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Gabon : travailler sans salaire, la lente agonie d’un peuple

La vie en terre gabonaise, pour beaucoup, ressemble à une boucle infernale. Étudier dans des conditions précaires, décrocher un diplôme souvent sans garantie d’insertion professionnelle, attendre des années un hypothétique emploi, puis se retrouver à travailler sans salaire régulier. C’est une succession de luttes où l’endurance devient la seule monnaie d’échange.

Certains pourraient penser que ces situations sont des cas isolés. Malheureusement, elles sont la norme. Dans le privé comme dans le public, les employeurs semblent s’être passés le mot : les salaires ne sont pas une nécessité immédiate. Les fonctionnaires attendent des mois, parfois des années, pour percevoir leur dû. Dans certaines entreprises privées, c’est la même rengaine : tu travailles, mais rien ne garantit que tu seras payé. Alors, comment payer le loyer ? Comment nourrir sa famille ? Comment assurer la scolarité des enfants ?

Le pire dans cette situation, c’est le silence qui l’entoure. Une omerta nationale. Les victimes s’épuisent à protester, à revendiquer leurs droits, mais les promesses creuses et les échéances non tenues sont tout ce qu’elles reçoivent en retour. Pire, certaines entreprises, lorsqu’elles sont interpellées, réagissent par la menace ou le licenciement.

Travailler pour ne rien gagner : une tragédie banalisée

Au Gabon, de nombreux travailleurs en sont réduits à survivre sur le dos de leurs familles, de leurs amis ou de crédits qu’ils ne peuvent pas rembourser. On voit des pères de famille qui doivent emprunter de l’argent pour aller travailler. Des enseignants, des agents de santé, des ouvriers du BTP, des employés de l’administration qui peinent à s’acheter un repas pendant que d’autres accumulent des fortunes sur des comptes bancaires à l’étranger.

La situation touche tout le monde, mais certains secteurs sont plus durement impactés. Les médias ont rapporté le cas de cet employé de la SOGATRA retrouvé dans les locaux de l’entreprise qui a perdu la vie faute d’avoir pu acheter ses médicaments. Une scène qui aurait pu être évitée, mais qui, faute de volonté politique, se répète encore et encore.

Et que dire des retraités ? Après avoir servi l’État toute leur vie, ils sont abandonnés à leur sort, livrés à la mendicité. Il n’est pas rare de voir des vieux, dossiers sous le bras, errer de ministère en ministère à la recherche d’un paiement qui n’arrivera peut-être jamais. Des vieillards, anciens professeurs, anciens médecins, anciens fonctionnaires, réduits à dormir devant la CNSS dans l’espoir d’un miracle.

Un mépris institutionnalisé

L’indifférence des autorités face à cette crise est glaçante. Le silence du gouvernement est un message en soi : le bien-être des citoyens n’est pas une priorité. Les ministres, eux, sont bien payés, leurs salaires tombent à temps, ils roulent dans des voitures de luxe et s’envolent en première classe pour des conférences internationales. Ils vivent dans une bulle dorée, complètement déconnectés de la réalité du peuple.

Et pourtant, la solution est simple : payer les salaires à temps, garantir les droits des travailleurs, renforcer les contrôles sur les entreprises qui exploitent leurs employés. Mais encore faudrait-il que ceux qui détiennent le pouvoir aient une volonté politique réelle de changer les choses.

Au lieu de cela, les mêmes discours vides sont servis à chaque crise : “Nous allons régler la situation”, “Nous comprenons la souffrance des travailleurs”, “Des mesures sont en cours”. Mais au final, rien ne change.

Combien de temps encore cette situation pourra-t-elle durer ? Pendant combien d’années encore les travailleurs gabonais devront-ils mendier ce qui leur revient de droit ? Le danger de ce mépris généralisé, c’est la colère qu’il alimente. Car un peuple qui souffre en silence finit toujours par exploser.

Le Gabon mérite mieux. Son peuple mérite mieux. Il est temps que les choses changent.

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Le calvaire d’un gabonais lambda

6h30. Réveil. Enfin, pas vraiment. C’est mon téléphone qui vibre parce qu’il me reste à peine 10 % de batterie. Coupure d’électricité cette nuit, encore. J’ai dormi comme dans un sauna, avec un ventilateur qui n’a servi qu’à la déco et des moustiques qui ont organisé un festin sur mes jambes. Je me lève, direction la douche. L’eau sort en mode filet d’espoir, mais bon, faut faire avec.

7h15. Départ pour le boulot. Premier dilemme de la journée : clando ou taxi ? Le taxi veut 700, je proteste, il me répond : « Tu veux ou tu veux pas ? ». Bon. Clando, alors. Sauf qu’il est plein et me regarde comme si j’étais une valise en trop. J’insiste, le chauffeur soupire et me fait signe de monter.

7h35. On roule enfin. Cinq minutes plus tard, premier barrage de police. Contrôle de routine, qu’ils disent. Le chauffeur descend, palabre, revient. « C’est à cause de ça que je n’aime pas venir ici, tu prends quelqu’un à 500 tu vas donner 1 000f aux gens là ». Hein ?! Donc en fait, moi aussi, je paie l’amende du clando ? On proteste un peu, mais bon, il faut arriver au boulot.

8h10. Embouteillage. Et pas un petit. On avance à la vitesse d’une tortue fatiguée. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a que deux vraies routes dans cette ville et que tout le monde est dessus. Taxis, camions, 4×4 climatisés de ceux qui ne vivent pas « en bas ». Et moi, en costume, collé à la fenêtre, une goutte de sueur traçant son chemin sur ma tempe. Je regarde le chauffeur. Il met la radio. Un discours qui parle du développement du pays. Ironie du sort.

Et c’est là qu’on nous parle d’élections. Encore une fois, on va nous promettre monts et merveilles, des routes dignes de Dubaï, des universités aux équipements high-tech, et bien sûr, “un avenir radieux pour notre jeunesse”. On connaît la chanson, on l’a écoutée en boucle depuis trop longtemps. Mais moi, ce que j’attends du prochain président, c’est pas qu’il me promette 2035.

Moi, je veux savoir comment je vais faire demain matin. Est-ce que je vais encore galérer pour trouver du manioc à un prix raisonnable ? Est-ce que le pain va encore prendre 50 francs d’augmentation pendant qu’on nous parle de “plan de développement durable” ? Est-ce que je pourrai enfin rentrer chez moi sans craindre que mon quartier soit dans le noir ? Je ne veux plus entendre parler de projets “long-termistes” qui ne concernent que mes arrière-petits-enfants. Non, dites-moi plutôt comment, dès demain, mon quotidien peut redevenir vivable.

12h30. Pause déjeuner. Je vais acheter du pain. Hier encore, c’était 150. Aujourd’hui, c’est 200. Je regarde le vendeur, il me regarde, je le regarde encore. Finalement, je paie sans rien dire. Pas le courage.

17h00. Fin du boulot. Retour au combat. Cette fois, pas de clando. Je prends un taxi. 800 francs. Arrêt surprise de la police. Encore. Contrôle, palabres. Je paie et descends avant de me faire ruiner.

19h00. À la maison. Enfin. Pas de lumière. Toujours pas d’eau. Mais demain, on va encore nous dire qu’on est sur la bonne voie, que le pays avance. Moi, je veux juste que mon pain revienne à 125 et que mon quartier ne ressemble plus à une scène post-apocalyptique chaque soir.

Alors oui, les élections arrivent. Oui, on va encore nous vendre du rêve, des projets futuristes et des phrases pleines d’espoir. Mais moi, ce que je veux savoir, c’est comment on fait pour vivre maintenant, aujourd’hui, demain matin. Parce que 2035, c’est bien joli, mais j’ai encore une longue route à faire demain et je ne suis même pas sûr que mon téléphone aura assez de batterie pour me réveiller.

Alors voilà, je vais lire les programmes de campagne. Un par un. Et celui qui me dira, avec des arguments concrets, qu’il mettra le peuple et son bien-être au centre de tout, c’est lui que je suivrai. 

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L’hypocrisie des Femmes : La polygamie.

Alors avant de commencer tout propos ,je tiens à rappeler que je suis une femme ,et que tous les propos rapportés ici sont la résultante d’un constat au fil des années.

J’ai toujours pensé que les femmes avaient un problème avec la rivalité. On peut l’observer quand un homme épouse une femme qui n’est pas au goût de sa mère par exemple. Et donc je me suis dit que de manière générale,les femmes n’aiment pas la compétition ou la rivalité,donc c’est bien normal que la polygamie n’enchante pas beaucoup!
Mais plus je grandis ,plus je me rends compte que le problème n’est pas dans la rivalité mais dans la légalisation de l’adversaire.

En fait,les problèmes commencent quand « C’est moi qui porte l’alliance! » n’est plus un argument d’autorité.

Nous voyons tous ce qui se dit et se passe quand un homme trompe sa femme/copine /concubine,et que par malheur tout fini sur la toile . Les “titulaires ” se réconfortent entre elles en répétant que «les hommes sont comme ça,ils trompent tous,mais c’est toi qui a la bague .»
Comme si cette bague apportait un ascendant sur “l’adversaire ” .

Et c’est là le réel problème.

À quel moment sommes nous déterminées par un bout de fer ? (je blague ,ou pas)
Est ce que ce n’est pas problématique de justement accepter tout et n’importe quoi Parceque on a la preuve qu’on est supérieure à une autre ?

Le problème n’est plus l’homme ,qui n’est pas capable de se contenter d’une femme,mais la femme qui a accepté d’aimer cet homme.
Bizarre…

En conclusion,j’ai compris que le problème de la polygamie, c’est que l’adversaire est légalisé.

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Je suis un homme, donc je ne dois pas…

En lisant l’article de Joyce sur le patriarcat, je n’ai eu qu’un sourire en coin. Même quand certains essaient de parler d’un sujet pour autrui, tirer la couette de son côté reste un réflexe… humain. Qu’à cela ne tienne, je vous donne, moi, ma vision du patriarcat en tant qu’homme.

Oui, le patriarcat a beaucoup d’avantages lorsque l’on est un homme. Nous bénéficions de nombreux privilèges en comparaison avec les femmes. Ces avantages, bien que souvent contestés ou minimisés, restent bien réels.

Aujourd’hui encore, et la liste est loin d’être exhaustive :

• Nous avons, en moyenne, de meilleurs salaires.

• Nous accédons plus facilement aux postes à responsabilité.

• Nos erreurs sont souvent mieux tolérées, perçues comme des leçons d’apprentissage plutôt que comme des échecs.

• Notre autorité est rarement remise en question, que ce soit en entreprise ou dans le cadre familial.

• Nous sommes perçus comme plus compétents par défaut, même lorsque nous avons le même niveau d’expérience qu’une femme.

• Nous subissons moins de pression sociale sur notre apparence physique.

• Nous avons moins de risques d’être victimes de harcèlement sexuel ou de violences basées sur le genre.

Une fois que tout ceci est dit, attaquons l’envers du décor.

L’autre face du patriarcat : un carcan pour les hommes. Le patriarcat ne se limite pas à des privilèges. Il impose aussi des contraintes, des responsabilités et des attentes. L’homme que propose ce système a des devoirs bien définis, et le principal est de fournir.

Depuis des générations, l’ambition d’un homme est souvent résumée ainsi : apporter au foyer tout ce dont il a besoin pour fonctionner. Dans cette vision traditionnelle, on demande à une femme de s’occuper de la santé et du bien-être des enfants, tandis que l’homme doit subvenir aux besoins matériels de la famille. C’est lui qui doit rapporter l’argent, assurer la sécurité du foyer, être un pilier infaillible.

Cela peut sembler anodin, voire honorable, mais en réalité, cela met une pression énorme sur les épaules des hommes. Nous devons toujours être forts, ne jamais montrer de faiblesse. Un homme qui doute, qui échoue, qui montre des émotions comme la tristesse ou la peur est souvent perçu comme moins homme.

Le tabou des émotions masculines. Le patriarcat ne nous apprend pas à gérer nos émotions, il nous apprend à les refouler. Dès l’enfance, on nous dit des phrases comme :

• “Un garçon, ça ne pleure pas.”

• “Sois fort !”

• “Ne sois pas une fille.”

• “Un homme, ça encaisse.”

Ces petites phrases banales façonnent notre rapport aux émotions. Elles nous conditionnent à croire que ressentir et exprimer nos émotions est un signe de faiblesse. Résultat : nous grandissons en apprenant à cacher nos peurs, nos angoisses, nos douleurs.

Les conséquences sont désastreuses. Les hommes ont plus de mal à exprimer leurs sentiments, ce qui complique leurs relations amoureuses, familiales et amicales. Beaucoup souffrent en silence, incapables de demander de l’aide. Ce n’est pas un hasard si les hommes représentent la majorité des suicides dans le monde.

La pression de la réussite et du rôle de “protecteur”. Un autre poids que le patriarcat impose aux hommes est celui de la réussite. Nous devons être ambitieux, compétitifs, conquérants. Nous devons gagner : gagner de l’argent, gagner en pouvoir, gagner le respect des autres hommes.

L’échec n’est pas une option, car il remet en cause notre virilité. Cette obsession de la réussite professionnelle et financière pousse de nombreux hommes à sacrifier leur bien-être, leur santé mentale, leur famille. Un homme qui ne réussit pas est souvent perçu comme un “raté”. Il peut être méprisé par la société, moqué par ses pairs, voire dévalorisé par sa propre famille.

De plus, le patriarcat nous donne le rôle du protecteur. Cela signifie que, dans un couple hétérosexuel, nous sommes censés protéger notre compagne, défendre notre honneur, être forts physiquement et mentalement. Cela peut sembler noble, mais cela crée aussi un cadre rigide où nous ne pouvons pas être vulnérables.

Si une femme est agressée, on s’attend à ce que son compagnon réagisse, qu’il se batte. Un homme qui ne défend pas sa femme est perçu comme lâche. Cette pression pousse parfois à des comportements violents, à des démonstrations de force inutiles, simplement pour prouver qu’on est un “vrai homme”.

Les injonctions sur la sexualité masculine : Un autre aspect rarement abordé est la manière dont le patriarcat influence notre rapport à la sexualité. Depuis l’adolescence, on nous apprend que notre valeur en tant qu’homme est liée à notre performance sexuelle et à notre nombre de conquêtes.

Un homme qui a beaucoup de partenaires est admiré, tandis qu’une femme dans la même situation est souvent jugée. À l’inverse, un homme qui n’a pas de relations sexuelles est moqué, perçu comme “faible”, “pas assez viril”.

Cette pression crée un rapport malsain à la sexualité. Certains hommes ressentent le besoin de prouver leur virilité à travers des comportements dominateurs, voire toxiques. D’autres vivent dans l’angoisse de ne pas être “assez performants”.

Pire encore, le patriarcat laisse peu de place aux hommes qui ne rentrent pas dans cette norme hétérosexuelle et dominante. Les hommes homosexuels, bisexuels ou ceux qui ne se conforment pas aux stéréotypes masculins sont souvent marginalisés, moqués, voire agressés.

Comment sortir de ce modèle ? Face à tout cela, une question se pose : comment sortir de ce système qui, bien qu’il nous favorise en apparence, nous enferme aussi dans un rôle rigide et pesant ? La première étape est de prendre conscience de ces schémas. Comprendre que le patriarcat ne nuit pas seulement aux femmes, mais aussi aux hommes. Nous devons remettre en question les injonctions qui nous ont été imposées et apprendre à nous libérer des diktats de la masculinité toxique.

Ensuite, il est essentiel de valoriser d’autres modèles masculins. Être un homme ne devrait pas signifier être fort en toutes circonstances, cacher ses émotions, dominer ou accumuler des richesses. Nous devons encourager une masculinité plus libre, où la sensibilité, l’empathie et la vulnérabilité ne sont pas perçues comme des faiblesses.

Enfin, il faut repenser notre rapport aux femmes et aux autres hommes. Cela signifie écouter, apprendre, soutenir l’égalité des genres, non pas par charité, mais parce que c’est aussi notre libération qui est en jeu.

Le patriarcat n’est pas qu’un système qui avantage les hommes, c’est aussi un carcan qui nous enferme dans des rôles prédéfinis. Il nous offre des privilèges, mais nous impose aussi des devoirs écrasants. Être un homme, ce n’est pas seulement fournir, protéger ou dominer. C’est aussi ressentir, aimer, échouer, apprendre, évoluer. Je suis un homme, donc je ne dois pas… être prisonnier d’un modèle qui ne me correspond pas.

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L’escroquerie émotionnelle mène à la mort.

Je ne pense pas être la seule à voir le nombre de crimes qu’il y a envers la gent féminine depuis un moment. Au Gabon, en Afrique, dans le monde, les femmes se font tuer par des inconnus ou leurs conjoints.

Néanmoins, je pense qu’au-delà du fait que nous devons sensibiliser les hommes sur leur manque d’intelligence émotionnelle, leur violence et, pour certains, leur misogynie, il est important de dire aux femmes que ce n’est pas un crime de se protéger pour ne pas en arriver là.

Oui, énormément d’hommes sont vicieux, mais pourquoi allez-vous à leurs rendez-vous ? Méprenez-vous, je ne suis pas en train de justifier ces agressions ou de dire que les femmes sont les coupables.

Je dis que, quand on connaît l’atmosphère sociale actuelle, où règnent la violence et la misogynie, c’est quand même un suicide d’accepter une invitation d’un inconnu sur Facebook.Les proies ne seront jamais les prédateurs.

Tu auras beau penser que si tu viens juste pour manger et que tu fuis, il aura mal et tu auras gagné la partie, mais sache que si c’est lui qui gagne, tu n’auras pas juste mal, tu seras peut-être morte aussi. On a tellement normalisé l’escroquerie émotionnelle qu’on ne se rend pas compte des risques derrière.

Tu vas jouer avec les émotions d’un homme pour lui soutirer de l’argent, juste parce que c’est “comme ça”, alors qu’on ne connaît pas réellement le background ni les pulsions des gens qu’on rencontre dans la rue.

Il faut éviter ce qui peut être évitable. Se protéger, ce n’est pas être bête. Se protéger, c’est comprendre qu’il y a des situations dans lesquelles on n’est pas obligé de se retrouver.

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Pouvez-vous arrêter de parler au nom des Gabonais ?

Il faudrait peut-être instaurer un permis pour parler au nom des Gabonais, parce qu’actuellement, c’est le grand n’importe quoi. À chaque nouvelle annonce politique, un groupe jaillit de nulle part, bras levés, voix tremblantes d’émotion, pour clamer que « les Gabonais soutiennent pleinement cette initiative ».

Quels Gabonais ? Ceux qui luttent pour remplir leurs marmites pendant que vous tressez des lauriers à des décisions qui ne changent rien à leur quotidien ?

On les voit souvent lors des causeries politiques, ces experts autoproclamés en « aspirations du peuple ». Ils prennent la parole avec une assurance qui force l’admiration et, surtout, le malaise : « Les jeunes de tel quartier sont derrière cette mesure ! », « La jeunesse de telle province adhère à cette vision ! ». Ah bon ? Ce sont bien ces mêmes jeunes qu’on voit râler sur les réseaux parce qu’ils attendent toujours que les promesses d’hier soient tenues ? Ceux qui cherchent du boulot pendant qu’on leur distribue des tee-shirts et des casquettes aux couleurs du parti ou du mouvement associatif du moment ?

On nous dit que la jeunesse soutient. Mais elle soutient quoi, au juste ? La énième inauguration d’un projet qui ne verra jamais le jour ? La réhabilitation annoncée d’une route qui se transforme en mirage à chaque saison des pluies ? Ou alors elle soutient, malgré elle, un système où elle est juste bonne à remplir les rangs des meetings en échange d’un billet froissé et d’une bière ?

Le plus inquiétant, c’est que ces faux porte-parole prospèrent justement parce que beaucoup de Gabonais ont décidé que la politique, ce n’est pas leur affaire. Résultat : pendant que les vrais concernés vivent les réalités du terrain, une poignée de gens s’improvisent messagers du peuple et vendent du rêve à ceux qui nous gouvernent. Et après, on s’étonne que les décisions prises ne correspondent jamais aux vrais besoins.

Soyons clairs : tant que nous laisserons ces individus parler en notre nom, nous serons les figurants d’un film dont ils écrivent le scénario. Le Gabon appartient à tout le monde, pas seulement à ceux qui savent bien lever la main dans les réunions pour dire ce que le pouvoir veut entendre. Si nous ne voulons plus être représentés par des marionnettes, il va falloir apprendre à tenir les ficelles nous-mêmes.

Alors, la prochaine fois qu’on vous dira que « les Gabonais soutiennent », demandez-vous si vous faisiez partie de la réunion. Et si la réponse est non, peut-être qu’il est temps de reprendre votre voix. Quand on ne surveille pas les cuisines du pouvoir, il ne faut pas s’étonner de ce qu’on nous sert dans l’assiette.

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Pourquoi les jeunes filles disent préférer les hommes plus âgés ?

Je ne vais pas aborder l’aspect qui ferait que la femme recherche quelqu’un de plus expérimenté ou de plus imposant mentalement et socialement qu’elle, ce n’est pas le sujet aujourd’hui.

Aujourd’hui, on va parler des adolescents et des jeunes hommes qui se plaignent d’être sur les mêmes dossiers que leurs grands frères. Aujourd’hui, on va essayer d’expliquer pourquoi un jeune homme de 17 ans et une jeune fille de 17 ans n’ont pas le même âge. On va essayer d’explorer deux aspects : l’attachement par recherche de figure paternelle et la recherche de pourvoyeurs.

Avant d’explorer ces aspects, je tiens à rappeler qu’un jeune homme lambda de 18/19 ans sera souvent amené à travailler pour avoir son argent de poche, sortir avec ses amis, etc. Je ne dis pas que les jeunes hommes sont des flemmards irresponsables et immatures, je veux juste parler des problématiques de ces jeunes dames.

1 – La recherche de figure paternelle

Nous savons, vous savez, le phénomène de mères célibataires ne cesse de s’accroître. Énormément de femmes élèvent leurs enfants, et très souvent des jeunes filles, toutes seules, ce qui fait que psychologiquement la jeune fille va très souvent se tourner vers des hommes matures, capables d’avoir de l’autorité sur elle.

On a dans ces cas-là l’impression que la jeune fille considère les jeunes hommes de son âge comme des enfants. Ce n’est pas sa faute, elle cherche quelqu’un de plus mature, de calme, posé et qui lui apprendra des choses. Oui, il y a des exceptions, mais bon… Vous n’êtes pas la cible.

2 – La recherche de pourvoyeurs

J’aime beaucoup comment on insulte les jeunes filles sur Facebook chaque fois qu’elles évoquent le fait qu’un homme soit un pourvoyeur pour elles et que certains disent que les femmes d’avant ne pensaient pas ainsi. Mais qui a éduqué ces jeunes filles ?Ces mêmes mères ! Ces femmes qui disent à des filles d’à peine 17/18 ans : « Tu connais déjà les hommes, je n’ai plus besoin de m’occuper de toi. », ces mères qui inculquent à leurs filles qu’une femme ne rentre pas à la maison les mains vides et que si un homme monte sur toi, il doit chiffrer.

Pendant que ces jeunes filles subissent cette pression, les jeunes hommes, qui sont parfois même leurs frères et qui sont plus âgés, se reposent tranquillement.Vous conviendrez donc avec moi qu’une jeune fille à qui on demande de participer aux charges de la maison ne sortira pas avec un jeune qui dépend de l’argent de ses parents, non ?Il faut attaquer le mal à sa racine au lieu de toujours parler des conséquences. Arrêtez de fuir vos responsabilités, assumez les grossesses et faites comprendre aux femmes que leurs incitations poussent leurs filles vers la prostitution.

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« Nous sommes Bantu » : l’excuse parfaite pour ne rien changer ?

Dans nos sociétés, il y a des phrases qui servent d’arguments massue, des répliques qui coupent court à tout débat et scellent le sort de toute discussion. L’une des plus populaires ? « Nous sommes Bantu. »

Cette phrase, qu’on pourrait croire anodine et qui est en passant un argument d’autorité, est en réalité une armure, un passe-droit, un bouclier inébranlable face au changement. Elle permet de justifier l’immobilisme, de sanctifier les hiérarchies les plus absurdes et de garantir que, quoi qu’il arrive, certaines personnes ne seront jamais remises en question.

L’aîné a toujours raison, même quand il a tort

Dans la logique Bantu, l’aîné est une figure d’autorité absolue. Son âge lui confère un savoir inattaquable, une sagesse supposée et une immunité totale contre la critique. Peu importe qu’il se trompe, qu’il répète des erreurs évidentes ou qu’il prenne des décisions hasardeuses : contester un aîné, c’est défier l’ordre naturel des choses.

Ainsi, même face à une évidence, le plus jeune doit ravaler ses arguments et se plier à la sentence de son aîné. Car « nous sommes Bantu », et chez nous, le respect prime sur la raison.

L’aîné veut toujours être le chef, même s’il est incompétent. D’ailleurs même en entreprise on a des gens qui pensent que le droit d’aînesse prévaut sur la hiérarchie. Quelqu’un voudra envoyer son collègue sur la simple base qu’il est plus âgé. Il va oublier formule de politesse et bienséance et va brandir ça en mode c’est la carte magique qui lui confère tous les droits. Lol, chien ! Tu penses que tu vas brimer qui ?

Cette vénération aveugle pour l’âge se répercute aussi sur le leadership. Dans une entreprise, une association, une famille, celui qui est le plus âgé se sent automatiquement investi du droit de commander. Peu importe qu’il ne comprenne rien à la gestion, qu’il prenne des décisions à l’instinct ou qu’il refuse de s’adapter aux nouvelles réalités : il est le chef, parce que… « nous sommes Bantu. »

Et malheur à celui qui oserait proposer une autre approche, suggérer que peut-être, la compétence devrait primer sur l’ancienneté. On lui rétorquera qu’il est insolent, qu’il manque de respect, qu’il ne comprend pas la culture.

La tradition comme excuse à l’immobilisme

Cette phrase est le bouclier ultime contre tout progrès. Car en affirmant « nous sommes Bantu », on place la tradition au-dessus de toute évolution possible. Besoin de réformer un système de gouvernance ? Impossible, car ce n’est pas ainsi que faisaient nos ancêtres. Envie d’instaurer plus de méritocratie ? Impensable, car l’ordre établi doit être respecté.

Bien sûr, personne ne dit qu’il faut balayer la culture et ses valeurs. Mais il est essentiel de se demander si elle doit être une boussole qui nous guide ou une prison qui nous enferme.

Et si on devenait Bantu différemment ?

Être Bantu ne devrait pas signifier s’accrocher à des pratiques dépassées ou refuser le progrès sous prétexte de respect des anciens. Si la culture est vivante, alors elle doit évoluer.

Peut-être qu’il est temps d’accepter que l’aîné n’a pas toujours raison. Peut-être que le leadership ne devrait pas être une question d’âge mais de compétence. Peut-être que nous pouvons être Bantu, tout en avançant.

Ou alors, on peut continuer comme avant. Après tout, « nous sommes Bantu. »

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À l’Assemblée, faites votre travail au lieu de pleurnicher !

Puisque certains honorables députés semblent découvrir leur rôle à travers des publications Facebook indignées, prenons le temps de leur rappeler un détail essentiel : vous êtes là pour représenter le peuple, pas pour vous auto-congratuler ou nous faire la morale.

Et si cela vous dérange d’être interpellés sur votre inaction, libre à vous de faire ce que n’importe quel travailleur incompétent ferait : démissionner.

Représenter, ce n’est pas mépriser – encore faut-il savoir ce que ça veut dire

Un député, c’est un représentant du peuple. C’est son seul et unique rôle. Il ne fait pas la charité, il ne rend pas service par bonté d’âme, il fait ce pour quoi il est payé. Pourtant, au lieu de défendre les citoyens, certains préfèrent passer leur temps à les mépriser, à les insulter à demi-mots et à s’indigner d’être critiqués.

Qu’on se comprenne bien : vous n’êtes pas des monarques, vous êtes des salariés de la République. C’est nous qui vous nourrissons, c’est nous qui entretenons votre train de vie, et c’est à nous que vous devez rendre des comptes.

Alors, si nous vous interpellons, ce n’est pas pour satisfaire votre ego ou vous offrir une excuse pour faire des discours indignés. C’est parce que vous devez agir.

Mais apparemment, il est plus facile de mépriser le peuple que de s’en occuper. Et à l’invitation de venir faire votre job, NON, nous ne viendrons pas à l’Assemblée. Faites votre travail !

On nous dit parfois qu’il faudrait venir directement à l’Assemblée pour être entendus. Quelle blague. Depuis quand est-ce au peuple de se déplacer pour secouer ceux qui sont censés le défendre ?

Vous êtes nommés pour être nos relais, pas nos maîtres. Si vous n’êtes pas capables de tendre l’oreille et de lire ce qui se dit autour de vous, c’est que vous êtes incompétents.

Le peuple n’a pas besoin d’entrer dans vos bureaux dorés pour être entendu. Nous parlons sur les réseaux sociaux, dans la rue, sur les marchés, dans les entreprises. Nos colères, nos frustrations, nos espoirs s’expriment chaque jour. À vous de les écouter.

L’Assemblée nationale n’est pas une page Facebook – ni votre club privé

Depuis quand l’Assemblée nationale fonctionne-t-elle comme une start-up mal gérée, où la seule communication officielle passe par la page Facebook d’un membre ? Une institution aussi importante ne peut pas se limiter à une communication improvisée et opaque. Attends mais prenez exemple sur vos pairs français. Vous ne les voyez pas communiquer ? Intervenir ? Vous croyez qu’ils le font pour quoi ? Ils ont à coeur de bien faire LEUR TRAVAIL.

Les débats, les votes, les décisions, tout cela doit être transparent. Nous avons le droit de savoir qui défend quoi, qui vote contre nos intérêts, qui préfère se taire et pourquoi.

Mais visiblement, la transparence vous fait aussi peur que la responsabilité. Les délestages sont devenus une habitude au Gabon. Ils paralysent l’économie, détruisent les petites entreprises, compromettent la santé des patients dans les hôpitaux, privent les enfants de lumière pour étudier. Et vous, qu’avez-vous fait ? On a compris que les Bongo ont mis le pays à terre mais vous qu’on a placé pour bouger les lignes, c’est à partir de quand qu’on sentira que vos mots sont l’écho de nos maux ?

Chaque année, le budget est voté, et chaque année, la crise énergétique s’aggrave. Pourtant, combien d’entre vous ont eu le courage d’en faire un vrai combat ? Les féminicides ? Les projets des lois à quel niveau ?

Le problème de l’électricité au Gabon ne date pas d’hier, il n’a pas surgi par magie le 30 août 2023. C’est une bombe à retardement que vous avez tous regardée sans bouger. Il aurait fallu faire preuve d’initiative, de courage politique, et peut-être même… travailler un peu.

Quand vous n’étiez pas au Parlement, on aurait accepté que vous vous plaignez avec nous mais là, quand même chers honorables, il faut arrêter ça.

L’Histoire retiendra qui a œuvré pour le peuple et qui l’a trahi.

Alors oui, nous sommes en colère. Oui, nous parlons fort. Et nous continuerons, que cela vous plaise ou non.

Parce que pendant que vous vous offusquez des critiques, nous, nous subissons les coupures d’électricité, l’inflation, la précarité et l’absence totale de réformes dignes de ce nom. Les recrutements, l’insécurité, les coups, blessures et parfois la mort de ceux qui doivent nous protéger.

À ceux qui trouvent nos mots trop durs : écoutez-nous.

À ceux qui se sentent visés : agissez.

À ceux qui veulent esquiver le débat : je le répète,  l’Histoire retiendra qui a œuvré pour le peuple et qui l’a trahi.

Après, ça, c’est ce que ferait un parlementaire élu. Mais étant nommés, certains ont préféré faire allégeance pour garantir la pérennité de leur situation et leur siège.

Les élections vont arriver et, peut-être, on viendra à l’Assemblée nationale.

Parlementairement vôtre.

Je te dis tout

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L’échec des oppositions gabonaises

La politique gabonaise se joue, depuis des décennies, sur une opposition quasi mécanique entre la majorité au pouvoir et ses opposants. Un schéma où chaque élection, chaque crise, voit ressurgir les mêmes dynamiques : un pouvoir en place contesté, une opposition bruyante mais impuissante.

Je me définis comme appartenant à l’opposition, et c’est précisément pour cela que cette critique me semble essentielle. Depuis plusieurs années déjà que j’observe la politique gabonaise, je remarque les postures des uns et des autres et des leaders des opposition et le constat aujourd’hui me semble clair : l’échec des oppositions gabonaise est bien réelle

Alors, attention : je ne prétends pas avoir une vision totale et exhaustive de la vie politique gabonaise. Cependant, mon regard critique repose sur des observations concrètes, des faits récurrents et des évidences qui sont souvent ignorées.

Il ne s’agit pas ici d’évaluer le succès des oppositions par rapport à leur accession – ou non – aux plus hautes fonctions de l’État. L’enjeu dépasse largement la conquête du pouvoir. L’échec dont il est question est plus profond, presque organique : celui d’une opposition qui peine à exister autrement qu’en simple réaction aux dérives du régime en place sans jamais réussir à s’affirmer comme une force autonome, porteuse d’un véritable projet politique.

Pour exister, une opposition ne peut pas se contenter d’être une réaction épidermique aux excès du pouvoir en place. Il ne suffit pas de dénoncer les fraudes électorales, la mauvaise gouvernance ou l’autoritarisme du régime en place. Tout cela est nécessaire, mais, il faut se le dire, insuffisant. Elle doit être capable de créer les conditions d’un mouvement populaire de fond, d’insuffler une dynamique capable d’aller au-delà du simple rejet d’un système. Or au Gabon, force est de constater qu’il n’existe pas de structuration militante à même de porter une vision politique cohérente et mobilisatrice.

Le diagnostic tombe alors de lui-même : ces oppositions souffrent d’une incapacité chronique à fédérer, à structurer une base solide et à transformer la colère en une force politique durable.

Il y a cette critique des oppositions gabonaise qu’il semble déjà nécessaire de rappeler, qui réside dans la nature même de ses figures dominantes : bien souvent, il s’agit d’anciens cadres du pouvoir qui ont longtemps bénéficié du système, qui découvrent soudainement ses « dérives » et se reconvertissent en opposants une fois évincées des cercles d’influence. Cette reconversion récurrente brouille les repères et alimente une méfiance légitime au sein de la population. Ce qui se joue ressemble à une lutte interne entre factions rivales d’un même système.

Mais au-delà des individus, l’échec le plus flagrant des oppositions gabonaises est sans doute leur incapacité à proposer une vision alternative. Elles ne se définissent presque qu’exclusivement que par ce contre quoi elles se battent, mais jamais par ce pour quoi elles s’engagent. Être contre Bongo, contre le PDG, contre le régime en place, c’est une posture. Mais on est pour quoi finalement ? 

La simple détestation d’un système ne pas constituer un projet politique. Les évènements d’aout 2023 nous ont montré que le dégagisme ne suffit pas à faire émerger une alternative crédible. Cette dernière exige un travail de fond, une capacité à mobiliser, à éduquer, à fédérer. C’est à ce niveau que l’opposition gabonaise révèle sa plus grande faiblesse : incapable d’offrir un cadre de réflexion, un espace d’apprentissage militant ou un ancrage durable dans la population. Une véritable opposition se doit d’être un laboratoire d’idées, un espace de réflexion où se construit une vision pour l’avenir, une vision pour le Gabon.

L’un des aspects les plus préoccupants est aussi cette absence d’héritage. En étant un organe contestataire plus qu’autre chose, nos oppositions ne transmettent ni idéologie claire, ni vision. Les jeunes, qui devraient être la force vive du changement, sont abandonnés à leur désillusion. Ils ne sont ni formés, ni encadrés, ni sollicités politiquement en dehors des périodes électorales.

Où sont les cercles de réflexion qui pourraient structurer une pensée politique alternative d’opposition ?
Où sont les espaces de formation pour créer une nouvelle génération de leaders engagés ?
Où sont les initiatives pour construire une base militante durable ?

Pire encore, ces oppositions s’enferment dans les mêmes logiques qu’elles critiquent. Elles dénoncent un régime hyper-centralisé autour d’un leader tout-puissant, mais fonctionne elles-mêmes sur un modèle similaire. Elles regorgent de « partis-personnes », où tout gravite autour d’un individu, d’un nom, plutôt que d’un projet collectif connu. Dès qu’un leader disparaît, le parti titube, faute d’avoir bâti des structures solides et autonomes. En quoi est-ce proposer quelque chose de nouveau ? En quoi est-ce incarner un véritable renouveau démocratique ?

Faire la critique des oppositions gabonaise est à ce stade une nécessité absolue si l’on veut qu’un jour, elle soit capable d’évoluer. Tant qu’elle n’aura pas fait cette auto-critique, elle restera condamnée à l’échec. Une opposition crédible doit incarner une rupture – non pas seulement avec un régime, mais avec une manière de concevoir l’action politique. Elle doit porter une vision, une ambition claire pour le pays, une autre manière de penser et d’exercer le pouvoir. S’opposer, ce n’est pas juste dire non. C’est dire oui à autre chose. Mais encore faudrait-il savoir à quoi. Et c’est précisément là que l’opposition gabonaise échoue encore. Elle semble attendre que l’exaspération populaire se transforme, par miracle, en révolution en oubliant qu’une révolution, elle se pense, elle se prépare. Nos oppositions ont encore tout à prouver et tant qu’elles n’auront pas défini ce « oui », elles ne seront qu’une force d’indignation sans lendemain.

  • Madame la Présidente
Je te dis tout