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GabonOpinion

Quand défendre la famille au pouvoir devient une mission sacrée : les nouveaux kounabélistes ?

Sur internet ces derniers temps, on a une nouvelle catégorie de militants (sous l’ère CTRI hein) : les défenseurs de proches au pouvoir. Les gens refusent qu’on critique leurs tontons, tantines, cousins, ou amis parce qu’ils occupent des postes de responsabilité. Mais soyons sérieux, quand tu choisis de gérer la chose publique, tu signes aussi pour la critique. Ministre, sénateur, député ou conseiller, ce n’est plus une affaire de “c’est mon oncle, il est gentil”, c’est une affaire de résultats pour le pays.

Vous gérez les affaires publiques, donc oui, on va parler de vous. On ne va pas s’attaquer à vos physiques (sauf si vous y tenez hein), mais quand c’est mal fait, on va le dire. C’est ça la démocratie. Bien sûr, on comprend que ça pique un peu quand on critique quelqu’un de proche, surtout si c’est sur des sujets personnels. Si quelqu’un se met à commenter le tour de taille de votre parent ou ses cheveux, là, on peut comprendre que ça chauffe. Mais quand il s’agit de sa gestion, ses décisions ou ses manquements publics, il faut bien accepter que les gens aient leur mot à dire. Reprocher aux gens de critiquer un ministre parce que vous étiez voisins à Mindoubé ou qu’il vous a payé un verre au maquis du pivot, ce n’est pas un argument. On ne va pas arrêter de parler parce que c’est votre oncle ! ON S’EN FOUT DE ÇA.

Vous êtes libres de défendre vos proches hein, on ne va pas se battre pour ça. Mais à un moment donné, regardez-vous dans le miroir et demandez-vous si vous ne devenez pas une photocopie de ces mêmes PDGistes que vous insultiez il y a quelques années. Vous les traitiez de “KOUNABÉLISTES” parce qu’ils étaient prêts à tout avaler sans broncher, pourvu qu’Ali reste au pouvoir. 

Aujourd’hui, vous faites pareil, mais c’est pour vos propres proches. Vous défendez bec et ongles des gens qui ont une obligation de résultats envers le peuple. Vous vous souvenez quand vous disiez “y’a les routes qui manquent, l’eau et l’électricité qui sautent” ? Eh bien, maintenant que c’est votre cousin qui est responsable, c’est maintenant la faute du peuple, c’est ça ?!

Soyons clairs : si vos proches sont critiqués pour leur gestion, vous ne pouvez pas demander aux gens de se taire. Ce n’est pas une affaire personnelle, c’est une affaire publique. Ils ont pris des engagements en entrant dans ces postes, et les citoyens ont le droit de demander des comptes. Alors non, on ne va pas empêcher votre défense de famille, mais à force de tout justifier, vous devenez exactement ce que vous détestiez. Même si vous refusez de le reconnaître, sachez que vous êtes des KOUNABÉLISTES 2.0 ! Oui, c’est ça votre nouveau statut. Vous avez échangé la vérité contre l’allégeance aveugle, et maintenant vous passez vos journées à défendre l’indéfendable.

Mais bon, continuez à être les gardiens du temple familial, à défendre bec et ongles vos proches au pouvoir, comme si leur succès ou leur échec étaient vos affaires personnelles. Ce qui est sûr, c’est que nous, on ne va pas se fatiguer. Le Gabon ne peut pas devenir la propriété privée d’une poignée de familles ou d’amis bien placés. Ce pays appartient à tous les Gabonais, pas juste à ceux qui ont un parent dans un bureau climatisé.

Nous, on va continuer à critiquer quand ça ne va pas, à poser les vraies (ou fausses) questions, à exiger des comptes. Parce qu’au final, les ministres, députés, conseillers, tous ces gestionnaires des affaires publiques, ne travaillent pas pour leur cercle d’amis ou de proches, mais pour la nation. Et si vous ne comprenez pas cela, si vous continuez à les défendre aveuglément en ignorant leurs manquements, vous contribuez à maintenir ce système dysfonctionnel qui nous bloque tous.

Alors oui, défendez vos parents, c’est votre droit. Mais sachez qu’à chaque excuse que vous trouvez, à chaque critique que vous balayez d’un revers de main, vous ne faites que renforcer ce que vous détestiez il y a quelques années : un système fermé, opaque, où ceux qui critiquent deviennent des ennemis, et où ceux qui posent des questions gênent. 

Mais nous, on ne se taira pas. Parce que le Gabon, c’est notre affaire à tous. Et si vous refusez d’accepter la critique, peut-être que le problème n’est pas tant dans la critique elle-même, mais dans la façon dont vous défendez un système qui, au fond, ne fait pas beaucoup mieux que celui que vous prétendiez vouloir changer.

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GabonOpinion

Quand le covo devient une méthode de justice : où sont passés nos droits ?

Depuis quelques mois, une nouvelle mode semble s’installer au Gabon, en pleine ère de Transition. Ce n’est pas la dernière tendance vestimentaire ou une nouvelle danse qui fait fureur, non. Cette fois, c’est une pratique bien plus dérangeante : des individus, arrêtés pour diverses raisons, se retrouvent avec le crâne rasé – un bon vieux covo – et filmés sous tous les angles par les médias.

Un spectacle qui, avouons-le, en fait rire certains… mais qui pose un vrai problème sur le plan des droits humains. D’après la Charte de la Transition, document qui devrait servir de boussole pour cette nouvelle ère politique, « tout détenu doit être traité avec respect et dignité”. Il est également stipulé que toute forme de torture, de traitement cruel, inhumain ou dégradant est strictement interdite ». Vous voyez où je veux en venir ? Je ne sais pas pour vous, mais je trouve que se retrouver rasé, exposé à la vue de tous avant même d’avoir été jugé, ça ressemble à un bon vieux traitement dégradant, non ?

Alors oui, raser des crânes et les montrer à la télé ou sur les réseaux sociaux peut amuser certains spectateurs. On rit un peu, on commente, on partage… Mais est-ce que cela justifie pour autant un tel traitement ? Après tout, ces personnes sont-elles des condamnées ? Non, pas encore ! Il est toujours bien de rappeler que nous sommes dans un État de droit – ou tout du moins, nous essayons de l’être – et qu’un procès doit avoir lieu avant toute forme de condamnation. En d’autres termes, ces têtes rasées sont déjà humiliées, reconnues coupables aux yeux du public, alors qu’un tribunal ne s’est même pas encore prononcé.

Ce qui est encore plus surprenant dans cette affaire, c’est le silence assourdissant de ceux qui sont censés veiller au respect des lois et des procédures : où sont donc passés les magistrats, les juges, et toutes ces voix censées s’indigner face à une telle dérive ? Si ces détentions sont légales, pourquoi personne ne semble s’opposer à cette humiliation publique qui, rappelons-le, est contraire aux dispositions de la Charte de la Transition et aux principes des Droits de l’Homme ?

On pourrait se poser la question suivante : à quoi sert cette pratique ? Est-ce vraiment une mesure de sécurité, une tentative de contrôle, ou simplement une façon d’humilier ces individus pour marquer les esprits ? Et puis, est-ce vraiment nécessaire ? En quoi le fait de raser une tête prouve la culpabilité de quelqu’un ou renforce la justice ? Si la présomption d’innocence est encore d’actualité dans notre pays, comment expliquer ces mises en scène humiliantes, où l’on prend des hommes et des femmes, les rase et les expose aux moqueries ?

Cette pratique donne l’impression qu’on a déjà sauté l’étape du procès, que la sentence est rendue avant même que la justice ait eu son mot à dire. Un covo pour clore le dossier. Et pendant ce temps, la dignité humaine, cette valeur fondamentale qu’on devrait protéger, est allègrement foulée du pied.

Alors, chers compatriotes, posons-nous la question : est-ce vraiment ce que nous voulons pour notre pays ? Une justice qui se fait dans les salons de coiffure improvisés des commissariats, avec des têtes rasées en guise de verdict ? Ce n’est pas seulement une atteinte aux droits des détenus, mais un affront à nous tous, à notre conscience collective.

En conclusion, que ce soit clair : la transition ne signifie pas qu’on doit piétiner la dignité humaine au passage. Raser des têtes ne fera jamais office de justice, et tant que ce spectacle continuera, c’est notre dignité nationale qui en prendra un coup, elle aussi.

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ConstitutionGabon

Quand le CTRI retire au peuple son droit de penser

À l’heure où notre pays le Gabon est en pleine Transition, à peine sortie d’un traumatisme créé par le PDG et ses membres peu glorieux, voilà qu’on nous parle d’ennemis de la Transition. Il s’agit clairement là d’un fantasme au goût douteux pour encore une fois de plus diviser les Gabonais. Probablement, le wording d’un ancien pédégiste tentant de décrédibiliser une opposition au CTRI.

Car c’est de ce qu’il s’agit. Un ennemi tente de nuire. Or nuire au CTRI qui est actuellement la seule représentation du pouvoir ne peut être réalisé que par des éléments internes : une erreur de casting par exemple comme on l’a vue. La prise de postes de certains « hommes qu’il faut à la place qu’il faut » ne donne pas toujours le résultat  attendu. Et ce n’est pas la critique de l’opposition (disons les termes), qui se forme car il en faut, qui est capable d’enrayer les capacités d’exécution du projet du CTRI. En bref, ce n’est pas parce qu’on critique la politique menée par le CTRI qui veut le bien du Gabon, qu’on est ennemi du CTRI.

Bien au contraire, cette opposition devrait être écoutée et son point de vue devrait être pris en compte. Leurs propositions ne sont pas contre le Gabon et cette période de Transition voulue sans parti politique ne devrait pas être sans proposition hors CTRI. Mais que constate-t-on dernièrement ? Un manque de transparence flagrant notamment au niveau de l’Assemblée Nationale, dont les élus ont été nommés par le CTRI. Nous connaissons notre histoire et l’opacité des débats sur notre constitution pose un réel problème. Nos chambres parlementaires ont jusqu’ici été des repères de partisans du point de vue du  Gabonais Lambda. Comment considérez-vous en 2024 que les débats sur la constitution se soient déroulés sans consultation du peuple par les députés ni retransmission des débats en cours pour savoir le contenu des discussions ?

D’où on est, une fois de plus, nous avons l’impression que cette discussion se fait non seulement sans nous mais à l’avantage d’un rôle de super président dont personne ne veut à part des personnes qui ne voudraient pas prendre leurs responsabilités. Ceux qui suivent l’actualité française observe la crise de démocratie qui y a lieu actuellement et comprennent que lorsqu’un président a la latitude de ne pas respecter L’ESPRIT DÉMOCRATIQUE, il le fait. Et c’est exactement le lit que nous sommes en train de construire pour les années à venir. 

800 amendements dont le peuple n’a aucune idée. L’Assemblée Nationale n’ayant qu’un rôle consultatif, ce sera donc au Comité Constitutionnel National, le même qui a fourni une première ébauche bâclée, de faire le tri et choisir… Peut-on réellement parler de démocratie dans ce cas ? Je pense pour ma part, que la première ébauche devait effectivement être un cadre de discussion mais que la décision aurait dû revenir au peuple et non à un organe géré par le CTRI. 

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GabonOpinion

Assemblée des Nations Unies à New York : 93 dans la délégation, 93 raisons de s’indigner ?

Ah, la grande Assemblée générale des Nations Unies à New York… L’événement mondial par excellence, où se mêlent discussions sérieuses et blablas interminables. Mais pour nous, au Gabon, ce qui capte vraiment l’attention, ce ne sera pas d’abord le contenu des discours, mais plutôt l’escorte présidentielle qui pourrait débarquer avec 93 personnes !

Oui, vous avez bien lu, 93. Le chiffre est là, posé comme un éléphant dans la pièce, ou plutôt comme 93 éléphants dans un avion.Imaginez la scène : notre cher président Oligui Nguema, assis confortablement dans son nouveau jet tout frais, cadeau de la généreuse Sylvia Bongo. Autour de lui, 93 invités, pardon, officiels, qui prennent place avec élégance. Le décollage se fait en douceur, les sièges en cuir luisent sous les néons, et pourquoi pas un petit « ngoriiii oooh » chanté en chœur pour bien commencer le voyage. Parce que, soyons sérieux, il faut quand même bien animer les 7 heures de vol vers New York, non ?

Alors oui, la question se pose : pourquoi 93 personnes ? C’est quoi, on prévoit de battre un record du monde de la plus grande délégation diplomatique à l’ONU ? Faut-il vraiment tout ce monde pour aller assister à quelques discours et poser deux ou trois selfies devant le bâtiment de l’ONU ? On est bien loin de l’époque où on envoyait trois pelés et deux tondus, avec un conseiller discret pour gratter les notes de réunion.

Une délégation XXL… mais pourquoi ?

Quand on regarde les chiffres et qu’on pense aux efforts d’économies que l’État demande à ses citoyens, la pilule a du mal à passer. Pendant que certains comptent leurs sous pour acheter leur sac de riz au marché, voilà que la délégation gouvernementale se pavane en première classe pour « représenter le pays ». Ah, parce que oui, on va nous dire que chaque membre est indispensable. Mais franchement, la Directrice Générale de Gabon24 ? Elle va faire quoi ? On a du mal à croire qu’elle n’a pas mieux à faire que d’aller applaudir à New York. Elle pourrait envoyer un journaliste, non ? Ou peut-être qu’on a besoin de son expertise télévisuelle pour retransmettre en direct les discussions philosophiques à l’ONU ? Mystère…

Une délégation ou un vol charter ?

Avouons-le, 93 personnes, c’est pratiquement un vol charter. Si on rajoute les hôtesses de l’air et le personnel navigant, on arrive à quoi, 100 ? Peut-être qu’on voulait louer un bus à deux étages en arrivant à Manhattan, histoire de bien frapper les esprits ? Et puis, imaginez la facture. Les billets d’avion, les hôtels (cinq étoiles, bien sûr, on ne va pas loger ces dignitaires au Formule 1), les restaurants… tout ça, payé par qui ? Eh oui, par le contribuable. Pendant ce temps, le Gabonais moyen se bat pour garder les lumières allumées à la maison. « Faut serrer la ceinture », qu’ils disent. Apparemment, pas tout le monde…

Fuite ou coup monté ?

Et là, grande question : pourquoi avoir laissé fuiter cette liste de passagers ? Un coup de com’ mal calculé ou juste un petit raté ? Franchement, c’est à se demander. Est-ce qu’on teste la patience des Gabonais ou bien c’était juste une mauvaise manipulation d’email ? Dans tous les cas, l’effet est là. On est en pleine crise économique, les bourses sont vides, mais la délégation est pleine, elle !

Démarche diplomatique… ou vacances ?

Soyons honnêtes, une délégation aussi massive ne peut qu’alimenter les soupçons : mission diplomatique ou petit séjour de luxe déguisé ? C’est quoi le programme ? Réunion de travail le matin, shopping sur la 5e avenue l’après-midi ? À ce stade, on s’attend presque à ce qu’un guide touristique soit inclus dans la délégation pour les visites guidées.

Pendant ce temps, le peuple regarde tout ça de loin, un peu comme une mauvaise télé-réalité, et crie à la gabegie. C’est normal, après tout. Ce genre de dépenses somptuaires, c’est difficile à avaler quand on sait que, dans les quartiers, certains n’ont même plus de quoi acheter le pain. Mais bon, paraît-il qu’on doit comprendre… Il faut bien que notre délégation soit visible sur la scène internationale, quitte à vider les caisses pour ça.

Bref, on espère juste que, de retour de New York, cette joyeuse troupe de 93 dignitaires aura des souvenirs à raconter, et qu’ils ramèneront quelque chose de concret. Parce que pour le moment, ce que retient la population, c’est surtout l’excès et le décalage. Il ne manquerait plus qu’ils reviennent en chantant à l’unisson : « C’est le ngoriiii »… Mais cette fois, le refrain risque de sonner un peu faux.

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Gabon

Quand la rigueur militaire s’effrite : le CTRI face à ses contradictions

Ah, le CTRI ! Quand ils ont pris les rênes il y a un an, tout le monde croyait qu’on allait enfin voir clair. Les gars devaient venir comme des bulldozers, balayer les copains des copains qui traînaient les pieds, et mettre à la place des technocrates sérieux, limite des robots programmés pour bosser et seulement bosser.

Mais bon, en réalité, c’est un peu comme si on avait demandé à un cancre de devenir major de promo. Le rôle du CTRI, c’était de nous éviter de retomber dans les mêmes travers, d’empêcher les vieux réflexes de magouille et de pistonnage. Sauf que voilà, au lieu de dégager ceux qui nous ont mis dans la sauce, ils se sont retrouvés à recycler les mêmes recettes.

Le CTRI devait être notre super-héros, le garde-fou de l’État, celui qui tape du poing sur la table dès que ça déconne. Au lieu de ça, ils ont ressorti la vieille technique du « c’est mon pote, je le place là, ça va aller ». Résultat ? On est encore coincés avec les mêmes histoires de copinage. Tu veux être DG ? Vas-y, fais un petit clin d’œil à ton pote bien placé et hop, te voilà promu !

Et la déclaration des biens, on en parle ? Si tu cherches bien, tu verras plus de chèvres à Libreville que de gens qui ont déclaré leurs biens. Pourtant, c’était censé être la base pour faire un peu de ménage dans cette grande maison qu’est le Gabon. Comment tu veux qu’on lutte contre la corruption si même ceux qui dirigent ne veulent pas montrer ce qu’ils ont dans les poches ?

Bref, on espérait du CTRI qu’ils allaient sortir les muscles, mais on dirait qu’ils ont plus joué les gentils papas Noël. Alors qu’on avait besoin de technocrates prêts à taper sur les doigts des mauvais élèves, on se retrouve avec un Comité qui a juste rajouté une couche de peinture sur un mur déjà pourri.

Bon, faut pas non plus faire semblant, hein. Des choses ont été faites, c’est vrai. Mais quand on parle de rigueur et de la restauration des institutions, on commence à sentir que la rigueur militaire, celle qu’on attendait, est en train de filer tout doucement. Peut-être qu’elle est encore là, mais elle est surtout là pour ceux qui osent ne pas marcher dans le même sens que le CTRI, tu vois ? Les vrais ennemis de la Transition, eux, ils risquent de passer entre les gouttes.

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GabonJustice

Quand la population ne croit plus en sa justice

Chez nous au Gabon, on a un gros problème : on ne croit plus en notre justice. Ouais, tu m’as bien entendu, la confiance est partie en vacances sans date de retour. Quand les ndoss se retrouvent dehors deux jours après leur arrestation, tu te demandes à quoi ça sert de porter plainte.

Et le pire, c’est qu’ils reviennent te menacer comme si de rien n’était, genre ils ont les reins solides. On peut comprendre que ça énerve, hein ? Tu fais confiance à la justice, tu te dis qu’elle va faire son boulot, et puis bam ! Le mec qui t’a agressé est dehors, prêt à recommencer. C’est là qu’on se demande : mais, en vrai, la justice chez nous, ça fonctionne comment ?

Non, soyons sérieux un moment. Comment veux-tu que les gens aient encore confiance en notre justice si les bandits de grand chemin sont dehors avant même que leurs empreintes soient prises ? C’est comme si on nous disait clairement : “Porter plainte, c’est pour les naïfs.” Et ce n’est pas qu’une question de voyou là, hein. C’est tout le système qui est en cause. Un pays où, si tu n’as pas un parent fort derrière toi, ton dossier peut se perdre dans les méandres du tribunal, tu penses vraiment qu’on va faire confiance à ce genre de justice ?

Il faut qu’on se le dise, ce n’est pas qu’on ne respecte pas les magistrats hein, au contraire. On sait qu’ils font un boulot difficile. Mais malheureusement, ce sont les nombreuses injustices, les retards de traitement, les affaires classées sans suite qui ont fait que les gens n’ont plus confiance en eux. On est dans un système où, si tu as de l’argent ou des relations, tu es tranquille, mais si tu es un pauvre bougre, tu peux finir en prison pour un petit vol de sac de riz alors que d’autres se promènent librement après avoir détourné des milliards. Ah, pays là, eh !

On a beau rigoler de la situation, c’est triste. Comme le dit souvent notre grand frère Gildas : « Si les lambda ont plus de confiance dans les lives d’un fumeur de chanvre, que dans les institutions judiciaires, c’est pas au fumeur de yamba de se poser des questions. » Et il n’a pas tort. Le problème, ce n’est pas les gens qui se tournent vers autre chose, c’est notre justice qui nous a fait perdre foi en elle.

Pourquoi et comment on en est arrivé là ? Parce que le système est bourré d’injustices. T’imagines, tu te fais jeter en prison et si t’as pas un parent bien placé, ton dossier peut se perdre comme un trousseau de clés. On va avoir confiance ? JAMAIS GUÈRE. Il est temps de réinstaller un climat de confiance, et ça, ça passe par la restauration des institutions (Coucou CTRI, votre projet à quel niveau ?). Parce qu’en l’état actuel des choses, les Gabonais ont juste perdu foi en leur justice, et ce n’est pas normal. Les autorités doivent prendre conscience que si on ne remet pas les choses en ordre, si on ne sanctionne pas les mauvaises pratiques, ça ne sert à rien de demander au peuple de croire à nouveau en un système qui l’a trahi. Nous ne sommes pas vos mougous en fait.

Tu vois, pour restaurer la confiance des Gabonais, il va falloir plus qu’un simple “nettoyage” de la justice. Il faut une véritable restauration des institutions. Que les gens sentent qu’il y a une justice pour tous, pas seulement pour ceux qui ont de l’argent ou des relations. Il faut que, quand un gars se fait agresser, il puisse aller porter plainte en ayant la certitude que son agresseur ne va pas être relâché aussi facilement.

Voilà, c’est ce que je pense, et je suis sûr que beaucoup de Gabonais se retrouvent dans ces mots. On a besoin d’une justice qui nous protège, pas d’une qui nous laisse à la merci des ndoss qui jouent avec nos vies. On veut des institutions fortes, pas des arènes pour les plus forts. Parce qu’en fin de compte, ce qu’on demande, c’est juste un peu de justice, et c’est pas trop demander, non ?

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GabonIka Rosira

On n’aime pas la paix. – Ika Rosira

“Est-ce qu’on réalise” même que le Gabon (pays extrêmement béni des Dieux en Afrique centrale) d’où nous sommes originaires a bien plus que du Potentiel. Les richesses versées à l’intérieur n’ont d’égal que la pauvreté de nos mentalités rétrogrades.

On nous a menti durant des décennies que la paix était un levier de stabilité, que le Gabon était un exemple, que les gabonais étaient supérieurs aux autres bantu, aux autres africains et que nous étions même des êtres privilégiés et même si on ne nous l’a pas dit ouvertement, partout où nous avons traînés nos os, nous nous sommes illustrés positivement ou négativement avec comme dénominateur commun d’être des personnes enrichies de par leur origine culturelle, économique voire même spirituelle.

A quel moment, certains ont “réalisé” qu’ils ne mangeaient pas la paix qu’on leur vendait? À quel moment, on a compris que le peuple était maintenu dans une pauvreté sans nom? À quel moment, le reste du monde a compris que la disparité entre les gens du pays et ceux qui mangent les miettes qui tombent de leurs tables était inconcevable.

Août 2024, on s’attendait à dresser le bilan de réformes, de changement de paradigmes, à voir les plafonds de verre s’écrouler, à voir les cocos se fracasser au sol, à voir une génération sacrifiée faire naître une génération lucide et déterminée, à lire une nouvelle Constitution, une qui protège l’intérêt supérieur de la nation et du peuple agonisant sous le poids de la corruption légendaire et imperturbable du système colonial et néocolonial souvent amalgamé au simple Bongo-PDG.

Août 2024, l’heure est à la nostalgie, l’heure est à la commémoration des sentiments ineffables avoués et assumés par ceux qui ont vécu le 31 août 2023 et les changements espérés. Nous assistons à la campagne anticipée du CTRI, à l’ascension inebranlable du candidat Oligui, aux retournements de vestes, aux serments d’allégeance, à la liesse d’un peuple réduit à la mendicité, aux monopoles oligarques et à la l’édification d’une nouvelle génération d’escrocs professionnels dans toutes les sphères de notre vie sociale, politique, commerciale et culturelle sans compter les pseudo apôtres de la Transition.

On n’aime pas la paix, d’abord parce qu’on est bantu, même ceux qui prétendent ne pas l’être sont déjà condamnés du simple fait d’être né et de vivre en territoire bantu. On aime tenter le diable ou succomber à ses instincts primaires, on n’aime pas la vérité ou même l’idée qu’elle soit restituée, on n’aime pas être contredit, on n’aime pas regarder les évidences et s’ouvrir à de nouvelles perspectives ou perceptions, on nous dissimule tellement d’horreur que même Hollywood, Netflix, Paramount et Prime trouveraient des scénarios auxquels ils ne s’attendent même pas un peu.

On aime “notre” vérité, on aime les mensonges qu’on se fait à nous-mêmes et aux autres, on aime notre tendance bureaucratique, on aime le moindre effort, on aime justifier nos procrastinations, on aime qu’on nous mente et nous manipule, on aime qu’on nous vole (projets, idées, rêve, vies et espoirs). On aime se victimiser et laisser croire que nos bourreaux sont les seuls responsables de nos échecs lamentables.

On aime suivre les Dieux importés et diaboliser nos us et coutumes sans chercher à savoir quelles étaient nos valeurs, nos habitudes de vie et même à quand remonte réellement la civilisation bantu pour mieux comprendre à quel point et à quel instant, nous avons été corrompus jusqu’à la moelle au point de manger de cette paix édulcorée d’hypocrisies volontaires.

Bref, Août 2024, on ne peut qu’espérer puisque l’espoir fait vivre, que cette année électorale obligera nos marionnettistes chéris, à nous offrir un spectacle digne du Bomawood.

Bienvenue en septembre 2024.
Votre Ika

Je te dis tout

ÉvénementGabon

Quand le Gabon a changé de chaîne et zappé l’ancien programme

Le 30 août 2023, c’est le jour où tout a basculé au Gabon. On ne va pas se mentir, ce jour-là, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a pris les choses en main comme jamais. Ça faisait un bail qu’on attendait un truc pareil, depuis le coup de 1964 (bon, celui-là, la France a voulu jouer les super-héros) et celui de 2019. Mais là, avec le « Coup de la libération de 2023 », on a enfin eu droit à un vrai tournant pour le Gabon. Un an après, on fait quoi ? On fait le bilan, bien sûr !

À 3h du matin, mon téléphone sonne comme si c’était la fin du monde. On me dit d’allumer ma télé et de zapper sur Gabon24 pour les résultats. Problème : j’ai résilié mon abonnement CANAL+ ! Mais c’est quoi ce délire ? Bon, pas de panique, je me rabats sur ma bonne vieille radio (eh oui, je suis un peu à l’ancienne). J’allume Radio Gabon, et là, boum, ils annoncent que Ali Bongo a été élu avec 64 % des voix, suivi d’Albert Ondo Ossa avec 30 %. Je te jure, j’ai senti mon âme quitter mon corps. Je me disais déjà, « Et maintenant, on fait quoi ? Pour moi, pour les autres, pour le pays ? »

Quelques minutes plus tard, boum, les militaires débarquent sur Gabon24. Ils annulent tout, disent que les élections étaient bidonnées, et pouf, ils dissolvent les institutions. Ils annoncent la création du CTRI pour « mettre fin au régime en place ». J’entends des cris de « wéééééééééé », le genre de cris que tu pousses après une coupure de courant qui a duré trop longtemps. Le Général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine, est désigné Président de la Transition, et Ali Bongo, lui, est mis en résidence surveillée. À Libreville, et partout dans le monde où se trouve des Gabonais, c’est la fête dans les rues, tout le monde est dehors pour célébrer.

Depuis ce jour, le CTRI n’a pas chômé. Ils ont lancé plein de réformes et de projets qui ont complètement transformés le pays. Le 29 août 2024, les Gabonais ont pu voir de leurs propres yeux les résultats de cette transition dynamique. La journée a été remplie d’inaugurations et de cérémonies, toutes plus impressionnantes les unes que les autres.

Les nouvelles routes en béton, par exemple, c’est du solide ! Elles durent deux fois plus longtemps que les vieilles routes en asphalte (allez chercher sur google engongole). Adieu les nids-de-poule, les fissures, les affaissements ! Avec Fly Gabon, on peut enfin voyager en avion sans stresser. Et la Stèle de la Libération au Jardin Botanique ? Ça, c’est le symbole de l’unité nationale. Le CTRI a même pensé à nous faciliter la vie en ville avec des nouveaux taxis et une voie de contournement de l’aéroport. Sans parler des 509 parcelles distribuées à Igoumié. Maintenant, plein de familles auront leur propre terrain avec titre foncier.

Le ferry à Port Owendo, c’est encore un coup de maître du CTRI pour moderniser les transports. Et n’oublions pas les femmes des Forces de Défense qui ont brillé avec leurs activités. Le CTRI a vraiment fait bouger les choses, et ça se voit. Le Général Brice Oligui Nguema, alias « Josué », est devenu super populaire avec tout ça. Son nom rime avec espoir et renouveau, contrairement aux anciens gouvernements qui ne faisaient que parler et nous montrer des maquettes.

Je ne dis pas que tout est parfait, mais dans un pays où tout était concentré à Libreville, les petites choses simples mises en place à l’intérieur du pays ont permis à plein de gens d’y croire à nouveau. Tu vas à Port-Gentil, Lambaréné, Kango… Il y a du nouveau. C’est tout ce qu’on demande, on sait que ce n’est pas encore parfait mais ce qui est fait est déjà à applaudir. C’est un petit pas pour certains mais un grand pas pour le Gabonais lambda, un Gabonais normal.

Alors, ce 30 août 2024, on ne va pas juste se souvenir de la libération, mais aussi fêter tous les progrès accomplis. Le CTRI a réussi à transformer la transition en une vraie réussite, et en plus, ils l’ont fait avec style. Un an après, les Gabonais ont enfin ce qu’ils méritent : un gouvernement qui fait le taf et qui fête ça avec eux. Bon, y a toujours des tocards, mais ça, on en reparlera une autre fois !

Je te dis tout