notre camp.” Voilà. Tu votes comme tu prends un taxi : tu montes sans demander la destination. Tu regardes les autres passagers, tu souris, tu descends, et ensuite tu dis que tu ne savais pas. Franchement, comment tu veux qu’un pays avance si son propre peuple ne prend même pas le temps de comprendre ce qu’il signe ?

Et maintenant ? Tu boudes. Tu grattes ton nom sur les listes, tu espionnes les nominations, tu comptes les “nous” et les “eux”. Tu croyais que le pays, c’était une tontine ? Tu pensais que “soutenir le changement”, ça allait te payer ton loyer et t’envoyer en mission à Kigali ou à Abu Dhabi ? Résultat : tu es aigri. Tu vois les autres nommés, tu dis “ils ne méritent pas”. Et pourtant, ce Président-là, il a choisi les gens qu’il estime compétents. Il ne t’a pas vu. Et tu le vis mal. Mais si le pays est entre de bonnes mains, ça ne devrait pas te réjouir ? Ah non, toi tu voulais “la victoire de ton camp”… pas celle de ta nation.

Tu voulais vraiment le changement ? Tu aurais dû commencer par changer ta mentalité. Parce qu’un pays ne se reconstruit pas avec des gens qui veulent juste se faire recruter.

Mais bon, je sais déjà ce que tu vas répondre : “Toi-même tu veux le poste.”

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Digitalisation de l’administration : et si, pour une fois, c’était sérieux ?

Depuis des années, on parle de numérique au Gabon. On en parle beaucoup. Et on gesticule pas mal aussi. Mais c’est la première fois qu’un ministre ose mettre les pieds dans le plat : digitaliser tous les services administratifs.

Et franchement, en tant qu’entrepreneur local, j’apprécie.

C’est peut-être un nouveau souffle pour notre économie. Peut-être. Mais au moins, on va enfin dans la bonne direction.

Je me souviens encore, à mon arrivée dans l’administration, de ce qu’on me disait quand je parlais de dématérialisation :
« Hum… Jamais tu ne pourras faire ça, c’est le mangement de quelqu’un. »
Traduction : le désordre profite à quelqu’un.

Car digitaliser, c’est aussi suivre le circuit de l’argent. Automatiser. Laisser des traces. En clair, ça court-circuite les pratiques bien rodées de la corruption ordinaire.

Et ça, c’est gênant pour certains.

Le Gabon, mouroir des talents.

Il faut le dire clairement : cette digitalisation agit aussi comme une bouffée d’oxygène pour la santé mentale de nos développeurs.

Pendant trop longtemps, les “informaticiens” — pourtant formés au développement — ont été cantonnés à des tâches absurdes :
Faire de la lecture fonctionnelle sur des solutions achetées à prix d’or.
Remplacer des cartouches d’encre.

Oui, cinq ans d’études pour devenir prestataire de photocopieur ou assistant d’éditeur étranger.

Résultat : les compétences s’érodent, les vocations meurent, et ceux qui arrivent à exercer leur métier le font souvent sur des outils obsolètes, imposés par des logiques d’achat sans vision technique.

Alors oui, cette dynamique actuelle, si elle est sincère et structurée, pourrait enfin redonner de la valeur à nos talents — et éviter qu’ils continuent de fuir ou de se faner à petit feu.

Mais ne nous emballons pas trop vite.

Comme mentionné plus tôt, cette transition ne pourra réussir sans un accompagnement solide et de vraies formations.
Nos équipes doivent être mises à niveau sur les technologies actuelles, non seulement pour produire des solutions de qualité, mais aussi pour en limiter les risques.

Imaginez une application censée gérer les cartes nationales d’identité, mais construite sans les bases minimales de sécurité…
Ce serait une catastrophe.

Il faudra aussi des moyens techniques, humains et financiers, sans quoi cette belle ambition restera une vitrine vide — une de plus.

Tout ce que j’espère, c’est que cette énergie soit utilisée à bon escient.
Que ce ne soit pas une énième flamme qu’on souffle avant qu’elle ne prenne.

D’autres ont essayé… On a vu.

Mais restons confiants. Parce que cette fois, il y a peut-être une vraie chance d’écrire une nouvelle page.

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GabonPolitique

Réforme des partis politiques : pluralisme ou verrouillage ?

Le gouvernement récemment élu au Gabon a adopté une réforme qui redéfinit en profondeur les conditions d’existence des partis politiques. Désormais, pour être reconnu légalement, un parti devra réunir 18 000 adhérents, 5 parlementaires, 30 élus locaux, posséder un siège officiel et un compte bancaire. Présentées comme des mesures d’assainissement de la vie politique, ces exigences soulèvent de nombreuses inquiétudes sur l’avenir du pluralisme démocratique dans le pays.

Un seuil d’adhésion excluant

Dans un pays de moins de trois millions d’habitants, le seuil de 18 000 adhérents constitue une barrière d’entrée massive. Il favorise de fait les grandes formations déjà installées et écarte les mouvements citoyens émergents, les partis d’opposition naissants ou les initiatives indépendantes qui n’ont ni les moyens financiers ni l’appareil logistique nécessaire pour atteindre une telle mobilisation.

Des élus pour exister, un paradoxe démocratique

Exiger de disposer de 5 parlementaires et 30 élus locaux avant d’exister légalement revient à imposer une condition impossible à remplir pour un parti qui ne peut pas encore se présenter aux élections. Ce mécanisme crée un cercle fermé, où seuls les partis déjà représentés peuvent continuer à exister — retardant voire verrouillant ainsi l’accès à la scène politique.

Une politique réservée aux puissants

L’obligation de disposer d’un siège et d’un compte bancaire, bien qu’elle puisse sembler administrative, renforce encore cette logique d’exclusion. Elle transforme l’engagement politique en un luxe réservé à ceux qui ont les ressources matérielles et l’accès aux institutions bancaires et immobilières.
Pour beaucoup de formations, notamment issues de la société civile, ces critères sont dissuadifs, voire inaccessibles.

Un risque de monopole politique

Si l’objectif officiel est de rationaliser un paysage politique fragmenté, cette réforme pourrait, en pratique, aboutir à une concentration du pouvoir entre les mains de quelques partis “autorisés”.
Le danger est clair :

  • affaiblissement du débat démocratique,
  • disparition de la diversité idéologique,
  • renforcement du contrôle étatique sur la vie politique.

Conclusion : un recul masqué ?

La démocratie gabonaise a besoin d’ouverture, pas de restrictions. Toute réforme visant à améliorer le fonctionnement des institutions doit se faire dans un esprit d’inclusion et de participation.
En l’état, ces nouvelles conditions risquent d’étouffer l’expression politique et de transformer le pluralisme en illusion.

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GabonOpinionSanté

Tu es ce que tu consommes !

Regarde autour de toi, dépose ton téléphone, contemple, respire l’air frais 2 min, sans clash de genre, sans drama, sans faits divers, sans “pressing”… Comment ça va ? Mieux, non ?

Internet te rend amère !

À une période, j’avais commencé à développer de la misandrie. Plus les jours passaient, plus j’étais en colère, plus je méprisais les XY. Je me disais que, de toute façon, « La misandrie blesse, la misogynie tue. ». Mais ce que je n’avais pas remarqué, c’est que ça me rongeait intérieurement. J’étais devenue irritable, méchante, vulgaire et dure envers les hommes !
Mais à quoi c’était dû ?

Chaque jour, chaque semaine, on a droit à une nouvelle victime des hommes. Un viol, une agression, un meurtre… C’est déjà assez difficile de lire tout ça, mais quand tu regardes les commentaires, c’est encore pire ! Des gens qui essaient de justifier l’acte, qui en rigolent, qui font même des promesses de faire pareil. La colère monte en toi petit à petit, tu scrolles, et tu tombes sur le post d’un gars qui dit : « Les femmes aiment se victimiser, on subit les mêmes choses. » ! Et là, tu pètes un câble parce que tu sais que c’est faux, tu as envie qu’il comprenne que c’est faux, donc tu mets un commentaire pour lui expliquer, mais il s’en fout, il veut juste faire réagir et avoir plein de partages de femmes en colère !

Il m’est arrivé de pleurer, parce qu’un homme avait dit qu’on ne vivait rien de ouf. J’avais fait une rechute dépressive de 1 mois à cause d’un post sur Facebook.

Revenons à l’idée de base, reste avec moi !

Éloigne-toi des choses que tu pourrais voir, entendre ou lire, qui pourraient troubler ou bouleverser ton cerveau !
Les faits divers, les posts problématiques, les clashs, déconnecte-toi, sinon tu deviendras comme moi à cette période : amère !
On vit tellement de choses en tant que femmes, et voir ça à répétition dans ton fil d’actualité peut te détruire. Une info, puis deux, puis trois, ta journée est gâchée et tu deviens aigrie

Ça semble incohérent ce que je raconte, mais c’est réel.
J’ai recommencé à regarder plein de trucs différents sur TikTok pour refaire mon algorithme, des choses drôles. Sur Facebook, je supprime les gens problématiques, je zappe les histoires tristes et les faits divers horribles, je diminue mon implication dans les débats… Bref, je me protège.

C’est ta responsabilité de te protéger. Tu es ce que tu consommes. Sinon, disons, tu deviens ce que tu consommes. Donc c’est à toi de faire un choix, car au final, ça te détruira toi !

Je te dis tout