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Quand le piston est le vrai CV Gabonais

Ah le Gabon… pays où, pour décrocher un stage NON RÉMUNÉRÉ, il faut connaître quelqu’un. Si tu veux vraiment quelque chose, oublie ton joli petit CV, ton master décroché avec sueur. Ce qu’il te faut ici, c’est le fameux piston. Tu ne le savais pas ? Mais mon frère, c’est la base ! 

En gros, tu veux un stage ? Eh bien, il te faut un oncle, une tante ou même la cousine de la voisine de ton beau-frère qui bosse à l’intérieur ! Voilà le véritable « CV » dans ce pays. On parle souvent de débrouillardise, mais soyons honnêtes. Ceux qui peuvent, placent leurs enfants sans aucun souci. Et les autres ? Ah, bon bah, on remet ça à Dieu. Les prières, les veillées, tout ça là… Parce que oui, si tu n’as personne, t’attends toujours hein.

Non mais sérieusement, ici, tout le monde le sait : « avoir des relations, c’est la base non ? ». Je te parle d’un pays où parfois pour même toucher un chèque à la banque sans connaître quelqu’un. Tu veux acheter EDAN ? Même topo. Et pour avoir ton passeport dans les temps ? Ah mon frère, le piston encore ! C’est la norme. 

Et là, j’avais presque oublié… Les offres d’emploi et de stage hein ! Là aussi c’est un grand classique. Dis-moi, tu connais déjà cette petite règle non-écrite ? Les offres passent d’abord dans les groupes WhatsApp avant de devenir publiques. Mais quand je dis « publiques », c’est vite fait hein, parce que si t’es pas dans ces fameux groupes, tu ne sauras même jamais qu’un poste était dispo. Dites vous que la douane c’est cette année que j’ai vu que le premier concours était fait. Oui, tu lis bien. Les parents, amis, cousins, et j’en passe, se partagent tout ça en famille. 

Résultat : toi, le lambda qui n’a pas ces connexions, quand tu vois l’offre publique, elle est déjà close ou bien dispo pendant 1 jour, même pas.

Et je te parle même pas des concours ! Ça là, c’est encore un autre niveau. Tu t’inscris, tu fais les épreuves, tu transpires et t’espères. Le jour des résultats, surprise ! Dans la liste des admis, tu vois des noms que tu n’as jamais vus parmi les candidats. Mais ça c’est quel délire, frère ? Quelqu’un qui n’a même pas fait le concours, il est dans la liste des admis. Et toi ? Ah, toi, t’attends encore ta chance divine.

Et toi, tu espères que ça va changer ? Que parce que t’as fait des threads Twitter bien engagés ou des stories Insta bien senties, le système va se dire : « Ah oui, changeons pour l’égalité des chances ! ». Franchement, on verra bien. ON VERRA BIEN. D’ailleurs la dernière personne qui a parlé d’égalité des chances dans le pays la a fini déchu (mais c’était mérité)

Mais bon, on est au Gabon, on est habitués hein. Pendant que certains ont le piston, nous on attend la délivrance divine, parce qu’ici, l’égalité des chances, c’est un peu comme croire au Père Noël : ça fait rêver, mais on sait que ça n’existe pas. Ça peut être dur, ça peut heurter mais c’est la vérité et rien que la vérité

Si vous voulez, dites Amen.

Je te dis tout

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Si j’étais Président de la République…

Mes chers compatriotes,

Bon, asseyez-vous bien hein, on va causer un peu. Si demain, par un coup de baguette magique (ou une bonne vieille élection démocratique), je me retrouvais Président de la République, voilà ce qui se passerait.

Premièrement, l’eau et l’électricité, c’est sacré !

Parce que franchement, à quoi ça sert d’avoir un beau frigo si tu sais que dès 18h, c’est lui qui va te manger à cause des coupures d’électricité ? Donc priorité absolue : on arrête les pannes soudaines. Les civettes qui mangent les câbles, je convoque une réunion avec les DG , on fait un vrai audit et on met les moyens pour changer les choses. Et s’ils ne comprennent pas qu’un Gabonais a besoin de lumière et d’eau pour vivre, on les envoie en stage de survie dans un quartier où l’eau ne coule qu’à 4h du matin. Une semaine voire 3 mois là-bas et ils changeront vite de comportement ! Peut-être qu’en vivant les mêmes réalités, ils comprendront la nécessité de changer et d’améliorer les choses. 

Ensuite, l’éducation et la santé, on arrête de blaguer.

Quand un gamin va à l’école, c’est pas pour faire des maths dans une salle avec 99 autres enfants ou suivre des cours sous un manguier, non ! On va remettre l’école au centre du village, avec des salles de classe dignes de ce nom, des profs motivés (et bien payés), et un programme scolaire qui prépare nos enfants à autre chose qu’à être experts en grève.  

Côté santé, plus question de te faire soigner par quelqu’un qui cherche encore son diplôme. On va rendre nos hôpitaux aussi rassurants que des cliniques privées. Pas de lit cassé, pas de « y a plus de médicaments », parce que quand tu tombes malade, t’as déjà assez de soucis pour pas en rajouter avec des problèmes de paperasse.

L’économie ? Ah ça, c’est simple, on crée des emplois, pas des « papiers des postes »

Finis, les contrats fictifs où tu te lèves pour te rendre compte qu’il n’y a rien à faire. On va stimuler les PME, les start-ups, les jeunes qui ont des idées mais qui manquent de moyens. Tu veux devenir entrepreneur ? Hop, un financement transparent, pas besoin de connaître le cousin du cousin d’un ministre pour avoir une chance. Et ceux qui bossent déjà ? Bah on les respecte, on les paie à l’heure et on les forme pour qu’ils montent en compétences, pas juste pour qu’ils stagnent dans le même bureau pendant 20 ans. Après c’est pour mal recevoir les gens et être grincheux comme si c’était de la faute des usagers

Et puis les routes ! Ah les routes !

C’est fini les excuses du genre « On a réparé, mais la pluie a emporté la route ». Si je suis Président, on va utiliser du béton armé comme en Allemagne, pas du « made in on sait pas où ». Parce que si je vous dis qu’il y aura des routes où tu pourras faire Libreville-Mbigou sans t’arrêter pour changer une roue, vous croirez que je rêve, mais croyez-moi, je ne blague pas. Là-bas ils ont encore les ponts en bois. On est au 17ème siècle ?

Ah oui, et la justice, parlons-en un peu.

Aujourd’hui, tu veux une solution à ton problème ? Direction les réseaux sociaux. Non, mais je vous comprends, hein ! La justice est tellement lente que même un chat pourrait obtenir sa retraite avant toi. Si je suis Président, on met des juges compétents, des enquêtes rapides, et une transparence totale. Un problème entre voisins ? Tribunal direct, pas besoin de faire un live Facebook pour espérer que quelqu’un prenne ton affaire au sérieux.

Enfin, les salaires et le pouvoir d’achat !

On va cesser de faire des Gabonais des « Spartatiates » modernes qui doivent choisir entre payer le loyer ou manger du poisson braisé. Le SMIG doit augmenter, les prix doivent baisser, et les contrôles seront renforcés. On va réguler tout ça pour que chacun puisse vivre dignement de son travail.

Alors voilà, chers compatriotes, si j’étais Président, ça se passerait comme ça. Bon, je sais bien que pour l’instant, je suis juste un citoyen qui rêve tout haut, mais c’est aussi notre rôle, non ? Parce que même si je ne suis pas Président, ensemble, on peut continuer à réfléchir et à pousser pour avoir le Gabon qu’on mérite.

En attendant, je reste à ma place, mais si jamais vous voulez voter pour moi en 2025… Qui sait ?! Ah bah non, j’aurais pas encore 35 ans 😔😔

Votre compatriote qui aime son pays et ses nikes avec tout sauf le piment,  

Un Gabonais normal qui rêve.

Et vous, que voudriez-vous améliorer si vous étiez Président(e) du Gabon ?

Je te dis tout