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Et si les contraires coexistaient ?

Je suis en plein chantier intérieur. Je ne sais pas si on peut appeler ça une déconstruction, un réalignement ou juste une crise existentielle à peine déguisée — mais voilà, j’ai remarqué que j’ai cette fâcheuse tendance à opposer les choses. Comme si certaines notions ne pouvaient pas cohabiter. Comme si le monde entier était une série de cases bien séparées, et qu’il fallait choisir son camp.

C’est en parlant avec ma psy que la première faille est apparue. Elle m’a posé une question toute bête :
“Pourquoi tu mets toujours émotion et raison en opposition ? Pourquoi tu vois la raison comme une force et l’émotion comme une faiblesse ?”

Je n’ai pas su répondre. J’ai rigolé, j’ai botté en touche, comme souvent quand on touche trop juste.
Et pourtant, cette question m’a poursuivie bien après nos séances — qui, soyons honnêtes, devenaient de moins en moins productives parce que j’avais remis mon masque, mon armure, ce truc que je porte dès que je sens qu’on s’approche trop.

Mais le plus fou, c’est que ce schéma ne s’arrête pas là. En fait, je fais pareil dans plein d’aspects de ma vie.

Prenons un exemple que beaucoup trouveront superficiel mais qui ne l’est pas du tout pour moi : mes vêtements.
J’ai toujours eu l’impression qu’il fallait choisir entre être “giga fraîche” ou être confortable. Comme si être élégante, féminine, stylée… devait automatiquement rimer avec souffrance. Talons, tissus rigides, corsets invisibles pour l’ego.

Du coup, je disais toujours : “moi, je choisis le confort.”
Mais récemment, j’ai compris que c’était encore une opposition que j’avais créée de toutes pièces. Un mensonge que je me racontais.
Pourquoi je ne pourrais pas être les deux ? Pourquoi je ne pourrais pas être fraîche, élégante, féminine et confortable ?

Pourquoi l’équilibre ne pourrait pas être fluide ? Sans qu’un pôle prenne le dessus. Sans qu’il y ait un dominant, un dominé.

C’est peut-être ça, grandir : arrêter de faire des guerres inutiles à l’intérieur de soi.

Allez. Je retourne à la réunion dans mon casque (oui, je n’écoutais plus vraiment). Mais j’y retourne avec mes deux pieds bien posés, dans des baskets confortables. Et le vernis bien posé aussi.

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Hommage à Aaron Boupendza : l’attaquant des émotions

Il n’avait que 28 ans. Aaron Boupendza nous quitte, loin des siens, laissant derrière lui un vide immense et des souvenirs gravés dans la mémoire collective. Ce jeune homme, ce buteur instinctif, nous aura tout fait vivre : de l’euphorie à la frustration, de l’éclat de joie à la colère, et souvent… à l’admiration.

On se souvient tous de cette action. De cette phrase devenue culte : « Boupendza n’était pas hors-jeu ». On s’en souvient parce qu’elle résume bien ce qu’il était : imprévisible, fulgurant, souvent incompris. Mais aussi et surtout : décisif.

Sous le maillot des Panthères, il n’a jamais été un joueur anodin. Il attirait les regards, les critiques parfois, mais aussi les applaudissements. Il n’avait pas besoin de beaucoup pour marquer : une ouverture, un contre, une seconde d’inattention chez l’adversaire. Et tout à coup, il surgissait. Implacable.

Oui, il avait ce comportement que d’aucuns jugeaient difficile. Mais sur le terrain, il répondait présent. Dans le cœur des Gabonais, malgré les controverses, il était attendu. Et il impressionnait, souvent. Quand on lui donnait l’occasion, il la transformait.

Aujourd’hui, c’est une étoile du football gabonais qui s’éteint. Et c’est une génération entière qui perd l’un de ses symboles. Repose en paix, Aaron. Merci pour les émotions. Merci pour les buts. Merci d’avoir été là, à ta manière.

Je te dis tout