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Cinquième République – Une perfidie historique

Tous mes efforts pour comprendre les événements de la nuit du 29 au 30 août 2023 ont été
vains. Le silence est de rigueur ; personne ne veut parler de ces événements qui ont bouleversé
le destin du Gabon, petit pays d’Afrique centrale. Ni les officiers de la Garde républicaine, ni les
hauts fonctionnaires ne veulent témoigner. Tous semblent terrifiés.

La postérité sera-t-elle clémente envers M. Brice Clotaire Oligui Nguema ?

Une question me taraude : si les élections présidentielles de 2023 ont été truquées en faveur d’Ali Bongo Ondimba, comment le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema a-t-il pu intervenir, alors qu’il n’était pas candidat ? Cette question a-t-elle jamais intrigué les Gabonais ?

Idéalement, si les élections étaient déclarées truquées, le principal rival d’Ali Bongo, Albert Ondo Ossa, aurait dû être déclaré vainqueur. Ce n’est pas arrivé. Pourquoi ? Peut-être que les réponses se trouvent dans les mémoires du président Brice Clotaire Oligui Nguema. En attendant, revenons sur les événements du régime CTRI, qui auront un impact durable sur le Gabon.

Premier événement majeur, selon les médias : des troubles importants à Nkok, où des travailleurs ont failli se révolter contre des entreprises, principalement détenues par des Indiens. Un sentiment anti-indien (et non anti-Inde) s’est propagé rapidement à Libreville. Le CTRI a instauré la terreur contre les cadres de ces entreprises : certains ont été arrêtés arbitrairement, d’autres persécutés. La plupart des dirigeants d’entreprises ont fui vers les pays voisins. Fin septembre 2023, un homme d’affaires indien, responsable des investissements indiens au Gabon, a rencontré le successeur d’Ali Bongo. Après cet entretien, l’exode des Indiens a commencé, et fin octobre, la plupart des Indiens vivant à Libreville depuis 7 à 8 ans avaient quitté le Gabon.

Une vague de xénophobie toxique a balayé Libreville et a finalement triomphé. Cette situation trouve son origine dans la présence d’un magnat indien des affaires, propriétaire de grandes entreprises au Gabon, qui était un proche collaborateur d’Ali Bongo et exerçait une influence considérable au sein du régime. Les troubles à Nkok visaient à réduire au silence ce magnat, non seulement très riche, mais aussi un partenaire important d’Ali Bongo et de son fils dans divers projets commerciaux.

Cela a eu un impact négatif à long terme sur le climat des affaires. En raison des troubles politiques, les exportations minières ont été gravement affectées, ce qui s’est reflété dans la collecte des recettes et le paiement des impôts les mois suivants.

Par la suite, une nouvelle attaque a visé la SEEG, société responsable de la distribution d’eau et d’électricité. Le CTRI a ordonné un audit des comptes de la SEEG, une mesure populiste visant à plaire à la population.

Autre développement important : l’OMP a nommé un Gabonais comme directeur général et un autre comme directeur général adjoint d’une société minière.

Après le coup d’État du 30 août 2023 et la proclamation de la Cinquième République, un dialogue national a été organisé pour rédiger une nouvelle constitution. Celle-ci a été adoptée par référendum avec une large majorité.

Les investisseurs étrangers ont été inquiets, notamment Eramet et Comilog, après l’attaque contre le magnat indien. La SETRAG a également été visée par le CTRI, ce qui a suscité l’inquiétude à Paris.

Le CTRI a poursuivi sa politique populiste avec la nationalisation d’Assala et de la SNBG, présentée comme un acte de souveraineté économique.

Enfin, une rumeur circulait selon laquelle la CEMAC mettrait la pression sur le Gabon pour dévaluer sa monnaie en décembre 2024.

Après le 12 avril 2025, un magnat indien fut officiellement invité à la cérémonie d’investiture du nouveau président du Gabon, et il y assista. La première semaine de juin 2025, une délégation de haut niveau de la Banque africaine d’export-import (Afreximbank) rencontra le nouveau président du Gabon.

Puis, le 27 juin 2025, un accord fut signé à Abuja entre l’Afreximbank et la République gabonaise, promettant un financement important.

Le 30 mai 2025, un coup de tonnerre dans le monde des affaires : l’interdiction des exportations de minerai de manganèse brut à partir du 1er janvier 2029.

Lors de son entrée en fonction, le nouveau président a nommé M. Oyima ministre de l’Économie et de la Participation. Oyima est aussi directeur général de la BGFI, l’une des plus grandes banques du Gabon.

Récemment, le gouvernement gabonais a imposé que tous les directeurs généraux des banques privées soient de nationalité gabonaise.

Tous ces événements ont un impact considérable sur le Gabon. La Cinquième République a trahi les espoirs des Gabonais.

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Gabon Depuis le 30 août 2023……..Une Saga

Dans quelques semaines, le Gabon fêtera deux ans d’un nouveau régime, connu auparavant sous le nom de CTRI, dirigé par Monsieur Brice Clotaire Oligui Nguema, ancien officier et chef de la sécurité présidentielle du Gabon. Il a la distinction douteuse d’être un cousin du président Ali Bongo Ondimba.

Ici, sera évalué l’état des affaires du Gabon, depuis que Monsieur Brice Clotaire Oligui Nguema, a pris les rênes du pays.

Une partie de la population gabonaise a salué le nouveau régime politique qui a insufflé au Gabon un vent de nouveauté, le 30 août 2023, après avoir connu un régime vieillissant, sénile, fragile et incompétent dirigé par le président Ali Bongo. La population s’est réjouie de cette prise de pouvoir par la famille Bongo. Lassé du règne de la famille Bongo, le peuple aspirait au changement. Le changement est-il vraiment arrivé ?

D’un côté, le peuple accueille le nouveau président comme un fils du pays. Le président Ali Bongo était lui aussi un fils du pays, techniquement, mais la plupart des Gabonais ont accueilli ce changement avec enthousiasme.

Comme par hasard, le nouveau président s’est concentré sur la consolidation de sa position en conservant sa lassitude militaire et en se concentrant sur les questions qui intéressent immédiatement les Gabonais. Tous ceux qui étaient étroitement liés à l’ancien régime ont été diabolisés un à un. Cependant, certains proches du régime précédent, soutenus par le nouveau régime, ont du jour au lendemain relégué leurs allégeances respectives au profit du nouveau régime afin de conserver leur hégémonie sur les postes importants de la bureaucratie et des ministères. Les chefs d’entreprise et les commerçants sont également inclus dans cette catégorie de « loyauté déplacée ».

Le gouvernement s’est lancé dans une frénésie d’emprunts inconsidérés, inaugurant fréquemment des projets qui ont suscité l’intérêt des Gabonais. Des projets ont été inaugurés, des photos de visages souriants ont été prises, des réunions prestigieuses avec des capitaines d’industrie ont eu lieu, et des médias complaisants ont fait grand bruit. Globalement, l’impression a été donnée que le Messie était descendu sur le sol gabonais pour libérer les Gabonais de leurs malheurs.

Pendant ce temps, les médias ont été instrumentalisés pour diffuser de la propagande, à l’exception d’une partie qui, n’osant critiquer le nouveau Messie, a continué à présenter des faits inquiétants concernant le bien-être de l’État. Des contenus généreux ont commencé à apparaître sur la santé économique du Gabon, ce qui est vraiment très inquiétant. Selon les médias, la moitié des recettes de l’État est destinée au remboursement de la dette, le reste aux salaires et avantages des fonctionnaires et des ministres, ainsi qu’à leurs conseillers, le reste étant censé être utilisé pour le bien-être public.

En réalité, aucune allocation budgétaire n’a été allouée aux projets pilotés par les différents ministères. Cependant, des montants cumulés ont été annoncés dans les médias. Des photos ont été diffusées dans les médias. Globalement, des efforts concertés ont été déployés pour que le bien-être devienne une réalité pour tous les Gabonais.

En réalité, la situation n’est pas aussi rose qu’on le dit. L’environnement des affaires est profondément vicié en raison de décisions inconsidérées prises sans aucune consultation des parties prenantes, ce qui rend les investisseurs étrangers nerveux. Des prises de contrôle généralisées par l’État ont eu lieu (Assala et SNGB) par la grâce de Dieu Le rachat par Tullow Oil a d’abord été reporté, puis Tullow Oil a décidé de se retirer du Gabon. Les prix du pétrole fluctuent constamment au gré des fluctuations du marché.

Les recettes ou l’assiette fiscale restent inchangées. Les droits d’importation ont connu des pics importants, ce qui témoigne également d’une consommation croissante, dont les paiements sont effectués en devises étrangères. En réalité, aucun chiffre fiable n’est disponible concernant la collecte des impôts directs et indirects.

Les dépenses sont en hausse constante, car les fidélités ne sont pas bon marché. Elles sont, en effet, coûteuses. Récemment, la Banque mondiale et la BAD ont exprimé de sérieuses inquiétudes quant à la situation économique dans leurs rapports annuels publiés en juin et juillet 2025. De plus, World Economics a attribué la note « E » au Gabon pour la qualité des données fournies. L’agence a qualifié les données gabonaises d’« inutilisables pour une prise de décision sérieuse » et « indignes de confiance ».

Fitch a déjà abaissé la note souveraine du Gabon à « CCC », ce qui est suffisant pour dissuader les investisseurs, le risque étant très élevé. Les données du PIB étant profondément falsifiées, aucune conclusion définitive ne peut être tirée.

En un mot, l’économie gabonaise est dans un état de désastre absolu.

Par ailleurs, il y a trois mois, le Gabon a connu de graves pannes d’électricité dues à une alimentation électrique irrégulière, ce qui a suscité un profond mécontentement parmi la population gabonaise. Par la suite, la SEEG, la société de distribution d’électricité, a pris des mesures de fortune, mais les dégâts sont déjà considérables. Les Gabonais n’ont jamais connu de problèmes aussi graves en matière d’approvisionnement en eau et en électricité.

Les infrastructures publiques de la capitale, Libreville, sont en très mauvais état.

Au niveau de la société, une jeune population désengagée représente toujours un danger potentiel, et la criminalité contre les femmes est en hausse. Il ne se passe pas un mois sans qu’un crime sexuel odieux contre des fillettes ne soit rapporté dans les médias. Ce phénomène se produit à intervalles réguliers. La brutalité d’Esther Ludivine, une fillette de 10 ans, illustre récemment la rapidité avec laquelle la société gabonaise dépérit : des briques tombent chaque jour.

Comme si ces événements ne suffisaient pas à tirer la sonnette d’alarme, l’histoire d’un scandale sexuel sur le point de se propager sur les réseaux sociaux et la xénophobie croissante au Gabon, qui a acquis une place disproportionnée sur tous les réseaux sociaux.

Le Gabon s’enfonce-t-il dans un ralentissement économique prolongé, transformant la société en un lieu de rivalité où chacun se battra pour chaque part du gâteau ? Voilà des pistes de réflexion pour que les Gabonais puissent tirer leurs propres conclusions…Le ressentiment généralisé de la société est un signe très inquiétant pour tout gouvernement..

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CommunicationDigitalGabonOpinion

Chroniques d’un optimiste en voie d’extinction

J’aimerais bien écrire des choses positives, mais je ne peux pas écrire ce que je ne vis pas.

J’ai essayé pourtant. Je me suis installé, carnet en main, prêt à chanter les louanges de mon beau pays. J’ai commencé par l’électricité, mais au moment où j’écrivais “nous avançons vers une stabilité énergétique“, le courant a sauté. Silence total. J’ai attendu, le ventilo s’est arrêté, la chaleur s’est installée. Trois heures plus tard, toujours rien. Un voisin a crié “Mettez nous même les groupes, allumez !” et j’ai compris qu’il fallait abandonner l’idée d’un pays électrifié en continu. J’ai griffonné dans mon carnet : Nous sommes passés de l’énergie renouvelable à l’énergie intermittente. C’est une transition écologique… forcée.

J’aimerais bien écrire des choses positives, mais je ne peux pas écrire ce que je ne vis pas.

J’ai voulu parler des opportunités pour les jeunes. À la télé, on nous dit que le chômage baisse, que l’économie se porte mieux, que les entreprises recrutent. Puis, j’ai croisé mon cousin, master en poche, qui fait des livraisons à moto. “Faut bien manger, hein !” m’a-t-il lancé avant de repartir sous la pluie, casque à moitié cassé. J’ai aussi pensé à mon ami qui a envoyé 100 CV et n’a reçu que des refus polis, ou pire, un silence radio. Alors j’ai noté : Les jeunes ont des diplômes, des compétences et de l’ambition. Il ne leur manque plus qu’une chose : un pays qui leur donne leur chance.

J’aimerais bien écrire des choses positives, mais je ne peux pas écrire ce que je ne vis pas.

J’ai voulu parler de la santé. Je suis allé à l’hôpital. À l’entrée, des files d’attente interminables. J’ai vu une femme enceinte attendre des heures, un vieil homme allongé sur un banc, faute de lit disponible. La pharmacie n’avait plus les médicaments nécessaires, mais “on peut vous aider si vous avez quelqu’un en ville pour les acheter en pharmacie privée“. Et si t’es fauché, que tu crèves en silence ? J’ai noté : On dit que la santé n’a pas de prix… Mais ici, elle a un coût, et tout le monde ne peut pas se l’offrir.

J’aimerais bien écrire des choses positives, mais je ne peux pas écrire ce que je ne vis pas.

J’ai voulu parler de l’amour. Mais le goumin m’a rattrapé. Elle est partie. Pourquoi ? “Tu n’as pas de projet”, “Les temps sont durs”, “Un homme doit être stable“. J’ai repensé aux loyers exorbitants des faux agents immobiliers qui réclament leur fameux “100% de commission” avant même que tu signes un bail. J’ai aussi pensé à l’inflation, au prix du poisson qui a triplé, aux légumes qui coûtent une fortune, et aux “commérages financiers” dans les couples. J’ai écrit : L’amour, c’est beau. Mais sans argent, c’est juste une relation d’amitié avec des obligations.

J’aimerais bien écrire des choses positives, mais je ne peux pas écrire ce que je ne vis pas.

J’ai voulu parler des routes. Puis j’ai pris un taxi et me suis retrouvé coincé dans un embouteillage monstre. Pourquoi ? Parce qu’une autorité a décidé de bloquer une route pour son passage. On voit arriver des motards sifflant comme des policiers en plein marathon, des agents de sécurité nerveux, et une file de voitures climatisées roulant à toute vitesse pendant que nous, pauvres mortels, transpirons sous un soleil impitoyable. J’ai noté : Ici, les routes sont à tout le monde. Mais certains sont plus “tout le monde” que d’autres.

J’aimerais bien écrire des choses positives, mais je ne peux pas écrire ce que je ne vis pas.

J’ai voulu parler de la liberté d’expression. Puis j’ai vu un gars critiquer une situation sur Facebook. Deux jours plus tard, il était porté disparu. On apprend plus tard qu’il “collabore avec la justice“. En clair, il est au ngata. J’ai effacé ce que je voulais écrire et noté : Ici, la liberté d’expression est un mythe. Si tu veux parler, assure-toi d’avoir un bon avocat.

J’aimerais bien écrire des choses positives, mais je ne peux pas écrire ce que je ne vis pas.

Alors, peut-être qu’un jour, je pourrai enfin écrire un article joyeux. Peut-être qu’un jour, mon stylo tracera des lignes où l’espoir ne sera pas une blague. Peut-être qu’un jour, je cesserai d’avoir l’impression d’écrire un recueil de plaintes.

Mais pour l’instant, la lumière vient de s’éteindre. Le réservoir d’eau est vide. Mon cousin cherche un autre boulot. Une femme a encore été tuée.

Et moi, je me demande si l’optimisme n’est pas un sport extrême réservé aux inconscients.

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GabonOpinionPrésidentielles2025

Oligui, le bâtisseur ! Mais pas que…

Si vous vous attendez ici à un article qui encense le Président de la Transition, vous lisez le mauvais texte. Loin des médias nationaux qui donnent dans la propagande, il serait de bon ton aussi de rappeler que le Général n’a pas toujours tenu sa parole…

Pour ceux qui n’iront pas beaucoup plus loin dans cet article, je tiens à rappeler que je ne cite que des faits vérifiables à travers les déclarations faites ici et là. Ça ne sert à rien de me tenir la jambe. Je n’ai rien inventé.

Ceci dit, pour ceux qui ont un peu fait attention, on a tous constaté une gymnastique particulière des différentes institutions, qui auraient dû être restaurées, pour répondre aux besoins du Président de la Transition. De la première version de la Charte qui l’empêchait de se présenter à la nouvelle version de la Constitution, tout est mis en place pour paver le chemin du Général de Brigade.

Autour de lui, d’anciens opposants et des PDGistes mis de côté par l’ancien régime : une cour de partisans uniquement là pour atteindre ses desseins. Rappelons-le, BCON a lu Machiavel… qui défend dans Le Prince l’idée qu’un dirigeant peut utiliser la ruse et la perception pour maintenir son pouvoir, affirmant même que l’apparence de la vertu peut être plus importante que la vertu elle-même et que les dirigeants doivent parfois user de tromperie. Dès lors, on peut clairement se dire qu’il n’a jamais été question de partir après la transition.

Modification de la Charte de la Transition
Initialement, la Charte de la Transition stipulait clairement que le Président de la Transition ne pouvait pas se présenter aux futures élections. Un gage de bonne foi censé rassurer les populations sur la sincérité du coup de libération. Mais comme par enchantement, la révision de cette charte a progressivement ouvert la porte à une candidature du Général. Une stratégie bien ficelée où l’on change les règles du jeu au fil du temps pour s’assurer un avenir politique.

Loi pour la polygamie
En pleine période de transition, une loi est adoptée permettant aux membres de l’armée d’être polygames. Coïncidence ? Pas vraiment. Cette loi semble taillée sur mesure pour le Président, dont la situation matrimoniale était déjà connue de tous. Par exemple, il était de notoriété publique qu’il entretenait plusieurs relations avant même cette loi, ce qui rend cette réforme pour le moins suspecte. Pendant ce temps, d’autres réformes essentielles attendent encore, comme la modernisation du système judiciaire ou l’amélioration des services publics.

Main tremblante devant les actions de certains
D’un côté, Oligui prône une politique de tolérance zéro contre la corruption et les abus de l’ancien régime. De l’autre, il ferme les yeux sur les dérives de son entourage. Son propre frère, surnommé l’enfant, a été épinglé pour des faits de malversation, mais cela n’a en rien affecté son influence politique. On pourrait aussi citer des figures du PDG aujourd’hui en poste, malgré leur implication passée dans la mauvaise gestion des affaires publiques. Cette indulgence sélective interroge sur la sincérité de la lutte contre les abus.

Responsable de rien
« Tu me les enlèves », disait-il en parlant des incompétents. Mais qui, au Gabon, donne réellement les directives concernant l’utilisation du budget ? La gestion des priorités budgétaires semble erratique : certains projets purement populistes reçoivent des financements immédiats, pendant que des secteurs clés comme la santé et l’éducation restent sous-financés. L’augmentation de la dette devient inévitable pour répondre à ces choix discutables, qui ne servent souvent qu’à soigner l’image du pouvoir en place.

Retour du tribalisme et de la xénophobie
Lorsqu’un gouvernement manque de propositions concrètes, il lui faut un bouc émissaire. Ces derniers mois, les discours tribalistes et xénophobes sont utilisés comme un outil de diversion politique. Des figures publiques, y compris certains ministres, ont tenu des propos ouvertement discriminatoires sans jamais être rappelés à l’ordre. Ce climat contribue à diviser les Gabonais et détourne l’attention des véritables problèmes économiques et sociaux du pays.

Oligui, le bâtisseur ? Peut-être. Mais gouverner, ce n’est pas que construire des routes et poser des premières pierres. C’est aussi assumer ses engagements, faire preuve de cohérence et ne pas instrumentaliser les institutions à des fins personnelles.

On est encore loin du compte. Mais bon… on va y arriver, « un peu un peu ».

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GabonOpinion

Quand l’armée devient un parti politique

Le spectacle aurait pu être une scène coupée d’une dystopie mal ficelée. Mais non, c’était bien réel : un meeting politique organisé par des militaires, au vu et au su de tous, sans le moindre scrupule.

D’ordinaire, l’armée est censée être une institution républicaine, neutre, au service de la nation et non d’un camp. Mais au Gabon, l’histoire récente nous apprend qu’elle a toujours été à la solde de celui qui détient le pouvoir. La différence, c’est que jadis, on faisait semblant. Aujourd’hui, même le vernis de la neutralité a disparu.

Désormais, l’armée ne se cache plus. Elle organise des meetings, tient des discours qui ressemblent davantage à des prêches de campagne qu’à des paroles de défenseurs de la souveraineté nationale. Et ceux qui s’offusquaient hier du poids de l’armée dans la vie politique gabonaise ? Ils sont curieusement muets.

Où sont passés les intellectuels d’hier ?

Rappelez-vous, il n’y a pas si longtemps, des figures respectables faisaient le tour des plateaux de TV5 et RFI, la mine grave, dénonçant un régime aux méthodes douteuses. Ils nous expliquaient doctement que l’armée ne devait pas être impliquée dans les jeux politiques, que le Gabon devait évoluer vers une démocratie exemplaire.

Où sont-ils aujourd’hui ? Perdus dans les couloirs feutrés du pouvoir, ils découvrent soudainement que le silence est d’or. Ils n’ont plus rien à dire, plus rien à analyser. Mieux, certains applaudissent ! Hier pourfendeurs de la militarisation du politique, ils trouvent aujourd’hui des justifications quand des hommes en treillis se transforment en militants de parti.

La propagande à ciel ouvert

Pendant que l’armée fait sa tournée de meetings, une autre campagne, plus insidieuse, bat son plein à l’intérieur du pays. Officiellement, il s’agit de “sensibilisation“, de “prise de contact avec les populations”. Officieusement, c’est une machine de propagande bien huilée.

On déploie des convois, on mobilise des foules, on promet des lendemains meilleurs. La recette est vieille comme le monde : marteler un discours jusqu’à ce qu’il devienne une vérité aux oreilles de ceux qui n’ont d’autre choix que d’y croire. On leur explique que la rupture est en marche, que l’espoir est permis, que cette fois-ci, tout est différent.

Mais le décor est familier, les méthodes aussi. Et derrière ces rassemblements aux allures de croisade, c’est bien la même logique qui prévaut : celle d’un pouvoir qui cherche à verrouiller les esprits plutôt qu’à convaincre par l’exemple.

Attention à l’effet boomerang

L’histoire regorge de régimes qui ont voulu s’assurer un soutien total en instrumentalisant les institutions censées rester neutres. L’armée, la presse, l’administration : toutes ont été tour à tour mises au service de la propagande, jusqu’à ce que le système s’effondre sous son propre poids.

Ce qui est en train de se passer au Gabon est dangereux. Car une fois qu’on a mis en marche ce genre de machine, il est difficile de l’arrêter. Un pouvoir qui commence à militariser son discours finit souvent par militariser son action. Et quand l’uniforme remplace le débat, c’est que la démocratie a déjà reculé.

Chaque système porte en lui le germe de sa propre destruction. L’erreur serait de croire que celui-ci fait exception.

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GabonOpinion

La Transition au Gabon, cet espoir de courte durée…

Au matin du 30 août 2023, presque tous les Gabonais se sont demandé si ce n’était pas un rêve. Tous s’interrogeaient : était-ce vraiment la fin du cauchemar Bongo/PDG ?

L’idylle aura duré deux mois, puis la réalité a repris ses droits. Cette transition, au vu de son casting, ressemblait presque à un échec annoncé : faire du neuf avec du vieux, aller de l’avant avec des personnes qui n’avaient peut-être pas les épaules…

Une chose est sûre : plus le temps passe, plus cette transition ressemble à un faux espoir. Le PDG, arborant un nouveau nom et de nouveaux habits, ne semble pourtant pas prêt à renoncer à ses privilèges.

Le parti a fait peau neuve, avec une nouvelle hiérarchie en interne et à la tête du pays. Il était temps, disent-ils, qu’une nouvelle équipe prenne la relève pour continuer le travail.

Cette continuité, qu’ils ont tenté de faire passer pour un changement, se révèle de plus en plus au grand jour. Les raisons évoquées pour justifier le coup d’État du 30 août sont les mêmes qui continuent d’enliser le pays dans la boue.

Le pouvoir et les richesses restent toujours la propriété d’un petit groupe. Le partage juste et équitable des ressources demeure une utopie. Le système éducatif reste défaillant. Loger dignement les Gabonais n’est toujours pas une priorité, les nourrir convenablement encore moins. Les jeunes, quant à eux, peinent à trouver un emploi, sauf s’ils acceptent d’intégrer un corps armé.

Ils avaient promis de redonner aux Gabonais leur dignité, mais, au final, ils continuent de les piétiner, sans gêne, sans honte et sans remords. C’est le Gabon d’hier, d’aujourd’hui, et, vu la tournure des choses, celui des sept prochaines années encore.

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GabonOpinion

2024 au Gabon : Une année de (r)évolutions et de réflexions

Ah, 2024. Si cette année était un plat, ce serait un mélange de sauce graine et de piment mal dosé : intense, surprenant, parfois brûlant, mais toujours inoubliable. On a vu des changements majeurs, des espoirs renaître, des promesses flotter dans l’air comme des ballons de baudruche, et, bien sûr, des clashs dignes des meilleurs plateaux de télé-réalité. Prenons un moment pour débriefer ensemble, entre sarcasme et lucidité, avec l’espoir d’un avenir meilleur.

Le CTRI : Entre rêves et réalités

Cette année, nous avons tourné la page des années Bongo (bon en vrai c’était en septembre 2023). Enfin ! Ce système où tout semblait écrit à l’encre indélébile a été, sinon effacé, du moins mis en pause. On a accueilli le CTRI (Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions) avec des applaudissements timides mais sincères.

Ils sont arrivés en promettant de restaurer la démocratie, de réformer les institutions et, surtout, de redonner espoir à une population fatiguée. Alors, qu’en est-il ?

Ce qu’ils ont promis :

La restauration des institutions : on ne fera même pas de longs commentaires, on attend toujours. 

La lutte contre la corruption (un chantier aussi vaste que la forêt gabonaise).

Une gouvernance transparente et équitable (qui ne rêve pas de ça ?).

Ce qu’ils ont livré :

Des routes secondaires bien faites. 

Des avancées : quelques services administratifs sont passés en ligne, et on peut enfin payer certaines taxes sans hypothéquer sa patience.

Des lenteurs : la lutte contre la corruption ressemble encore à une bataille menée avec des lance-pierres face à des tanks.

Des interrogations : Pourquoi voit-on encore des visages politiques qu’on pensait définitivement rangés au garage ? Pourquoi certains dossiers sensibles avancent-ils à la vitesse d’un escargot sous somnifère ?

Certes, tout ne peut pas se faire en un jour. Mais rappelons au CTRI que la patience du peuple n’est pas infinie. Le mot rupture ne doit pas rester un slogan, mais devenir une réalité.

La fin d’une dynastie : une bénédiction collective

On ne va pas se mentir : rien que le fait de ne plus avoir un Bongo (ni un PDGiste officiel) au pouvoir est un soulagement. C’est comme si le pays avait enfin réussi à retirer ce vieux meuble imposant qui bloquait la porte de sortie. Mais maintenant, il faut réaménager la maison.

Et c’est là que les choses se corsent. Car, soyons honnêtes, les promesses de changement se heurtent souvent aux réalités du terrain. Pourtant, il faut continuer à espérer. Parce que sans espoir, que nous reste-t-il ?

Les élections 2025 : Préparez-vous au grand show

L’année 2025 s’annonce électrique. Les élections présidentielles approchent, et les regards sont déjà tournés vers les prochaines étapes. Première mission : la révision des listes électorales, qui commence dès le 2 janvier 2025.

À vous, futurs électeurs, un message simple :

Allez vous inscrire.

Vérifiez vos informations.

Faites entendre votre voix.

Car, peu importe votre âge ou votre statut, vous avez un rôle à jouer. Les grands discours politiques ne doivent pas vous intimider. Votre avis compte, et votre vote peut faire la différence.

Les artistes : Merci pour la bande-son de nos vies

Dans cette année chargée en débats et en émotions, nos artistes ont été des piliers. Ils nous ont offert des morceaux qui nous ont fait vibrer, danser, réfléchir, et parfois pleurer (et je ne parle pas que des chanteurs mais de tous les créateurs de contenus). Des sons qui nous ont rappelé que, même dans les moments les plus sombres, la créativité gabonaise brille toujours.

Alors, à tous les artistes et créateurs de contenus, un immense merci. Continuez de créer, d’innover, et de porter haut les couleurs de notre culture.

2025 : Année des clashs et des débats passionnés

Ah, les élections au Gabon ! C’est aussi l’occasion de voir les réseaux sociaux se transformer en véritables arènes. Attendez-vous à des clans, des clashs, des débats enflammés, et même quelques drames familiaux (parce que tata Gertrude et tonton Paul ne voteront pas pour le même candidat).

Un petit rappel, cependant :

On peut débattre sans se haïr.

Les insultes n’ont jamais changé un pays.

Et surtout, peu importe nos différences, nous restons tous des enfants du Gabon.

Alors, prenez une grande respiration, buvez de l’eau, et rappelez-vous que la politique, aussi importante soit-elle, ne doit pas détruire nos relations humaines.

Joyeuses fêtes et vive 2025

En cette fin d’année, prenons un moment pour célébrer, remercier Dieu (ou qui vous voulez), et nous rappeler que, malgré les défis, nous sommes encore debout.

Que 2025 soit une année de changement, de progrès, et, pourquoi pas, de quelques bonnes surprises.

Et pour ceux qui n’aiment pas les résolutions, en voici une facile : faisons tous un effort pour construire un Gabon meilleur. Parce qu’après tout, ce pays, c’est le nôtre.

Bonne fête à tous, et que les années à venir nous trouvent unis, engagés et déterminés. À l’année prochaine, Gabon !

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ConstitutionGabonOpinion

Réfléchir c’est déjà s’engager

Dimanche 17 novembre 2024, les chiffres du référendum sur la nouvelle Constitution gabonaise sont tombés : 53,54 % de participation, avec 91,80 % pour le oui. Le reste ? Silence radio ou 46 % d’abstention, une majorité assise confortablement sur son droit à… ne pas choisir. Et si l’on parlait un peu de cela ?

Ce chiffre, ce n’est pas juste un pourcentage. Ce sont des voix étouffées, des esprits anesthésiés par des décennies d’une politique où l’on préfère penser et décider à leur place. Ces 46 % ne sont pas simplement “fainéants” ou “indifférents” comme certains aiment le croire.

Ces citoyens sont les victimes silencieuses d’un système qui leur a longtemps appris à se taire, à obéir et surtout à ne pas s’imaginer capables d’un changement. Pendant des décennies, on leur a dit :

“On décide pour vous.” Traduction : Restez tranquilles, le pouvoir ne vous appartient pas.

“Vous n’avez pas le niveau.” Traduction : Vous n’êtes pas assez intelligents pour comprendre ce qui est bon pour vous.

“Si vous parlez trop, vous pourriez perdre votre travail, votre tranquillité, ou même votre vie.” Traduction : Votre silence est plus sûr que vos idées.

Le résultat ? Une méfiance viscérale envers la politique, mais aussi une fatalité qui pousse à l’inaction. “À quoi bon voter, de toute façon ? Rien ne changera.” Cette phrase n’est pas un simple constat : c’est le symptôme d’un peuple qui a longtemps été dépossédé de son pouvoir.

Mais ce qui est alarmant, ce n’est pas seulement l’abstention. C’est l’absence de débat, de discussions ouvertes, et surtout de questions posées.

S’engager, c’est poser des questions

L’engagement citoyen commence par une chose très simple : poser des questions. Pourquoi ce référendum ? Pourquoi cette nouvelle Constitution ? Quels impacts sur nos vies quotidiennes ? Ce ne sont pas des questions réservées à une “élite”. Elles appartiennent à chaque Gabonais, qu’il soit étudiant, commerçant, fonctionnaire ou retraité.

Et s’engager, ce n’est pas obligatoirement rejoindre un parti politique ou monter une association. Cela commence par des discussions autour de vous, avec vos proches, vos collègues, vos voisins. Ce sont ces moments de partage qui créent une conscience citoyenne, celle qui pousse à réfléchir, à agir, et surtout à croire que chaque voix compte.

Pourquoi votre voix compte ?

Ce référendum n’était pas pour un candidat ou un parti, mais pour poser les fondations d’un système nouveau. Une Constitution, c’est la base. C’est elle qui définit nos droits, nos devoirs, et l’organisation de la société. Ne pas voter, c’est laisser à d’autres le soin de décider pour vous.

Alors pourquoi se lever ? Parce que le silence ne change rien. Parce que voter, même pour dire “non”, c’est une façon de reprendre la place qui vous revient. Parce que vous avez le droit de ne pas être d’accord, mais vous avez aussi le devoir de vous faire entendre.

Engagez-vous, même depuis votre canapé

Aujourd’hui, nous avons un outil puissant : les réseaux sociaux. Ces plateformes ne servent pas qu’à partager des photos ou des vidéos amusantes. Elles sont une arme pour diffuser vos idées, poser des questions, et interpeller ceux qui nous gouvernent.

Imaginez si chaque Gabonais prenait quelques minutes pour écrire un post, partager un article ou même commenter une publication liée à ce référendum. Le débat public serait plus riche, plus vivant. Même depuis votre salon, allongé sur votre lit, vous pouvez vous engager.

Avec seulement 53,54 % de participation, on ne peut pas parler de véritable adhésion populaire. Cela montre que près de la moitié des Gabonais n’a pas saisi l’importance de ce vote. Mais ce n’est pas entièrement leur faute.

Pendant trop longtemps, on leur a arraché le droit de croire en leur pouvoir. On leur a appris que s’exprimer, c’était dangereux. Il est temps de briser cette chaîne. Le Gabon n’avancera que si chaque citoyen comprend qu’il a un rôle à jouer, aussi petit soit-il.

L’engagement, ce n’est pas un luxe réservé à une minorité. C’est une nécessité. Ne laissez pas votre voix s’éteindre, car c’est par elle que le changement commence.

Alors, à tous ceux qui se posent encore la question : “Pourquoi s’engager ?”, dites-leur ceci :

  • Parce que rester silencieux, c’est accepter.
  • Parce que critiquer sans agir, c’est inutile.
  • Parce que votre opinion a du poids, mais seulement si vous l’exprimez.

Le Gabon a besoin de vous. Pas demain, pas après-demain, mais maintenant. Engagez-vous. Même en pyjama. Engagez-vous.

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Dysfonctionnements politiques en période de référendum au Gabon

« Qui côtoie les chiens, se lève avec des puces ». Alors que le Gabon s’apprête à franchir une nouvelle étape démocratique avec la campagne référendaire en cours, les jeux de pouvoir et les comportements douteux de certains acteurs politiques viennent jeter une ombre sur cette période décisive.

Une cohabitation imposée, fruit des héritages de l’ancien régime et du manque de renouvellement des pratiques, maintient le Parti Démocratique Gabonais (PDG) au cœur de plusieurs institutions publiques, suscitant une certaine frustration chez les Gabonais.

Depuis la prise de pouvoir par le CTRI (Comité de Transition pour la Restauration de l’Intégrité), nombreux étaient ceux qui espéraient un profond renouvellement des structures étatiques et une rupture avec les pratiques passées. Cependant, le choix de maintenir certains membres du PDG dans des postes stratégiques laisse perplexe. Cette situation ne résulte pas seulement d’un choix politique, mais semble davantage traduire une réticence à démanteler un réseau établi. Aujourd’hui, ce qui aurait pu être un tournant pour le pays s’apparente plus à une continuité teintée de familiarité pour les citoyens, qui observent une transition inachevée et une stagnation des institutions.

Une campagne référendaire au goût de déjà-vu

Avec le référendum en vue, la campagne du « Oui » orchestrée par le CTRI rappelle étrangement les anciennes méthodes. Les stratégies employées, telles que la distribution de t-shirts, les concerts de rue improvisés et la désinformation auprès des électeurs, semblent issues des livres de stratégie de l’ancien régime. L’esprit de manipulation, qui sous-entend que voter « Non » serait un acte d’opposition envers le CTRI ou qu’un vote favorable garantirait des projets d’infrastructures, alimente les doutes sur les intentions réelles des dirigeants. Plutôt qu’une campagne transparente, les citoyens sont confrontés à un jeu d’ombre et de confusion, où la politique de l’ambiguïté semble triompher.

Ces pratiques, que l’on croyait révolues, sont révélatrices d’un certain immobilisme politique. L’utilisation des ressources publiques pour mobiliser un soutien populaire au profit d’une campagne révèle une approche qui n’a que peu évolué. Cette scène politique opaque donne l’impression d’un retour en arrière, une résurgence d’un passé politique qui refuse de céder la place.

Un conflit d’intérêt au cœur du CTRI ?

Pourquoi le CTRI, censé être l’organe de transition, tolère-t-il ces pratiques de l’ancien régime ? Les décisions de laisser certains vétérans du PDG occuper des postes de coordination ne semblent pas être dues au hasard. Ces figures, bien connues des Gabonais, sont souvent associées à des réseaux financiers solides, un levier d’influence non négligeable en période électorale. Ce maintien, voire cette intégration de membres aux finances avantageuses, ouvre la voie à des soupçons : le CTRI serait-il réellement intéressé à promouvoir la transparence, ou joue-t-il lui aussi le jeu des alliances tacites ?

Cette période référendaire, au lieu d’unifier le pays vers un avenir démocratique, semble plutôt révéler un Gabon tiraillé entre des influences passées et une transition politique aux airs de continuité. Les Gabonais aspirent à une véritable rupture, une gouvernance intègre et une administration au service des citoyens, sans arrière-pensée électorale.

Un défi perdu pour la restauration de l’intégrité ?

Le CTRI a aujourd’hui l’opportunité de redresser la barre et de faire de ce référendum un modèle de probité et de transparence. Cela nécessiterait toutefois un abandon des comportements du passé, en écartant les pratiques de manipulation et en engageant une réelle réorganisation des structures politiques. Le Gabon a besoin d’un message clair : la période de transition ne doit pas être un simple remaniement de façade, mais un véritable tournant vers un renouveau politique.

Pourtant, certains alliés du 30 août 2023, qui devaient incarner ce changement, tiennent aujourd’hui plus du boulet que de l’envol libérateur, empêchant le pays de s’élever vers une vision partagée de prospérité et de stabilité. Cette transition, qui aurait pu être un envol vers une gouvernance exemplaire, semble davantage alourdie par les vestiges d’un système ancien.

Ce référendum aurait pu être l’occasion pour le CTRI de prouver son engagement en faveur de la transparence et de l’intégrité, en instaurant une campagne authentique, respectueuse de l’intelligence et de la liberté des électeurs. Mais, à ce stade, il est difficile de ne pas penser qu’il est déjà trop tard pour espérer un changement en profondeur.

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GabonOpinion

Critiques en ligne, opportunistes en scène : Quid de la responsabilité du peuple Gabonais

Le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a pris le pouvoir à la fin du mois d’août 2023, avec pour objectif déclaré de restaurer les institutions gabonaises. Cependant, plus d’un an après cette prise de pouvoir, le bilan de cette transition reste mitigé.

La transition n’est pas une franche réussite, et selon moi, cela est en partie dû à un manque de prise de conscience de la population gabonaise quant à son rôle dans ce processus. Il aurait été essentiel que celle-ci participe activement et oriente la transition vers des objectifs plus concrets et une meilleure gouvernance.

Deux groupes majeurs se sont rapidement démarqués dans la population gabonaise durant cette transition : dʼune part, les partisans du « kounabélisme », et dʼautre part, les critiques exprimant une opposition non constructive, sans suggestions alternatives. Ces deux principaux pôles ont pour ma part réduit les chances de réussite pour cette transition politique cruciale.

En effet, Les kounabélistes, de par leur influence persistante sur la société et le système politique, représentent une force de résistance au changement. Cette faction, ancrée dans les habitudes sociales, continue de freiner lʼinstauration dʼune transition réellement constructive, bien que son influence ne soit pas nouvelle et soit largement intégrée aux réalités sociales du Gabon.

En revanche, les « experts de la critique non constructive » soulèvent un sentiment de déception plus marqué. Ce groupe, semblant plus éduqué et doté dʼune perspective souvent plus large que les kounabélistes, aurait pu contribuer à une meilleure orientation de la transition. Leur approche sʼest cependant concentrée sur des critiques sans propositions concrètes, même lorsque les 3, 4 mois après la prise de pouvoir des militaires lʼabsence dʼalternatives semblait manifeste.

Ce manque dʼengagement constructif est dʼautant plus regrettable que, pendant près de trois à quatre mois, il nʼy avait quasiment aucune voix dans les sphères sociales et politiques pour proposer une alternative au CTRI. En dépit de leur potentiel à apporter des idées novatrices, ces critiques ont finalement contribué à freiner le processus de transition en restant dans une posture de simple opposition inactive.

Ces personnes ont ainsi laissé un espace vide dans lequel dʼanciens membres de la majorité politique déchue ont pris position, se présentant comme une opposition au CTRI. Cette « opposition » a récupéré les failles et critiques relevées par les citoyens, les réorientant pour servir des intérêts personnels et politiques.

En refusant de sʼaffirmer pleinement et de soutenir leurs critiques par des actions concrètes, elles ont involontairement laissé le champ libre aux anciens serviteurs de la majorité déchue, qui se sont emparés de leurs constats pour se positionner comme une « opposition » au CTRI. Ce glissement a permis à ces opportunistes, ces profito-situanistes, de se présenter comme les porte-parole des failles de la transition, donnant ainsi une visibilité publique à leurs propres intérêts. Ce choix stratégique, bien que décevant, nous rappelle que, sans engagement clair et structuré, la transition reste vulnérable aux récupérations politiques.

Il est temps de tourner la page et de passer à une nouvelle ère dʼengagement politique au Gabon, portée par une génération consciente des enjeux et déterminée à agir pour le bien commun. Les jeunes leaders, animés par un désir de changement authentique, ont aujourdʼhui lʼopportunité de sʼorganiser, de créer des espaces de réflexion, et de mettre en œuvre des idées nouvelles qui répondent aux aspirations profondes de la population. En s’engageant dans un projet politique transparent et en misant sur la solidarité et lʼaction constructive, cette génération peut reconstruire la confiance et redonner espoir à un pays qui aspire à un véritable changement. Le Gabon a en lui les forces vives pour bâtir un avenir meilleur ; il suffit que chacun prenne sa part de responsabilité pour faire naître une société plus juste, durable, et prospère.

PS : En tant que citoyen Gabonais je me reconnais totalement dans ce texte. De plus le but de ce texte visait principalement à mettre en lumière la responsabilité du peuple gabonais face aux enjeux de la transition, tout en omettant délibérément la large part de responsabilité du CTRI dans le bilan mitigé de cette première année de transition.

Je te dis tout