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À l’Assemblée, faites votre travail au lieu de pleurnicher !

Puisque certains honorables députés semblent découvrir leur rôle à travers des publications Facebook indignées, prenons le temps de leur rappeler un détail essentiel : vous êtes là pour représenter le peuple, pas pour vous auto-congratuler ou nous faire la morale.

Et si cela vous dérange d’être interpellés sur votre inaction, libre à vous de faire ce que n’importe quel travailleur incompétent ferait : démissionner.

Représenter, ce n’est pas mépriser – encore faut-il savoir ce que ça veut dire

Un député, c’est un représentant du peuple. C’est son seul et unique rôle. Il ne fait pas la charité, il ne rend pas service par bonté d’âme, il fait ce pour quoi il est payé. Pourtant, au lieu de défendre les citoyens, certains préfèrent passer leur temps à les mépriser, à les insulter à demi-mots et à s’indigner d’être critiqués.

Qu’on se comprenne bien : vous n’êtes pas des monarques, vous êtes des salariés de la République. C’est nous qui vous nourrissons, c’est nous qui entretenons votre train de vie, et c’est à nous que vous devez rendre des comptes.

Alors, si nous vous interpellons, ce n’est pas pour satisfaire votre ego ou vous offrir une excuse pour faire des discours indignés. C’est parce que vous devez agir.

Mais apparemment, il est plus facile de mépriser le peuple que de s’en occuper. Et à l’invitation de venir faire votre job, NON, nous ne viendrons pas à l’Assemblée. Faites votre travail !

On nous dit parfois qu’il faudrait venir directement à l’Assemblée pour être entendus. Quelle blague. Depuis quand est-ce au peuple de se déplacer pour secouer ceux qui sont censés le défendre ?

Vous êtes nommés pour être nos relais, pas nos maîtres. Si vous n’êtes pas capables de tendre l’oreille et de lire ce qui se dit autour de vous, c’est que vous êtes incompétents.

Le peuple n’a pas besoin d’entrer dans vos bureaux dorés pour être entendu. Nous parlons sur les réseaux sociaux, dans la rue, sur les marchés, dans les entreprises. Nos colères, nos frustrations, nos espoirs s’expriment chaque jour. À vous de les écouter.

L’Assemblée nationale n’est pas une page Facebook – ni votre club privé

Depuis quand l’Assemblée nationale fonctionne-t-elle comme une start-up mal gérée, où la seule communication officielle passe par la page Facebook d’un membre ? Une institution aussi importante ne peut pas se limiter à une communication improvisée et opaque. Attends mais prenez exemple sur vos pairs français. Vous ne les voyez pas communiquer ? Intervenir ? Vous croyez qu’ils le font pour quoi ? Ils ont à coeur de bien faire LEUR TRAVAIL.

Les débats, les votes, les décisions, tout cela doit être transparent. Nous avons le droit de savoir qui défend quoi, qui vote contre nos intérêts, qui préfère se taire et pourquoi.

Mais visiblement, la transparence vous fait aussi peur que la responsabilité. Les délestages sont devenus une habitude au Gabon. Ils paralysent l’économie, détruisent les petites entreprises, compromettent la santé des patients dans les hôpitaux, privent les enfants de lumière pour étudier. Et vous, qu’avez-vous fait ? On a compris que les Bongo ont mis le pays à terre mais vous qu’on a placé pour bouger les lignes, c’est à partir de quand qu’on sentira que vos mots sont l’écho de nos maux ?

Chaque année, le budget est voté, et chaque année, la crise énergétique s’aggrave. Pourtant, combien d’entre vous ont eu le courage d’en faire un vrai combat ? Les féminicides ? Les projets des lois à quel niveau ?

Le problème de l’électricité au Gabon ne date pas d’hier, il n’a pas surgi par magie le 30 août 2023. C’est une bombe à retardement que vous avez tous regardée sans bouger. Il aurait fallu faire preuve d’initiative, de courage politique, et peut-être même… travailler un peu.

Quand vous n’étiez pas au Parlement, on aurait accepté que vous vous plaignez avec nous mais là, quand même chers honorables, il faut arrêter ça.

L’Histoire retiendra qui a œuvré pour le peuple et qui l’a trahi.

Alors oui, nous sommes en colère. Oui, nous parlons fort. Et nous continuerons, que cela vous plaise ou non.

Parce que pendant que vous vous offusquez des critiques, nous, nous subissons les coupures d’électricité, l’inflation, la précarité et l’absence totale de réformes dignes de ce nom. Les recrutements, l’insécurité, les coups, blessures et parfois la mort de ceux qui doivent nous protéger.

À ceux qui trouvent nos mots trop durs : écoutez-nous.

À ceux qui se sentent visés : agissez.

À ceux qui veulent esquiver le débat : je le répète,  l’Histoire retiendra qui a œuvré pour le peuple et qui l’a trahi.

Après, ça, c’est ce que ferait un parlementaire élu. Mais étant nommés, certains ont préféré faire allégeance pour garantir la pérennité de leur situation et leur siège.

Les élections vont arriver et, peut-être, on viendra à l’Assemblée nationale.

Parlementairement vôtre.

Je te dis tout

GabonSociété

Quand tenter de gagner sa vie nous fait la perdre…

Notre pays souffre et quand je dis « notre pays », je parle de ses habitants… Ceux qui n’ont ni eau, ni électricité, ni voirie, ni même du travail pour s’offrir une éducation décente, une alimentation variée, des loisirs ou le droit de rêver.

Ces dernières années, le Gabonais est longtemps resté en détention à domicile pour « préserver sa sécurité », tantôt contre des maladies meurtrières, tantôt contre d’éventuelles ripostes au coup de la « liberté » qui parce qu’ayant été « non sanglant » a pourtant été bien accueilli par ceux-ci. Les récents événements dans le monde de la politique me donnent plus l’impression que c’était pour que les plus rusés d’entre nos décisionnaires se remplissent davantage le ventre pendant que toi, moi et nos proches, nous battions pour trouver à manger, réaménager nos horaires de travail et autres. Quoi qu’il en soit, maintenant que nous sommes libres de nous mouvoir dans le pays et en dehors qu’importe l’heure et la raison, rien ne permet réellement que ce soit possible… Enfin, sauf les moyens de transport qui se multiplient en ville ; En plus des bus climatisés, taxis climatisés, taxis lambda, taxis bus, taxis clandestins (clando), on a désormais aussi des tuk tuk (ou touk touk je ne sais pas je suis Ghisir), bien urgents pour l’économie du pays… Bref, ce n’est pas le sujet aujourd’hui. On en parlera sans doute une autre fois.

Donc… Le Gabonais est un pacifiste qui ne demande pas grand-chose. Lorsqu’il quitte le « confort » de sa maison pour se mettre dans la rue c’est qu’un bouchon a été poussé trop profond dans sa gorge et qu’il s’en étouffe. Lorsqu’il réclame quelque chose à coup de manifestation, c’est que celle-ci lui est réellement due, qu’il s’agisse de bourse ou d’emploi, le gabonais a trop peur de la répression pour se risquer quand il a tort. Résultant, tout ce que le gabonais, bien qu’issu d’un pays aux richesses visibles variées, a pour lui ce sont les délestages, les embouteillages, les nids de poules, la privation et la rationalisation des denrées alimentaires et les métiers ingrats ou le chômage, à quoi s’ajoute désormais la probabilité de mourir sur son lieu de travail.

Je ne veux pas être censurée, mais j’ai envie de dire « M*rde, quelle m*rde et p*tain de m*rde, quel pays de m*rde… ». Voilà une fille, une mère de famille, une tante, une sœur, une amie qui sort de chez elle le matin, va faire un métier ingrat et ne rentre jamais parce que les conditions de travail IMPOSÉES par le Code du Travail (pourtant applicable à TOUTES les entreprises intervenant au Gabon) via le Décret N°01494 définissant les Règles Générales d’HSE Sur Les Lieux de Travail au Gabon, ne sont respectées que par les entreprises qui le choisissent et personne ne va tomber ?

[Si c’est long, relisez lentement, s’il vous plait… Il faut bien comprendre la partie là, c’est important pour la suite.]

Je ne sais pas combien d’entre vous se sont déjà rendus sur les chantiers et sites gérés par les entreprises asiatiques au Gabon, les chinoises en particulier. Je disais récemment qu’en majorité, ce sont des mouroirs connus de nos autorités. Pour y avoir fait plusieurs visites, on y voit l’inimaginable. Des latrines en guise de WC, des dortoirs surchargés, des postes à souder fixés près de cuves de stockage d’hydrocarbures, des cubitainers troués et sans bacs de rétention servant de récipients de stockage de produits chimiques, des employés travaillant sans équipements (de protection et autres outils de travail) adéquats, et j’en passe. Un enfer pour les âmes d’HSE.

En pareilles circonstances, comment espérer rentrer chez soi sans dommage immédiat ou une maladie professionnelle si non par la foi ?

Un employé ne devrait pas perdre la vie en tentant de la gagner ; Mais la faute à l’Etat !!! C’est lui qui se remplit les poches, du moins celles de ses dirigeants, sur la misère des gabonais normaux. Je suis révoltée qu’on se soucie plus de politique et de l’image du pays aux yeux du monde, que de la vie et du bien-être de ses citoyens. Que fait l’Inspection du Travail ? Quelles sont les missions de la Direction Générale de la Santé et Sécurité au Travail ? Pourquoi les entreprises dont la non-conformité aux textes de loi est palpable au quotidien continuent d’obtenir des permis d’exploiter dans notre bananeraie, Seigneur Jonas !!!??

Je suis choquée par l’égoïsme des gens à qui on a fait confiance par les urnes ou par un quelconque soutien jusqu’ici.

Toutes les vidéos et photos de la défunte qui tournent, la montrent dépourvue d’équipements de protection individuels. Excepté le masque anti-poussière et le gilet de haute visibilité (que je suis fatiguée, en tant qu’HSE de répéter aux gens qu’ils ne servent pas à protéger, mais à rendre davantage visible), Madame IBRAHIME (paix à son âme) n’a rien pour se protéger ; pas de chaussures de sécurité, pas de vêtements de travail, pas de casque, pas de lunettes de protection… RIEN de ce qui est OBLIGATOIRE par la loi (ni même les procédures internes quand on est une structure qui se respecte exerçant dans un pays qui se respecte) pour réaliser ses activités de manutention. Et dites-vous que ces images ont été prises lors d’un reportage pour un web média (mené par un créateur de contenu célèbre). Donc, alors que les entreprises, lorsqu’elles sont informées de l’arrivée des caméras dans leurs locaux, font en sorte de se rendre présentable devant elles, le HSE de cette structure s’est (sans doute) dit que ça ne serait pas trop insultant pour nos intelligences de ne rien changer de d’habitude.

Je parle du HSE même, entre temps, je connais ses réalités. Souvent muselés par les chefs d’entreprises, nos profils ne sont jugés utiles que lorsqu’il y a des audits et des contrôles. C’est pour ça que je le redis, LA FAUTE A L’ETAT, et aux entités qu’il crée pour défendre les droits des salariés et veiller à l’effectivité des devoirs des employeurs, qui ne vont sur les chantiers que pour se prendre leur enveloppe annuelle. Ceux-là même qui deviennent aveugles devant les risques et les non-conformités dès qu’on a porté des billets jusqu’à leurs yeux… QUEL PAYS DE M*RDE !

En vrai, on espère quoi ? Qu’est-ce qu’on n’a pas vu avec FOBERT ???? Les employés ont lancé une alerte dont la structure en charge du risque sanitaire et phytosanitaire s’est saisie, que s’est-il passé ensuite ? Licenciement de son Directeur Général ? « Pourquoi ? Mais pourquoi pas ? Je suis là, je ne comprends rien… ». De toutes façons, et je vais finir là, quand eux-mêmes vont pour les visites des sites, que portent-ils d’autre que leurs treillis, leurs deux pompons et leurs ensembles ABACOST ? Rien.

On n’est visiblement pas sorti de l’auberge. L’année dernière, un accident se produisait on shore et endeuillait des familles gabonaises, enquêtes demandées, grands discours, promesses, on est là, on va encore faire comment ? Cette fois encore, je suis désolée pour la famille, mais il semble qu’on va de nouveau se poser la question, ON VA ENCORE FAIRE COMMENT ?

La Fière Trentenaire :*

Je te dis tout

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« Moi au moins, on m’a honorée !!! ».

Dans un climat très politique, très frauduleux, très « choisis ton camp et choisis bien », je ne sais pas si je peux parler d’un fait social sans aucun lien avec l’actualité du moment. Je m’y risque, mais si ça tombe mal, vous vous en prendrez à celui qui m’en a donné l’idée.

Si vous êtes un Gabonais lambda, mais surtout si vous êtes une femme célibataire de plus de trente ans et que vous côtoyez des gens de notre pays, vous avez forcément déjà entendu cette phrase. Elle peut surgir dans des conversations conviviales, comme dans des échanges profonds ou même houleux. Je ne peux vous dire le nombre de fois que j’ai entendu ça, tellement c’est arrivé souvent.

Pour la petite histoire, récemment j’ai été conviée au mariage coutumier de la DG de la boîte qui m’emploie. Elle m’a assise à une table VIP, ce qui n’était pas le cas de mes autres collègues.
Je vous avoue que j’étais gênée parce que j’étais vraiment la seule de l’entreprise de ce côté de la salle et qu’en plus j’étais avec de parfaits inconnus. J’ai donc demandé à rejoindre l’équipe et je me suis déplacée. À peine assise, une de mes collègues me sort que je n’aurais pas dû me déplacer parce que, de toute façon, pour le mariage civil, nous ne serions pas assises ensemble. Les autres s’interrogent à haute voix pour savoir pourquoi. Elle leur répond :
« X et moi serons assises à la table des femmes mariées, parce que nous, on n’a pas beaucoup fait l’école mais on nous a quand même honorées. »

Je vous vois venir : NON, ce n’était pas pour charrier les célibataires de la table, c’était pour nous vexer, moi particulièrement. À mon niveau, peu fan de cette vision de l’”honneur”, c’est tombé dans l’oreille d’une sourde. Mais une de mes collègues présentes, qui vit en concubinage, l’a pris pour elle et s’est empressée de nous rappeler qu’elle vit avec quelqu’un qui est aussi invité au mariage…

Je crois que c’est ce jour-là que j’ai le plus détesté d’entendre ce fameux « on m’a honorée ». C’était si mal placé, grossier, méchant et tellement inutile. Genre, tous mes diplômes et mon expérience professionnelle ne vaudraient rien devant un acte de mariage ? Ou est-ce simplement mon célibat qui me relègue au rang de « rien », une fois que je suis devant une femme mariée ? La valeur d’une femme, qu’importe ses accomplissements, n’est-elle liée qu’à son statut marital ?

C’est si difficile à écrire et à concevoir, et pourtant c’est encore la façon de penser et le mantra de beaucoup de femmes de cette génération. Et c’est surtout celles qui n’ont que leur mariage (parfois boiteux, abusif et peu reluisant) pour se considérer comme valeureuses qui sortent ce joker à chaque fois qu’elles se sentent dépassées par d’autres. Celles qui n’ont pour but ultime que “changer de nom” et agiter une bague à la charge aussi lourde que celle de Frodon Sacquet. Bref…

La semaine dernière, j’échangeais avec ma mère qui disait vouloir assister au mariage de ses trois filles. Je lui ai exprimé ma réticence face au mariage. Je lui disais que j’en avais limite peur et que je ne m’imaginais donc jamais sauter le pas, en tout cas pas avant une bonne petite dizaine d’années et des poussières. Elle m’a répondu que :
« C’est un honneur pour une femme qu’un homme l’épouse. »
Mais aussi que « ça démontre à la famille de la femme l’attachement que l’homme porte pour leur fille. »

Je comprends tout ça et tous les autres arguments qu’elle et d’autres m’ont donnés. Je suis en couple, heureuse, et vraiment très à l’aise avec mon partenaire. Pourtant, l’amour qu’on se porte ne change pas ma façon de voir. Je comprends qu’après que je donne ces dernières informations, mon entourage peine à comprendre que je ne parvienne pas (encore) à m’imaginer mariée… À ce niveau, c’est peut-être phobique, qu’en sais-je ?

Du coup, je vous partage cinq raisons pour lesquelles je pense que cette vision selon laquelle le mariage est honorifique pour la femme est erronée.

1 – Quelqu’un disait que « c’est bien prétentieux d’apprendre la vie à celle qui la donne » et c’est tellement ça… J’aimerais comprendre comment un homme qui vous demande (avec parfois un genou à terre, la peur de sa vie et la larme à l’œil) de bien « bien vouloir » l’épouser, devient soudainement celui qui honore la personne qu’il a suppliée au début de ma phrase ? C’est toi qui agrées sa demande, c’est lui qui t’honore ? PUEUH !!! Le patriarcat !

Je ne veux pas rebeller les femmes, mais je pense que dans cette histoire, on nous a trop laissé croire que le mariage avantageait plus la femme que l’homme. À une époque, c’était peut-être vrai : la dot de l’homme (bien que symbolique) apportait parfois des solutions immédiates dans la famille de la mariée, qui se sentait « honorée » de donner leur fille en mariage à une famille « renommée, capable et valeureuse » (sachant forger, chasser, cultiver et/ou trouver des denrées rares…).

Aujourd’hui (c’est bête de le dire, mais…), je peux apporter autant qu’un homme sur la table, et pourtant toute la pression autour, je la porte à près de 70 % seule. S’il ne se sent pas honoré par ma présence, je ne veux pas qu’il m’honore. Je refuse votre vision dépassée et réductrice de la femme.

2 – Aujourd’hui le mariage ne vaut plus que pour les yeux des autres. Un homme va t’épouser et claquer des millions dans une dot ou une cérémonie extravagante, te promettre fidélité, et quelques jours plus tard, on le verra dragouiller tout ce qui a des seins et des fesses (même si c’est Mannequin Potelé [rires]) et te nier à tout va.

Le solennel est perdu, on se marie tous les deux, mais le match se joue à 6-8 parce que j’ai deux à trois amants et toi tu te tapes toutes mes copines. On vit pour le paraître, on est les partenaires parfaits devant les gens, mais sans complicité une fois seuls.

3 – J’ai peur de la pression. De ce que je vois au quotidien, je n’ai que des constats amers : le mariage ne nous garantit plus la stabilité émotionnelle d’antan. Tandis que nos mamans se mariaient pour s’assurer un équilibre, aujourd’hui, les hommes qui veulent des femmes comme elles (silencieuses, dévouées et apprêtées) refusent de se comporter comme les hommes qu’étaient leurs pères… Contrairement à nos mamans qui avaient à leurs pieds des garçons vaillants, respectueux, prêts à beaucoup de sacrifices pour leurs familles, on a droit à des « she-boys », des garçons princesses qui boudent, partagent l’addition et veulent être le centre de l’attention.

Les femmes sont trompées, abusées, maltraitées, négligées au nom de l’honneur, parce qu’on leur suggère que c’est à la femme de se sentir honorée d’être choisie par un homme. Que c’est à elle de faire fonctionner le mariage et que, s’il ne tient pas, c’est qu’elle n’a pas été un assez bon « panier percé ». Combien se sont vues être servies le plat de « tu voulais le mariage, non ? tu l’as eu. ». Combien ont confié des situations compliquées à leurs proches et n’ont eu que des « c’est ça le mariage, il faut supporter » en retour. Je ne veux pas me lancer dans un truc dont je serai la seule à subir les conséquences à cause de « l’âge » ou d’autres ?

4 – Le mariage ce n’Est pas pour les enfants… Je ne pense pas être assez mature pour y penser maintenant. Je ne me suis pas encore assez bien construite en tant que personne pour m’éviter de tolérer des infamies « parce que je suis mariée ».

Cet argument s’accorde au précédent. Lorsque j’ai parlé de l’échange avec ma mère sur Twitter, quelqu’un a dit « si je ne gagne pas, je ne joue pas », et c’est bien ça ma vision des choses. Je considère le mariage comme un pesant sacré. Quand je m’y lancerai, si ça arrive, ce sera comme c’est dit partout « jusqu’à ce que la mort nous sépare… ». Je connais trop bien mon inacceptation de l’échec. Je ne veux pas me retrouver à agir de manière inhumaine envers moi-même ou envers mon partenaire parce que j’ai peur d’être une divorcée. C’est pour ça que je veux prendre le temps pour être sûre que je serai une bonne épouse, une partenaire correcte et équilibrée, la seule qu’il voudra VRAIMENT pour le reste de sa vie.

5 – Le divorce coute cher et c’est la preuve palpable d’un échec qui peut suivre toute une vie. Je ne pense pas être assez mature pour y penser maintenant. Je ne me suis pas encore assez bien construite en tant que personne pour m’éviter de tolérer des infamies « parce que je suis mariée ».

Je suis de celles qui pensent qu’il vaut mieux ne s’être jamais mariée que d’avoir à subir un divorce, long, humiliant, en plus des honoraires des avocats et autres… Mes deux parents ont eu des divorces qui n’ont été prononcés qu’au bout de 3-4 ans… Décisions du juge, négociations, honoraires d’avocats, partenaire absent quand il devait être là… Les séparations ne te coûtent pas autant d’énergie.


Bref… j’aime l’amour et je trouve le mariage beau. Tellement beau que je veux faire ça bien… Aussi longtemps que je ne serai pas sûre d’y arriver, je resterai célibataire endurcie.

Quant à vous, mesdames les « honorées », et vous, les hommes qui mettez dans les têtes de ces dames qu’elles sont spéciales parce que mariées alors que vous leur êtes souvent infidèles, quand vous verrez une femme célibataire, au lieu d’imaginer tout de suite qu’elle n’a pas assez de valeur pour qu’on l’épouse, dites-vous bien qu’il est aussi possible qu’elle ne veuille pas se marier. Parce qu’en ce qui me concerne (par exemple), j’ai refusé des demandes bien sérieuses plus d’une fois. En gros, « ON ME DRAGUE !!! », et je suis sûre de n’être pas la seule dans ce cas-là.

Pour finir, en valorisant le mariage à ce point, vous occultez les réalités souvent sombres qui peuvent se cacher derrière les apparences. De nombreux mariages sont loin d’être idylliques et peuvent être sources de violences physiques, psychologiques ou économiques. C’est dommage qu’on doive encore rappeler aux gens que le statut matrimonial ne fait pas d’une personne une valeur plus qu’une autre.
J’ai un peu trop parlé aujourd’hui, mais bon…

La Fière Trentenaire :*

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Le “Body Positivism”, ou quand les femmes s’unissent réellement ?

Oui, je vous vois venir : le concept de “body positive” est considéré comme stupide par plusieurs personnes. Mais est-ce que ce n’est pas parce que vous ne le comprenez pas réellement, au fond ?

Le body positive, c’est un mouvement créé pour rappeler aux humains (oui, pas qu’aux femmes) d’aimer leur corps tel qu’il est !

Le problème ? C’est que les gens lisent : « Aimez-vous tels que vous êtes et ne changez pas ! », et c’est là que se situe le problème.

Le body positivism prône le fait de s’aimer, même si on prend du poids ou si on en perd, même si on prend de l’âge ou si on reste jeune, si on prend des hanches ou si on perd de la graisse. Bref, ce mouvement prône simplement l’amour de soi, et non pas la stabilité physique comme beaucoup pourraient le penser.

D’un autre côté, on aura beau inventer des concepts pour pousser les femmes à s’aimer entre elles, tant qu’on n’aura pas déconstruit ce phénomène qui pousse la majorité des femmes à se sentir en compétition avec d’autres femmes, cela ne servira à rien. Ce phénomène ? Sans surprise, c’est le patriarcat. Mais bon, ne parlons pas de Bruno !

Tu marches dans la rue, sans soutien-gorge, et les femmes plus âgées te rappellent que tout ça, c’est éphémère, que bientôt tu seras vieille comme elles, et que ton corps sera flétri. Déjà, pas forcément. Mais aussi, dans quel but ?

On ne peut pas se battre contre les misogynes, les sexistes, le patriarcat, et devoir se battre encore contre les femmes ralliées consciemment ou inconsciemment à ces systèmes sociétaux. À quel moment allons-nous simplement apprécier l’autre comme un reflet de nous-mêmes ?

Après, c’est compréhensible : leurs hommes sont tellement des coureurs de jupons que chaque femme est une potentielle rivale.

Je te dis tout

GabonOpinionSociété

Refuser de faire l’apologie de la bêtise : est-ce imposer une pensée unique ?

Avant tout, ce que je vais dire n’engage que moi. Ce que je considère comme de la bêtise peut très bien être vu différemment par d’autres. Néanmoins, comme c’est moi qui écris cet article, je me réserve le droit de partager mon point de vue. Si quelqu’un n’est pas d’accord, il peut très bien prendre son téléphone, écrire à son tour et défendre sa position.

Cela dit, est-ce vraiment imposer une pensée unique que de refuser de cautionner ce qui semble absurde ou nuisible ? Je pense que non, et voici pourquoi.

Refuser la bêtise, ce n’est pas attaquer la liberté

Nous vivons dans un monde où chacun est libre de s’exprimer, mais cette liberté n’est pas un permis pour dire ou faire n’importe quoi. Par exemple, si quelqu’un affirme que sauter d’un pont sans parachute est sans risque, je dirais que cette idée est dangereuse, voire stupide. Mais cela ne veut pas dire que j’empêche cette personne de s’exprimer. Je dis simplement que, dans l’intérêt commun, nous ne devons pas valoriser ce genre de discours.

L’argumentation, un exercice exigeant

Pour qu’une idée soit prise au sérieux, il faut qu’elle repose sur une argumentation solide. Et l’argumentation, attention, roulement de tambours, demande de la logique et des arguments. Ces arguments doivent être basés sur des faits ou des hypothèses résultant d’analyses sérieuses, et non sur des émotions ou des croyances non vérifiées. Refuser de débattre avec des idées dépourvues de ce socle, ce n’est pas imposer une pensée unique, c’est simplement élever le niveau du dialogue.

Limiter la propagation des idées nuisibles

Un exemple concret de cette logique est le « cordon sanitaire médiatique » en Belgique francophone. Ce principe consiste à limiter la couverture médiatique des partis d’extrême droite afin de ne pas leur offrir une plateforme pour propager des idées jugées nuisibles, telles que la haine, la discrimination ou le racisme. Ce n’est pas une atteinte à leur liberté d’expression : ils ont le droit de parler, mais la société a aussi le droit de choisir de ne pas amplifier leur message.

Grâce à ce genre de décision, certaines idées extrêmes n’atteignent pas le grand public, réduisant ainsi leur capacité à diviser ou à nuire. Ce n’est pas imposer une pensée unique, c’est protéger les valeurs de respect et de vivre ensemble qui permettent à une société de prospérer.

Accepter les débats, mais sur des bases solides

Refuser de soutenir des idées absurdes ou nuisibles, ce n’est pas fermer le débat. Au contraire, c’est poser des bases saines pour discuter. La bêtise, c’est souvent le refus de réfléchir, de vérifier les faits ou d’écouter les avis des autres. En disant « non » à cela, on n’impose pas une pensée unique. On demande juste un minimum de rigueur et de bon sens.

Protéger le collectif contre les dérives

Certaines idées peuvent avoir des conséquences graves pour tout le monde. Dire que de telles idées n’ont pas leur place dans les médias ou les débats publics, ce n’est pas imposer une dictature de la pensée. C’est protéger le bien-être collectif. Refuser la bêtise, c’est aussi éviter qu’elle devienne la norme.

La fermeté n’est pas synonyme de dictature

Être ferme face à certaines idées, ce n’est pas étouffer la liberté d’expression. Une dictature impose le silence ; un débat sain encourage les échanges d’idées. Mais ces idées doivent être réfléchies et constructives, pas des provocations gratuites ou des absurdités.

Refuser de faire l’apologie de la bêtise, ce n’est pas imposer une pensée unique. C’est plutôt un acte de responsabilité. C’est dire : « Oui, tu as le droit de t’exprimer, mais moi aussi j’ai le droit de dire que ton idée est mauvaise. » En fin de compte, chacun est libre de penser, d’écrire et de débattre, mais la bêtise n’a pas à être célébrée ni glorifiée.

Et si tu n’es pas d’accord, tu sais quoi faire : prends ton téléphone, écris, et surtout… n’oublie pas les faits et les analyses sérieuses. Le débat mérite d’être intelligent.

Je te dis tout

GabonLogementOpinionSociété

Frais de visite + Loyers + Caution + Frais d’agence…

Trouver un logement est de plus en plus compliqué dans ce pays. Quand tu ne passes pas par Les Aventures Mystérieuses dans lesquelles un démarcheur disparait sous tes yeux avec tes frais de visite, ce sont les modalités de location qui peuvent te faire tourner de l’œil.

N’en déplaise à l’auteur de « Libreville, ce n’est pas le Gabon ! », je ne sais pas comment ça se passe à l’intérieur du pays et je lui saurais gré de nous partager son expérience sur le sujet, s’il le souhaite. Mais à Libreville c’est acté, visiter un bâtiment que tu souhaites louer ou acheter est payant. Peu importe qu’il s’agisse d’une chambre « américaine » style BITAM ANE STATES, d’un studio ou d’une villa, le prix est le même, 5000 FCFA. Ça s’appelle les « frais de visite », tout le monde s’y conforme, personne n’entre, personne ne sort sans les payer…

En plus des frais de visite, les bâtisses proposées à la location se voient taxées d’une « caution » de la valeur du loyer, parfois même plus. Cette caution, qui n’est que rarement remboursée, est obligatoire pour s’installer. Elle est versée au même moment que le premier loyer et est supposée permettre au bailleur de faire les travaux nécessaires à la réfection du bâtiment quand le locataire en sortira.

Puis il y’a le loyer lui-même, qu’il est normal de verser lorsqu’on loue une construction. Au Gabon, le loyer est payé avant de consommer le mois. Et pour finir tu as les frais d’agence qui sont fixés, par je ne sais quel texte, à la moitié du prix du loyer au minimum. Vous me suivez toujours ou ça fait beaucoup ? Bref, je vous remets dans le contexte ; prenons un exemple…La Fière Trentenaire recherche un appartement de deux à trois chambres, bien situé, dans une barrière, avec de l’eau en permanence, un compteur d’électricité individuel et une cour éventuellement. Elle tombe sur une annonce Facebook présentant un appartement de deux chambres avec une salle de bain et un WC pour les visiteurs. Ça ne cadre pas forcément avec ce qu’elle recherche, mais elle cale tout de même un rendez-vous avec l’annonceur. « On se voit dimanche à 12h, n’oubliez pas les frais de visite. ».

Le dimanche, La Fière Trentenaire se rend au lieu de rendez-vous, après plusieurs minutes d’attente, un groupe d’hommes arrive, se présente et tout va très vite. Elle débourse immédiatement les 5000 FCFA demandés d’avance et après quelques minutes de marche, elle est dans la maison. L’appartement lui plait, de toute façon il urge désormais pour elle de déménager. Son guide pour la visite, communément appelé « démarcheur », lui annonce les conditions : 260 000 FCFA pour le loyer, 260 000 FCFA la caution, lui-même prend 70% du loyer pour les frais d’agence, donc 182 000 FCFA, tout ça non négociable. Si vous faite le calcul, sans prendre en compte les modalités de déménagement, vous êtes à 702 000 FCFA au moins. Je dis bien « au moins » parce que selon l’agence qui est en réalité un démarcheur, les frais peuvent aller jusqu’à 100% du loyer.

Ce m’intrigue c’est qu’à la fin de l’échange avec le représentant de l’agence, vous n’avez jamais parlé ni de contrat de bail et ni des conditions d’intervention de cette agence dans le cas de soucis éventuels avec le bailleur. Mais surtout, je me demande pourquoi c’est à moi, locataire, de payer les frais d’une agence que quelqu’un d’autre a engagée pour placer son bien ? Et comme d’habitude, ce n’est pas ma seule interrogation.

Ces agences dites « immobilières » sont-elles reconnues par l’Etat ? Paient-elles leurs impôts et autres taxes ? Qui fixe la grille tarifaire de mise en location de maison et les conditions de paiement de ces frais ? En dehors de quelques publications sur Facebook, que font les agences pour « démarcher » les clients ? Surtout que la plupart du temps, ce sont les clients qui les relancent, et après avoir payé les frais de visite, qui servent selon ceux que j’ai interrogé sur le sujet à « payer le carburant de celui qui fait la visite et décourager les blagueurs », pourquoi encore payer jusqu’à 70% du loyer à ces agences ?.

Bref, on en est là parce que les conditions d’acquisition de terrains et maisons dans le pays sont encore plus compliquées quand on se tourne vers l’Etat.

Malgré la propagande qu’on fait sur le sujet, il n’y a pas encore assez de logements disponibles dans l’immédiat. Au final, il est toujours plus facile de louer chez un particulier que chez l’Etat qui est lui-même aussi parfois locataire. Drôle Triste mais vrai… Les démarches administratives sont longues et périlleuses, toujours enclin à des magouilles, il faut connaitre X et Y pour faire évoluer son dossier, offrir un coca à Z pour qu’on te cède 5m de la parcelle d’A sans que ça ne fasse jaser.

On sait tous comment ça fonctionne, et même quand on est à l’air de l’essor vers la félicité, on sait tous qu’on ne peut faire autrement… Si on veut se loger, on est obligé de payer : Frais de visite + Loyers + Caution + Frais d’agence. Et si chaque bailleur décide qu’il veut 3 loyers et 2 cautions, « celui qui boude, bouge » et personne n’ira en prison s’il le crie fort.

La Fière Trentenaire :*

Je te dis tout

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Un pas vers le futur : la numérisation au CEDOC, et l’avenir numérique du Gabon

Pendant longtemps, obtenir une pièce d’identité au Gabon, qu’il s’agisse du passeport ou de la carte nationale électronique, relevait du parcours du combattant. Il fallait être au CEDOC à 5 heures du matin, avec des documents soigneusement préparés… sauf qu’une fois sur place, on pouvait se faire rembarrer parce que “la liste avait changé”.

Mais, miracle de la modernité, voici venu le temps de la numérisation ! Le CEDOC a mis en place une plateforme en ligne où les citoyens peuvent soumettre leurs dossiers, recevoir des notifications, et se rendre sur place uniquement pour finaliser les procédures.

Ce bond en avant évite bien des frustrations et redonne espoir. Pourquoi ? Parce qu’il prouve que l’administration peut évoluer, et que, si une entité comme le CEDOC y arrive, il n’y a pas de raison que d’autres n’essaient pas aussi. La Mairie, par exemple, pourrait suivre cette voie pour simplifier les démarches liées à la légalisation de documents ou même pour retrouver les souches perdues. Après tout, combien de fois a-t-on entendu quelqu’un soupirer : « Ils ne retrouvent plus ma souche… » ?

La grande ambition numérique : Gabon Digital

Ce succès du CEDOC s’inscrit dans une tendance plus large : le lancement, en novembre 2024, de Gabon Digital, un programme ambitieux visant à transformer le pays en un hub technologique en Afrique centrale. Financé par la Banque mondiale à hauteur de 44 milliards de FCFA, ce projet vise à moderniser les infrastructures numériques, améliorer la sécurité des données, et faciliter l’accès des citoyens aux services publics.

Concrètement, Gabon Digital repose sur trois axes majeurs :

1. La dématérialisation des services publics, pour rendre les démarches administratives plus simples et rapides. Ce sera bénéfique pour les gens de l’intérieur du pays qui n’auront pas toujours besoin de venir à Bev pour faire toutes les démarches

2. La modernisation des infrastructures numériques, avec des projets comme la construction d’un data center national et la création de plateformes interopérables entre les administrations.

3. L’inclusion numérique, notamment à travers des centres de formation pour doter les jeunes et les entrepreneurs des compétences nécessaires dans un monde de plus en plus digitalisé.

L’objectif est clair : simplifier la vie des Gabonais, tout en stimulant l’innovation et l’économie numérique. Imaginez un futur où des start-ups locales, soutenues par des fonds publics et des technologies avancées, fleurissent et apportent des solutions à nos problèmes ! Ou encore une administration qui protège vos données personnelles tout en offrant un accès rapide et sécurisé aux services : un rêve qui semble enfin à portée de main.

Du scepticisme à l’espoir

Évidemment, certains resteront sceptiques. Après tout, combien de projets ont été annoncés avec fracas avant de tomber dans l’oubli ? Mais cette fois, les choses semblent bien parties. Le programme Gabon Digital bénéficie d’un cadre réglementaire solide et d’une coordination technique assurée par l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF). Et puis, il y a cette détermination affichée : faire du Gabon un modèle en Afrique centrale, en utilisant le numérique pour transformer les défis en opportunités.

Alors, soyons positifs. Si le CEDOC peut déjà montrer la voie, pourquoi pas les autres administrations ? Avec Gabon Digital, le Gabon a une vraie chance d’écrire une nouvelle page de son histoire : celle d’un pays moderne, connecté et inclusif. Restons vigilants, mais encourageons ces initiatives qui, si elles tiennent leurs promesses, pourraient changer nos vies.

Je te dis tout

GabonSociété

Quand la rentrée tourne à la chasse à l’homme « Papaoutai »

« Ça fait une semaine que j’essaie de joindre Mouketou. Il est injoignable ! » Ce genre de plaintes, on les entend souvent dans les quartiers de la capitale, venant de mères désespérées, souvent à la veille de la rentrée scolaire. Mouketou, c’est le type de papa qu’on n’arrive plus à retrouver quand il faut acheter les cahiers et les fournitures. Mystérieusement disparu, il ne répond ni aux appels, ni aux SMS, ni aux invocations.

Le phénomène est tellement répandu qu’on pourrait presque croire qu’il y a une formation secrète pour apprendre l’art de disparaître à la rentrée. Les paters, après avoir donné kolo sous pour la coiffure des enfants en juin, s’évaporent en août, laissant la charge de la rentrée à personne d’autre que maman ! Pourtant, il y a quelques semaines, ils affichaient fièrement leur « équipe de foot » sur les réseaux sociaux. Comme par magie, la rentrée fait fuir les darons les plus téméraires.

L’absentéisme paternel, le phénomène de la rentrée

Au Gabon, on a tous un voisin ou un oncle qui, à chaque rentrée, sort l’excuse ultime : « Tu sais, le mois a été dur, j’attends une petite entrée ». Traduction : « Je vais éviter les embouteillages de la rentrée et revenir après, quand tout est réglé. » Pendant ce temps, c’est maman qui doit courir, faire des acrobaties avec le peu qu’elle a pour remplir les sacs à dos. Moi ça me botte même que  ce soit à la veille de la rentrée que vous songez à mettre les sous de côté pour ça. Joe ! Moi j’ai commencé à épargner en juin pour éviter tout ça.

Pourtant, ce n’est pas un mythe, on a bien vu certains papas traîner dans les maquis, sirotant leur bière avec insouciance, alors que quelque part, un enfant pleure devant une liste de fournitures longue comme une journée sans pain. Vos mounas vous wait et vous, vous faites les aveugles. Vous êtes des imbéciles, il fallait verser dehors si vous n’étiez pas prêt à assumer.

Les mères, elles aussi, parfois…

Bien sûr, il faut rendre à Mouketou ce qui appartient à Mouketou : les mamans ne sont pas toutes des saintes non plus. Il y a celles qui, après avoir reçu l’argent de la rentrée, se fendent d’un nouveau pagne ou se refont les ongles. Mais bon, il faut être honnête, elles sont moins nombreuses. Si tu veux vraiment parler des mamans qui dérapent aussi à la rentrée, écris-nous à Un Gabonais Normal ! Moi, je ne gère pas ça.

Alors, cette année, si tu as vu ton papa traîner dans les quartiers de Louis ou Okala, en mode camouflage, n’hésite pas à rappeler doucement que la rentrée, ça se prépare ensemble. Parce que, si papa peut poster des photos de sa progéniture avec fierté sur les réseaux, il peut bien aussi mettre la main à la poche, non ? Allez Mouketou, on se réveille !

Je te dis tout