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Gabon, le pays en chantier.

Depuis que les « militaires » sont à la tête de notre pays, on a vu plein d’éléphants blancs regagner soudainement en mélanine. Des chantiers naissent et renaissent ici et là, partout dans le pays. Il ne serait pas erroné de dire que le Gabon en général et sa capitale dans une plus petite portion, sont un chantier à ciel ouvert. 

« Chaque jour quand on dort, quand on se réveille il y a… » de nouvelles maquettes nouveaux bâtiments, la pose de la première pierre de X administration, la reprise des travaux de l’hôtel des affaires étrangères, des voies secondaires balisées ou fermées par des engins de terrassement et autres… Le Président de la Transition (parce que bien que je l’apprécie et que je le respecte, je n’aime pas trop dire « de la République ») n’a pas fini de faire des vas et viens dans Gabao. Entre les cérémonies de premières pierres et les inaugurations, le nouveau Général préféré des Gabonais a du travail et montre bien qu’il s’y atèle, au grand bonheur des populations, enfin, de quelques-unes…

Parce qu’un gabonais heureux ça n’existe pas vraiment, il a toujours quelque chose à redire et parfois, il faut admettre qu’il n’a pas totalement tort. On aime tous l’idée que le pays soit en réfection, qu’on veuille donner un nouveau visage à notre capitale et ses environs. Mais la présence d’autant de chantiers n’a pas que des avantages. On ne peut pas encore réellement s’en réjouir tant plusieurs d’entre eux ont des impacts immédiats, peu bénéfiques aux populations. Coupures d’électricité, déguerpissement des population, pénurie d’eau, inondation de zones qui jusque-là demeuraient sèches, perturbation du trafic…

En parlant de perturbation de trafic, AKA embouteillages, on a tous vu Owendo devenir le nouvel AKANDA depuis que MIKA Services travaille l’entrée de cette commune. Y entrer les jours de semaine ou en sortir le weekend devrait compter parmi les travaux d’Hercules tant c’est désormais compliqué.

En tant que Gabonaise Normale, j’ai souvent des discutions dites « des bars », durant l’une d’elle j’ai été confrontée au fameux « Ils ne peuvent pas faire ça la nuit ? » au sujet des travaux d’ACAE. Ça m’a fait penser à quelque chose… Qui sait réellement ce qu’implique le travail de nuit ? Cette solution dont trop de gens ignorent les contours.

Personnellement, pour avoir un petit peu lu le code du travail gabonais, je pense que c’est bon pour le plus grand nombre mais quand on sait comment les ouvriers de chantiers sont traités dans notre pays, je préfère me dire qu’on n’est pas prêt pour ça. Du salaire supplémentaire, parce que oui, le temps de travail de nuit dans une structure dont les activités ne sont pas de base exercées de nuit est considéré comme des heures supplémentaires et nécessite le paiement qui va avec.

Travailler la nuit réduirait les embouteillages, oui mais combien d’entre ces structures seraient disposées à respecter les conventions collectives applicables à leur secteur ? Qui veillerait à l’application de ces conventions ? En plus au Gabon, on n’est pas habitué aux activités nocturnes dans ce style… Tu vas te retrouver à bosser sur un chantier jusqu’à 5H du matin avec le vieux NZENGUE et apprendre qu’il est décédé la veille à 22H à NDENDE ?

MDR, plus sérieusement, avec l’éventualité que la fatigue et la distraction entrent en ligne de compte, ineffectivité des politiques de sécurité au travail, il y’a des risques supplémentaires qui viennent avec les horaires tardifs de travail. Je pense qu’il faut d’abords veiller à ce que les entités de surveillance des conditions de travail fassent leur travail avant de demander aux jeunes gabonais de venir se risquer à des travaux « pénibles » la nuit.

Je trouvais bon d’en parler ici, histoire de répondre à cette problématique pour une fois sans un verre de Castillo en main.

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L’eau plus chère que la bière ? Nos influenceurs la…

Les réseaux sociaux permettent aujourd’hui à chacun d’exprimer ses opinions, mais lorsque des influenceurs prennent la parole, leurs propos peuvent impacter des milliers, voire des millions de personnes. Récemment, une influenceuse a partagé l’idée que les Gabonais buvant de l’eau de la pompe « n’existent pas » et a affirmé que l’eau minérale coûtait plus cher que la bière au Gabon.

En plus d’être erronée, cette déclaration montre un manque de compréhension de la réalité quotidienne de nombreux Gabonais, pour qui l’eau de la pompe est une source essentielle. Ce type d’affirmation souligne également la responsabilité des influenceurs dans la diffusion d’informations précises et respectueuses.Contrairement à ce que cette influenceuse prétend, au Gabon, de nombreuses personnes dépendent de l’eau de la pompe pour leur consommation quotidienne.

Cela n’a rien à voir avec une question de choix ou de statut, mais plutôt avec la disponibilité et l’accessibilité de l’eau potable. Les infrastructures et les réseaux d’eau dans certaines régions du Gabon font que l’eau de la pompe est souvent le moyen le plus pratique, voire le seul, pour se procurer de l’eau. En réalité, considérer ces personnes comme « inexistantes » ou les dénigrer pour leur mode de vie est non seulement irrespectueux, mais également révélateur d’une méconnaissance des réalités locales.

Ensuite, l’argument selon lequel l’eau minérale serait plus coûteuse que la bière au Gabon est aussi discutable. Bien que le prix de certains produits puisse varier, l’eau minérale reste généralement plus accessible que des boissons alcoolisées en termes de prix, surtout si l’on considère les marques locales ou les options en grande quantité. De plus, même si l’eau de la pompe est gratuite ou peu coûteuse, elle répond avant tout à une nécessité. Boire l’eau de la pompe n’est pas une question de choix financier ou de mode de vie, mais bien un besoin vital qui n’est pas toujours couvert par des infrastructures suffisantes pour garantir de l’eau en bouteille ou filtrée.Les propos de cette influenceuse soulèvent aussi la question de la responsabilité sociale des influenceurs.

Étant donné leur large audience, ils ont un devoir de vérification avant de partager des informations, particulièrement lorsque celles-ci concernent des enjeux fondamentaux comme l’accès à l’eau. Les conditions de vie et les réalités économiques varient d’une région à l’autre, et ce que certains prennent pour acquis ne représente pas la vie de tous. Au lieu de porter des jugements ou de propager des stéréotypes, les influenceurs pourraient utiliser leur plateforme pour sensibiliser aux défis que rencontrent de nombreuses communautés, comme le manque d’accès à l’eau potable, la distribution des ressources ou la précarité des infrastructures.

De plus, les réseaux sociaux devraient encourager un esprit critique chez les abonnés, en incitant les gens à remettre en question ce qu’ils voient et entendent en ligne. L’eau potable est un besoin fondamental, et au Gabon, l’eau de la pompe représente pour beaucoup une source vitale d’hydratation. Ce choix n’est pas une marque de statut, mais plutôt une réponse aux circonstances, qui devraient être comprises et respectées.Pour conclure, cette situation nous rappelle l’importance de respecter la diversité des expériences et des réalités locales. Ignorer ou dévaloriser ceux qui consomment l’eau de la pompe, c’est passer à côté de la richesse de leurs vies et de leur capacité à s’adapter.

Le devoir des influenceurs est de sensibiliser, d’éduquer, et non de minimiser ou d’invisibiliser ceux qui vivent des réalités différentes. Une influence responsable consiste à élever les autres en prenant en compte leurs expériences, et non à imposer une vision unique de ce qui est « acceptable » ou « inacceptable ».

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Fonction publique gabonaise : l’impasse des audits coûteux et inefficaces

Depuis des années, l’administration gabonaise s’engage dans une répétition d’audits pour identifier les fonctionnaires fantômes. Pourtant, ces opérations se révèlent de plus en plus coûteuses et, surtout, inefficaces à long terme.

Tous les deux ou trois ans, ces audits mettent au jour un nombre croissant de cas : en 2018, on recensait environ 6 500 fonctionnaires fantômes ; ce chiffre a presque doublé pour atteindre 13 000 en 2023. Ce constat soulève la question de l’efficacité des mesures mises en place et de la pertinence de cette approche, qui, manifestement, ne permet pas de résoudre durablement le problème.

Sur les réseaux sociaux, des propositions émergent. Certains utilisateurs de X (anciennement Twitter), comme @bibilauture, suggèrent d’introduire le pointage régulier des agents, une méthode largement utilisée dans le secteur privé pour suivre la présence des employés et s’assurer de leur assiduité. Le pointage pourrait permettre d’instaurer un contrôle continu et de prévenir le retour de ces irrégularités entre deux audits. Cependant, pour être réellement efficace, cette solution nécessiterait une adhésion complète des responsables d’administration, ainsi qu’une stricte application des règles par tous.

Les défis à surmonter

L’introduction d’une méthode de pointage pourrait, certes, offrir une solution plus durable, mais elle se heurte à plusieurs obstacles. Premièrement, certains managers dans la fonction publique préviennent les agents absents à l’avance, leur permettant de signer des documents attestant de leur présence au poste. D’autres agents contournent leurs responsabilités en multipliant les arrêts maladie prolongés, systématiquement renouvelés, ce qui leur permet d’échapper à leurs obligations sans encourir de sanctions.

Vers une réforme plus efficace ?

Il devient essentiel de repenser les mécanismes de contrôle au sein de la fonction publique gabonaise. Si l’audit périodique apporte une vue d’ensemble à un instant T, il ne semble plus suffisant pour enrayer le phénomène des fonctionnaires fantômes. Des mesures complémentaires telles que le pointage et des sanctions systématiques pour les abus pourraient offrir des résultats plus probants. Mais au-delà de l’instauration de nouvelles règles, il s’agit d’instaurer une culture de responsabilité et d’intégrité au sein de l’administration. Un changement de mentalité appuyé par des dispositifs de contrôle modernes, comme le pointage biométrique, pourrait non seulement limiter les abus mais aussi renforcer la transparence et l’efficacité de l’administration gabonaise.

Se contenter d’audits répétitifs sans véritables suivis ou mesures correctives reviendrait à ignorer les failles du système. Face aux dérives actuelles, l’administration gabonaise doit envisager des solutions de fond pour instaurer un climat de confiance et d’intégrité dans la gestion de ses effectifs.

Il serait également pertinent d’impliquer davantage les managers dans le suivi quotidien des équipes, en les responsabilisant sur les performances de leurs services. En parallèle, une digitalisation des processus administratifs permettrait de simplifier la collecte des données sur les effectifs, facilitant ainsi la détection des anomalies. Pour garantir le succès de ces réformes, il est crucial d’engager un travail de sensibilisation auprès des agents, afin de renforcer une culture d’intégrité et de responsabilité.

Finalement, au-delà des solutions techniques, c’est une vision d’une administration transparente et intègre qu’il faut construire. Une administration qui prend à cœur l’efficience de ses services, où chaque agent se sent partie prenante d’une mission commune et nécessaire pour le développement du pays. C’est en adoptant cette vision d’un service public exemplaire et résolument tourné vers l’avenir que l’administration gabonaise pourra incarner le changement auquel aspire la nation. Sinon pour le moment, vous avez juste des maudits qui se complaisent à ne rien foutre et qui continuent de perpétuer l’idée selon laquelle on se la coule douce à la Fonction Publique.

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Bilie Media Time

Depuis le coup de la « Libération », certains visages autrefois distants et peu accessibles semblent désormais inévitablement présents dans la presse privée, à un point tel que cela devient frappant. L’une de ces figures, autrefois réservée aux canaux d’information officiels, apparaît maintenant avec une constance étonnante dans des médias indépendants, interrogeant sur ce soudain changement d’attitude.

Ce qui était hier un silence prudent s’est aujourd’hui transformé en une présence appuyée, suscitant des questions légitimes : cet engouement soudain est-il le fruit d’un intérêt journalistique sincère ou bien d’arrangements plus subtils ?

Derrière cette surmédiatisation se cache une réalité complexe que la plupart des lecteurs connaissent bien. Le monde des médias privés est souvent contraint de jongler avec des ressources limitées, et bien que des aides existent, elles s’avèrent insuffisantes pour assurer la stabilité et la pérennité d’un secteur essentiel. Ainsi, les contraintes économiques deviennent parfois un terrain propice aux compromis. Ce sont alors les choix éditoriaux, voire l’intégrité journalistique, qui se retrouvent influencés par des nécessités financières. Dans un environnement aussi précaire, la liberté de la presse doit parfois s’accommoder de concessions inévitables, transformant la ligne éditoriale de certains médias en véritable exercice d’équilibriste.

Sans nommer de figure précise, il est difficile de ne pas remarquer que des personnalités longtemps réfractaires aux médias privés deviennent soudainement omniprésentes. Le public, observateur attentif, n’est pas dupe et discerne aisément les signes d’une couverture parfois trop favorable pour être naturelle. Dans cette lutte pour la survie économique, certaines rédactions, faute de moyens suffisants, se retrouvent contraintes d’ouvrir leurs pages et leurs écrans à ceux qui peuvent offrir plus que des informations.

Ce contexte met en lumière une situation troublante où les idéaux journalistiques, en principe fondés sur l’indépendance et l’objectivité, se retrouvent dilués sous la pression des réalités financières. Le paradoxe est là : pour préserver une apparence de diversité médiatique, certains médias finissent par tendre le micro à ceux qui en contrôlent les cordons. En ce sens, le phénomène « Bilie Media Time » pourrait bien être une illustration de cette ambivalence où l’information doit composer avec des arrangements implicites pour perdurer.

Il est crucial, pour le secteur de la presse privée, de recevoir un soutien adapté, non seulement pour renforcer son indépendance, mais aussi pour préserver la qualité de l’information. Une presse mieux financée serait moins exposée aux influences extérieures, redonnant à l’information sa véritable place : celle d’un service impartial au public. En attendant, le phénomène de cette surmédiatisation reste un symbole, pour beaucoup, des compromis que les médias privés sont parfois contraints d’accepter pour survivre.

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« Gabon : Réveillons-nous et Construisons Ensemble ! »

Chers compatriotes, il est temps de se réveiller, de poser un regard lucide sur notre quotidien et de réévaluer nos priorités. Trop souvent, nos journées sont englouties dans des distractions qui, si elles paraissent anodines, finissent par monopoliser notre temps et notre énergie. Les clashes entre influenceurs ou les buzz incessants captent notre attention, mais à quel prix ?

Au fil du temps, nous avons laissé ces futilités prendre le pas sur des questions essentielles qui concernent notre bien-être collectif, notre avenir et celui des générations à venir. Ne nous laissons plus détourner des véritables enjeux. Qu’attendons-nous pour faire de chaque moment et de chaque interaction un levier vers un Gabon meilleur ? Réfléchissons : pourquoi tant de jeunes, d’adultes même, choisissent de s’investir dans des débats sans conséquence, alors que notre pays traverse des défis bien réels ? Des défis qui, s’ils étaient pris à bras-le-corps, pourraient ouvrir de nouvelles perspectives de croissance et de justice sociale.

Il est grand temps de réaligner notre regard et nos actions vers des causes qui importent vraiment. Si chacun d’entre nous décide, ne serait-ce qu’un instant, de se questionner sur l’impact de ses choix quotidiens, nous pourrions transformer la société gabonaise. Que ce soit en prenant part à des projets communautaires, en soutenant des initiatives locales, ou simplement en changeant notre perception, chaque pas compte pour renforcer notre unité nationale et améliorer le quotidien de tous. Prenons le projet Un Gabonais, Un Taxi. L’initiative a vu le jour avec l’objectif de donner un emploi à nos jeunes et de leur offrir l’opportunité de subvenir aux besoins de leurs familles.

Pourtant, dès ses débuts, ce programme a suscité moqueries et sarcasmes. Mais en critiquant sans fondement, ne passons-nous pas à côté d’une opportunité essentielle ? Derrière chaque taxi conduit par un Gabonais, il y a une histoire, un rêve, une dignité retrouvée. Au lieu de tourner en dérision une telle initiative, pourquoi ne pas en reconnaître la valeur ? Pourquoi ne pas l’encourager et lui donner la force de grandir ? Notre société a besoin de ce regard optimiste, de cette capacité à voir le potentiel dans chaque pas, même modeste, vers un meilleur avenir.

Cette volonté de contribuer à une société plus juste passe aussi par notre perception de l’unité. Notre Gabon est riche de sa diversité ethnique, un trésor qu’il est essentiel de préserver et de valoriser. Pourtant, il est regrettable de constater combien d’efforts sont encore déployés pour discréditer la gabonité de certains, notamment celle des Haoussa, sous prétexte de leur arrivée tardive sur le territoire. Mais avons-nous oublié que toutes nos ethnies sont issues de migrations ? Avons-nous oublié que cette mosaïque culturelle est précisément ce qui fait la richesse de notre pays ?

La véritable unité se construit dans l’acceptation de nos différences, dans le respect mutuel et la fierté de partager un même territoire. Ce ne sont pas nos différences qui nous affaiblissent, mais notre incapacité à les accepter pleinement. Ensemble, nous avons le pouvoir de bâtir un Gabon fort, un Gabon qui brille par sa diversité et son ouverture. Regardons autour de nous : les pays qui réussissent sont ceux qui parviennent à unir leurs citoyens autour d’un projet commun, en embrassant la pluralité de leurs origines. Nous avons tout pour réussir, si nous en faisons le choix.

Et que dire de notre propension à critiquer ceux qui agissent sans pour autant nous impliquer nous-mêmes ? L’Association Gabonaise des Usagers des Banques (AGUB) a récemment mené une lutte admirable pour empêcher l’instauration d’une taxe sur les opérations de banque mobile, une taxe qui aurait alourdi le quotidien de tous. Pourtant, combien d’entre nous ont soutenu cette initiative, qui nous concerne pourtant directement ? Combien se sont levés pour défendre ce droit essentiel ? Bien trop peu.

Cette passivité face aux combats menés pour nous est l’un des grands freins à notre progrès collectif. Il est temps de changer de cap. Au lieu de rester spectateurs, impliquons-nous, soutenons les initiatives citoyennes et, ensemble, construisons un Gabon plus solidaire et plus juste. Car si nous voulons un pays où les droits de chacun sont respectés, cela passe par notre propre engagement, et non seulement par des critiques à distance. Mais cet engagement ne s’arrête pas là. Il touche aussi notre désir de bâtir un Gabon moderne. Oui, nous aspirons tous à un pays prospère et développé, mais sommes-nous réellement prêts à en assumer les sacrifices ?

La construction de la Cité Émeraude en est un exemple frappant. Lorsqu’un ouvrier a malheureusement perdu la vie sur ce chantier, beaucoup ont réclamé l’abandon pur et simple du projet. Mais est-ce vraiment la solution ? En nous retirant face à la difficulté, ne passons-nous pas à côté de notre potentiel de croissance ? La Tour Chrysler à New York, aujourd’hui symbole d’excellence architecturale, a coûté la vie à 43 ouvriers. Pourtant, au lieu de renoncer, les autorités ont renforcé les normes de sécurité, ont continué, et aujourd’hui cette tour est un symbole d’audace et de progrès. Plutôt que de rejeter en bloc nos projets nationaux, travaillons à renforcer les conditions de travail et à valoriser les efforts de ceux qui, jour après jour, bâtissent l’avenir du Gabon.

Alors, Gabonais, il est temps de nous poser une question cruciale : dans quel pays souhaitons-nous vivre demain ? Avons-nous le courage de laisser de côté ces distractions inutiles pour nous engager pleinement dans la construction de notre société ? Avons-nous le courage d’accepter notre diversité, d’agir avec optimisme et de nous mobiliser pour des causes qui importent vraiment ? La route vers un Gabon prospère et solidaire commence par ces choix simples mais essentiels que nous devons faire aujourd’hui. N’attendons plus pour bâtir un avenir meilleur, pour nous et pour les générations à venir. Devenons « l’ardent soleil qui bannit la sorcellerie » de nos divisions inutiles, en faisant briller notre lumière d’unité et de progrès. Soyons les acteurs du changement que nous espérons, les bâtisseurs de ce Gabon de paix et de dignité, qui nous appelle et que nous rêvons.

Ensemble, « dans la concorde et la joie », réorientons notre énergie vers ce qui compte vraiment, soutenons les initiatives locales, respectons notre diversité, et faisons de notre engagement collectif le levier d’un avenir prospère et juste. En agissant ainsi, nous faisons honneur à notre identité gabonaise, à notre histoire, et à ce potentiel immense que le monde nous reconnaît. C’est par notre union, notre optimisme et notre volonté de marcher ensemble que nous construirons un Gabon de respect et de fierté, un Gabon où chaque citoyen peut s’épanouir et contribuer au bien commun. Gabonais, l’avenir est entre nos mains : « rompons nos chaînes, », portons « bien haut le drapeau de la patrie » et construisons ensemble ce Gabon de demain, dès aujourd’hui.

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Je me sens doublement volé

J’aurais pu écrire cet article plus tôt mais il aurait fallu alors que j’ai une boule de cristal pour voir ce que je ne voulais pas. J’ai été optimiste le 30 août 2023 et je n’ai aucun regret de l’avoir été. Aujourd’hui pourtant, un peu plus d’un an plus tard, c’est le coeur lourd que je me réveille en pensant à ce pays.

Je ne sais pas si vous vous rappelez de la campagne pour les élections présidentielles 2023. Les plaies qui n’avaient jamais été refermées plus béantes que jamais. Le PDG tout puissant et ses alliés qui narguaient un peuple en colère. Des menaces, des injures et parfois même des emprisonnements… Pas de mort cette fois-ci grâce au « coup de Libération » du CTRI. Voilà l’issue heureuse de décennies de gabegies financières, mauvaise gestion (appelée plus couramment détournements) et injustices dont souffraient les Gabonais. Nous étions libérés… DU PDG !!! Du moins c’est ce que nous pensions…

Seulement, l’Histoire ne s’arrête pas là et c’est là tout le problème. Si on remercie le CTRI d’avoir empêché l’accession au pouvoir par la tricherie, bain de sang en supplément, du PDG, comment et surtout pourquoi nous impose-t-il la survie de ce parti ?! Les voir m’a profondément bouleversé. Comme l’impression de voir son violeur dans la rue en train de draguer quelqu’un… Un profond dégoût. Un sentiment d’injustice… de trahison même. Comment peut-on imaginer que ceux qui, pendant tant d’années, ont profité des ressources du pays, des vies brisées et des rêves réduits en poussière, continuent de rôder autour de la scène politique, comme si de rien n’était ? La « Libération » qui nous avait été promise semble n’être qu’une illusion, un leurre bien ficelé pour apaiser temporairement notre colère.

Je me sens piégé dans une boucle sans fin. Une même poignée de personnes revient sans cesse, changeant de visages, de discours, mais portant en eux les mêmes germes d’arrogance et de mépris pour ce peuple qui aspire à vivre dignement. Le masque du « changement » est tombé, et ce que nous voyons aujourd’hui n’est autre qu’une perpétuation du système, maquillé de belles paroles et de promesses en l’air.

Et nous, que faisons-nous ? Nous continuons à espérer, à attendre un vrai changement qui n’arrive pas. Peut-être parce qu’au fond, nous n’avons jamais réellement brisé nos chaînes. Peut-être que le vrai combat, celui qui nous permettrait de nous libérer de cette emprise, reste encore à mener.

Alors oui, je me sens doublement volé. Volé de mon espoir, de ma foi en un avenir meilleur, mais aussi de cette promesse non tenue de voir enfin émerger un Gabon libéré, purgé de ses démons, ses perfides trompeurs.

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L’alcool est à notre pays ce que la religion est au monde : l’opium du Peuple

Récemment, une discussion a émergé autour de la consommation d’alcool, et certains ont même dit que l’alcool est à notre pays ce que la religion est au monde : l’opium du peuple. Dans cette vision des choses, la bouteille devient le symbole d’une apathie généralisée, celle d’un peuple qui ne cherche ni à investir, ni à entreprendre, ni même à rêver plus grand. À travers les échanges que j’ai suivis, j’ai ressenti une sorte de malaise et j’ai eu envie de partager mes pensées.

Sous ces critiques sur l’hyperconsommation d’alcool par les Gabonais se cache très souvent un mépris déguisé, surtout envers les classes les plus défavorisés. On a-doooo-re peindre le portrait d’un « pauvre » paresseux, inconscient, qui, malgré ses difficultés financières, trouverait toujours le moyen d’enchaîner les bouteilles de bière dans les bars du coin.

Mais je pose la question : à quel point comprenons-nous réellement ces réalités quand on les regarde de loin, depuis un point de privilège que beaucoup ne s’avouent même pas ?

J’ai grandi à IAI, un quartier qu’on pourrait qualifier de « ghetto » à Libreville, la capitale gabonaise. Mon quotidien était partagé avec les fallaman, ces gens qui cumulent les petits boulots précaires, des Gabonais, mais aussi des Camerounais, des Togolais, Béninois, Nigérians, etc. J’ai vécu au milieu d’un bordel, des bars, des friperies tenues par des gens qui se cherchent. Il y avait aussi des grands qui ne faisaient rien de fixe, trainaient dans le quartier en attendant qu’un-e grand-e cherche des bras pour faire la peinture ou débroussailler quelque part. En ayant grandi autour de tous ces gens, je peux vous affirmer une chose : je n’ai jamais rencontré plus travailleurs, plus acharnés que ces personnes-là. Dire que l’alcool serait la racine de leur stagnation sociale, c’est non seulement faux, mais c’est terriblement condescendant.

Ce à quoi on ne pense et ne dit jamais, vous vous demanderez pourquoi, c’est que ces mêmes personnes, qui peinent à boucler les fins de mois, à trouver du travail, à nourrir correctement leurs familles, n’ont peut-être tout simplement pas les moyens de « vider des casiers de bière ». Alors, pourquoi dans nos discours, toujours insinuer que ce sont eux qui seraient responsables de ce prétendu fléau de l’alcoolisme ? Pourquoi ne remet-on pas en question l’idée que ceux qui enchaînent les tournées de bière, consomment à outrance pourraient bien être les plus privilégiés, ceux-là mêmes qui vivent dans un certain confort, qui investissent et entreprennent déjà ? Est-ce qu’il y a des données fiables sur les couches sociales qui boivent le plus d’alcool ? Quel rapport direct fait-on entre entreprendre et la consommation d’alcool ? 

De plus, questionner les choses d’une telle manière, c’est à mon avis prendre le problème du mauvais pied : on confond la conséquence avec la cause. Ce que l’on refuse d’admettre, c’est que ce prétendu « alcoolisme national » est avant tout une conséquence d’un environnement politique délétère qui a créé un terreau fertile pour le chômage de masse, notamment parmi les jeunes et les femmes. Ce n’est pas pour prendre ce pays en exemple, mais la France, c’est 11 L par habitant contre 9 L pour le Gabon. Les vraies causes du malaise sont politiques : l’absence d’opportunités, le manque de soutien aux initiatives locales, des richesses non redistribuées, des politiques publiques insuffisantes pour lutter contre le chômage, etc. Mais au lieu d’affronter ces réalités, il est plus facile de stigmatiser ceux qui souffrent déjà. Ce n’est pas en blâmant ceux qui subissent de plein fouet les conséquences de la pauvreté qu’on résoudra les problèmes de fond. 

Ce que ces discours condescendants oublient même trop souvent, c’est que l’épargne, l’investissement, l’entrepreneuriat, tous ces concepts qu’on nous vend comme des solutions miracles, sont eux-mêmes des privilèges. Dans un contexte dans lequel beaucoup peinent déjà à satisfaire leurs besoins les plus basiques, comment peut-on sérieusement attendre qu’ils aient de quoi mettre de l’argent de côté pour « investir dans l’avenir » alors que leur quotidien est déjà une bataille ? Puis, c’est comme si la vie des couches sociales les plus défavorisées devait se réduire à une lutte sans fin, sans espace pour le plaisir, sans moment de répit. On leur dicte quoi faire, comment vivre. L’injonction à l’abstinence pour ne pas avoir d’enfants parce que pas d’argent, ne pas boire ceci ou de telle façon, comme si leur existence devait se limiter à la survie, à une rigueur implacable. Mais qu’en est-il des loisirs ? Qu’en est-il de ces petits instants de détente qui permettent de supporter une vie rude, parfois cruelle ? Pourquoi la morale semble-t-elle toujours se diriger vers ceux qui en ont déjà le moins ? 

J’écris ce texte comme une invitation, à vous, à moi, à nous tous. Une invitation à réfléchir, à prendre du recul, et à ne pas laisser nos privilèges nous faire perdre la tête. Que notre tour d’ivoire, d’où nous regardons le monde, ne devienne pas un obstacle à la considération des autres. Il est facile de prêcher du développement personnel à des gens qui peinent à s’offrir un avenir, parce que les seuls objectifs qu’ils peuvent se permettre sont ceux du quotidien : avoir de quoi manger, payer les factures, envoyer leurs enfants à l’école, avec ou sans un verre à la main.

Au-delà des jugements simplistes, il est essentiel de se poser la question de ce que notre propre position sociale nous empêche de voir. Comme l’explique le philosophe Charles W. Mills avec son concept d’ignorance blanche, il existe une méconnaissance, souvent volontaire, des réalités vécues par les plus marginalisés. Dans notre contexte, il ne s’agit pas de blanchité, mais d’un privilège plus large qui semble nous aveugler sur les réalités des autres, tout en nous donnant le confort d’émettre des analyses biaisées et des jugements distants. Abandonner ces conclusions faciles et interroger nos privilèges pourraient nous permettre de saisir enfin la véritable complexité des problèmes qui nous entourent.

– Madame la Présidente

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Liberté d’expression au Gabon : chimère ou réalité ?

La liberté d’expression au Gabon, un rêve éveillé que nous entretenons depuis des décennies, se pare de jolis atours. Sur le papier, nous sommes dans une République où chacun a le droit de dire ce qu’il pense. Oui, vous avez bien entendu, le droit. Mais entre avoir un droit et l’exercer sans craindre pour sa vie, il y a un fossé aussi large que l’application des politiques publiques Libreville et dans l’intérieur du pays. 

Le vrai visage de la liberté d’expression au Gabon se dessine dans les couloirs sombres des administrations et les coins discrets des quartiers. Ici, les gens parlent, mais à voix basse, et surtout pas en public. Pourquoi cette discrétion ? Parce qu’on a tous vu des choses. On a entendu des histoires de ceux qui, à force de dire trop de vérités, ont fini par rencontrer la grande faucheuse plus tôt que prévu. Oui, au Gabon, la vérité a ce talent unique de précipiter des fins tragiques. On me disait même qu’à l’époque d’Omar, tu pouvais parler dans le taxi et le lendemain, on te récupérait. Paraît qu’un jour un gars a dit « La paix c’est quoi ? On mange la paix ? » et s’en était fini pour lui. Dans ces conditions, qui va parler ?

La République du silence imposé

Nous sommes censés être dans une République, un endroit où chacun peut s’exprimer librement. Pourtant, pendant des années, on nous a montré que ceux qui parlaient un peu trop haut finissaient par disparaître ou devaient s’exiler. Des opposants politiques retrouvés morts, des activistes contraints de fuir leur propre pays pour éviter la répression, et même de simples internautes qui s’inquiètent qu’un post de trop sur Facebook leur vaudra peut-être une arrestation surprise à l’aéroport.

En 2024, après plus d’un an de Transition politique au Gabon, on aimerait pouvoir croire que tout cela appartient désormais au passé. Que l’époque où un simple tweet, une publication Facebook, ou même un TikTok pouvait vous conduire tout droit derrière les barreaux n’est plus qu’un lointain souvenir. Après tout, les nouvelles autorités promettent une ère de transparence, de réformes, et d’ouverture. Mais si l’on gratte un peu la surface, les fantômes des années sombres continuent de rôder, omniprésents dans les esprits.

Les cicatrices laissées par le silence imposé, les intimidations, et la répression sont encore profondes. Et si aujourd’hui, les Gabonais sont plus nombreux à s’exprimer sur des plateformes comme Twitter, TikTok, ou YouTube, ce n’est pas sans une certaine appréhension. Car même si le cadre politique a changé, la mémoire collective est encore marquée par ces années où trop parler pouvait vous coûter cher. On se souvient des journalistes réduits au silence, des blogueurs contraints à l’exil, ou encore des citoyens ordinaires arrêtés simplement pour avoir partagé un post qui dénonçait des injustices.

Les réseaux sociaux, pourtant, sont devenus un espace vital pour la parole au Gabon. Ils ont permis, à plusieurs reprises, de briser l’omerta imposée par les médias traditionnels. C’est grâce à internet que le monde a pu voir ce qui se passait au Gabon le 30 août 2023, lors de la prise de pouvoir militaire, mais aussi en 2016, au plus fort de la crise post-électorale. Des vidéos montrant la réalité des événements, des tweets relayant les témoignages des citoyens pris dans la tourmente… Internet a été la fenêtre par laquelle le monde entier a découvert les vérités que certains auraient préféré cacher.

Et pourtant, même dans cette nouvelle Constitution que l’on nous promet, l’accès à internet n’est pas garanti de manière absolue. Il est sous conditions, ce qui laisse une grande zone d’incertitude. Ces conditions, d’ailleurs, posent question : qui décide de ce qui est acceptable ou non ? Qui garantit que demain, les coupures d’internet ne seront pas de retour pour faire taire les voix dissidentes, comme ce fut le cas lors de la crise de 2016 et en 2023 ? 

Le paradoxe est frappant : d’un côté, on parle de restaurer les libertés et de garantir l’accès à internet, mais de l’autre, on limite cet accès sous prétexte de préserver l’ordre. Pourtant, c’est précisément grâce à internet que les Gabonais ont pu se faire entendre et que le monde a pu voir ce qui se passait derrière les rideaux opaques de nos institutions. Sans ce formidable outil, beaucoup de vérités seraient restées dans l’ombre.

Alors, peut-on vraiment parler de liberté d’expression quand celle-ci dépend d’une connexion internet conditionnée ? Peut-on vraiment croire que la parole est libre quand chaque internaute craint que son prochain post Facebook , sa vidéo TikTok ou son tweet ne devienne l’élément déclencheur d’une convocation au B2 ou à la DGR ou pire, d’une interdiction de quitter le territoire ? Si nous voulons que le Gabon avance, il est impératif de garantir un accès sans condition à internet, et de protéger ceux qui osent s’exprimer, que ce soit en ligne ou hors ligne. (On n’a pas aussi dit d’être sauvage et d’insulter les gens). 

La peur, cet ennemi silencieux

Cette peur, elle est omniprésente. Elle s’infiltre dans les conversations, elle conditionne les mots choisis et la manière de s’exprimer. Certes, nous avons le droit de parler, mais à quoi bon si la peur de représailles est plus forte que ce droit ?

Pour lutter contre cette terreur invisible, il nous faut une véritable restauration. Restaurer la confiance des citoyens envers les institutions, garantir qu’un post sur les réseaux sociaux ne devienne pas un motif de traque, et surtout, protéger ceux qui osent s’exprimer (après on n’a pas aussi dit d’insulter les gens sous couvert de la liberté d’expression). L’exemple doit venir d’en haut, avec des dirigeants qui valorisent la critique constructive, et non la répression. 

L’espoir d’une nouvelle ère

Les pistes de solutions ? Elles existent. D’abord, il faut renforcer les lois sur la protection des lanceurs d’alerte, des journalistes et surtout le Gabonais lambda. Le droit de s’exprimer ne devrait pas être un luxe, mais un pilier fondamental de notre société. Ensuite, il est essentiel de réhabiliter la justice, pour que plus personne ne craigne d’être arrêté à l’aéroport pour avoir écrit ce que tout le monde pense tout bas. Enfin, il nous faut promouvoir un dialogue national inclusif (pas ce que vous avez fait là pardon, ça c’était quand même le foufou), où chacun, sans crainte, pourrait exprimer ses idées, même les plus dérangeantes.

Il est grand temps que la liberté d’expression au Gabon cesse d’être une chimère et devienne une réalité tangible. Parce que le silence, c’est bien pratique pour maintenir l’ordre… mais il tue la démocratie.

Je te dis tout

GabonOpinion

C’est enfin notre essor vers le kounabelisme : Les journaleux gabonais

Il y’a un peu plus d’un an jour pour jour, des militaires prenaient le pouvoir à la suite des élections « tronquées ». Ces derniers disaient-ils lors des premiers communiqués, que le Gabon et les gabonais iraient à un « Essor vers la félicité » et vers une « Transition et Restauration des Institutions ». Ici je vais me pencher sur le cas de certains journalistes et médias gabonais.

Hélas, certains journalistes et médias vont vers l’essor kounabeliste et de la médiocrité.

Ce qui est malheureux et alarmant. C’est que certains journalistes ne connaissent pas réellement leurs fonctions et le pouvoir qu’ils ont dans ce pays. Entre ceux qui font du « lèchebotisme », d’autres baignant dans la médiocrité, dans la désinformation, dans l’incitation à haine, aux discours discriminatoires et à la xénophobie. De nombreux plateaux télévisés et reportages ont été les théâtres de ces comportements kounabelistes et irrespectueux.

Ce matin encore, j’ai visionné une vidéo de la directrice générale de Gabon24. Où, cette dernière fit une interview en toute impolitesse et avec du mépris face à l’invité. Mais où est passé le code déontologie de cette dame, qui n’en est pas à son premier coup ? Samedi écoulé, sur le plateau d’une émission de chaîne publique d’information de l’État, des propos xénophobes sortaient de la bouche du directeur général adjoint de ce media. Ce média ayant même, filmé et humilié un adolescent à son insu dans une procédure judiciaire. Des exemples il y’en a tellement…

Mais que fait donc la HAC ? Que font les autorités compétentes ? Comment des journalistes ne sont pas édifiés et outillés avant de faire des débats ou reportages sur certains sujets ? Mais que font-ils avant de les préparer ? Peut-être, faire des textes élogieux sur le chef de la transition. Ou faire des reportages sur le code vestimentaire des jeunes filles est le plus important pour eux.

Mais où sommes-nous Seigneur ? Où est passé le professionnalisme dans ce métier au Gabon ? Pourquoi certains journalistes gabonais ne font que, le culte de la personnalité comme cheval de bataille ? Rien ne va et ça pourrait même empirer à cette allure. Vous journaleux gabonais, vous êtes des ennemis aux changements de mentalités.

J’ai l’impression que la Transition chez certains journalistes, ce résume juste à un changement de dirigeants. C’est à dire que l’on est passé de l’adulation de l’ex-président et Co. au chef de la transition actuelle et son cortège. Les mêmes comportements d’hier, aujourd’hui et demain ? Pas plus tard qu’au premier jour de la Transition, ces comportements étaient déjà observés chez certains journalistes et dans certains médias. Tellement de questions sur ces journaleux qui ne savent pas prendre position sur certains sujets, de peur d’être offensant envers le pouvoir exécutif ou d’être mis au placard par le chef.

Une colère noire m’anime, lorsque je regarde une émission télévisée gabonaise en voyant des journalistes aduler ou vénérer un être humain. De voir des journalistes sortir des propos mensongers, sans sources ou citations, d’avoir des opinions discriminatoires et haineuses à l’encontre de certains individus. De voir des journalistes hautains et irrespectueux envers x ou y. De regarder des journalistes imbus de leurs personnalités. C’est donc ça votre essor à vous journaleux gabonais ? Un échauffement pour l’an 2025 ?

Vous journaleux, parlez des problèmes dont les gabonais subissent au quotidien. Des discriminations faites aux femmes, aux enfants, aux handicapés, aux gabonais lambdas. Des injustices que subissent certaines familles. Apprenez à informer, éduquer, édifier, et sensibiliser les gabonais. Parlez du droit dont les gabonais possèdent. Montrez-nous et au monde entiers les richesses et les talents humains du terroir gabonais. Faites des débats constructifs avec respect et sans restriction. Arrêtez des émissions du kounabeliste et de politique à non plus finir. Apportez-nous plus de critiques sur la gestion publique et sur les maux qui terrorisent notre société. Apprenez aussi pour finir, à vous former correctement et vous cultiver sur certains sujets !

N’oubliez pas, vous êtes le quatrième pouvoir de ce pays. À bon entendeur salut !

Je te dis tout

GabonOpinion

Quand la transparence fait défaut : Le Gabon et la culture du mystère

Peut-être que le petit nom du Gabon, c’est « Martin Mystère », mais on ne sait pas hein. Ici, tout semble être entouré de secret et de non-dits, comme si révéler des informations allait provoquer le chaos.

Cette culture du mystère, qu’on retrouve dans plusieurs secteurs, fait plus de mal que de bien, surtout dans des domaines aussi sensibles que la justice. Tout commence souvent en grande pompe avec des annonces d’enquêtes, mais ensuite, silence radio.

Au Gabon, il y a une tendance à mystifier les choses, à les cacher sous couvert de secret ou d’exclusivité. On entend souvent des phrases comme « ça c’est réservé à… » ou « ça doit être connu de…« . Cette culture du mystère et du silence, censée préserver la confidentialité, crée en réalité plus de confusion que de clarté. Ce manque de transparence finit par compliquer les processus et créer des situations d’injustice ou d’incompréhension, particulièrement dans des secteurs cruciaux comme la justice.

Prenons l’exemple de la justice. Lorsqu’une enquête débute, elle est souvent médiatisée, mais une fois les premières mesures annoncées, plus rien. Le cas de Michaela, par exemple, a suscité un tollé public et des mesures ont été prises, mais depuis, plus de nouvelles sur l’évolution du dossier. Une magistrate a récemment déclaré : « On ne fait pas du sensationnel », pour justifier cette absence de communication. Mais est-ce vraiment une raison valable ? Cette attitude contribue au flou et au manque de confiance envers le système judiciaire, car les citoyens restent dans l’ignorance.

Comparons cela avec l’affaire Diddy à New York. Malgré son statut de milliardaire, son affaire est traitée avec une transparence totale : les éléments sont disponibles sur le site de la police, et le procureur a même donné une conférence de presse. Si dans une ville de plus de 8 millions d’habitants, des détails aussi sensibles peuvent être partagés publiquement, pourquoi au Gabon, où la population est bien moindre, est-ce vu comme un danger de communiquer sur l’avancement des enquêtes ? Au lieu d’éviter le « sensationnel« , ce silence laisse la place à des spéculations et renforce les frustrations.

En dehors de la justice, le secteur de l’administration publique est un autre exemple où la culture du mystère règne. Prenons par exemple les nominations ou les changements dans les postes-clés. Souvent, on entend parler de réformes, de réorganisations ou de remaniements ministériels, mais les critères de sélection ou les raisons réelles de certains départs restent flous. Parfois, des hauts fonctionnaires disparaissent de la scène publique sans aucune explication, et les citoyens n’ont aucune idée de ce qui motive ces décisions. Cela nourrit la frustration et l’impression que tout est décidé dans l’ombre, sans rendre de comptes à ceux qui sont directement concernés : le peuple.

Un autre exemple concerne les projets d’infrastructures. Lorsqu’on annonce la construction de nouvelles routes ou de bâtiments publics, il y a souvent un grand battage médiatique lors du lancement. Mais après cela, le suivi devient opaque. Des projets se retrouvent abandonnés, les délais ne sont pas respectés, et aucune communication claire n’est faite sur les raisons des retards ou des blocages financiers. Cela laisse les citoyens dans le flou, se demandant pourquoi les choses n’avancent pas alors que des milliards sont dépensés.

Cette culture du secret se retrouve dans tous les domaines. L’Assemblée nationale en est un autre exemple frappant. Tout semble se dérouler entre une poignée de collaborateurs, d’anciens fidèles du régime PDG, des opposants à ABO qui sont maintenant devenus pro-OLIGUI, tout en essayant de ramener les mêmes pratiques qu’ils dénonçaient autrefois. Cela crée un climat où le manque de transparence entraîne des aberrations, comme ces « éléphants blancs« , ces projets ou décisions qui n’aboutissent jamais. 

Le cas d’Alexis Ndouna, retrouvé à la frontière après avoir échappé à des sanctions, illustre bien ce mélange d’opacité et de réticence à communiquer, qui finit par brouiller les cartes et discréditer des institutions qui devraient pourtant incarner la transparence et l’intégrité. Je vais même loin, vous avez tous entendu l’histoire selon laquelle Sylvia et Nourredine étaient dans une villa et non à la Prison ? C’est tout ça qui fait en sorte qu’on ne croit plus au pays la.

Mystifier les procédures ne fait que retarder les choses, ajouter à la confusion, et parfois, condamner les innocents ou laisser les coupables échapper à la justice. C’est un modèle de gouvernance qui étouffe la confiance et la vérité, non seulement dans la justice, mais dans d’autres secteurs vitaux du pays.

Je te dis tout