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Quand la population ne croit plus en sa justice

Chez nous au Gabon, on a un gros problème : on ne croit plus en notre justice. Ouais, tu m’as bien entendu, la confiance est partie en vacances sans date de retour. Quand les ndoss se retrouvent dehors deux jours après leur arrestation, tu te demandes à quoi ça sert de porter plainte.

Et le pire, c’est qu’ils reviennent te menacer comme si de rien n’était, genre ils ont les reins solides. On peut comprendre que ça énerve, hein ? Tu fais confiance à la justice, tu te dis qu’elle va faire son boulot, et puis bam ! Le mec qui t’a agressé est dehors, prêt à recommencer. C’est là qu’on se demande : mais, en vrai, la justice chez nous, ça fonctionne comment ?

Non, soyons sérieux un moment. Comment veux-tu que les gens aient encore confiance en notre justice si les bandits de grand chemin sont dehors avant même que leurs empreintes soient prises ? C’est comme si on nous disait clairement : « Porter plainte, c’est pour les naïfs. » Et ce n’est pas qu’une question de voyou là, hein. C’est tout le système qui est en cause. Un pays où, si tu n’as pas un parent fort derrière toi, ton dossier peut se perdre dans les méandres du tribunal, tu penses vraiment qu’on va faire confiance à ce genre de justice ?

Il faut qu’on se le dise, ce n’est pas qu’on ne respecte pas les magistrats hein, au contraire. On sait qu’ils font un boulot difficile. Mais malheureusement, ce sont les nombreuses injustices, les retards de traitement, les affaires classées sans suite qui ont fait que les gens n’ont plus confiance en eux. On est dans un système où, si tu as de l’argent ou des relations, tu es tranquille, mais si tu es un pauvre bougre, tu peux finir en prison pour un petit vol de sac de riz alors que d’autres se promènent librement après avoir détourné des milliards. Ah, pays là, eh !

On a beau rigoler de la situation, c’est triste. Comme le dit souvent notre grand frère Gildas : « Si les lambda ont plus de confiance dans les lives d’un fumeur de chanvre, que dans les institutions judiciaires, c’est pas au fumeur de yamba de se poser des questions. » Et il n’a pas tort. Le problème, ce n’est pas les gens qui se tournent vers autre chose, c’est notre justice qui nous a fait perdre foi en elle.

Pourquoi et comment on en est arrivé là ? Parce que le système est bourré d’injustices. T’imagines, tu te fais jeter en prison et si t’as pas un parent bien placé, ton dossier peut se perdre comme un trousseau de clés. On va avoir confiance ? JAMAIS GUÈRE. Il est temps de réinstaller un climat de confiance, et ça, ça passe par la restauration des institutions (Coucou CTRI, votre projet à quel niveau ?). Parce qu’en l’état actuel des choses, les Gabonais ont juste perdu foi en leur justice, et ce n’est pas normal. Les autorités doivent prendre conscience que si on ne remet pas les choses en ordre, si on ne sanctionne pas les mauvaises pratiques, ça ne sert à rien de demander au peuple de croire à nouveau en un système qui l’a trahi. Nous ne sommes pas vos mougous en fait.

Tu vois, pour restaurer la confiance des Gabonais, il va falloir plus qu’un simple « nettoyage » de la justice. Il faut une véritable restauration des institutions. Que les gens sentent qu’il y a une justice pour tous, pas seulement pour ceux qui ont de l’argent ou des relations. Il faut que, quand un gars se fait agresser, il puisse aller porter plainte en ayant la certitude que son agresseur ne va pas être relâché aussi facilement.

Voilà, c’est ce que je pense, et je suis sûr que beaucoup de Gabonais se retrouvent dans ces mots. On a besoin d’une justice qui nous protège, pas d’une qui nous laisse à la merci des ndoss qui jouent avec nos vies. On veut des institutions fortes, pas des arènes pour les plus forts. Parce qu’en fin de compte, ce qu’on demande, c’est juste un peu de justice, et c’est pas trop demander, non ?

Je te dis tout

JusticeLibreville

#JusticePourMichaëla : la justice au Gabon, ça fait pitié hein

Il y a un an, Michaëla Dorothée Ngoua, une jeune Gabonaise de 18 ans, était retrouvée morte dans des circonstances atroces. Un crime qui a choqué le pays et a fait les gros titres pendant des semaines. Pourtant, aujourd’hui, les principaux suspects, Chris Anderson Nounamou et Herwann Siadous, semblent se balader librement, grâce à des « longs bras » qui les ont sortis de prison en douce. Une situation qui soulève des questions inquiétantes sur la justice au Gabon et qui donne l’impression que le gain fait tout.

On ne va pas se mentir, sans les réseaux sociaux, cette affaire serait probablement déjà enterrée. Alors que Michaëla gisait sans vie près de l’échangeur de l’ancienne RTG, la machine judiciaire gabonaise s’est mise en marche… à son rythme. C’est seulement grâce à la vigilance des internautes que l’affaire a refait surface. Les autorités, kanguées, ont dû réagir. Sinon, on serait peut-être en train de parler d’un autre scandale fabriqué pour détourner l’attention, comme il est si facile de le faire au Gabon.

Les suspects, deux mbindis de 17 et 16 ans, qui il ya un an ont avoué leur crime sordide. Mais voilà qu’au lieu de rester derrière les barreaux, ils se retrouvent en liberté. Pire encore, l’un d’eux est aperçu en train de danser sur les réseaux sociaux depuis la France, comme si de rien n’était. Il voulait montrer qu’il ndolo le ndoss. On se croirait dans un mauvais film de gangsters où la justice est une blague. Mais ici, ce n’est pas le fey, c’est le réel. Comment est-ce possible ? Comment des suspects peuvent-ils quitter le pays alors qu’ils sont censés être sous surveillance ?

On parle d’un ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout, qui se décide enfin à faire son travail après un an d’inaction. Il ordonne leur retour en prison et promet des sanctions contre les magistrats corrompus. Mais pourquoi a-t-il fallu une telle pression publique pour que la justice se réveille ? Une question qui devrait laisser un goût amer à tous les Gabonais.

Cette affaire illustre parfaitement ce qu’est devenue la justice au Gabon : un marché où tout se négocie, même les vies humaines. Comme l’a dit mon tonton, avec une sagesse désarmante : « Vrai vrai, le pays là est pourri jusqu’à la racine. Tant qu’on ne met pas les gens en prison, ça va continuer. Personne n’est dissuadé quand tu vois des choses comme ça. »

Le Gabon mérite mieux que ça. Les familles méritent justice, et les coupables doivent payer pour leurs crimes. Si les autorités ne prennent pas de mesures concrètes pour mettre fin à ces scandales, le pays continuera à sombrer dans un gouffre de corruption et d’impunité. Les Bomas en ont assez de ce spectacle désolant où la justice est piétinée. Il est temps de remettre les pendules à l’heure parce que pour le moment, je vous waze que ça fait vraiment pitié hein.

Je te dis tout

JusticePort-Gentil

Quand les gangs font la loi et les militaires prennent des congés payés

Ah, Port-Gentil, la capitale économique du Gabon, où l’on s’attend à des week-ends tranquilles, à savourer du poisson grillé en bord de mer. Mais le vendredi 23 août 2024, les habitants ont eu droit à un autre genre de festin : une soirée de violence pure, offerte par une troupe de jeunes aux cagoules bien serrées et aux machettes bien aiguisées. Quarante amateurs de frissons ont décidé d’ajouter un peu de piquant au quotidien des Portgentillais en transformant la ville en zone de guerre.


La situation a atteint son apogée au quartier des Trois Métisses. Plus de 70 « ninjas des temps modernes » ont décidé de jouer à un jeu bien particulier : « qui braquera le plus de passants ce soir ? » Et le tout sans intervention immédiate de nos vaillants protecteurs en uniforme, bien sûr. On pourrait presque croire que les forces de l’ordre étaient en train de jouer à cache-cache avec les malfrats, sauf que cette fois, c’était la population qui se retrouvait à découvert, sans aucun soutien.

Les scènes décrites par les témoins ont tout d’une série B mal ficelée, mais malheureusement pour Christelle et tant d’autres, ce n’était pas de la fiction. « Ils nous ont pris nos sacs et nos téléphones, c’était effrayant », raconte-t-elle, encore sous le choc. Mais que font nos forces de l’ordre pendant ce temps-là ? C’est la question à un million de francs CFA que tout le monde se pose.

Imaginez un instant un monde où les forces de sécurité sont aussi réactives que l’estomac d’un Gabonais face à un plat de manioc mal cuit. Ah non, désolé, c’est la réalité d’Haïti que je viens de décrire. Un pays où les gangs ont pris le contrôle des rues, parce que les autorités ont décidé de faire la sieste au lieu de faire leur boulot. Le parallèle est tentant, mais terrifiant : Port-Gentil est-elle en train de devenir la nouvelle Haïti, où la loi est dictée par ceux qui crient le plus fort et frappent…

On est en droit de se demander si nos chers militaires, qui dirigent le pays d’une main de fer depuis le 30 août 2023, ont confondu les cahiers des charges. Diriger le pays, c’est aussi garantir la sécurité des citoyens, non ? Parce que si c’est pour laisser prospérer des gangs en plein cœur de la ville, autant leur confier les clés de la mairie et les laisser gérer le reste aussi. Peut-être que les Portgentillais seront mieux protégés sous la coupe de ces nouvelles autorités autoproclamées.

Les habitants n’ont plus d’autre choix que de se défendre eux-mêmes, une belle leçon de civisme en mode survie. Après tout, quand la police est aux abonnés absents, pourquoi ne pas s’improviser justicier de quartier ? On est peut-être en train de préparer une nouvelle génération de héros locaux, ceux qui, à force de coups, auront réussi là où les forces de sécurité ont échoué.

En attendant, Port-Gentil plonge dans une ambiance digne des meilleurs films d’horreur : les rues désertes, les portes et fenêtres verrouillées dès la tombée de la nuit, et ce sentiment oppressant que le prochain coup viendra sans prévenir. Le tout dans un silence assourdissant des autorités, comme si les appels à l’aide des citoyens ne traversaient plus les murs des bureaux climatisés.

Alors, chers militaires, chers policiers, chers gendarmes, si vous pouviez, entre deux siestes, penser à faire votre travail, ce serait apprécié. Parce qu’à ce rythme, Port-Gentil va finir par entrer dans l’histoire comme la première ville gabonaise à être dirigée par des gangs. Et ça, on s’en passerait bien.

Je te dis tout