Justice

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République Nouvelle, Contrats Ancien Régime

Je vais vous dire un truc simple : chez nous, au Gabon, on aime les mots. Refondation. Transition. Éthique. Souveraineté. Ce sont de beaux mots. Grands, ronds, rassurants. Ils flottent dans l’air comme un parfum de renouveau. Mais dès qu’on passe à la pratique, paf ! le mot explose. Comme une bulle de savon au contact de la réalité.

Tenez, prenons le cas Leckat. Il aurait pu être un simple contentieux administratif. Mais non. Il est devenu le symbole de notre schizophrénie nationale. Harold Leckat, directeur de Gabon Media Time, a eu l’outrecuidance de croire à la République. Il a cru qu’un contrat signé, homologué, exécuté et fiscalisé… serait, vous savez, respecté. Quelle naïveté. Ce pays est une terre de surprises.

Il a donc exécuté une commande de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), payé ses taxes, produit les livrables… et s’est vu répondre par un silence de glace, un refus sans justification. Pourquoi ? Parce qu’un nouveau directeur est arrivé, et que dans ce pays, chaque nomination est une amnistie personnelle et un bouton “reset” sur la légalité. L’État de droit ? Un concept à géométrie hiérarchique.

Mais ne vous inquiétez pas : la même CDC, qui dit ne pas avoir un sou pour une PME locale, aurait trouvé le moyen de verser des émoluments confortables à un ex-président de son conseil d’administration, en violation flagrante d’un décret présidentiel. Et pendant ce temps, des jeunes entreprises meurent la bouche pleine de promesses.

Et ce n’est pas tout. Harold Leckat a aussi osé mettre les pieds dans un autre plat : celui de la publicité. Ce petit monde où les multinationales brassent des milliards au Gabon… tout en ignorant majestueusement les médias locaux. Parce que oui, en 2025, il existe toujours une « xénophobie publicitaire » institutionnalisée. Eramet, Moov, Airtel, Sobraga… tous ces géants signent des campagnes à l’international, mais refusent de payer ne serait-ce que 500 000 FCFA à un média local. Résultat ? La presse gabonaise vit à genoux, mendie des miettes pendant que les discours sur la souveraineté résonnent dans les micros étrangers.

Mais on veut la stabilité nationale ? On veut une démocratie apaisée ? Alors pourquoi méprise-t-on ceux qui produisent de l’information locale, structurent le débat public, racontent nos récits, nos luttes, nos rêves ? Leckat le dit bien : « Un pays qui laisse ses récits nationaux entre les mains de l’étranger abdique d’une partie de sa souveraineté. »

Et pourtant, certains continuent à y croire. Certains, comme Leckat, comme d’autres PME, comme moi, comme nous, continuent de croire qu’un contrat a une valeur. Qu’un État digne respecte ses signatures. Qu’une vision présidentielle n’est pas un simple slogan de meeting. Mais jusqu’à quand ?

J’ai une pensée pour tous ces jeunes Gabonais qui veulent entreprendre. Qui veulent faire les choses dans les règles, créer, innover, participer. Ils se lèvent tôt. Travaillent tard. Déposent leurs dossiers. Respectent la loi. Mais à la fin, c’est toujours le même refrain : un fonctionnaire zélé, un silence institutionnel, et une gifle morale. Bienvenue dans la République Nouvelle. Même saveur, nouvelle étiquette.

Alors oui, Monsieur le Président. Ce combat n’est pas seulement celui d’un journaliste. C’est celui de toute une génération. Celle qui veut encore croire que ce pays peut fonctionner. Que la République n’est pas un club réservé à quelques initiés. Celle qui pense que la souveraineté économique commence par le respect de la parole donnée.

Et si ce contrat n’est pas payé, qu’au moins on ne vienne plus nous parler de refondation. Parce qu’on ne reconstruit rien sur du mépris.

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GabonJustice

L’Empire contre-attaque, ok… Mais nous, on mange les coupes-coupes où maintenant ?

Quand les militaires ont pris le pouvoir en août 2023, le peuple, à bout de souffle, a vu dans cette chute l’espoir d’un nouveau départ. Deux ans plus tard, l’attente de justice réelle s’est transformée en désillusion molle. Pas de sanctions. Pas de procès retentissants. À la place ? Un remake en mode L’Empire contre-attaque, version tropicale.

Et les scandales s’enchaînent en haut lieu. Et ce sont – qui d’autre ? – les Bongos qui donnent le la, comme dirait l’artiste.

Expulsés discrètement pour des raisons de santé, les anciens dignitaires de la République, aujourd’hui déchus, ont pris le temps – et surtout la liberté – de contre-attaquer. En toute tranquillité, ils ont porté plainte, preuves à l’appui, contre l’État gabonais. Et ça passe, parce qu’on a laissé faire.

Pendant ce temps, la justice gabonaise jouait la carte du sérieux : « Pas de spectacle ». Pourtant, ce à quoi on assiste désormais ferait pâlir les humoristes en panne d’inspiration. Des vidéos circulent, confondant des membres mêmes de la justice. Et le plus dérangeant n’est même plus la faute, mais l’aisance avec laquelle elle est commise. À visage découvert, le sourire aux lèvres. Presque avec fierté. Comme pour dire : « Nous sommes intouchables ».

On comprend alors que les puissants n’ont jamais craint la justice. Leur silence ? Facile à comprendre : on ne parle pas la bouche pleine.

Soyons clairs. Je ne vais pas verser une larme pour la famille Bongo. Leur règne a été synonyme de souffrance pour d’innombrables familles gabonaises. Mais je n’irai pas non plus applaudir la torture, l’humiliation ou le déni des droits les plus élémentaires. L’État de droit, ce n’est pas un slogan. C’est une exigence. S’il y avait des preuves, il fallait les sortir. Publier. Juger. Éclairer. Non pas pour le buzz, mais parce que cette affaire est aussi une affaire de réconciliation nationale.

Au lieu de ça, on a préféré les secrets d’instruction, les procédures lentes, les silences coupables. Résultat : ce sont les anciens bourreaux qui reviennent, sûrs d’eux, réclamer réparation. Et visiblement, ils sont en position de force. Assez pour faire tomber des têtes dans notre propre système judiciaire. Et bizarrement, je ne vais pas m’en plaindre.

Aujourd’hui, on apprend – après leur offensive – que le cousin de Sylvia Bongo serait lié à un réseau de drogue. Deux ans pour cette révélation. Timing étrange, non ? Si ce ne sont pas des représailles, alors expliquez-nous pourquoi maintenant ?

Bref, tout ça nous éloigne d’une réalité plus proche et qui nous concerne chaque jour :
Avec la fermeture des fast foods, on va manger les coupes-coupes ou ?!

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Quand la justice gabonaise joue au protocole : Sylvia et Nourredine, libres comme l’air pendant que le peuple respire la poussière

Il y a quelques semaines encore, Brice Clotaire Oligui Nguema répondait sèchement sur RFI aux journalistes de France 24 : « Je ne songe à rien faire. Il y a une justice qui fera son travail. Le procès aura lieu et il sera équitable je pense. » Et d’ajouter, sans cligner des yeux : « Laissez la justice faire son travail. »

Mais ce vendredi 16 mai 2025, c’est la gifle. Non, ce n’est pas la justice qui a frappé, mais le bon vieux système. Celui-là même qu’on croyait enterrer le 30 août 2023. Sylvia Bongo Ondimba et son fils Nourredine Bongo Valentin, accusés entre autres de détournement de fonds publics, blanchiment, usurpation de titres, faux et usage de faux, trouble aux opérations du collège électoral, association de malfaiteurs (la liste est si longue qu’on pourrait en faire un feuilleton Netflix), viennent d’être libérés provisoirement pour raisons médicales.

La nouvelle n’a pas été annoncée par la justice, ni par un communiqué transparent lu dans un français clair pour le peuple gabonais. Non. Elle est tombée… en portugais sur la page Facebook de la Présidence de la République ! Voilà donc comment on apprend que des accusés d’une des affaires politico-financières les plus lourdes de l’histoire du Gabon peuvent tranquillement quitter leur lieu de détention. Et, entre nous, leur lieu de détention ressemblait déjà plus à une résidence surveillée de luxe qu’à une cellule.

Ce n’est qu’après le scandale sur les réseaux sociaux que le procureur Eddy Minang est sorti du bois. Et encore… Il a tenté de sauver la mise avec une déclaration balancée en urgence à la presse, comme pour dire : « Euh… oui bon… c’est la procédure. » Mais personne n’est dupe. La vérité, c’est qu’on a vu Sylvia et Nourredine dehors avant qu’on nous dise qu’ils étaient libres. Et là, on nous parle de détention provisoire levée pour raisons médicales… Très bien. On compatit. Mais pourquoi est-ce qu’ils sont désormais libres de quitter le territoire ? Depuis quand la liberté provisoire inclut un visa diplomatique ?

Et surtout : où est passé ce procès qu’on nous promettait équitable ? Où sont les preuves dont parlait le Président lui-même ? Où est la séparation des pouvoirs si c’est l’Exécutif qui annonce (en portugais) ce que la justice aurait dû faire savoir, en toute indépendance, aux Gabonais ?

Soyons francs : cette affaire, c’est un scandale d’État. Et pire encore, un mépris envers le peuple. Parce que pendant que des étudiants, des fonctionnaires, des paysans se battent chaque jour pour survivre, ceux qui sont accusés d’avoir pillé le pays retrouvent leur liberté. Pendant que des jeunes croupissent à Sans-Famille pour une bousculade en boîte ou une publication Facebook, d’autres, couverts de soupçons graves, s’envolent peut-être vers des soins à l’étranger soins que le Gabonais lambda n’a même pas pour une rage de dents.

Et puisqu’on parle de justice, rappelons-le : le jeune Herwann Siadous, condamné au Gabon pour agression sexuelle et meurtre, devait être extradé pour purger sa peine au Gabon. Mais cela traîne depuis des mois. Pourquoi ? Parce que l’État gabonais n’arrive pas à le faire revenir. Donc, on ne peut pas faire revenir un condamné, un simple gabonais et c’est la famille présidentielle qu’on va ramener au moment voulu ? LOL. Cherchez l’erreur.

Alors non, on ne peut pas rester silencieux. Ce pays a besoin d’une justice forte, libre, équitable, pas d’un système judiciaire qui s’adapte au statut social ou aux liens familiaux des accusés. Pas d’une justice en mode « On sait ce qu’on fait, restez à votre place ».

Le 30 août 2023, on nous a promis la rupture. Aujourd’hui, on voit juste une continuité dans le mépris du peuple. Et ça, ça ne passera pas. Bilan : une inauguration de marché et une libération de prisonniers qui ont commis le plus grand hold-up du pays. Mieux vous libérez déjà Kelly hein.

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CommunicationGabonJusticeOpinionPolitique

Bongo, libération surprise : pourquoi les Gabonais doivent-ils l’apprendre par l’Angola ?

Il aura donc fallu attendre… une page Facebook étrangère. Oui, c’est par le canal officiel de la présidence angolaise que les Gabonais ont appris ce vendredi matin que Ali Bongo Ondimba, Sylvia Bongo Ondimba et leur fils Noureddin Valentin se trouvent désormais en Angola. Pas par un communiqué de notre gouvernement. Pas par une allocution du ministre de la Justice ou du porte-parole. Mais par un post étranger, en portugais, à 9h du matin.

Avant cela, il y a quelques jours à peine, Gabonreview annonçait que Sylvia et Noureddin avaient quitté la prison pour une résidence surveillée. Une information qui a enflammé les réseaux, créé la polémique, et suscité l’indignation d’une partie de l’opinion publique. Le quotidien L’Union, rarement aussi prompt à réagir, s’était même fendu d’un démenti officiel. Mais aujourd’hui ? Silence radio. Pourtant, les faits sont là, et les images aussi.

Pendant que le monde découvre avec surprise cette triple “libération”, nos autorités regardent ailleurs. Aucune confirmation. Aucune explication. Aucun mot sur ce qu’il s’est passé. On aurait pourtant cru qu’un départ aussi sensible, concernant des figures centrales d’un dossier emblématique de la lutte contre la corruption, méritait un minimum de clarté. Mais non.

Doit-on comprendre que l’affaire est close ? Qu’ils ne seront plus jugés ? Et qu’en est-il des autres détenus, eux aussi interpellés dans la même affaire, qui croupissent encore en prison ? Pourquoi ce traitement différencié ? Pourquoi ce mutisme organisé ? Pourquoi cette impression d’un deal passé dans le dos des citoyens ?

L’indignation est totale. Non seulement parce que des personnes accusées de détournement massif de fonds publics ont été discrètement “réinsérées”, mais surtout parce que les Gabonais l’ont appris par une source étrangère. Il n’y a pas pire mépris, pas plus grand affront pour un peuple qui aspire à la vérité, à la justice, et à un peu de considération.

Ce silence est une faute. Une faute politique. Une faute morale. Une insulte à la transparence que cette transition prétendait incarner.

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GabonJusticeOpinion

Mort d’un militaire et abus en série : une enquête ouverte pour rétablir l’ordre ?

Ah Gabon, notre cher pays des paradoxes ! Toujours dans les histoires qu’on pourrait titrer “Là-bas, tout est possible”. Cette fois-ci, c’est le Procureur qui monte au créneau.

Il a sorti un communiqué bien carré pour dire qu’il est hors de question que des représentants de l’ordre se prennent pour des justiciers de quartier. Et franchement, ON VALIDE !

L’affaire Bounda Johan : encore un drame qui choque. Samedi 21 décembre 2024, le corps du 2nd maître Bounda Johan, un militaire, a été découvert à l’hôpital des armées Omar Bongo Ondimba. Signes de torture. Violence gratuite. Motif ? Une sombre accusation de vol chez son supérieur. Oui, vous avez bien lu.

On parle d’un gars qui aurait été livré à une justice parallèle par ceux-là même censés protéger la nation. Et le Procureur ne mâche pas ses mots : « violation flagrante des droits fondamentaux », qu’il dit. Oui, chef, on te croit. Mais là, nous, on attend les résultats. Parce que des communiqués, on en a déjà lus des tonnes, et après, plus rien.

D’ailleurs, peut-on avoir un update de l’affaire des frères Siadous qui étaient déjà en France en train de danser la Ntcham ?

Depuis que le CTRI (Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions) a pris les rênes, on nous dit : « plus jamais ça ». Plus jamais d’abus, plus jamais de passe-droits, plus jamais d’impunité. Mais cette affaire, c’est le crash-test ultime pour montrer que la machine fonctionne vraiment.

Parce que soyons sérieux, si même dans l’armée on peut s’entre-tuer pour une histoire de vol présumé, où va-t-on ? Ces histoires de brutalité dans les forces de l’ordre, on en a marre. Vous avez rasé des gars en pleine rue pour couvre-feu, maintenant c’est un militaire qui passe à la casserole ? Donc nous les civils nous sommes foutus en fait.

Pour une fois, on dirait que la justice veut aller jusqu’au bout. Ouverture d’enquête, promesse de sévérité, zéro tolérance pour les tentatives d’étouffement. C’est beau, tout ça. Mais on veut voir du concret. Ce serait dommage que ce communiqué soit juste une façade, comme on a l’habitude.

On le sait tous : la loi, c’est pour tout le monde. Que tu sois gradé ou civil, puissant ou simple citoyen, les crimes doivent être punis. Si le CTRI et le Procureur tiennent parole, cette affaire sera un tournant pour prouver que les choses ont vraiment changé. Ce qu’on attend de la suite :

  • Une enquête claire et transparente.
  • Pas de petits arrangements entre collègues.
  • Des sanctions exemplaires, pour que plus jamais personne ne se croie au-dessus des lois.
  • Une réforme sérieuse dans les forces armées et l’administration pour mettre fin à ces abus d’un autre âge.

Alors oui, on est content que le Procureur parle fort et clair. Mais comme on dit ici : les paroles, c’est bien, mais les actes, c’est mieux. À vous de jouer, CTRI. Montrez-nous que ce Gabon nouveau dont vous parlez, existe vraiment. Parce qu’à ce stade, c’est la seule chose qu’on veut voir : la justice, et rien que la justice. Force doit rester à la loi !

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GabonJustice

Quand la population ne croit plus en sa justice

Chez nous au Gabon, on a un gros problème : on ne croit plus en notre justice. Ouais, tu m’as bien entendu, la confiance est partie en vacances sans date de retour. Quand les ndoss se retrouvent dehors deux jours après leur arrestation, tu te demandes à quoi ça sert de porter plainte.

Et le pire, c’est qu’ils reviennent te menacer comme si de rien n’était, genre ils ont les reins solides. On peut comprendre que ça énerve, hein ? Tu fais confiance à la justice, tu te dis qu’elle va faire son boulot, et puis bam ! Le mec qui t’a agressé est dehors, prêt à recommencer. C’est là qu’on se demande : mais, en vrai, la justice chez nous, ça fonctionne comment ?

Non, soyons sérieux un moment. Comment veux-tu que les gens aient encore confiance en notre justice si les bandits de grand chemin sont dehors avant même que leurs empreintes soient prises ? C’est comme si on nous disait clairement : “Porter plainte, c’est pour les naïfs.” Et ce n’est pas qu’une question de voyou là, hein. C’est tout le système qui est en cause. Un pays où, si tu n’as pas un parent fort derrière toi, ton dossier peut se perdre dans les méandres du tribunal, tu penses vraiment qu’on va faire confiance à ce genre de justice ?

Il faut qu’on se le dise, ce n’est pas qu’on ne respecte pas les magistrats hein, au contraire. On sait qu’ils font un boulot difficile. Mais malheureusement, ce sont les nombreuses injustices, les retards de traitement, les affaires classées sans suite qui ont fait que les gens n’ont plus confiance en eux. On est dans un système où, si tu as de l’argent ou des relations, tu es tranquille, mais si tu es un pauvre bougre, tu peux finir en prison pour un petit vol de sac de riz alors que d’autres se promènent librement après avoir détourné des milliards. Ah, pays là, eh !

On a beau rigoler de la situation, c’est triste. Comme le dit souvent notre grand frère Gildas : « Si les lambda ont plus de confiance dans les lives d’un fumeur de chanvre, que dans les institutions judiciaires, c’est pas au fumeur de yamba de se poser des questions. » Et il n’a pas tort. Le problème, ce n’est pas les gens qui se tournent vers autre chose, c’est notre justice qui nous a fait perdre foi en elle.

Pourquoi et comment on en est arrivé là ? Parce que le système est bourré d’injustices. T’imagines, tu te fais jeter en prison et si t’as pas un parent bien placé, ton dossier peut se perdre comme un trousseau de clés. On va avoir confiance ? JAMAIS GUÈRE. Il est temps de réinstaller un climat de confiance, et ça, ça passe par la restauration des institutions (Coucou CTRI, votre projet à quel niveau ?). Parce qu’en l’état actuel des choses, les Gabonais ont juste perdu foi en leur justice, et ce n’est pas normal. Les autorités doivent prendre conscience que si on ne remet pas les choses en ordre, si on ne sanctionne pas les mauvaises pratiques, ça ne sert à rien de demander au peuple de croire à nouveau en un système qui l’a trahi. Nous ne sommes pas vos mougous en fait.

Tu vois, pour restaurer la confiance des Gabonais, il va falloir plus qu’un simple “nettoyage” de la justice. Il faut une véritable restauration des institutions. Que les gens sentent qu’il y a une justice pour tous, pas seulement pour ceux qui ont de l’argent ou des relations. Il faut que, quand un gars se fait agresser, il puisse aller porter plainte en ayant la certitude que son agresseur ne va pas être relâché aussi facilement.

Voilà, c’est ce que je pense, et je suis sûr que beaucoup de Gabonais se retrouvent dans ces mots. On a besoin d’une justice qui nous protège, pas d’une qui nous laisse à la merci des ndoss qui jouent avec nos vies. On veut des institutions fortes, pas des arènes pour les plus forts. Parce qu’en fin de compte, ce qu’on demande, c’est juste un peu de justice, et c’est pas trop demander, non ?

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JusticeLibreville

#JusticePourMichaëla : la justice au Gabon, ça fait pitié hein

Il y a un an, Michaëla Dorothée Ngoua, une jeune Gabonaise de 18 ans, était retrouvée morte dans des circonstances atroces. Un crime qui a choqué le pays et a fait les gros titres pendant des semaines. Pourtant, aujourd’hui, les principaux suspects, Chris Anderson Nounamou et Herwann Siadous, semblent se balader librement, grâce à des “longs bras” qui les ont sortis de prison en douce. Une situation qui soulève des questions inquiétantes sur la justice au Gabon et qui donne l’impression que le gain fait tout.

On ne va pas se mentir, sans les réseaux sociaux, cette affaire serait probablement déjà enterrée. Alors que Michaëla gisait sans vie près de l’échangeur de l’ancienne RTG, la machine judiciaire gabonaise s’est mise en marche… à son rythme. C’est seulement grâce à la vigilance des internautes que l’affaire a refait surface. Les autorités, kanguées, ont dû réagir. Sinon, on serait peut-être en train de parler d’un autre scandale fabriqué pour détourner l’attention, comme il est si facile de le faire au Gabon.

Les suspects, deux mbindis de 17 et 16 ans, qui il ya un an ont avoué leur crime sordide. Mais voilà qu’au lieu de rester derrière les barreaux, ils se retrouvent en liberté. Pire encore, l’un d’eux est aperçu en train de danser sur les réseaux sociaux depuis la France, comme si de rien n’était. Il voulait montrer qu’il ndolo le ndoss. On se croirait dans un mauvais film de gangsters où la justice est une blague. Mais ici, ce n’est pas le fey, c’est le réel. Comment est-ce possible ? Comment des suspects peuvent-ils quitter le pays alors qu’ils sont censés être sous surveillance ?

On parle d’un ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout, qui se décide enfin à faire son travail après un an d’inaction. Il ordonne leur retour en prison et promet des sanctions contre les magistrats corrompus. Mais pourquoi a-t-il fallu une telle pression publique pour que la justice se réveille ? Une question qui devrait laisser un goût amer à tous les Gabonais.

Cette affaire illustre parfaitement ce qu’est devenue la justice au Gabon : un marché où tout se négocie, même les vies humaines. Comme l’a dit mon tonton, avec une sagesse désarmante : « Vrai vrai, le pays là est pourri jusqu’à la racine. Tant qu’on ne met pas les gens en prison, ça va continuer. Personne n’est dissuadé quand tu vois des choses comme ça. »

Le Gabon mérite mieux que ça. Les familles méritent justice, et les coupables doivent payer pour leurs crimes. Si les autorités ne prennent pas de mesures concrètes pour mettre fin à ces scandales, le pays continuera à sombrer dans un gouffre de corruption et d’impunité. Les Bomas en ont assez de ce spectacle désolant où la justice est piétinée. Il est temps de remettre les pendules à l’heure parce que pour le moment, je vous waze que ça fait vraiment pitié hein.

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JusticePort-Gentil

Quand les gangs font la loi et les militaires prennent des congés payés

Ah, Port-Gentil, la capitale économique du Gabon, où l’on s’attend à des week-ends tranquilles, à savourer du poisson grillé en bord de mer. Mais le vendredi 23 août 2024, les habitants ont eu droit à un autre genre de festin : une soirée de violence pure, offerte par une troupe de jeunes aux cagoules bien serrées et aux machettes bien aiguisées. Quarante amateurs de frissons ont décidé d’ajouter un peu de piquant au quotidien des Portgentillais en transformant la ville en zone de guerre.


La situation a atteint son apogée au quartier des Trois Métisses. Plus de 70 “ninjas des temps modernes” ont décidé de jouer à un jeu bien particulier : « qui braquera le plus de passants ce soir ? » Et le tout sans intervention immédiate de nos vaillants protecteurs en uniforme, bien sûr. On pourrait presque croire que les forces de l’ordre étaient en train de jouer à cache-cache avec les malfrats, sauf que cette fois, c’était la population qui se retrouvait à découvert, sans aucun soutien.

Les scènes décrites par les témoins ont tout d’une série B mal ficelée, mais malheureusement pour Christelle et tant d’autres, ce n’était pas de la fiction. « Ils nous ont pris nos sacs et nos téléphones, c’était effrayant », raconte-t-elle, encore sous le choc. Mais que font nos forces de l’ordre pendant ce temps-là ? C’est la question à un million de francs CFA que tout le monde se pose.

Imaginez un instant un monde où les forces de sécurité sont aussi réactives que l’estomac d’un Gabonais face à un plat de manioc mal cuit. Ah non, désolé, c’est la réalité d’Haïti que je viens de décrire. Un pays où les gangs ont pris le contrôle des rues, parce que les autorités ont décidé de faire la sieste au lieu de faire leur boulot. Le parallèle est tentant, mais terrifiant : Port-Gentil est-elle en train de devenir la nouvelle Haïti, où la loi est dictée par ceux qui crient le plus fort et frappent…

On est en droit de se demander si nos chers militaires, qui dirigent le pays d’une main de fer depuis le 30 août 2023, ont confondu les cahiers des charges. Diriger le pays, c’est aussi garantir la sécurité des citoyens, non ? Parce que si c’est pour laisser prospérer des gangs en plein cœur de la ville, autant leur confier les clés de la mairie et les laisser gérer le reste aussi. Peut-être que les Portgentillais seront mieux protégés sous la coupe de ces nouvelles autorités autoproclamées.

Les habitants n’ont plus d’autre choix que de se défendre eux-mêmes, une belle leçon de civisme en mode survie. Après tout, quand la police est aux abonnés absents, pourquoi ne pas s’improviser justicier de quartier ? On est peut-être en train de préparer une nouvelle génération de héros locaux, ceux qui, à force de coups, auront réussi là où les forces de sécurité ont échoué.

En attendant, Port-Gentil plonge dans une ambiance digne des meilleurs films d’horreur : les rues désertes, les portes et fenêtres verrouillées dès la tombée de la nuit, et ce sentiment oppressant que le prochain coup viendra sans prévenir. Le tout dans un silence assourdissant des autorités, comme si les appels à l’aide des citoyens ne traversaient plus les murs des bureaux climatisés.

Alors, chers militaires, chers policiers, chers gendarmes, si vous pouviez, entre deux siestes, penser à faire votre travail, ce serait apprécié. Parce qu’à ce rythme, Port-Gentil va finir par entrer dans l’histoire comme la première ville gabonaise à être dirigée par des gangs. Et ça, on s’en passerait bien.

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