Oui, vous avez bien lu, 93. Le chiffre est là, posé comme un éléphant dans la pièce, ou plutôt comme 93 éléphants dans un avion.Imaginez la scène : notre cher président Oligui Nguema, assis confortablement dans son nouveau jet tout frais, cadeau de la généreuse Sylvia Bongo. Autour de lui, 93 invités, pardon, officiels, qui prennent place avec élégance. Le décollage se fait en douceur, les sièges en cuir luisent sous les néons, et pourquoi pas un petit « ngoriiii oooh » chanté en chœur pour bien commencer le voyage. Parce que, soyons sérieux, il faut quand même bien animer les 7 heures de vol vers New York, non ?
Alors oui, la question se pose : pourquoi 93 personnes ? C’est quoi, on prévoit de battre un record du monde de la plus grande délégation diplomatique à l’ONU ? Faut-il vraiment tout ce monde pour aller assister à quelques discours et poser deux ou trois selfies devant le bâtiment de l’ONU ? On est bien loin de l’époque où on envoyait trois pelés et deux tondus, avec un conseiller discret pour gratter les notes de réunion.
Une délégation XXL… mais pourquoi ?
Quand on regarde les chiffres et qu’on pense aux efforts d’économies que l’État demande à ses citoyens, la pilule a du mal à passer. Pendant que certains comptent leurs sous pour acheter leur sac de riz au marché, voilà que la délégation gouvernementale se pavane en première classe pour « représenter le pays ». Ah, parce que oui, on va nous dire que chaque membre est indispensable. Mais franchement, la Directrice Générale de Gabon24 ? Elle va faire quoi ? On a du mal à croire qu’elle n’a pas mieux à faire que d’aller applaudir à New York. Elle pourrait envoyer un journaliste, non ? Ou peut-être qu’on a besoin de son expertise télévisuelle pour retransmettre en direct les discussions philosophiques à l’ONU ? Mystère…
Une délégation ou un vol charter ?
Avouons-le, 93 personnes, c’est pratiquement un vol charter. Si on rajoute les hôtesses de l’air et le personnel navigant, on arrive à quoi, 100 ? Peut-être qu’on voulait louer un bus à deux étages en arrivant à Manhattan, histoire de bien frapper les esprits ? Et puis, imaginez la facture. Les billets d’avion, les hôtels (cinq étoiles, bien sûr, on ne va pas loger ces dignitaires au Formule 1), les restaurants… tout ça, payé par qui ? Eh oui, par le contribuable. Pendant ce temps, le Gabonais moyen se bat pour garder les lumières allumées à la maison. « Faut serrer la ceinture », qu’ils disent. Apparemment, pas tout le monde…
Fuite ou coup monté ?
Et là, grande question : pourquoi avoir laissé fuiter cette liste de passagers ? Un coup de com’ mal calculé ou juste un petit raté ? Franchement, c’est à se demander. Est-ce qu’on teste la patience des Gabonais ou bien c’était juste une mauvaise manipulation d’email ? Dans tous les cas, l’effet est là. On est en pleine crise économique, les bourses sont vides, mais la délégation est pleine, elle !
Démarche diplomatique… ou vacances ?
Soyons honnêtes, une délégation aussi massive ne peut qu’alimenter les soupçons : mission diplomatique ou petit séjour de luxe déguisé ? C’est quoi le programme ? Réunion de travail le matin, shopping sur la 5e avenue l’après-midi ? À ce stade, on s’attend presque à ce qu’un guide touristique soit inclus dans la délégation pour les visites guidées.
Pendant ce temps, le peuple regarde tout ça de loin, un peu comme une mauvaise télé-réalité, et crie à la gabegie. C’est normal, après tout. Ce genre de dépenses somptuaires, c’est difficile à avaler quand on sait que, dans les quartiers, certains n’ont même plus de quoi acheter le pain. Mais bon, paraît-il qu’on doit comprendre… Il faut bien que notre délégation soit visible sur la scène internationale, quitte à vider les caisses pour ça.
Bref, on espère juste que, de retour de New York, cette joyeuse troupe de 93 dignitaires aura des souvenirs à raconter, et qu’ils ramèneront quelque chose de concret. Parce que pour le moment, ce que retient la population, c’est surtout l’excès et le décalage. Il ne manquerait plus qu’ils reviennent en chantant à l’unisson : « C’est le ngoriiii »… Mais cette fois, le refrain risque de sonner un peu faux.