Gabon

GabonOpinion

Trouble dans le consentement. – Madame La Présidente

Vous vous souvenez de ces fameuses femmes qui font  » l’étoile de mer » ? Ça fait des années qu’on entend ce terme – pour dire de certaines femmes qu’elles ne sont pas « bonnes au lit » et s’en moquer. Mais moi, je me suis demandée : pourquoi une femme qui veut vraiment être là se comporterait comme ça ? Pourquoi rester passive, juste s’allonger sur un lit en écartant les jambes comme si elle subissait ? Peut-être qu’au lieu de se plaindre, on pourrait se poser les vraies questions.

La réponse pourrait être bien plus complexe qu’on ne le pense. Si une femme ne participe pas activement, ne serait-ce qu’un minimum, à un rapport sexuel auquel elle aurait consenti, c’est peut-être qu’en vérité, elle ne veut pas être là. Et c’est là que les choses se brouillent. Ce qu’on présente souvent comme un « oui », peut en réalité cacher un je préfère dire oui plutôt que de risquer pire. On a souvent tendance à imaginer le consentement comme un feu vert clair et net : un « oui » ou un « non », point. Mais dans la réalité, c’est rarement aussi simple. Je pense que dans les rapports hommes femmes le rapport de domination, perçu ou pas, est tellement implicite qu’il ne nous laisse pas vraiment le choix éclairé finalement. Prenons une situation classique : vous ramenez quelqu’un chez vous après une soirée, ou lui vous ramène. Sur le moment, tout semble ok. Mais une fois arrivée, vous réalisez que vous n’avez plus envie. Là, les pensées défilent. « Et s’il s’énerve ? », « Et s’il me force ? », « Il est plus fort que moi… ». Dire « non » devient un risque, donc on finit par dire « oui », juste pour éviter une situation potentiellement dangereuse parce qu’on a déjà entendu toutes ces histoires de viol qui ont commencé comme ça, et puis on te dira pourquoi tu es venue chez lui ou l’as invité chez toi ? Combien de femmes ont déjà ressenti cette pression à « ne pas décevoir », à ne pas être celle qui va « casser l’ambiance » ou risquer une dispute qui va peut-être durer des heures avec son partenaire ? 

Ce trouble dans le consentement soulève une question plus large : jusqu’à quel point le consentement est vraiment la responsabilité des femmes ? Dire « oui » ou « non », etc., ok, mais on oublie que les rapports de domination se jouent ici. La notion de danger est ressentie différemment, et la pression aussi. J’en viens donc à penser qu’on devrait plus voir le consentement comme un problème d’hommes. Peut-être que la clé serait, pour les hommes, de reconnaître cette dynamique de domination, même subtile, de se rendre compte de leur responsabilité dans l’égalisation du terrain et de créer les conditions du consentement. Un homme qui dit : « Je veux qu’on passe un moment ensemble, mais si tu n’es pas à l’aise, ou n’a plus envie quel qu’en soient les raisons, on peut tout arrêter » change complètement la donne. Il ouvre un espace où le « non » devient aussi simple que le « oui ». Il permet un vrai choix en désamorçant la pression et qu’est-ce que ça rassure. 

C’est peut-être un peu long, je sais, mais en fin de compte, ces fameuses histoires d’ »étoile de mer » qu’on a entendue (et parfois même pour certains, racontées) devraient nous pousser à repenser sérieusement la notion de consentement et comment on le met en pratique. Alors, messieurs, avant de vous lancer dans des discours moqueurs sur celles qui semblent « faire la morte » au lit, un petit moment d’introspection pourrait faire du bien. Parce qu’avouons-le, personne ne se laisse tomber comme une étoile de mer quand elle a vraiment envie de s’amuser. Et si cette passivité est là, c’est souvent le signe que les choses ne vont pas si bien, et le viol qui rôde juste à côté

Madame la Présidente

Je te dis tout

GabonOpinion

Lycée Blaise Pascal : Quand déposer ses enfants devient une affaire nationale sur l’axe Camp de Gaulle-Rond-point Charbonnages !

Ah, le fameux axe Camp de Gaulle-Rond-point Charbonnages ! En temps normal, il est déjà assez compliqué à emprunter. Mais dès qu’il est 7h du matin ou 16h30, on dirait que cet axe est devenu la propriété privée du Lycée Blaise Pascal.

Tu passes par là à ces heures-là ? C’est simple : patience, zenitude, et surtout, prépare-toi à te retrouver coincé dans un embouteillage qui n’a rien à envier aux heures de pointe de New York. La cause ? Les parents d’élèves qui viennent déposer ou récupérer leurs petits génies. Eh oui, apparemment, la voie publique est aussi leur parking.

Les parents d’élèves, nouveaux « gendarmes » de la route ?

On dirait bien que sur cette portion de route, les feux de signalisation et les panneaux de priorité ont été remplacés par les clignotants des voitures garées en vrac. Ils se garent en mode « ça va aller » et « je reviens tout de suite« , sans se soucier des pauvres automobilistes qui, eux, doivent continuer leur chemin vers d’autres destinations.

Les voitures se mettent en double file, en triple file parfois (soyons créatifs !), bloquant tout le monde, sans que personne ne semble trouver ça problématique. Mais qui pourrait les blâmer ? Après tout, ils ne font que déposer leurs enfants dans un établissement très prestigieux, n’est-ce pas ? Peut-être même que cet axe leur appartient en partie, qui sait ?

Le stress des automobilistes : « Qui a signé ça ? »

Si tu es un usager lambda qui emprunte cet axe par obligation, bon courage ! En plein embouteillage, tu te demandes sûrement : « Mais, qui a signé ça ? » Tu pourrais penser qu’il y a une intervention des autorités pour réguler tout ça, mais non, chacun fait ce qu’il veut. On croirait que l’axe Camp de Gaulle-Rond-point Charbonnages est devenu une annexe de l’établissement, avec ses propres règles de circulation… ou plutôt l’absence totale de règles !

Et si tu te plains un peu trop, attention ! Tu pourrais bien être regardé de travers. Parce que visiblement, ce n’est pas toi qui as l’urgence de déposer un enfant à l’école. Ton retard au travail ? Tes rendez-vous manqués ? Ça peut attendre. L’essentiel, c’est que Kevin et Marie-Sophie arrivent à l’heure en cours de maths.

Les solutions ? Peut-être un parking VIP pour les parents

Certains automobilistes proposent des solutions (histoire d’arrêter de souffrir). Pourquoi ne pas construire un « parking VIP » spécial parents d’élèves ? Peut-être même avec un service de voiturier ! Ainsi, on libère la route pour les autres usagers. Sinon, peut-être qu’un petit effort de la part des responsables administratifs du lycée et des autorités locales pour réguler tout ce trafic pourrait sauver des vies… ou au moins sauver la patience des automobilistes.

En attendant, bon courage !

Alors, que faire ? Si vous devez passer par là le matin ou l’après-midi, préparez-vous mentalement. C’est devenu un incontournable du quotidien : comme boire un bon verre d’eau, sauf que là, c’est un embouteillage que vous devez avaler !

Espérons qu’un jour, quelqu’un quelque part aura l’idée lumineuse de résoudre ce problème. Mais en attendant, chers automobilistes, sortez votre meilleure playlist et votre dose de patience. Parce que, visiblement, cet axe appartient encore (et toujours) aux parents du Lycée Blaise Pascal.

Je te dis tout

GabonOpinion

Chronique d’un Gabonais au chômage : VIVE SOBRAGA

Il est 13h, le soleil tape fort à Libreville, mais ce n’est pas la chaleur qui pèse le plus. C’est le poids du chômage, cette espèce de mal silencieux qui étouffe les ambitions et rend les jours longs et vides.

Encore un jour sans appel. Encore un jour où le téléphone ne sonne pas pour annoncer cette opportunité tant attendue. Alors, on fait ce qu’on sait faire de mieux : s’occuper l’esprit avec ce qui ne manque jamais, même quand les poches sont vides… une bonne bière fraîche.

Oui, on est « nguémbé, sans un sou, fauchés comme des rats. Mais mystère de la vie gabonaise, on a toujours les moyens de prendre un pot, une dernière pour la route en fin de journée. C’est comme si, dans l’équation du chômage, il y avait toujours un budget secret, réservé à la bière. On peut galérer à payer le loyer, sauter des repas, mais la bière, elle, est inamovible.

Toujours là. Toujours présente. Et comment ne pas la remercier, cette bière salvatrice, fidèle compagnon de l’inactivité imposée ? VIVE SOBRAGA, hein ! Les promotions n’arrangent rien. À chaque fois qu’on se dit « je vais lever le pied », Sobraga arrive avec ses offres : « 3 bières à kolo, la formule » « Festival de la bière avec des prix hors du commun », et la tentation devient irrésistible.

Le chômage nous fait tourner en rond, et la bière devient la béquille, la pause dans ce cercle infernal d’attente et de promesses non tenues. On se dit qu’on s’en sortira, que cette dépendance n’est que temporaire. « J’arrêterai de boire quand j’aurai trouvé un boulot« , on se rassure ainsi, tout en levant une autre bouteille.

Le pire, c’est qu’on sait. On sait que ce n’est pas la meilleure solution. On sait que cette bière qu’on boit chaque soir avec les amis du quartier ne règle rien. Mais la vérité est que c’est devenu une habitude. Une fuite douce, un refuge collectif. Parce qu’en réalité, cette bière, c’est le seul luxe que beaucoup d’entre nous peuvent encore s’offrir.

Et si demain, Sobraga devait fermer ses portes, c’est probablement là qu’on se lèverait pour protester. Pas quand le chômage frappe, pas quand les factures s’accumulent ou que les promesses d’emploi ne se réalisent jamais. Non, c’est à la fermeture des brasseries qu’on sortirait dans les rues. Parce que, bizarrement, tant que la bière coule, on arrive à oublier le reste. Le chômage ? Oh, ça va s’arranger.

Voilà ce qu’on se dit, au fond du verre. Mais la réalité, c’est qu’entre les promotions de Sobraga et les difficultés du marché de l’emploi, on devient doucement mais sûrement des alcooliques fonctionnels. On se ment à nous-mêmes, croyant qu’on maîtrise la situation. « Je vais arrêter quand ça ira mieux », on se le répète.

Mais ça, c’est juste un mensonge pour survivre à la dureté du quotidien. Parce que tant qu’on sera dans cette situation, tant que le travail restera un mirage, la bière, elle, restera une certitude. Et c’est bien là le problème. VIVE SOBRAGA, hein…

Je te dis tout

GabonOpinion

La recherche du boulot, quel calvaire !!!

La recherche d’un emploi au Gabon, c’est tellement un calvaire qu’on en rigole, sur Facebook j’ai lu “chercher le travail c’est déjà un travail”. Pour avoir vécu une période creuse pendant près de 15 mois, je peux vous dire que c’est un boulot à perte.

Je m’explique, “Tenue correcte exigée” est là phrase qu’on nous sert devant chaque administration publique et parfois privée, et les vigiles sont souvent les mecs les plus chiants de la terre, tu es donc obligé de te préparer. Il y en a qui vont dévaliser moutouki pour trouver des tenues appropriées. Tu n’as pas d’argent, tu cherches un emploi, mais il faut avoir la gueule de l’emploi donc tu dois te donner de la valeur et mettre les chances de ton côté, quel pays !!

Pour déposer un dossier, on veut que tu sois vêtu comme si tu allais être reçu par Macron et ça c’est juste le style vestimentaire.

Parlons maintenant de la paperasse, en 2024, il existe encore des entreprises qui prennent des dossiers physiques, qui n’ont pas de mail pro ou de mail tout court. Ce qui signifie que pour autant d’entreprises, il faut avoir autant de CV, autant de lettres de motivation, peut-être que les gens ne s’en rendent pas compte mais ça fait un sacré pactole, sans compter les enveloppes et j’en viens, le transport.

Bien que le Centre Ville se rapproche de notre Wall Street, toutes les entreprises n’y sont pas ou plus implantées, certaines ont été délocalisées, BET241 a par exemple trouvé son bonheur après le ballon d’or en allant à Okala. Il y a des entreprises implantées à Nkok, Owendo, Akanda et d’ici quelques années il y en aura au cap. Imaginez comment la poche souffre lorsqu’une entreprise exige qu’on vienne déposer des dossiers physiques à leur siège ; tu dois être à gauche, à droite, en haut, en bas et à la fin, tu n’es même pas appelé.

C’est cette conclusion qui blesse, tu consacres du temps pour refaire un CV, rédiger une lettre (bon, même si on triche avec chatgpt), tu fais un peu de shopping, tu imprimes des documents, tu te déplaces partout dans la ville avec de l’espoir, à la fin, tu n’as même pas une entreprise qui te relance, tu commences à te poser des questions, c’est moi qui suis bête ? Nul? C’est mon CV qui est mauvais ? Ma lettre est mal écrite ? Mon profil n’intéresse personne ? Tu te poses tout ça et tu entres dans une énorme dépression qui ne va pas interpeller le frangin insensible de l’article précédent.

Et après quelqu’un viendra te dire que si tu ne travailles pas c’est parce que tu n’as pas envie, tu ne fais pas assez d’effort .sinon tu aurais trouvé depuis.

Me bi me ne wa gnu.

Je te dis tout

GabonOpinion

Népotisme et piston : c’est mauvais jusqu’au jour où ou c’est toi qui en bénéficies

On dit souvent que le développement d’un pays passe d’abord par la mentalité de sa population. Où voudriez-vous qu’on aille lorsque cette dernière est déjà matrixée ou a banalisé certains actes ?

On aime critiquer le népotisme et le piston sur les réseaux sociaux mais personne ne refusera une nomination si son père est au pouvoir, personne ne refusera d’être pistonné pour un poste à responsabilité dans une entreprise et je suis sûr que parmi les lecteurs, si quelqu’un était appelé à former une équipe, il ferait d’abord appel à des proches et personnes de confiance avant de choisir au mérite.

Maintenant que le décor est planté, j’aimerais surtout partager mon ressenti après que le Président de CESE ait nommé tout son village. J’ai constaté que les gens faisaient juste des comparaisons du genre “Quand c’était Ndong Sima ceci, quand c’était Chambrier cela” et on m’a ressorti le fameux “Si c’était toi tu allais faire pareil, arrête de mentir”.

Je vais être honnête avec vous, si j’ai une nomination et je suis appelé à former mon cabinet, je ne vais faire appel à une agence de placement de personnel, je vais bien fouiller dans mon répertoire, relancer un frangin, qui cherchait le travail, puis je verrai du côté de la famille et une fois entouré de mes proches je vais chercher certains profils et je mettrai ma main au feu que toi, oui, TOI QUI EST TRAIN DE LIRE, tu feras pareil. Tes parents sont-ils plus méritants ? Peut-être pas mais certains ont le profil.

Du coup, qu’est ce qui est choquant ? Qu’une personne préfère d’abord fouiller dans son entourage ou parce que ce n’est juste pas vous qu’on a appelé ? Parce qu’en vérité, derrière les dénonciations de népotisme, il y’a des douloureux pro max.

J’ai l’impression que nombreux ne dénoncent népotisme et piston que parce qu’ils n’en bénéficient guère, ils sont triés de partout.

Votre combat est-il noble ou intéressé ?

Je te dis tout

GabonHistoire

Chronique d’un Gabonais en entreprise : Tais-toi quand tu parles

Imagine tu es employé dans une des plus grandes entreprises de la place. Pour avoir ce travail, tu es passé par l’UOB, où tu as essuyé quelques échecs parce qu’un prof ne t’aimait pas, car en concurrence avec toi sur une femme, des mauvaises notes dues à ton manque d’assiduité et les années blanches… Tu en sors finalement à 30 ans avec 2/3 enfants de mères différentes et commence à chercher du travail.

Après 3 années à enchaîner les « bricoles », et à rendre des services à Tonton Jean-Claude, ce dernier prend ton cas au sérieux et donne ton dossier à son ami Hilaire, DG de l’entreprise citée plus haut. Et c’est là que tu découvres le monde de l’entreprise gabonaise.

Tu commences à travailler donc normalement. Puis, au bout de quelques mois, tu te rends compte des frappes sont organisées par la Direction. Et tu te rends surtout compte que tout le monde le sait. Les bruits de couloir sont alimentés par ces informations car les processus de détournements même sont connus de tous. Gaspard, un ancien de la boite, t’explique que ça a toujours fonctionné ainsi. Et que personne ne dit rien parce que « C’est leur entreprise oh ! Pardon ! »

D’abord révolté par la découverte, ton sang ne fait qu’un tour mais très rapidement tu te rappelles de la précarité de ta situation. De plus, la dernière fois que quelqu’un a évoqué cette histoire d’argent et de détournement, il a été viré. C’était y a 4 ans et il est toujours sans emploi… Le silence. C’est tout ce que tu as comme option. Parce que tu ne peux pas te permettre de risquer ce job qui nourrit tes enfants, qui paye ton loyer et te permet, si maigre qu’il soit, de te soigner quand nécessaire.

Et chaque jour passant, tu es de moins en moins sensible à ce qui se passe. Tu te demandes même comment tirer partie de ces processus de détournements utilisés par les chefs. Tu te rapproches d’eux et profites de leurs largesses. De toute façon, « c’est leur entreprise » et tu ne peux rien y faire. Tu es résigné… Mais tu veux ta part du gâteau aussi. Après tout, personne n’est là pour souffrir et de toute façon, c’est sans conséquence. C’est ce que tu te dis…

Ceci n’est pas une fiction… Et c’est loin d’être fini.

Je te dis tout

GabonOpinion

Ton indifférence face à la violence n’est pas une solution

Je comprends que chacun a son vécu, et je ne veux pas minimiser ton expérience. Tu as grandi dans un environnement où la violence était banale, une triste réalité pour beaucoup d’entre nous dans certains quartiers. Mais je t’écris pour te dire que ce que tu as vécu ne doit pas définir ta réaction aux atrocités que nous voyons aujourd’hui.

Quand tu dis que tu restes indifférent face à des actes de violence, comme un homme qui frappe sa femme ou un parent qui maltraite son enfant, parce que « tu as déjà vu ça », tu dois réaliser que cette indifférence, c’est aussi une part du problème. 

Tu vois, les gens qui s’indignent sur les réseaux sociaux, ce n’est pas juste pour faire du bruit. Ils veulent du changement. Ces discussions, même si parfois elles paraissent futiles, sont souvent à l’origine de réelles mobilisations, d’enquêtes, et même de procès. Tu as entendu parler de ces grandes causes qui ont débuté sur Twitter, n’est-ce pas ? Des dénonciations qui ont amené des coupables devant les tribunaux. C’est ça le pouvoir de la voix collective. Si on reste tous dans nos coins en se disant « ce n’est pas mon problème », eh bien, rien ne changera jamais. 

Dire que « quand un homme bat sa femme, ça ne te fait rien » ou que quand un parent maltraite son enfant, tu trouves ça normal, ce n’est pas juste une opinion. C’est dangereux. C’est toi qui choisis de fermer les yeux sur quelque chose d’injuste, alors que tu sais très bien, au fond de toi, que ça ne devrait pas arriver. Parce que, mani, si on attend que la violence frappe nos proches pour se sentir concernés, alors il sera trop tard.

La guerre en Irak dure depuis des années, mais ceux qui y vivent continuent de vouloir que ça s’arrête. Ils ne disent pas que c’est devenu normal juste parce qu’ils y sont habitués. Nous ne devons jamais nous résigner face à la violence ou à l’injustice.

Alors frangin, je t’invite à réfléchir à une chose : ton silence ne te protège pas. Ça ne protège pas non plus les victimes. Et en vérité, ça ne fait que renforcer les injustices. Nous avons tous le devoir de réagir, même quand cela ne nous touche pas directement. Parce que ce que tu juges comme normal aujourd’hui pourrait affecter quelqu’un que tu aimes demain.

Être insensible à la douleur des autres ne rend pas la société plus forte, bien au contraire, ça nous affaiblit tous. Ensemble, en prenant position, on peut changer les choses.

J’espère que ce message atteint le cœur de la personne, et qu’elle prendra le temps de réfléchir à la gravité de son indifférence. Si tu ne veux pas aussi, je m’en fous.

Je te dis tout

GabonOpinion

Violence – De quelle violence tu parles ?

Lorsqu’un sujet éclate sur les réseaux sociaux, les avis sont souvent partagés. Quand on parle de violence, d’agressions sexuelles, de détournement et consort, chacun donne son avis et lorsqu’un avis sort du lot pour son manque d’humanité, la personne prend cher, c’est pourquoi je ne me suis jamais exprimé dessus.

J’ai grandi dans un quartier du 1er arrondissement de Libreville où la violence conjugale, la violence verbale, physique, les menaces et les blessures étaient monnaie courante. Nous étions en face de la prison centrale, derrière la gendarmerie, nous vivions auprès des gens qui devaient faire respecter la loi mais on subissait les injustices et la pire des violences sous leurs yeux. Quand tu n’as connu que ça dans ton enfance, ça marque à vie et certains en deviennent insensibles : Moi.

Aujourd’hui, lorsqu’il y a une polémique sur telle affaire,les 241 s’affolent, moi je regarde de loin, limite je m’en fous car ce sont des choses que j’ai vécues, ce sont des choses que j’ai connues et je n’en ai jamais fait un plat. History repeats again.

Je ne suis pas en train de dire que j’encourage ces actes, je dis juste que dans mon monde, c’est banal. 

● Tu vas entendre qu’un homme a battu sa femme, les gens seront choqués, moi ça ne me fera rien .

● Tu vas apprendre qu’un parent a levé la main sur son enfant et ce dernier s’est enfui, j’ai souvent tendance à me dire que l’enfant est juste une fiotte car nous, on nous tapait et on n’a jamais mûri cette idée.

Et il y a plusieurs situations où je ne suis juste pas en mesure de montrer une once d’empathie parce que je ne vois rien de choquant.

Nous n’avons pas tous la même façon de voir le monde, d’appréhender les situations, ce qui est choquant pour toi peut-être normal pour d’autres et vice versa.

Je deviens comme cette personne qui n’a connu que népotisme, détournement, intimidation, Kounabelisme et qui ne croit juste plus au redressement économique, politique ou sociétal.

Je te dis tout

GabonOpinion

Les papas qui soulèvent les jeunes filles là, qu’est ce qui ne tourne pas rond ?

Depuis que nous sommes bambins hein, on nous fatigue avec des phrases comme « La femme grandit plus vite que l’homme”.

D’ailleurs pendant longtemps, à cette théorie, j’y ai cru, lorsque j’avais 13 ans et je voyais les filles de mon âge trainer avec nos “caciques”, lorsqu’en fin de cycle secondaire, je voyais des gos qu’on venait chercher en voiture et même lorsqu’en arrivant au supérieur, je voyais des jeunes filles se tapaient des papas barbus de 49 ans. Pour ce qui est des femmes matures, on a tendance à normaliser cela car elles sont majeures et consciente de leurs choix, oui, okay, justifiez comme vous voulez mais personne n’aimerait voir son daron de 60 piges avec une femme de 21 ans, qu’elle soit libre de ses choix ou pas.

Qu’est ce qui pousse un fossile de père  à fréquenter d’aussi jeunes femmes ? On ne parle pas d’une femme qui a la moitié de son âge , on parle d’une femme qui a peut-être l’âge de sa première petite fille ?

Du haut de ma trentaine aujourd’hui et depuis que j’ai 25 ans, j’ai mis une croix sur une tranche d’âge concernant les relations quoique j’ai eu quelques débordements avec des 21-22 ans lorsque j’étais dans les 27-29 mais à ce jour, sortir avec une 2000 est un terrible red flag, limite je les vois comme des bébés alors que certaines sont en forme.

La réaction que certaines femmes ont quand elles apprennent que nous avons le même âge (direct pour elles c’est comme si tu avais 8 ans de moins), c’est la réaction que j’ai lorsque je fais connaissance avec une fille qui a réellement 8 à 10 ans de moins. Parfois tu penses à comment tu vas torturer l’enfant d’autrui sous les draps et dès qu’elle te dit “Je prends 22 ans en Octobre”, tu as juste envie de te rendre à l’église pour demander pardon à Dieu d’avoir pêche en pensée, en parole , par action et par omission, oui j’ai.. bon on ne déborde plus.

Tout ça pour dire que si moi (et je sais que je ne suis pas le seul dans cette situation), je ne me vois pas faire boom boom avec une go qui a 10 ans de moins que moi, qu’est ce qui ne tourne pas rond chez nos vieux dont l’écart d’âge est parfois de 40 ans ? Je ne dis pas qu’ils sont les seuls coupables, on va s’attaquer aux gos plus tard, mais à quel moment tu penses à soulever une fille de 25 ans alors que tu en as 60 ans ?

Je te dis tout

GabonOpinion

Quand le covo devient une méthode de justice : où sont passés nos droits ?

Depuis quelques mois, une nouvelle mode semble s’installer au Gabon, en pleine ère de Transition. Ce n’est pas la dernière tendance vestimentaire ou une nouvelle danse qui fait fureur, non. Cette fois, c’est une pratique bien plus dérangeante : des individus, arrêtés pour diverses raisons, se retrouvent avec le crâne rasé – un bon vieux covo – et filmés sous tous les angles par les médias.

Un spectacle qui, avouons-le, en fait rire certains… mais qui pose un vrai problème sur le plan des droits humains. D’après la Charte de la Transition, document qui devrait servir de boussole pour cette nouvelle ère politique, « tout détenu doit être traité avec respect et dignité ». Il est également stipulé que toute forme de torture, de traitement cruel, inhumain ou dégradant est strictement interdite ». Vous voyez où je veux en venir ? Je ne sais pas pour vous, mais je trouve que se retrouver rasé, exposé à la vue de tous avant même d’avoir été jugé, ça ressemble à un bon vieux traitement dégradant, non ?

Alors oui, raser des crânes et les montrer à la télé ou sur les réseaux sociaux peut amuser certains spectateurs. On rit un peu, on commente, on partage… Mais est-ce que cela justifie pour autant un tel traitement ? Après tout, ces personnes sont-elles des condamnées ? Non, pas encore ! Il est toujours bien de rappeler que nous sommes dans un État de droit – ou tout du moins, nous essayons de l’être – et qu’un procès doit avoir lieu avant toute forme de condamnation. En d’autres termes, ces têtes rasées sont déjà humiliées, reconnues coupables aux yeux du public, alors qu’un tribunal ne s’est même pas encore prononcé.

Ce qui est encore plus surprenant dans cette affaire, c’est le silence assourdissant de ceux qui sont censés veiller au respect des lois et des procédures : où sont donc passés les magistrats, les juges, et toutes ces voix censées s’indigner face à une telle dérive ? Si ces détentions sont légales, pourquoi personne ne semble s’opposer à cette humiliation publique qui, rappelons-le, est contraire aux dispositions de la Charte de la Transition et aux principes des Droits de l’Homme ?

On pourrait se poser la question suivante : à quoi sert cette pratique ? Est-ce vraiment une mesure de sécurité, une tentative de contrôle, ou simplement une façon d’humilier ces individus pour marquer les esprits ? Et puis, est-ce vraiment nécessaire ? En quoi le fait de raser une tête prouve la culpabilité de quelqu’un ou renforce la justice ? Si la présomption d’innocence est encore d’actualité dans notre pays, comment expliquer ces mises en scène humiliantes, où l’on prend des hommes et des femmes, les rase et les expose aux moqueries ?

Cette pratique donne l’impression qu’on a déjà sauté l’étape du procès, que la sentence est rendue avant même que la justice ait eu son mot à dire. Un covo pour clore le dossier. Et pendant ce temps, la dignité humaine, cette valeur fondamentale qu’on devrait protéger, est allègrement foulée du pied.

Alors, chers compatriotes, posons-nous la question : est-ce vraiment ce que nous voulons pour notre pays ? Une justice qui se fait dans les salons de coiffure improvisés des commissariats, avec des têtes rasées en guise de verdict ? Ce n’est pas seulement une atteinte aux droits des détenus, mais un affront à nous tous, à notre conscience collective.

En conclusion, que ce soit clair : la transition ne signifie pas qu’on doit piétiner la dignité humaine au passage. Raser des têtes ne fera jamais office de justice, et tant que ce spectacle continuera, c’est notre dignité nationale qui en prendra un coup, elle aussi.

Je te dis tout