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GabonOpinionPrésidentielles2025

Oligui, le bâtisseur ! Mais pas que…

Si vous vous attendez ici à un article qui encense le Président de la Transition, vous lisez le mauvais texte. Loin des médias nationaux qui donnent dans la propagande, il serait de bon ton aussi de rappeler que le Général n’a pas toujours tenu sa parole…

Pour ceux qui n’iront pas beaucoup plus loin dans cet article, je tiens à rappeler que je ne cite que des faits vérifiables à travers les déclarations faites ici et là. Ça ne sert à rien de me tenir la jambe. Je n’ai rien inventé.

Ceci dit, pour ceux qui ont un peu fait attention, on a tous constaté une gymnastique particulière des différentes institutions, qui auraient dû être restaurées, pour répondre aux besoins du Président de la Transition. De la première version de la Charte qui l’empêchait de se présenter à la nouvelle version de la Constitution, tout est mis en place pour paver le chemin du Général de Brigade.

Autour de lui, d’anciens opposants et des PDGistes mis de côté par l’ancien régime : une cour de partisans uniquement là pour atteindre ses desseins. Rappelons-le, BCON a lu Machiavel… qui défend dans Le Prince l’idée qu’un dirigeant peut utiliser la ruse et la perception pour maintenir son pouvoir, affirmant même que l’apparence de la vertu peut être plus importante que la vertu elle-même et que les dirigeants doivent parfois user de tromperie. Dès lors, on peut clairement se dire qu’il n’a jamais été question de partir après la transition.

Modification de la Charte de la Transition
Initialement, la Charte de la Transition stipulait clairement que le Président de la Transition ne pouvait pas se présenter aux futures élections. Un gage de bonne foi censé rassurer les populations sur la sincérité du coup de libération. Mais comme par enchantement, la révision de cette charte a progressivement ouvert la porte à une candidature du Général. Une stratégie bien ficelée où l’on change les règles du jeu au fil du temps pour s’assurer un avenir politique.

Loi pour la polygamie
En pleine période de transition, une loi est adoptée permettant aux membres de l’armée d’être polygames. Coïncidence ? Pas vraiment. Cette loi semble taillée sur mesure pour le Président, dont la situation matrimoniale était déjà connue de tous. Par exemple, il était de notoriété publique qu’il entretenait plusieurs relations avant même cette loi, ce qui rend cette réforme pour le moins suspecte. Pendant ce temps, d’autres réformes essentielles attendent encore, comme la modernisation du système judiciaire ou l’amélioration des services publics.

Main tremblante devant les actions de certains
D’un côté, Oligui prône une politique de tolérance zéro contre la corruption et les abus de l’ancien régime. De l’autre, il ferme les yeux sur les dérives de son entourage. Son propre frère, surnommé l’enfant, a été épinglé pour des faits de malversation, mais cela n’a en rien affecté son influence politique. On pourrait aussi citer des figures du PDG aujourd’hui en poste, malgré leur implication passée dans la mauvaise gestion des affaires publiques. Cette indulgence sélective interroge sur la sincérité de la lutte contre les abus.

Responsable de rien
« Tu me les enlèves », disait-il en parlant des incompétents. Mais qui, au Gabon, donne réellement les directives concernant l’utilisation du budget ? La gestion des priorités budgétaires semble erratique : certains projets purement populistes reçoivent des financements immédiats, pendant que des secteurs clés comme la santé et l’éducation restent sous-financés. L’augmentation de la dette devient inévitable pour répondre à ces choix discutables, qui ne servent souvent qu’à soigner l’image du pouvoir en place.

Retour du tribalisme et de la xénophobie
Lorsqu’un gouvernement manque de propositions concrètes, il lui faut un bouc émissaire. Ces derniers mois, les discours tribalistes et xénophobes sont utilisés comme un outil de diversion politique. Des figures publiques, y compris certains ministres, ont tenu des propos ouvertement discriminatoires sans jamais être rappelés à l’ordre. Ce climat contribue à diviser les Gabonais et détourne l’attention des véritables problèmes économiques et sociaux du pays.

Oligui, le bâtisseur ? Peut-être. Mais gouverner, ce n’est pas que construire des routes et poser des premières pierres. C’est aussi assumer ses engagements, faire preuve de cohérence et ne pas instrumentaliser les institutions à des fins personnelles.

On est encore loin du compte. Mais bon… on va y arriver, « un peu un peu ».

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« Nous sommes Bantu » : l’excuse parfaite pour ne rien changer ?

Dans nos sociétés, il y a des phrases qui servent d’arguments massue, des répliques qui coupent court à tout débat et scellent le sort de toute discussion. L’une des plus populaires ? « Nous sommes Bantu. »

Cette phrase, qu’on pourrait croire anodine et qui est en passant un argument d’autorité, est en réalité une armure, un passe-droit, un bouclier inébranlable face au changement. Elle permet de justifier l’immobilisme, de sanctifier les hiérarchies les plus absurdes et de garantir que, quoi qu’il arrive, certaines personnes ne seront jamais remises en question.

L’aîné a toujours raison, même quand il a tort

Dans la logique Bantu, l’aîné est une figure d’autorité absolue. Son âge lui confère un savoir inattaquable, une sagesse supposée et une immunité totale contre la critique. Peu importe qu’il se trompe, qu’il répète des erreurs évidentes ou qu’il prenne des décisions hasardeuses : contester un aîné, c’est défier l’ordre naturel des choses.

Ainsi, même face à une évidence, le plus jeune doit ravaler ses arguments et se plier à la sentence de son aîné. Car « nous sommes Bantu », et chez nous, le respect prime sur la raison.

L’aîné veut toujours être le chef, même s’il est incompétent. D’ailleurs même en entreprise on a des gens qui pensent que le droit d’aînesse prévaut sur la hiérarchie. Quelqu’un voudra envoyer son collègue sur la simple base qu’il est plus âgé. Il va oublier formule de politesse et bienséance et va brandir ça en mode c’est la carte magique qui lui confère tous les droits. Lol, chien ! Tu penses que tu vas brimer qui ?

Cette vénération aveugle pour l’âge se répercute aussi sur le leadership. Dans une entreprise, une association, une famille, celui qui est le plus âgé se sent automatiquement investi du droit de commander. Peu importe qu’il ne comprenne rien à la gestion, qu’il prenne des décisions à l’instinct ou qu’il refuse de s’adapter aux nouvelles réalités : il est le chef, parce que… « nous sommes Bantu. »

Et malheur à celui qui oserait proposer une autre approche, suggérer que peut-être, la compétence devrait primer sur l’ancienneté. On lui rétorquera qu’il est insolent, qu’il manque de respect, qu’il ne comprend pas la culture.

La tradition comme excuse à l’immobilisme

Cette phrase est le bouclier ultime contre tout progrès. Car en affirmant « nous sommes Bantu », on place la tradition au-dessus de toute évolution possible. Besoin de réformer un système de gouvernance ? Impossible, car ce n’est pas ainsi que faisaient nos ancêtres. Envie d’instaurer plus de méritocratie ? Impensable, car l’ordre établi doit être respecté.

Bien sûr, personne ne dit qu’il faut balayer la culture et ses valeurs. Mais il est essentiel de se demander si elle doit être une boussole qui nous guide ou une prison qui nous enferme.

Et si on devenait Bantu différemment ?

Être Bantu ne devrait pas signifier s’accrocher à des pratiques dépassées ou refuser le progrès sous prétexte de respect des anciens. Si la culture est vivante, alors elle doit évoluer.

Peut-être qu’il est temps d’accepter que l’aîné n’a pas toujours raison. Peut-être que le leadership ne devrait pas être une question d’âge mais de compétence. Peut-être que nous pouvons être Bantu, tout en avançant.

Ou alors, on peut continuer comme avant. Après tout, « nous sommes Bantu. »

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Féminicides : le Gabon face à une violence qui ne dit pas son nom

Si vous êtes sur les réseaux sociaux, vous avez certainement vu passer l’histoire de Béatrice Nzang. Son ex-compagnon, Rodrigue Mintsa Menie, n’aurait pas accepté leur rupture et l’aurait traquée avant de lui infliger un supplice d’une barbarie extrême. Un énième féminicide, qui suscite une vive émotion et relance le débat sur les violences faites aux femmes au Gabon, ainsi que sur la nécessité d’une justice plus ferme.

Il y a des silences qui pèsent plus lourd que des cris. Celui qui entoure les féminicides au Gabon en fait partie. Chaque meurtre d’une femme par son conjoint, un proche ou un inconnu ne devrait pas être un fait divers, encore moins un accident tragique. Pourtant, la société continue de détourner le regard, comme si cette violence extrême était inévitable.

Le féminicide n’est pas un acte isolé, c’est l’aboutissement d’un long processus de violences banalisées, tolérées et parfois même justifiées. Certains pensent encore qu’exercer sa force sur une femme, « parfois », est normal. Ce conditionnement commence tôt : aucune éducation ne sensibilise réellement à ce qu’est une agression. Le respect du consentement, la détection des comportements violents, le droit des femmes à l’intégrité physique et morale sont des sujets qui restent largement sous-explorés dans les écoles, les foyers et même dans l’espace public.

Quand une société accepte l’idée qu’un homme puisse corriger sa femme, contrôler ses allées et venues ou la priver de liberté, elle pave la voie aux pires dérives. La violence commence par une insulte, un coup qui ne laisse pas de trace, une menace chuchotée à l’oreille. Puis viennent les coups visibles, les excuses forcées, les justifications absurdes – « elle l’a cherché, elle m’a énervé », « c’est une affaire de couple », « il était sous l’effet de la colère ». Et un jour, il n’y a plus d’excuses possibles, seulement un corps sans vie et un coupable qui, trop souvent, s’en sort avec peu ou pas de conséquences.

C’est là que la complaisance des autorités devient un problème de société. Quand une plainte pour violence conjugale est balayée d’un revers de main, quand un agresseur est libéré faute de « preuves suffisantes », quand les victimes sont renvoyées à leur sort, c’est un message qui est envoyé : ici, frapper ou tuer une femme n’est pas un crime qui mérite d’être pris au sérieux.

Et au cœur de tout cela, la misogynie. Ce poison insidieux qui fait croire que la femme est inférieure, qu’elle doit obéissance et soumission, qu’elle doit endurer en silence. Une société qui tolère l’humiliation des femmes, qui les réduit à des objets ou qui banalise leur souffrance ne peut que produire des bourreaux.

Mais ce qui tue encore plus sûrement que les coups, c’est le silence. Celui des proches qui détournent les yeux. Celui des voisins qui n’interviennent pas. Celui des témoins qui choisissent de ne pas dénoncer. Celui des institutions qui, en ignorant le problème, le rendent encore plus mortel.

Au Gabon, briser ce silence est une urgence. Parce qu’aucune femme ne devrait mourir pour avoir simplement été une femme.

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Le Phénomène des “présidents de quartier” : quand la loi du plus fort remplace l’autorité

Dans les ruelles sombres de Libreville et de plusieurs autres villes du Gabon, une réalité inquiétante prend de l’ampleur : celle des “présidents de quartier”. Ces figures respectées, souvent issues de groupes influents ou de

Dans les ruelles sombres de Libreville et de plusieurs autres villes du Gabon, une réalité inquiétante prend de l’ampleur : celle des “présidents de quartier”. Ces figures respectées, souvent issues de groupes influents ou de bandes organisées, s’imposent comme des intermédiaires incontournables entre la population et les autorités locales.

Mais derrière cette posture d’aide communautaire se cache une mécanique bien plus complexe et dangereuse, où règnent intimidation, racket et impunité.

À l’origine, les “présidents de quartier” étaient perçus comme des grands frères, censés jouer un rôle de médiateur social. Dans un pays où les services publics peinent à répondre aux besoins des populations, ils ont su s’imposer comme des solutions alternatives, prenant en charge des litiges, organisant des aides d’urgence ou même assurant une certaine sécurité. Parfois, c’était simplement un braqueur connu de tous qui savait tenir les plus maudits et qui est devenu leur chef. On raconte que c’est ainsi que Fantômas aurait fini par travailler pour le pouvoir à son époque.

Mais avec le temps, ces rôles se sont transformés en instruments de contrôle. Dans certains quartiers, mieux vaut organiser un événement avec leur aval. Et cet “aval” a un prix : des taxes illégales, des “frais de protection” ou encore des faveurs en échange d’un simple laissez-passer. On se souvient qu’un homme politique avait organisé en 2023 un meeting au stade de Nzeng Ayong. À la fin, il aurait été bloqué par les ndoss, qui réclamaient leur argent. Aujourd’hui, il est en cavale.

Silence et complicité : pourquoi personne ne bouge ?

Le phénomène est bien connu, mais il est rarement abordé dans les discours officiels. Pourquoi ? Parce que ces “présidents” jouissent d’une immunité liée à leur proximité avec certaines autorités. Dans certains cas, ils servent d’intermédiaires officieux pour le contrôle des populations, voire d’outils de mobilisation politique lors des périodes électorales. Bref, le mapane a ses hauts-parleurs.

De plus, la peur joue un rôle clé. Beaucoup d’habitants, conscients des représailles possibles, préfèrent se plier aux exigences plutôt que de dénoncer ces abus. Le système judiciaire, souvent décrié pour sa lenteur et son manque d’indépendance, ne semble pas offrir de recours efficace contre ces dérives. Et puis, on sait comment ça se passe : vous voyez ces gens qu’on attrape le lundi, qui sont libres le vendredi et reviennent même vous braquer le dimanche ?

Si rien n’est fait, ces “présidents de quartier” risquent de s’ancrer encore plus profondément dans le paysage social gabonais, au point de devenir une véritable institution officieuse. Leur influence croissante pose une question essentielle : Sommes-nous en train de laisser s’installer un pouvoir de l’ombre, qui remplace progressivement les autorités légitimes ?

Pourtant, des solutions existent. Il suffirait d’un renforcement des structures locales officielles, d’un encadrement plus strict des chefs de quartier et d’une sensibilisation des populations pour rétablir un cadre légal et transparent. Mais tant que ce phénomène sera traité avec indifférence ou opportunisme par ceux qui pourraient le contrer, il continuera de prospérer dans l’ombre.

Le Gabon a souvent été marqué par des dérives où l’informel finit par s’imposer sur l’État. Ce qui se passe aujourd’hui avec les “présidents de quartier” pourrait bien être un nouveau chapitre de cette histoire, à moins que la société ne décide enfin d’affronter cette réalité en face.

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Les parents qui ne suivent pas l’éducation des enfants : l’école n’est pas le seul lieu d’éducation

L’éducation, c’est avant tout une aventure collective. Mais trop souvent, cette responsabilité est confiée presque exclusivement à l’école. L’erreur est fréquente : penser que l’éducation se limite à des cours magistraux, à des leçons apprises par cœur, ou à des devoirs. 

Pourtant, avant que l’enfant franchisse les portes de l’école, il a déjà passé plusieurs années à apprendre chez lui, à travers ses parents.  Et ce qu’il apprend dans ce cocon familial, qu’on le veuille ou non, deviendra la base sur laquelle l’école tentera de bâtir. Alors, la question est simple : sur quoi les enseignants construisent-ils ? Une fondation solide ou un terrain instable ?  

L’école n’est pas une “usine à éducation”. Enfin, si mais pas comme on le pense.

Imaginez une salle de classe. 60 élèves, une enseignante surchargée, des programmes à finir dans des délais serrés. C’est une réalité, pas une caricature. Si en plus de tout cela, on attend de cette enseignante qu’elle inculque des valeurs comme le respect, la discipline ou la persévérance à un enfant qui ne les voit pas chez lui, la tâche devient herculéenne (et je ne parle pas d’Ob-lix, quoique, lui aussi il a la tête dure).  

Prenons un exemple concret : MAPANGOU, 8 ans, arrive à l’école sans ses affaires. À la maison, personne ne vérifie son cartable, personne ne lui demande si elle a fait ses devoirs. À l’école, l’enseignante la gronde gentiment. Mais MAPANGOU baisse les yeux, et on lit dans son regard : « À quoi bon ? Chez moi, personne ne s’en soucie. »

Le message est clair : l’école ne peut pas, à elle seule, compenser le vide laissé par une absence d’accompagnement parental. Elle est là pour enseigner, pas pour élever.Vos enfants vous regardent. Tout le temps. Ils vous regardent plus que vous ne l’imaginez, et ce qu’ils voient influence  profondément leur perception du monde. 

Prenons un scénario banal. Un père rentre à la maison après une longue journée. Fatigué, il allume la télé ou scrolle sur son téléphone, ignorant son fils qui essaie de lui montrer un dessin. Plus tard, il lui lance distraitement : « Tcha fait tes devoirs ? » Puis il retourne à ses occupations. Au pire, l’enfant dira non, et il va le gronder plutôt que de l’aider.

Maintenant, contrastons cela avec un autre père, tout aussi fatigué, mais qui décide de s’asseoir à côté de son fils. Ensemble, ils lisent une histoire ou s’attaquent à un problème de maths. Ils rient des erreurs, discutent, et passent un moment de qualité. L’enfant comprend que son père valorise son apprentissage, même si ce n’est pas parfait.  

Les enfants n’écoutent pas toujours ce qu’on dit, mais ils imitent toujours ce qu’on fait. Si vous montrez l’importance de l’apprentissage par vos actions, ils suivront votre exemple naturellement.  

La communication parent-école : un pont souvent négligé  

L’éducation est une danse entre deux partenaires : la famille et l’école. Pourtant, combien de parents prennent le temps de parler régulièrement avec les enseignants de leurs enfants ? Pour beaucoup, la réunion parents-profs est un passage obligé, souvent rempli de tensions ou d’excuses. Est-ce que vous allez même aux réunions ou vous envoyez encore d’autres enfants afin de faire acte de présence ? 

Ne soyez pas des parents maudits.

Mais imaginez la scène suivante : un parent rencontre le professeur de sa fille, NTSAME. L’enseignant commence : “NTSAME a beaucoup de potentiel, mais elle est distraite en classe.” Plutôt que de balayer la remarque, le parent pose des questions, cherche à comprendre, propose même des solutions. Ce dialogue montre à l’enfant qu’il est soutenu, à la fois par ses parents et ses enseignants.  

Les associations de parents d’élèves (APE) sont aussi une excellente opportunité, mais elles sont souvent boudées. (Bon après c’est aussi normal, eux leur taff c’est de parler d’argent, sauf cas exceptionnel). Pourtant, ces réunions permettent de mieux comprendre l’environnement scolaire et les défis auxquels votre enfant est confronté. S’impliquer, même un peu, montre à votre enfant que son éducation est une priorité et en vrai, ça devrait l’être.  

Tout ne se passe pas à l’école. Les activités extrascolaires jouent un rôle essentiel dans l’éducation globale d’un enfant. Imaginez une scène simple : un père accompagne sa fille à un entraînement de basket. Il l’encourage depuis les gradins, célèbre ses réussites et la réconforte après une défaite. Ce moment lui apprend bien plus que le sport : l’importance de l’effort, la gestion des échecs, et le soutien familial. Mais vous, il n’y a que le vin, les fesses et le mbaki.

Et ces activités ne doivent pas nécessairement être coûteuses ou sophistiquées. Une promenade en forêt peut devenir une leçon de sciences naturelles. Cuisiner ensemble peut transformer une recette en cours de maths (mesures et proportions !) ou en moment d’histoire (l’origine des plats). Et puis aussi, arrêter de parler à vos enfants comme à des débiles. Les bah toutoutou, Gnagnagna, il faut cesser ça.

Ces petites initiatives montrent à l’enfant qu’il est important pour vous, qu’apprendre dépasse les murs de l’école, et que la curiosité est un état d’esprit précieux et que ça ne vous agace pas.

Une éducation, deux piliers : l’école et la maison  

L’éducation ne peut reposer entièrement sur l’école. C’est un partenariat, où chaque partie a un rôle à jouer. L’école enseigne les savoirs académiques, mais la maison doit transmettre les valeurs, l’écoute, et l’accompagnement moral et émotionnel.  

Si vous voulez que votre enfant réussisse, soyez présent. Posez-lui des questions, aidez-le dans ses devoirs, montrez-lui l’exemple, et discutez avec ses enseignants. En faisant cela, vous ne l’aidez pas seulement à réussir à l’école, mais aussi dans la vie.  

Parce qu’au final, le plus beau cadeau que vous puissiez offrir à votre enfant, c’est de lui montrer qu’il compte. Et cela passe par des gestes simples, mais constants. L’éducation est un travail d’équipe, mais surtout, c’est un acte d’amour. Et encore une fois, NE SOYEZ PAS DES PARENTS MAUDITS.

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Une génération de Jeunes filles s’hypersexualisant pour une génération de jeunes filles abusées

« Oui mais les filles d’aujourd’hui sont des bordelles. » « Nos mamans étaient mieux.» Nous voyons tous ces propos qui pullulent sur la toile.

Beaucoup pointé du doigt à la volonté d’émancipation précoce des filles de la gen Z mais personne ne veut réellement s’interroger sur les causes de ce phénomène. Je tiens à préciser que nous ne tentons pas de justifier les comportements problématiques de personnes ayant simplement la volonté de vivre de cette façon,ici nous parlons d’une catégorie bien spécifique.

Selon UNICEF, plus 370 millions de filles et de femmes dans le monde ont subit des aggressions sexuelles/viols avec 86% des cas classés sans suite,sans compter ceux “réglés en famille ” et ceux jamais dénoncés,sans compter les victimes dans le déni ,sachant que selon RadioFrance, il y’a 3.932.647 sur terre .

Pourquoi j’énonce tous ces faits ? C’est pour vous faire prendre conscience de l’ampleur de ce mal dans notre société. Quel rapport avec notre sujet? Eh bien, l’une des conséquences les plus récurrentes des viols et aggressions sexuelles ,c’est bien évidemment l’hypersexualisation de soi même.

Sachant que la grande majorité des jeunes filles gabonaises de la génération Z ont subit des attouchements,des viols,des aggressions, très souvent camouflés et ignorés par leurs familles ou entourage, pouvant réellement être choqué devant cette exposition involontaire de ces jeunes filles, due à leurs trauma?

Avant que quelqu’un n’en rigole et fasses une blague, oui « Je suis hyper active sexuellement Parceque je n’ai pas connu mon père .» est également une raison valable due à un traumatisme.

Il serait judicieux de cesser de se concentrer sur les conséquences mais très souvent chercher activement les causes. Pourquoi,pourquoi et encore pourquoi ?

Je terminerai en disant qu’on mettre un point d’honneur à la sensibilisation des jeunes hommes/garçons. Ce n’est pas normal qu’un élève du collège pense que c’est normal de forcer une fille. Ce n’est pas normal que des viols se fassent entre collégiens ,ce sont des enfants.

Éduquez vos garçons!

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Style/Hygiene ou stigmate de l’esclavage ?

Imaginez un instant : on est en Afrique, à Libreville ou au Sénégal, et dans une école de la république, un Noir — oui, vous avez bien lu, un Noir — se voit interdire l’entrée parce qu’il arbore un afro soigneusement peigné ou une barbe bien taillée. Oui, sur LE continent des Noirs, l’Afro est suspect… Vous avez ri ? Attendez la suite.

À chaque rentrée scolaire, les circulaires fleurissent : « Tenue correcte exigée. Élèves propres et présentables. » Jusque-là, rien de bien méchant. Mais très vite, ces consignes se transforment en chasse à l’Afro, à la barbe et à tout ce qui, d’une manière ou d’une autre, réclame un peigne ou un rasoir. Un noir au naturel ? Apparemment trop sauvage pour la cour de l’école.

Et pourtant, quand vient le carnaval, les perruques blondes, les barbes comme le père noël et les chapeaux à plumes deviennent subitement acceptables. Donc, on ne refuse pas le style… on refuse juste le nôtre ! Un Afro bien fourni, symbole de fierté culturelle et d’affirmation identitaire, est perçu comme un caprice. Une barbe entretenue ? Un manque d’hygiène. Mais les cheveux défrisés et les teintures peuvent parfois passer crème… Cherchez l’erreur.

La vraie question, c’est quoi ? Est-ce que la taille des cheveux ou le tracé d’une barbe affectent directement la capacité d’un élève à comprendre les maths ? A-t-on déjà établi que les mémoires les plus brillantes étaient livrées avec un crâne rasé ? Spoiler alert : non.En réalité, ces interdictions cachent une déconnexion plus profonde. Nous avons hérité d’un système de normes qui rejette ce qui est authentiquement africain et valorise ce qui semble européen. Quand nos enseignants et dirigeants cautionnent ces règles absurdes, ils perpétuent un stigmate historique : celui de l’esclavage et de la colonisation, où l’africain était contraint de renier son apparence pour paraître « civilisé ».

À qui profite cette obsession du conformisme capillaire ? Certainement pas à l’élève. Parce que pendant qu’on perd du temps à lui faire la morale sur la longueur de ses cheveux, on n’améliore ni la qualité des infrastructures scolaires ni celle de l’enseignement. Rappelons que dans certains établissements, les livres datent de l’époque où Omar Bongo était encore jeune… mais les coupes de cheveux, ça, c’est la priorité !

Alors, chers décideurs à la créativité capillaire limitée, permettez-nous de poser une question : quand allez-vous comprendre que ce n’est pas la coiffure qui fait la compétence ? Les réglementations sur le style devraient viser à inculquer des valeurs de propreté et de discipline, pas à rejeter nos identités. L’Afro, la barbe ou même les locks ne sont ni des obstacles à l’intelligence ni des indicateurs de mauvaise conduite. Ils sont, au contraire, des marques de diversité et de richesse culturelle.

En attendant, continuez donc à chasser les Afros. Nous, on continuera à rire (jaune) en regardant vos incohérences.

Pendant ce temps, devinez quoi ? Les pays occidentaux, eux, font un moonwalk spectaculaire sur ces questions. Aux États-Unis, par exemple, des lois comme le CROWN Act interdisent désormais la discrimination capillaire, reconnaissant enfin que les coiffures afro-descendantes n’ont rien de répréhensible. Pendant qu’eux, ils font le moonwalk, nous, nous avançons à contre-courant… vers des règles absurdes. Ironique, n’est-ce pas ?

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L’enseignement : une noble quête de la connaissance (pas au Gabon) entre idéaux et réalités

L’enseignement, depuis l’Antiquité, a été considéré comme une activité noble, voire sacrée. Cette
considération trouve ses racines dans les réflexions de grands philosophes comme Aristote et
Platon. Leurs conceptions de la connaissance, de la vertu et de la société idéale éclairent la raison
pour laquelle l’acte d’enseigner est perçu comme une mission élevée.

Aristote et la contemplation : l’enseignant comme guide vers le bonheur 

Pour Aristote, l’homme est par nature un être social, en quête de bonheur. Ce bonheur suprême, il le trouve dans la contemplation, c’est-à-dire dans l’activité intellectuelle par laquelle il cherche à comprendre l’ordre du monde. L’enseignant, dans cette perspective, se révèle être un guide indispensable. Il ouvre les portes de la connaissance à ses élèves, les initiant à la philosophie, aux sciences et aux arts. En les aidants à développer leur intellect, il les rapproche de leur but ultime : le bonheur. 

L’enseignement aristotélicien est donc bien plus qu’une simple transmission de savoirs. C’est une véritable formation de l’âme, une élévation de l’esprit vers les plus hautes sphères de la pensée. L’enseignant, en facilitant cette ascension, participe activement au bonheur de ses élèves et, par extension, au bien-être de la communauté. 

Platon et la cité idéale : l’enseignant comme architecte de la société 

Platon, dans sa République, imagine une cité idéale, un Gabon idéal (si on peut se permettre de rêver) où les philosophes-rois gouvernent avec sagesse et justice. Pour que cette cité ; ce Gabon puisse exister, il est nécessaire de former des citoyens vertueux, capables de penser par eux-mêmes (d’arrêter de kounabéliser et suivre) et d’agir pour le bien commun. C’est là que l’éducation joue un rôle fondamental. 

L’enseignant, dans la cité idéale de Platon, est un véritable architecte de l’âme. Il façonne les esprits des jeunes générations, leur inculquant les valeurs de la justice, du courage, de la tempérance et de la sagesse. En formant des citoyens éclairés, il contribue à la stabilité et à la prospérité de la cité. 

La réalité gabonaise : un écart entre les idéaux et la pratique 

Malheureusement, la réalité de l’enseignement au Gabon contraste fortement avec ces idéaux philosophiques. Comme le souligne un enseignant gabonais, « l’enseignant est le seul vrai sage dans un village, car ce n’est que par la manifestation encadrée de sa sagesse que naîtront toutes les lumières pour quitter du village aux grandes villes » (Merci Etame pour la citation). 

« C’est l’amitié qui porte les hommes à la vie sociale. Le but de l’Etat c’est le bonheur de la vie. Toutes ses institutions ont pour fin le bonheur » 

Mais les dirigeants Gabonais n’ont malheureusement pas cette vision de l’enseignant tel que l’homme qui construit, façonne le bonheur de la communauté et de la nation. 

Les enseignants gabonais, souvent méconnus et sous-payés, exercent leur métier dans des conditions difficiles. Ce mépris, qui se traduit par des problèmes récurrents de recrutement, de rémunération et de conditions de travail, a des conséquences dramatiques, comme en témoigne le décès de Danielle Angue, décédée faute de moyens financiers pour sa prise en charge médicale. Cette situation compromet non seulement la santé et le bien-être des enseignants, mais affecte également la qualité de l’éducation et, par extension, l’avenir du pays. 

Le Gabon et le Gabonais doivent changer ce paradigme qui voit la «noblesse»” du métier d’enseignant à travers le prisme de la souffrance. 

On aime trop rendre la souffrance de l’enseignement, ce chemin de croix, romantique. 

« C’est un sacerdoce, c’est un appel, c’est une passion » 

Quel bonheur peut-on en espérer si l’opinion, la position, l’importance des enseignants sont ignorées? Si ses sentiments et leurs vies sont sacrifiés? La suite de ce chaos qui ne finit plus de grandir est tout aussi logique. 

Le décalage entre les idéaux et la réalité est d’autant plus criant que les mêmes dirigeants qui mettent l’enseignant dans cette situation vont jusqu’à expliquer pourquoi et comment celui-ci devrait se sentir heureux pour tout ce qu’il a déjà. 

Mais l’énarque de l’Éducation Nationale dans sa grande bonté a introduit les APC pour améliorer la condition des enseignants et on peut tous observer que ça se passe à merveille. On peut tous observer comment des enseignants de 6e et 5e s’en sortent avec une approche qui est inconnue et à laquelle ils n’ont jamais été exposé. Elle a vraiment remis l’enseignant au centre et lui a redonné ses lettres de noblesses. 

Quelle championne cette Mme Ntoutoume Leclerq. 

Les idées d’Aristote et de Platon sur l’enseignement restent aujourd’hui d’une grande actualité. Dans un monde de plus en plus complexe, où les défis sont nombreux, le rôle de l’enseignant est plus que jamais essentiel. Malheureusement Aristote et Platon n’avaient jamais anticipé le Gabon et sa vision de l’éducation. 

Il est urgent de repenser les politiques éducatives pour valoriser le métier d’enseignant et offrir aux élèves les meilleures conditions d’apprentissage. 

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Esdras Épiphanie : Une plume brillante, un cœur passionné, et… des goûts culinaires douteux 😒

Esdras Épiphanie aurait pu être journaliste. D’ailleurs, elle l’a été, et avec brio ! Ses articles étaient applaudis, sa plume inimitable, et ses mots ont la douceur d’un baume sur des vérités parfois amères. Mais voilà, ce n’était pas sa mission. Éducation

Son cœur appartenait à une salle de classe, à des élèves avides de connaissances et de découvertes. Quitter la France pour s’installer au Gabon, suivre cette vocation d’enseigner, c’était pour elle plus qu’un simple choix professionnel : c’était un appel.

On peut dire que la salle de classe est son royaume, un endroit où l’histoire prend vie, et où les élèves découvrent que le passé a bien plus de saveur que certains plats qu’elle a encore du mal à apprécier ! Mais ne lui demandez surtout pas de danser, car même le plus patient des instructeurs de danse renoncerait face à son “mal du rythme” légendaire. Vous la verrez se déhancher comme une feuille au vent un soir de tempête… mais ce qu’elle manque en coordination, elle le compense largement avec son enthousiasme.

Passons aux choses sérieuses. Derrière son sourire jovial et son accent français légèrement arrondi par le soleil gabonais, se cache une profonde tristesse face à l’état de l’éducation dans ce pays qu’elle aime tant. Depuis qu’elle enseigne ici, Esdras a constaté ce que beaucoup d’entre nous savent, mais ne disent pas assez fort : l’éducation nationale est dans un état de délabrement qui fait froid dans le dos.

Cela fait plus de 30 ans que l’État fait semblant de s’en soucier. Certes, on nous sert bien des inaugurations pompeuses de temps en temps, où les ministres coupent des rubans avec le sourire, mais la réalité est tout autre. Les classes sont surpeuplées. Des enfants entassés à trois ou quatre sur un banc, dans des salles où l’air manque et où les bulletins d’évaluation affichent des trous béants – deux ou trois matières parfois simplement “oubliées”. Ce sont des générations entières qu’on laisse dériver, tandis que nos dirigeants, eux, placent leurs enfants dans des écoles privées bien loin de ces réalités.

Esdras pourrait se contenter d’enseigner dans ces écoles privées. Mais non, elle reste fidèle à son rêve : former, éveiller, éduquer dans les conditions les plus difficiles, là où l’impact est le plus nécessaire. Ce n’est pas facile. Entre le manque de matériel, l’absence de soutien institutionnel, et les classes bondées, il y a de quoi perdre patience. Mais Esdras persévère, car elle croit que, malgré tout, un avenir meilleur est possible. Elle a choisi de se battre pour l’éducation de nos enfants, et pour cela, on ne peut que la saluer.

Alors, oui, elle ne sait pas danser, et non, elle ne valide pas toujours de bons artistes” comme il se doit. Mais qu’importe ! Ce qui compte, c’est son dévouement sans faille à l’enseignement et à l’avenir de nos enfants. Si seulement nos gouvernants pouvaient en dire autant…

Je te dis tout

ÉducationGabon

Ahhh le Gabon, ce pays du faux débat.

Le lundi 09 septembre 2024, le Président-Général a emmené ses enfants à l’école. Great ! Il fait son devoir. Y’a rien à redire normalement. Oui normalement, parce qu’en République Gabonaise, une journée n’est pas une bonne journée si un débat n’est pas créé de là à là.

C’était la rentrée y’a quelques jours pour notre jeunesse et le Président a jugé bon d’emmener ses enfants à l’école. Vous me direz pourquoi ça fait débat ? Eh bien, pour commencer le fait que ce soit filmé et mis sur les réseaux. C’est vrai, tu te prétends être un gabonais normal ( ) pourquoi filmer ton arrivée à l’école avec tes enfants ? Mais le débat en Gabonie n’est même pas là. Le problème est dans le choix de l’école. Sans trop s’avancer, les images nous montrent que les enfants sont en école privée et c’est LÀ où le bas blesse. Bah oui, comment toi ? Celui qui veut nous faire « retourner à nos racines et nos traditions », toi qui envoie tes ministres en vacances forcées au village pour les reconnecter avec la réalité et leurs culture envoient tes enfants dans des écoles étrangères ?

Maintenant les gars, après tout ce brouhaha numérique, soufflons et posons nous deux minutes : qui, si il a des moyens, en connaissant le système scolaire défaillant de notre pays, enverrai son enfant à l’école publique de Glass ou à Batavea ? Qui ne veut du « nec plus ultra » en matière d’éducation pour sa progéniture ?

La raison avant l’émotion les gars ! Oui, le coup de comm du Prési n’était peut-être pas de bon goût étant donné la situation éducative de notre pays mais arrêtons l’hypocrisie 2 minutes et demandons nous sincèrement ce que nous aurions fait avec plus de moyens concernant l’avenir de nos enfants.

Je te dis tout