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Le Référendum : Un Droit pour Tous, sauf pour ceux de l’Intérieur du pays ?

À l’approche du référendum, le Ministère de l’Intérieur a bien déployé les moyens pour garantir aux citoyens la possibilité de voter. En effet, à Libreville, l’effervescence est au rendez-vous. Des numéros de téléphone, des équipes

À l’approche du référendum, le Ministère de l’Intérieur a bien déployé les moyens pour garantir aux citoyens la possibilité de voter. En effet, à Libreville, l’effervescence est au rendez-vous. Des numéros de téléphone, des équipes dédiées, et même le stade d’Angondjé mis à disposition pour faciliter le changement de bureau de vote.

Une organisation presque digne du grand événement que nous allons vivre. Mais alors, pourquoi ce déploiement impressionnant de moyens semble-t-il s’arrêter aux frontières de la capitale ?

Pourtant, le discours officiel est clair : Hermann Immongault, Ministre de l’Intérieur, invite les électeurs éloignés, en particulier ceux enregistrés dans des zones difficiles d’accès, à « se faire connaître aux équipes du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité sur le site du Stade d’Angondjé. » Alors quoi ? Le Ministère de l’Intérieur n’a-t-il d’yeux que pour Libreville ? Serait-il le « Ministère de l’Estuaire » ? Il semble que les Gabonais des autres villes et provinces, de Port-Gentil à Bitam, n’aient pas le même accès aux solutions pratiques pour pouvoir voter sereinement.

En effet, comme l’a relevé une twitto, « J’ai regardé les communications du ministère de l’intérieur, ils ont fait une opération spéciale à Libreville pour ceux qui ont voté en province en 2023. Mais pas dans le sens inverse, sauf si j’ai raté l’info. » Une remarque qui révèle le paradoxe de la situation : le ministère aurait donc pensé aux électeurs originaires des provinces qui résident dans la capitale, mais pas à l’inverse. Que doivent faire ces citoyens déplacés dans d’autres régions et sans moyens de rejoindre Libreville ? Accomplir leur devoir civique semble relever d’une épreuve de force, là où d’autres n’ont qu’à tendre la main.

La démocratie se construit sur un principe d’équité : chaque voix compte, indépendamment de l’endroit où elle se trouve. Mettre les moyens à disposition d’une seule ville et négliger les autres, c’est ignorer le sens même du mot « république ». Que vaut un référendum si certains citoyens sont indirectement empêchés d’y participer ? À quoi bon ce battage médiatique si, au final, on ne donne pas à chacun la possibilité de se faire entendre ?

Il est encore temps que les responsables prennent conscience que le Gabon ne se limite pas à Libreville et que le devoir citoyen s’accompagne d’un droit citoyen.

Je te dis tout

Ika RosiraPort-Gentil

On n’est pas de la Colombia. – Ika Rosira

Oui, on va encore dire, la craqueuse nationale veut se la jouer en décalage avec la nouvelle vibe. J’assume. Je n’ai même pas encore TikTok, j’arrive au ralenti…
Mais sincèrement, pensez-vous qu’on doit toujours importer nos pensées, notre alimentation, notre langage, nos religions, doctrines, croyances et renier tout ce qui fait de nous, des personnes exceptionnelles, originaires d’un pays ultra-béni, l’actuel poumon de toute une planète?

Il paraît que la Colombia fait référence à une zone ou plutôt un groupe d’humains zombifiés de notre capitale pseudo-économique : Port-Gentil… je n’ai même pas de certitudes, vous voyez non ?

Après les tueries perpétrées récemment par des voyous de bas étages là-bas… C’est quelle manière de réagir ? Si ce n’est de banaliser la terreur, la violence et le banditisme ?

Oui nous sommes créatifs, oui, il y a toujours une nouvelle doc chaque jour, une nouvelle mode, un nouveau buzz pour secouer notre toile. Même ceux qui sont sur place, au pays, se demandent de quoi il s’agit quand on parle de La Colombia qui se répand sur la toile.

Arrêtez ça!

À l’heure où, notre Eden pays, traverse sa plus jolie et historique crise économique, énergétique et semble nostalgique du monopartisme et bien entendu, des beaux jours du kounabelisme, on a décidé de magnifier notre appétence pour la distraction

Peuple bantu, allergique à la paix, réactif et friand de divertissements, ne me juge pas, ne me condamne pas. Surtout pas parce que je m’offusque car j’aurais mille fois préféré qu’on remplace “Gabon” par “Bantuland” ou encore “Bongoland” par “Bomawood”…

Si, rebaptiser le Gabon par l’un des pays les plus violents d’Amérique du sud peut vous consoler et apaiser votre cœur, faites.

D’ailleurs ce n’est pas parce que je m’offusque que ça va changer le monde. Au contraire, ce sera juste une manière égoïste de conserver mon rôle de mouton noir, entourée de brebis égarables.

Au contraire, ça me donne vraiment l’occasion de ne pas laisser pourrir en moi, des mots qui hurlent pour vous rappeler que nous sommes : Le Gabon.

Selon la Banque Mondiale et la BAD (Banque Africaine de Développement), le Gabon est l’un des pays, les plus riches d’Afrique noire (oups on dit Afrique subsaharienne), tant par notre niveau d’éducation (~90% de taux d’alphabétisation), que par la richesse de nos terres.

Nous avons dans nos veines, le sosie hématologique du pays de Canaan, je prend la référence biblique des hébreux, car avec un verset, ou en mentionnant un concept 100% hébraïque, judaïque ou plus ou moins issus du christianisme (dont on nous a imposé les croyances pour mieux nous dresser et mieux spolier nos richesses jadis), les bomas du Gabon, même de la Colombia et tous les bantu, comprendront naturellement où je veux en venir.

Gabon et ses 9 provinces magistrales dont 10% du territoire sont occupés par les contemporains.

C’est en mettant en place une politique de conservation et de préservation de la nature, en laissant 90% de notre territoire à la biodiversité de notre flore et de notre faune.

C’est en interdisant le braconnage et la surexploitation de plusieurs autres espèces particulières végétales, aériennes, aquatiques et terrestres, que nous avons pris le rôle de Seigneur dans un monde où les pays manquent de plus en plus de terres arables pour nourrir leurs populations, le rôle d’avant-gardiste dans un univers contemporain où l’environnement est devenu un cheval de bataille…

Je répète, l’Amazonie brûle. Il reste le Gabon. Soyez fiers un peu de votre wé gué! Durant toute ma jeunesse, enfance et adolescence confondues, les gens de ma génération et de la génération antérieure, se prenaient, soit pour des blancs, soit pour des ricains…

Qui n’a pas entendu des phrases comme: “ne nous ramène pas un homme noir ou femme noire”, “la peau de l’avenir”, qui d’ailleurs, n’a pas connu le rappeur brillant d’origine bantu du Bénin qui se surnommait Alkainry (Je ne sais même pas comment ça s’écrit, bref).

Qui n’a pas rêvé de se prendre en photo près de la Tour Eiffel ou de la Statue de la Liberté au lieu de le faire sur notre légendaire et mystérieux Pont de lianes

Je pourrais prendre encore quelques minutes de ta vie pour t’expliquer les origines et les conséquences de nos incapacités à reconnaître nos richesses culturelles, historiques et même économiques… flemme.

On nous a tellement mis dans la tête que le pays est en crise que la désillusion a fait du mal à beaucoup, qui en découvrant que nos ricains nationaux avaient des milliards de Fcfa craquants à domicile… ont senti comme si, on leur avait poignardé le cœur et le cerveau.

À quel moment, on redeviendra fiers d’être Africains, Bantu et Boma?… C’est dans 25 ans que les noirs aimeront à nouveau être chocolat, les blancs; crème et les métis: caramel?

Les Ekang ne m’emmenez pas dans vos faux débats du style: nous, on n’est pas Bantu… je suis Ayandji et Anova, ça ne m’empêche pas d’être Bantu!

Rendez-vous au prochain buzz-bête, donc après-demain.

Votre Ika

Je te dis tout

JusticePort-Gentil

Quand les gangs font la loi et les militaires prennent des congés payés

Ah, Port-Gentil, la capitale économique du Gabon, où l’on s’attend à des week-ends tranquilles, à savourer du poisson grillé en bord de mer. Mais le vendredi 23 août 2024, les habitants ont eu droit à un autre genre de festin : une soirée de violence pure, offerte par une troupe de jeunes aux cagoules bien serrées et aux machettes bien aiguisées. Quarante amateurs de frissons ont décidé d’ajouter un peu de piquant au quotidien des Portgentillais en transformant la ville en zone de guerre.


La situation a atteint son apogée au quartier des Trois Métisses. Plus de 70 « ninjas des temps modernes » ont décidé de jouer à un jeu bien particulier : « qui braquera le plus de passants ce soir ? » Et le tout sans intervention immédiate de nos vaillants protecteurs en uniforme, bien sûr. On pourrait presque croire que les forces de l’ordre étaient en train de jouer à cache-cache avec les malfrats, sauf que cette fois, c’était la population qui se retrouvait à découvert, sans aucun soutien.

Les scènes décrites par les témoins ont tout d’une série B mal ficelée, mais malheureusement pour Christelle et tant d’autres, ce n’était pas de la fiction. « Ils nous ont pris nos sacs et nos téléphones, c’était effrayant », raconte-t-elle, encore sous le choc. Mais que font nos forces de l’ordre pendant ce temps-là ? C’est la question à un million de francs CFA que tout le monde se pose.

Imaginez un instant un monde où les forces de sécurité sont aussi réactives que l’estomac d’un Gabonais face à un plat de manioc mal cuit. Ah non, désolé, c’est la réalité d’Haïti que je viens de décrire. Un pays où les gangs ont pris le contrôle des rues, parce que les autorités ont décidé de faire la sieste au lieu de faire leur boulot. Le parallèle est tentant, mais terrifiant : Port-Gentil est-elle en train de devenir la nouvelle Haïti, où la loi est dictée par ceux qui crient le plus fort et frappent…

On est en droit de se demander si nos chers militaires, qui dirigent le pays d’une main de fer depuis le 30 août 2023, ont confondu les cahiers des charges. Diriger le pays, c’est aussi garantir la sécurité des citoyens, non ? Parce que si c’est pour laisser prospérer des gangs en plein cœur de la ville, autant leur confier les clés de la mairie et les laisser gérer le reste aussi. Peut-être que les Portgentillais seront mieux protégés sous la coupe de ces nouvelles autorités autoproclamées.

Les habitants n’ont plus d’autre choix que de se défendre eux-mêmes, une belle leçon de civisme en mode survie. Après tout, quand la police est aux abonnés absents, pourquoi ne pas s’improviser justicier de quartier ? On est peut-être en train de préparer une nouvelle génération de héros locaux, ceux qui, à force de coups, auront réussi là où les forces de sécurité ont échoué.

En attendant, Port-Gentil plonge dans une ambiance digne des meilleurs films d’horreur : les rues désertes, les portes et fenêtres verrouillées dès la tombée de la nuit, et ce sentiment oppressant que le prochain coup viendra sans prévenir. Le tout dans un silence assourdissant des autorités, comme si les appels à l’aide des citoyens ne traversaient plus les murs des bureaux climatisés.

Alors, chers militaires, chers policiers, chers gendarmes, si vous pouviez, entre deux siestes, penser à faire votre travail, ce serait apprécié. Parce qu’à ce rythme, Port-Gentil va finir par entrer dans l’histoire comme la première ville gabonaise à être dirigée par des gangs. Et ça, on s’en passerait bien.

Je te dis tout