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Un Gabonais, 1 Taxi, 417 clés vers l’avenir

Bon, parlons un peu de ce qu’il s’est passé à Libreville le 8 octobre. Le général Oligui a fait fort encore ! Oui, il a remis 417 taxis neufs à des Gabonais. Ça c’est pas du blabla, c’est du concret. Les Suzuki flambant neufs là, c’est pour permettre à nos frères et sœurs de se lancer dans le business. Ça s’appelle « Un Gabonais, un taxi ».

C’est pas mal, hein ? Ça change des vieilles annonces qui n’aboutissent jamais. Là, au moins, il y a des résultats qu’on peut voir et même toucher vu qu’on pourra y monter.

On peut applaudir parce que, dans ce pays, on a tellement l’habitude de promesses non tenues que quand ça arrive pour de vrai, c’est comme un petit miracle. Les taxis sont là, et pas seulement pour les hommes. Dix braves jeunes femmes sont aussi au volant ! Eh oui, mes frères, la concurrence arrive. Les gars qui traînaient encore au carrefour en mode « y’a pas le boulot » n’ont plus d’excuses. Enfin si quand même, certains ont critiqué la caution d’un million mais l’État ne peut pas donner tout gratuitement. Soyons réalistes.

Mais parlons vrai. « On sait tous qu’un programme comme ça, c’est bien beau, mais ce n’est pas ça qui va changer le Gabon du jour au lendemain » , c’est ce que disent les pessimistes mais moi je pense que ça peut y participer. Quelqu’un qui a la possibilité de subvenir à ses besoins et ceux de ses proches, se sent digne et ça soulage sincèrement. Ok Il y a eu un accident avec l’un des nouveaux taxis, et direct les gens ont commencé à crier. Mais sérieusement, sur 417 voitures, un seul accident ? Ce n’est même pas 0,5 %, mes gars. Calmez-vous ! Il faut relativiser. Ce n’est pas le premier accident sur les routes gabonaises. On a ça pata (malheureusement). Soyez donc prudents au volant.

Maintenant, parlons un peu de ce qui pourrait suivre. C’est bien de donner des taxis, mais imagine un peu si on avait des programmes similaires dans d’autres secteurs. Genre, « Un Gabonais, une boutique », ou mieux, « Un Gabonais, une ferme ». Parce que ce n’est pas tout le monde qui peut être chauffeur. Il faut diversifier les opportunités, tu vois ? Chacun doit avoir sa chance de trouver son chemin dans ce pays, au-delà des taxis.

Mais franchement, on ne peut pas ne pas encourager cette initiative. Enfin si, les sorciers peuvent. C’est un pas dans la bonne direction. Si chaque Gabonais peut prendre ce genre d’opportunité, peut-être qu’on verra enfin un peu de lumière au bout du tunnel. Alors, chers compatriotes, arrêtez de râler pour rien. Prenez le train en marche, ou plutôt, le taxi cette fois-ci !

Et pour ceux qui sont déjà au volant, force à vous ! Roulez propre, bossez dur, et ne lâchez rien. C’est comme ça qu’on avance. Nous, on est là pour encourager, mais si on monte dans vos taxis et que vous faites du sale, on va parler aussi hein. Pas de passe-droit ici !

Je te dis tout

ElectricitéLibreville

Quand la SEEG nous empêche de travailler

Qui avait programmé sa reprise en télétravail le jour où les délestages massifs ont repris à Libreville ? C’est Bibi.
Et le premier jour, où j’ai été pris au dépourvu, faire du télétravail à Libreville c’etait commencer une délicate opération chez moi pour un de mes clients en Europe, et me retrouver à la terminer dans l’échoppe d’un tailleur/prêt à porter qui avait encore de l’électricité dans la partie du quartier où il se trouvait.

Les jours suivants, ce fût  apprendre à s’organiser avec un ami du quartier pour que  je puisse travailler chez lui quand il avait du courant et inverser, car nos deux zones ne pouvaient avoir du courant  en même temps.

Faire du télétravail à Libreville ces dernières semaines, c’était être saoulé au plus haut point par la situation mais tout faire pour que les collègues ou clients basés en Europe ignorent tout des galères vécues parce que je n’avais pas envie de t’entendre dire « Ah! T’es toujours au Gabon? »

Ce fût apprendre à éviter les réunions où je savais être susceptible d’avoir à partager mon écran car je sais qu’avec la data mobile, de très bonne qualité cela dit, j’allais quand même me retrouver à dire toutes les 3 minutes « sorry guys,  j’ai des soucis de connexion »

Ce fut aussi  apprendre à connaître le planning de présence au bureau de mon amie dont la société, grand groupe national, a un groupe électrogène, que je conservais en ultime joker.

Mais ce fut aussi avoir de la peine pour les pauvres fonctionnaires qui devaient traiter un dossier pour moi et étaient là, les bras croisés, les ordinateurs éteints ; attendant juste une heure raisonnable pour rentrer chez eux.

Sale période pour tous les travailleurs gabonais.

Vivement des solutions définitives.

Je te dis tout

CultureLibreville

Un voyage au cœur des traditions Mpongwès

Ce week-end, toute la communauté des Mpongwès et d’autres curieux (pour ne pas dire
Anongomas) se sont réunis pour accueillir le Moukoukwè à Glass.

De 15h à 18h, les gens criaient « Salé wè o a ni mbolo wè » pour dire « tout le monde t’acclame » (si la traduction n’est pas bonne accusez ma mère, pas moi) en levant les bras avec des branches en attendant son arrivé et celle des nouveaux initiés. Le dress code était blanc (comme toute cérémonie myènè d’ailleurs mais j’avais oublié donc je suis venue avec un chic cabas rouge mais là n’est pas le sujet).

Ils arrivaient depuis la Pointe Denis. Plusieurs bateaux ont fait les tours, on voyait d’abord quelques initiés, après les nouveaux initiés et ensuite le moukoukwè. Vraiment l’ambiance était dingue. Les gens criaient, les nouveaux initiés chantaient ils avaient même la basse. Un goût incroyable qui te rend fière de ton ethnie.

L’expérience était sympa mais il y avait des nixs quand même :

D’abord l’attente. On devait arriver vers 14h30 pour avoir les « meilleures places » pour le voir arriver depuis la mer. On est debout, il fait chaud, d’autres ont faim (surtout moi parce que j’avais groové la veille). Des tantes te salue alors que tu ne les avais jamais rencontrés mais tu fais semblant parce que « Oh tu ressembles à ta mère hein ! ». C’est long.

Ensuite c’est le monde. On était peut-être plus de 150 là-bas. Otdb « Retour aux sources » donc tout le monde a profité. Il y avait des mignons, les métisses mpongwès sont venus avec les Rayban. Y’avait même des blancs et des asiatiques. Genre l’activité touristique du week-end quoi.

Une maman-là était venue avec ses enfants mais on sent qu’elle n’était pas prête encore. Elle ne faisait que répéter « Mettez vous bien derrière, ne bougez pas, faites attention à vous, ne regardez pas ». Aka tout ce qu’elle a réussi à faire c’est transmettre aux enfants sa peur du Moukoukwè et c’est dommage.

Ok, il faut faire attention parce que quand tu es une femme, ton regard ne doit pas le croisez sinon on te frappe. Mais quand même la maman là abusait. Au final, sa fille n’a même pas osé lever la tête pour regarder ça ne servait donc à rien qu’elle soit là. Elle ne va pas en avoir un bon souvenir.

Pour ma part, la dernière fois que je suis allée voir un Moukoukwè, j’avais 10 ans. J’en avais des vagues souvenirs mais les mots, les expressions, sont restés. Et puis étant une fille de la barrière sincèrement ça me faisait peur de revenir je ne vais pas mentir. C’est parce que ma sœur voulait y aller sinon j’étais tranquillement en case à regarder mon drama.

D’ailleurs elle y est retournée le lendemain pour le voir danser à Plein Niger. Moi ça m’a suffit, je l’avais déjà vu.

En tout cas malgré la chaleur, l’attente, la faim et les odeurs d’aisselles, c’était un moment précieux. C’est pas juste une histoire de folklore, c’est aussi notre culture, notre histoire. Même si je ne comprenais pas tout, je n’avais pas le dress code et autre, c’est un rappel que mes racines sont là, vivantes et qu’elles m’appellent toujours.

Je te dis tout

HistoireLibreville

Une Gabonaise, 1 agression sexuelle ? [vécu]

Bon, je vous préviens déjà ce texte ne sera pas le plus tendre. Si tu sens que ton since n’est pas prêt, va lire les autres textes.

Bienvenue au Gabon, où l’agression sexuelle est sur le point de devenir une tradition. Les violeurs protégés par des « On va régler ça en famille », échappent à la justice, tandis que leurs victimes, rongées par la honte se suicident ou sont brutalement assassinées. Et pendant ce temps, leurs bourreaux continuent de vivre leur meilleure vie, tranquillement sur TikTok. Triste réalité ou future norme ? Alors, la question se pose : est-ce que notre beau pays se dirige vers un sordide « Une Gabonaise, une agression » ?

Après une longue soirée, j’ai pris un taxi pour rentrer chez moi, il était 8 heures. Le taxi était vide, il n’y avait que le chauffeur et je me suis assisse sur le siège passager.

Au bout de 2 minutes de trajet, le chauffeur me dit que je lui plais, que je suis jolie et me propose de s’arrêter, aller manger un bout, et faire autre chose au lieu de m’emmener à ma destination. Je lui dis non et pense que la conversation va s’arrêter là.

Une fois engagé sur la voie express, Il me présente son entre jambe en érection au travers de son pantalon. Il me dit que je lui fais beaucoup d’effet que généralement la vue d’une femme ne lui fait pas autant d’effet, que pour être dans un tel état d’excitation il lui faut un contact physique physique. Bon ça c’est ce que j’écris mais il a juste dit « normalement pour me metttre dans cet état les femmes doivent me sucer les seins ».

À ce moment-là, je commence à avoir un peu peur et me dis que je vais descendre,mais en fait il roulait à gauche et à traiter le trajet comme une « course » . Il n’a pas ralenti, et ne s’arrêtait pas pour s’arrêter pour prendre un des clients.Je ne pouvais pas sortir de là sans me faire mal.
Mais en même temps, il n’avait pas l’air de changer de direction il semblait m’emmener vers ma destination.

Pendant tout le trajet, il a essayé de me convaincre d’aller avec lui. Il m’a encore montrée et me disait que je ne pouvais pas le laisser comme ça, qu’il fallait l’aider à se soulager. Que j’étais tellement belle qu’il voulait me « faire de bonnes choses ». qu’il avait envie de me « sucer/lécher ». Il a dit que je rate sûrement une occasion, c’est Dieu qui l’a mis sur mon chemin, c’est sans doute l’homme de ma vie.

À un moment il ne regardait plus la route, mais fixait ma poitrine. J’ai eu peur, on était à plein ciel en plus, les gens traversent souvent à n’importe comment la bas. Je lui demande de se concentrer sur la route et je durcis un peu ma voix en disant que vraiment il me gêne et que je vais descendre. il me répond qu’il a l’habitude de conduire en dormant (lol) et que on pourrait même se mettre à s’embrasser avec lui au volant, on arrivait à bon port.

Il m’a effectivement amenée à bon port, sûrement pas dans le même état qu’il m’a pris, c’est sûr. Ce trajet m’a complètement terrifiée et je me dis que pour lui c’était tout à fait normal et qu’il a juste aborder une fille qui lui plaisait.

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JusticeLibreville

#JusticePourMichaëla : la justice au Gabon, ça fait pitié hein

Il y a un an, Michaëla Dorothée Ngoua, une jeune Gabonaise de 18 ans, était retrouvée morte dans des circonstances atroces. Un crime qui a choqué le pays et a fait les gros titres pendant des semaines. Pourtant, aujourd’hui, les principaux suspects, Chris Anderson Nounamou et Herwann Siadous, semblent se balader librement, grâce à des « longs bras » qui les ont sortis de prison en douce. Une situation qui soulève des questions inquiétantes sur la justice au Gabon et qui donne l’impression que le gain fait tout.

On ne va pas se mentir, sans les réseaux sociaux, cette affaire serait probablement déjà enterrée. Alors que Michaëla gisait sans vie près de l’échangeur de l’ancienne RTG, la machine judiciaire gabonaise s’est mise en marche… à son rythme. C’est seulement grâce à la vigilance des internautes que l’affaire a refait surface. Les autorités, kanguées, ont dû réagir. Sinon, on serait peut-être en train de parler d’un autre scandale fabriqué pour détourner l’attention, comme il est si facile de le faire au Gabon.

Les suspects, deux mbindis de 17 et 16 ans, qui il ya un an ont avoué leur crime sordide. Mais voilà qu’au lieu de rester derrière les barreaux, ils se retrouvent en liberté. Pire encore, l’un d’eux est aperçu en train de danser sur les réseaux sociaux depuis la France, comme si de rien n’était. Il voulait montrer qu’il ndolo le ndoss. On se croirait dans un mauvais film de gangsters où la justice est une blague. Mais ici, ce n’est pas le fey, c’est le réel. Comment est-ce possible ? Comment des suspects peuvent-ils quitter le pays alors qu’ils sont censés être sous surveillance ?

On parle d’un ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout, qui se décide enfin à faire son travail après un an d’inaction. Il ordonne leur retour en prison et promet des sanctions contre les magistrats corrompus. Mais pourquoi a-t-il fallu une telle pression publique pour que la justice se réveille ? Une question qui devrait laisser un goût amer à tous les Gabonais.

Cette affaire illustre parfaitement ce qu’est devenue la justice au Gabon : un marché où tout se négocie, même les vies humaines. Comme l’a dit mon tonton, avec une sagesse désarmante : « Vrai vrai, le pays là est pourri jusqu’à la racine. Tant qu’on ne met pas les gens en prison, ça va continuer. Personne n’est dissuadé quand tu vois des choses comme ça. »

Le Gabon mérite mieux que ça. Les familles méritent justice, et les coupables doivent payer pour leurs crimes. Si les autorités ne prennent pas de mesures concrètes pour mettre fin à ces scandales, le pays continuera à sombrer dans un gouffre de corruption et d’impunité. Les Bomas en ont assez de ce spectacle désolant où la justice est piétinée. Il est temps de remettre les pendules à l’heure parce que pour le moment, je vous waze que ça fait vraiment pitié hein.

Je te dis tout