Belle, capricieuse, vulgaire, préoccupée… Les adjectifs fusent, tantôt positifs tantôt négatifs. Un rappel qu’on ne la connaît pas encore assez, mais qu’elle sait alimenter les conversations — par une qualité ou par un défaut. Mais pourquoi en parle-t-on autant, au fond ?
Se démarquer de l’existant
La candidature d’Haresse Kengue s’est imposée avec une promptitude étonnante. Pas seulement grâce à sa jeunesse, mais aussi par le jeu de l’identification. Haresse ne ressemble peut-être pas aux politiques habituels, mais elle ressemble aux personnes qu’elle veut représenter. Et c’est sans doute là que se joue sa différence.
Une détermination forgée dans l’ombre
On a ici une jeune Gabonaise déterminée qui n’a pas peur de la honte et qui porte des projets pour les siens. Des projets qu’elle a commencés dans l’anonymat, à travers une vie associative sans éclats de projecteurs mais riche en résultats. Bien au contraire, la fondatrice de l’Association des jeunes filles mères a montré qu’on pouvait exister sans attendre la bénédiction de l’État : en tissant des partenariats, en mobilisant des énergies, en améliorant concrètement le quotidien de sa communauté.
Le fond, oui… la forme
Ce n’est donc pas sur le fond que Dame Kengue est le plus souvent moquée, mais sur la forme. À cause d’un ton terre-à-terre, pourtant typiquement gabonais, et dont ne se prive pas le Président lui-même. On pourrait mettre sa phrase sur les maçons à côté du fameux « l’huile, c’est l’huile » sans savoir qui en est l’auteur. Mais voilà : pour l’un, c’est du « langage proche du peuple », et pour l’autre, un manque de savoir-vivre.
Peut-être n’est-ce finalement qu’une façon de discréditer ce qu’elle propose. Car au-delà de ses formes peu conventionnelles, Haresse Kengue porte des idées neuves, intéressantes et adaptées à son environnement. Et c’est bien ce qui dérange.