Logement

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Nomba : un nouveau souffle pour les soldats du feu

Parmi les récentes réalisations du Chef de l’État, Chef du gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema, la cité résidentielle dédiée aux sapeurs-pompiers est à saluer.

C’est une belle nouvelle, porteuse d’espoir. Dans un pays où la question du logement reste complexe pour une large partie de la population, voir un projet aller jusqu’au bout, se matérialiser, sortir de terre et être remis à ses bénéficiaires est déjà, en soi, un pas important. Trop souvent, les promesses faites en matière d’habitat n’ont pas abouti. Parfois à cause de la mauvaise gestion, parfois simplement par manque de suivi. Cette fois, le résultat est là, concret, utile, visible.

Et cela donne envie d’y croire. De croire qu’il est possible de construire autrement. De croire que ceux qui servent le pays, comme nos pompiers, peuvent vivre dans la dignité, dans un environnement sain et sécurisé.

Mais au-delà de la construction, vient la question de la préservation. L’histoire de plusieurs cités au Gabon nous a appris que sans suivi, même les plus beaux projets peuvent perdre leur éclat. On pense à certains camps, à certains immeubles, qui n’étaient pas voués à devenir ce qu’ils sont aujourd’hui. Et cela ne tient pas uniquement à l’État : l’entretien est une responsabilité partagée.

C’est pourquoi il serait judicieux, dès maintenant, d’accompagner les bénéficiaires dans une démarche collective. Pourquoi ne pas envisager des contrats d’engagement mutuel, ou même une association de résidents chargée de veiller au cadre de vie, à la propreté, à la sécurité des lieux ? Ce serait un moyen d’impliquer chacun, de favoriser la cohésion, et surtout, d’assurer aux enfants qui y grandiront un environnement digne et durable.

Construire, c’est une chose. Faire vivre le lieu, le respecter, le transmettre propre et debout, c’est tout aussi essentiel.

Et si cette cité de Nomba devenait un exemple, un modèle de ce qu’on peut réussir ensemble — l’État, les citoyens, les communautés ?

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« Expulsez-les d’abord, on verra après »

Entre urgence et mépris de classe, le gouvernement gabonais n’a jamais pris le temps de faire les choses correctement. L’opération « Retour de la dignité » ? Un échec, mon Général.

S’il y a bien une constante au Gabon, ce sont les méthodes. Gouverner en brutalisant, mépriser les plus précaires, les frapper sans prévenir… On connaît. Et après le PDG, rien n’a changé : les hommes sont restés les mêmes, seule la chorégraphie est différente.

Depuis quelques jours, c’est un spectacle accablant qui se joue dans certains quartiers de Libreville. Des centaines de familles, leurs affaires entassées dehors, attendent de pouvoir rejoindre un parent compatissant — pour les plus chanceux. Les autres ? Rien. Pas d’aide. Pas de solution. Parce qu’une fois de plus, l’État a agi dans l’urgence, en niant les besoins les plus élémentaires de ses citoyens. Se loger, c’est quand même la base.

Ce déguerpissement, censé « assainir » la capitale, aurait pu être défendable si les méthodes ne rappelaient pas celles d’un État profondément irrespectueux du bien-être de ses propres administrés. On aurait pu commencer par indemniser, reloger, dialoguer. Ça a été fait pour certains. Mais pour d’autres, rien. Le néant.

Soyons justes : il y a eu des tentatives de respecter les procédures. Des courriers, des réunions, des délais. Mais la réalité, c’est que de nombreux bailleurs — qui devraient être poursuivis — n’ont pas pris la peine d’en informer leurs locataires. Pourtant, en tant que propriétaires, ils ont l’obligation d’annoncer ce genre de contrainte. Quand on vit dans un État de droit…

Entre ces bailleurs indélicats et les oubliés du Ministère, on compte aujourd’hui plusieurs vies littéralement en danger. Disons les termes : c’est de la précarisation programmée à ce stade. Où iront donc toutes ces familles ? Même celles qui ont été indemnisées doivent aujourd’hui se reloger dans un Libreville où les prix de location explosent. Où sont les logements sociaux tant attendus ? N’aurait-on pas pu, justement, attendre encore un peu que ces infrastructures voient le jour avant de vider des quartiers entiers ?

Cette stratégie qui consiste à faire sans réfléchir, sans prévoir, doit cesser. Le mandat du président actuel est de sept ans. Sept ans, c’est peu. Mais c’est assez pour changer de méthode. C’est assez pour prendre le temps. Pour mener des études sérieuses. Pour anticiper les besoins. Et parfois, ces études sont déjà des actions, car elles posent les bases concrètes d’un développement durable. L’épanouissement du Gabonais passe aussi par là : par la planification, la rigueur, et le respect.

Mais voilà : on préfère faire semblant. Expulser d’abord. Voir après. Et tant pis si, entre deux camions de déménagement, des familles s’effondrent.

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GabonLibrevilleLogementOpinion

Le premier rôle de l’État est de protéger les citoyens.

Il serait peut-être temps que notre gouvernement revienne à cette évidence. On ne peut pas maltraiter le peuple en exerçant le pouvoir « pour son bien ». Diriger, ce n’est pas improviser dans l’urgence. C’est prévoir, anticiper, organiser. C’est surtout éviter que des milliers de citoyens se retrouvent, du jour au lendemain, dans la précarité la plus totale.

Le sujet brûlant du moment, c’est le déguerpissement de certaines zones urbaines. On parle de plus de 1 000 familles qui se retrouvent sans toit.

Bien sûr, on peut rester sur le terrain administratif et discuter des modalités : ont-elles été prévenues ? Ont-elles été indemnisées ? Mais cette focalisation, en réalité, en arrange beaucoup. Elle permet de gagner du temps. De détourner l’attention de ce qui devient une urgence humanitaire vers une querelle bureaucratique sur des documents que personne ne retrouvera jamais.

Et on le sait : même si des erreurs sont reconnues, aucun fonctionnaire ne sera sanctionné. Le vrai problème — celui du relogement, celui de la planification, celui de la dignité humaine — restera sans réponse.

Pire : il est même susceptible de créer de nouveaux désastres. En l’absence d’une politique claire et ambitieuse en matière de logement social, ce genre d’opérations ne fait que repousser le problème ailleurs. On détruit d’un côté, et de l’autre, des bidonvilles se reforment. En silence. À la hâte. Par nécessité. Parce que depuis des années, la demande explose, et l’offre, elle, ne suit pas.

Alors, quelle est la réponse du gouvernement face à cette détresse humanitaire ?

Si vous l’avez entendue, n’hésitez pas à la partager. Pour ma part, je ne vois rien de bon pour ces personnes désormais en errance, poussées à la rue pour des raisons plus esthétiques qu’humaines.

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Frais de visite + Loyers + Caution + Frais d’agence…

Trouver un logement est de plus en plus compliqué dans ce pays. Quand tu ne passes pas par Les Aventures Mystérieuses dans lesquelles un démarcheur disparait sous tes yeux avec tes frais de visite, ce sont les modalités de location qui peuvent te faire tourner de l’œil.

N’en déplaise à l’auteur de « Libreville, ce n’est pas le Gabon ! », je ne sais pas comment ça se passe à l’intérieur du pays et je lui saurais gré de nous partager son expérience sur le sujet, s’il le souhaite. Mais à Libreville c’est acté, visiter un bâtiment que tu souhaites louer ou acheter est payant. Peu importe qu’il s’agisse d’une chambre « américaine » style BITAM ANE STATES, d’un studio ou d’une villa, le prix est le même, 5000 FCFA. Ça s’appelle les « frais de visite », tout le monde s’y conforme, personne n’entre, personne ne sort sans les payer…

En plus des frais de visite, les bâtisses proposées à la location se voient taxées d’une « caution » de la valeur du loyer, parfois même plus. Cette caution, qui n’est que rarement remboursée, est obligatoire pour s’installer. Elle est versée au même moment que le premier loyer et est supposée permettre au bailleur de faire les travaux nécessaires à la réfection du bâtiment quand le locataire en sortira.

Puis il y’a le loyer lui-même, qu’il est normal de verser lorsqu’on loue une construction. Au Gabon, le loyer est payé avant de consommer le mois. Et pour finir tu as les frais d’agence qui sont fixés, par je ne sais quel texte, à la moitié du prix du loyer au minimum. Vous me suivez toujours ou ça fait beaucoup ? Bref, je vous remets dans le contexte ; prenons un exemple…La Fière Trentenaire recherche un appartement de deux à trois chambres, bien situé, dans une barrière, avec de l’eau en permanence, un compteur d’électricité individuel et une cour éventuellement. Elle tombe sur une annonce Facebook présentant un appartement de deux chambres avec une salle de bain et un WC pour les visiteurs. Ça ne cadre pas forcément avec ce qu’elle recherche, mais elle cale tout de même un rendez-vous avec l’annonceur. « On se voit dimanche à 12h, n’oubliez pas les frais de visite. ».

Le dimanche, La Fière Trentenaire se rend au lieu de rendez-vous, après plusieurs minutes d’attente, un groupe d’hommes arrive, se présente et tout va très vite. Elle débourse immédiatement les 5000 FCFA demandés d’avance et après quelques minutes de marche, elle est dans la maison. L’appartement lui plait, de toute façon il urge désormais pour elle de déménager. Son guide pour la visite, communément appelé « démarcheur », lui annonce les conditions : 260 000 FCFA pour le loyer, 260 000 FCFA la caution, lui-même prend 70% du loyer pour les frais d’agence, donc 182 000 FCFA, tout ça non négociable. Si vous faite le calcul, sans prendre en compte les modalités de déménagement, vous êtes à 702 000 FCFA au moins. Je dis bien « au moins » parce que selon l’agence qui est en réalité un démarcheur, les frais peuvent aller jusqu’à 100% du loyer.

Ce m’intrigue c’est qu’à la fin de l’échange avec le représentant de l’agence, vous n’avez jamais parlé ni de contrat de bail et ni des conditions d’intervention de cette agence dans le cas de soucis éventuels avec le bailleur. Mais surtout, je me demande pourquoi c’est à moi, locataire, de payer les frais d’une agence que quelqu’un d’autre a engagée pour placer son bien ? Et comme d’habitude, ce n’est pas ma seule interrogation.

Ces agences dites « immobilières » sont-elles reconnues par l’Etat ? Paient-elles leurs impôts et autres taxes ? Qui fixe la grille tarifaire de mise en location de maison et les conditions de paiement de ces frais ? En dehors de quelques publications sur Facebook, que font les agences pour « démarcher » les clients ? Surtout que la plupart du temps, ce sont les clients qui les relancent, et après avoir payé les frais de visite, qui servent selon ceux que j’ai interrogé sur le sujet à « payer le carburant de celui qui fait la visite et décourager les blagueurs », pourquoi encore payer jusqu’à 70% du loyer à ces agences ?.

Bref, on en est là parce que les conditions d’acquisition de terrains et maisons dans le pays sont encore plus compliquées quand on se tourne vers l’Etat.

Malgré la propagande qu’on fait sur le sujet, il n’y a pas encore assez de logements disponibles dans l’immédiat. Au final, il est toujours plus facile de louer chez un particulier que chez l’Etat qui est lui-même aussi parfois locataire. Drôle Triste mais vrai… Les démarches administratives sont longues et périlleuses, toujours enclin à des magouilles, il faut connaitre X et Y pour faire évoluer son dossier, offrir un coca à Z pour qu’on te cède 5m de la parcelle d’A sans que ça ne fasse jaser.

On sait tous comment ça fonctionne, et même quand on est à l’air de l’essor vers la félicité, on sait tous qu’on ne peut faire autrement… Si on veut se loger, on est obligé de payer : Frais de visite + Loyers + Caution + Frais d’agence. Et si chaque bailleur décide qu’il veut 3 loyers et 2 cautions, « celui qui boude, bouge » et personne n’ira en prison s’il le crie fort.

La Fière Trentenaire :*

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Histoire d’expropriation au Gabon : Déshabiller l’un pour habiller l’autre

La nouvelle puissance Oyé ! Terrain Cadeau pour certaines personnes encore appelées “les eux”, nous qui pensions que cela se serait arrêté le 30 août de l’année dernière.

Hélas, il nous reste que nos yeux pour constater que certains usent de la stratégie de  Robin des bois à l’envers. 

Encore, si c’était pour redonner aux nécessiteux, on comprendrait mais lorsque c’est pour donner à ceux qui ont la possibilité de s’en procurer à coût de dizaines de millions, mon coeur saigne. 

Ceci se passe dans la commune de Ntoum, qui m’a vue grandir. J’ai vu notre terrain familial de plusieurs hectares nous être arraché. J’ai vu ce camion à coup de pelle terrasser notre verger. Même le manguier qui nous a nourri en des saisons depuis plusieurs décennies s’est vu renversé, fruits au sol et racines en l’air. Je repense à tonton Koumba  qui n’a pas pu résister à ce triste spectacle. Pauvre tonton Koumba achevé par sa tension ! 

En interrogeant les ravisseurs, on nous informe qu’il faut retenir qu’il n’y a pas d’autochtones oh! 

C’est clair : “Les hectares de terrain appartenant aux familles depuis des décennies arrachés aux populations seront morcelés en 500m2 et revendus sur le marché. Une famille ne peut détenir à elle seule 2 hectares de terrain. L’État vous cédera 500 m2  sur vos deux hectares, le reste sera morcelés et si vous souhaitez obtenir plus de terres vous devez les racheter auprès des ministères en charge de la question.  Notez que vos enfants bi-nationaux ne pourront pas réclamer les terres cédées par leurs arrières grand-parents”

À croire que nos enfants bi-nationaux n’ont plus droit à rien dans ce pays. Bref. 

Pourtant le Président a dit qu’aucun gabonais ne devrait être exproprié de sa terre puis sur le bitume nous vivons le contraire. 

On nous vole pour faire plaisir aux autres. Remplir une fiche de réclamations nous vaut au préalable un long discours visant à nous décourager à déposer toutes sortes de réclamation. “Nous n’avons plus de formulaire de réclamation”, “De toutes façons, c’est terminé. Si vous voulez vous plaindre allez voir les militaires”

Mboukou ! Tant pis pour nous autres là qui n’avons pas de longs bras espérons que notre plume portera haut notre voix…

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